Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Et D. dit à Moché : "Taille pour toi (psal lé’ha - פְּסָל-לְךָ) deux tables de pierre. " (Chémot – Ki Tissa 34,1)

+ "Ne fais pas pour toi une image taillée (lé’ha pessel - לְךָ פֶסֶל) " (Chémot – Yitro 20,3)

Le Imré Emet attire l’attention sur le fait que le même mot (se lisant pessel ou psal) se référant à quelque chose de taillé, est utilisé dans 2 contextes diamétralement opposés, l’un relié à l’idolâtrie et l’autre à la formation des tables des 10 Commandements.

Le Rabbi d’expliquer que ce même terme peut faire référence à ces 2 notions contraires parce que l’essentiel de la signification dépend de l’emplacement du mot lé’ha (pour toi).

-> Si lé’ha est placé en 1er, ou en d’autres termes, si on donne la priorité au moi, en faisant de ses besoins le but de sa vie, on a adopté une conduite idolâtre.
En effet, l’idolâtrie n’est rien d’autre que la manipulation d’une divinité pour satisfaire ses propres désirs.

-> Si le mot lé’ha (pour toi) est placé à la suite, c’est-à-dire si on n’accorde que peu d’importance à la satisfaction de ses propres désirs, on est alors engagé dans l’accomplissement de la volonté de D. et on fait ainsi pénétrer la spiritualité des 10 Commandements dans ce monde terrestre.

<--->

-> Le rabbi Mordé'haï de Kozmir fait ce même commentaire, en terminant que si le "pour toi" (lé'ha) est avant, c'est-à-dire que tu abordes la vie avec le "MOI d'abord", alors c'est de l'impureté (si lé'ha passe avant => lié à l'idolâtrie du culte de soi-même).
Par contre, si ton "MOI je" (lé'ha) vint après, que tu prends soin d'autrui d'abord, alors c'est de la sainteté.

[il faut faire attention à ne pas passer sa vie à vouer un culte à son égo (le MOI). D'ailleurs, on peut en arriver à se créer le "Hachem" qui vient nous arrange, qui cautionne notre culte du nous-même.
Puisque nous avons une telle tendance naturelle, alors nous devons faire passer l'autre avant nous, pour rééquilibrer les choses, et en venir à l'aimer autant que nous-même.]

<-------->

-> "Sculpte pour toi deux Tables de pierre, comme les premières" (Ki Tissa 34,1)

=> Nos sages enseignent que les premières Tables, puisqu'elles ont été données de façon spectaculaire, lors de la Révélation du Sinaï, ont pris le mauvais oeil et elles ont fini par être brisées. En revanche, les deuxièmes Tables ont été données de façon discrète, c'est ce qui les a protégées. Mais comment comprendre cet enseignement?

-> Le rabbi Ménahem Mendel de Kotsk explique que lorsqu'un homme s'élève spirituellement du fait de causes extérieures, cette élévation n'est pas durable, car non profonde. Par exemple, le fait de s'approcher de la Torah, uniquement suite à un événement que l'on aurait vécu, qui nous aurait impressionné. Que ce soit un événement qui aurait éveillé un désir et un élan d'amour pour la Torah, qu'un événement qui aurait éveillé au contraire de la peur.
Quand une raison extérieure entraîne le rapprochement, cela ne suffit pas pour que ce retour à la Torah soit protégé. Ce qui garantit que l'élévation soit définitive, c'est quand elle découle d'une réflexion intérieure, à savoir une compréhension profonde des choses, une maturation sur le sens de la vie et sur une prise de conscience de l'authenticité de la Torah d'Hachem. Même si un événement extérieur déclenche cette introspection, il devra amorcer un travail intérieur, plus approfondi.
Lorsqu'un homme a compris qu'Hachem notre D.ieu est Vérité, que sa réussite véritable c'est de Servir Hachem, alors cette compréhension fixera en lui son élévation spirituel, qui deviendra alors définitive. Certes, on ne doit pas attendre de comprendre et de vivre de l'intérieur les choses pour servir Hachem.
Le juif doit accomplir les mitsvot même s'il ne comprend pas pourquoi. Mais en parallèle, il doit aussi avoir une démarche personnelle de s'efforcer de vivre la Torah de l'intérieur, de comprendre que la Torah parle à sa vie et lui assure la véritable réussite. La compréhension des choses ne peut pas être la condition de la pratique.
Mais une fois que l'homme accepte de se plier à la Volonté Divine, qu'il le comprenne ou non, il doit ensuite chercher à intérioriser le message de la Torah, pour le comprendre et le vivre le plus profondément qu'il puisse.
Les premières Tables ont été données dans le faste et le spectaculaire. Elles n'ont pas duré.
Les secondes Tables ont été donné dans la discrétion et la profondeur, elles ont donc pu s'inscrire dans la durée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.