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Par le mérite d'observer 'Hanoucca, nous mériterons la guéoula finale.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5648]

‘Hanoucca – un moment de renouvellement

+ 'Hanoucca - un moment de renouvellement (selon le Sfat Emet) :

-> 'Hanoucca marque l'achèvement du renouvellement annuel de l'année juive. Alors que nous associons le mois de Tichri (avec Roch Hachana) comme étant le début d'une nouvelle année, en réalité, le sens du renouveau persiste jusqu'à 'Hanoucca. Par conséquent, les bikourim (également associés au renouveau puisqu'ils sont les prémices), qui devaient idéalement être offerts avant Souccot, pouvaient être amenés jusqu'à 'Hanoucca (cf. Bikourim 1,6).
['Hanoucca 5644]

-> Chaque juif percevant le miracle de 'Hanoucca profite d'un occasion annuelle de repartir à neuf, de recommencer à zéro. Le Temple a été souillé, puis il a été purifié au moment du miracle de 'Hanoucca.
De même, chaque juif, peu importe à quel point il a pu s'égarer, peut revenir à son héritage à chaque 'Hanoucca ...
Les âmes qui ne sont pas inspirées par le Shabbath (qui a lieu chaque semaine) sont spirituellement émues par l'observance annuelle de 'Hanoucca.
En effet, une certaine étincelle, une pureté intérieure, reste toujours brûlante dans le coeur de chaque juif, et à 'Hanoucca elle est libérée par le pouvoir du "Hallel véOdaa" (louanges et remerciements à Hachem), pour les miracles qui se sont produits à cette époque.
['Hanoucca 5633 ; 5660]

-> Ceux qui agissent "méhadrin laméhadrin" allument les bougies dans un ordre croissant, une lumière la première nuit de 'Hanoucca et culminent à huit, symbolisant le "maalin bakodech (on ajoute dans la sainteté).
La vigueur renouvelée atteinte à cette époque [de l'année] continuera à se développer pendant le restant de l'année à venir.
['Hanoucca 5640]

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-> Non seulement le peuple juif, mais également tout l'univers lui-même, a été renouvelé au moment du miracle de 'Hanoucca.
L'univers a été créé par le mérite et à une finalité de la Torah et des mitsvot. En empêchant le peuple juif de servir Hachem, les Grecs était en fait en train de détruire tout l'univers.
Lors de la délivrance des juifs et de leur retour à la Torah et aux mitsvot, la survie de monde a été assurée.
['Hanoucca 5648]

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+ Un nouvel élan vers la guéoula :

-> Alors que le miracle de 'Hanoucca nous assure qu'à l'arrivée du machia'h, le peuple juif reviendra à ses racines spirituelles, il est aussi une source de renouveau et d'inspiration pour le juif contemporain qui attend toujours l'arrivée du machia'h.
Il faut garder à l'esprit que les miracles d'Hachem sont importants, non seulement pour le moment où ils se produisent, mais aussi pour soutenir de nombreuses générations futures. En fait, Hachem n'accomplit pas de nouveaux miracles tant que le potentiel complet du miracle précédent n'a pas été pleinement utilisé.
Nous pouvons conclure du fait qu'aucun nouveau miracle [collectif] ne s'est produit depuis le miracle de 'Hanoucca, que le peuple juif n'a pas encore tiré sa pleine mesure d'illumination et de renforcement du miracle de 'Hanoucca.
Une fois que nous aurons été dûment inspirés, la guéoula finale aura lieu.
['Hanoucca 5637]

-> Les miracles de 'Hanoucca marquent non seulement l'élimination de la tendance grecque, mais ils servent également de "nourriture" spirituelle nous soutenant tout au long de l'exil (soit presque 2 000 ans d'exil depuis la destruction du Temple).
Alors que les juifs qui ont vécu dans les 3 premiers royaumes (en Babylonie, en Perse, en Grèce) ont été témoins de miracles, ceux d'entre nous qui ont enduré l'exil final, n'ont pas été témoins de tels miracles. De toute évidence, le miracle de 'Hanoucca était destiné à soutenir la communauté juive tout au long du long exil. C'est notre tâche sacrée et notre défi de nous inspirer chaque année de l'histoire de 'Hanoucca, de nous soutenir et de nous renforcer jusqu'à l'arrivée du machia'h.
['Hanoucca 5636]

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-> En observant 'Hanoucca, les juifs se préparent non seulement à l'arrivée du machia'h, mais aussi aux fêtes associées à cette époque.
Le midrach (cf. Yalkout Yéchayhou 554) rapporte qu'à l'époque du machia'h, le peuple juif rendra visite au Temple à chaque Roch 'Hodech.
En préparation de ces fêtes futures, Hachem a initié le jour de fête (Yom Tov) actuel de 'Hanoucca.
['Hanoucca 5646]

-> Pour le peuple juif après presque 2 millénaires d'exil, dépourvu de Temple et de ses rites sacrés, 'Hanoucca est l'occasion de réapprendre la procédure d'allumage de la Ménora qui était similaire à celle de la Ménora de 'Hanoucca (la 'hanoukia).
['Hanoucca 5638]

[le mot 'Hanoucca est lié à 'hinoukh (éducation). On y apprend comment allumer la 'Hanoukia, allusion à la Ménora, et on renouvelle en nous la certitude de l'arrivée imminente du 3e Temple, où la Ménora y sera quotidiennement allumée.]

-> Plus profondément, les événements de 'Hanoucca ont appris aux habitants de ce monde éphémère (olam azé) l'existence d'un autre monde beaucoup plus permanent qui nous attend à la fin de l'histoire, le monde à venir (olam aba). [de même que l'histoire de 'Hanoucca s'est terminée d'une façon totalement improbable selon la vision de notre monde, de même la fin de toute chose de ce monde sera d'une manière improbable selon la vision actuelle du monde. Oui, il y a Hachem. Oui, il y a un monde à Venir]
En fait, toute notre existence, notre durée de vie ici-bas n'est "qu'une session d entraînement" (un 'hinoukh - éducation) dans une optique du monde à Venir ...
Toute notre existence spirituelle, toute la Torah et les mitsvot d'ici sur cette terre, ne sont qu'un échantillon des trésors spirituels qui nous attendent dans le monde à Venir (olam aba). Ce sont de simples moments d'entraînement [temporaires] afin que nous soyons préparés et à l'aise dans notre [future] éternité.
['Hanoucca 5648]

‘Hanoucca = quand ma vie s’obscurcit, Hachem est ma lumière!

+ 'Hanoucca = quand ma vie s'obscurcit, Hachem est ma lumière!

