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La parole et l’honneur des parents

+ La parole et l'honneur des parents :

-> "Le sens profond du kabéd (honorer) se situe au niveau de la parole ....
Les enfants devront toujours parler à leurs parents avec calme et des paroles pleines de douceur.
Avec des paroles qui montrent du bonheur et du respect comme quand on parle à un roi."

[Séfer 'Harédim - chap.12]

-> "Un homme est obligé d'honorer ses parents en employant des paroles douces et respectueuses.
Même s'il donne à son père et à sa mère tous les honneurs possibles du monde, si jamais il les maltraite avec la parole, tout ce qu'il a fait de bien tombe à l'eau."

[le Méiri]

-> "Il faut parler avec ses parents avec pudeur et avec honte.
Même si les paroles que l'on adresse aux parents contiennent de bonnes choses, il sera interdit de les adresser à haute voix, de crier."

[Réchit 'Hochma]

-> "Et Lavan prit la parole, et aussi Béthouel, et ils dirent ..." (Béréchit 24,50)
Rachi commente : "Parce que Lavan est un méchant, il s'est dépêché de répondre avant son père".

=> De là, nous voyons qu'un enfant qui prend la parole avant son père peut être considéré comme un racha (méchant), que D. nous en préserve.

Pourquoi dont-on respecter ses parents?

+ Pourquoi dont-on respecter ses parents?

Au -delà du fait que c'est une obligation de D., on peut donner les quelques raisons ci-après.

1°/ Témoigner de la gratitude :

-> Le Séfer ha'Hinou'h (33) de nous dire :
"On doit apprécier le fait que nos parents sont à l'origine de notre existence dans ce monde, et il est ainsi approprié d'agir avec autant de respect et aussi favorablement que possible envers eux.

Par ailleurs, en plus de nous avoir amenés au monde, ils ont aussi dépensé des efforts considérables afin de nous élever."

-> Le Rabbi Yissa'har Frand (paracha Ki Tétsé) de nous enseigner :
"Honorer ses parents va à l'encontre de la nature humaine, car cela nous oblige à reconnaître tout ce qu'ils ont fait pour nous, et à leur témoigner de la gratitude.

Cela nous oblige à admettre que nous avions besoin d'eux, que nous ne pouvions pas le faire nous-même.

Ceci est une chose difficile pour l'égo humain.
L'égo voudrait que nous nous considérions comme indépendant, comme auto-suffisant et invincible.

Ainsi, nous pouvons nous résoudre à remercier des étrangers qui font de petites choses pour nous car cela n'affecte pas vraiment notre image de soi égoïste.

Mais en ce qui concerne nos parents, si nous admettons qu'ils ont fait quelque chose, nous devons également admettre qu'ils ont tout fait pour nous.
Notre égo ne nous permet pas de dire : "Je vous dois tout".

C'est pour cela que c'est "la plus difficile des mitsvot difficiles". "

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2°/ Développer notre conscience de D.

D. nous a donné la mitsva d'honorer nos parents comme un tremplin afin d'en venir à l'honorer au mieux.

-> Il est écrit dans la guémara Kiddouchin (30b) :
"Il y a 3 partenaires dans la création de l'homme : D., le père et la mère.
Lorsqu'une personne honore son père et sa mère, D. dit : "Je me considère comme si Je vis parmi cette famille et qu'ils Me témoignent de l'honneur." "

-> Le Kli Yakar (Chémot 20,12) nous enseigne :
"Si je respecte mon père et ma mère, qui sont ceux qui ont créé mon corps physique, qui va finir par dépérir et mourir, à combien plus forte raison, dois-je honorer mon Père qui est au Ciel, qui m'a gratifié d'un composant supérieur : mon âme éternelle."

(cette âme qui me différencie d'un animal, me donne la capacité de compréhension, la vie éternelle, ...).

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3°/ Garder la chaîne de la tradition juive intacte

La religion juive est la seule religion qui repose sur une chaîne ininterrompue s'étirant à partir de la révélation en direct de D. à son peuple (à environ 2,5 millions de personnes).
Cette chaîne reste intacte à condition que nous maintenons du respect, de l'estime envers ces chaînons humains.

-> Abarbanel (Chémot 20,12) a écrit :
"La base de la mitsva d'honorer ses parents est le fait que les fondements même de notre foi nous sont transmis par nos parents et nos ancêtres, comme il est écrit : "Souviens-toi des jours antiques, médite les annales de chaque siècle ; interroge ton père, il te l'apprendra, tes vieillards, ils te le diront!" (Dévarim 32,7) "
[Nous ne pouvons accepter pleinement les traditions reçues de nos ancêtres, seulement si nous avons une attitude de respect envers eux.]

