Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et Avraham était vieux, il est venu avec des jours (ba bayamim - 'Hayé Sarah 24,1)

Qu'est-ce que cela signifie qu'il est "venu avec des jours"?
Est-ce qu'il a ramené un paquet d'anciens calendriers?

Le Zohar (Vayé'hi) répond en expliquant que dans le Gan Eden, les "habits" de l'âme d'une personne sont faits à partir des jours de sa vie.
Dans le monde à venir, nous sommes habillés du temps, et celui qui a perdu sa vie sur terre n'aura aucun habit pour son âme après sa mort.

Par exemple, lorsque Adam et 'Hava se retrouvent nus (Béréchit 3,7), au-delà d'être une réalité physique, d'un point de vu mystique cela renvoie au fait qu'ils n'ont vécu qu'une seule journée dans ce monde, et qu'ils ont perdu le temps en fautant.
Ils étaient nus en terme de temps de vie bien utilisé!

En ce qui concerne Avraham, le Zohar explique qu'il a utilisé chacun de ses jours correctement, les remplissant au maximum de Torah et de mitsvot.

<-------------------------------------------->

-> "Il n’y a pas de perte pire, que la perte de temps"
[Midrach Shmouel – Avot 5,23 - én avéda kaavédat azman]

Le yétser ara a pour objectif de nous endormir afin de nous faire perdre le temps, ce qui est logique car c'est ce qui a le plus de valeur dans ce monde (le temps passé, ne revient pas!).

=> Il est dommage d'attendre la fin de sa vie pour en apprécier sa valeur, pour se rendre compte de toutes les opportunités que nous avons laissé filées.

b"h, Tâchons de suivre l'exemple de notre Patriarche Avraham, afin de ramener nos jours avec nous, afin de ne pas nous retrouver "tout nu" (sans vêtement).
En effet, pour quelques plaisirs passagers de ce monde, nous risquons d'être honteux pour l'éternité dans le monde à venir.
Réveillons-nous, car cela n'en vaut clairement pas la même!!

<---------------------->

-> b'h, dans cette paracha également à ce sujet : http://todahm.com/2014/04/01/1278-2

"Avraham écouta Efron, Avraham pesa à Efron l'argent dont il avait parlé aux oreilles des gens de 'Het : 400 shékels d'argent, en monnaie marchande." ('Hayé Sarah 23,16)

Une femme originaire de Sloutsk (Biélorussie) avait été enterrée dans le cimetière de cette ville.
Quelque temps après, des parents demandèrent à exhumer le corps pour le transférer en Israël.

Ils prirent conseil auprès du rav Aharon Kotler, qui leur dit :
"A mon avis, il vaudrait mieux offrir le coût du transport et de la réinhumation à quelque yéchiva aux prises à des difficultés financières.
Cela procurera bien plus de mérite à l'âme de la défunte que son transfert en Israël".

Le 'Hafets 'Haïm avait répondu à ce sujet au rav Chakh : "Nous voyons dans la Torah qu'Avraham a dépensé une importante somme d'argent pour l'enterrement de notre mère Sarah, en payant à Efron 400 shékels d'argent en monnaie marchande.
Mais c'était avant le don de la Torah.
Maintenant qu'elle a été donné, mieux vaut dépenser de l'argent pour elle."

<---------------->

-> A propos de ceux qui dépensaient une fortune pour édifier une stèle magnifique sur la tombe de leurs parents, le 'Hafets 'Haïm déclarait :

"Il est stupide de construire des pierres tombales luxueuses à la mémoire des parents et de fleurir leur lieu de sépulture, en croyant faire du bien à leur âme ...
Une personne est tenue de multiplier les mitsvot, les bonnes actions et les dons charitables pour sauver ses parents de l'enfer.

Au lieu de gaspiller de l'argent pour des stèles inutiles, il est préférable, pour l'élévation de l'âme des parents, de contribuer généreusement au développement de la Torah."

<---------------->

-> Ce désir de déplacer la tombe d'un proche peut venir des paroles de Rachi : "Les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines" (Béréchit 47,29)

[ En effet, lors de la résurrection des morts, les corps enterrés en dehors d'Israël devront "rouler" sous terre jusqu'à arriver en Israël, d'où le fait de se faire enterrer en Israël, terre sainte, qui nous évitera cette souffrance, étant directement sur place.]

Béréchit = Séfer haYachar

+ Béréchit = Séfer haYachar

-> "Et le soleil s'arrêta et la lune fit halte, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis, ainsi qu'il est écrit dans le séfer haYachar" (Yéhochoua 10,13)

-> La guémara (Avoda Zara 25a) à ce sujet :
"Qu'est-ce que le "Séfer hayachar"?
Rabbi 'Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "C'est le livre d'Avraham, de Yits'hak et de Yaakov, qui sont tous des yécharim"
Comment sait-on qu'ils sont caractérisés de yécharim (personnes droites, de vertues)?
Bil'am, le prophète des nations, a dit : "Puissé-je mourir comme meurent ces yécharim" (Bamidbar 23,10) "

-> Il est à noter que la guématria des noms de nos Avot : Avraham, Yits'hak et Yaakov, est de : 560, qui est la même que le mot : yécharim.

-> Pourquoi le livre de Béréchit est-il appelé : "Séfer haYachar" (singulier) et non pas : "Séfer Yécharim" (pluriel)?

Le Ben Yéhoyada (Avoda Zara 25a) nous explique que bien que ce titre se réfère aux 3, l'emploi du singulier vient mettre en avant le 1er d'entre eux (Avraham), qui est le 1er à avoir introduit et répandu à toute l'humanité cette notion de droiture, d’honnêteté, d'intégrité, ...

Le mot : "haYachar" (הישר) commence par la lettre hé (ה), qui renvoie au hé qui a été ajouté au nom d'Avraham, lorsqu'il est passé de Avram (אברם) à Avraham (אברהם ), et peut se lire hé-Yachar (ה-ישר).

"Je suis arrivé aujourd'hui" ('Hayé Sarah 24,42)

-> Rachi de commenter :
"Rabbi A‘ha dit : la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants.

En effet, le récit de Eliézèr est répété 2 fois, tandis que de nombreuses prescriptions essentielles de la Torah ne sont signalées que par allusion."

Pourquoi cela (conversation>torah)?

-> La Torah utilise la conversation des serviteurs de nos patriarches comme un moyen de nous transmettre les lignes directrices du déré'h erets.

-> Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré'h érets kadma laTorah).

-> Le rav Wolbe commente très joliment :
"Lorsqu'une personne va faire des courses, elle a besoin d'un sac pour y mettre les pommes de terre, et d'un récipient pour y mettre les œufs, car elle ne peut pas ramener chez elle ses achats sans un récipient adéquat.

Ce concept est valable également pour la spiritualité.
La Torah doit être placée dans un récipient adéquat, et ce récipient, c'est le : déré'h érets.

Le déré'h érets peut être défini comme les actions et les comportements que toute personne doit reconnaître comme convenable, sans qu'on les lui ai enseigné.
...
Il y a une autre forme de dére'h érets.
Le midrach (Bamidbar rabba 13,16) dit que l'étude de la Torah doit être entrecoupée par des actes de bonté ('hessed), comme il est écrit dans les pirké avot (2,2) : "il est bien d'étudier la Torah avec le dére'h érets, car les 2 ensembles éliminent la faute"

Nous apprenons de là que le 'hessed est aussi inclus dans le dére'h érets.

En faisant attention, à la rencontre entre Eliézer et Rivka, nous pouvons en tirer de nombreuses inspirations afin de conduire notre vie selon les 2 formes de dére'h érets."