=> Pourquoi nos Sages ont institué une fête pour commémorer le miracle de l'huile qui a brûlé par miracle pendant 8 jours. D'autres prodiges, plus grands même, se sont produits au cours de l'Histoire juive, par exemple celui accompli par le prophète Elicha (Melakhim II 4,1-7) quand une goutte d'huile s'est miraculeusement transformée en une quantité immense.
[le Zohar dit (Beréchit p. 88a) que la fiole d'huile appartenant à la veuve d'Ovadia contenait juste assez d'huile pour couvrir un petit doigt. Pourtant, le prophète dit que l'huile s'était accrue par miracle jusqu'à remplir les nombreux récipients qu'ils avaient apportés. Un récipient d'huile peut contenir des dizaines de milliers de gouttes, si bien que la quantité totale d'huile produite représentait des dizaines de milliers de fois la quantité d'origine.]
Pourquoi ce miracle n'a-t-il pas été retenu pour la postérité?
De plus, de nombreux miracles étonnants se produisaient constamment au Temple : la lumière occidentale (nér maaravi) de la ménorah brûlait toujours beaucoup plus longtemps que les autres (Shabbat 22b) [avec la même quantité d'huile, les autres lampes de la ménora tenaient seulement la nuit, tandis que le nèr maaravi restait allumé jusqu'au soir, où l'on rallumait les autres à partir de lui], l'Aron n'occupait aucun espace et le le'hèm hapanim était aussi chaud et frais le jour où on l'enlevait du Choul'han que le jour où on l'y avait posé.
Ces miracles et bien d'autres sont consignés dans la guémara (Yoma 21a) et pourtant, aucun de ces événements surnaturels ne sont commémorés régulièrement par le peuple juif.
Pourquoi nos Sages ont-ils ordonné que précisément le miracle de la fiole d'huile de Hanoucca soit rappelé et proclamé chaque année?

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-> La guémara (Yoma 21b) rapporte 5 choses qui étaient présentes dans le 1er Temple, mais pas dans le 2e :
- le Aron (l'Arche) avec les Lou'hot à l'intérieur ;
- le Ner Tamid (la faculté du feu des sacrifices à se brûler constamment et surnaturellement) ;
- la présence divine n’est pas revenue ;
- la prophétie a été perdue ;
- le Ourim véToumim, le 'Hochen du Cohen Gadol avait perdu sa capacité à répondre aux questions en s’éclairant miraculeusement.

=> Ainsi, à l'époque du 2e Temple a débuté une longue période de voilement divin qui se prolonge jusqu'à nos jours. A ce moment-là, le peuple juif pouvait penser que la Présence divine leur avait totalement été retirée, comme dans ce verset : "Je L'ai cherché [mon "Bien-aimé", une métaphore pour D.] mais je ne L'ai pas trouvé ; je L'ai appelé mais Il ne m'a pas répondu" (Chir haChirim 5,6).
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra), ce verset désigne l'époque du 2e Temple.

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-> Cependant, les 'Hachmonaïm savaient que même lorsque la Présence d'Hachem est dissimulée, cela ne veut pas dire qu'Il a quitté les juifs.

-> Le Mabit (Beit Elokim, Chaar Hatechouva ch.2) enseigne :
"[La Chékhina] nous accompagne en exil, mais elle n'est pas visible. Elle se cache parmi nous, comme Il le dit : "Je cacherai Ma Face ce jour-là" (Vayélé'h 31,18).
On appelle "caché" ce qui est présent à un certain endroit sans être visible ou révélé. Voilà le sens de cette dissimulation : la Chekhina est avec nous, mais elle nous est cachée".

[de même, le Léchèm Chémo Véa'hlama (Chaaré Haléchem - vol.2 11,2) dit : "La révélation de [D.], c'est-à-dire la révélation de la Chékhina, est absente depuis la fin du 1er Temple ... Bien que la Chékhina n'ait jamais quitté le Kotel, comme il est dit dans le midrach (Chémot Rabba 2,2) et dans bien d'autres endroits, elle reste cachée et invisible". ]

-> Shlomo Hamélèkh (Chir Hachirim 2,9) dit : "Voici, Il est debout derrière notre mur, Il surveille par les fenêtres, observe à travers les fentes".
Le Zohar (Parachat Vayikra, p. 114b) explique : "Bien que les Bné Israël aient quitté le Sanctuaire du Roi ... lorsque le désir du Roi Saint s'éveille pour la Chékhina et pour Israël, Il descend vers des niveaux [inférieurs] et monte sur des murs pour les guetter et les observer à travers les fentes du mur et, lorsqu'Il les voit, Il verse des larmes. C'est le sens du verset : 'Il observe à travers les fentes' = [pour] veiller sur eux."

=> Celui qui pense que D. l'a abandonné tombera dans un découragement total et aura le sentiment qu'il n'a plus d'espoir. Mais lorsqu'il sait que D. est avec lui et qu'Il cache seulement Sa Présence, il se sentira capable de L'appeler et de compter sur Son aide.

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
Lors du miracle de 'Hanoucca, non seulement Hachem a sauvé le peuple juif de ses ennemis, mais Il a aussi ôté le masque qui dissimulait Sa Présence.
Pendant 8 jours, Sa gloire a été clairement révélée grâce au miracle de la fiole d'huile. Cette révélation incroyable aux juifs à une époque où les miracles manifestes n'étaient plus courants, fut une leçon non seulement pour la génération mais pour le peuple juif dans toutes les générations à venir. Elle véhiculait le message que, même à une époque où Hachem voile Sa Présence, Il veille constamment sur le peuple juif.

Ceci explique pourquoi le passage "Al Hanissim" souligne que le miracle a eu lieu au temps de Mattityahou. Le miracle de 'Hanoucca était unique en ce qu'il était un prodige manifeste en une époque de dissimulation divine ; bien que la Présence divine fût cachée, Hachem a ouvertement montré Sa grâce au peuple juif pendant 8 jours par la prolongation miraculeuse d'une petite fiole d'huile. Cette leçon devait être retenue pour les périodes d'obscurité ou de souffrance futures : quels que fussent les malheurs qui allaient s'abattre sur eux, les juifs devaient se souvenir que D. était toujours avec eux, même s'ils ne percevaient pas Sa Présence.
[tout ne provient que suite à une décret d'Hachem, tout n'est que miracle (caché ou dévoilé), et en ce sens on peut noter que contrairement au miracle de Hanoucca qui prouvait que D. aide le peuple juif ouvertement, les événements de Pourim montraient que D. met en place les événements en notre faveur sans révéler Sa Providence.]

Nous comprenons à présent la raison pour laquelle c'est le miracle de ‘Hanoucca que nos Sages ont voulu commémorer dans toutes les générations. La guémara (Meguila 14a) enseigne que les prophéties qui ont été conservées sont celles qui allaient être nécessaires pour instruire les générations futures.
De même, le miracle de 'Hanoucca révèle un principe fondamental dont le peuple juif devrait se rappeler à travers toutes ses années d'exil : Hachem ne nous a jamais abandonnés au cours des ténèbres de l'exil. Il est constamment avec nous.

Le miracle de 'Hanoucca s'est produit à un moment où le peuple juif ne bénéficiait plus de miracles, à tel point qu'il craignait que D. l'ait abandonné. Ce miracle a pris 2 formes distinctes : l'une était la découverte miraculeuse de la fiole d'huile scellée du sceau du Cohen Gadol, ce qui peut être considéré comme un miracle "caché" et l'autre était le miracle manifeste (dévoilée) de la combustion de l'huile pendant 8 jours. Ces 2 aspects du miracle véhiculaient le même message : la gloire de D. est révélée même à travers Ses miracles cachés et les prodiges manifestes qu'Il accomplit indiquent que les miracles cachés sont aussi le résultat de Son intervention.

Nous pouvons peut-être ajouter que l'allumage de 'Hanoucca la nuit est significative : ces lumières symbolisent les "étincelles" de la faveur divine révélées par le miracle de Hanoucca.
Ce miracle apprend au peuple juif que la conscience d'avoir Hachem toujours avec lui, même en exil, représenté par "la nuit" (midrach Léka'h Tov, Béréchit 32.25) a le pouvoir d'éclairer les ténèbres de l'exil.
Comme le dit le prophète : "Quand je réside dans les ténèbres, D. est ma lumière" (ki échev ba'hossekh, Hachem or li - Mikha 7,8).