-> "Ainsi, une personne qui montre du mépris envers ses parents et ses ancêtres porte atteinte à la force de la tradition qu'il reçoit, car comment peut-il savoir que sa foi est vrai s'il ne respecte pas ceux qui l'ont transmise."
[Séfer Keren leDavid - paracha Yitro]

-> Dans la guémara (Yébamot 6a), la mitsva d'honorer ses parents est appelée : "un prérequis pour une mitsva".
Le Mechech 'Hokhma (Vayikra 19,3) d'expliquer que puisque la base de notre tradition provient d'une transmission de parents à enfants depuis le mont Sinaï, l'essence d'une mitsva (accomplir la volonté de D. selon ce qu'Il nous a ordonné au mont Sinaï) dépend de l'honore que l'on accorde à nos parents.

=> Honorer ses parents et ancêtres, c'est honorer les chaînons nous reliant au don de la Torah, c'est honorer D. (via ses mitsvot) avec autant de conviction/certitude qu'au mont Sinaï.

Lors d'un vol en avion des Etats-Unis vers Israël, le Rabbi Yaakov Kamenetsky était accompagné de son fils le Rabbi Avraham Kamenetsky et par une de ses petites-filles.
Durant tout le voyage, son fils et sa petite-fille sont venus très régulièrement voir si Rabbi Yaakov avait besoin de quelque chose.

Le voisin de Rabbi Yaakov n'a pu se retenir de lui demander : "Rabbi, je vois rarement mes petits-enfants, et pour sûr je ne bénéficie pas d'un tel type de relation avec eux.
Je ne pense pas que je recevrai un jour de telles marques d'amour de la part de mon fils ou de mes petits-enfants.
S'il vous plaît, Rabbi, quel est votre secret pour une telle proximité dans votre famille?"

Rabbi Yaakov lui a répondu :
"Pour ceux qui croit en Darwin et sa théorie de l'évolution, chaque nouvelle génération est plus raffinée et développée que ses prédécesseurs.
Pourquoi, alors, un jeune devrait honorer une personne âgée?

Cependant, selon notre tradition, chaque génération antérieure est plus proche de la révélation au mont Sinaï et donc à la source de notre spécificité/particularité en tant que peuple.
Mon fils et mes petits-enfants me regardent car c'est au travers de moi qu'ils ont une connexion avec notre peuple."

Respecter ses parents : la barre est haute!

+ Respecter ses parents : la barre est haute!

-> "La Torah assimile l'honneur dû aux parents à celui dû à D. Lui-même."

[guémara Kiddouchin 30b]

-> "Même si une personne honore son père et sa mère comme il le ferait avec un roi et une reine, il ne remplirait toujours pas son obligation [de les honorer], car la Torah compare leur honneur à celui dû à D. Lui-même.

Ainsi, il faut s'imaginer comment on se sentirait si D. devait se présenter à notre porte.
Avec quelle crainte Le recevrions-nous?

Un enfant doit honorer ses parents avec la même attitude
(voir ses parents avec le même sentiment que si D. se présentait à nous!)."

[le Eved haMélé'h - paracha Yitro]

-> Le Sdei Chemed (Béra'hot 1,16) pose la question suivante :
Pourquoi ne récite-t-on pas une bénédiction avant de réaliser la mitsva d'honorer ses parents [comme on le fait avant les autres mitsvot] ?

Et de répondre : "Une des raisons est que la mitsva d'honorer ses parents a un niveau d'exigence si élevé, qu'il est extrêmement difficile de réaliser correctement notre obligation.

Une personne pourrait penser qu'elle a suffisamment honorer ses parents, alors qu'en fait elle n'a même pas approché la moitié de son devoir (tellement la Torah est exigeante à ce sujet).

Ainsi, on ne dit pas de bénédiction car elle pourrait être récitée en vain."

"Celui qui respecte son père (et sa mère), D. lui donnera des enfants qui le respecteront, mesure pour mesure."

[Midrach Talpiot]

"De la même manière que tu as honoré et donné du plaisir à ton père et à ta mère du temps de leur vieillesse, ainsi vas-tu te délecter auprès de D."

[Tana Dévé Elyahou Rabba - 27]

-> "[D. dit : ] J'ai mis au même niveau le respect qui M'est dû et celui qui doit revenir aux parents.
Viens, respecte ton père et ta mère et crains-les, et Je te récompenserai."
[Tana Dévé Elyahou Rabba - 25]

"Il n’existe pas de source de bénédiction plus grande que la mitsva d’honorer ses parents. "

[Rav Chakh - à un groupe de jeunes filles de séminaire]

+ La reconnaissance :

Nos Sages ont dit (guémara Béra'hot 58a) = "Un bon invité, que dit-il?
Combien d'efforts le maître de maison a investi pour moi, quelle quantité de viande, de vin et de pâtisseries m'a-t-il proposé?
Et toute cette peine qu'il s'est donné, elle n'était qu'en mon honneur.

