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"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Rachi commente :"Marche avec Lui en étant intègre et espère en Lui. Ne sonde pas l'avenir, mais tout ce qu'Il t'amènera, accepte-le avec intégrité. Tu feras alors partie de Son peuple et tu seras Son partage."
[ce Rachi est incroyable! Il nous donne la définition d'un membre du peuple d'Hachem ("tu feras alors partie de Son peuple" - az tiyé imo). ]

-> "Car ces peuples que tu dépossèdes, ils écoutent les prédicateurs et les oracles ; or toi, ce n'est pas ce qu'Hachem ton D. t'a départi" (Choftim 18,14)
Le Maharitz (rav Yossef Tsvi Doushinsky) explique :
A priori, il aurait dû être écrit dans le verset : «"r toi, il t'est interdit d'aller après eux", car puisque la Torah vient interdire de s'en remettre aux prédicateurs et aux oracles, cela aurait dû être exprimé explicitement.
C'est, qu'en fait, les nations du monde ne croient pas en Hachem, et c'est pourquoi toute leur existence est remplie d’anxiété et de la crainte du lendemain. Ainsi, ne cessent-ils de consulter les prédicateurs et les oracles, pour entendre quel sera leur avenir.
C'est ce que le verset vient exprimer allusivement : toi, juif, tu sais que, même lorsque les choses ne se déroulent pas selon ta volonté (ce qui est suggéré allusivement par les mots du verset "ce n'est pas"), c'est néanmoins : "ce qu'Hachem ton D. t'a départi".
Dès lors, que l'on soit dans une bonne ou une mauvaise posture, tout est le fait d'un décret Divin et tout est pour le bien.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chaar chmirat haShabbath 3) écrit :
Puisque la connaissance de l'homme, est tellement réduite, il ne nous est pas donné de sonder les desseins du Roi des rois, Hachem. L'homme doit donc marcher avec lui avec intégrité et être convaincu que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, car de la bouche d'Hachem, rien de mal ne peut sortir. De cette manière, il est certain qu'il méritera de voir finalement que ces choses elles-mêmes sont sources de bien et de bienfaisance.

-> Rabbinou Bé'hayé, pour sa part, explique que le verset : "Intègre, tu seras avec Hachem ton D." (Choftim 18,13) vient enseigner à l'homme qu' "Intègre, tu seras" et grâce à cela : "tu seras avec Hachem ton D." (l'expression "tu seras" étant lue avec les termes qui la précèdent comme avec ceux qui la suivent). Et lorsqu'il méritera d'être "avec Hachem", il jouira de la lumière des mondes supérieurs, comme il est mentionné : "Et une lumière résidait avec lui" (Daniel 2,22).
Notre verset vient donc t'enseigner la valeur de l'intégrité et la grandeur de sa récompense.
C'est ce que signifient les paroles du roi David : "Et moi dans mon innocence (en vivant avec intégrité), Tu m'as soutenu et Tu m'as maintenu devant Toi" (Téhilim 41,13) : car par le mérite de l'intégrité, l'homme se tient devant Hachem en permanence.

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-> Rabbi Its'hak Eïzik de Zoutchka enseigne :
"Un homme doit se conduire avec simplicité, intégrité et confiance en D., et se réjouir de la part qu'Hachem lui a octroyée, sans convoiter celle des autres.
Il doit être convaincu que s'IL ne lui a pas accordé plus que ce qu'il possède, c'est le signe que c'est pour son bien.
Il est possible que s'il avait reçu richesse et honneurs, il aurait dû supporter en contrepartie de terribles épreuves, que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de l'éducation de ses enfants. Et Hachem lui a évité tout cela dans Sa grande miséricorde et Son immense bonté."

-> "Et n'érige pas de stèle chez toi, chose odieuse à Hachem ton D." (Choftim 16,22).
Le Imré Emet explique allusivement de la manière suivante : "Ne fait pas preuve d'obstination en t'érigeant comme une stèle contre, ce qu'Hachem ton D. déteste". Car si telle est la volonté d'Hachem, il n'est pas bon de s'ériger contre, mais on doit au contraire annuler sa propre volonté devant la Sienne.

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit :
il est préférable d'accepter avec amour les décisions du Créateur qui ne sont que bonté et bienveillance, de la part de Celui qui ne désire que nous préserver du mal véritable.
Certes, la prière est bonne pour annuler ce qui a été décrété, et en outre, l'homme est tenu de prier sans cesse. Néanmoins, s'il n'est pas exaucé, qu'il sache que, du Ciel, on ne désire que son bien le plus absolu.

