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Pourim – Omission du Hallel

+ Pourim - Omission du Hallel (selon le Sfat Emet) :

-> La guémara (Méguila 14a) note que le Hallel n'est pas récité à Pourim.
Pourtant, elle stipule également que la lecture de la Méguila équivaut à la récitation du Hallel. Cette contradiction apparente peut être résolue en rappelant que le Hallel n'est récité qu'à l'occasion de l'ouverture des portes intérieures du ciel. [voir : http://todahm.com/2022/05/18/le-hallel ]
Le miracle de Pourim, qui s'est produit dans le contexte d'événements naturels, lorsque le nom d'Hachem a été sanctifié dans ce monde, ne répond généralement pas à ces critères.
Cependant, en lisant la Méguila, nous ne célébrons pas seulement l'impact du miracle de Pourim sur terre, mais nous ressentons également son impact céleste.
[Sfat Emet - Pourim 5649]

-> Par ailleurs, le Hallel est récité dans les occasions où l'impact est principalement interne (ressenti dans les recoins de l'âme juive). À Pourim, cependant, nous ressentons la joie à l'extérieur comme à l'intérieur. Non seulement au Ciel, mais aussi sur terre, les juifs sentent que Pourim est un moment joyeux.
[Sfat Emet - Pourim 5644]

Unité & miracle de Pourim

+ Unité & miracle de Pourim (selon le Sfat Emet) :

-> Lorsqu'Esther est informée du plan d'Haman, elle insiste [à Mordé'haï] : "va, rassemble tous les juifs" (knos ét kol aYéhoudim Esther 4,16). Elle ne demande pas seulement qu'ils jeûnent en son nom, mais qu'ils le fassent dans une atmosphère d'unité totale.

Lors de la bataille contre Amalek, le 13 Adar, le peuple juif s'est rassemblé "pour s'organiser et se défendre (léhikaél vélaamod al nafcham - Esther 8,11), en tant que peuple uni.
En fait, si le rassemblement dans un but sacré n'était pas nouveau pour le peuple juif, il l'avait déjà fait à l'époque du don de la Torah, ce rassemblement était unique à un égard. Il s'est fait totalement de leur propre initiative. Alors qu'au moment du don de la Torah, Moché avait reçu l'ordre de "rassembler le peuple" (hakhel ét aam - Vaét'hanan 4,10), ici [à Pourim] ils ont assumé cette charge par eux-mêmes, comme il est dit : "ils se sont organisés eux-mêmes" (nik'alou - Esther 9,2).

La manière dont nos ancêtres ont accepté la Torah témoigne à nouveau de leur volonté d'unité.
Dans la forme écrite de la Méguila, on a : קימו וקבל (Esther 9,27 - bien que lisons וקבל comme s'il y avait : וקבלו - vékibélou), on peut lire : "ils ont accompli (קימו - kiyémou) et il a accepté" (écrit comme le singulier קבל - kibél) la Torah, et cela démontre que les juifs [à Pourim] sont devenus une nation, unie par la Torah.

L'importance primordiale de l'unité dans la lutte contre Amalek peut être appréciée si l'on considère l'argument d'ouverture d'Haman dans son plaidoyer pour éliminer les juifs : "Il y a un certain peuple dispersé (מְפֻזָּר - méfouzar) et disséminé (מְפֹרָד - méforad) parmi les peuples" (Esther 3,8).
Alors que מְפֻזָּר,le fait d'être physiquement dispersé dans les territoires éloignés d'A'hachvéroch, n'était pas nécessairement mauvais (et a même pu être bénéfique en tant que moyen de répandre le Nom d'Hachem dans la Diaspora et en tant que moyen de susciter des étincelles de sainteté et de les attirer vers la Torah), מְפֹרָד qui implique la dissension et la fragmentation est définitivement néfaste.
Même si nous sommes dispersés (מְפֻזָּר), nous n'osons pas devenir מְפֹרָד.

En exil, plus que partout ailleurs, il est impératif que le peuple juif soit uni.
En exil, nous ferions bien d'imiter l'exemple de notre ancêtre Yaakov qui s'est embarqué pour le 1er exil (Égypte) en tant que "chiv'im néféch" (70 âmes), et non pas "chiv'im néfachot" (70 âmes) (cf. Béréchit 46,27). [néféch est au singulier malgré un nombre de 70, pour souligner l'unité entre les âmes des juifs allant en Egypte]
[...]

Non seulement ce premier Pourim, mais chaque Pourim, nous accentuons le thème de l'unité en participant à la mitsva de michloa'h manot, l'envoi de cadeau à notre prochain, un moyen particulièrement efficace d'encourager l'amour de son prochain juif (aavat Israël).
Par extension, michloa'h manot ne se réfère pas seulement à l'octroi de cadeaux matériels, mais aussi au partage de nos connaissances de la Torah avec autrui.
[...]

