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Les 10 Commandements

+ Les 10 Commandements :

-> Ils recèlent des allusions à la Torah toute entière.
Les 620 lettres qui les composent font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 jours de la Création.
D'après certains commentateurs, elles font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 lois noa'hiques incombant à toute l'humanité.

Ces 620 lettres font également allusion aux 248 membres plus les 365 nerfs du corps.
Selon le midrach (haHéfets), les 248 mitsvot positives sont symbolisées par les 248 lettres des 3 commandements positifs : Ano'hi ; za'hor et kabéd.

Selon Rabbénou B'hayé, les 10 Commandements correspondent aux 10 organes principaux du corps : le cœur, le cerveau, la bouche, les yeux, les oreilles, les mains, les pieds, le foie, les reins et la mila.

Le mot "kéter" (couronne - כתר) a une valeur numérique de 620.
Si l'on respect la Torah, elle forme une couronne, sinon, elle se transforme en "karét" (כרת), retranché du monde.

Le Léka'h Tov (Vaét'hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde, ainsi qu'aux 10 plaies d'Egypte.

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit que les 10 commandements contiennent 620 lettres qui correspondent aux 613 commandements de la Torah ainsi qu'à 7 commandements des Sages ce qui fait en tout 620.

Le 'Hatam Sofer ajoute que les 7 dernières lettres des 10 commandements "acher léréékha" (אשר לרעך) correspondent aux 7 commandements des Sages.
Nous en trouvons une allusion à travers les 7 dernières lettres [des 10 commandements] qui sont les acronymes :
- le א = avélout = le deuil = correspond aux 7 jours de deuil ;
- le ש = sim'ha = la joie = correspond à la joie des nouveaux mariés durant les 7 jours de fête ;
- le ר = ré'hitsa = l'ablution des mains = représente la mitsva de nétilat yadaïm ;
- le ל = lé'hem = le pain = la consommation d'un pain cuit par un non-juif est prohibée par les Sages ;
- le ר = rachouyot (רשויות) = les domaines = représente toutes les lois concernant le érouv ;
- le ע = Amalek = il s'agit de la lecture de la méguilat Esther qui fut instituée par les Sages en souvenir de la disparition d'Haman et de ses conseillers, descendants d'Amalek, qui furent tués le 13 du mois d'Adar ;
- le ך = Cohanim = représente le miracle de 'Hanoucca qui fut institué par les Cohanim.

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+ 1er Commandement : Je suis Hachem

-> Au départ, nos Sages ont pensé instituer la récitation des 10 Commandements tous les jours, de la même façon que nous récitons quotidiennement le Shéma.
Ils ne l'ont pas fait de crainte que les hérétiques ne soutiennent que cette seule lecture suffit, et ne rejettent alors toute la Torah.

-> La Torah commence par la lettre bét (ב), représentant le chiffre 2, en symbole aux 2 premiers commandements qui proclament la souveraineté et la Toute Puissance de D. sur tout l'univers [Tikouné Zohar 32 - 76a].

La lettre bét (ב) par laquelle débute la Torah vient mettre en relief que, de la même façon que rien ne la précède excepté le aléph (א), rien n'a précédé la Création, excepté l'Unique, Hachem.
[michna Rabbi Eliézer sur Yitro]

--> Les 10 Commandements commencent par le mot : Ano'hi (Je - אנכי), dont les lettres renvoient :
-> pour le א : le chiffre 1 représente l'Unité de D. ;
-> pour נכ : soit 50 (noun) + 20 (kaf), faisant un total de : 70, en allusion aux 70 nations de la terre que D. domine ;
-> pour le י : il représente les 10 Commandements.

Selon la guémara (Shabbath 105a), le mot : Ano'hi, est aussi un acronyme de l'affirmation araméenne : "Ana nafchi katavit yaavit" (Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah]).
=> Tâchons de regarder la Torah comme elle l'est réellement : l'âme de D.!!
L'étudier et la vivre, c'est faire un avec l'âme de D. (concept totalement infini, au-delà de notre compréhension), c'est à chaque fois Lui être plus lié et plus proche.
Son origine prestigieuse et sa véracité totale ne peuvent pas être remise en question (puisque qu'étant l'âme de D.).

