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Souccot – le bita’hon

-> Chaque Yom Tov a une midda que nous devons prendre pour le restant de l'année.
Roch Hachana nous donne la crainte du Ciel (yirat chamayin).
Yom Kippour nous donne la téchouva.
A Pessa'h, nous prenons la émouna.
Shavouot nous donne la Torah.
Et à Souccot, nous pratiquons le bita'hon.

Une personne a un besoin naturel de se sentir sûre et en sécurité.
Ainsi, dans sa maison/appartement, elle s'assure d'être protégée des éléments extérieurs (ex: froid, pluie, vent, ...).
Nous avons du bita'hon en notre maison, qui nous protège. C'est une confiance dans la toute puissance de l'homme (c'est bon Hachem je gère tout seul!).

A Souccot, nous pratiquons le véritable bita'hon : le bita'hon en le Créateur du monde.
A Souccot, nous entrons dans une structure temporaire, dans laquelle la pluie et le froid peuvent pénétrer. Mais nous plaçons notre bita'hon en Hachem : nous n'avons que Lui sur qui compter.
Nous quitter notre maison sûre et sécuritaire pour s'asseoir sous les ailes de la Présence Divine (ta'hat kanfé aShékhina).

Le Téhilim (91,1-2) décrit :
- "Celui qui demeure sous le refuge de Hachem, à l'ombre de Hachem" (yochèv bésséter eliyon, bétsél Shadaï yitlonan) = on entre dans la Soucca et on demeure alors à l'ombre de Hachem.
- "qu’il dise à Hachem : "Tu es mon refuge, ma citadelle, mon D., en qui je place ma confiance!"" = il faut se sentir en sécurité, avoir du bita'hon en Hachem.

=> Souccot incarne le bita'hon.
[quitter et vivre sans tout l'accessoire, le luxe de ce monde, et ce rendre compte que nous sommes alors plus proches de Hachem (car moins de choses s'interposent entre nous et D.).
Quitter et vivre sans certitude, si ce n'est celle de ne compter que sur notre papa Hachem, qui nous aime au-delà de l'imaginable.]

Lorsque nos Sages parlent des lois de la Soucca, ils abordent souvent une personne dormant dans la Soucca, plutôt qu'y mangeant.
Dormir dans la Soucca nécessite un niveau supérieur de bita'hon. En effet, sans bita'hon en Hachem, on est trop nerveux de dormir dehors, sans protection, dans une Soucca.

Qu'est-ce qu'exactement le bita'hon? En quoi se différencie-t-il de la émouna?

La émouna signifie croire en Hachem.
Le bita'hon est le fruit de la émouna.
[bita'hon = avoir émouna dans la pratique, et non qu'intellectuellement, dans la théorie]
Quelqu'un peut avoir de la émouna qui ne débouche pas forcément sur du bita'hon.
Mais celui qui a du bita'hon, a évidemment aussi de la émouna, car sans émouna en Hachem on ne peut pas ressentir du bita'hon en Lui.

[rav Moché Wolfson]

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-> Le Zohar (Emor 103b) appelle la Soucca : "l'ombre de la émouna" (tsila dimEménouta).

-> Le 'Hidouché haRim enseigne que lorsqu'on est assis dans la Soucca, nous pouvons mériter d'atteindre une émouna claire.
En effet, il est écrit : "Vous résiderez dans la Soucca 7 jours ... afin que vous sachiez (lémaan yéd'ou)

Le 'Hidouché haRim explique que Souccot suit Yom Kippour, car on doit d'abord être nettoyés de nos fautes afin d'être capables de véritablement saisir la émouna.
En effet, il est écrit : "vos fautes ont mis une barrière entre vous et Hachem" (Yéchayahou 59,2).
Notre émouna en Hachem ne peut être parfaite que lorsque nous sommes nettoyés de nos fautes.
C'est pourquoi, lorsque nous sommes assis dans la Soucca, c'est un moment idéal pour penser à la émouna, et renforcer notre conscience de Hachem.

-> La guémara (Yérouchalmi Soucca 2,3) enseigne qu'à priori, on doit être capable de voir les étoiles au travers le toit de la Soucca.
Le rav Elimélé'h Biderman dit qu'ainsi nous pouvons regarder le ciel et s'entraîner à avoir confiance en Hachem.

-> La guémara (Avoda Zara 3) dit que dans le futur les nations du monde viendrons demander à Hachem de pouvoir observer les mitsvot afin de mériter le monde à venir.
Hachem leur dira de s'assoir dans une Soucca.
La guémara dit que Hachem fera sortir un soleil très brûlant, et que les nations vont sortir de leur Soucca en lui donnant un coup. Elles perdront ainsi leur monde à venir.