‘Hanoucca = un Yom Tov comme les autres

+ 'Hanoucca = un Yom Tov comme les autres :

-> "Pourquoi le verset : "Qu'ils t'apportent de l'huile pure" (Emor 24,2) est-il juxtaposé au passage relatif aux fêtes (Emor 23,1-44)?
Pour enseigner que dans le futur, les Bné Israël établiraient un Yom Tov basé sur [le miracle de] l'huile.
Et lequel est-ce ? 'Hanoucca".
[midrach Pessikta Zoutrata - paracha Béhaalotékha]

-> Cet enseignement du midrach disant que la Torah fait allusion à la fête de 'Hanoucca lorsqu'elle mentionne l'allumage de la ménorah dans le Michkan juste après les lois des fêtes est repris par le Ma'hzor Vitri (234), avec un ajout important : le fait que cette allusion ait été mentionnée dans la Torah, dit le Ma'hzor Vitri, nous enseigne que 'Hanoucca "est un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim".
=> Comme c'est étonnant alors qu'a priori, 'Hanoucca ne ressemble pas du tout aux autres fêtes!

La guémara (Shabbat 21b) enseigne que 'Hanoucca était destiné à être "des jours de fête de louange et de remerciement". Rachi explique que la guémara souligne qu'il n'est pas interdit d'exécuter des mélakhot (travaux) à 'Hanoucca et que cette fête fut fixée uniquement en tant qu'époque "pour réciter le Hallel et Al Hanissim en tant que remerciement".
=> Cela semble mettre Hanoucca à part des autres Yamim Tovim où il est interdit d'accomplir des mélakhot.

En réalité, les différences entre Hanoucca et les autres Yamim Tovim vont au-delà de la permission de faire des mélakhot. La Torah appelle les fêtes des "mikraé kodech" (convocations saintes - Emor 23,2), ce qui fait dire au Ramban (se basant sur le Sifri et le Targoum Onkelos) : "Ne les considérez pas comme les autres jours ; faites-en des jours saints désignés et différenciez-les par des aliments et des
vétements (spéciaux)".
Or les jours de Hanoucca n'ont pas le statut de "mikraé kodech" : contrairement au Shabbat et à Yom Tov, nous ne sommes pas tenus d'honorer la fête par des vêtements et des aliments particuliers.
De plus, nous ne sommes pas tenus de considérer 'Hanoucca comme une époque de réjouissance, comme le dit le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 670,2) : "il n'y a pas d'obligation de faire une séouda à 'Hanoucca".

=> On a ainsi relevé plusieurs différences avec ce qui à priori fait l'essence d'un Yom Tov. Comment alors comprendre l'affirmation que 'Hanoucca est un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim?

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+ La signification de la Ménora :

-> "Parle à Aharon et dis-lui : lorsque tu allumeras les lumières [de la ménorah], les 7 lumières illumineront vers le centre de la ménorah" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 16,6 ; Tan'houma Béaaloté'ha 5) explique qu'Aharon était peiné que sa tribu n'ait pas participé aux offrandes apportées par les chefs de tribu et craignait d'en être responsable. Pour calmer ses craintes, raconte le Midrach, Hachem ordonna à Moché de dire à Aharon : "N'aie pas peur. Tu es destiné à quelque chose de plus grand que cela ... Les sacrifices ne peuvent être offerts que lorsque le Temple existe, alors que les lumières seront toujours [allumées] vers le centre de la ménorah".

-> Le Ramban (Béaaloté'ha 8,2) explique que c'est une allusion à la mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca accomplie par toutes les générations, même après la destruction du Temple.

-> Le Sforno (Béaaloté'ha 8,2) sur l'expression "les 7 lumières illumineront" indique que "les 7 [lumières] produiront de la lumière et jetteront une lumière céleste sur Israël".

-> De même, le Malbim (Béaaloté'ha 8,2) écrit : "Lorsqu'Aharon allumait les 7 lumières de la ménorah dans le Sanctuaire, la lumière cachée [depuis les 7 jours de la Création descendait sur les 7 branches de la ménorah dans le Sanctuaire, l'emplissant entièrement de la lumière de la Chékhina (Présence Divine)".

Ainsi, lorsque le midrach indique que la "lumière" de la ménorah continuerait à briller après la destruction du Temple, il ne parle pas de la lumière physique de la ménorah mais de la sainteté de la Chekhina introduite au Temple grâce aux flammes de la ménorah.
Aujourd'hui aussi, les lumières de Hanoucca continuent à produire cette sainteté et à porter le caractère sacré de la Présence de la Chekhina qui émane d'elles à travers le monde.

Le Ram'hal (Déré'h Hachem IV 7,6) enseigne : toutes les fêtes de la Torah sont basées sur "un cycle établi par la Sagesse Suprême par lequel chaque fois qu'une rectification a eu lieu dans l'histoire ou qu'une grande lumière a brillé, une lumière semblable brillera de nouveau à chaque anniversaire de ce même évènement, et les résultats de cette rectification se renouvelleront à l'intérieur de nous".

A l'époque du miracle de Hanoucca, les 'Hachmonaim ont risqué leur vie pour défendre l'honneur d'Hachem. Malgré leur faiblesse militaire et leur petit nombre, ils ont défié le cours naturel des choses en luttant contre les grecs. En réponse à leur sacrifice, D. a accompli le miracle de la ménorah de 'Hanoucca : l'huile a continué à brûler en dépit de sa nature et a permis à la sainteté de la Présence Divine de continuer à émaner par la ménorah.
Selon l'enseignement du Ram'hal, ce phénomène se reproduit chaque année lorsque nous allumons les lumières de 'Hanoucca.
[chaque année, même après la destruction du Temple, la lumière spirituelle qui emplissait le Temple lorsque la ménora était allumée émane de nouveau grâce à l'allumage des lumières de 'Hanoucca.]

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
[le Midrach appelle 'Hanoucca un "Yom Tov", et le Ma'hzor Vitri : ] "un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim", on peut l'expliquer ainsi : toutes les fêtes de l'année sont des canaux par lesquels l'éclat de la Chekhina pénètre dans le monde, comme la ménorah au Temple.
Ce concept est exprimé par le Zohar (Parachat Emor, 104b) : "[Les fêtes] sont toutes des lumières sublimes ; ce sont toutes des lumières pour l'allumage de l'huile d'onction céleste".

Ainsi, la sainteté de la Chékhina (Présence Divine) au Temple continue à être véhiculée aujourd'hui dans le monde par les Yamim Tovim, eux-mêmes comparables aux lumières de la ménorah.
Aussi, la comparaison de 'Hanoucca aux fêtes bibliques dans la Torah ne concerne ni les mitsvot de 'Hanoucca ni la récitation du Hallel. Cette comparaison ne suppose pas non plus que 'Hanoucca doive être célébrée par le port de vêtements particuliers ou autres. Elle indique plutôt que la mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca attire la sainteté de la Chékhina dans le monde, de même qu'au Temple, la ménorah était un canal pour la Présence de la Chekhina, et de même que la Chekhina est amenée dans le monde par la sainteté des autres fêtes.

=> La force spirituelle des lumières de 'Hanoucca est la même que celle du peuple juif lui-même : celle d'attirer la Présence d'Hachem dans le monde physique, par l'accomplissement des mitsvot, serait-ce à une période où D. est dissimulé.
C'est une aptitude que le peuple juif possède encore aujourd'hui, malgré l'absence du Temple et des sacrifices. Cela nous montre à quel point le peuple juif est précieux pour D., combien Il désire notre service et nous apprend qu'Il fait constamment reposer Sa Présence sur nous.