-> En proclamant : "Je suis votre D.", aux enfants d'Israël, Hachem leur disait que même si un seul juif Le rejetait, c'est comme si toute la nation Le rejetait.
[midrach haGadol]

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+ 2e Commandement : Tu n'auras pas d'autres dieux

-> La Mekhilta rapporte que le général romain Aggripas demanda à Rabban Gamliel : "Pourquoi D., toujours plein de miséricorde, affirme-t-il être jaloux des idoles et promet-Il de détruire sans pitié ceux qui les servent? Comment peut-Il être jaloux d'idoles de pierre et de métal, de gravats insignifiants qui ne représentent pour Lui aucune menace et ne peuvent Lui faire concurrence?"

Rabban Gamliel répond que cela ressemble à une femme qui apprend que son mari a pris une autre épouse qui a moins de qualités qu'elle, attristée de voir son mari perdre son temps avec une femme tout à fait quelconque.

=> Rabban Gamliel de conclure : "D. est en colère contre les idolâtres, car au lieu de Lui consacrer leur temps, ils se perdent à servir de vulgaires morceaux de bois et de pierre".

-> Il est intéressant de noter que D. punit ceux qui ont pratiqué l’idolâtrie pendant 4 générations, tandis que la récompense pour le respect de ce 2e Commandements (Tu n'auras pas d'autres dieux) s'étend sur 2 000 générations, soit 500 fois plus longtemps!!

-> Le Yalkout Réouvéni dit au nom du Zohar que lorsqu'un homme n'éduque pas son fils, c'est comme s'il fabriquait une idole. L'enfant finira par devenir un fils rebelle.

-> La guémara (Sanhédrin 102a) rapporte que Rav Achi a demandé au roi Ménaché : "Tu es un grand érudit! Comment as-tu pu adorer des idoles?"
Le roi Ménaché lui a répondu : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d'idoles".

A plus forte raison, nous-même si l'on avait vécu à cette époque ...

-> La guémara (Yoma 69b) rapporte que les Sages de la grande Assemblée ont prié pour l'élimination de la force de l’idolâtrie, qui était très puissante à l'époque.
Après 3 jours et 3 nuits, un jeune lion fougueux sortit du Saint des Saints.
Le prophète Zé'haria a alors dit : "C'est le yétser ara de l’idolâtrie".
Suivant les instructions du prophète, nos Sages l'ont mis dans un pot de plomb et l'ont scellé avec du plomb, ce qui limita énormément la passion pour ce type de yétser ara.

Bien que nous n'avons plus conscience de ce que représente ce yétser ara, nous devons faire attention à l’idolâtrie moderne, qui fait que l'on donne davantage d'importance à quelque chose d'autre plutôt qu'à Hachem (comme le culte de l'argent).

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+ 3e Commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain

-> Selon le Tiféret Israël, il est plus grave d'enfreindre ce commandement que le précédant (avoir d'autres dieux), car en adorant les idoles, on se détourne de D. et on cherche d'autres voies d'accès à la divinité, mais en proférant un serment futile au nom de D., on continue à voir en Lui le Maître du monde tout en Le déshonorant et en Le rabaissant.

-> Prononcer le nom de D. inutilement amoindrit notre crainte et notre respect envers D.

-> La guémara (Shavouot 39a) enseigne que la terre a tremblé en entendant Moché transmettre ce commandement et dire : "Car D. ne laissera pas impuni celui qui invoque Son Nom en vain".

