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Hachem se tient toujours aux côtés de l’affligé, du poursuivi

+++ Hachem se tient toujours aux côtés de l'affligé, du poursuivi :

"Il [Yaakov] mit les servantes et leurs enfants en premier, Léa et ses enfants ensuite, et Ra'hél et Yossef en dernier" (Vayichla'h 33,2)

-> Une personne doit toujours être parmi ceux qui sont poursuivis (persécutés), et non parmi ceux qui poursuivent (persécutent).
[Rabbi Abahou - guémara Baba Kama 93a]

Cette règle est tellement forte que nos Sages (midrach Vayikra rabba 27,5) affirment que même si un tsadik pourchasse un racha, Hachem portera assistance au racha, par le fait que c’est lui qui est persécuté.

[même si on a de très bonnes raisons d'agir ainsi, mais telle est la règle : le fait de persécuter quelqu'un va mettre Hachem du côté opposé!]

Le rav El'hanan Wasserman dit que c'est pour cela que les juifs ont constamment des ennemis, car ainsi ils peuvent se tenir debout devant Hachem, malgré toutes les accusations qui risquent de les faire tomber.

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-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2018/06/13/6604-2

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-> Rachi (v.33,2) commente le verset ci-dessus : "Au plus chéri le dernier rang" (a'haron a'haron 'haviv).

Ainsi, il semble que Rachi dit que Yaakov voulait protéger ceux qu'il aimait le plus.
Par ordre d'amour, il a mis "les servantes et leurs enfants en premier, Léa et ses enfants ensuite, et Ra'hél et Yossef en dernier".

=> Comment cela est-il possible, puisque selon la loi juive (cf. Choul'han Aroukh Yoré Déa 156), lorsqu'il est question de vie ou de mort (pikoua'h néfech), les intérêts personnels ne doivent pas rentrer en compte dans les décisions prises.
Ainsi, l'amour de Yaakov ne doit pas déterminer l'emplacement, et qui doit être plus davantage protégé.
Comment comprendra alors son attitude?

-> Le Divré Yé'hezkel (de Shinov) répond qu'en réalité Yaakov a protégé tout le monde également.
Comme on l'a vu ci-dessus, Hachem est du côté de ceux qui subissent une humiliation, en prenant davantage soin d'eux. [Hachem mévakech ét anirdaf - Rachi Kohélet 3,15]

A propos de Léa : "elle déclara : Parce que Hachem a entendu que je ne suis pas aimée, Il m'a donné celui-là aussi" (Vayétsé 29,33)
[selon nos Sages, Hachem a vu la détresse d'épouse reléguée au second plan et lui a accordé le premier des enfants de Yaakov, afin que son époux éprouve plus d'amour pour elle.
On voit que Hachem est davantage au côté de ceux qui sont dégradés par autrui.]

Les servantes ressentaient surement la même chose : d'être inférieure à Ra'hél et Léa dans le cœur de Yaakov.
Et puisque cette situation leur provoquait une souffrance, une humiliation (plus ou moins consciente), la règle est que Hachem prenait davantage soin d'elles.

=> Ainsi, les servantes et leurs enfants qui se sentaient le moins aimées aux yeux de Yaakov (même les autres enfants les dénigraient comme "fils de servantes"), on était placés en premiers car ils bénéficiaient d'une plus grande protection par Hachem.

Ensuite, vient Léa et ses enfants car elle était inférieur à Ra'hél aux yeux de Yaakov (mais supérieur aux servantes), ce qui fait qu'elle avait plus de protection d'Hachem que Ra'hél.
Tout à l'arrière, il y avait Ra'hél et Yossef, qui avait besoin de davantage de protection, puisqu'Hachem était le moins à leur côté.

[c'est le sens des paroles de Rachi : "Au plus chéri le dernier rang" = puisqu'ils sont le moins dénigrés, alors Hachem sera moins là pour les aider, et ils ont donc plus besoin d'aide en étant à l'arrière.]

Il en découle que Yaakov a protégé tout le monde de façon équitable.

=> Il existe un règle : dès que quelqu'un a le cœur brisé par autrui (même inconsciemment), dès que quelqu'un subi une humiliation, qu'il est dénigré, ..., alors Hachem vient à son secours.
Ainsi, lorsque quelqu'un nous embête, nous avons alors Hachem qui vient nous protéger, nous défendre.
Par contre, si nous lui répondons (même si nous le froissons émotionnellement), alors nous inversons la situation, et nous faisons partir Hachem pour qu'Il vienne aider l'autre personne.

==> Ainsi, si nous voulons garder la bénédiction d'Hachem, nous devons faire attention à ne jamais agir de façon à briser le cœur (même légèrement) d'autrui.

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+ "Ra'hél jalousa sa sœur et elle dit à Yaakov : Donne-moi des enfants, sinon je suis morte." (Vayétsé 30,1)

-> Le rabbi Bounim de Pshischa (Kol Sim'ha) s'interroge : à priori son attitude n'a pas de sens et ressemble à un caprice d'enfant.

Il explique : en réalité, Ra'hél vit que sa sœur qui était repoussée par Yaakov avait enfanté alors qu'elle qui était désirée demeurait stérile.
En effet, même mariée Léa subissait une grande souffrance d'être placée toujours derrière Rah'el et d'être mal aimée par Yaakov, comparativement à sa sœur.
Hachem a alors décidé de l'aider et de panser ses maux, "Il a ouvert sa matrice" et lui a donné 6 garçons.
Rah'el qui était favorisée et aimée par Yaakov n'a pas eu le même mérite et est donc "restée stérile".