Le second Temple, dont la construction avait commencé avant l'histoire de Pourim, mais n'a été reprise qu'après, reposait sur l'existence de l'unité (a'hdout). Il n'est donc pas surprenant que le Temple ait finalement été détruit à cause de la haine gratuite (sin'at 'hinam), l'antithèse même du message de Pourim.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

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-> Pour corroborer la relation entre l'unité juive (a'hdout) et le second Temple, considérons la raison principale de sa destruction finale : la haine gratuite (aavat 'hinam). Le second Temple a été fondé sur les piliers de la "aavat Israël" (amour entre les juifs) et ne pouvait exister que tant que cette vertu restait en vigueur.

En allant plus loin, nous suggérons que les dissensions entre les juifs ne sont pas simplement dues à des différences internes, mais qu'elles sont le résultat final de notre écart par rapport aux normes de la Torah.
La participation au banquet d'A'hachvéroch, un milieu certainement inapproprié pour le peuple juif, peut avoir engendré des discordes internes. En fait, le terme "aavat 'hinam" peut se référer non seulement à la maladie de la haine gratuite, mais aussi à sa cause sous-jacente, le désir de vivre une vie "libre", libre de tout engagement envers la Torah et les mitsvot (cf. Rachi, Béaaloté'ha 11,5 - 'hinam min amitsvot)
[Sfat Emet - Pourim 5649,5652,5661]

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-> La cause de la discorde qui régnait au sein du peuple juif au moment de l'attaque verbale d'Haman ("il y a un certain peuple dispersé et disséminé parmi les peuples" - Esther 3,8) est peut-être en raison une faute majeure qui s'est produite, comme le raconte la Meguila.
En participant et en appréciant le banquet d'A'hachvéroch, qui impliquait une association avec des réchaïm et un mauvais type d'unité, les juif n'ont pas été en mesure de s'unir entre eux.

Le meilleur antidote au fait de collaborer/s'associer avec Amalek (et d'autres réchaïm) [comme au festin] est la haine que nous adressent nos anciens amis. Lorsque Haman et ses acolytes ont tenté de nous exterminer, nous nous sommes rendu compte que, malgré leur participation avec nous au banquet d'A'hachvéroch, ils n'étaient guère nos amis.
Une fois qu'Israël a rompu toute association avec le mal, il est devenu possible de s'unir à nouveau. La relation entre la faute et la discorde est implicite dans le terme "sin'at 'hinam" (שנאת חנם), la haine qui découle d'une vie vide, dépourvue de mitsvot.

Pour illustrer notre nouvel engagement en faveur de l'unité, nous lisons la Méguila, chaque fois que possible en groupe (en minyan), comme le dit la Méguila (9,28) "michpa'ha oumichpa'ha, plutôt que seuls.
[Sfat Emet - Pourim 5653]

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-> En toute équité pour le peuple juif, il est également possible d'interpréter le verset : "méfouzar ouméforad" d'une manière plus salutaire.
Bien qu'ils soient dispersés dans de nombreuses provinces, et fortement tentés de s'assimiler, ils refusent de céder à ces pressions et restent distincts de la population non-juive.
[Sfat Emet - Pourim 5652]

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-> Considérons les nombreuses récompenses qui découlent de l'unité juive.
Tout d'abord, le renouvellement de la relation à la Torah. Au mont Sinaï et à toutes les autres occasions où les juifs se sont rassemblés autour de la Torah, l'unité était une condition préalable essentielle. Comme Hachem le dit à Moshé : "rassemble le peuple auprès de Moi et Je lui ferai entendre Mes paroles" (Vaét'hanan 4,10).
Tout comme l'unité était essentielle pour le don de la Torah (cf. Rachi - Yitro 19,2), l'unité est également une condition préalable au renouvellement de la Torah au moment du miracle de Pourim.

Le célèbre dicton rabbinique : "véaavta léréa'ha kamokha zé klal gadol baTorah" peut être interprété de la manière suivante = le fait que tu aimeras ton prochain comme toi-même est une importante condition préalable pour acquérir une compréhension de la Torah.

Une autre récompense étroitement liée à l'unité juive est la croissance spirituelle.
Si nous nous rappelons que le terme "néfech" (נפש) fait toujours référence aux pulsions instinctives animales de l'homme, tandis que "roua'h"(רוח) représente un niveau plus élevé, nous pouvons déduire la récompense de l'unité des mots "nik'alou véamod al nafchan" ([les juifs] s'étaient rassemblés pour se défendre - נִקְהֲלוּ וְעָמֹד עַל נַפְשָׁם - Esther 9,16).
Ainsi, [les juifs à Pourim] en se rassemblant et en s'unifiant (נִקְהֲלוּ), ils se sont élevés au-dessus du נפש et ont atteint [en récompense de leur unité] le niveau du רוח.
[Sfat Emet - Pourim 5649]

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-> Si l'unité juive est essentielle pour l'acquisition de la loi écrite (Torah chébi'htav), elle l'est encore plus pour la maîtrise de la loi orale (Torah chébéal pé).
Le pouvoir de nos Sages de proposer et d'interpréter la loi orale dépend directement de l'acquisition de traits de caractère exemplaires (midot tovot) par le peuple juif.
L'existence même du second Temple, durant lequel l'étude de la loi orale s'est épanouie, dépendait de l'unité juive.

