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"De même qu'en Egypte, Hachem a nommé 2 messagers pour mener les juifs en dehors de l'esclavage : Moché et Aharon, de même nous aurons 2 émissaires au moment de la délivrance finale : Machia'h ben Yossef et Machia'h ben David.

Pourquoi cela?
Un pour sortir les juifs de l'exil, et un autre pour sortir l'exil des juifs."

[rabbi Chmouël Mohilever]

Réincarnations & paracha Chémot

+++ Réincarnations & paracha Chémot :

+ Quelle est la raison profonde qui poussa Batya a prendre le risque de sauver Moché?

-> Selon le Arizal (Chaar haGuilgoulim), Batya, fille de Pharaon, était une réincarnation de 'Hava.
Or, 'Hava est la mère de toute l'humanité, et elle n'est pas née de parents : Hachem ayant pris une partie d'Adam pour la créer.

- Le nom Batya (בתיה) est constitué de : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
- Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל), dont il en était la réincarnation.

=> Batya ('Hava) a pris Moché, car elle avait beaucoup de miséricorde pour ses propres enfants (Chét et Hével).

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-> Rabbi Eliezer Friedman poursuit cette idée un peu plus loin.

C'est 'Hava qui a donné à son mari du fruit interdit, entraînant alors leur exil du gan Eden, avec l'obligation de vivre une vie difficile, plein d'efforts, et avec l'apparition de la mort.
D'une certaine façon, 'Hava est "responsable" à chaque fois qu'une personne va mourir, puisqu'elle a conduit à introduire cette réalité.

Cependant, Moché a permis de ramener la vie dans le monde, en libérant le peuple juif de l'esclavage et en apportant la Torah, au point où l'on parle de : Torat Moché du Sinaï!
En effet, la Torah c'est la vie, et c'est l'héritage qu'il nous laisse chaque jour.

Batya en récupérant Moché du fleuve, elle lui a sauvé la vie, mais également celle de chacun des juifs (car seul Moché avait la capacité de faire sortir le peuple!), et en réalité c'est toute l'humanité, le monde entier qu'elle a également sauvé en permettant le don futur de la Torah (en effet, si à un seul instant personne n'étudie la Torah, alors le monde disparaît immédiatement!).

=> C'est ainsi que Batya (réincarnation de 'Hava) a pu effacer la faute originelle de 'Hava.

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-> Le Chla haKadoch explique la raison pour laquelle le peuple d'Israël fut asservi précisément en Egypte, chez Pharaon le roi d'Egypte.
Pharaon avait les caractéristique du serpent avant la faute de l'arbre de la connaissance, qui par conséquent a fait fauter tout Israël (toutes les âmes d'Israël étaient incluses dans Adam).
Ainsi, Hachem a réincarné toutes ces âmes contenues dans Adam. Elles fautèrent malgré elles sous le conseil du serpent avec l'arbre de la connaissance. C'est pourquoi elles subirent la difficulté de l'esclavage en Egypte chez Pharaon, le serpent des 6 premiers jours de la création. C'est donc par son intermédiaire qu'elles devaient réparer les dommages causés par le serpent.

-> Le Tsor ha'Haïm (Chémot 2,5) enseigne :
"La fille de Pharaon descendit pour se baignait près du fleuve" (Chémot 2,5).
D'après le midrach (Chémot rabba 1) : "Elle descendit se laver des impuretés de la maison de son père".
C'est-à-dire réparer les impuretés du serpent qu'était Pharaon, son père.

Tout ceci par le mérite d'un seul homme, Moché qui va recevoir la Torah et la transmettre à son peuple.
Moché était la réincarnation d'Adam, et lorsqu'il était dans le panier sur le Nil, sa simple présence réussit à soumettre les forces des klipot de l'idolâtrie du fleuve.
Puis, lorsque Batia descendit vers le fleuve, elle fut attirée par une très grande force de sainteté.
A ce moment précis, elle comprit que Moché était la réincarnation d'Adam le premier homme.
Elle sut qu'elle le fit fauter dans sa première réincarnation. Ainsi elle sauva sa vie et étendit son bras pour épargner cet enfant destiné à la mort et l'amener vers la vie.
Il devait réparer toutes les âmes qui fautèrent avec l'arbre de la connaissance et qui avaient été réincarnées en Egypte pour s'épurer.
Et grâce à cet acte de noblesse, elle mérita elle-même en se baignant de se purifier des impuretés du serpent, c'est-à-dire "des impuretés de la maison de son père".

Ainsi, Batia étant la réincarnation de 'Hava, elle fournit tous les efforts nécessaires pour sauver Moché, la réincarnation d'Adam. En effet, afin de réparer la mort qu'elle lui causa par sa faute lors de sa réincarnation précédente, mesure pour mesure, elle lui sauva la vie dans cette réincarnation.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano écrit :
"Batia la fille de Pharaon était la réincarnation de 'Hava. Or puisque 'Hava fut directement créée par Hachem, elle fut appelée Batia : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
Il est rapporté dans le midrach (Vayikra rabbia 1) une explication sur la fille de Pharaon : Hachem dit à Batia : fille de Pharaon! Moché n'était pas ton fils et malgré tout tu l'as appelé ton fils. De même que tu n'es pas ma fille, Je t'appellerai ma fille, comme il est : "Eux furent les enfants de Batia".

Il est également mentionné que la fille de Pharaon épousa un homme qui se prénommait Mérèd : "Eux furent les enfants de Batia, fille de Pharaon, qu'avait épousée Mérèd" (Divré haYamim 1,4-18).
Nos Sages (guémara Sanhédrin 19b) précisent que Mérèd était en réalité Kalev ben Yéfouné, comme il est rapporté : "Mérèd est-il réellement son nom? Pourtant Kalev est son nom. Hachem dit : puisque Kalev s'est rebellé (rebellé = Mérèd) contre l'avis des explorateurs, il épousera la fille de Pharaon qui s'est elle aussi rebellée contre les impuretés de la maison de son père".

-> Rabbi Nathan Shapira ajoute que puisque 'Hava entraîna la mort dans le monde, lorsque Batia sauva Moché de la mort, cela entraîna l'annulation du décret de Pharaon ordonnant de jeter tous les nouveau-nés mâles dans le Nil. Grâce à son intervention, elle sauva un très grand nombre d'âmes de la mort.
C'est le sens des paroles de la guémara (Soucca 12b) : "Dès que Yo'hévét déposa Moché sur le fleuve, le décret de Pharaon contre tout Israël fut annulé".

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-> Moché était la réincarnation d'Adam, qui incluait en lui toutes les âmes de l'humanité.
De même Moché avait des mérites qui étaient équivalents à tous ceux du peuple d'Israël.
Moché était la réincarnation de la bonne partie partie d'Adam, c'est-à-dire après que ce dernier se soit repenti de façon complète de la faute de l'arbre de la connaissance, comme il est rapporté : "Adam était d'une grande piété car lorsqu'il vit que la punition de la mort vint par sa faute, il jeûna durant 130 ans" (guémara Erouvin 18b).
Ainsi, Moché naquit après 130 ans d'exil en Egypte. En effet, il était âgé de 80 ans lorsqu'il fit sortir les Bné Israël d'Egypte après 210 ans d'esclavage.
C'est le sens du verset : "Elle le vit car il était bon" (Chémot 2,2), elle vit qu'il possédait la bonne partie d'Adam.
[rav Yaniv Yaakov]

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-> Le Arizal rapporte que Yo'hévét était elle aussi la réincarnation de 'Hava. De la même façon que 'Hava enfanta après s'être séparée d'Adam durant 130 ans, de même Yo'hévét conçut Moché à l'âge de 130 ans après s'être séparée d'Amram.
L'enfant contenait des étincelles d'âme de Chét, le 3e fils d'Adam, conçu après qu'Adam se soit repenti.
C'est la raison pour laquelle il est dit à propos de Moché : "Elle vit qu'il était bon".

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+ Comment comprendre que Moché a pu se marier avec une fille de Yitro, un des principaux prêtes idolâtres de l'époque? Est-ce vraiment approprié pour un enfant de la tribu de Lévi?

-> "Celui qui verse le sang de l'homme, par l'homme (baadam) son sang sera versé" (Noa'h 9,6)

Le Chla haKadoch note que le mot : baadam (par l'homme) est en trop, et cela afin de nous enseigner que si quelqu'un est tué par les mains d'un d'autre, alors son âme réincarnée devra tuer celui qui l'a tué.

Le premier meurtre de l'histoire du monde fut lorsque Caïn a tué son frère Hével. C'est ainsi, que la future réincarnation de Hével devra tuer la future réincarnation de son frère Caïn.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli (grand kabbaliste du 17e siècle) nous livre le développement suivant.
Il est écrit : "Caïn a subi vengeance" (Béréchit 4,24), qui se dit : "youkam Caïn".

- Caïn a été réincarné dans 3 personnes, qui sont l'acronyme du mot : youkam (יֻקַּם), soit : Yitro (י), Kora'h( ק) et Mitzri (מ).
- Moché rabbénou était la réincarnation de 2 âmes : Chét et Hével.
[le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל)]

=> C'est pourquoi selon nos Sages, il était nécessaire pour Moché de venger la mort de Hével par Caïn en : tuant l'égyptien (Mitzri), en se débarrassant de la nation de Kora'h, et en convertissant Yitro.