<--------------------------->

" Le serviteur rendit compte à Its'hak de tout ce qu'il avait fait. lts'hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère" ('Hayé Sarah 24,66-67)

Le Targoum Onkelos (v.67) nous explique que c'est seulement lorsque Yits'hak a vu que le comportement de Rivka était similaire à celui de sa mère, qu'il l'a prise comme femme.

Or, dans le verset précédent (v.66), Eliézer a raconté à Yits'hak tous les miracles dont il a bénéficié, comme le fait que la terre s'est contracté lui permettant d'arriver plus rapidement (cf.Rachi sur ce verset ou au 24,42), le fait que Rivka lui est apparu immédiatement après qu'il est prié D. pour l'aider à trouver sa futur femme, le fait que l'eau du puits montait miraculeusement vers Rivka, ...

Malgré le récit des nombreux miracles, Yits'hak s'est senti obligé d'examiner les actions, les midot de Rivka avant de donner son accord pour se marier avec elle.

=> La personne a beau avoir fait d'énormes bouleversements de la nature, cela ne vaut rien par rapport au fait d'avoir de bonnes midot!!

=> Its'hak nous apprend à faire attention à ne jamais perdre de vue les priorités, même en face de miracles.

Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1), ainsi les bonnes midot (traits de caractère) précèdent et sont la base, la fondation de la Torah, de tout le peuple juif.
Notre patriarche est restait concentré sur cette notion au moment de bâtir sa famille et toutes les générations à venir.

[Source (b"h) : traduction d'un dvar Torah du rav Wolbe sur ce verset]

<----------------------->

-> Le rav Moché Aharon Stern fait remarquer que les lettres du mot : mayim (מים) renvoient à :
- michpa'ha = la famille ;
- yofi = la beauté ;
- mamon = l'argent.

=> Cela nous renvoie à l'idée qu'une personne ne doit pas se perdre dans le déluge, la tempête d'eau de ses désirs pour ces 3 aspects, au moment de chercher une épouse.

<----------------------->

-> Le rav Chakh a dit également : "Ce n'est pas le miracle de l'eau montant vers Rivka (cf.Rachi - Béréchit 14,17) qui incita Eliezer à fixer son choix sur Rivka.

Seuls sa qualité de générosité et son souci du bien-être d'autrui la distinguèrent comme la partenaire de Its'hak pour la vie."

[le rav Chakh dit également qu'il n'existe pas de mitsva nous ordonnant explicitement d'améliorer nos midot, et de corriger nos mauvais traits de caractère (colère, orgueil, jalousie, poursuite des honneurs, ...), car la Torah ne cesse de nous mettre en garde contre ces défauts.
Il suffit de parcourir le livre de Béréchit pour voir combien la vie de nos Pères fut un exemple de bonnes midot et de savoir vivre. ]

<----------------------->

-> "Le serviteur raconta à Its'hak toutes les choses qu'il a faites" ('Hayé Sarah 24,66)

Rachi explique qu'il lui raconta les miracles qui lui ont été faits tels que le raccourcissement du chemin et le fait que Rivka se présenta à lui à peine avait-il fini de prier. Son but était de démontrer à Its'hak que c mariage était voulu par Hachem puisqu'Il avait réalisé ces miracles pour lui présenter Rivka.
Le verset d'après dit que Its'hak fit entrer Rivka dans la tente de Sarah sa mère. Et le Targoum explique que Its'hak épousa Rivka quand il la fit entrer dans sa tente et vit que ses actions étaient méritoires comme celles de Sarah sa mère. Ainsi, tant qu'il n'avait pas encore vu que Rivka avait de bonnes actions, il ne l'avait pas encore épousé. Il a attendu de voir ses actions.
=> Mais on peut s'interroger. Le fait qu'Hachem ait réalisé ces miracles pour que Eliezer trouve Rivka pour Its'hak, cela ne suffit-il pas déjà à Its'hak pour pouvoir l'épouser? Alors que Hachem Lui-Même la lui a présentée miraculeusement!

-> Rabbi Its'hak Zéev de Brisk en déduit que des miracles et des merveilles qui sont réalisés pour une personne n'est pas encore une preuve que cette personne soit méritante et digne de confiance. Et cela ne prouve même pas encore qu'Hachem nous indique par ces miracles manifestes qu'on doive le suivre. Il ne faut pas se fier uniquement sur le fait qu'un homme fasse des miracles pour croire en lui, certain que c'est quelqu'un de forcément bien et qu'Hachem nous fait signe de le suivre.
On doit d'abord vérifier son comportement, ses traits de caractère, son honnêteté, sa piété avant de lui faire confiance et le suivre. Car parfois, il peut arriver que même des gens réchaïm, malhonnêtes et même dépravés puissent faire des merveilles.
Hachem permet telle chose justement pour laisser le libre arbitre à l'homme de pouvoir le suivre aveuglément ou de chercher à bien vérifier s'il est digne de confiance. On ne doit jamais s'emballer parce qu'on voit qu'un homme fait des miracles. Ce qui doit nous impressionner le plus et nous inciter à lui faire confiance, c'est la beauté de ses actions.

<---------------------------------->

-> "Je suis arrivé aujourd'hui devant la source" ('Hayé Sarah 24,42)

Rachi explique que par le terme "aujourd'hui", Eliezer fit allusion qu'il a quitté son Maître aujourd'hui et est arrivé le même jour.
C'est qu'il a bénéficié du miracle que le chemin se raccourcisse pour lui.
=> Mais pourquoi Hachem réalisa-t-Il un tel miracle?

C'est qu'Hachem voulait donner une leçon à ceux qui ont peur de se marier, craignant pour leur avenir au niveau financier et au niveau de leur subsistance. Comment vont-ils se débrouiller après leur mariage? Ne vaut-il pas mieux d'attendre un peu pour assurer la situation?
Hachem réalisa un miracle pour accélérer le mariage d'Its'hak et Rivka pour enseigner qu'il convient de se marier au plus tôt, et en ce qui concerne les difficultés futures, Hachem fera des miracles pour aider le couple et les solutionner.
[Bikouré Aviv]

"Seigneur, écoute-moi : une terre de 400 shékels d'argent, qu'est-ce que cela entre nous deux? " ('Hayé Sarah 23,15)

-> Comment Efron a-t-il calculé ce montant de 400 shékels?

Le nom : Avraham (אַבְרָהָם) a 5 lettres, et celle du milieu est un réch (ר).
Le nom : Efron (עֶפְרוֹן) a 5 lettres, et celle du milieu est également un réch (ר).

La valeur numérique du réch est de : 200.

Efron a ainsi dit à Avraham : Puisque tu insistes pour payer pour le terrain, je décide de façon arbitraire que tu dois me donner 400 shékels, car :
-> "entre nous 2" (béni oubéné'ha) = le milieu de nos 2 noms
-> "qu'est-ce que cela?" (ma hi) = à quel total arrive-t-il? à 400."

<--->

-> Avraham paya comptant sans jamais discuter ou négocier le prix.
Le Arizal nous enseigne que l'on doit toujours faire son possible pour payer une mitsva au prix qui a été demandé sans jamais le contester ou demander une remise car cela laisse une porte ouverte à l'emprise des klipot, c'est ainsi qu'Avraham pesa immédiatement le montant de l'argent qui lui était demandé.

<---------------------->

+ Dans le verset suivant (23,16), il est écrit : "Avraham écouta Éfron et lui compta le prix qu'il avait énoncé en présence des enfants de 'Het: 400 shékels d'argent, en monnaie courante."