La relation entre la Torah (en particulier la loi orale) et l'unité (a'hdout) peut être mieux appréciée si nous nous rappelons que différents érudits jouissent de différents domaines d'expertise. Ce n'est qu'en coopérant et en fusionnant les différents domaines de connaissance, et ceci est conditionné par l'unité, que la Loi orale peut être véritablement maîtrisée.
[Sfat Emet - Pourim 5638, 5661]

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-> Dans le même ordre d'idées, nous pouvons interpréter le verset: "nik'alou véamod al nafchan" ([les juifs] s'étaient rassemblés pour se défendre - נִקְהֲלוּ וְעָמֹד עַל נַפְשָׁם - Esther 9,16), à savoir qu'à la suite du rassemblement, le peuple juif a acquis une nouvelle âme collective (néfech akollel).
Une fois en possession de cette identité commune, le peuple juif était prêt pour sa rédemption.
Le roi David note : "Hachem sauve l'âme de ses serviteurs" (podé Hachem néfech [נֶפֶשׁ] avadav - Téhilim 34,23). Si les serviteurs d'Hachem peuvent s'unir pour former une âme collective (נֶפֶשׁ), alors Hachem les sauvera.
[Sfat Emet - Pourim 5642]

-> -> "laamod al nafchan" - Esther 8,11
En se rassemblant et en s'unifiant, le peuple juif a pu découvrir (amod) son âme collective (nafchan), connue sous le nom de : néfech akollel.
Contrairement aux non-juifs qui sont décrits comme possédant de nombreuses âmes divergentes (cf. Vayichla'h 36,6 - nafchot béto - décrivant la famille d'Esav avec néfech [âme] au pluriel), l'âme juive est une âme collective.
En décrivant notre entrée en Égypte, la Torah déclare "béchiv'im néfech" (avec 70 âme(s) - Ekev 10,22), en utilisant le mot singulier néfech comme preuve de notre unité (alors qu'ils étaient 70 personnes physiquement, il n'y avait qu'une seule âme! ).

L'un des moyens les plus efficaces de trouver l'âme unifiée du peuple juif est de suivre le dirigeant de la Torah de cette génération qui, grâce à son approche unique, a su créer un environnement propice à l'épanouissement de l'individu et de la communauté.
Sous la direction et le leadership de Mordé'haï qui était connu comme "ich yéhoudi" (le midrach interprète "ich yéhoudi" comme "ich yé'hidi" - homme unique), il était l'unique juif qui personnifiait leur âme collective, le peuple juif a redécouvert son âme.

Dans cette optique, nous pouvons tirer une signification supplémentaire au verset : "Hachem sauve l'âme (la vie) de ses serviteurs, et tous ceux qui se réfugient en Lui ne seront pas condamnés" (Tehillim 34:23) = Hachem rachète l'âme de Son serviteur (par exemple, Mordé'haï, le leader de chaque génération), et ceux qui se confient en lui = qui suivent cette âme inspirée qui incarne l'unité, ne commettront pas de péché.
[Sfat Emet - Pourim 5642]

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-> La manière la plus efficace d'atteindre l'objectif insaisissable de l'unité juive est peut-être de commencer par se confronter à soi-même.
[Il faut prendre conscience] de l'étincelle divine intérieure (nékouda apénimit) latente dans chaque âme juive. En suscitant d'abord cette étincelle, puis en réalisant que tous les juifs partagent cette étincelle sacrée, on arrive facilement à la conclusion que nous sommes tous semblables et qu'il ne nous reste plus qu'à nous unir.
Avec cette perspective, nous pourrons peut-être mieux comprendre : "véaavta léréa'ha kamokha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même) = parce qu'il est comme toi, partageant la même étincelle divine.
[...]
Dans cet esprit, nous pouvons tirer une signification supplémentaire du verset : נִקְהֲלוּ וְעָמֹד עַל נַפְשָׁם
Ils [les juifs] se sont rassemblés pour combattre Amalek en retrouvant leurs âmes, et par ce processus sont devenus unifiés.
[Sfat Emet - Pourim 5631]

[les juifs sont infiniment plus forts lorsqu'ils sont unis, qu'une addition cumulée/isolée des forces de chaque juif. En plus de cela, papa Hachem apprécie tellement que Ses enfants soient unis qu'Il nous aide alors avec largesse indépendamment de nos mérites.]

S’enivrer à Pourim

+ S'enivrer à Pourim (selon le Sfat Emet) :

-> Une personne est obligée de s'enivrer à Pourim jusqu'à ne pas connaître la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'haï" (guémara Meguila 7b).

-> Sur la seule base d'un raisonnement rationnel et logique, Israël n'aurait pas été sauvé du décret d'Haman. [on avait un manque total de mérite! ]
Pourtant, Hachem nous a [finalement] épargnés parce que nous sommes son peuple (cf. Haazinou 32,9 : "car la portion de Hachem est son peuple" - ki 'hélek Hachem amo), et en raison de son amour intrinsèque pour nous.