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+ 'Hanoucca = les 3 Régalim deviennent 4 Régalim :

-> La guémara (Shabbath 21b) rapporte que les 'Hachmonaïm ont attendu une année avant de désigner 'Hanoucca comme une fête juive à par entière.

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5644) donne l'explication suivante :
Pour apprécier le retard d'une année dans la proclamation de 'Hanoucca comme fête, nous devons comprendre la signification des Fêtes (chaloch régalim). Ce ne sont pas simplement des occasions de joie nationale, mais comme leur nom "régalim" (réguél - רגל - un pied) l'indique, ce sont des piliers qui soutiennent toute l'année.
Alors que le peuple juif avant le miracle de 'Hanoucca était soutenu spirituellement par 3 "pieds" (chaloch régalim), Hachem réalisant que les générations futures avaient besoin d'une subsistance spirituelle supplémentaire, a apporté un autre "pied" : celui de 'Hanoucca.
Comme le remarque Kohélét (3,11) : "Il a rendu toute chose belle en son temps" = il y a un bon moment pour tout. L'effet cumulatif des 3 Fêtes (Pessa'h, Shavouot et Souccot) en son temps ne pourrait actuellement plus être atteint qu'avec l'ajout de 'Hanoucca.
Dans l'esprit de : "Hachem fait précéder la guérison avant un fléau" (Hachem makdim réfoua lémaka) = il est raisonnable de supposer que Hachem a désigné 'Hanoucca comme un soutien supplémentaire (un 4e pied) juste avant le début de l'oppression grecque, et c'est ce qui a permis à Israël de triompher de leur ennemi.

La pleine conscience de la place de 'Hanoucca parmi les Yamim Tovim n'est pas venue immédiatement. Ce n'est qu'après un an d'introspection que les juifs ont pu arriver à la conclusion que 'Hanoucca était vraiment l'un des piliers de l'année juive [et méritait d'être désigné comme un Yom Tov].

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-> Le Sfat Emet ('Hanoucca 5641) enseigne également :
Non seulement 'Hanoucca a été proclamée comme une fête sur terre, devant être célébrée par les mortels, mais elle a également été établie comme un Yom Tov au Ciel.
En désignant 'Hanoucca comme une fête, les rabbanim de cette époque ont perçu que cette fête n'était pas simplement une fête qu'ils avaient créée, mais plutôt une journée profondément enracinée dans le Ciel.

-> La sainteté accrue manifestée dans le Ciel [à 'Hanoucca] n'y reste pas, mais elle est également déversée sur le peuple juif sur terre.
Tout comme les actions des juifs laissent un impact au Ciel, la décision de nos rabbanim de proclamer 'Hanoucca comme un Yom Tov a laissé un impact profond sur chaque âme juive, permettant au juif de retourner à Hachem en ce moment de l'année.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5644]

Même de nos jours, les ‘Grecs’ assombrissent nos yeux

+ Même de nos jours, les 'Grecs' assombrissent nos yeux :

-> ""Et les ténèbres" (Béréchit 1.2) = il s'agit de l'exil de Yavan, qui a assombri les yeux des Bné Israël [c'est-à-dire leur regard sur la ciel par leurs décrets ; car ils leur ordonnaient : 'Ecrivez sur la corne de votre bœuf que vous n'avez pas de part en le D. d'Israël' " [midrach Béréchit rabba 2,4]

=> Malgré les souffrances que le peuple juif a endurées pendant le règne de l’empire grec, ce ne fut pas le pire exil que nous ayons enduré. Notre exil actuel, celui d'Edom, est bien pire; il a commencé par la destruction du 2e Temple et a été caractérisé par l'assassinat d'un nombre incalculable de juifs pendant de nombreuses générations de persécutions religieuses (exemple récent : la Shoa).
Nos Sages ne disent pourtant pas que l'exil d'Edom a "assombri les yeux des Bné Israël" ; pourquoi cette expression n'est-elle utilisée que pour décrire l'exil de Yavan?

-> Le Maharal (Ner Mitsva 1) commente la nature de l'exil en Grèce (celui de Yavan).
Le Livre de Daniel (ch.7) décrit un rêve prophétique dans lequel Daniel vit 4 animaux sauvages représentant les 4 royaumes qui allaient asservir le peuple juif en exil. L'animal qui représentait Yavan était le léopard, une bête effrontée.
Le Maharal explique que l'effronterie s'exprime dans l'effort de priver autrui d'une distinction ou d'un statut spécial qu'il possède alors qu'on ne tire pas de profit personnel en le lésant.
L'effronterie des grecs s'est manifestée dans leurs efforts de priver les juifs de la distinction que leur procuraient la Torah et les mitsvot, pour les déposséder de leur personnalité, alors qu'ils n'avaient rien à en gagner.

En cela, les Grecs étaient différents des Romains, la nation qui asservit après cela les Bné Israël.
Le Maharal explique que Rome "se considérait comme tout, sans rien d'autre qu'elle ; elle désirait que rien d'autre n'existe à part elle et a donc tout détruit", y compris notre Temple. Les Romains étaient poussés par leur désir d'honneurs et de gloire, qui les a conduits à chercher la destruction totale de toutes les autres puissances, notamment la Torah et le judaïsme.
[cela s'est malheureusement reproduit voici quelques dizaines d'années, lorsque les
descendants d'Amalek, que la Guemara qualifie de "Guermania d'Edom" (Meguila 6b, selon le Gaon de Vilna), se sont dressés pour détruire le reste du monde galvanisés par leur philosophie démoniaque disant qu'aucun autre être humain n'avait de valeur à part eux.]

Les Grecs, quant à eux, avaient un autre ordre du jour : ils ne pouvaient pas supporter que quiconque d'autre possède une marque de distinction. Ils ont donc voulu priver le peuple juif de tout sentiment de supériorité envers la culture grecque et sa sagesse profane.
Aussi, plutôt que de faire un effort pour annuler l'observance de la Torah parmi les Juifs, ils ont cherché à la déprécier à leurs yeux en effaçant leur conviction profonde que la Torah était supérieure à toute "sagesse".
Le but des Grecs était que la Torah, le service du vrai D. éternel, ne fût pas considérée comme supérieure à leurs croyances idolâtres.

