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"Moché est venu avec Hochéa, fils de Noun, déclarer toutes les paroles de ce cantique au peuple" (Haazinou 32,44)

Après avoir prononcé le cantique de Haazinou, la Torah rapporte le verset ci-dessus, et nos commentateurs s'interrogent sur le fait qu'ici Yéhochoua est appelé Hochéa, contrairement aux autres endroits où la Torah le nomme par le nom que lui a donné Moché (cf. Chéla'h Lé'ha 13,16), à savoir Yéhochoua
=> Pourquoi cela?

-> Selon Rachi, la raison est :
Pour signaler que son esprit ne s’est pas enorgueilli et que, malgré la grandeur qui lui a été conférée (ce jour-là était le jour où allait se réaliser la transition du pouvoir de Moché à Yéhochoua), il est resté aussi humble que par le passé (au moment de son changement de nom, lorsque encore rien de particulier ne le distinguait des autres).

-> Seul les dirigeants savaient que Moché avait changé le nom de Hochéa : la Torah emploie donc ici le nom sous lequel la masse du peuple le connaissait.
[Ibn Ezra]

-> Moché avait donné ce nom à Yéhochoua pour l'honorer et l'élever, mais lorsque la Torah évoque sa présence à côté de son maître, elle évite de lui donner son titre.
[Ohr ha'Haïm]

-> Le nom que lui a donné Moché était une prière pour le protéger des explorateurs, mais à présent que toute cette génération s'est éteinte, il n'en a plus besoin.
[Kli Yakar]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que Moché nomma son élève Yéhochoua, au lieu de Hochéa, avant d'envoyer les explorateurs en terre d'Israël. Par ce changement de nom, il pria pour qu'Hachem aide son disciple à ne pas se laisser influencer par le complot des explorateurs.

Ainsi par ce nom, Moché signifiait que Yéhochoua avait besoin d'une aide Divine particulière pour rester dans le droit chemin, c'est-à-dire qu'il ne pourrait pas rester un tsadik de lui-même, par ses propres forces.
Or, quand en ce jour, Yéhochoua s'éleva et devint le chef d'Israël à la place de Moché, cette élévation lui permit de se remplir de nouvelles forces. A présent, il pourra rester un homme droit et tsadik par ses propres moyens, sans avoir encore besoin de compter sur une aide Divine particulière, lui provenant de la prière de Moché qui l'appela ''Yéhochoua''.

C'est pourquoi, à présent, la Torah le nomme ''Hochéa'', son nom d'origine, qu'il portait avant que Moché ne lui change son nom en Yéhochoua pour exprimer la prière qu'il formula pour qu'Hachem lui vienne en aide.
En effet, à présent qu'il s'est élevé au rang de chef d'Israël, il détient désormais les forces personnelles pour servir Hachem de lui-même, sans avoir besoin de compter sur une aide supplémentaire

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-> Le 'Hanoukat haTorah rapporte le midrach qui dit que quand Hachem changea le nom de Saraï en Sarah, la lettre Youd qui se trouvait à la fin du nom de Saraï, se présenta devant Hachem pour se plaindre du fait qu'elle a été retirée de son nom.
Alors Hachem la consola en lui disant que viendra le jour où elle retrouvera une place d'honneur. Et en effet, quand Moché changea le nom de son disciple de Hochéa en Yéhochoua, il lui ajouta la lettre Youd au début de son nom.
Il s'agissait justement de la lettre Youd de Saraï, qui lui a été ôtée, et qui venait à présent d'être ajoutée à Yéhochoua.
Ainsi, la promesse qui lui a été faite venait de se réaliser.

Or, notre matriarche reçut le nom de Sarah (à la place de Saraï) quand elle avait 89 ans. Et elle vécut 127 ans.
Ainsi, la lettre Youd fut enlevée de son nom et resta en suspends pendant une période de 38 ans.
Cette lettre devait donc rattraper ce temps en étant ajoutée au nom de Yéhochoua, pendant ce même nombre d'années.
Or, Moché ajouta la lettre Youd au nom de son disciple pour le nommer Yéhochoua, avant d'envoyer les explorateurs, la 2e année après la sortie d'Egypte.

=> Désormais, la 40e année après la sortie d'Egypte, 38 ans après l'ajout de la lettre Youd à Yéhochoua se sont achevés.
A présent que cette lettre Youd a fini de recevoir son entière compensation, Yéhochoua dût restituer cette lettre et il fut rappelé de nouveau par son nom d'origine Hochéa.