En utilisant les termes de la Meguila (qui semblent se référer à A'hachvéroch mais qui, d'un point de vue homilétique, peuvent se référer à Hachem) : "que le roi désire honorer (acher amélé'h 'hafets bikaro - Esther 6,9), nous interprétons cette phrase comme suit : Hachem veut qu'Israël survive et réussisse en dépit de notre manque de mérite.
Pour démontrer que le miracle de Pourim s'est produit dans une atmosphère d'amour "irrationnel", nous affaiblissons notre capacité de raisonnement en devenant ivres, et nous nous laissons aller à une réalité au-dessus et au-delà de la raison.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

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-> Le terme "libassoumé" (לבסומי), bien que traditionnellement traduit par "s'enivrer " (cf. Rachi Méguila 7), peut en fait être lié au concept plus familier de בשמים (béssamim - les épices).
Pourim est un jour de sanctification si rare que même ce monde, avec tous ses plaisirs matériels, se nie lui-même et se rapproche le plus possible du monde à venir. Ce jour-là, le juif peut respirer ce sens éthéré de la sainteté qui descend du ciel et imprègne la terre. À Pourim, même ce monde obtient une "bouffée", une teinte distincte, de la sainteté du monde à venir.

Sur la base de cette nouvelle interprétation de לבסומי, nous pouvons comprendre l'exigence d'inclure une épice nauséabonde dans l'encens du Temple (kétorét). Lorsque le mal, symbolisé par le parfum nauséabond (ou le côté matériel de ce monde), est subsumé par le bien (les autres parfums), une odeur sacrée émerge.
[Sfat Emet - Pourim 5644]

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-> Le 'Hidouché haRim note que l'intention de nos Sages (de nous enivrer à Pourim) est afin d'atteindre un niveau plus élevé que celui de l'"arbre de vie".

Le 'Hidouché haRim a peut-être voulu dire ce qui suit :
En mangeant de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (éts adaat), Adam a condamné l'homme à un mode de vie dans lequel les paramètres entre le bien et le mal sont souvent flous. Cette confusion des valeurs est démontrée de la manière la plus frappante par l'existence des 49 portes d'impureté côtoient les 49 portes de la sainteté.
C'est comme si le mal, l'impact d'Amalek et de tous ceux qui génèrent le mal, avait infiltré tous les aspects de ce monde.
Il n'y a qu'un seul bastion de bien pur et immaculé, la 50e porte, pour lequel il n'existe pas d'équivalent.

Tel est notre objectif chaque fois que nous nous battons contre Amalek. Plutôt que de l'affronter sur son terrain, quelque part le long des 49 portes où le mal cherche à coexister avec le bien, nous sautons jusqu'à la 50e porte de pureté, dans une zone où Amalek et son idéologie n'ont pas leur place.

Lorsque Moché se bat contre Amalek, il lève la main (cf. Béchala'h 17,11, kaacher yarim Moché yado), tendant la main vers le ciel, jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau ultime de pureté, la 50e porte.
Cet objectif élevé a été atteint une fois, lors du don de la Torah. À ce moment-là, le mal s'était totalement dissipé et l'arbre de vie (auquel la Torah est comparée - éts 'haïm), et non l'arbre de la connaissance, constituait la norme, et il n'existait alors que le bien béni.
À Pourim, le moment où le peuple juif a accepté à nouveau la Torah, nous nous permettons de "sauter" de ce monde et de ses 49 portes vers le monde de la bonté parfaite, vers l'Arbre de vie.
[...]
Ainsi, à Pourim, nous "revisitons" (atteignons le niveau spirituel du Sinaï - nous sentons les épices (בשמים lié à בסומי) qui remplissaient l'univers lors du don de la Torah (cf. guémara Shabbath 88b).
Par conséquence, [à Pourim] nous entrons dans un univers raréfié dans lequel nous ne pouvons plus discerner entre Haman et Morde'haï, simplement parce que Haman, et toutes les forces du mal, n'existent pas à côté de la 50e porte, à côté de l'Arbre de Vie.
[Sfat Emet - Pourim 5640]

Pourim – un Yom Tov éternel

+ Pourim - un Yom Tov éternel : (selon le Sfat Emet)

-> Le midrach (Yalkout Michlé 944) note que toutes les fêtes seront abolies (c'est-à-dire qu'elles deviendront insignifiantes par rapport aux miracles associés à l'arrivée de Machia'h) à l'exception de Pourim et, selon une version, de Yom Kippour.
=> Quelle est la nature éternelle de Pourim (et peut-être de Yom Kippour), et en particulier, quel est le parallèle entre Pourim et la Rédemption finale?

-> Alors que toutes les autres fêtes juives célèbrent la libération méritée d'Israël, Pourim est un hommage à son repentir.
Dans l'esprit de : "à l'endroit où se tiennent les baalé téchouva, [même] les totalement justes ne se tiennent pas" (guémara Béra'hot 34b), la fête associée à la téchouva (Yom Kippour) et le jour célébrant la téchouva (Pourim) resteront, tandis que ceux liés aux justes auront été diminués [tellement quelles seront comme si elles étaient abolies en comparaison.
Ce message de Pourim vient nous enseigner que plutôt que de désespérer de nos fautes, on doit se renforcer et avoir confiance qu'en faisant téchouva et en allant de l'avant vers Hachem, alors on atteint par cela un très haut niveau! ].
[Sfat Emet - Pourim 5636]

-> Confronté au décret d'Haman, le peuple juif est sans aucun doute revenu à Hachem, atteignant peut-être même le statut de "tsadikil guémourim, du juif totalement juste. Cependant, une telle téchouva, motivée par la peur d'une mort imminente, n'est rien en comparaison de la phase suivante, le retour à Hachem par pur amour (téchouva méaava), qui a été atteint par le peuple juif lorsqu'il s'est réjoui après le miracle de Pourim. À ce moment-là, en tant que baalé téchouva, ils ont atteint un niveau d'intimité avec Hachem hors de portée même des parfaits justes.