Le Zohar (Yitro 91b) rapporte que si la terre a tremblé, c'est parce qu'elle s'est sentie en danger.
En effet, le ventre de la terre contient d'immenses réservoirs capables d'inonder le monde entier.
Ils sont scellés par une pierre sur laquelle est gravé le Nom de D.
Lorsqu'un homme prononce ce Nom en vain, ces lettres se détachent peu à peu, et le sceau se desserre, menaçant de céder sous la pression des eaux souterraines.
Dans Sa miséricordes, Hachem envoie un ange graver à nouveau le Nom sur la pierre et empêcher les eaux de s'échapper.
On comprend ainsi facilement que la terre ait tremblé.

-> Comme punition pour la transgression de ce commandement, le pécheur peut soit : perdre sa part au monde futur (Eliyahou rabba 26), perdre ses enfants et sa famille toute entière (guémara Shavouot 39a), être attaqué par des bêtes sauvages ou des envahisseurs, perdre son bétail ou sa fortune (guémara Shabbath 33a).

Le roi Yanaï qui avait souvent prononcé le nom de D. en vain, bien que ce fût pour attester de choses vraies, vit détruire 2 000 villes et villages lui appartenant (midach tan'houma Vayikra 7).

La guémara (Guittin 35a) raconte l'histoire d'un homme qui avait confié la garde d'une pièce d'or à une veuve.
Après l'avoir mise dans la poche de son tablier, la femme se mit à pétrir du pain, et la pièce tomba dans la pâte.
Un peu plus tard, un mendiant se présenta à la porte et, la veuve, ignorant que la pièce d'or se trouvait dans l'une de ses miches, lui donna un morceau du pain fraîchement cuit.
Lorsque le propriétaire de la pièce vint la réclamer, la femme, qui avait complètement oublié son existence, n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouver, mais elle était certaine de ne l'avoir pas utilisée pour son propre compte.
Elle lui répondit ainsi : "Je ne la trouve pas pour l'instant, mais sachez que je ne l'ai pas volée. Que la mort emporte mon fils si j'ai utilisé cette pièce!"

Or, quelque temps plus tard, son fils mourut car elle avait utilisée la pièce, à son insu, et avait alors invoqué en vain le Nom de D. (Rachi et commentaires sur cette guémara).

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-> "Tu ne prendras pas le Nom de Hachem ton Dieu en vain, car Hachem ne pardonnera pas à celui qui aura pris son Nom en vain"

=> Pourquoi cette faute est-elle si grave que s’en repentir ne sert à rien?

Rabbi Meïr de Prémichlan enseigne :
Si par exemple quelqu’un mange un aliment interdit, et qu’il est écrit dans le livre d’en haut qu’il a mangé un aliment interdit, quand il se repent, toute cette phrase est effacée du livre et on ne voit plus rien.
Mais quand il est écrit dans le livre qu’il a juré en vain par le Nom de Hachem, le Nom de Hachem est écrit
dans le livre, et par conséquent même s’il se repent, il est impossible d’effacer la phrase, car il est interdit d’effacer le Nom de Dieu.
Il reste donc des traces de la faute.
C’est ce que veut dire le verset "Hachem ne pardonnera pas".

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique le 3e commandement : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem ton D. à l'appui d'un mensonge" = "Cela signifie qu'il ne faut pas chercher à se montrer aux autres plus pieux qu'on l'est en vérité".

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+ 4e Commandement : Souviens-toi du jour du Shabbat

-> "La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"
[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Un grand rabbin (le 'Hafets 'Haïm?) donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Le rabbin a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> Pour d'autres réflexions sur le Shabbath : http://todahm.com/category/fetes-2/shabbath

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+ 5e Commandement : Honore ton père et ta mère

-> En honorant ses parents qui l'ont mis au monde, l'ont entretenu et élevé, l'homme apprend à éprouver de la reconnaissance à l'égard de D. pour Ses multiples bienfaits.
[Ramban]

-> 3 partenaires participent à la formation d'un être humain : un père, sa mère et Hachem.
Le père fournit les os, les nerfs, le cerveau, les ongles et le blanc des yeux de l'enfant.
La mère lui fournit la peau, la chair, le sang, les cheveux et la pupille de l’œil.
Quant à Hachem, Il lui fournit l'esprit, l'âme, la vue, l'ouïe, le toucher, la parole, la marche, l'intuition, la compréhension et la raison.
[Zohar 93a]

-> D. désire que ces 3 partenaires soient honorés.
Cependant, si un parent dit à son fils de commettre une faute, il doit ignorer cet ordre, et obéir à Hachem.