[Illustration de cela au sujet de la Torah :
- pour les Romains :
la guémara (Berakhot 61b) raconte : "Le méchant royaume [c'est-à-dire le gouvernement romain] décréta un jour que le peuple juif ne devait pas étudier la Torah";
de même la guémara (Roch Hachana 19a) rapporte que "le royaume cruel a promulgué un décret de coercition religieuse contre les Bné Israël leur interdisant d'étudier la Torah".
=> l'empire Romain voulait déraciner la Torah et ceux qui la suivaient, et ont donc purement interdit son étude.
- pour les Grecs :
Dans cette prière de "Al Hanissim", nous déclarons que les Grecs ont tenté "de leur faire oublier Ta Torah", ce qui indique que la stratégie des Grecs n'était pas d'abolir l'étude de la Torah, mais de la faire "oublier" au peuple juif.
=> les Grecs cherchaient à porter atteinte au respect des juifs pour la Torah en tant que sagesse Divine, distincte et de loin supérieure aux autres domaines d'étude.
Les Grecs sont, à juste titre, décrits comme ayant "obscurci les yeux des Bné Israël".
(l'obscurité est une force qui dissimule ou estompe. La nuit se termine donc lorsque la lumière pénètre l'obscurité et permet de voir les choses distinctement.) ]

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-> Le but des Grecs était de lutter contre le statut spécial de la Torah, d'effacer toute distinction entre le peuple juif et les autres nations du monde.
Leurs efforts ont principalement pris la forme d'une bataille féroce contre toute manifestation de la sainteté qui met les juifs à part des autres.
Les Grecs n'exigeaient pas la suppression du service des sacrifices au Temple. Au contraire, ils l'ont autorisé, mais ils ont pratiqué 13 brèches dans le mur derrière lequel visiteurs non-juifs et juifs impurs devaient se tenir. C'était une façon supplémentaire de véhiculer le message qu'il n'existe pas de différence entre le peuple juif et le reste du monde.
[le Gaon de Vilna (Biour haGra - sur Chir haChirim 5,5) commente : "cela évoque les 13 brèches pratiquées en Israël, à l'époque des 'Hachmonaïm"]

-> Le midrach (Esther rabba péti'hta 5) dit : "A l'époque de Yavan (Grecs), le Temple existait encore et le peuple juif offrait des tourtereaux et de jeunes pigeons sur le mizbéa'h (l'Autel)".
De même, le midrach (Téhilim 18) di que les Grecs ne luttaient pas contre le Temple et manifestaient même du respect envers les tsaddikim du peuple juif ; le midrach raconte qu'ils se levèrent par respect envers Chimon hatsaddik.
Le midrach (Vayikra rabba 13,5) enseigne que la Grèce "honore les tsadikim".

-> On remarque également que les Grecs n'ont pas renversé ou jeté l'huile sainte réservée à l'allumage de la ménorah dans le Temple mais l'ont rendue spirituellement impure pour supprimer la sainteté du service au Temple et effacer toute distinction entre le pur et l'impur.
De même, ils ont déposé une idole sur le mizbéa'h (guémara Avoda Zara 52b) pour montrer leur opinion déformée prétendant que servir D. n'était pas différent de servir des idoles.

-> Les autres décrets poursuivaient le même but. Les pratiques religieuses qu'ils interdisaient (Shabbat, Roch Hodech et brit mila) montrent le caractère unique du peuple juif parmi les nations du monde.
En interdisant la circoncision, les Grecs espéraient effacer la distinction entre Juifs et Grecs incirconcis, en éliminant l'observance du Shabbat et de Roch Hodech, ils espéraient effacer les différences entre le calendrier juif et celui des nations, ce qui conduirait les juifs à partager la culture et les fêtes étrangères.
Cependant, ils n'ont pas défendu aux juifs d'offrir des sacrifices au Temple, parce qu'eux aussi faisaient des offrandes à leurs déités sur leurs autels ; ils ne considéraient donc pas que le service sacrificiel distinguait les Bné Israël des autres nations. Au lieu d'abolir la avoda, ils ont simplement introduit une impureté spirituelle au Temple, les concepts d'impureté et de pureté ainsi que de différence entre le saint et le profane étant uniques au peuple juif.

-> "Pour tout le mal que l'ennemi a fait dans le Sanctuaire" (Téhillim 74.3).
Le Alchikh haKadoch commente que cela fait référence à Yavan (Grèce) "car, comme on le sait, leur seul désir et leur seule intention était de lutter contre la sainteté (kédoucha), que ce soit par les brèches qu'ils ont pratiquées dans le Sanctuaire, par l'interdiction de pratiquer le Shabbat, Roch 'Hodech et la circoncision, par leur agression des femmes juives, ou comme le disent nos Sages (midrach Béréchit rabba 2,4), par l'ordre donné aux Bné Israël : 'Ecrivez sur la corne de votre bœuf que vous n'avez pas de part dans le D. d'Israël'. Leur intention était de corrompre ce qui est saint, sans motif ultérieur, financier ou autre."

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
La lumière de la Torah est l'opposé de l'obscurité que les Grecs cherchaient à introduire chez les Bné Israël. La Torah est une sagesse divine qui dépasse tout autre domaine de connaissance ou d'étude dans le monde. C'est à travers elle qu'un homme peut atteindre la réelle sagesse et apprendre à tracer les justes contours que les Grecs cherchaient à estomper entre le bien et le mal, la lumière et l'obscurité, le peuple juif et les autres nations du monde.

Ceci explique pourquoi le miracle de 'Hanoucca concernait justement la Ménora. Parmi tous les objets du Temple, c'est la Ménora qui symbolise la sagesse de la Torah.
[La guémara (Bava Batra 25b) dit que celui qui désire acquérir la sagesse de la Torah doit se tourner vers le sud lorsqu'il prie. Pour aider à s'en rappeler, la guémara fait remarquer que la Ménora était placée contre le mur sud du Temple. ]
Ainsi, le retour de la lumière de la Ménora, après la souillure de toute l'huile au Temple, faisait allusion à la réapparition de la lumière de la Torah malgré l'obscurité et la confusion que les Grecs avaient cherché à semer parmi les juifs.

[dans le même sens, le Maharal (Ner Mitsva p.21) dit : "Le royaume de Yavan est prêt à lutter contre les Bné Israël parce qu'ils possèdent une Torah divine et des mitsvot ... De même, ce royaume [grec] est particulièrement opposé au Temple qui possède la qualité divine de sainteté ... Le miracle accompli pour eux a donc eu lieu par les lumières du Temple, car la mitsva est une lampe/bougie et la Torah est lumière".
De même, selon le Bné Yissas'har (Maamaré 'Hodech Kislev 6,4), le miracle a justement eu lieu par l'huile d'olive qui symbolise la sagesse, comme dit la guémara (Ména'hot 85b) : "Là où se trouve l'huile d'olive se trouve la sagesse", et par la Ménorah qui, elle aussi, symbolise la sagesse ; le sceau du Cohen Gadol apposé sur la seule fiole restante symbolise aussi la sagesse.]

Au tout début de la Torah, il est écrit : "Les ténèbres couvraient la surface de l'abime" (Béréchit 1,2). Selon le midrach, les "ténèbres" fait référence à Yavan (Grecs).
On peut suggérer que le symbolisme continue dans les versets suivants (v.3-4) :"D. dit : Que la lumière soit ... et D. sépara la lumière des ténèbres" = la lumière de la Création, que la Torah évoque ici, symbolise à la fois la lumière de la Torah et la lumière de "Hanoucca."
[d'après le midrach (Béréchit Rabba 3,5) : "Le mot 'lumière' ('hocher) figure 5 fois ici, en parallèle aux 5 Livres de la Torah".
Le Chlah haKadoch (paracha Nasso - Torah Ohr) enseigne : " 'Hanoucca qui représente aussi l'inauguration ('hanoucca) du mizbéa'h a lieu le 25 du mois, comme la Création, comme l'indique les mots "yéhi ohr" (que la lumière soit) : [la valeur numérique du mot] yéhi étant de 25". ]

=> La Torah fait allusion au fait que cette "lumière" spirituelle conservait la distinction entre le peuple juif et les nations du monde, et que l'obscurité des Grecs fut finalement vaincue.
Aujourd'hui encore, les forces du mal cherchent à obscurcir le monde en dépréciant la sainteté de la Torah.
Ce n'est pas moins qu'un effort pour injecter dans le peuple juif la culture et la philosophie grecques. Mais, comme le dit le verset, Hachem "mit une fin à l'obscurité" (Iyov 28,3) = en étudiant la Torah, nous pouvons nous emplir d'une lumière spirituelle qui éclairera notre voie dans la vie et nous aidera à conserver la sainteté du peuple juif.