-> Le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל).
Rabbi Chimchon d'Ostropoli fait remarquer que les lettres restantes des noms שת et הבל forment le mot : תבל.
Afin de pouvoir achever la réparation totale des noms Chét et Hével, Hachem se dévoila à Moché dans une "flamme de feu" (lavat éch - לַבַּת אֵשׁ). Or, le terme לַבַּת (flamme) est composé des mêmes lettres que תבל.
Ainsi, en se rapprochant de cette flamme de feu, Moché répara les lettres restantes qui complètent les noms de Chét et Hével, finalisant leur réparation (tikoun).
["Un ange d'Hachem lui apparut dans une flamme de feu au milieu d'un buisson" (Chémot 3,2)]

=> Pourquoi cela?

Selon le Zohar (Tikouné Zohar 69,102) : "En contemplant la Présence Divine qui descendit durant son sacrifice, Hével se rendit passible de la peine de mort. Ainsi, Hével ne bénéficia pas d'une protection particulière lorsque Caïn son frère vint le tuer".

D'après ce Zohar, le Arizal (Chaar haGuilgoulim hakdama 34) écrit :
"C'est en contemplant la Présence Divine qu'Hével se rendit passible de la peine de mort ; et c'est la raison pour laquelle Caïn réussit à le tuer. C'est par le mérite que "Moché cacha son visage" (Chémot 3,6), que la réparation d'Hével put s'opérer.
C'est pourquoi Moché était la réincarnation d'Hével. Ce dernier s'étant endommagé en contemplant la Présence Divine lorsque Hachem descendit vers son sacrifice, Moché quant à lui, cacha son visage devant le buisson ardent".
[en cachant son visage, Moché put ainsi réparer l'âme d'Hével.]

Le Arizal ajoute que la raison pour laquelle Moché n'a pas eu des enfants qui ont été des grands tsadikim est parce qu'ils sont nés avant la vision du buisson ardent, et par conséquent, avant que Moché ne répare les lettres restantes des noms de Hével et Chét.
Il y a également une autre raison à cela ; toutes les âmes du peuple juif sont considérées comme les enfants de Moché, comme les sages nous ont enseigné : Moché était équivalent à tout Israël (Mékhilta Yitro 1), car de la même façon qu'Adam contenait en lui toues les âmes de l'humanité, Moché contenait en lui toutes les âmes d'Israël.
Ainsi, Guerchon et Eliézer étaient semblables à tous les autres enfants d'Israël.

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 22), Caïn et Hével sont nés avec des sœurs jumelles, avec lesquelles ils se sont mariés ensuite.
Cependant, Hével est né avec une jumelle supplémentaire (à partir des mots : "elle enfanta encore son frère Hével" - Béréchit 4,2).
Cela a rendu Caïn jaloux, qui a alors tué Hével afin de pouvoir revendiquer pour lui cette sœur.

Tsipora, la fille de Yitro, était une réincarnation de cette fille.

=> C'est pourquoi, Moché, la réincarnation de Hével, devait se marier avec Tsipora, la jumelle pour laquelle il était destiné, qui lui a été accordée par Yitro, la réincarnation de son meurtrier : Caïn.

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-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Qui était Tsipora?
Tsipora était d'une très grande pureté. Ses actions étaient dignes de louanges. Elle était la réincarnation de la 2e sœur jumelle d'Hével. Elle n'a jamais écouté les arguments de Caïn.
C'est cette dispute qui attira le regard Azael (עזאל) [ange venu sur terre pour prendre conscience du libre arbitre d'un juif à la différence des anges ??]. Il posa les yeux sur elle, comme cela est décrit : "Les fils de D. virent que les filles de l'Homme étaient belles" (Béréchit 6,2).
Elle refusa de l'écouter tant qu'il ne lui apprendrait pas le Nom ineffable de D.
Il accepta et lui transmit le Nom de D., et grâce à cela elle monta immédiatement dans les mondes supérieurs sans avoir commis une seule faute sur son passage sur Terre.
Yitro était quant à lui la réincarnation de Caïn. Ainsi lorsqu'il la trouva, il s'occupa d'elle et la rendit à Moché, réincarnation d'Hével, puisqu'elle était son âme sœur depuis les 6 jours de la création.

Il est rapporté dans le midrach (Chémot rabba 81,31) qu'elle fut appelée Tsipora car elle a purifié la maison de son père comme un oiseau ...

Tsipora vint rejoindre Moché seulement après la sortie d'Egypte et l'ouverture de la mer Rouge, et de ce fait n'eut pas le mérite d'entonner le chant prophétique que prononcèrent les Bné Israël pendant la traversée de la mer.
Ainsi Tsipora revint en réincarnation à travers Déborah qui composa un chant prophétique à sa place.

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-> voir également l'enseignement du Ben Ich 'Haï et du Yaarot Dvach : http://todahm.com/2019/01/12/8065-2

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+ Pourquoi avons-nous été exilés en Egypte, d'après le Sod?

-> Le Arizal nous enseigne que la génération qui fut asservi en Egypte provient des étincelles d'âmes qu'avait perdu Adam au cours des 130 années durant lesquelles il se sépara de 'Hava jusqu'à la naissance de 'Hét, comme il est écrit : "Adam vécu 130 ans, et il engendra à sa ressemblance, selon son image" (Béréchit 5,3).
Les Sages du Talmud (guémara Erouvin 18b) déduisirent de ce verset qu'il n'a pas, jusqu'à cet âge, engendré à son image, qu'il perdit sa semence en vain et généra des esprits et des démons et non des hommes de chair et de sang.

Ces âmes se réincarnèrent ensuite dans la génération du Déluge. Cependant, ils commirent la même faute en détruisant leur semence jusqu'à ce qu'ils fussent effacés de la surface de la terre, comme il est écrit : "Hachem vit que le mal de l'homme était grand sur la terre" (Noa'h 6,5).

Le processus de réparation de ces âmes est comparable au processus d'extraction de l'or. En effet, pour extraire l'or de ses minerais, il doit être nettoyé minutieusement, suivant plusieurs étapes, à plusieurs reprises, afin d'être dégagé de tous ses résidus jusqu'à ce qu'il devienne totalement pur.
Les âmes perdues par Adam durant ces 130 années devront passer par un processus de purification similaire. Ces étincelles d'âmes primordiales sont d'une sainteté très élevée et sont toutes prisonnières des forces du mal.
Elles devront en être libérées par le biais de multiples purifications, en l'occurrence par des réincarnations, afin de retrouver leur état de perfection originelle.
Elles furent donc réincarnées dans la génération du Déluge, puis durant la génération de la tour de Bavél, de Sodome, jusqu'à être réincarnées au sein du peuple juif durant l'esclavage en Egypte.

-> Le Tsror ha'Haïm ajoute :
C'est pourquoi il a été décrété à leur encontre un esclavage aussi pénible et affligeant en Egypte.
Après la faute commise par la génération du Déluge, qui détruisait sa semence en vain, mesure pour mesure, Pharaon décréta : "Tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve" (Chémot 1,22).
Ainsi, seuls les nouveau-nés mâles furent condamnés à être jetés dans le Nil, car ils étaient la réincarnation des hommes morts noyés durant le Déluge pour avoir perdu leur semence en vain.
[...]

En correspondance avec la faute de la génération de la tour de Bavél, comme cela est exprimé ainsi : "Venez, fabriquons des briques" (Noa'h 11,3), il fut décrété à leur égard : "Ils leur rendirent la vie amère par un dur labeur sur l'argile et les briques" (Chémot 1,14).
Parce qu'ils construisirent une ville et une grande tour, mesure pour mesure, il fut décrété à leur propos : "Par leur labeur, ils construisirent des villes pour Pharaon, Pitom et Ramsès" (Chémot 1,11).
[...]

Moché était la réincarnation de 'Hét (qui est né après 130 années où Adam perdit sa semence en vain), et il ne provenait pas de cette semence perdue, ainsi qu'il est écrit à propos de Moché : "La femme conçue et donna naissance à un fils. Elle le vit, il était bon" (Chémot 2,2).

Lorsque l'homme crée un dommage dans le monde d'en bas, il forme une brèche dans les mondes supérieurs. Ainsi, les forces du mal (klipot) se nourrissent de cette source d'abondance, à l'endroit où se situe cette brèche, ce qui fait écran et diminue le flux d'émanation vers notre monde ici-bas.
C'est pourquoi les Bné Israël descendirent en Egypte qui représente la sources des forces du mal.
Ces klipot se saisirent de l'abondance du daat des mondes supérieurs et se matérialisèrent dans la civilisation.
[au regard du niveau très élevé d'Adam, sa semence en vain, a donné de grandes puissance aux forces du mal]
C'est la raison pour laquelle ils furent asservis en Egypte, et c'est le secret du verset : "Et vous, Hachem vous a pris, il vous a fait sortir du creuset de fer, de l'Egypte" (Vaét'hanan 4,20). L'Egypte était le creuset de fer dans lequel on place l'or afin de l'épurer et de lui extraire tous ses résidus.

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-> "Hachem fait correspondre l'un à l'autre" (Téhilim 7,14)

-> Le rav 'Haïm Vital enseigne :
Même chez les nations et les peuples du monde, la réincarnation existe.
=> Quel est l'intérêt pour les nations de revenir en réincarnation dans ce monde puisque la réincarnation n'a lieu d'être que pour la réparation de l'âme que seul Israël possède?

Rabbi 'Haïm Vital répond que le sitra a'hra n'est que le reflet du sitra déKédoucha.
Et si les forces de sainteté font descendre des âmes dans le monde pour qu'elles puissent être réparées, ainsi les forces du mal font également descendre des âmes dans le monde.
Cela ressemble à un singe qui imite les pas de l'homme.