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-> Le Maharcha rapporte l'enseignement de nos Sages qui dit qu'une fois entré en terre sainte, Yéhochoua aurait dû prier pour supprimer le penchant pour l'idolâtrie. S'il avait prononcé cette prière, ce penchant aurait disparu et le peuple aurait cessé de s'adonner à l'idolâtrie.
Même si Moché ne pouvait pas faire une telle prière, car il ne bénéficiait pas du mérite de la terre sainte, où il n'était pas entré, malgré tout, Yéhochoua, qui bénéficiait du mérite de la terre sainte, aurait pu prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, et il aurait réussi à le faire.
=> Puisqu'il ne prononça pas cette prière, il fut puni et la Torah lui ôta la lettre Youd de son nom pour l'appeler seulement Hochéa.

Le Pné David ajoute que c'est la lettre Youd de son nom qui lui fut ôtée, car c'est cette lettre qui lui a été ajoutée par Moché pour qu'il ne médise pas de la terre sainte, symbolise donc justement le mérite de la terre d'Israël.
Puisqu'il ne profita pas de ce mérite pour prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, c'est pourquoi il perdit cette lettre.
Cette punition lui fut donnée lors du récit du cantique de Haazinou, car ce poème évoque les punitions qui s'abattront sur les juifs s'ils s'adonnent à l'idolâtrie.
Ainsi, Yéhochoua en est un peu responsable. Il aurait pu éviter cela s'il avait prié pour supprimer ce penchant.

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-> "Moché appela Hochea bin Noun Yéhochoua" (Chéla Lé'ha 13,16)

Pour dire : que Hachem te sauve (yéhochiakha) de l’emprise des explorateurs.

Quand Yéhochoua a été envoyé pour explorer le pays, il avait déjà dépassé la moitié de sa vie, or nos Sages (guémara Yoma 38b) ont dit : "si la moitié de la vie de quelqu’un est passée sans qu’il ait fauté, il ne fautera plus".
Par conséquent, pourquoi Moché a-t-il eu besoin de prier pour que Yéhochoua soit sauvé de l’emprise des explorateurs et ne pèche pas avec eux, puisque la moitié de sa vie étant passée sans faute, il lui était promis de ne pas fauter à l’avenir?

Le livre "Gan Ravé" répond à cela en fonction de ce que dit la guémara (Taanit 3a): les gens qui meurent avant leur temps, dans le Ciel on donne les années qui leur restaient à un talmid ‘hakham qui est pauvre et se montre compatissant.
Quand Moché a vu la modestie de Yéhochoua, il a craint que la moitié de sa vie ne soit pas encore passée, car il était possible qu’on lui ajoute du Ciel encore de longues années, provenant de ceux qui étaient morts avant leur temps.
C’est pourquoi il a dû lui ajouter la lettre youd et prier pour qu’il soit sauvé de l’emprise des explorateurs.

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-> b'h, voir le 1°/ de : http://todahm.com/2020/07/20/questions-reponses-paracha-chelah-leha

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-> "La seule exception sera Kalev, fils de Yéfouné. Puisqu'il a suivi D. de tout son cœur, non seulement il la verra mais Je lui donnerai, à lui et à ses descendants, le sol qu'il a foulé" (Dévarim 1,36)

-> Le Méam Loez écrit :
Il s'agit de la bonne région située autour de 'Hevron, comme il est écrit : "Ils montèrent vers le Néguev et arrivèrent à 'Hévron" (Bamidbar 13,22).
Hachem a employé ici une double expression : "il la verra et Je lui donnerai ... le sol". Si la terre lui était donnée, n'est-il pas évident qu'il la verrait?
Cela nous enseigne que Kalev possédait 2 mérites : celui de voir le pays de ses propres yeux, et celui d'y recevoir une part et d'avoir des enfants qui en hériteraient. Yéhochoua, par contre, n'a pas eu d'enfants.

La Torah nous donne la raison de la récompense de Kalev : "parce qu'il a suivi D. de tout son cœur".
Inquiet du complot des explorateurs, Kalev a prié sur la tombe des Patriarches de ne pas s'y laisser entraîner. Il a donc mérité d'avoir des enfants qui hériteraient de sa part. Il n'en a pas été ainsi de Yéhochoua, car Moché avait prié pour lui : "Que D. te sauve du plan des explorateurs".
Yéhochoua a donc mérité d'entrer en terre sainte mais n'a pas transmis son patrimoine à ses enfants.

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-> Le Méam Loez (Dévarim 1,37) enseigne :
Moché a commis une faute : comme il l'avait fait pour Yéhochoua, il aurait dû prier que les explorateurs ne diffament pas la terre sainte. Hachem se montre exigeant envers les tsadikim.
Pourtant, il n'a pas voulu châtier Moché de n'avoir pas prié pour ne pas qu'on le soupçonne d'avoir participé au complot des explorateurs.
Hachem a donc attendu que Moché qualité les Bné Israël [au moment de l'épisode où il a frappé le rocher] de : "rebelles" ('Houkat 20,10).
A ce moment-là, Moché fut puni pour la faute des explorateurs ; l'entrée en terre sainte lui a été interdite.

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