[ainsi, nous devons être vigilants à ne pas étudier la Torah comme on pourrait le faire avec un autre domaine d'intérêt. Nous devons être fiers d'être juifs et conscients de notre grandeur.
Le yétser ara fait en sorte que l'on se refroidit jusqu'à aborder la vie avec une vision grecque (c'est-à-dire qu'à nos yeux il y a peu de différence entre nous et les non-juifs environnants. Comme eux, j'ai un train-train quotidien : métro-boulot-dodo, et de temps en temps je me cultive avec la Torah (tout me pousse à penser que je ne suis pas si différent des non-juifs : même corps humain, même style de vie ...). C'est l'application du : "Et les ténèbres" = il s'agit de l'exil de Yavan, qui a assombri les yeux des Bné Israël.
On fête 'Hanoucca chaque année, car ces ténèbres s'appliquent encore de nos jours, à nous de constamment se travailler à allumer notre lumière intérieure, cette spécificité juive!
b'h, voir à ce sujet : http://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif ]

L'essence de la plupart des mitsvot est l'accomplissement d'un certain acte ; le commandement demande que l'acte soit accompli, indépendamment de la volonté ou du désir de la personne. Il n'y a donc pas d'obligation d'ajouter des hidourim (embellir) à l'accomplissement de la mitsva.
L'allumage des lumières de Hanoucca exprime le désir intérieur de la personne qui l'accomplit. Mieux la personne accomplit la mitsva, mieux elle exprime son désir de servir Hachem. [le Choul'han Aroukh (OH 673,2) dit : "c'est par l'allumage qu'accomplit la mitsva. Par conséquent, si (une mèche) s'est éteinte avant son temps, il n'est pas nécessaire de la (rallumer)."]
Ainsi, en accomplissant la mitsva avec hidour, elle montre son attachement au niveau spirituel atteint par les 'Hachmonaïm.

A 'Hanoucca, chaque juif a le devoir d'éveiller son désir intérieur d'accomplir les mitsvot avec messirout néfech (don de soi) et d'intégrer le niveau spirituel des 'Hachmonaïm et leurs immenses sacrifices pour la avodat Hachem dans sa vie. Ainsi, la lumière de la mitsva de la ménorah de
'Hanoucca emplit sa vie et illumine son âme d'un élan extraordinaire pour servir D.
[rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]

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-> A 'Hanoucca tout le monde réalise la mitsva d'allumer d'une façon parfaite, comme le rapporte la guémara (Shabbat 21b) :
"La mitsva de 'Hanoucca est, pour chaque homme, d'allumer une lumière dans sa maison. Les méhadrin [ceux qui embellissent les mitsvot] allument une lumière pour chaque personne. Les méhadrin min haméhadrin [ceux qui embellissent les mitsvot au plus haut degré] allument une lumière le premier jour et ajoutent ensuite [une lumière chaque jour]."

Le destin tragique des ‘Hachmonaïm

+ Le destin tragique des 'Hachmonaïm :

-> "Les Cohanim du 2e Temple parvenaient au pouvoir en donnant de l'argent aux rois de la maison de 'Hachmonaï pour acheter la fonction de Cohen Gadol" [Rachi - guémara Yoma 8b]

-> "Je trébuchai dans [la faute de] haine gratuite et de querelle qui domina les rois de la maison de 'Hachmonaï, Hyrcanous et Aristobolous, au point que l'un d'eux fit venir le royaume de Rome, reçut de lui la royauté et devint son vassal. Depuis lors, "mon âme me fit des chars" pour qu'y soient conduits les nobles des autres nations ... car je leur donnai moi-même le pouvoir" [Rachi - Chir Hachirim 6.12]

-> "Seule une jeune fille resta [de la famille des 'Hachmonaïm]. Elle monta sur un toit et cria : 'Quiconque affirme être de la maison de 'Hachmonaï est un esclave! Puis elle se jeta du toit et mourut" [guémara Kiddouchin 70b]

On peut s'interroger :
=> Les Hachmonaïm qui ont combattu les Grecs à l'époque du miracle de Hanoucca étaient des tsadikim, des saints extraordinaires prêts à livrer leur vie pour rétablir la avodat Hachem du peuple juif.
Sans leurs actions, la Torah et les mitsvot auraient été oubliées. Il est donc très étonnant que leurs descendants fussent des rois qui vendirent la fonction de Cohen Gadol pour de l'argent.
Comment une famille qui fit preuve d'une telle messiront néfèch pour l'honneur de D. a-t-elle pu dégénérer à ce point ?

=> Comment est-il possible que l'époque du règne des 'Hachmonaïm se terminât de façon si déshonorante? Comme le raconte Rachi dans le passage cité ci-dessus, les rois de la famille 'Hachmonaï livrèrent eux-mêmes leur royaume aux Romains. Comment cela a-t-il pu arriver à une famille dont les ancêtres ont fait preuve d'un tel sacrifice pour une cause sainte?

=> Non seulement cela, mais la famille 'Hachmonai elle-même connut une fin tragique. Comme le raconte la guémara (Kiddouchin 70b]), pratiquement tous les membres de la famille furent éliminés et la dernière survivante fut mariée de force à Hordous (Hérode), un esclave, et décida de mettre fin à ses jours. Comment une famille appelée "les saints cohanim" de D., dont on se souvient éternellement pour sa messiront néfèch à défendre l'honneur divin, a-t-elle pu connaitre un destin si tragique?
Cela nous laisse particulièrement perplexes si l'on sait que la récompense des Hachmonaïm fut de fixer 'Hanoucca en tant que fête pour toutes les générations à venir. Si la nouvelle mitsva qu'ils ont instituée devait être éternelle, pourquoi les Hachmonaïm furent-ils anéantis de façon si terrible?

=> De plus, la guémara (Baba Batra 3b) raconte que Hordous, qui était l'esclave des 'Hachmonaïm, usurpa leur trône. C'était devenu une halakha bien établie que quiconque affirmait être un descendant de la famille de 'Hachmonaï était un esclave.
Egalement : Rachi (guémara Kiddouchin 70b) dit que tous les descendants authentiques des 'Hachmonaïm furent massacrés par Hordous (Hérode), qui était un esclave. Il usurpa le rôle de souverain et appela ses propres enfants " 'Hachmonaïm". Comme le peuple juif avait toujours veillé à ne pas marier ses filles à des esclaves, il est probable que les fils de Hordous n'ont pas épousé des jeunes filles juives. On présume donc que tous leurs descendants ont le statut d'esclaves.
Pourquoi les 'Hachmonaïm méritèrent-ils ce déshonneur?

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-> Cette question est abordée par le Ramban (Vayé'hi 49,10) expliquant que les Hachmonaïm ont fauté en ne remettant pas la royauté aux descendants du roi David. Comme le dit la Torah dans le verset (Vayé'hi 49,10) : "Le sceptre ne quittera pas Yéhouda". Aucune autre tribu que celle de Yéhouda n'a le droit d'assumer la monarchie dans la nation juive.