Le statut atteint par nos ancêtres après le miracle de Pourim est mieux décrit dans le verset : "nik'alou véamod al nafchan" ([les juifs] s'étaient rassemblés pour se défendre - נִקְהֲלוּ וְעָמֹד עַל נַפְשָׁם - Esther 9,16).
Les juifs se sont élevés (עָמֹד) à un niveau supérieur (עַל) auquel toute âme (נַפְשָׁם) pourrait jamais aspirer.
[Sfat Emet - cf.Pourim 5646]

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-> Pour comprendre l'association entre Pourim et la rédemption finale, il faut considérer une distinction majeure entre Shabbat et Yom Tov.
Alors que le Shabbath est immuable (sa détermination n'implique pas la participation d'Israël. La date de chaque Shabbath étant fonction du premier Shabbath suivant la Création), le calendrier des fêtes est déterminé par les représentants d'Israël, réunis au sein du Sanhédrin [en fonction de 2 témoins affirmant avoir vus la lune, le mois est déclaré et les fêtes tombent en fonction de cela. Ainsi, par exemple pour Kippour s'il y a une erreur sur terre sur la date du début du mois, et bien au Ciel on devra suivre le jour fixé par le Sanhédrin en bas. ]
Les fêtes sont un véritable hommage au pouvoir d'Israël de maîtriser et de sanctifier le temps, de déterminer lui-même le calendrier des fêtes.
Pendant la période du monde à venir, qui est comparée à un jour entièrement Shabbatique (yom chékoulo Shabbath - Tamid 7,4), un monde qui est au-dessus des contraintes naturelles du temps, nos fêtes perdront une partie de leur signification.
Cependant, le Yom Tov de Pourim, qui n'implique en aucun cas la contribution d'Israël (puisque le miracle de Pourim s'est produit malgré notre manque total de mérite), sera toujours pertinent dans ce monde intemporel.
[Sfat Emet - Pourim5656]

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-> Toutes les autres fêtes juives célèbrent le sommet de la compréhension humaine [rationnelle d'Hachem] (daat Hachem) atteint par le peuple juif. La guémara (Roch Hachana 21b) note que Moché a atteint une compréhension presque totale de la Torah, un niveau comparable à la 49e des 50 portes de la compréhension.
Le peuple juif lui-même, nourri par les 48 prophètes, bien qu'il ne soit pas tout à fait au niveau de Moché, a atteint 48 niveaux de compréhension (cf. Zohar 'Hayé Sarah établissant un parallèle entre les 48 prophètes et les 48 sources de sagesse émanant du gan Eden).

Nous pouvons comprendre pourquoi Israël est limité à 48 niveaux de compréhension en considérant la similitude structurelle entre מ"ח (valeur = 48) et מח (moa'h - le cerveau, l'intelligence).
Le מוח (moa'h), le noyau de l'intellect humain, ne peut saisir que מ"ח (soit 48) niveaux de compréhension d'Hachem.

Cependant, le crâne, qui protège et enveloppe le cerveau, renferme le מוח (moa'h), mais ne possède en lui-même aucune fonction cognitive. [cette limitation de notre compréhension d'Hachem s'appelle : kéter mélou'ha (la couronne d'Hachem). ]

Au moment du miracle de Pourim, toutes les raisons rationnelles de sauver Israël avaient été rejetées.
Le מוח moa'h, l'intellect, le pouvoir de compréhension avaient scellé le destin d'Israël. Mais au-dessus du מוח (le cerveau), dans le domaine qui dépasse l'entendement humain, l'espoir subsistait.
Toutes les 48 portes de compréhension ont conduit à la perte d'Israël, mais la 50e porte, qui dépasse l'entendement humain et n'est connue que d'Hachem, a épargné Israël.
[Haman aussi, sentant la nature unique des juifs par rapport aux paramètres naturels, a érigé une potence de 50 coudées de haut. ]

De ce point de vue, nous pouvons apprécier la permanence de Pourim.
Tous les autres Yamim Tovim célèbrent la libération d'Israël de la souillure de l'Égypte (où nous avons failli sombrer jusqu'à la 50e porte d'impureté), et au final notre croissance spirituelle, culminant avec l'atteinte du plus haut niveau possible de "daat Hachem", de compréhension rationnelle d'Hachem.
Cependant, cette réalisation pâlira en comparaison de notre "daat Hachem" qui sera atteint à l'arrivée de machia'h.