Rah'el comprit que l'un dépendait de l'autre car Hachem aime celui qui est mis à l'écart et qui en a le cœur brisé.
C'est précisément sur cela que le verset dit : "Ra'hél jalousa sa sœur", sur le fait qu'elle était repoussée alors qu'elle même était désirée.

Sur le champ elle dit alors à Yaakov : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" (v.30,1), car elle savait que rien au monde n'irriterait Yaakov qu'une telle phrase.
Ce qui s'avéra juste puisqu'il la repoussa alors en la réprimandant, comme il est écrit : "Yaakov s'irrita sur Ra'hél" (v.30,2) et juste après, elle fut exaucée et donna naissance à Yossef.

=> Cela vient nous enseigner que Hachem se tient toujours aux côtés de l'affligé pour panser ses blessures.

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-> Le Béer Mayim 'Haïm enseigne que Ra'hél était embarrassée que ses servantes : Bil'a et Zilpa avaient des enfants, tandis qu'elle restait stérile.
Or, le sentiment de honte est la plus dure des souffrances, et en raison de cette honte, ses fautes lui ont été expiées et elle a pu mériter d'avoir des enfants.

Le Béer Mayim 'Haïm dit que nous voyons cela en allusion : "Elle [Ra'hél] dit : Elokim a mis fin à ma honte" (Vayétsé 30,23)

Le nom Elokim désigne l'attribut Divin de rigueur.
Ainsi, Ra'hél exprime en allusion dans cette phrase que grâce à la honte qu'elle a pu subir, Hachem fit cesser les décrets rigoureux qui pesaient sur elle.

=> Il en résulte que nous devrions se réjouir lorsque nous subissons un affront, à l'idée qu'il a le pouvoir d'annuler de mauvais décrets et des souffrances qui auraient dû nous frapper.

-> Le 'Hida enseigne que Hachem a mis dans les règles de la nature que tout celui qui subit une humiliation va recevoir une aide du Ciel.

-> Un jour quelqu'un a humilité fortement le rabbi Méïr de Prémichlan.
Ce dernier a fait une séouda pour fêter cela.
Le rabbi de Prémichlan a expliqué : "Il y a une règle de la nature que la honte sauve une personne de la maladie. Si je n'avais pas été humilié, peut-être que je serais devenu malade.
Après plusieurs semaines d'inquiétudes et de douleurs, j'aurai récupéré et fait une séouda de remerciement pour célébrer cela.
Maintenant, que j'ai été sauvé de l'épreuve [d'une dure maladie] grâce à un peu de honte, ne dois-je pas le fêter et faire une séouda?"

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-> Yaakov a fait un rêve dans lequel il a vu une échelle avec pour base la terre et qui arrivée au Ciel.
Le Baal haTourim (Vayétsé 28,12) écrit : "Cela est une allusion au fait que lorsque quelqu’un est jeté au sol pendant un moment, alors il va atteindre le Ciel."

[c’est de notre chute au sol que va germer notre élévation future et donc notre rapprochement vers Hachem!
A l’image d’une graine qui va se décomposer dans le sol, et ensuite va beaucoup se développer vers le Ciel]

L’idée est également qu’au final Hachem va nous dédommager pour tous nos moments de malheur/souffrances (nos chutes au sol), et il est évident que nous y gagneront énormément plus que ce que nous avons pu perdre.
[Hachem est tellement rempli de bontés, que pour une difficulté minuscule arrivant au bas de l’échelle (au sol), il nous récompensera par quelque chose d’aussi phénoménale que ça en arrivera au Ciel (haut de l’échelle).]

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-> Ra'hél dit à Yaakov : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" (v.30,1)

"Yaakov s'irrita sur Ra'hél et il dit : Suis-je à la place de D. qui t'a refusé le fruit des entrailles?" (v.30,2)

Malgré les intentions parfaitement pures de Yaakov nos Sages critiquent son attitude.
Ce n'est pas une façon de répondre à une personne en détresse.
Si l'on veut aider quelqu'un à prier avec plus d'intensité, il faut trouver un moyen de le faire sans le blesser.

Rav 'Haïm Chmoulévitch (5730,24) souligne que lorsqu'on afflige quelqu'un, on ne peut se justifier en disant que nos intentions étaient bonnes et qu'on a agi pour l'amour du Ciel, car c'est mettre la main au feu : les meilleurs intentions du monde ne pourront empêcher qu'on se brûle.
Il est aussi dangereux de blesser quelqu'un que de mettre la main au feu.

Comme l'enseigne nos Sages (guémara Baba Batra 16a), Penina, la seconde épouse d'Elkana, ne cessait de se moquer de 'Hanna parce que celle-ci n'avait pas d'enfants. Penina a néanmoins été sévèrement punie (cf. Chmouël I 2,25) et elle a perdu 8 de ses 10 enfants.

Penina, qui était l'épouse d'Elkana, était sûrement une femme juste et vertueuse. Il ne lui était sans doute pas facile d'agir avec cruauté vis-à-vis de la pauvre 'Hanna mais elle a fait taire ses propres sentiments dans l'espoir d'amener 'Hanna à prier avec assez de ferveur pour que sa prière soit exaucée, et pourtant elle a été punie.

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