Le Ramban cite un autre verset suggérant que les Hachmonaïm ont fauté en assumant la fonction de souverains, et enseigne : "Il est possible qu'ils ont également fauté en devenant rois, parce qu'ils étaient Cohanim et qu'ils avaient reçu cet ordre : "Toi et tes fils, vous veillerez à votre prêtrise (Cohen) : votre service consistera en tout ce qui concerne l'autel ainsi que tout ce qui se trouve derrière la cloison de tissu. La prêtrise que Je vous ai donnée est le privilège d'accomplir le service" (Kora'h 18,7).
Les 'Hachmonaïm n'auraient pas dû régner mais uniquement accomplir le service de D."

Aboudraham ('Hanoucca) cite une 3e source indiquant qu'un Cohen n'est pas autorisé à assumer le rôle de roi : la Torah dit : "Afin qu'il vive longtemps sur son royaume" (Choftim 17,20) et dans le verset suivant : "les Cohanim et les Léviim n'auront pas".
Cela indique que les Cohanim ne sont pas autorisés à agir en tant que rois, et c'est pourquoi les 'Hachmonaim ont été punis.

La guémara (Yérouchalmi Horayot 3,2) tranche que les Cohanim ne doivent pas être oints en tant que rois, en citant à la fois le verset "Le sceptre ne quittera pas Yéhouda" et la juxtaposition des 2 versets cités par Aboudraham.

=> Cette explication ne semble cependant pas justifier le destin terrible qui fut le lot des 'Hachmonaim.
Au pire, ils ont transgressé un commandement négatif en usurpant le trône aux dirigeants légitimes de la nation. Pourquoi ce délit aurait-il eu comme conséquence l'annihilation de toute une famille?
De plus, le Ran (Drachot HaRan 7) conteste l'opinion du Ramban et affirme que le verset n'est qu'une promesse à la tribu de Yéhouda qu'elle hériterait de la royauté, pas une interdiction.
Selon Ran, les 'Hachmonaïm n'ont transgressé aucune interdiction, car ils n'avaient pas réellement le statut de rois et n'étaient que des fonctionnaires publics. Comment cette approche justifie-t-elle leur fin tragique?

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+ Le penchant subtil des 'Hachmonaïm :

-> La guémara (Soucca 52a) nous enseigne que plus l'homme est grand, plus grand est son yétser ara. Les hommes les plus saints sont ceux qui rencontrent les plus grands défis, car le yetser ara cherche à corrompre leur avodat Hachem en introduisant en eux des motivations égoïstes et en les faisant servir Hachem de façon inappropriée.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
C'est justement du fait de leur sainteté et de leur messirout néfech extraordinaire pour l'honneur de D. que le yétser ara a visé les 'Hachmonaïm et a réussi à introduire une infime imperfection dans leurs actes en tant que dirigeants du peuple juif.
Les 'Hachmonaïm avaient des intentions pures lorsqu'ils s'installèrent sur le trône. Ils pensaient qu'il leur fallait rester au pouvoir pour perpétuer la sainteté du peuple juif. Sans leur influence en tant que dirigeants, ils craignaient un déclin spirituel du peuple.
S'ils avaient attentivement examiné leurs motivations, ils auraient découvert qu'outre leurs intentions pures, ils éprouvaient un désir extrêmement subtil de pouvoir, comme le dit Rabbénou Be'hayé (Vayé'hi 49,9) : "Ils voulaient être rois".
Cette infime particule de motivation égoïste introduisit une mesure d'impureté dans leur règne, ce qui permit à des désirs et considérations étrangers de corrompre leurs actes.

Au fil des générations, cette minuscule imperfection grandit au point que les rois de la maison de 'Hachmonaï exploitèrent leur pouvoir en vendant la fonction de Cohen Gadol.
Cet abus de pouvoir avait ses racines au tout début de leur règne, lorsqu'un très fin désir de gain personnel influait déjà sur leur décision de devenir les rois d'Israël. Cet intérêt personnel subtil grandit jusqu'à éclipser leurs intentions pures initiales avec, pour résultat, que leur règne devint entièrement intéressé, privé de toute intention de rehausser l'honneur d'Hachem.

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+ Une punition appropriée :

-> La sévérité de la punition des 'Hachmonaïm s'explique.
Lorsque la avodat Hachem est mêlée à un désir de gain personnel, le délit est particulièrement grave. Une telle imperfection dans la avodat Hachem équivaut à un acte de rébellion contre le Maître du monde, et D. est extrêmement exigeant lorsqu'Il juge les justes (tsadikim).

Les 'Hachmonaïm furent punis mesure pour mesure notamment par la domination d'esclaves sur leurs descendants. Comme le dit Ramban (Vayé'hi 49.12) : "Parce qu'ils ont régné en tant que rois alors qu'ils ne faisaient pas partie des descendants de Yéhouda et de la dynastie de David, et qu'ils ont usurpé le sceptre de la royauté [de la tribu de Yéhouda], ils furent punis mesure pour mesure : Hachem fit que leurs esclaves les dominent et les anéantissent".
Puisque les Hachmonaïm ont laissé des considérations personnelles altérer leur service sacré, mêlant ainsi le kodech et le 'hol, le sacré et le profane, il fut décrété que leur descendance soit dominée par ce qu'il y a de plus mauvais dans la société. Leur trône fut usurpé par Hordous (Hérode), leur esclave, et des générations d'esclaves prirent le nom de leur famille.

La façon même dont la chute des 'Hachmonaïm s'est produite reflète la nature de leur faute.
A leur niveau élevé, les Hachmonaïm étaient coupables de n'avoir pas convenablement analysé leurs motivations et de n'avoir pas reconnu qu'ils étaient en partie encouragés par leurs ambitions personnelles. Ils pensaient bien agir en se déclarant rois des Bné Israël, et leur chute commença à cause de la même conduite : lorsqu'ils demandèrent l'aide des Romains, ils pensaient faire au mieux mais ne se rendirent pas compte que leurs actions allaient conduire au terme du règne de leur famille.

Il y a peut-être une autre façon d'expliquer le jugement midda kenéguèd midda dans la punition de la famille 'Hachmonaï : comme les 'Hachmonaïm se sont établis comme les rois d'Israël en partie par des considérations égoïstes, ils furent punis en devenant les véhicules de la dissolution de leur propre souveraineté. Ce furent des rois de la maison de 'Hachmonaï qui livrèrent le gouvernement de la terre d'Israël aux Romains.
Ils se transformèrent en instrument de l'anéantissement de leur lignée jusqu'à ce que la dernière descendante de la famille 'Hachmonaï mit fin à ses jours. Comme leurs ambitions personnelles ont corrompu leur avodat Hachem, ils méritaient d'être les agents de leur propre chute.
Ceci nous enseigne que, lorsqu'une personne laisse ses intérêts personnels lui dicter la façon de servir Hachem, non seulement elle n'obtient pas le bénéfice qu'elle recherche, mais ses actes la conduiront dans la direction opposée, vers sa chute.

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+ Conclusion : le message de 'Hanoucca = purifiez votre coeur!

-> L'essence et le thème particulier de 'Hanoucca est la victoire de la sainteté sur l'impureté et le triomphe des tsadikim sur les réchaïm.
Il est important que chaque juif reconnaisse que, de même qu'il a la mission de lutter contre les forces du mal et de l'impureté qui sont visibles et externes, il doit aussi combattre le yétser ara interne qui lance son attaque à un moment d'élévation spirituelle et cherche à introduire des motifs ultérieurs dans le service divin du juif.