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-> "Sois intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Ce verset enjoint de se comporter avec simplicité vis-à-vis d'Hachem, sans trop se poser de questions et chercher à comprendre des choses qui pourraient faire douter et éloigner de Son Service et de Sa foi.
On raconte que Rabbi Naftali de Ropshitz se distinguait par son intelligence particulière et sa vivacité d'esprit remarquable. Un jour, son Maître, le 'Hozé de Loublin lui dit : "Tu sais Naftali, dans toute la Torah, il n'est jamais dit qu'un juif doit être futé et particulièrement intelligent. Au contraire, il est dit : "Sois intègre avec Hachem", ce qui implique simplicité voire même naïveté!"
Alors, Rabbi Naftali lui répondit sur place : "Certes, mais pour savoir comment réellement être simple et intègre avec Hachem, sans que cela tombe dans de la sottise, de l'insouciance ou autre dérive, un juif a besoin d'une bonne dose d'intelligence et de vivacité".

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-> "Sois intègre avec Hachem, ton D."

Rachi : on doit accepter ce que Hachem nous donne sans tenter de prédire le futur. Il faut tout accepter avec amour et intégrité.

Le ‘Hafets ‘Haïm faisait la déduction suivante à partir de ce verset : il est écrit que la personne doit agir avec intégrité devant Hachem, mais pas à l’égard d’autrui. Dans les relations avec les autres, la personne doit faire preuve de beaucoup de sagesse et de réflexion et ne doit pas se laisser duper par quelqu’un de douteux.

L’exemple qu’il ramène est celui de Yaakov, appelé "ich tam" et qui pourtant, fit preuve de beaucoup de ruse dans ses relations avec Lavan.
Un jour, plusieurs Bné Thora se plaignirent au ‘Hafets ‘Haïm d’avoir été escroqués par des commerçants malhonnêtes, sur une large somme d’argent. Il leur cita ce verset et remarqua qu’ayant passé plusieurs années en yéchiva, ils s’étaient habitués à se conduire avec témimout envers Hachem. Leur erreur, en revanche, fut de penser qu’il était possible de se comporter avec témimout avec autrui également.

Comment concilier cela avec la nécessité de juger toute personne favorablement?
Le rav Its’hak Berkovits explique que la mitsva de juger l’autre favorablement ne signifie pas qu’il y a une obligation de considérer chaque action de manière positive, irrationnellement, mais elle nous demande de juger l’autre de façon logique, raisonnable et équitable ; on peut avoir tendance à juger autrui durement, injustement. Or la Torah nous rappelle que cela est erroné, sans toutefois nous charger de rendre un jugement illogique.

Par exemple, en ce qui concerne le tsadik, même s’il fait quelque chose qui semble être une avéra, il est tout à fait normal de supposer qu’il n’a rien fait de mal.
À l’opposé, quand un racha fait quelque chose de positif, il paraît logique qu’il existe une façon négative d’interpréter son comportement.
Lorsque le bon sens veut que l’on juge l’autre favorablement, la Torah nous ordonne de le faire, mais quand ce n’est pas le cas, il n’y a aucun impératif de la Torah d’accorder le bénéfice du doute et il y a même parfois une obligation de juger son prochain négativement.

Le rav Yéhonathan Geffen explique : La Torah ne nous demande pas d’être naïf, mais plutôt d’être réaliste et elle nous dit parfois que nous devons juger l’autre défavorablement. C’est pourquoi, lorsque, par exemple, nous commerçons avec les gens, la mitsva de "betsédek tichpot" nous enseigne qu’il ne faut pas être naïf, mais plutôt qu’il faut considérer l’autre justement (avec tsédek) et avec exactitude.
Il est important de se souvenir qu’agir de la sorte n’est pas une mince affaire, notre tendance naturelle peut être de juger l’autre injustement. C’est une erreur, nous dit la Torah ; il faut tenter de traiter les gens équitablement.

[notre yétser ara nous fait mélanger les choses. Mais il doit être clair à nos yeux qu'avec Hachem nous devons lui donner 100% de notre confiance, même si tout semble contre nous.
Avec l'humain, il faut faire preuve de réalisme, de justesse.]

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