-> La récompense promise est la longévité (Mékhilta), d'éviter de commettre la moindre faute, et en particulier la profanation du Shabbath, ainsi que l'honneur et la richesse dans ce monde et une part plus importante dans le monde futur (Eliyahou rabba 26).

-> La longévité est la conséquence naturelle de la mitsva de respect ses parents.
Hachem n'a pas besoin d'y interférer, les jours [de sa vie] s'allongeant d'eux-mêmes.
[le Or ha'Haïm]

-> Rachel voulait anéantir tout objet d’idolâtrie de la maison de son père, en volant ses idoles (térafim).
Le Zohar (1,8) rapporte qu'elle a, quand même, été puni pour avoir porté atteinte à son père (même si l'intention est bonne), en mourant durant sa grossesse, sans pouvoir profiter d'un moment avec son bébé Binyamin.

[Certes, au regard de sa grandeur, D. l'a jugé très sévèrement, mais cela nous apprend à quel point il faut être vigilant à l'honneur et au respect de nos parents]

-> La guémara (Kiddouchin 31a) nous rapporte l'épisode du remplacement d'une des pierres du pectoral du Cohen Gadol, appelée le "Yachfé", et qui lui empêchait de réaliser son service sacrificiel dans le Temple.
Nos Sages sont allés voir un non-juif s'appelant : Dama Ben Nétina, qui possédait une telle pierre très précieuse.
Il était prêt à la leur céder, en échange de 60 bourses remplies de dinars d’or.

Dama alla chercher la pierre quand il vit que son père était allongé, ses jambes étendues et ses pieds posés sur le coffre dans laquelle elle se trouvait. Il retourna auprès des Sages et les informa que, pour l’instant, il ne pouvait la leur donner.
Ils pensèrent que peut-être il en voulait davantage et doublèrent la somme proposée ! Cependant, Dama s’en tint à son refus. Les Sages essayèrent d’augmenter leur offre encore et encore ! Mais il campa sur sa position. Quand ils se rendirent compte qu’il resterait inflexible, ils s’en allèrent.

Quand son père se réveilla, Dama rappela les Sages et leur dit : "Voici, je suis prêt maintenant à vous vendre la pierre".
Les Sages voulurent lui payer la dernière somme proposée. Dama leur dit : "Vais-je vous vendre l’honneur que j’ai rendu à mon père pour de l’argent ? Je n’en tirerai aucun profit !"

Quelle récompense Hachem lui réserva-t-il ?
L’année suivante naquit dans son troupeau une vache rousse et le peuple d’Israël la lui acheta pour l’équivalent de son poids en or !

Nos Sages enseignent que cela met en avant le comportement des juifs, qui n'agissent pas uniquement en suivant la logique (comme Dama et les non-juifs), mais parce que : "comme t'a ordonné Hachem, ton D." (ils sont prêts à dépenser un somme énorme pour acheter une vache rousse, l'exemple type des mitsvot ['hok] dont nous ne comprenons pas le sens).

Le Meshech Chochma demande, pourquoi est-ce qu'il s'agit particulièrement de la pierre précieuse appelée : "Yachfé", et qui est liée à la tribu de Binyamin.
La raison est que c'est le seul qui n'a pas été lié à la vente de Yossef, qui a causé à leur père Yaakov une peine infinie.
Puisqu'il a honoré son père à la perfection, il a mérité que se soit sa pierre qui soit liée à l'exemplarité du respect des parents.