Une explication est que le soleil brûlant symbolise les temps très difficiles.
Un juif croit en Hachem dans les bons moments, mais aussi dans les moments difficiles.
Mais lorsque pour les nations du monde des moments dures arrivent, alors elles ratent le test. Elles sont prêtes à s'assoir dans la Soucca, ce qui signifie qu'elles croient en Hachem tant que tout est bien et confortable pour eux. Mais elles ne croient pas en Hachem lorsque les temps sont difficiles (symbolisé par le coup dans la Soucca en la quittant!).

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-> "La mitsva de la Soucca est la mitsva de bita'hon.
Comme le disent nos Sages : "tsé midirat araï" (sortez de votre maison permanente) = arrêtez de mettre votre confiance dans ce que vous avez, et commencez à croire uniquement en Hachem ...

Souccot est "le temps de la joie" (zman sim'haténou), car personne n'est pleinement heureux/joyeux, si ce n'est celui qui a confiance en Hachem ...
Il est écrit : "abotéa'h b'Hachem 'hessed yéssovévénou" (Celui qui a confiance en D. sera entouré de bonté - Téhilim 32,10).
Pendant cette fête [de Souccot,] Hachem plane au-dessus de nous avec le toit de la Soucca (s'chakh) ...

Souccot est également appelée : 'hag aassif (la fête du rassemblement), car en cette saison de l'année, les gens vendangent les récoltes [de toute l'année].
De même, les bénédictions d'Hachem sont données à ce moment pour toute l'année à venir, à ceux qui ont confiance en Lui".

[Sfat Emet - 5645]

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-> Le Arou'h Laner (fin du traité Soucca) écrit :
Le toit de la Soucca (s'chakh) représente les délivrances d'Hachem ...
Les murs [de la Soucca] représentent les sujets de ce monde ...

Une Soucca supérieure à 20 amot est invalide (passoul) car une personne est alors assise à l'ombre des murs, et non pas à l'ombre du toit (s'chakh) [cf. guémara Soucca 2a].
Cela signifie qu'il place sa confiance dans les problématiques de ce monde, et non pas dans Hachem.

-> Lors du mariage du rabbi de Satmar (le Divré Yoël), son père (le Kédouchat Yom Tov) lui a dit : "Pourquoi est-ce que la 'houppa est habituellement sous le ciel?
Afin de rappeler aux 'Hatan et à la kalla de se tourner vers le Ciel pour tous leurs besoins.
C'est pour cette même raison que la Soucca est à l'extérieur. Voir le ciel aide à se rappeler de Hachem."

[c'est l'allusion du Ciel au fiancé : "Tu es sur le point de fonder un foyer fidèle à Hachem et à Sa Torah. Lève donc les yeux au Ciel et sache qu'il n'y a rien à part Lui. Ne pense pas pouvoir compter sur les hommes. N'ai confiance qu'en Hachem, et Il satisfera tes besoins à tout moment!".

Dans la guémara (Shabbath 129a), il est dit : "L'homme vendra les poutres de sa maison pour mettre des chaussures à ses pieds".
Rabbi Chaoul Yédidia de Modzitz explique : "Il convient à chaque homme de "vendre les poutres de sa maison", c'est-à-dire d'ôter de lui les "poutres" qui font écran et qui le séparent du Ciel ; il se rendra alors compte que tout ce qui lui arrive vient du Ciel. Alors il "mettra des chaussures à ses pieds", c'est-à-dire qu'il pourra faire écran entre lui et la terre : il ne sera plus noyé dans le matérialisme et pourra se rapprocher d'Hachem".]

Le Kédouchat Yom Tov dit que le message est que dans tous ses chemins et préoccupations, l'homme doit lever les yeux au Ciel, il doit prendre conscience que même un incident minime n'arrive pas dans ce monde-ci, s'il n'a pas été décrété auparavant dans le Ciel.

[la Soucca est temporaire, de même notre vie dans ce monde passe très très vite, et ensuite nous aurons à en rendre des comptes au Ciel.
(pensons par exemple à nos ancêtres qui regarderont avec nous la vidéo de l'histoire de notre vie, et à quel point on a envie qu'ils soient fiers de nos décisions!)
On regarde le Ciel, car la vie est aussi brève qu'un oiseau qui traverse notre vision actuelle du Ciel. Ainsi, on a pas le temps pour se disputer sur des détails, mais plutôt de construire dans la joie notre éternité (chacun souhaitant que son partenaire puisse exprimer le meilleur qu'il a en lui!).]