Mais un invité ingrat, que dit-il?
Quel effort a fait mon hôte pour me faire plaisir?
Je n'ai mangé qu'une seule tranche de pain, n'ai bu qu'un seul verre.
Tous les efforts qu'il a fait n'étaient destinés qu'à sa femme et ses enfants."

Ainsi, il y a 2 visions du monde :
-> celle du reconnaissant :
= prise de conscience du bien que l'on m'a fait.
=> Il en découle automatique le sentiment d'être redevable, de ressentir de l'obligation et de l'estime pour son bienfaiteur.

-> celle de l'ingrat :
= reniement et absence de reconnaissance du bien que l'on m'a fait.
=> affranchissement de tout sentiment d'être redevable.
==> L'ingratitude est l'arme permettant de libérer son orgueil du sentiment lié au fait de recevoir un bienfait.

Entre ces 2 attitudes diamétralement opposées, il y a, bien entendu, des niveaux moyens, dans lesquels, généralement, la majorité des personnes se situe.
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---> Reconnaître le bien que D. nous prodigue ( = le fondement d'un juif) :
Nos Sages ont dit (Michnat Rabbi Eliézer 7) = "Pour quelle raison la Torah a autant châtié l'ingrat?
Parce que c'est une forme d'ingratitude envers D.
Aujourd'hui, il l'est envers cet homme, demain il le sera envers son Créateur."

Le Pa'had Its'hak a écrit (Maamar 2,5) = "Dans la nature de l'homme se dissimule l'hypothèse : "Ma force et la puissance de ma main m'ont fait ce succès-là." (Dévarim 8,17)
C'est un sentiment intérieur puissant, dont l'homme a du mal à se défaire."

Le Ramban (fin de la paracha Bo) = "L'intention à avoir dans toutes les mitsvot est de placer sa confiance en D. et Le remercier de nous avoir créés.
Ceci est l'intention unique depuis la création originelle.
A savoir, D. ne désire qu'une seule chose : que l'homme ici-bas sache qu'Il est le Créateur du monde et Lui soit reconnaissant d'avoir été créé."

Pourquoi sommes-nous appelés "Juif" (Yéhoudi, en hébreu)?
La racine de ce nom vient du mot : "reconnaissance" (Hodaa, en hébreu), parce que le juif reconnaît et remercie le créateur du monde pour tous Ses bienfaits infinis.
Ceci est le fondement du judaïsme.
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---> Le respect des parents :
C'est la base du développement de la reconnaissance, car c'est à eux que l'homme doit adresser sa 1ere reconnaissance dans la vie.

* Vision de reconnaissance = apprécier les nombreux bienfaits extraordinaires qu'ils m'ont prodigué depuis ma naissance.
=> mon cœur peut déborder de sentiments d'estime et de respect pour eux.

* Vision d'ingratitude = renier les bienfaits en usant des prétextes variés : ce n'est que pour leur avantage et leur bien que mes parents m'ont mis au monde ...
Et puisqu'ils m'ont donné naissance, ils sont, bien sûr, obligés de veiller à subvenir à tous mes besoins ...
De cette manière, on s'affranchit de son obligation, celle de respecter ses parents.

Il est écrit dans le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 33) au sujet du respect des parents :
"A l'origine de cette mitsva, il y a le fait qu'il convient que l'homme reconnaisse et fasse preuve de bonté envers celui qui lui fait du bien, et qu'il ne soit pas insensé, indifférent et ingrat.
Car ceci est un trait de caractère répugnant aux yeux de D. et des hommes.
Il doit être conscient que son père et sa mère sont la cause de son existence dans ce monde et que, de ce fait, il convient qu'il les honore le plus possible.

Ce sont eux qui l'ont amené dans ce monde et ont peiné pour lui, lorsqu'il était petit.
Ainsi, lorsqu'il fixera cette donnée dans son âme, il éprouvera également de la reconnaissance envers D.

En effet, D. est la cause de son existence et de celle de tous ses pères, en remontant jusqu'à Adam haRichon.
D. l'a fait venir sur cette Terre et a subvenu à ses besoins toute sa vie.
Il l'a créé à la perfection, avec tous ses membres.
Il lui a donné une âme dotée de compréhension et d'intelligence ; sans cela, il serait tel un cheval ou une mule, sans discernement.
Ainsi, il prendra conscience qu'il convient d'être vigilant dans son service de D."

Le fait de s'habituer, depuis sa plus tendre enfance, à recevoir les bienfaits de ses parents, fait ressentir que tout va de soi, que tout nous est dû.
Ce sentiment est trompeur!