-> Rachi commente : "Efron a beaucoup parlé pour ne finalement rien faire (guémara Baba Metsi‘a 87a)"
[Efron passe d'une cession gratuite à une cession à un prix exorbitant]

Rachi nous explique qu'Efron a pris à Avraham des grands shèkels, qui sont acceptés comme shèkels, par les commerçants, en tous lieux.

-> Nos nos Sages précisent : "Chacun de ces shékels valaient 2 500 shékels ordinaires.
Ainsi, Avraham a payé un total de 1 000 000 de shékels pour le caveau de Makhpella" (guémara Baba Métsia 87a).

<---------------------------->

-> "Rabbi Youdim bar Siman dit : "C'est un des 3 lieux dont la Torah atteste de la possession incontestable de la propriété par les juifs.
Car le caveau de la Makhpella, [le site du] Temple, [le site de] la tombe de Yossef, [ont tous été acquis sans marchandage ou demande de crédit (ils ont tous été payés plein prix!)].

[midrach Rabba Béréchit 79,7]

"Its'hak était sorti dans les champs pour prier" ('Hayé Sarah 24,63)

Rabbi Na'hman de Breslev de commenter :
"Il est propice de prier dans les champs entourés de par la nature.
En effet, toutes les herbes et les autres forces de la nature, qui chantent en permanence des louanges de D., prêtent leurs forces à celui qui y prie."

[Likouté Moharan II - 1,11]

<------------>

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit :
"Il est merveilleux de constater [qu'à aller] Eliézer a bénéficié d'une "contraction de la terre" (kfitsa lo aarets) lui permettant d'arriver à destination en une vitesse miraculeuse.
Pourquoi n'a-t-il pas profité de cela sur le chemin retour?
La réponse est qu'à ce moment Its'hak était en train de prier pour la réussite du serviteur [Eliézer], qu'il puisse lui trouver une épouse...
Hachem désire écouter les prières des tsadikim. C'est pour cela que le trajet retour a pris plus de temps, et que la terre ne s'est pas contractée [afin de permettre à Its'hak de terminer sa prière]."

"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?

1°/ Rachi nous fait remarquer que le mot bakol (בַּכֹּל) a une valeur numérique de 52, qui est la même que celle du mot : "ben" (בן), faisant allusion au fait qu'Avraham a eu un enfant.

<--->

-> Le 'Hatam Sofer dit que normalement quand un homme a fini sa mission sur terre, il doit retourner vers Hachem, et cela est son véritable bonheur. Mais, si un Juste (tsadik) a des enfants qu'il doit éduquer et dont il doit s'occuper, pour cela, même s'il a fini sa mission, Hachem peut lui accorder encore des années supplémentaires de vie, pour s'occuper de ses enfants.
D'après cela, la Torah dit que "Avraham était âgé". Cela peut nous questionner. En effet, comment se fait-il qu'un homme aussi Juste qu'Avraham n'avait-il pas encore fini sa mission, lui qui ne perdait aucun instant et qui faisait ce qu'il devait faire sans arrêt? Pourquoi Hachem lui accorda-t-Il tant d'années? N'était-il pas plus préférable pour lui de rejoindre Son Créateur?
C'est à cette question que la Torah répond en disant qu'Hachem le bénit ''dans tout'' (bakol), c'est à dire ''avec un fils''. Comme il devait s'occuper de son fils et lui enseigner les voies d'Hachem, pour ce faire Hachem a trouvé bon de lui ajouter des années, et c'est ainsi que malgré sa mission déjà terminée, il vécut encore plusieurs années et connut la vieillesse.

-> Le rav Moché Feinstein explique que certes Hachem bénit Avraham ''dans tout'' (bakol) et lui accorda toutes les bénédictions. Mais puisque son plus grand désir était d'avoir une descendance dévouée à Hachem, même si Avraham avait toutes les bénédictions, seul le fait d'avoir une descendance pourrait vraiment le satisfaire. Comme Avraham le dit lui-même à Hachem, avant la naissance de son fils : "Hachem, que peux-tu m'accorder (comme bénédiction) si je suis sans enfant"
Pour Avraham, la seule réelle bénédiction était d'avoir une descendance. Ainsi, en même temps que le verset dit qu'"Hachem bénit Avraham dans tout", et qu'il lui accorda tout, la Torah fait allusion, au fait qu'Il lui donna un fils. Car c'était cela pour lui la seule réelle bénédiction sans laquelle toutes les autres bénédictions ne vaudraient rien.
C'est parce qu'Il le bénit d'un fils qu'à présent on peut dire qu'Il le bénit ''dans tout'' (bakol).

-> Le Béer Yossef rapporte l'enseignement des Sages selon lequel Eliézer voulait marier sa fille à Its'hak. Alors, Avraham lui dit : "Mon fils est béni et toi (en tant que descendant de Canaan) tu es maudit (par Noa'h). Or, le ''maudit'' ne peut pas s'unir avec le ''béni''.
Cependant, on peut s'interroger sur cela. En effet, si certes Avraham a été béni par Hachem, on ne trouve pas que Its'hak a lui aussi était béni.
La Torah ne dit clairement qu'Hachem a béni Yits'hak qu'après la mort d'Avraham. Ainsi, comment Avraham a-t-il pu dire : ''Mon fils est béni'', raison pour laquelle il ne peut pas épouser la fille d'Eliezer?

La réponse est qu'après l'épreuve de la ligature d'Its'hak, Hachem bénit Avraham et lui dit : "Bénir Je te bénirai". Et Rachi d'expliquer cette redondance en disant qu'une bénédiction revient au père et l'autre au fils.
Ainsi, on trouve ici qu'Hachem a aussi béni le fils, c'est-à-dire Its'hak, en allusion par la redondance de l'expression : "Bénir Je te bénirai". Et de ce fait, s'il est béni, Its'hak ne peut plus épouser la fille d'Eliezer.
=> Ainsi, la Torah dit qu'Hachem bénit Avraham ''dans tout'', à savoir ''par son fils'', c'est-à-dire qu'Il a aussi béni son fils. Dès lors, il devait envoyer Eliezer chercher une femme pour Its'hak et ne pouvait plus lui donner sa fille.

-> Le Arizal dit que quand les anges annoncèrent la naissance d'Its'hak, ils dirent : "Il y aura un fils à Sarah ta femme". Ils attribuèrent le fils à Sarah et non à Avraham. Cela signifie qu'Its'hak aura une âme d'une dimension féminine, à l'image de sa mère. Et avec une telle âme, il ne pourra pas avoir d'enfants.
De plus, nos Sages disent que quand Avraham s'apprêta à sacrifier Its'hak, l'âme de ce dernier quitta son corps. Et alors, Hachem lui restitua une autre âme, cette fois-ci d'une dimension masculine, qui pourra désormais enfanter. Dès lors, Its'hak, doté d'une âme d'une dimension masculine, peut être attribué à Avraham, son père.
Il est devenu ''fils pour Avraham'', et plus seulement ''pour Sarah''. Et puisqu'à présent il pourra enfanter, il est donc arrivé le moment qu'il se marie.
=> Le verset dit donc : "Hachem bénit Avraham dans tout" = c'est-à-dire avec un fils. A présent, ce fils est attribué à Avraham (et pas à Sarah), avec une âme masculine, qui peut enfanter. Dès lors, il s'apprêta à le marier.

<--->

2°/ La guémara (Baba Batra 16b) nous enseigne :
- selon certains, Avraham a eu une fille qui s'appelait : bakol.
[D. a gratifié Avraham d'une fille qui brillait positivement en tout (bakol).]

- selon Rabbi Méïr : il n'a pas eu une fille, mais un garçon.