Le Yom Tov de Pourim, rendu possible par un renversement de ce que la rationalité aurait ordonné, émanant de la 50e porte au-delà de la compréhension rationnelle, sera toujours pertinent, même à l'ère messianique, lorsqu'Israël atteindra des niveaux inégalés d'intimité avec Hachem.
Pourim et la Rédemption finale sont des Yamim Tovim qui sont "lémala min adaat", basés sur l'incompréhensible, provenant de zones de proximité et d'intimité avec Hachem que l'esprit rationnel ne pourra jamais atteindre.
[Sfat Emet - Pourim5661]

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-> Alors que toutes les autres fêtes juives impliquent un changement radical de l'ordre du monde, comme les 10 plaies, et sont au-dessus du temps (lémaala min azman), au-dessus des limites naturelles fixées par un monde limité, aucun bouleversement physique de ce type ne s'est produit au cours du miracle de Pourim.
Hachem a plutôt transformé le cœur d'un roi mortel (et de son peuple) d'ennemi en ami.

Alors que la transformation radicale de l'ordre mondial des fêtes pâlira en comparaison des miracles associés à l'arrivée du machia'h (et seront donc comme annulée en comparaison), l'histoire de Pourim - dans laquelle l'opinion de l'humanité sur le peuple juif et sur Hachem a été radicalement transformée, se reproduira à l'époque du machia'h.
De même que le mois d'Adar, à l'époque du miracle de Pourim, a été associé à des changements naturels, de même les temps de machia'h seront une ère dans laquelle Hachem transformera les cœurs et les esprits de l'humanité loin de leurs dieux païenspour appeler en Son Nom.
Tséfania (3,9) décrit cette époque en ces termes : "Car alors je donnerai aux peuples une langue pure, afin que tous puissent invoquer le nom d'Hachem".
Tout comme de nombreux non-juifs se sont convertis à l'époque des miracles de Pourim (cf. Esther 8,17), de même [avec l'arrivée du machia'h] l'humanité affluera vers Hachem.
A Yom Kippour également, l'accent est mis sur le changement. Le verset de Yéchayahou (1,18) décrit la transmutation de nos péchés de : "rougis comme le cramoisi" à un blanc pur "comme la laine", fait le parallèle avec le changement qui s'est produit au moment du miracle de Pourim et qui se produira à l'époque de machia'h.
[...]
Une autre similitude peut être établie entre le miracle de Pourim et les événements entourant l'arrivée de machia'h. Tout comme au moment du miracle de Pourim, nous avons réalisé que tout ce qui s'était produit : la chute de Vachti, l'ascension d'Esther au pouvoir et même le décret d'Haman, était le prélude à la libération, et que même ce qui semblait mauvais était en réalité une bonne chose.
De même, lorsque machia'h arrivera, nous comprendrons que toutes les morts qui se sont produites au cours du long et amer exil étaient toutes des facteurs menant à notre guéoula.
[Sfat Emet - Pourim 5662]

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-> Au mont Sinaï, Israël n'a pas seulement reçu la Torah, mais il a senti que la Torah était son essence, qu'elle faisait intrinsèquement partie de lui.
Comme nous le récitons dans la bénédiction après avoir lu la Torah : "vé'hayé olam nata béto'hénou" (et a implanté la vie éternelle en nous). La vie éternelle, la vie de la Torah, a été implantée parmi nous.
Malheureusement, à cause de la présence d'Amalek, nous avons perdu ce sentiment d'attachement à la Torah (dvekout). Après la chute d'Haman, nous sommes revenus à cet attachement atteint au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

Les événements de Pourim ont considérablement remonté le moral du peuple juif, lui donnant l'inspiration et la force morale de construire le 2e Temple.
Peut-être qu'un miracle similaire se produira et inspirera Israël avant la Rédemption finale et l'arrivée de machia'h.
Comme le disent nos Sages, Hachem permettra à Israël de vaincre un roi aussi difficile que Haman à cette époque.

[Sfat Emet - Pourim 5634]

Si Pourim est le moment le plus propice pour se réjouir et apprécier l'impact du miracle, ce n'est en aucun cas le seul. Au contraire, se réjouir comme il se doit à Pourim nous permet d'avoir une grande joie tout au long de l'année.
C'est peut-être là l'allusion que fait la guémara (Méguila 5b) en affirmant que Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) a planté "une plante de réjouissance" (néti'a chél sim'ha).
En se réjouissant à Pourim, on implante la capacité de se réjouir tout en accomplissant le service divin (avodat Hachem) en toute occasion [durant l'année].
[Sfat Emet - Pourim 5646]

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-> La lecture de la Méguila nous inspire par le récit annuel du miracle. Ainsi inspirés, nous pouvons maintenant célébrer des jours de réjouissance.
[Sfat Emet - Pourim 5635]

[nous apprécions ce qu'Hachem fait constamment pour nous, sachant que cela nous est majoritairement dissimulé. A Pourim, on lève un peu le voile, pour renforcer notre émouna que rien n'est laissé au hasard, que papa Hachem nous chouchoute à tout moment. ]

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-> "De commémorer (nizkarim) et de célébrer (naassim) ces jours de génération en génération" (Esther 9,28)

En accomplissant les mitsvot de Pourim (nizkarim), on fait à nouveau l'expérience du miracle (naassim = l'histoire de Pourim est créée à nouveau).
[Sfat Emet - Pourim 5652]