"L'enfant grandit et elle l'amena à la fille de Pharaon et il devint un fils pour elle. Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré (méchiti'ou) de l'eau"."" (Chémot 2,10)

-> Moché avait 10 noms : Yéred, 'Héver, Yékoutiel, Avigdor, Avi Socho, Avi Zanoa'h, Touvia, Chémaya, Lévi et Moché (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Bien qu'il avait ces différents noms, la Torah entière ne l'appelle que par le nom donné par Batya, la fille de Pharaon. Hachem ne l'appela jamais par un autre nom. (midrach Chémot rabba 1,26)

-> Le 'Hida (Chem haGédolim) fait remarquer qu'il est notable de constater qu'aucun Tana ou Amora ne s'est appelé : Moché.
Pour cette raison, l'expression est devenue : "De Moché (rabbénou) à Moché (le Rambam), il n'y a pas de Moché" = en effet, aucun Tana ou Amora ne portait ce nom saint et pur.

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux juifs à placer leur espoir et leur confiance en D.

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-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l’eau.

-> La guémara (Sotah 36b) enseigne que Pharaon, son père, ne connaissait pas l'hébreu.
Comment Batya pouvait-elle connaître cette langue?
Lorsque les juifs sont arrivés en Egypte, elle l'a appris d'eux.
[Daat Zékénim miBaalé Tossafot]

-> Il est probable que ce soit la mère de Moché, Yo'hévét, qui a nommé Moché.
Elle a dit à Batya qu'elle nommait le bébé Moché par gratitude du fait qu'elle l'a sorti de l'eau.
[Tossefét Bra'ha]

-> Il est écrit : "La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve" (Chémot 2,5)
Le midrach commente qu'elle avait de la lèpre (tsara'at), entraînant qu'elle ne pouvait pas se baigner dans de l'eau chaude, mais uniquement dans du froid comme l'est le Nil.
A l'instant où elle a touché Moché, elle a été immédiatement guérie.

Cependant, le Tikouné Zohar ajoute que sa tsara'at a été transmise à Moché, qui en est resté atteint pendant pratiquement 80 années, jusqu'au moment où Hachem a parlé avec lui au buisson ardent, et où il en a été guéri.

[malgré cela, selon le Ibn Ezra, à chaque fois qu’on l’appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, et à chaque fois, il l’a remercié en son cœur! ]

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-> Hachem a placé dans la bouche de Batya le nom : Moché (משה), qui se lit à l'envers : Hachem (השם).
[Tsor haMor]

Le Torat Gavriel enseigne également que le nom lui a été communiqué par inspiration divine (roua'h haKodech), le Ciel jugeant ce nom approprié.
En effet, dans le verset elle le nomme tout d'abord : Moché, et ensuite en donne l'explication.

-> Il aurait été plus correcte de l'appeler : machouï (משוי) : "celui qui a été tiré".
Le nom : Moché (משה) implique qu'il s'est sorti lui-même de l'eau. En effet, ses propres mérites (futurs) ont entraîné qu'il en soit sauvé.
[midrach haGadol]

Le Rokéa'h enseigne que c'est parce qu'il va sauver d'autres de l'eau dans le futur, lorsqu'il mènera le peuple juif dans la traversée de la mer Rouge, survivant à l'armée égyptienne.

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-> Pharaon lui-même ne connaissant pas l'hébreu, et il avait même fait jurer à Yossef de ne le révéler à personne.
=> Comment sa fille pouvait-elle parler la langue sainte, pour le nommer Moché : "car je l'ai retiré de l'eau"?

Rabbi Yi'hiya Na'hmani (le Imré Noam) explique que lorsque Yossef parlait avec Pharaon en hébreu, ce dernier ne savait pas lui répondre, et il lui a fait jurer de ne le révéler à personne. Malgré tout Pharaon n'a pas eu confiance en Yossef à ce sujet, et il avait peur que cela se sache.
C'est pourquoi, il a été obligé d'apprendre l'hébreu, et de cette façon la langue sacrée a été apprise dans toute sa maison, et sa fille savait parler cette langue.

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-> Il était considéré comme si Moché avait été noyé dans l'eau, et qu'il n'était plus l'enfant de ses parents.
Batya disait que puisqu'elle l'a sauvé de l'eau, c'est comme si elle en était sa mère.
[Nétsiv - Haémek Davar]

-> En lui donnant ce nom ("je l'ai tiré de l'eau"), Batya, la fille de Pharaon, voulait mettre en avant qu'elle avait pris un bébé qui avait déjà été jeté dans l'eau.
Ainsi, le décret de Pharaon a bien été respecté, et elle ne risquait pas la mort puisque n'ayant pas agi en opposition avec le décret du roi.
[Gaon de Vilna]

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-> Batya est allée se tremper dans le fleuve afin de retirer l’idolâtrie (avoda zara) de la maison de son père, et afin de se convertir au judaïsme.
[guémara Méguila 13a]

[peut-être qu'en nommant Moché, elle faisait référence à Hachem qui l'a "sorti" de l’idolâtrie, de l'eau du mikvé (le fleuve), l'amenant alors à faire partie de Son peuple.]

-> "La fille de Pharaon descendit pour se baigner dans le fleuve"
La guémara (Sotah 12b) commente : "Cela nous enseigne qu'elle est descendue pour se laver de l'idolâtrie de son père."
Elle s’est rendue auprès du Nil pour faire la tévila (l'immersion) pour devenir une convertie au judaïsme (Rashi - Sotah 12b).
Certains commentateurs enseignent que le fait qu'elle soit allée se baigner justement dans le fleuve pour se purifier des idoles de son père, et non à un autre endroit, était dû au fait que le fleuve était l'idole de l'Egypte, comme l'écrit Rachi (Chémot 7,17). C'est là qu'elle est allée se convertir, pour annuler leur idole, et montrer qu'elle n'y croyait pas.

Selon la guémara (Taanit 7a), "l’eau, c’est la Torah" , mais l'eau symbolise également l'humilité ("de même que l’eau coule d’un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble").
=> C'est ce que dit le verset : "La fille de Pharaon descendit se baigner dans le fleuve", elle est descendue de sa grandeur en tant que fille de roi pour se tremper dans l'eau de la Torah.
[rabbi David Pinto]

-> Que venait faire une princesse égyptienne, fille de Pharaon dans le fleuve de la région de Goshèn, habitée uniquement par les juifs?
En lui donnant ce nom, Batya exprimait [indirectement] qu'elle a été "tirée en dehors" de son palais habituel vers le fleuve afin de sortir ce bébé de l'eau.
[le Alshich Hakadosh]

Le 'Hokhmat haTorah note que c'est uniquement parce que son père Pharaon, a décrété que tous les bébés garçons juifs doivent être jetés dans le fleuve, qu'elle a eu le mérite de retirer Moché de l'eau.

=> On voit comment Hachem peut absolument tout faire. Lorsque plein de fierté, on pense avoir trouvé LA solution pour éviter un décret divin, et bien c'est justement notre action qui va permettre d'amener notre perte.
[on peut observer la même chose dans le récit de Pourim avec Haman, qui a mis en place la potence sur laquelle il sera finalement pendu!]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Batyah, la fille de Pharaon qui a sorti Moché du Nil et l’a élevé, a choisi de le nommer Moché car elle l’avait retiré du fleuve, Méshitihou en hébreu.
On peut se demander, alors que l’Egypte en entier recherche le futur sauveur d’Israel et tue tous ses garçons pour essayer de l’éliminer, pourquoi elle choisit de l’appeler par le nom qui pourrait le dénoncer? En plus Pharaon lui même ainsi que ses devins, ceux-là même qui ont lancé la chasse à l’homme pour trouver Moché, parce qu’ils l’ont vu prophétiquement "tomber dans l’eau", vont l’appeler de ce nom. Ne pouvaient-ils pas avec toute leur sagesse et leur intelligence deviner de qui il s’agit?

En fait, c’était un plan de la Providence Divine qui les a aveuglés et rendu idiots pour que le monde entier comprenne, au moment où Moshé va revenir en tant que sauveur d’Israel et que Pharaon et ses ministres vont comprendre qu’il a grandit dans le palais sous leur yeux et avec le nom trahissant sa nature, qu’Hachem est capable de faire ce qu’il veut, qu’il est la seule Sagesse et la seule Intelligence, et que seule sa volonté s’accomplit. C’est cette émouna qu’Hachem a voulu inculquer à son peuple pour toutes le générations par l’intermédiaire de tous les événements de la sortie d’Egypte.

[le midrach nous relate certes l'incident où Moché jeune a mis la couronne de Pharaon, mais ce dernier n'a eu peur que de perdre sa royauté, et pas d'autre chose!]

Le Ben Ich 'Haï écrit : "Hachem ne leur a donné aucune compréhension ou aperçu de la vérité."
[cela est une leçon pour nous, étant humains, nous avons par définition des limitations à comprendre ce qui se passe. Mais plus que cela, nous ne pouvons voir, penser, ... que selon ce que Hachem nous le permet!
L'exemple de Pharaon est frappant, où sur le moment ils pensaient être très malins (c'est bon on voit le futur, on tue les 1ers nés dans le Nil, ...), mais au final ils ont été dirigé en erreur par Hachem.]