Pourquoi est-ce une telle bénédiction de ne pas avoir une fille?
Le Rambam écrit dans une lettre que le fait d'avoir une fille entraîne des cheveux blancs à son père, car il s'inquiète de trouver le bon chiddou'h pour elle.

Le Ktav Sofer dit que ces 2 avis sont vrais (élou véélou divré Elokim 'haïm).
Lorsque Its'hak est né, les gens affirmaient que son vrai père était Avimélé'h, puisque Avraham était trop âgé pour en être le père.
Hachem a alors béni Avraham d'une fille. En ayant une fille, bien après l'épisode avec Avimélé'h, il était apparent que Avraham pouvait avoir des enfants, et les gens ont alors cessé de dire que Avimélé'h était le père de Its'hak.

=> Avraham a nommé sa fille : bakol, qui a la même guématria que : ben (un garçon), car c'est grâce à sa fille que son fils a été authentifié comme étant le sien.
La fille d'Avraham est alors morte, faisant qu'il n'avait plus aucun soucis à son sujet.

<--->

-> "Avraham avait une fille du nom de Bakol" (guémara Baba Batra 16).
D'où nos Sages ont-ils conclu qu'Avraham avait aussi une fille, alors que cela n'est pas mentionnée dans la Torah?

Dans la guémara (Yébamot 6,6), il y a une discussion sur l'accomplissement de la mitsva d'avoir des enfants.
Selon la maison de Chamaï, il faut au moins 2 fils pour avoir accompli la mitsva, tandis que pour la maison d'Hillel, il faut un fils et une fille, comme il est écrit : "mâle et femelle Il les créa", et dans cette discussion la loi juive a été fixée selon la maison d'Hillel.
Par conséquent, étant donné que d'après la tradition de nos Sages, Avraham a accompl toutes les mitsvot de al Torah avant même qu'elle n'ait été donnée, on doit supposer qu'il a aussi accompli la 1ere des 613 mitsvot.

<--->

3°/ Lorsque les lettres du mot : "bakol" (בַּכֹּל) sont écrites de la façon dont elles se prononcent :
-> bét = בית => valeur de : 412
-> caf = כף => valeur de : 100
-> laméd = למד => valeur de : 74
= on obtient un total numérique de 586, qui a la même valeur que le mot : Shofar (שופר).

Yits'hak a été amené comme sacrifice sur l'autel, jusqu'à ce qu'un ange vienne pour l'épargner. Un bélier venant d'apparaître va alors être sacrifié à sa place par Avraham.

De ce bélier, la corne va être utilisée :
-> lors du don de la Torah au mont Sinaï (Pirké déRabbi Eliézer 31) ;
-> afin d'annoncer la venue du Machia'h (Yéchayahou 27,13).

Pour les juifs, la Torah et le Machia'h sont "toutes choses" (bakol).
=> Avraham a été béni par un fils qui sera impliqué dans la fourniture de ce "tout" au peuple juif.

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle issue de dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

<-------------->

4°/ L'essentiel de la bénédiction que peut recevoir un homme Juste, c’est lorsque tout le monde est béni. En effet, il ne recherche pas son bien-être individuel, mais bien la réussite collective.
C'est ce que dit le verset, en allusion : "Hachem bénit Avraham en tout (בכל)", que l’on peut aussi traduire par " par tous".
Ainsi, Avraham a été béni par le fait que tous l’ont été. C’est seulement quand tout le monde est béni que Avraham peut considérer l’être également.
[Kédouchat Levi]

<-------------->

5°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = le midrach dit que Yichmaël s'est repenti du vivant d'Avraham.

Nous savons que "tout vient du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), et si Yichmaël était mauvais, pourquoi Hachem a-t-Il provoqué son repentir, alors qu "Il ne l'a pas fait pour tous les peuples"?

Le 'Hida (Pné David) répond que Yichmaël a certainement pensé de lui-même à la téchouva, mais s'il n'y avait pas eu le mérite d'Avraham, il n'aurait pas été accepté, car ses intentions de repentir n'étaient pas suffisantes.
En effet, sa méchanceté avait créé beaucoup d'accusateurs qui se levaient contre lui.
=> C'est l'amour d'Avraham qui a fait taire ces accusateurs, alors son désir de repentir a commencé à monter vers le Ciel et à être accepté.
[Grâce au mérite d'Avraham, D. vint au secours d'Ichmaël]

<-------------->

6°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = "c'est-à-dire qu'il lui avait livré son mauvais penchant."
[midrach Béréchit rabba Lé'h lé'ha chap.11]

Nous devons aspirer à imiter les actions de nos ancêtres, dont leur détermination nous invite à surmonter les faiblesses de notre nature et à la dominer.

<-------------->

-> "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1)

Le midrach dit que c'est une référence au fait que Avraham a accompli la mitsva de la Soucca.
Quel en est le lien?

Le Gaon de Vilna dit que la réponse tient dans le mot : bakol (בַּכֹּל), dont ses lettres aux 3 versets décrivant la mitsva de la Soucca :
- le bét en liaison avec : "béSouccot téch’vou chiv’at yamim" (Vous demeurerez dans des Souccot durant 7 jours – Emor 23,42) ;
- le kaf : "kol aézra’h béIsraël yéchévou baSouccot" (toute personne originaire d’Israël demeurera dans la Soucca - Emor 23,42) ;
- le lamèd : "léma’an yéd’ou doroté’hèm, ki baSouccot ochavti ét béné Israël" (afin que vos générations sachent que j’ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël – Emor 23,43).

<-------------->

-> Dans le birkat hamazone, nous disons : "De même que tu as béni nos Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, bakol, mikol, kol, alors bénis nous tous ensembles d'une bénédiction complète, et nous disons : amen. (kmo chénitbaré'hou avoténou ...).

Nous pouvons remarquer que chaque Patriarche est référé par une des 3 variations du mot : "kol".
Nous demandons ici : "une bénédiction complète".
Quelle est la nature de tout cela?

Le rav Guttman répond qu'une "bénédiction complète/totale", c'est la capacité de trouver du bonheur dans sa vie.
On a ainsi :
-> le "bakol" = "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1).
Avraham était très riche matériellement, intellectuellement et dans tous les domaines de la vie, et il a choisi d'utiliser pour les autres tous ses cadeaux dont Hachem l'avait gratifié.
Ainsi, notre Patriarche Avraham, nous apprend que la 1ere clé du bonheur est d'arrêter de ne penser qu'à soit même, et de commencer à donner aux autres : de faire du 'hessed, de répandre de la émouna, de la joie, ...

-> le "mikol" = [Its'hak dit: ] "J'ai mangé de tout (mikol)" (Toldot 27,33)
Its'hak s'est nourri de chacune des situations de sa vie (bonne ou mauvaise) pour grandir et devenir un tsadik, plutôt que d'en être frustré, triste et de s'apitoyer sur son sort.
Ainsi, notre Patriarche Its'hak, nous apprend que la 2e clé du bonheur est de toujours chercher à grandir, à devenir meilleur.
[tout ce qui m'arrive dans ma vie est fait sur mesure par papa Hachem pour mon épanouissement personnel]

-> le "kol" = [Yaakov dit: ] "D. m'a été bienveillant et j'ai tout (kol)" (Vayichla'h 33,11).
Quoique la vie ait pu lui accorder, Yaakov était toujours content et reconnaissant à Hachem de lui donner exactement ce dont il a besoin.
Ainsi, notre Patriarche Yaakov, nous apprend que la 3e clé du bonheur est d'être toujours heureux et reconnaissant, parce que totalement satisfait de ce qui nous avons, car provenant uniquement de Hachem.
[plutôt que de passer sa vie à se dire : "si j'avais ... quand j'aurai .. alors je serais heureux", c'est savoir être joyeux avec ce que l'on a, car on a confiance dans ce que fait notre papa au Ciel]

=> Nous apprenons de nos Patriarches : de savoir donner, de grandir et d'être reconnaissant, et alors nous pourrons avoir une "bénédiction complète", le bonheur dans notre vie.