-> Chaque année, en lisant la Méguila (nizkarim), Israël (les juifs) mérite que le miracle de Pourim soit vécu (créé) à nouveau (naassim).
[Pourim 5657]

-> Par ailleurs, [à chaque fois] Pourim n'est pas seulement célébré sur terre (naassim) par Israël, il est également commémoré dans les hauteurs par Hachem (nizkarim).
[Pourim 5652]

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-> Tout comme Haman a cherché à éradiquer la future génération de juifs, à détruire notre présence éternelle, de même nous célébrons éternellement sa disparition.
[Pourim 5646]

Le Arizal (chaar haKavanot - daf 109) nous enseigne que la Méguila renferme un concentré de lumières d'une élévation unique provenant des mondes supérieurs et qui se dévoile au moment de la lecture.
C'est la raison pour laquelle elle est appelée Méguila (מגילה) qui provient du terme "guilouï" (גילוי) qui signifie dévoilement.
C'est pourquoi nous devons la dérouler pour que toute la lumière qui y est renfermée puisse se dévoiler pleinement. Cette lumière incarne la bonté [d'Hachem].

[nous avons en effet la coutume de dérouler entièrement le parchemin de la Méguila avant de la lire.]

Fille d’Haman – Impact d’une mitsva involontaire

"Haman se hâta de rentrer chez lui en état de deuil, la tête couverte" (Esther 6,12)

-> La guémara (Méguila 15a) commente :
"Comme [Haman] conduisait [Morde'haï à cheval] dans la rue où il habitait, la fille d'Haman, qui se tenait sur le toit, l'aperçut. Elle pensa que l'homme sur le cheval était son père et que l'homme qui marchait devant lui était Morde'haï. Elle prit un pot de chambre et le vida sur la tête de son père.
Il leva les yeux vers elle et elle comprit que c'était son père. Elle sauta du toit, se suicidant.
Le verset dit donc ... "Haman se hâta de rentrer dans sa maison, en deuil, la tête couverte" = "en deuil" de sa fille, et "la tête couverte" = parce que sa fille avait répandu de l'ordure sur lui."

Quant à la fille d'Haman, qui leva les yeux et vit que c'était son père, elle tomba du toit sur le sol et mourut, comme il est écrit : "Haman rentra précipitamment dans sa maison, en état de deuil, la tête couverte."
Or, il y a un point particulier dans ce passage de la guémara. Si la fille d'Haman se tenait sur le toit, pourquoi la guémara dit-il qu'elle a "leva les yeux"? Il aurait fallu dire "elle baissa les yeux et vit que c'était son père".
[ en effet, notre texte de la guémara affirme qu'Haman a levé les yeux [pour voir qui avait jeté de la saleté sur lui], et non sa fille. Dans le midrach Léka'h Tov sur ce verset, le récit dit : "Elle leva la tête et réalisa que c'était son père ..." ]

L'explication est la suivante :
Lorsque la fille d'Haman a jeté des ordures sur son père, elle avait l'intention fauteuse de s'en prendre à Mordé'haï. Cependant, elle découvrit bientôt qu'elle avait en fait jeté la saleté sur Haman et qu'elle avait involontairement accompli une action vertueuse. (voir Tossefot Kidouchin 32b)
[en humillant son père Haman, elle réalisa une mitsva ]
Lorsqu'une personne réalise une action et qu'elle n'est pas sûre qu'elle soit méritoire, elle doit vérifier si sa conscience s'est élevée spirituellement grâce à cette action.
Si c'est le cas, alors elle peut être assurée que son action était louable.

Comme la fille d'Haman avait accompli une mitsva en humiliant son père en lui jetant des ordures, cette mitsva a fait que ses yeux, métaphore de sa conscience, ont été "élevés", car après avoir accompli une mitsva, la conscience spirituelle d'une personne s'élève.

C'est donc ce que la guémara veut dire lorsqu'elle affirme qu'elle a levé les yeux, est tombée du toit et est morte.
Cela signifie, que par sa bonne action, elle s'est détachée de la Sitra A'hara (force d'impureté/mal), le conduit par lequel sa force vitale est arrivée, et qu'elle a ainsi précipité sa propre mort.
Sinon, c'est parce qu'elle regrettait d'avoir accompli cette mitsva qu'elle est morte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°8 ]

La lumière spirituelle latente de la méguilat Esther est en réalité plus grande et plus honorable que celle de la Torah elle-même.

['Hatam Sofer - drouch 37 Adar
- chéOr kadoch akaloul baméguila ou mamach yotèr gadol vénikhbad miToraténou aKédocha bé'atsma]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 17,5) enseigne qu'il y a des choses dans ce monde qui sont des semblants d'éléments complets : le sommeil est un semblant de la mort, le rêve est un semblant de la prophétie, le Shabbath est un semblant du monde à Venir (méen olam aba).

-> En ce sens, la guémara (Béra'hot 57b) rapporte : "Le feu correspond à 1/60e de l'enfer, le miel à 1/60e de la manne, le Shabbath à 1/60e du monde à venir, le sommeil à 1/60e de la mort, et un rêve à 1/60e de la prophétie".