-> Le Ora'h léNéïr dit que les murs de la Soucca représentent ce monde-ci, qui nous entoure de tous les côtés, et les gens pensent que tout se produit par les forces de la nature (D. a créé le monde, et ensuite il l' a mis en pilotage automatique : avec la naturalité).
Mais le toit de la Soucca en-haut, nous rappelle qu'en réalité absolument rien ne peut se produire sans que Hachem n'émette un décret en ce sens.

Une Soucca qui fait plus de 20 amot est non cashère (passoul), et une des interprétations de la guémara est que la Soucca est trop haute, une personne s'assoit alors à l'ombre des murs, et non pas à l'ombre du toit de la Soucca.
Le Ora'h léNéïr explique que s'asseoir à l'ombre des murs ferait perdre l'objectif de la Soucca, qui est de s'asseoir sous le toit de la Soucca, et ce afin d'ancrer en nous que ce n'est pas la nature (les murs) qui gère le monde, mais c'est d'en-Haut, d'Hachem que tout provient.

Souccot est également appelée : 'hag aassif (la fête du rassemblement), car en cette saison de l'année, les gens vendangent leurs récoltes [de toute l'année] (cf. Chémot 34,22).
En rassemblant notre récolte (fruit d'une année de labeur), on a tendance à s'auto-congratuler (c'est grâce à moi! que j'ai bien travailler pour cela!).
En s'asseyant dans la Soucca, particulièrement à ce moment de la récolte, nous remettons les pendules à l'heure : tout ne vient que grâce à Hachem!

-> Le Haémék Davar dit que le message de la Soucca est différent pour le riche et pour le pauvre.
Pour le riche, la Soucca lui rappelle que tout vient d'Hachem.
Pour le pauvre, la Soucca l'encourage au fait que Hachem va prendre soin de lui, même dans sa pauvreté.

Il écrit : "[Le pauvre] ne doit pas perdre espoir de pouvoir profiter d'une belle vie ...
Rappelez-vous que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont vécu dans des Souccot, et néanmoins, ils ont vécu dans la joie et ils n'ont jamais manqué de rien.
Je suis Hachem, votre D., et Je peux vous donner des bontés et des bénédictions [à tout moment et sans limitation]."

-> Le Rachbam dit que nous nous asseyons dans la Soucca pour se rappeler du peu que nous avions lorsque nous vivions dans des Souccot dans le désert, protégés par de fragiles murs et toit.
Ce rappel doit nous éveiller à remercier Hachem pour tout ce que nous avons actuellement.

Sur les mots : "lémaan yéd'ou doroté'hém" (Emor 23,43), le Rachbam commente : "[Asseyez-vous dans la Soucca] afin de vous rappeler que j'ai fait vivre le peuple juif dans des Souccot pendant 40 années, sans qu'ils ne possèdent leur terre, ... ainsi remerciez Hachem et ne dites pas que [ce que vous avez,] vous ait parvenu uniquement par hasard".

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-> Quand les juifs sont sortis d’Egypte, ils ont d’abord campé dans des souccot (des cabanes).
Certains de nos Sages ont dit que Hachem leur avait fait de vraies cabanes, d’autres qu’Il les avait entourés de 7 nuées de gloire.
Les 2 opinions sont les paroles du D. vivant .

Ainsi, au début, D. leur a fait de vraies cabanes, et comme ils avaient quitté leurs maisons en Egypte pour s’installer dans des cabanes provisoires sans se plaindre, Hachem les a entourés des nuées de gloire = à l’ombre de Sa soucca.

Ceci étant, les bnei Israël ont reçu l’ordre, à ce moment-là et pour toutes les générations : "Vous vous installerez dans des souccot pendant 7 jours, tout citoyen d’Israël s’installera dans une soucca, pour que vos générations sachent que j’ai installé les bnei Israël dans des soukot".

[on voit que la bita'hon, accepter que tout vient d'Hachem pour notre bien, même quand cela n'est pas agréable actuellement, est à la base de la fête de Souccot.
b'h, pour se rendre compte des bénéfices de la émouna/bita'hon : http://todahm.com/category/moussarpensee-juive/foiconfiance-en-d ]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 6,1) écrit :
"Celui qui craint Hachem n'aura pas Souccot uniquement pendant la fête de Souccot.
Tout au long de l'année, il se rappellera que la vie est temporaire, et qu'il vit dans ce monde comme un invité [de passage pour son temps limité de vie] ..."

[même si nous avons la tête baissée dans les préoccupations de ce monde, nous pourrons remarquer l'ombre qui vient du toit, du Ciel, et donc mettre notre confiance en Hachem.]

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