<----------->

-> "Et Hachem béni Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1)

Le rav Yéhouda Tsadka nous explique qu'Avraham n'eut pas d'enfant jusqu'à un âge très avancé. De plus, il bénéficia de l'apparition des anges qui lui annoncèrent le miracle auquel il allait bénéficier : avoir enfanté à l'âge de 100 ans. La majorité des gens ont des enfants facilement, sans fatigue particulière, à fortiori sans l'intervention de créatures célestes!
=> Pourquoi Avraham qui était le bien-aimé d'Hachem bénéficia-t-il précisément d'un miracle?

-> Le rav Yéhouda Tsadka répond qu'Avraham notre patriarche devait engendrer le peuple élu. Hachem le rendit stérile dans sa jeunesse afin qu'il rompe complètement le lien avec son père Téra'h l'idolâtre et que l'influence de ce dernier ne puisse avoir aucune emprise sur sa descendance.
Une fois le lien entièrement rompu, comme un arbre que l'on déracine, Avraham engendra miraculeusement un fils et c'est le sens du verset : "Et Hachem bénit Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1).
Car le mot בכל (bakol) = "dans tout", à la même guématria que le mot בן (ben) = "fils" soit 52. Cet enfant (בן) provint intégralement (בכל) d'Avraham sans aucune attache à Tera'h.

Il est également rapporté au nom du Ben Ich 'Haï que ce ne sont pas seulement nos Patriarches qui firent face à la stérilité, mais également nos Matriarches, car elles devaient elles aussi rompre les liens avec leurs aïeux afin d'établir une nouvelle généalogie sainte et pure. C'est le sens du verset : "et moi je t'avais planté comme une ligne de choix, d'une espèce toute loyale" (Yirmiyahou 2,21).

<--------------------------->

"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?

-> Hachem a donné à 3 personnes le goût du monde à venir déjà dans ce monde.
Il s'agit de : Avraham, Its'hak et Yaakov, puisque Hachem les a béni par : bakol, mikol, kol.
Rachi (guémara baba batra 17a) explique : "kol" = ils ne manquaient de rien.
[leur vie était parfaite dans ce monde, et cela ne venait nullement réduire leur récompense dans le monde à venir]

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Batra 17a), s'interroge : comment comprendre cette béraïta sachant que nos Patriarches ont rencontré de nombreuses souffrances dans ce monde?

Et de répondre : il est certain qu'on fait référence ici à l'aspect spirituel de leur vie.
Les Patriarches étaient tellement ancrés dans leur approfondissement de la Torah, qu'ils ne ressentaient plus la souffrance des difficultés de ce monde.
Leur vie entière était focalisée à faire leur service divin en l'honneur de Hachem.

Le Ben Ich 'Haï y écrit :
Leur joie et leur plaisir d’accomplir toutes les mitsvot et de surpasser toutes les épreuves étaient tellement grands qu’ils ne ressentait aucune pression ni difficulté. Ils vivaient juste pleinement cette vie proche d’Hachem, de Sa Torah et de Ses mitsvot. Car c’est précisément ceci qui nous attends dans le monde à Venir (olam aba) et non pas les plaisirs matériels.
Ceci est en allusion dans notre verset (v.24,1), car il est dit : "et Hachem avait béni Avraham en tout", "tout" se dit "kol" (כֹּל), et si on écrit Kol "plein" c’est-à-dire avec les lettres écrites pleinement : le kouf (כף) et le lamed (למד), alors la valeur numérique est de : 174, soit la même que celle de "dans le monde futur" (baolom aba - בעולם הבא).

<--->

-> Selon le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 16b), Avraham était béni : bakol (בַּכֹּל), qui peut se décomposer en : ב fois כל, soit : 2 fois 50 = 100.
Avraham a été béni par l'ensemble des 100 bénédictions qui existent dans ce monde.

-> Nos Sages disent que le fait de donner de la tsédaka change l'Attribut divin de rigueur en celui de miséricorde.
Avraham est l'exemple de celui qui a pu remplir le monde de 'hessed.
Ainsi certainement, il a pu changer la rigueur divine en miséricorde, ce qui lui a permis d'être béni "en toutes choses" (bakol).
[le Kissé David]

-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).

Avraham est appelé : "tamim" (parfait - v.17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

<------------------------------------->

-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".¨

<------------------------------------->

+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

-> "en toutes choses" se dit dans le texte : "bakol" (בַּכֹּל).
Le Divré Shmouël dit que c'est l'acronyme de : "brit karati léénaï" (בְּרִית כָּרַתִּי לְעֵינָי - Iyov 31,1), qui signifie : "J'ai fait un pacte avec mes yeux [de les garder de voir des choses interdites]".

Le Divré Shmouël écrit : "La 1ere porte pour la sainteté (kédoucha) est de garder ses yeux. La porte suivante pour la kédoucha est de garder ses paroles.
"D. avait béni Avraham en toutes choses (bakol)" = Hachem a béni Avraham dans ces sujets qui sont la fondation du service Divin."

<------------------------------------->

+ "Avraham était vieux, avancé dans la vie ; et Hachem avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

-> Le Haémek Davar dit que ce verset donne 2 raisons pour lesquelles Avraham n'est pas allé lui-même chercher directement une femme pour son fils Its'hak.

1°/ Avraham était âgé, et il ne savait pas combien de temps il allait encore vivre. Il craignait ainsi de mourir pendant ce long voyage [nécessaire avant de trouver la femme d'Its'hak].

2°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses"
D'après le Haémek Davar, "bakol" signifie que de très très nombreuses personnes venaient à Avraham pour bénéficier de son aide, de son renforcement et de ses conseils dans tous les domaines.
Par exemple, la guémara (guémara Baba Batra 16b) rapporte que Avraham avait un diamant autour de son cou, et tout celui qui le regardait guérissait immédiatement.
Certains affirment que cela signifie que Avraham priait pour eux.
Ainsi, Avraham savait qu'il ne pouvait pas partir à la recherche d'un chidou'h, car tant de personnes avaient vraiment besoin de lui, et à la place il a envoyé Eliézer.

Le Haémek Davar conclut que : Ce verset révèle la tsidkout d'Avraham. Il a donné priorité à la possibilité de répondre aux besoins de toute personne qui venait le voir, et il a laissé à son serviteur la mission de trouver le chidou'h [au combien important puisqu'étant la 2e Matriarche du peuple juif!].