C'est là la manœuvre essentielle du yétser ara dans son effort de faire fauter les justes (tsadikim) : il cherche à allumer dans leur cœur un feu étranger et à souiller la "fiole d'huile" pure à l'intérieur de leur âme.
Comme nous l'avons vu, bien que les 'Hachmonaïm aient été des justes extrêmement saints, ils n'ont pas échappé à l'influence pernicieuse du yétser ara.
=> L'homme doit s'efforcer de purifier son cœur de tout vestige d'ambition personnelle dans son service de D., et chercher à s'assurer que tous ses actes sont totalement purs. [chacun selon son niveau et capacités spirituels]
C'est là un élément essentiel dans la lutte contre le yétser ara. Gardons toujours présent à l'esprit que "le péché est tapi à la porte".

[certes les bougies de 'Hanoucca servent à illuminer le monde externe, mais nous devons faire de même avec notre intériorité, pour avoir un service d'Hachem qui soit le plus pur possible. ]

Les grecs voulaient corrompre notre vision du monde

En fait, même sans une tentative délibérée de leur part d'éliminer la connaissance de la Torah, simplement en exposant les juifs à leur culture, totalement centrée sur la naturalité du monde, les grecs ont fait un mal énorme.
Une vision du monde qui assimile la sagesse à la nature, et rien de plus, conduira forcément à l'oubli de la Torah.
Alors que le peuple juif est également invité à étudier le monde naturel, dans notre cas ce n'est pas une fin en soi, mais simplement un moyen d'atteindre notre objectif ultime, de réaliser que Hachem guide et contrôle toute la nature.
[il est écrit : "Observez-les et pratiquez-les! Ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, car lorsqu'ils auront connaissance de toutes ces lois, ils diront: "Elle ne peut être que sage et intelligente, cette grande nation!"" (Vaét'hanan 4,6) = parfois on veut se faire bien voir de la société en agissant comme elle (comme ses valeurs), mais la Torah nous affirme l'inverse : fais la volonté d'Hachem et alors tu seras perçu comme une lumière! C'est ça un message de 'Hanoucca. ]

Le choc des cultures peut être mis en évidence par le fait que la guématria de "yavan" (יון) est identique à celle de "galgal" (גלגל - les forces de la nature), mais également identique à la valeur de "Elohé'ha" (אלהיך - Ton D.) qui est la base de la croyance des juifs (le "ano'hi Hachem Elohé'ha"), soit 66, pour souligner que c'est Hachem qui contrôle et régule la nature. [et c'est précisément notre conscience de cela que les grecs voulaient amoindrir autant que possible]
De plus, la guématria de גלגל est aussi identique à : "היה הוה יהיה" (aya ové yiyé - Il a été, Il est, Il sera), soulignant la nature éternelle d'Hachem.
[face à la constante perfection de la nature, les grecs se renforçaient dans la notion d'une naturalité autogérée (dieu s'étant mis en retrait), mais un juif doit au contraire doit avoir conscience que rien de petit ou de grand ne peut se passer sans un décret d'Hachem. (toute chose a une date de début et de fin, sauf Hachem qui n'a ni l'un ni l'autre [ayant même inventé la notion de temps]) ]
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5661]

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-> En déjouant la tentative grecque de nous faire oublier la Torah, Hachem a également fait don d'oublier toutes les petites vanités de ce monde. Tout comme c'est une mitsva de se souvenir de la Torah, c'est une mitsva d'oublier toute gêne qui vient nous empêcher d'étudier la Torah.
Comme le chante le roi David : "oublie ton peuple et la maison de ton père" (Téhilim 45,11).
Ainsi, notre objectif principal est d'établir des priorités appropriées. Contrairement aux Grecs qui vénéraient le monde matériel bien au-delà de sa vraie valeur, nous réalisons que le service divin, et non les vaines passions passagères de ce monde, sont les plus importantes.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5662]

-> La Torah et les mitsvot sont immuables, non soumises à nos caprices et à nos désirs. Les Grecs ont cherché à dissiper le sentiment de foi inébranlable que les juifs ont toujours affiché, en le remplaçant par l'option de faire à sa guise.
Faire la volonté d'Hachem implique un engagement inflexible, et les Grecs favorisaient, comme un pâle substitut, l'accomplissement de nos souhaits plutôt que ceux d'Hachem.
[parfois aussi on pense servir D., mais en réalité on adapte la religion pour qu'elle soit en accord avec notre volonté. On ne sert pas Hachem, mais le dieu que nous nous façonons (notre égo)]
En réalité, les Grecs ont fait preuve d'une grave incompréhension de l'essence de la sagesse ('hokhma). La vraie Sagesse consiste à annuler son propre intellect pour Hachem. Comme Iyov dit : "quant à la Sagesse, où la trouver?" (a'hokhma méayin timatsé - Iyov 28,12) = la Sagesse naît de la négation de soi-même (du MOI JE).
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5631]

-> Les Grecs ont cherché l'élimination de ces aspects de la culture juive que leur intellect rationnel ne pouvait pas saisir : la Torah qui est incompréhensible pour l'esprit d'un non-juif et les mitsvot qui n'ont aucune raison apparente (les 'houkim).
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5642]

+ "Les juifs sont comparés à l'huile comme il est écrit : "D. t'avait dénommé ''olivier verdoyant, remarquable par la beauté de ton fruit''" (Yirmiyahou 11,16) pour signifier que, telle l'huile qui ne se mélange à aucun autre liquide et flotte à la surface, Israël également ne se mélange pas aux nations, mais se trouve au-dessus d'elles, comme il est écrit : "Il te placera au-dessus de tous les peuples de la terre" (Ki Tavo 28,1)." [midrach Chémot rabba - début Tétsavé]

-> Le Sfat Emet (année 5661) explique que ce thème est particulièrement d'actualité au moment de 'Hanouca qui est placé sous le signe de l'huile, car dans cette période descend du Ciel une influence particulière plaçant Israël au-dessus (él'yon - עליון) de tous les peuples de la terre.
Il dit que l'on peut même voir à cela une allusion dans le mot : עליון (''au-dessus'') employé par le verset (de Ki Tavo), puisque celui-ci peut se décomposer en deux mots : על יון (al yavan - sur la Grèce), ce qui évoque que ce temps est particulièrement propice à s'élever et à se sentir au-dessus et plus fort que toute l'impureté de la Grèce (et tout ce qu'elle symbolise actuellement).

"De même que Shavouot est la fête du don de la Torah Ecrite, ‘Hanoucca est la fête du don de la Torah Orale ; car de même que la première fête tombe pendant le 3e mois de la saison estivale [Sivan], la seconde tombe pendant le 3e mois de la saison hivernale [Kislev]".
[rabbi Avraham de Trisk]

-> Le Kédouchat Lévi (le rabbi de Berditchev) explique, au sujet des fêtes instaurées par nos Sages, que Pourim symbolise la Torah Ecrite alors que ‘Hanoucca symbolise la Torah Orale. La fête de ‘Hanoucca est donc intrinsèquement liée au dévoilement de la Torah Orale.

-> Le Bné Yissa'har rapporte que les 36 bougies de ‘Hanoucca [ 1+2+3+4+5+6+7+8 =36] font alors allusion aux 36 Traités de guémara (base de l’enseignement oral).
De plus, la Lumière de ‘Hanouka est une émanation de la "Lumière Originelle" (Or Haganouz - אור הגנוז) qu’Hachem dissimula dans les lettres de la Torah (l’Esprit de la Lettre, symbole de la Torah Orale).

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b'h, également :
- 'Hanoucca & la Torah Orale : http://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-et-torah-orale
- 'Hanoucca & l'étude de la Torah : http://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-et-etude-de-la-torah