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-> b'h, Autre dvar Torah sur ce verset : https://todahm.com/2016/04/25/4319

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"Yo'hévét (enfanta un fils et) vit qu'il était bon (tov)" (Chémot 2,2)
Une braïta enseigne : selon rabbi Méïr, son nom était Tov ; selon rabbi Yéhouda, il s'appelait Touvia ; selon rav Né'hémia, le mot "tov" indique qu'il était apte à la prophétie ; selon A'hérim, il était né circoncis ; selon les autres sages, la maison fut remplie de lumière lorsque Moché naquit, car ils ont rapproché notre verset : "Elle vit que la lumière était bonne (ki tov)", et le verset : "D. vit que la lumière était bonne (ki tov)" (Béréchit 1,4).
[guémara Sota 12a]

-> Du fait que Moché est né le 7 Adar, ses parents ont pu le cacher durant 3 mois (lunaires) et le jour où ils ont dû le mettre dans le fleuve était donc le 6 Sivan, le futur jour réservé au don de la Torah.
Le verset "elle vit qu'il était bon" fait donc allusion à la Torah (désignée : tov) qui sera donnée au peuple d'Israël le 6 Sivan par le mérite de Moché.
C'est pourquoi Yo'hévét a caché son fils Moché dans sa maison, sans aucune crainte jusqu'au jour du don de la Torah, car le mérite de la Torah future le protégeait.
[Alchikh haKadoch]

-> C'est Myriam qui a nommé son frère Tov à sa naissance inspirée par une intuition prophétique, et sa mère Yo'hévét aurait agréé ce prénom.
[Ets Yossef]

-> Le prénom Tov a été attribué par sa mère Yo'hévét, car elle a pressenti que cet enfant amènerait un bienfait (tova) à Israël et la délivrance (guéoula) du peuple.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a ajouté au prénom Tov (טוב) les lettres youd et hé (du Tétragramme) pour former le prénom Touvia (טוביה).
En effet, dans l'expression du verset (v.2,2) : ki tov hou (כי טוב הוא), le mot טוב est entouré de la lettre youd (du mot כי) et de la lettre hé (du mot הוא).
Ce prénom Touvia montre donc qu'Hachem s'est associé à cet enfant.
[Maharcha]

-> Dès que Moché a été sauvé des eaux du Nil par Batya, le décret de Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le fleuve a été abrogé.
Donc Moché a indirectement fait du bien (tov) aux nouveau-nés qui sont nés après lui ; c'est pourquoi rabbi Méïr a dit qu'il s'appelait Tov.
Et pour rabbi Yéhouda, le rajout des lettres youd et hé pour former le nom טוביה (Touvia) fait allusion au fait qu'après le sauvetage de Moché et l'annulation du décret, les gens ne craignaient plus de se marier ou de se remarier.
La Présence Divine, symbolisée par la lettre youd de l'homme (ich - איש) et la lettre hé de la femme (icha - אשה), régna donc de nouveau dans les foyers juifs.
[Adérét Eliyahou]

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-> Le Séfer Kav HaYachar (ch.54) rapporte :
Il est écrit dans le Zohar parachat Chela’h Lekha : Il y a en haut un palais qui est réservé à Batya la fille de Pharaon, et plusieurs myriades et milliers de femmes tsadkaniot avec elle. Chacune a sa place spéciale, où elle connaît un immense plaisir.
Trois fois par jour, on proclame : "Voici la silhouette de Moché le prophète fidèle qui arrive", et alors Batya sort à un autre endroit où un rideau est tendu, elle voit à travers le rideau l’apparence de Moché, et elle dit : "Heureux est mon sort d’avoir élevé cette lumière!"
Ensuite elle retourne vers les femmes qui sont installées avec elle avec de beaux habits, comme elle était en ce monde, dans des habits qui éclairent d’une grande lumière.
On les appelle les femmes sereines (nachim cha’ananot).

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+ Quelques récompenses de Batya d'avoir sauvé Moché :
- elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés (Pessikta déRav Kahana 7) ;
- elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
- elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15).

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-> Le Zohar haKadoch (Chéla'h) écrit que Batya, la fille de Pharaon, est dans un endroit au gan Eden avec les femmes les plus justes qui ont jamais vécu. Trois fois par jour, on lui montre une image de Moché Rabbénou et on lui dit : "Heureuse êtes-vous, que vous avez été responsable d'élever ce grand tsadik!"
Elle est l'une des 7 personnes qui est allée au Gan Eden alors qu'elle était encore en vie.
Hachem lui-même l'a nommé : "Fille d'Hachem" (bat-YA).

Moché avait d'autres prénoms, mais il est connu par celui qu'elle lui a donné.
Tout cela en raison du fait qu'elle a risqué sa vie pour empêcher que Moché ne meurt dans le fleuve.
Elle est crédité d'avoir élevé "l'enseignant de tous les juifs" (rabban chél kol Israël). Elle reçoit une récompense inimaginable au Gan Eden.

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-> D'après certaines opinions, Batya n'était pas la fille de Pharaon mais l'une de 2 sœurs abandonnées, amenées au palais en raison de leur beauté exceptionnelle.
La seconde sœur, nommée Tsipora, a été adoptée par Yitro et deviendra, plus tard, l'épouse de Moché.
[des 2 sœurs : Pharaon a pris Batya, et Yitro a pris Tsipora]
[midrach Talpiot ; Sifté Cohen]

"Il se tourna ici et là, vit qu’il n’y avait aucun homme et frappa l’égyptien" (Chémot 2,12)

-> Rachi commente que Moché le tua après avoir vu qu’aucun homme converti ne sortira de sa descendance.

Comment peut-on lier cette explication avec le sens simple du verset, selon laquelle aucun homme n’était présent au moment de ce fait?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 96b) disent que des descendants d’Haman se convertirent et étudièrent la Torah à Bné Brak.
Les commentateurs expliquent que cela leurs revint du fait que Haman entraîna un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), Qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret. Ainsi, un racha qui provoque (malgré lui) un kidouch Hachem, mérite d’avoir des descendants juifs.

Or, quand Moché tua l’égyptien en prononçant simplement le Nom Divin, si des personnes avaient vu ce miracle, cela aurait sanctifié le Nom d’Hachem à leurs yeux.
Mais comme Moché vit qu’il n’y avait personne, ainsi cet égyptien ne causa pas de kidouch Hachem, et de ce fait, il ne mérita pas d’avoir des descendants qui se convertiront.

[Likouté Chlomo]

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-> Le Méam Loez (Chémot 2,12-14) rapporte :
La mort de l'égyptien demeura un mystère, bien que de nombreux juifs fussent au courant (il fut aperçu par exemple en train d'enterrer le corps), personne n'en souffla mot.
Moché put retourner au palais comme si rien ne s'était passé.
[...]

Dathan et Aviram obtinrent une audience auprès de Pharaon, au cours de laquelle ils lui dirent que les actes de Moché donnaient mauvaise réputation à la cour ... [ils lui dirent qu'il n'était pas réellement son petit-fils].
Ils montèrent une campagne de calomnie contre Moché, jusqu'à ce que Pharaon fût convaincu qu'il était bien un traite et un révolutionnaire. Il condamna alors Moché à mort.

Des soldats conduisirent Moché au poteau d'exécution et placèrent sa tête sur un bloc de bois. L'exécuteur tenait en main le glaive particulièrement lourd réservé à l'exécution des membres de la famille royale.
Mais, lorsqu'il asséna le coup final, le cou de Moché devint miraculeusement aussi dur que la pierre, et il fut ainsi sauvé de la mort. L'épée rebondit sur le bourreau, le tuant instantanément.

Conscients de la protection Divine dont bénéficié Moché, les égyptiens le mirent temporairement en prison, pendant qu'ils délibéraient de la façon de l'exécuter.
[...]
Moché fut conduit dans la pièce où les conseillers de Pharaon délibéraient sur son sort. A ce moment-là, un ange apparut, prenant l'apparence et la place de Moché.
Brusquement, les membres du conseil Suprême devinrent aveugles, sourds et paralysés.
Dans la confusion, Moché s'échappa, laissant l'ange à sa place.

Quelques instants plus tard, les membres du conseil reprirent leurs esprits.
"Moché" était là, se tenant calmement parmi eux. Lorsque Moché se fut enfui assez loin pour qu'on ne puisse retrouver sa trace, l'ange disparut.

Selon une autre opinion (Séfer haYachar), un ange conduisit Moché hors d'Egypte et le déposa dans le désert, à 40 jours de marche d'Egypte.
[...]

D'après une opinion, Moché s'échappa dès qu'il découvrit que Pharaon était au courant de l'incident. Il avait mieux à faire que d'essayer de se disculper devant Pharaon.
Comme il l'avait appris des Patriarches, il est parfois préférable de fuir et d'éviter les confrontations (ex : Avraham a fui Nimrod, Its'hak devant Avimélé'h, et Yaakov face à Essav).

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-> "Voici 2 hommes hébreux se querellaient" (véiné chéné anachim iv'rim nitsim - Chémot 2,13)

Ces 2 juifs (Datan et Aviram) qui se querellaient transgressaient le commandement de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Or chaque dispute retarde la délivrance. Dans le verset, le terme "se querellaient" (nitsim - נִצִּים) a une guématria de 190, soit la même valeur que le terme que la Torah utilise pour décrire la délivrance : "kets" (קץ).
[Tsor ha'Haïm - Chémot 2,13]

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-> "Or, en ce temps-là, Moché, ayant grandi, alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances. Il aperçut un égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable" (Chémot 2,11-12)

-> Rachi commente : "Un homme égyptien : C’était un oppresseur, nommé pour diriger les chefs de corvée des Hébreux, et qui les faisait lever pour aller au travail dès le chant du coq ...
Frappant un homme hébreu : Il le frappait et le tyrannisait. C’était le mari de Chlomit Bat Divri (voir Emor 24,11), sur laquelle l'égyptien avait porté les yeux. Une nuit, il a fait lever son mari et le fit sortir de la maison. Puis il est revenu et est rentré dans la maison, pour s'étendre près de la femme, laquelle s'est convaincue que c'était son mari. Le mari, à son retour, comprit ce qui s’était passé. Et comme l'égyptien a vu qu’il avait compris, il s’est mis à le frapper et à le tyranniser à longueur de journée.
Il se tourna çà et là : Il vit ce qu’il lui avait fait à la maison et ce qu’il lui avait fait aux champs.
Et il vit qu’il n’y avait pas d’homme : Il vit qu’il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait."