<------------------------------------->

-> A Yaakov est associé le mot : kol, car il a dit : "yech li kol" (j'ai tout - Vayichla'h 33,11), et son bonheur venait du fait qu'il ressentait qu'il ne manquait de rien, car il cherchait simplement à accomplir sa tâche et il ne cherche pas à posséder.
[rabbi Chimchon Raphael Hirsch - 'Hayé Sarah 24,1]

<------------------------------------->

+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

-> Un jour, Rabbi Aharon de Karlin reçut Rabbi Moché de Kobrin à sa table, pour prendre un repas. Au milieu du repas, Rabbi Aharon relata à son invité que sa fille était très malade et qu'elle a besoin de la Miséricorde Divine.
Rabbi Moché lui dit : "Commentant le verset : ''Hachem bénit Avraham avec tout'', la guémara explique que Avraham avait une pierre précieuse à son cou et celui qui la regardait guérissait. Mais en quoi consistait cette pierre précieuse? En fait, cela fait allusion à la Mitsva si chère aux yeux d'Avraham de recevoir les invités dans sa tente. Cette si grande vertu, c'est elle cette pierre précieuse, qui ornait le cou d'Avraham. Et on voit ici que c'est un mérite tellement grand et tellement précieux, qu'il a la force de guérir les malades. A présent, Rabbi Aharon, le père de la fille malade nous reçoit si généreusement à sa table. Il a, suspendu à son cou, la merveilleuse pierre précieuse de cette Mitsva. Que la fille regarde donc son père et qu'elle guérisse" ...
Et c'est ce qui se passa.

<------------------------------------->

-> b'h, également sur ce verset : http://todahm.com/2021/11/07/33567

"Or Avraham était vieux, avancé dans les jours." ('Hayé Sarah 24,1)

Le midrach (Béréchit Rabba 59,6) de dire :
Rabbi A'ha enseigne : "On trouve des hommes qui sont vieux sans être avancé dans les jours, et on trouve des hommes qui sont avancé dans les jours sans être vieux.
Quant à Avraham, il était à la fois vieux et avancé dans les jours."

L'histoire vraie suivante illustre bien ce midrach.
Un homme se rendit dans un village de montagne reculé, dont tous les habitants se distinguaient par leur crainte de D. exceptionnelle.

Au cours de sa visite dans le cimetière local, il constata que l'âge des défunts figurait sur l'épitaphe.
Or, fait étrange, tous emblaient être décédés à un jeune âge.

Untel vécut 10 ans et quelque mois, untel vécut 20 ans et quelques semaines, untel vécut 30 ans et quelques jours.
Quant au plus vieux, il n'avait pas dépassé la quarantaine ...

"Est-ce une terre qui dévore ses habitants?
J'y ai pourtant aperçu de mes propres yeux des personnes âgées." - s'etonna le visiteur en son for intérieur.

Décidé à élucider ce mystère, notre homme se rendit auprès du directeur de la 'hévra kadicha et lui demanda des explications.
Celui-ci répliqua : "Selon la coutume ancestrale locale, nous n'inscrivons sur l'épitaphe que l'âge spirituel atteint par le défunt ici-bas, à savoir le temps consacré à l'étude de la Torah et à la pratique des mitsvot.

Dans cet objectif, chaque villageois, aussitôt qu'il en est capable, comptabilise toutes les heures qu'il consacre à la Torah, au service divin, et à la charité.

Puis, à son départ de ce monde, nous additionnons les heures en jours, les jours en mois, les mois en années, puis nous inscrivons ce total net, son âge spirituel, sur l'épitaphe.

Quant à l'âge physique "brut", nous n'en faisons pas mention car il n'est d'aucun intérêt pour le défunt dans le monde de la vérité.
Seuls y importent les moments consacrés à la Torah et aux mitsvot."

En entendant ces mots, le voyageur s'exclama avec admiration : "Béni soit D. qui a choisi le Peuple Elu."

 

Source (b"h) : le "Pniné haTorah" du rav David Haddad

"Ce fut, lorsque les chameaux eurent fini de boire, que l'homme prit une boucle en or, du poids d'un béka, et deux bracelets sur ses mains, du poids de dix pièces d'or."  ('Hayé Sarah 24,22)

Rachi commente que les 2 bracelets constituaient une allusion aux 2 Tables de la Loi, et le poids de 10 pièces d'or aux 10 Commandements gravés sur elles.
Quel message Eliézer a-t-il voulu transmettre à Rivka?

Le Admour de Belz (Ravvi Yissa'har Dov Rokéa'h) explique en se référant au Tour (Ora'h 'Haïm 417) que les 3 fêtes (les 3 régalim) correspondent aux 3 Patriarches : Pessa'h à Avraham, Shavouot à Yits'hak et Souccot à Yaakov.

Eliézer voulait que Rivka connaisse la grandeur de son futur mari, et il l'a fait par une allusion au don des Tables de la Loi, qui a eu lieu à Shavouot, le jour de fête rattaché à celui qu'elle allait épouser.

Le Admour de Belz propose aussi une explication sur d'autres cadeaux offerts par Eliézer à la jeune fille.
Il est indiqué au verset 53 qu'il lui a donné : "des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements."
Pourquoi spécialement des vêtements?
Savait-il seulement s'ils lui iraient?

En réalité, ils lui ont été envoyés comme spécimens des habits modestes en usage chez Avraham.
Celui-ci voulait que Rivka sache bien à l'avance qu'elle devrait respecter des normes strictes de pudeur.

Rav Yéhochoua Leib Diskin en donne une autre explication : Avraham craignait que les vêtements portés chez sa future bru puissent contenir un mélange de laine et de lin, les rendant ainsi Cha'atnèz.
Voilà pourquoi il lui en a envoyé d'autres.
Mais, pour dissimuler son intention et ne pas embarrasser Rivka et sa famille, il les a emballés dans des objets d'or et d'argent.

Source (b'h) : issu du "talélei Oroth" du rav Yssa’har Dov Rubin

<---------------------->

+ "Une boucle en or, du poids d'un béka, et deux bracelets sur ses mains, du poids de dix pièces d'or."

-> Selon Rachi :
- par la boucle en or = Eliezer voulait faire allusion à Rivka au don du demi Shékel, contribution annuelle versée par les juifs aux Sanctuaire, qui se réalisera dans le futur. (1 béka = 1 demi-shékel)
- par les 2 bracelets = c'est une référence aux 2 Tables de la Loi, et leur poids de 10 pièces d'or aux 10 Commandements.

-> Mais pourquoi toutes ces allusions?
Le 'Hidouché haRim donne la réponse suivante :
Le demi Shékel symbolise le service d’Hachem par les sacrifices qui étaient achetés par le don des demis Shékel. D'autre part, les Tables de la Loi rappellent la Torah.

Chimon haTsadik enseigne : "Le monde repose sur 3 piliers : [L’étude de] la Torah, le service [de D.] et les actes de bonté." [Pirké Avot 1,2]
Quand Eliezer constata chez Rivka qu’elle développait le pilier de la bonté de la façon la plus remarquable et exceptionnelle (cf. au puits où elle le servit à boire, ainsi que ses chameaux), il lui "offrit" les 2 autres piliers : celui du service (boucle d'or) et celui de la Thora (les bracelets).

On apprend d'ici que celui qui se donne au maximum pour développer une qualité, les autres qualités lui viendront naturellement, comme si elles lui seront offertes.

-> Le Maharal (Gour Arié - 'Hayé Sarah 24,22) explique qu’Éliézer faisait allusion aux 3 piliers du monde : la Torah, le service de D. et la bonté (Pirké Avot 1,2).
- Le Béka correspond à la bienveillance, parce que la mitsva de Ma’hatsit Hashekel implique le don.
- La boucle au nez fait penser à la bonne odeur des Korbanot (offrandes) grâce auxquels nous servons Hachem dans le Beth Hamikdach. [Le Maharal souligne que la Torah décrit les Korbanot par leur odeur agréable].
- Et les deux bracelets (les Lou'hot) font bien sûr référence à la Torah.