-> Le Séder haDorot (10) rapporte que Rabbi Yéhochoua ben Elem va partager le même Gan Eden que le boucher de sa ville : Nanas, ce-dernier accomplissant tous les jours la mitsva de respect de ses parents âgés, de son mieux.
Rabbi Yéhochoua s'est même exclamé : "Quelle chance j'ai d'être ton voisin dans le monde à venir!"
[nous voyons ici que le fait d'honorer ses parents peut nous faire gagner une récompense équivalente à celle d'un saint Tana. La récompense est énorme!]

-> Pour d'autres réflexions sur le respect des parents : http://todahm.com/category/moussarpensee-juive/respect-des-parents

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+ 6e Commandement : Tu ne tueras point

-> Ce commandement vient immédiatement après l'honneur des parents car il implique que quiconque néglige de soutenir ses parents est considéré comme un meurtrier.
[Eliyahou rabba 26]

Il enseigne aussi qu'il y a des limites à l'honneur des parents et qu'il est interdit de donner la mort à un homme sous prétexte de défendre l'honneur des parents.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> Le 6e commandements, en tête des commandements figurant sur la 2 Table, fait face au 1er commandement qui demande de reconnaître la puissance de Hachem.
L'homme a été créé à l'image de D.
Ainsi, quiconque fait couler le sang d'un homme est, en un certain sens, considéré comme ayant porté atteinte à l'image de D.

-> Lorsqu'une personne commet un crime, l'âme de la victime crie vers D. :
"Maître du monde, regarde ce qui est arrivé.
Tu m'as créé, Tu as veillé sur moi depuis la matrice de ma mère pour que la naissance se passe sans incident.
Dans Ta grande miséricorde, Tu m'as guidé et soutenu toute ma vie. Tu m'as édifié et maintenant, ce meurtrier est venu et a détruit Ton oeuvre.
Tu as créé le monde pour qu'il soit peuplé et celui-là le dépeuple?
Ô, mon D.! Exerce sur lui Ta vengeance!"

A ce moment, la colère de Hachem se réveille. Il condamne le meurtrier aux flammes de l'enfer, et la victime trouve l'apaisement.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> De plus, le meurtrier nie l'existence de D., car il se dissimule de ses semblables pour qu'on ne le voie pas commettre son crime.
Il ne se soucie pas du fait que D. l'observe.
Là aussi, nous voyons un lien entre le 1er et le 6e commandement.

-> L'interdiction du meurtre inclut le suicide.
Celui qui prend sa propre vie ou se met en danger sans se soucier de préserver son existence est coupable de meurtre et perd sa place au monde futur (Pessikta rabba 23).

Nos Sages emploient la notion de : "suicide personnel", dans le cas où l'on perd notre temps pour des choses futiles.
Chaque seconde qui passe est une part de notre vie que l'on ne peut plus récupérer.
Le fait de l'utiliser pour rien, le fait de tuer le temps, c'est comme tuer sa vie ...

-> Il existe de nombreuse façon de 'faire périr' une personne, comme : embarrasser ou humilier quelqu'un et le faire pâlir ou rougir (guémara Baba métsia 58b), tout ce qui peut potentiellement entraîner la mort (ex: porter de faux témoignage, répandre des calomnies, donner un mauvais conseil), ...

-> Le meurtre est si grave que la seule façon de faire justice est la mort du meurtrier.
[Pessikta Rabba 23]

-> Selon le Targoum Yonathan, Hachem a prévenu le peuple juif : le mépris de la vie humaine entraîne l'arrivée d'envahisseurs assoiffés de sang.

-> Selon la guémara (Shabbath 33), c'est à cause du sang versé que le 1er Temple a été détruit et que la présence divine a quitté le peuple juif.

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+ 7e Commandement : Tu ne commettras pas d’adultère

-> Ce commandement vient en 2e position sur la 2e Table, et est placé en face du 2e commandement (ne pas avoir d'autres dieux).
La Mekhilta nous enseigne : Se détourner de son ou sa conjoint(e) pour en rechercher d'autres équivaut à se détourner de D. pour rechercher des dieux étrangers.