Le Rambam (dans son livre des égarés 2,36) explique que bien qu'il soit inapproprié de faire un lien entre 2 concepts totalement différents, métaphoriquement cela ressemble à un bourgeon qui correspond au fruit à un état non développé.
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

-> Ce midrach (Béréchit rabba 17,5) conclut par l'exemple suivant : la Torah est un semblant de la sagesse d'en-Haut ('hokhma chél ma'la).

-> Le rav Daniel Glatstein commente :
Cela est une déclaration révolutionnaire! En effet, on pourrait penser que la Torah est la forme la plus élevée de la sagesse ('hokhma), et cependant le midrach nous enseigne qu'elle n'est qu'un semblant de la sagesse d'en-Haut.
Bien qu'il s'agisse de concepts mystiques qui dépassent nos capacités limitées, néanmoins on peut simplifier ainsi ce concept.
La Torah que nous apprenons a été filtrée pour pouvoir être assimilée par l'esprit humain. Mais dans sa forme originale, la sagesse d'Hachem est beaucoup plus élevée et sanctifiée.

=> Est-ce qu'il y a un moyen pour que nous, simples mortels, puissions accéder et profiter de la sagesse d'Hachem dans sa forme originale (sans cette énorme déperdition en raison du filtrage)?

Le rav Aryié haCohen (dans son Tour Bérékes), qui est un des élèves du Arizal, révèle que la méguilat Esther provient de la sagesse d'en-Haut ('hokhmat haEliyona). [sans filtrage]
La lecture de la méguila repousse l'étude de la Torah et des autres mitsvot, car elle a une source plus sublime et a la dimension rare de la sagesse d'en-Haut.

-> Le rav Daniel Glatstein ajoute que c'est la raison mystique qu'à Pourim selon la guémara (Méguila 3a) même si on est en train de faire la plus grande de toutes les mitsvot : étudier la Torah, on a l'obligation d'arrêter d'étudier pour aller écouter la lecture de la Méguila.
[la guémara ajoute que la mitsva de la lecture de la méguila supplante le service Divin (Avoda) dans le Temple.]

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-> Le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar aPourim chap.5) enseigne que la lumière avec laquelle Hachem a gracieusement illuminée les juifs à Pourim était sans précédent et inégalée.
Elle a même surpassé la lumière du Shabbath et des Yom Tov.
Mais Hachem a voulu que cette lumière incomparable brille pour toujours pour les juifs le jour de Pourim, et c'est pourquoi : "Ces jours de Pourim ne quitteront jamais le peuple juif" (Méguilat Esther 9,28).
Chaque année le jour de Pourim, cette lumière [spirituelle] incomparable et inégalée brille de nouveau pour les juifs.
C'est une lumière éternelle, qui ne s'affaiblit jamais.
D'ailleurs, le Arizal conclut : "car c'est une lumière comme il n'en a jamais existée" (ki hi aora acher méolam lo niyé kamohou).

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-> Le rabbi de Radomsk (Tiféret Shlomo - Moadim - Ramozé Pourim) explique que la lumière que nous recevons à chaque Pourim provient du monde à Venir, et elle est remplie d'une sainteté si puissante qu'elle ne sera jamais annulée.
Chaque année, Pourim est un jour d'élévation pour tout juif, peu importe le niveau auquel il se trouve.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim - Kédoucha richona) enseigne que le mot "méguila" montre qu'à Pourim on nous a dévoilés (mégalé) une révélation du don de la Torah d'une ampleur supérieure à celle qui a eu lieu au mont Sinaï.

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 21,57b), Yom haKippourim (Kippour) peut se comprendre : "yom kéPourim (un jour semblable à Pourim [dans le sens où Pourim lui est supérieur]), car c'est à Pourim que nous pouvons atteindre des niveaux plus élevés de sainteté.
Le rav 'Haïm Chmoulévitz explique que cela est atteint par les mitsvot d'unité qui embellissent ce jour.
[la méguila doit être lue en public avec le plus de monde possible, les échanges de michloa'h manot, la tsédaka aux pauvres, un repas de fête tous ensemble, des costumes unissant les jeunes, ... ]
Le rav Chmoulévitz dit que pour que les juifs atteignent le niveau de recevoir la Torah, ils doivent être unis (au niveau du cœur et de l'âme).
Grâce à l'unité de Pourim, les juifs ont mérité un niveau de don de la Torah plus élevé que celui initial au mont Sinaï.

[Hachem est tellement heureux de voir Ses enfants qui sont unis, qui se retrouvent ensemble, qu'Il donne avec largesse des bienfaits. ]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/01/12/32050

 Le livre d'Esther contient 166 versets. Cela représente le nombre de mots des sections de la Torah traitant d'Amalek (Chémot 17,8-16 ; Dévarim 25,17-19).
Le "Grand Hallel" (Téhilim 136), louange à D. pour nous avoir sauvés de tous nos ennemis, contient également 166 mots.

Le Livre d'Esther commence par le terme Vayéhi et se termine par : zar'o. La valeur numérique de ces deux mots est 314, la même que le nom de D. "Sha-daï".
La méguilat Esther est une prière que D. mette fin à tous les problèmes des juifs.
[Méam Loez - Méguilat Esther 10,3 ]