-> On peut rapporter quelques raisons pour lesquelles Moché tua l'égyptien :
1°/ La guémara (Sanhédrin 58b) enseigne : "Un idolâtre qui frappe un juif est coupable de mort. Ainsi qu’il est dit: ‘Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa [à mort] l’égyptien [qui avait frappé l'hébreu]."
Bien que selon la Loi, on en le tue pas (voir le Rambam - Hilkhot Mélakhim 10,6), on peut expliquer que dans notre cas, c'est différent, pour au moins 2 raisons :
- a) selon le Ran : l'épisode de la mort de l'égyptien étant survenu avant le don de la Torah, la Loi préconisait alors la condamnation à mort ;
- b) selon le Maharcha : même si le Tribunal ne le tue pas, il subit malgré tout, la mort "par l'intermédiaire du Ciel", c'est pourquoi, pour réaliser une telle mort, Moché se soucia de "voir qu'il n'y avait pas d'homme, qu'il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait".

2°/ Le midrach (Chémot rabba 1,28) enseigne que l'égyptien méritait la mort pour avoir frappé un homme, comme il est dit : "Celui qui frappe un homme, mourra" (Emor 24,21).
[l'égyptien avait l'intention de poursuivre l'hébreu pour le tuer, ainsi, avait-il le statut de "Rodef (poursuivant) qu'il faut tuer, si nécessaire pour sauver le poursuivi (voir le Rambam - Lois du Meurtrier 1,6)].

Le midrach ajoute : "Et non seulement cela, mais en plus il est allé avec la femme de Datan et méritait donc d’être tué, comme il est dit : ‘Si un homme commet un adultère avec la femme d’un autre homme, avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères doivent être mis à mort’ (Kédochim 20,10).
C’est pourquoi il est écrit : ‘Il se tourna de côté et d’autre’, il a vu ce qu’il lui avait fait à la maison (l'adultère) et ce qu’il lui avait fait aux champs (l'agression)".

3°/ La raison d'être de l'exil d'Egypte, source de tous les exils, fut de récupérer les étincelles divines tombées en Egypte. C'est au travers les souffrances de l'esclavage infligées par les égyptiens que les Bné Israël récupérèrent ces fameuses étincelles.
Ainsi, le premier acte de Moché, symbole de la délivrance d'Israël, fut-il de récupérer les étincelles divines dissimilées au sein de l'égyptien, incarnation du peuple d'Egypte.
Le "vidage spirituel" de l'égyptien provoqua automatiquement sa mort.
[Chem miChmouël]

4°/ L'égyptien était la réincarnation (guilgoul) de Caïn, tandis que Moché était la réincarnation d'Hével.
Caïn commit 2 délits envers son frère : Il prit pour femme sa sœur jumelle et lui ôta la vie.
En tuant l'égyptien (Caïn), Moché (Hével) réalisa une réparation de l'histoire et de Caïn (tikoun).
C'est pourquoi le midrach enseigne : " 'Il se tourna de côté et d'autre' = il a vu ce qu'il (Caïn) lui avait fait (à Hével) à la maison (en prenant sa jumelle) et ce qu'il lui avait fait aux champs (en l'assassinant)".
[Chem miChmouël - au nom du Arizal]

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-> Le Ramban explique : "Peut-être que Moché a posé ses mains sur l'égyptien et l'a maudit avec le Nom de D. C'est là le sens du verset : "Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
L'un des 2 délateurs a vu Moché procéder ainsi et a su par conséquent qu'il avait tué l'égyptien avec le Nom ineffable de D.

-> Le 'Hatam Sofer (Chémot daf 8) écrit :
"D'après mon humble avis, Moché n'a pas mentionné le Nom ineffable de D. en touchant cet égyptien impur, mais il se tenait plutôt de loin et a crié vers lui le Nom de D.
L'égyptien tomba subitement devant lui. Moché pensa que personne ne l'avait vu entendu. Cependant, Datan et Aviram assistèrent à toute la scène.
Le lendemain, tandis qu'ils se disputaient l'un l'autre, ils se maudirent l'un l'autre avec le même Nom divin qu'ils entendirent auparavant de Moché. Et lorsque l'un d'eux dit à Moché : "Est-ce pour me tuer que tu dis cela, comme tu as tué l'égyptien?" ; Moché compris immédiatement qu'il l'avait entendu de lui et apprit ainsi à l'utiliser.
Il se trouve à ce moment-là que Moché avait fauté, puisque l'on ne transmet ce Nom uniquement qu'à des personnes pudiques et humbles, qui ont au moins vécu la moitié de leur vie et ne se mettent jamais en colère.
Ainsi Moché eut peur à cause de sa faute, comme il est dit : "Moché eut peur et dit : Ainsi la chose est connue!" (Chémot 2,14), car ils avaient entendu de lui le Nom ineffable de D."

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Pourquoi le verset précédent mentionne-t-il : "Il vit qu'il n'y avait aucun homme" (Chémot 2,12)?
Cela vient nous enseigner que Moché a réuni un Sanhédrin composé d'anges de service et leur a demandé : "Dois-je tuer cet homme?" Ils lui répondirent : "Tue-le".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 69) explique que Moché regarda si un juste parfait faisait partie de la descendance de cet égyptien. Ayant vu que ce n'était pas le cas, il le tua.
Yaakov a également eu cette épreuve avec Essav son frère, comme il est écrit : "Yaakov eut très peur" (Vayichla'h 32,8), Rachi explique que Yaakov a eu peur d'être tué mais également de devoir tuer son frère.
Il y a pourtant une mitsva de se défendre et si quelqu'un se lève pour nous prendre la vie on doit le tuer. Pourquoi Yaakov a-t-il peur? Il faut expliquer que Yaakov fut effrayé de tuer Essav car de lui descendrait de futurs Grands d'Israël comme Rabbi Méïr, Rabbi Akiva, Chmaya et Avtalion, ...

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) écrit :
Moché était la réincarnation (guilgoul) d'Hével, tandis que l'égyptien qu'il a tué était la réincarnation de Caïn.
C'est pourquoi, avant de tuer l'égyptien, il est écrit : "Il se tourna çà et là et vit qu'il n'y avait pas d'hommes. Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
Au départ, Moché n'était pas sûr d'être la réincarnation d'Hével et par conséquent, tuer l'égyptien en tant que réincarnation de Caïn en constituait pas encore un devoir.
S'il était effectivement la réincarnation d'Hével, il devait inverser la situation de sa vie antérieure et en accomplir la réparation (tikoun). Mais peut-être n'était-ce pas à lui d'accomplir cette réparation?
C'est la raison pour laquelle "il se tourna çà et vit" ... Il réalisa qu'il était réellement la réincarnation d'Hével.
Il approfondit sa recherche et vit "qu'il n'y avait pas d'hommes", c'est-à-dire d'autres réincarnations après lui qui pourraient accomplir la réparation. Lui seul, à ce moment précis pouvait le faire C'est ainsi qu' "Il frappa l'égyptien".

[le Arizal dit que cet égyptien contenait en lui la partie négative de Caïn. Cet acte avait pour intention de trier entre le bien minoritaire et le mal majoritaire de Caïn enfouis dans cet égyptien. La petite partie de bien devait être élevée dans la sainteté et se détacher de l'emprise de la klipa (force du mal) majoritaire.]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach) rapporte :
"Mordé'haï était la réincarnation de Moché. Il contenait en lui des étincelles de l'âme de Moché.
Haman le racha était la réincarnation de l'homme égyptien qui a été tué par Moché, et qui a été enseveli dans le sable. C'est la raison pour laquelle Haman souhaitait appliquer sa vengeance aveuglément contre Mordé'haï.
Esther, était, quant à elle, la réincarnation et l'étincelle de Batia, la fille de Pharaon qui avait recueilli Moché. Ainsi Mordé'haï la prit pour fille adoptive."

"Les enfants d'Israël fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent et se fortifièrent prodigieusement et le pays en fut rempli" (Chémot 1,7)

-> Rachi (Chémot 2,1) commente : Yo'hévét a miraculeusement donné naissance à Moché à l'âge de 130 ans.

Le Ibn Ezra demande pourquoi la Torah ne mentionne pas clairement cet incroyable miracle?
En effet, lorsque que Sarah a donné naissance à Its'hak, elle était âgée de "seulement" 90 ans, et pourtant la Torah décrit ce miracle important.

Le Maguid de Doubno répond qu'en Egypte les miracles étaient quelque chose d'ordinaire. Par exemple, nos Sages rapportent que toutes les femmes juives donnaient naissance à 6 enfants en même temps.