Le Maharal pousuit qu'Éliézer insinuait à Rivka que puisqu’elle excellait dans l’un des 3 piliers, le ’hessed, elle allait également mériter les 2 autres. Son lien avec le service divin allait se faire par son mariage avec Its’hak et celui avec la Torah allait se concrétiser avec Yaakov.
Le Maharal explique que la bonté est la base de toutes les autres qualités. Ainsi, en se distinguant dans ce pilier, Rivka les mérita tous.
Nous comprenons à présent pourquoi la bonté était d’une telle importance aux yeux d’Éliézer. Il réalisa que c’était la base de toute chose positive, et donc que la femme d’Its’hak devait en regorger.

Le Maharal (Gour Arié - Béréchit 12,2) développe une idée similaire sur la paracha Lé'h Lé'ha, quand Hachem promit que le nom d’Avraham serait relié à la première bénédiction de la Amida (Rachi v.12,2). Pourquoi précisément Avraham et non Its’hak ou Yaakov? C’est parce que le ’hessed englobe les qualités d’Its’hak et de Yaakov.

La guémara (Shabbat 31a) appuie cette idée quand elle raconte qu’un homme en voie de conversion demanda à Hillel de lui apprendre la Torah "sur un pied" [de lui enseigner un principe fondamental qui résumait toute la Tora].
Hillel lui répondit : "Ne fais pas à ton prochain ce qui t’es détestable. Ceci est la Torah, tout le reste n’en est que commentaires".
Les commentateurs comprennent que Hillel enseignait à ce non-juif la mitsva d’aimer son prochain comme soi-même (Vayikra 19,18) qui recèle toutes les mitsvot interpersonnelles.
Mais comment comprendre qu’elle incarne tous les autres Commandements : même ceux concernant notre relation avec Hachem?
Le ’Hazon Ich explique que Hillel lui enseignait par là une leçon très profonde. Une personne égocentrique est enfermée dans sa propre façon de penser et de voir le monde. Elle ne peut pas se confronter aux opinions des autres ; elle n’essaie même pas. Un tel individu ne vit pas avec la Torah.
Celui qui ne peut établir de rapport avec son entourage ne peut pas vraiment se lier à Hachem. Hillel voulait faire comprendre au converti que ce n’est qu’en sortant de son monde égoïste que l’on peut accepter la Torah.

Ceci nous aide à comprendre pourquoi la bonté est un point de départ dans la Torah. Un homme bienveillant peut sortir de son petit monde et tenir compte des besoins ou de l’avis d’autrui. Ainsi, il est capable de faire abstraction de ses partis-pris et de se conformer à la conception de le Torah.

Le rav Yéhonathan Geffen dit que c’est ce qu’Éliézer recherchait chez la future femme d’Its’hak. Le ’hessed est essentiel dans toute relation, et plus particulièrement au sein du couple. En travaillant sur le don, on améliore immensément et durablement sa vie de couple, tandis que si l’on reste focalisé sur soi-même, on sera incapable de comprendre et de satisfaire les besoins de son conjoint. Cette étroitesse d’esprit est la cause de nombreux différends. Quand on fait l’effort de se rapprocher de l’autre, le lien du mariage ne peut que se renforcer.

<--->

-> Le Béer Yossef explique l'allusion aux 2 Tables de la Loi.
Il y a 5 Commandements (entre l'homme et son Créateur) et 5 autres Commandements (entre l'homme et son prochain), qui forment un tout indissociable (les 10 Commandements).
Eliézer a déjà pu constater (au puits) la grande générosité et l'altruisme de Rivka. En lui donnant 2 bracelets, il lui fait comprendre en allusion que la perfection morale réside que dans l'union des 2 Tables de la Loi, dans lesquelles figurent à la fois des mitsvot à l'égard de D. et celles qui concernent nos relations avec autres.

<--------------------------------->

+ "Le serviteur (Eliezer) prit 10 chameaux parmi les chameaux de son maître et partit" ('Hayé Sarah 24,10)

Pourquoi Eliezer prit particulièrement des chameaux pour se rendre à Aram Naharayim trouver une femme pour Its'hak? Il aurait pu prendre des chevaux ou encore des ânes, qui sont des moyens de locomotion plus habituels.

Le midrach rapporte que la Providence Divine a voulu qu’il prenne des chameaux car cet animal a un signe pur (il rumine) et un signe impur (il n'a pas de sabots fendus).
=> Ainsi, cela devait indiquer que du mariage entre Its'hak et Rivka devait sortir 2 jumeaux : un pur (Yaakov) et un impur (Essav).

<--------------------------------->

"Elle dit : Bois et à tes chameau aussi je donnerai à boire" ('hayé Sarah 24,19)

-> Quand Eliezer remarqua combien Rivka était généreuse et s’est donné à fond pour leur faire du bien, il en déduisit qu’elle est apte à intégrer la maison d’Avraham.
Cependant, on peut s’interroger : certes Rivka a prouvé combien elle est attachée à la bonté, mais Eliezer n’a pas encore vérifié si elle croit en Hachem et si sa foi est comme il se doit.
=> Ainsi, comment Eliezer a-t-il pu se contenter de vérifier sa bonté, et non si elle est croyante, ce qui est aussi fondamental pour intégrer la famille d’Avraham, le père des croyants?

En réalité, chaque être humain croit naturellement en Hachem. Néanmoins, ce qui empêche cette foi de se manifester en lui, c’est l’orgueil.
Le fait de croire en sa force personnelle = cela empêche de réaliser que c’est Hachem Qui est à l’origine de tout et Qui détient réellement toutes les forces. Or, quand Eliezer a vu combien Rivka avait complètement annulé son ego pour leur servir de l’eau et abreuver tous les chameaux, elle toute seule, il en déduisit combien elle est effacée pour l’autre. Dès lors, plus rien ne pourra l’empêcher d’avoir une foi complète en Hachem.
[rav Yé'hezkel Levinstein - Ohr Yé'hezkel]

<--->

-> Comme signe pour vérifier que la femme convenait bien à Its'hak, Eliézer s'est dit : "la jeune fille à qui je dirai: ‘Veuille pencher ta cruche, que je boive’ et qui répondra: ‘Bois, puis je ferai boire aussi tes chameaux’, puisses-tu l'avoir destinée à ton serviteur Its'hak" (v.24,14).
Mais les choses ne se sont pas passées exactement ainsi. En effet, lorsqu'il a demandé de l'eau à Rivka, au début elle n'a fait aucune mention des chameaux.
[v.18 : "Elle répondit: "Bois, seigneur." Et vite elle fit glisser sa cruche jusqu'à sa main et elle lui donna à boire"].
Il est écrit dans le verset suivant (v.19) : "Après lui avoir donné à boire, elle dit : Bois et à tes chameau aussi je donnerai à boire".
=> Pourquoi Rivka n'a-t-elle pas parlé des chameaux, à l'image de l'attente de Eliézer?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch (24,18) explique que Rivka a agit avec encore davantage de piété que Eliézer l'espérait.
En effet, elle s'est dit qu'en le disant dès le début, Eliézer boirait moins d'eau ou plus rapidement (en une gorgée) en sachant que Rivka avait encore beaucoup de travail à faire, en devant donner à boire à l'ensemble de ses chameaux.
Ainsi, Rivka a préféré d'abord ne rien dire à Eliézer, pour qu'il puisse boire autant d'eau qu'il en avait besoin, et à en prenant son temps.
Une fois qu'il avait fini de boire, alors seulement elle a déclaré : "tes chameau aussi je donnerai à boire".

"Elle se hâta, vida sa cruche vers l'abreuvoir, courut encore vers le puit pour puiser. Elle puisa pour tous ses chameaux."    ('Hayé Sarah  24,20)

Que signifient cette hâte et cette course pour abreuver les chameaux?
On peut noter que les versets ne contiennent aucune allusion au fait que les animaux aient été au bord de l'épuisement, ni qu'il y ait eu une urgence quelconque.