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+ 8e Commandement : Tu ne voleras pas

-> On transgresse ce commandement même si la victime est si riche que qu'elle ne sent pas la perte subie [rav Saadia Gaon].

-> Le Kad haKéma'h précise que voler ce qui appartient à un non juif, est d'une certaine façon pire que voler un autre juif, car cela entraîne une profanation du nom de D. ('hilloul Hachem).

-> L'interdiction du vol, 3e commandement de la 2e Table, est placé en face de l'interdiction d'invoquer le nom de D. en vain, parce que le voleur sera facilement porté à prêter un faux serment pour faire croire à son innocence.

-> Celui qui vole en cachette est arrogant parce que sa dissimulation montre qu'il n'a peur que des hommes mais n'éprouve aucune crainte de D.

-> "Viens et vois comment est grande la force du vol. La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites, mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[guémara Sanhédrin 108a]

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-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre [et personne n'est en mesure ]" (guémara Beitsa 16a)
-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

Le rav de Kozheglov (Séfer Erets Tsvi) enseigne :
Dès lors, lorsque le yétser ara incite une personne à poursuivre une hichtadlout superflue au détriment de l'étude de la Torah ou de la prière ou encore en transgressant un quelconque interdit, elle devra se souvenir que la jouissance qu'elle espère en retirer lui a déjà été octroyé à Roch Hachana.
Le choix de quand et comment obtenir cette jouissance réside dans ses mains.
S'il se retient de la prendre de manière interdite, elle lui parviendra exactement dans la même mesure de manière permise.
La pensée suivante pourra l'aider à se renforcer au moment de l'épreuve : si on lui a donné la possibilité de l'obtenir en transgressant un interdit, c'est qu'il est certain qu'elle lui revient. Ainsi, ne vaut-il pas mieux s'en abstenir?
Hachem lui sera alors (si on peut dire) "redevable" de cette jouissance qu'il lui accordera avec un "supplément" en récompense de sa retenue.

Il en est de même de la subsistance d'un homme qui est fixée d'un Roch Hachana à l'autre.
Même le voleur qui a l'impression d'avoir "gagné" l'argent de son forfait doit savoir qu'en réalité il ne lui a été donné l'opportunité de pouvoir voler que parce que cette somme devait lui revenir. S'il n'avait pas été stupide, il l'aurait obtenue proprement.

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+ 9e Commandement : Tu ne feras pas de faux témoignage

-> Cet interdit, 4e sur la 2e des Tables de la Loi, se trouve en face du commandement ordonnant d'observer le Shabbath, parce que porter un faux témoignage équivaut à nier le témoignage du jour du Shabbath selon lequel D. a créé le monde en 6 jours et S'est reposé le 7e.

[le vendredi soir, lors de la récitation du Kidouch, nous attestons de ce fait là : "ot hi léolam" (c'est un signe éternel). Comment peut-on alors faire de faux témoignages, reniant l'origine divine de toute chose, alors que nous vivons le témoignage évident du Shabbath chaque semaine? ]

-> De même qu'il est interdit de porter un faux témoignage, il est défendu de s'abstenir de porter un témoignage véridique.
Se taire lorsqu'il faudrait parler est une autre forme de mensonge qui équivaut à un faux témoignage.
[Yeffé Toar 6,1]

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+ 10e Commandement : Tu ne convoiteras pas

-> L'interdiction de convoiter, 5e commandement de la 2e colonne sur les Tables est placée en face de l'obligation de respecter ses parents.
Selon certaines opinions, cela sous entend que celui qui convoite finira par donner naissance à un enfant qui le méprisera et honorera un homme qui n'est pas son père.

D'après d'autres opinions, les parents qui convoitent donnent un mauvais exemple, ce qui conduira leurs enfants à leur manquer de respect.