Le Ramban répond à cette question :
"Les miracles rapportés par la Torah sont ceux qui sont faits par un prophète qui a fait cette prophétie dès le début, ou un ange qui a dit cela avant l'histoire que rapporte la Torah.
Quand les choses se font d'elles-mêmes pour aider le tsadik ou éliminer le méchant, si cela n'a pas été annoncé auparavant, ce n'est pas évoqué dans la Torah ni dans les Prophètes (Névi'im)."

Le Ramban donne une autre explication :
"C'est parce que Sarah a enfanté un fils alors qu'elle n'avait déjà plus la physiologie d'une femme, et de cette façon il lui était impossible d'enfanter.
Cela n'était pas le cas de Yo'hévét. Il est possible qu'elle ait continué à avoir des signes de fertilité dans sa vieillesse, auquel cas ce ne serait pas un miracle tellement extraordinaire qu'elle ait enfanté à 130 ans, en particulier si Hachem voulait délivrer les juifs à travers ses enfants (Moché, Aharon et Myriam) et que le moment de les délivrer n'était pas encore venu.
Il a donc retardé cette naissance pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elle vieillisse, mais rien n'est impossible à Hachem.

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-> Rachi (Chémot 1,7) explique : Leurs femmes [des juifs] mettaient au monde 6 enfants à la fois.
[les 6 mots de ce verset allant de parou ("fructifièrent") à méod (prodigieusement) suggérant ces naissances sextuples (Midrach tan‘houma Chemoth 5)]

-> Rabbi Vidal haTsarfati enseigne qu'en plus de cela les différentes étapes de développement d'un bébé étaient très accélérées, passant de la naissance à l'état d'un jeûne adulte très rapidement.

-> Le midrach (Chémot rabba 1,8) rapporte que : toutes les femmes étaient fertiles, que la mortalité infantile était nulle, les parents avaient suffisamment de moyens pour élever leurs enfants dans l'aisance.
[tous les enfants étaient robustes et en parfaite santé]

Tout cela vient expliquer le verset ci-dessus, et la croissance alors prodigieuse du peuple juif.

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+ 6 enfants par naissance : combien de garçons? combien de filles?

-> Rabbi Akiva Eiger, cite le Séfer Tséda laDéré'h, qui affirme que le ventre des femmes possède 7 compartiments qui peuvent chacun contenir un bébé :

- Si un fœtus est localisé dans une des 3 sections de droite, alors cela sera un garçon, et si c'est dans une des 3 de gauche, alors cela sera une fille.
- Un bébé évoluant dans le compartiment du centre sera soit un toumtoum (le sexe étant physiquement caché) ou bien un androgyne (l'apparence physique ne permet pas de déterminer le sexe).

=> C'est ainsi qu'en Egypte, lorsqu'une femme juive était enceinte, les 6 sections à gauche et à droite étaient occupées, entraînant la naissance à chaque fois de 3 garçons et de 3 filles, et le fait que miraculeusement, il n'y avait jamais de toumtoum ou d'androgyne.

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+ Preuve mathématique de 6 bébés par naissance :

-> Le Oznaïm laTorah rapporte qu'une fois un juif non pratiquant a approché le rav Eliézer Gordon, roch yéchiva de Telz, pour lui demander comment pouvait-on raisonnablement croire en ces naissances courantes de 6 enfants à la fois?
Sans hésiter, le rav Gordon lui a donné la réponse mathématique suivante.

-> Environ une année après la sortie d'Egypte, le compte de l'intégralité des premiers-nés mâles était de 22 273 (Bamidbar 3,43).
Puisqu'il y avait le même nombre de naissance de chaque sexe (cf. ci-dessus), cela implique qu'il y avait un nombre équivalent de premier-nés féminin, entraînant un total de 44 546 familles juives.

-> Le nombre total des hommes entre les âges de 20 et de 60 ans, était de 603 550 (Bamidbar 1,46).
Pour inclure les hommes en-dessous de 20 ans, et au-dessus de 60 ans, il suffit de doubler ce chiffre, pour arriver à un total de : 1 207 100 hommes.

Puisqu'il y avait le même nombre de chaque sexe, on parvient à un total de : 2 414 200 juifs.

=> La moyenne d'enfants par foyer juif est donc de : 54 enfants (2 414 200/ 44 546).

-> Il prend à une femme pratiquement une année pour concevoir et donner naissance à un enfant.
Selon la guémara (Nidda 9a), à l'époque de Moché, une femme avait besoin de 2 années après une naissance avant de pouvoir de nouveau concevoir.
Ainsi, il fallait approximativement 3 ans pour avoir des enfants.

Durant sa vie, une femme a normalement 27 à 30 années de procréation.
Il en découle qu'à cette époque, une femme juive pouvait tomber enceinte un maximum de 9 à 10 fois (27 à 30 / 3 années).

=> Pour arriver à la moyenne de 54 enfants par femme, cela impliquait : 6 enfants à chaque accouchement (54/ 9).

Cette preuve a laissé le juif non pratiquant stupéfié et sans voix.

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-> Rachi (Chémot 1,7) : les femmes mettaient au monde 6 enfants à la fois. [midrach Chémot rabba 1,8]

=> Pourquoi les égyptiens ne réussirent-ils pas à maîtriser le taux de natalité au sein du peuple d'Israël?

-> La guémara (Sota 11b) enseigne :
"La terre fut remplie par eux" (Chémot 1,7) = "Au moment d'accoucher, les femmes allaient mettre au monde leurs enfants dans les champs ... Hachem leur envoyait des anges qui entretenaient les nouveau-nés ... et lorsque les égyptiens se mettaient à leur recherche, un miracle se produisait et les nourrissons étaient avalés par la terre ... Lorsque les soldats égyptiens partaient, les nourrissons jaillissaient de la terre et germaient comme les pousses des champs".

-> Le Baal haTourim explique que les Bné Israël devinrent très nombreux grâce à la providence Divine qui les protégea des égyptiens et c'est le sens de notre verset : "la terre fut emplie par eux".

-> Le Kli Yakar explique le sens profond de la bénédiction de Yaakov à Yossef lorsqu'il était en Egypte : "ils se reproduiront abondamment, au cœur de la terre" (Vayé'hi 48,16).
D'après la guémara (Sota 11b), lorsque les égyptiens recherchaient les nouveau-nés dans les champs, ces derniers étaient avalés par la terre, puis germaient de la terre, grandissaient et retournaient dans leur maison.
Ce n'est pas un hasard s'ils bénéficièrent précisément du miracle d'avoir été avalés par la terre car de cette manière, le mauvais œil (ayin ara) des égyptiens n'avait pas d'emprise sur eux.
Ce fut l'intention de Yaakov dans sa bénédiction lorsqu'il dit "au coeur de la terre" et non pas "sur la terre".

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-> Il est intéressant de rapporter l'enseignement suivant du rav Pin'has Friedman (Shvilei Pinhas) :
"Yossef acquit toute la terre d'Egypte" (Vayigach 47,20) = dans sa sagesse extraordinaire, Yossef avait l'intention de préparer le futur miracle dont bénéficieront les Bné Israël à leur naissance, lorsqu'ils seront avalés par la terre.
L'Egypte est appelée : "la nudité de la terre", car elle était imprégnée par l'immoralité de ses habitants en ce temps-là et constituait un réel danger spirituel pour les futurs nourrissons d'Israël qui seront avalés par la terre impure.
En acquérant la terre d'Egypte pour Pharaon, Yossef pouvait ainsi la sanctifier par sa Sainteté et soumettre l'impureté qui régnait en son sein. Il édifia un bouclier spirituel pour le peuple d'Israël qui pourra se sanctifier et se préserver de l'immoralité durant toute la durée de son séjour en Egypte.
La terre d'Egypte, une fois assainie, fut apte à engloutir les nouveau-nés d'Israël sans les souiller, et les sauver ainsi d'une mort certaine.

"Les sages-femmes craignaient D. et ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte et elles firent vivre les garçons" (Chémot 1,17)

-> "Le verset semble redondant : si elles n'ont pas suivi l'ordre de Pharaon de tuer les garçons, c'est forcément qu'elles les ont laissé en vie!

Cependant la Torah nous rapporte ici que le moyen avec lequel elles les ont maintenu en vie est : la prière.
En effet, pas tous les bébés ne survivent à un accouchement (surtout en ces temps très anciens!), et les sages-femmes ont prié pour qu'aucun bébé juif ne meurt pendant la naissance, afin qu'il soit clair que le décret de Pharaon n'était pas réalisé.

Ainsi, non seulement elles "ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte", mais en plus grâce à leurs prières "elles firent vivre les garçons" (signifiant qu'aucun bébé n'est mort naturellement lors d'une naissance)."