=> il est bien plus facile de reconnaître le bien que nous fait un étranger que celui que nous fait notre proche, car avec l'habitude cela devient habituel, normal, naturel, obligatoire (que D. nous en préserve!).

D'ailleurs, il est écrit dans le 'Hovot aLévavot" (chaar haBé'hina) :
"La plupart des hommes sont comme des aveugles pour discerner et reconnaître les privilèges qu'ils ont reçus ; ils n'en ont aucune intelligence. [...]
Ils grandissent dans l'abondance des bontés divines ; ils pensent qu'elles dépendent organiquement d'eux-mêmes, et croient qu'elles ne pourront jamais leur manquer, ni leur être ôtées."

=> Il est de notre devoir et de notre responsabilité en tant que parents d'éduquer nos enfants dès leur plus jeune âge à reconnaître les bienfaits que nous leur octroyons, et à matérialiser dans les faits cette reconnaissance, ce qui les aidera sûrement dans leur mitsva de respect des parents [= la base du développement de la reconnaissance].

A l'image des bénédictions et des prières, qui nous permettent d'exprimer à longueur de journée notre reconnaissance envers D., on doit forcer sa nature pour voir positivement autrui, et développer des pensées/remarques de bienveillance à son égard (même pour une petite chose, semblant "normale", car rien n'est petit, dû!!).

[Chaque prière (notre reconnaissance vis-à-vis de D.) est unique et doit être fait avec kavana (intention), de même pour chaque expression de reconnaissance envers autrui quel qui soit ...]

Nous ne pourrons jamais être complètement quitte avec nos parents.
En effet, nos Sages disent :
- "Si ton ami a pris les devants et t'a donné des lentilles, fais-en autant avec de la viande.
Pourquoi?
Parce qu'il t'a fait un bienfait en premier."  [Midrach Béréchit Rabba 35,3]

- "Celui qui ouvre sa porte à son prochain, ce dernier lui est redevable à vie."   [Midrach Chémot Rabba 4,2]

==> A travers la mitsva du respect des parents, la Torah nous apprend à nous exercer à la reconnaissance => à nous débarrasser petit à petit de l'égocentrisme et de l'orgueil implanté en nous par le fait que "Tout nous est dû".
Elle nous habitue au sentiment pur et délicat d'avoir un regard bienveillant et à estimer, à la juste valeur, tous les bienfaits dont nous bénéficions.

Rien n'est naturel! Rien ne va de soi!
Et même si cela fait partie de ses obligations, un homme mérite de la gratitude pour le fait qu'il les assume.

Source (b"h) : compilation personnelle du livre "Honore ton père et ta mère" du Rav Ména'hem Berros + du livre "Respect des parents" (Editions Torah-Box)

[Dans tous les cas, il faut avoir une dette de gratitude envers nos parents car b"h, c'est grâce à eux que nous existons ... ]

"Celui qui obéit à son père [et/ou à sa mère] même pour quelque chose qui n'est pas obligatoire, accomplit une mitsva positive, comme s'il avait accompli celle de la Soucca et du Loulav.
Heureux soit celui dont le père [et la mère] peuvent lui permettre de mériter de nombreuses mitsvot."

[Halikhot Moussar - page 480]

Le respect des parents est indispensable au respect de D. …

+ Le respect des parents est indispensable au respect de D. ...

"Il est impossible de reconnaître D., même dans son sens le plus simple, si nous ne passons pas par l'obligation de respecter notre père et notre mère.
Car si nous n'apprécions pas et nous ne réalisons pas tout ce que nous devons à nos parents, alors nous ne pourrons pas connaître qui est D., car Hachem est abstrait.

Ce n'est que si nous passons par l'étape de comprendre et de respecter nos parents, nos seconds géniteurs, que nous pouvons comprendre et apprécier notre premier Géniteur."

[le Kéli Yakar]

[ Il est écrit dans le Séfer ha'Hinoukh :
"Bien qu'elle soit logique, nous devons réaliser cette mitsva essentiellement parce que D. l'a décrété sur nous.
C'est un décret du Roi, avant d'être une marque de bienséance." ]

La plus grande marque d’honneur à faire à ses parents …

+ "Quelle est la plus grande marque d'honneur que l'on peut apporter à ses parents?
C'est étudier la Torah, de peiner pour elle et de donner des enfants qui peinent pour elle."

[Zohar hakadoch - paracha Yitro]

---> Le 'Hafets 'Haïm a écrit :
"Plus l'étude de la Torah est répandue, plus on s'évite des temps difficiles et plus on annule les accusations portées contre Israël."
[Chèm Olam I - chapitre 22]