Le Chla haKadoch explique que la course de Rivka était en réalité une ruse destinée à la tirer d'un sérieux embarras.

Quand Eliézer a fini de boire, il lui a rendu la cruche avec un peu d'eau à l'intérieur, confrontant ainsi la jeune fille à un dilemme.
Que devait-elle faire?

Fallait-il donner le reste de l'eau à boire aux chameaux?
Sûrement pas! Cela aurait été injurieux envers Eliézer, comme suggérant que ses animaux et lui-même appartenaient à la même catégorie.

Renverser l'eau?
Cela aussi aurait constitué un affront, comme si elle avait voulu montrer que les restes laissés par Eliézer ne valaient pas plus que l'eau croupissante.

=> Que restait-il à faire pour ne pas l'offenser?

Elle décida de courir pour pourvoir aux besoins des chameaux, et, tandis qu'elle courait, elle trébucha volontairement et tomba.
La cruche lui glissa des mains, et son contenu se répandit sur le sol, comme par accident.
Puis elle alla remplir à nouveau le récipient pour les bêtes, évitant ainsi habilement de froisser l'honneur d'Eliézer.

 

Source (b"h) : issu du "talélei Oroth" du rav Yssa’har Dov Rubin

<-------------------->

-> Au début de l'épisode où Eliézer va chercher une femme pour Its'hak, il est appelé "serviteur" (éved - עֶבֶד), comme par exemple :
- "Le serviteur prit 10 chameaux parmi les chameaux de son maître et partit" (v.24,10) ;
- ou bien : "Le serviteur courut au-devant d'elle et dit" (v.24,17).

Juste après avoir rencontré Rivka, Eliézer est appelé : "ich" (אִישׁ), comme par exemple :
- "cet homme, émerveillé, la considérait en silence, désireux de savoir si Hachem avait béni son voyage ou non" (v.24,21) ;
- ou bien : "L'homme s'inclina et se prosterna devant Hachem " (v.24,26).

=> Qu'est-ce qui a entraîné un tel changement?

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte l'explication suivante :
Ce changement a eu lieu au moment où Rivka a appelé Eliézer : "mon maître (adoni - אֲדֹנִי)" ("Bois mon maître" - v.24,18).
Eliézer était un serviteur/esclave, et il n'était pas habitué à entendre les gens l'appeler ainsi, avec tant d'honneur.
Rivka lui a parlé avec tant de respect, que cela a élevé son estime de lui-même. Et puisqu'il se sentait alors comme un homme (ich), et non plus un serviteur, alors la Torah l'a appelé ainsi.

[Eliézer était au serviteur d'Avraham, et il avait un niveau exceptionnel, et malgré cela il a été sensible aux marques de respect de Rivka. Il en découle à quel point toute personne a besoin de marques d'estime, comme une plante à besoin d'eau, de lumière pour pouvoir pleinement s'épanouir.
Un mot, un sourire, peuvent redonner la vie à une personne abattu. Combien de mérites nous aurons grâce à cela, pour un investissement qui ne nous coûte rien!]

-> A la fin de la paracha, Rachi (v.24,67) écrit que Rivka était semblable à Sarah. En effet : "Aussi longtemps que Sarah était en vie, une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante, la pâte qu’elle pétrissait était bénie, et une nuée était fixée au-dessus de la tente. Tout cela a cessé à sa mort, pour reprendre à l’arrivée de Rivka".

Ces grands miracles sont en allusion en uniquement 3 ou 4 mots dans la paracha.
Cependant, lorsque la Torah aborde les actions de bonté de Rivka, elle le fait avec une abondance de mots.
Par exemple, il y a plusieurs mots pour décrire comment Rivka a versé de l'eau à Eliézer et à ses chameaux.
Le Sidouro Shel Shabbath (Chorech I 4,11) écrit que cela nous montre que la plus grande louange d'une personne est ses bonnes actions.
Les gens aiment rapporter les miracles que les tsadikim réalisent, mais il y a quelque chose d'encore plus plus louable : les mitsvot et les actes de bonté qu'ils font.

Le rabbi Yé'hezkel de Kozmir dit que cela est logique, car Hachem accomplit les miracles, tandis que le crédit des bonnes actions revient aux gens qui y ont investi les efforts pour les réaliser.

Eliézer a vu les miracles qui se sont produits à Rivka (comme l'eau qui est montée du puits), mais il n'a pas été convaincu de ses bonnes midot tant qu'il n'a pu les voir en application.
Selon le rabbi de Klausenbourg, cela nous apprend qu'une personne peut réaliser des miracles, et cependant toujours avoir de mauvaises midot.
[le rav Salanter disait qu'il est plus facile de lire tout le talmud, que de se changer un mauvais trait de caractère.
Le Yaarot Dvach enseigne que nous nous extasions devant le niveau énorme d'un tsadik, en pensant qu'il est pratiquement né comme cela. Cependant nous oublions de réaliser tous les efforts, tous les sacrifices, qu'il a fait pour en arriver là.]

-> On a demandé au Gaon de Tchebin ce qu'il faut regarder dans un chidou'h, et il a répondu : "3 choses : de bonnes midot, de bonnes midot, de bonnes midot".
[le Imré 'Haïm fait remarquer que Eliézer n'a pas été impressionné par les miracles de Rivka, mais par ses midot, car c'est le facteur de loin le plus important.]

<--->

-> Rabbénou Bé'hayé apporte une autre réponse à cette question.
Il explique qu'au moment où Eliézer était activement impliqué à trouver un chidou'h pour Its'hak, il est appelé : "ich" car un ange est venu pour l'aider, ce qui a élevé Eliézer au statut de "ich".
Avant et après cette finalisation du chidou'h, Eliézer est appelé : éved".

<-------------------->

-> Et il dit : "Hachem, D. de mon maître Avraham! daigne me procurer aujourd’hui une rencontre" ('Hayé Sarah  24,20)

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hayé Sarah) enseigne :
Il est connu que toute grande chose que l’on essaie de faire va réveiller le Satan qui va par tous les moyens essayer d’empêcher la réalisation d’un projet contre son existence.
Eliézer au moment de chercher une femme pour Its’hak, sait bien qu’en assurant la descendance d’Its’hak et donc la naissance prochaine de tout le peuple juif, il va déclencher une pluie d’embûches que le Satan va chercher à mettre sur son chemin.
Il va donc en appeler au mérite des 5 jours les plus purs depuis la créations, ce sont : le jour de la circoncision d’Avraham, celui de celle d’Its’hak et les 3 jours de la ‘Akéda.
C’est ce qui est en allusion dans notre verset : "akré na léfanav ayom" (הַקְרֵה-נָא לְפָנַי הַיּוֹם) se traduit littéralement "fasse que se produise pour moi aujourd’hui". Le mot hayom (aujourd’hui - הַיּוֹם) peut aussi se lire Hé-Yom qui veut dire 5 jours. Et par le mérite de ces 5 jours saints, le Satan ne pourra pas venir accuser et essayer d’empêcher le mariage d’Its’hak.

On peut encore comprendre ce "hayom" (הַיּוֹם) non pas par aujourd’hui mais par "Le jour", et ce jour c’est le plus haut, le plus saint et le plus pur de toute l’année, celui de Yom Kipour où se dévoile une lumière Divine tellement haute et puissante que le Satan en est rendu impuissant et ne peut plus rien faire contre le peuple juif ni accuser. Si cette lumière se dévoile maintenant, comme le demande Eliézer, le Satan ne pourra rien faire pour empêcher le mariage d’Its’hak.