[Rabbi ‘Haïm Meïr Hager - le Rabbi de Vizhnitz]

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-> Bien que la Torah ne mentionne comme sages-femmes que Chifra et Poua, il est évident qu'un peuple aussi nombreux que les juifs avait des centaines de sages-femmes ...
Chifra et Poua étaient les patronnes de la corporation des sages-femmes.
[...]
Lorsque Pharaon ordonna aux sages-femmes d'avorter les fœtus mâles hébreux, celles-ci lui demandèrent comment connaître le sexe de l'enfant avant sa naissance.
Pharaon leur apprit une pratique occulte leur permettant de percevoir le fœtus dans la matrice.
Si celui-ci apparaissait orienté vers le bas, il s'agissait d'un garçon. Il regarde le sol d'où Adam, le 1er homme, fut formé.
Si le fœtus était orienté vers le haut, il s'agissait d'une fille qui regarde la côte de 'Hava, la 1ere femme, fut formée.
[...]
Les 2 sages-femmes principales n'étaient autres que Yo'hévét (Chifra = embellir et laver les bébés) et Myriam (Poua = parler et apaiser les bébés pleurant), sa fille de 5 ans ...
Selon une autre opinion, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et sa [future] belle-fille Elichéva, fille d'Aminadav, qui épouserait plus tard Aharon ...
[...]
Yo'hévét fut récompensé en enfantant Moché, qui transmit la Torah au peuple juif (la Torat Moché) ...
Myriam aura pour petits-fils Bétsalel, architecte du Michkan, auquel D. insufflerait un esprit de sagesse.
[...]
C'est par le mérite des sages-femmes, prêtes à risquer leur vie pour résister à Pharaon, que le nombre d'enfants s'accrut encore davantage.
Le verset y fait allusion : "Hachem a récompensé les sages-femmes et le peuple s’est multiplié" (v.1,20) = la bonté que Hachem montra envers les sages-femmes causa l'accroissement du peuple.
[Méam Loez - Chémot 1,15-20]

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-> "Comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maison" (Chémot 1,21)

Rachi commente : Des maisons [dans le sens de : "dynasties"] de Cohanim, de Lévi'im et de royauté ...
Les Cohanim et les Lévi'im descendent de Yokhèvèd [Chifra], et la royauté de Myriam [Pou'a].

=> Il est surprenant de remarquer qu'elles ont bénéficiaient de telles récompenses grâce à leur crainte d'Hachem, et non au fait d'avoir sauvées/augmentées le nombre de juifs.
Imaginons une fête en l'honneur d'un héro qui a sauvé de très nombreuses personnes pendant la guerre.
Nos Sages disent que sauver une seule vie est comme sauver le monde entier. Ainsi, le fait qu'il a sauvé de très nombreuses vies fait qu'il mérite un immense respect.
Mais pendant la cérémonie, intervenant après intervenant on ne parle pas de cet aspect, mais plutôt de sa crainte d'Hachem. On ne comprendrait rien!
D'ailleurs, on ressentirait même un sentiment d'injustice, comme si on l'insultait : on aborde ce qui est secondaire sans le louer pour l'essentiel : il a sauver beaucoup de gens!

Cependant, notre paracha nous apprend que l'essentiel est la crainte Divine de Myriam et de Yo'hévét, sans nullement rapporter les incalculables vies qu'elles ont sauvées (nous existons sûrement grâce à elles!).

Le rabbi Chmouël Wosner (Rachmé haRav - Guévoura) écrit que Yo'hévét et Myriam étaient d'énormes tsadékette. Elles provenaient d'une lignée sainte, elles étaient des prophétesses, et elles craignaient Hachem depuis leur enfance.
Néanmoins, c'est la 1ere fois qu'il est rapporté qu'elles craignaient Hachem.
La raison est que la crainte Divine (yirat chamayim) n'est prouvée qu'à partir du moment où l'on surmonte ses sentiments humains afin de faire la volonté d'Hachem.
Ce n'est qu'alors que nous méritons le titre de craignant d'Hachem.
[lorsque nous avons quelque chose à perdre mais que nous restons fidèles à Hachem, nous méritons ce titre]

[certes sauver des vie est quelque chose de grand, mais par rapport aux efforts qu'elles ont dû témoigner pour atteindre un tel niveau de crainte d'Hachem, cela est quelque chose de secondaire.
Le rabbi de Kotsk dit qu'il n'y a rien de plus difficile que de mettre tout son être sous la Royauté du Ciel et de tout faire selon la Torah.
=> On peut apprendre de là la grandeur de continuellement développer notre crainte d'Hachem, c'est quelque chose d'encore plus louable que d'être un super héro qui sauve des vies!]

-> Dans le "barou'h chéamar", nous disons : "barou'h méchalem cha'har tov liré'av" (Béni soit Celui qui donne une bonne récompense à ceux qui Le craignent).
Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Par analogie, cela ressemble à une yéchiva (grande école/université) qui veut attirer un excellent enseignant. Ils vont faire la publicité d'offrir le double du salaire normal, afin d'encourager les meilleurs à venir les rejoindre.
De même, Hachem nous dit qu'il y a une "bonne récompense" (cha'har tov) pour la crainte du Ciel, afin que les personnes sages puissent profiter de cette offre.

La crainte d'Hachem n'est pas une chose facile, nous devons surmonter notre crainte du regard des autres, notre attirance vers nos désirs, vers les plaisirs de ce monde, ...
C'est pour cela que nous devons considérer la récompense, le bien qu'il en découlera, afin de nous renforcer à investir toutes nos forces pour suivre le chemin de la crainte d'Hachem.

-> Rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch dit : "Si quelqu'un connait la Torah mais n'a pas de crainte d'Hachem (yirat chamayim), alors il est semblable à un talit katan sans tsitsit qui y sont attachés."

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-> Le rav Eliyahou Lopian enseigne :
Dans le monde non-juif si quelqu'un a sauvé des milliers de personnes, mettant sa vie en danger pour les aider, est-ce qu'on s'interrogera de savoir s'il est quelqu'un qui craint Hachem (yéré chamayim)?
N'est-il pas suffisant qu'il est sauvé des vies? Que nous importe ce qu'il a dans sa tête!

Pourtant dans la Torah, nous voyons le contraire : "et les sages-femmes ont craint Hachem ... et comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maisons" (Chémot 1,21).
Elles n'auraient jamais pu faire ce qu'elles ont fait sans crainte d'Hachem, et elles n'auraient jamais reçu de récompenses si elles n'en avaient pas [et ce même si elles avaient sauvé des milliers de vies!].

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-> Rabbi Yéhochoua de Belz enseigne :
- la yir'at chamayim (la crainte du Ciel) = c'est avoir peur de fauter, afin de ne pas empêcher la bonté du Ciel de venir sur nous.
- la yir'at Hachem (la crainte d'Hachem) = c'est lorsque nous pensons à la grandeur d'Hachem au point d'en arriver à craindre Hachem.
- la yir'at 'hét (la crainte de la faute) = c'est craindre de faire quelque chose qui ne nous convient pas de faire.
[comment puis-je descendre aussi bas! En ce sens, il est important d'avoir une haute estime de nous (on a une partie d'Hachem en nous!) afin que les fautes nous semblent le plus bas possible, le plus répugnant possible à nos yeux!
C'est en ce sens que la guémara (Sanhédrin 37) affirme : "tout le monde est obligé de se dire : "bichvili nivra aolam" (le monde a été créé pour moi)". On doit reconnaître notre importance, et cela doit nous aider à éviter la faute.]

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-> Selon le Ibn Ezra, pour une population juive aussi nombreuse, il y avait plus de 500 sages-femmes.
Shifra et Poua en étaient les responsables, et une partie de leur travail était de collecter l'impôt sur le revenu de toutes les sages-femmes.

-> Selon d'autres, Shifra et Poua n'étaient pas le nom de personnes, mais plutôt d'un groupe de gens.
Parmi les centaines de sages femmes, il y en avait qui étaient des sages-femmes de type Shifra, et d'autres de type Poua.
Les sages-femmes Shifra étaient celles qui s'occupaient d'accoucher le bébé, et les sages-femmes Poua étaient celles qui assistaient et calmaient les mères qui donnaient naissance, et c'était celles qui s'occupaient du nouveau-né immédiatement après la naissance.
Ainsi, lorsque Pharaon s'est adressé à Shifra et à Poua, il a en réalité parlé à de nombreuses sages-femmes en même temps.
[Abarbanel ; Malbim]

-> Nos Sages disent que Shifra et Poua étaient soit Yo'hévét et Myriam, ou bien soit Yo'hévét et Elichéva (la future femme d'Aharon). [guémara Sota 11b]
Elles étaient appelées Shifra et Poua, car elles amélioraient l'état du bébé (Shifra) et elles savaient comment calmer les pleurs d'un bébé. [cf. Rachi]
Selon le Alchikh haKadoch, puisque leurs actions étaient connues de tous, on faisait référence à elles par leurs actions, plutôt que leur nom.
De son côté, le Emet léYaakov enseigne que Shifra et Poua étaient les noms égyptiens des noms hébreux de Yo'hévét et Myriam/Elichéva.

-> D'autres commentateurs ont une interprétations différentes :
- selon le Rokéa'h, Shifra et Poua étaient des sages-femmes égyptiennes.
- selon le midrach (Tadsheh 21), il s'agit de sages-femmes égyptiennes qui se sont converties et qui ont rejoint le peuple juif.
En effet, si elles avaient été juives de naissance, comment Pharaon aurait-il pu leur faire entière confiance pour qu'elles tuent les bébés juifs?
De plus, si elles avaient été juives, pourquoi la Torah leur fait-elle autant de louanges pour avoir craint Hachem et ne pas avoir tué les bébés juifs, alors que cela serait une réponse évidente de la part d'un juif à ces instructions de Pharaon (tuer des milliers d'enfants juifs!).
Ainsi, il est probable qu'elles étaient d'origine égyptienne.
[Panéa'h Raza ; Abarbanel ; Kli Yakar]

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-> "Elles n'ont pas fait ce que leur avait dit le roi d'Egypte" (Chémot 1,17)

-> La guémara explique que Pharaon exigea des sages-femmes d'avoir un rapport avec lui, mais elles refusèrent. L'expression précise utilisée par nos Sages est : "Pharaon a exigé de leur faire commettre la faute et elles ne se sont pas laissées exiger". Cette formulation est étonnante. On se serait plutôt attendu à lire : "et elles ne lui ont pas obéi"!

