Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu'au lever du jour" (Vayichla'h 32,25)

-> Rachi cite la guémara (‘Houlin 91a) : Yaakov avait oublié quelques « pa’him kétanim » (des petites cruches), et il est retourné les chercher.

"Pour les tsadikim, leur argent leur est plus précieux que leur corps car le vol leur est étranger (inconcevable)"
[rabbi El'azar - guémara Sota 12a]

<--->

-> Rabbi El'azar prouve cet enseignement par le verset : "Yo'hévét prit un berceau de jonc ... et le déposa dans les roseaux (du Nil)" (Chémot 2,3).

-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 50) enseigne :
Rachi (guémara Sota 12a) explique : "C'est parce que le jonc est peu coûteux, bien que le corps de Moché (bébé) eut été mieux protégé dans un berceau de bois".

Les parents de Moché, obligés de déposer leur fils sur le Nil selon le décret de Pharaon, ont choisi le matériau (jonc) le moins onéreux au détriment de la sécurité de leur fils qu'ils aimaient beaucoup pourtant.
De plus, ce fils était exceptionnel car à sa naissance, la chambre a été inondée d'une lumière Divine intense ; enfin, il devait être le sauveur d'Israël selon la prophétie de sa sœur Myriam.

Toutes ces raisons auraient dû conduire ses parents à mieux protéger Moché (avec un berceau en bois, plus étanche).
Cet exemple montre à quel point les tsadikim tiennent à leur bien plus qu'à leur corps.

[de même Yaakov a mis sa vie en danger pour aller récupérer de l'autre côté de la rive sa petite cruche qu'il avait oubliée.]

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Il est certain que les parents de Moché n'auraient pas fait d'économies pour assurer la survie, la sécurité et le confort de leur fils qu'ils savaient être le futur sauveur du peuple d'Israël et sa lumière sur le plan spirituel.
S'ils l'ont placé dans un berceau de jonc peu coûteux, c'est pour montrer que leur argent leur est cher, car le vol leur est inconcevable, et par ce mérite, ils espéraient éveiller la miséricorde du Ciel pour protéger leur fils Moché.

[selon Tossefot, c'est également parce que le berceau en jonc pouvait mieux passer inaperçu parmi les roseaux du Nil (en hichtaldout : afin que les égyptiens ne le prennent pas pour le noyer).

Le Ben Ich 'Haï ajoute également que prophétiquement Yo'hévét voulait faire une allusion à l'humilité extrême de Moché (on peut citer par exemple : "Un homme doit toujours être souple comme le roseau et ne doit pas être rigide comme le cèdre" [guémara Taanit 20b]).
Ainsi, son intention dans le choix de ce matériau était d'éveiller la défense de Moché dans le Ciel pour sa qualité d'humilité qui fera de lui un grand homme.

Selon Rachi, le jonc est plus souple, amortissant mieux les chocs contre les pierres pour éviter de mettre l'enfant en danger, en risquant de le briser par les chocs.]

<--->

-> Le rav Aharon Kotler dit que nos rabbanim ont ajouté des décrets, afin de ne pas en arriver à transgresser les préceptes de la Torah, selon le principe : "Vous garderez ma mise en garde" (A'haré Mot 18,30).
D'ailleurs, la Torah elle-même, en donne l'exemple à propos du Nazir (cf. Nasso 6,4) : non seulement il ne doit pas boire de vin, mais de plus, elle lui interdit également de manger la peau des raisins et les pépins, de peur qu'il arrive à en boire.

Nos Patriarches, qui ont accompli les mitsvot à la perfection, ont aussi mis tout en œuvre pour s'éloigner au maximum de la faute. C'est pourquoi Yaakov, pourtant très riche, était cependant soucieux de ne pas abandonner de simples ustensiles comme des cruches, afin de s'écarter du vol en cas de besoin d'argent, et éviter ainsi toute tentation.

Toutefois, ajoute le rav Aharon Kotler, plus tard Yaakov donna à Essav tout l'or et l'argent qu'il avait rapporté de chez Lavan pour lui racheter sa part dans le caveau de Makhpéla (Rachi - Vayé'hi 50,5), où étaient déjà enterrés Avraham et Its'hak.
Si là, Yaakov n'épargna pas ses biens, c'est qu'il était question de spiritualité.

Ainsi, bien que Yaakov se mît en danger pour sauver ses ustensiles et s'éloigner de tout vol, il consacra tout son argent à un but relevant entièrement de la spiritualité.

<--->

-> Rabbi Moché Miller explique :
Les biens matériels sont un moyen pour mieux servir Hachem et non pas un but en soi.
Pourquoi alors les tsadikim tiennent-ils plus à leur bien (qui n'est qu'un moyen) qu'à leur corps qui est nécessaire pour accomplir les mitsvot (le but)?

En réalité, notre corps nous a été confié en cadeau, sans efforts, alors qu'en général les biens matériels et l'argent sont le fruit d'un labeur et d'efforts spirituels pour ne faire entrer dans notre patrimoine que de l'argent "propre" (sans vol et en payant notre tsédaka).

Il est donc plus difficile pour un tsadik de renoncer à son bien, acquis avec tant d'efforts et auquel il est donc attaché, plus qu'à son corps.

[les biens matériels sont comme des trophées attestant du bon respect de la volonté de Hachem, même au prix de sacrifices et d'efforts. (ex: cela prouve qu'il n'y a pas le moindre soupçon de vol)]

<--->

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.4,p.296) écrit :
Le tsadik est très conscient que l'argent que le Ciel lui a confié dans son patrimoine est un dépôt qu'il doit gérer au mieux, pour être utilisé essentiellement pour les bonnes actions, comme par exemple pour aider les pauvres.
Donc, s'il ne fait pas attention à ses dépenses et dilapide cet argent, il "profane" cet outil saint et prive de cet argent ceux qu'il devait aider.

<------------>

-> Selon le Arizal (Likouté Torah), il existe un principe : Si Hachem nous donne quelque chose, cela signifie que nous en avons besoin. Sinon pourquoi nous l'aurait-Il donné?

Le 'Hidouché haRim ajoute : "Si Hachem nous a gratifié des talents particuliers, alors il est évident que nous ne devons pas les gâcher."

[on apprend de l'épisode de la cruche, que nous devons identifier nos talents, capacités, et faire notre maximum pour les exprimer sans pertes dans notre avodat Hachem.]

-> De même que cette cruche d'huile semble extrêmement simple en apparence, en réalité elle va jouer un rôle primordiale, puisque par exemple c'est à partir d'elle qu'a eu lieu le miracle de 'Hounoucca.
On apprend de là que les mitsvot peuvent nous sembler en apparence comme simples (ça va c'est que quelques mots à dire, c'est qu'une pièce à la tsédaka, c'est qu'un bout de tissu/fil, ...), mais plus tard (à notre jugement de vérité et dans notre monde éternel) chaque mitsva aura une valeur infinie et éternelle.
Celui qui est Sage, c'est celui qui voit ce qui va arriver, ainsi nous devons déjà porter un regard du monde futur sur notre monde actuel, et considérer les mitsvot à leur juste valeur : elles sont extrêmement précieuses!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.