-> L'interdit de convoiter, dernier des 10 commandements représente l'opposé absolu du 1er commandement qui nous ordonne d'avoir foi en D.
En effet, celui qui croit sincèrement en D. ne convoitera jamais ce que Hachem a donné à un autre.
Le 1er commandement s'adresse au côté positif du cœur de l'homme et le 2e, à son côté négatif.
[Kad haKéma'h]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Guézéla), l'interdiction de convoiter peut affecter toutes les lois de la Torah.
Lorsqu'on se laisse dominer par le désir, il n'y a pas de fin à ce qu'on se permet de faire et aucun des interdits de la Torah ne peut empêcher un individu de commettre une transgression pour assouvir ce dont son cœur à soif.

Le Ramban fait remarquer qu'à l'inverse, celui qui ne se laisse pas aller à la convoitise sera toujours bienveillant à l'égard de ses prochains, car les sujets habituels de désaccord seront inexistants.

[combien la vie nous est-elle plus agréable lorsque ce que possède autrui n'est pas à mes yeux, source de jalousie, mais au contraire une source de joie.
Personne ne peut rien me prendre, ni rien recevoir, sans qu'un décret divin n'en a pas décidé ainsi.
Il n'y a pas de concurrence de bonheur (comme un enfant jaloux de ce qu'a son frère/sœur), car D. n'a pas de limite dans ce qu'il peut nous donner.
Ce que je n'ai pas, c'est parce que Hachem, dans son infinie sagesse, sait que cela ne me serait pas profitable! ]

-> Pour celui qui a foi en D. et est convaincu que Hachem donne à chacun ce qui lui revient, toute chose appartenant à autrui sera exclue du domaine des possibilités et il ne les convoitera pas.
[Ibn Ezra]

-> Nous disons dans le Shéma : "Tu aimeras D. de tout ton cœur".
Pour celui qui aime Hachem de tout son cœur, il n'y a pas de place pour la convoitise en son cœur.
[haKétav véhaKabala]

-> Il est permis d'être 'jaloux' des érudits et d'envier leur vaste connaissance de la Torah car cela stimule et inspire à étudier davantage.
[Zohar ; guémara Baba Batra 21a]

-> Selon le Targoum Yonathan, de même qu'un individu aura convoité ce qui ne lui appartient pas, le gouvernement lui prendra ce qui ne lui appartient pas.

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+ 5 vs. 5 :

-> Les 5 premiers commandements reflètent les principes fondamentaux de la foi selon la Torah.
Si on veille scrupuleusement à l'observance des 5 premiers commandements, on n'envisagera jamais de transgresser les 5 derniers parce qu'on sera sincèrement convaincu que le Maître de l'univers observe chacun de nos gestes.
[Tossefta Chévou'ot]

-> Le serpent du Gan Eden a enfreint les 5 derniers commandements.
Il a porté un faux témoignage en disant à 'Hava que D. leur avait interdit la consommation de tous les arbres du Jardin.
Il l'a induite en erreur, a tenté de la souiller puis a amené la mort sur toute l'humanité à tout jamais, devenant lui-même un meurtrier.
Tout cela, parce qu'il convoité 'Hava.
[Yalkout Réouvéni]

-> Celui qui convoite, non seulement n'obtiendra pas l'objet de son désir mais finira par perdre ce qu'il a déjà.
On a tout à perdre à un tel comportement.
Ainsi, lorsque le serpent a convoité 'Hava, non seulement il n'a pas réussi à satisfaire son désir mais il a perdu son statut de roi des animaux et a été privé des pieds qui le plaçaient au-dessus de tous, le laissant diminué et rampant sur la terre (guémara Sotah 9b).

-> On peut noter également que le nom de D. ne figure pas sur le côté gauche des Tables (commandement 6 à 10), car Hachem ne désirait pas que Son nom soit associé aux meurtriers, voleurs, ...
Cela aurait été comparable à placer l'effigie ou le nom du Roi dans un lieu impur, ce qui causerait un déshonneur au Roi.
['Hizkouni - Dévarim 2,12]

2 Comments

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