Rabbi Bounim de Pshischa explique que les Sages-femmes avaient cette intelligence de voir dans la faute, le danger immédiat. Elles n'ont pas hésité un seul instant et n'ont eu aucun besoin de lutter pour refuser « l'exigence » de Pharaon.
C'est le sens de l'expression : "Elles ne se sont pas laissées exiger", comme si pour elles, rien n'avait commencé et Pharaon ne leur avait rien exigé. Car la faute était pour elles bien plus dangereuse que la désobéissance au roi lui-même. Elles y voyaient ce poison. Cela est suggéré par le verset qui se traduit littéralement : "Elles n'ont pas fait lorsque leur avait dit le roi d'Egypte", c'est-à-dire qu'au moment même où il leur avait demandé de commettre cette faute, elles ont refusé, sans hésiter, sans temps de réflexion, comme s'il s'agissait de consommer un gâteau empoisonné.

-> La guémara révèle que Pharaon demanda aux sages-femmes de s'unir à lui mais elles refusèrent. Mais pourquoi Pharaon leur demanda-t-il cela? Ne voulait-il pas juste qu'elles tuent les mâles hébreux! Pourquoi exiger de s'unir à elles?

Le 'Hatam Sofer explique :
En fait, nos Sages enseignent que les nations du monde suspectaient que les descendants des Hébreux étaient issus de pères égyptiens. En effet, ils tinrent le raisonnement suivant : "Si les Egyptiens réussirent à dominer leurs corps, encore plus ont-ils dû réussir à avoir maîtrise sur leurs femmes!" Mais Hachem témoigna que toutes leurs généalogies étaient restés pures. Aucune femme juive, dans leur intégrité, ne se laissa approcher par les égyptiens.
Pharaon aussi a tenu le même raisonnement et suspectait que certainement, les égyptiens devaient forcément avoir eu
une maîtrise sur les femmes Hébreux. Mais alors, les bébés qu'elles accoucheraient seraient de pères égyptiens. Il n'y a donc pas lieu de les tuer puisque Pharaon considérait qu'ils sont égyptiens. C'est pourquoi, Par'o voulait tester si ce raisonnement est valable et il demanda aux sages-femmes de s'unir à lui pour voir si les femmes Hébreux cèdent aux demandes des égyptiens, encore plus s'il s'agit du roi lui-même. Et comme elles refusèrent, Pharaon comprit qu'en fait les femmes juives ne se laissent pas approcher par les égyptiens, même si c'est le roi. De ce fait, il décida donc de décréter qu'il fallait les tuer, puisqu'ils sont bien des Hébreux.

"Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> La guémara (Yoma 39a) enseigne :
""Ne vous rendez pas impurs, vous en contracteriez de l'impureté [vénitmétem - ונטמתם]" (Vayikra 11,43) : Ne lis pas "impureté" mais occlusion" [vénitamtem - ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l'homme."

Rachi commente cette guémara : "Elles bouches et ferment le cœur à toute sagesse".

-> Le rav Yéhouda Leib 'Hasman (Ohr Yahel) rapporte :
Si l'homme possède une dimension physique, il est également doté d'une nature spirituelle, que les fautes endommagent concrètement.
Il en résulte que même un enfant innocent, auquel on ne saurait imputer aucune faute, n'est pas moins affecté par la consommation d'aliments interdits.

Voilà pourquoi il était inconcevable que la bouche de Moché bébé soit nourrie par un lait impur.
C'est pour cette raison que la loi juive (Yoré Déa chap.81,7) est qu'il convient d'éviter, dans la mesure du possible, d'avoir recours aux services d'une nourrice non-juive, car son lait provient lui-même de ces aliments qui "occultent le cœur".

-> Le Sifté Cohen (v.2,10) dit que Hachem a provoqué l'incident où Moché a dû choisir entre le charbon et un plat de pièces d'or. En effet, lorsque la fille de Pharaon avait tenté de faire allaiter Moché par une égyptienne, l'une des nourrices avait pressé de son lait dans sa bouche. Le charbon brûlant lava sa bouche de cette impureté.

[le Méam Loez (Chémot 2,9-10) enseigne : "Le jour même où Yo'hévét avait déposé son fils dans le fleuve, il lui fut rendu. Elle put le tenir dans ses bras et l'allaitait pendant 24 mois. Elle fut même payé pour cela par la fille de Pharaon (qui ne savait pas que cette juive était sa mère).
Pendant cette période (de 24 mois, nourrit par sa mère), Moché mûrit plus rapidement qu'un enfant ordinaire, et à l'âge de 2 ans, il ressemblait déjà à un jeune homme.
Yo'hévét l'amena alors à la fille de Pharaon qui le prit dans ses bras et l'embrassa. Depuis ce jour, il ne quitta plus le palais [jusqu'à l'âge de 12 ans où il s'en enfuit], comme s'il était réellement le fils de la princesse.]

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-> Le Gaon de Vilna dit au nom du Rachba qu'on apprend cette halakha de l'attitude de Moché, refusant d'être allaité par une femme égyptienne, puisque dans le futur il sera amené à parler avec la présence divine.

-> Rabbi Yaakov Kaminetsky s'interroge : en quoi un enfant exceptionnellement saint comme Moché, doit-il venir à fixer la loi juive, s'appliquant à tous?

Il répond que nous apprenons de là une leçon fondamentale dans l'éducation des enfants.
En effet, à nos yeux : absolument tout enfant juif a le potentiel de parler avec la présence divine.
Ainsi, chaque aspect de son éducation doit se faire avec l'état d'esprit qu'il peut et qu'il va un jour parler avec la présence divine. En effet, qui sait : peut être que c'est NOTRE enfant qui sera le machia'h, qui deviendra un des principaux acteurs de la guéoula, un des géants du peuple juif, ...

Si nous avons toujours cela à l'esprit, nous en venons alors à élever différemment nos enfants.
Si nous les considérons comme spéciaux, alors nous nous devons de faire tous les efforts possibles pour les protéger de la moindre exposition à l'impureté, chose tellement facile dans le monde actuel.

[en effet, imaginons notre honte lorsque dans le monde de vérité, on nous révélera quel géant aurait pu être notre enfant si seulement nous ne l'avions pas contaminer par de l'impureté!]

-> Le Rambam (Michné Torah - Hilkhot Téchouva 5,2) écrit : "Chaque individu peut devenir aussi vertueux que Moché".

-> Lors de la brit mila de chaque enfant juif, nous exprimons le souhait que "ce petit devienne grand". On fait ici référence à la grandeur spirituelle, et non physique. Cela doit rappeler aux parents quelles aspirations ils doivent avoir. Il ne faut pas éduquer notre enfant à devenir un juif "ordinaire", mais l’aider à devenir "grand".
Et il ne suffit pas de "vouloir" que son enfant atteigne de hauts niveaux, il faut lui tracer la voie, lui faciliter la tâche au maximum. On peut y arriver en se souvenant des mots de Rav Kaminetsky et en élevant chaque enfant comme s’il pouvait devenir un "Moché Rabbénou".

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-> Le Talmud de Jérusalem (cité par les Tossafot 'Haguiga 15a) raconte que Elicha ben Abouya devint un renégat (reniant totalement la religion juive) parce que sa mère, alors enceinte de lui, était passée devant un lieu idolâtre, et attiré par l'odeur des sacrifices, en avait goûté.
Le Talmud ajoute que cette nourriture pénétra en elle comme le venin d'un serpent.

=> Elicha ben Abouya, un des plus grands érudits de son temps, l'un des 4 hommes qui pénétrèrent le "Jardin secret de la Kabbale" (Pardess), et qui devint le maître de Rabbi Méïr, ne put jamais se défaire totalement de ce "venin" absorbé par sa mère, entraînant qu'en fin de compte, il s'éloigna totalement du judaïsme.

S'il en est ainsi d'un fœtus qui ne mange que contre son gré, cela est d'autant plus vrai pour un homme qui se nourrit lui-même, et profite du plaisir que lui procure l'aliment interdit.

-> "Les mitsvot ne furent données aux hommes que pour leur permettre de se purifier" (midrach Béréchit rabba 44)

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+ "Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> Rachi (Chémot 2,7) commente : Cela nous indique qu’elle l’avait présenté à de nombreuses femmes égyptiennes pour qu’elles l’allaitent, mais il avait refusé, étant destiné à converser avec la présence divine.

-> Rachi (guémara Sotah 12b) écrit que la raison pour laquelle le lait d'une non-juive entraîne une impureté spirituelle, est parce que la nourriture non cachère qu'elle mange, qui va passer au bébé juif par le biais de son lait.

-> Le Ritva ajoute que goûter indirectement à de la nourriture non-cachère va engendrer de la cruauté et des mauvais traits de caractère dans le bébé juif.

- C'est pourquoi le Netsiv écrit que si une femme non-juive qui ne mange que cachère, alors son lait ne serait pas problématique.

- Cependant le Rachba, ainsi que le Méïri, ne sont pas d'accord et maintiennent que le caractère d'une femme non-juive est par nature mauvais (un juif ayant une âme beaucoup plus élevée qu'un non-juif), et qu'automatiquement elle va le transférer au bébé qu'elle allaite [lui entraînant des dommages spirituels, bien qu'elle mange cachère].

- Le Ben Ich 'Haï est également rigoureux au sujet d'un allaitement par une non-juive qui mange strictement cachère.

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-> "La fille de Pharaon dit à celle-ci : "Emporte cet enfant et allaite-le moi, je t’en donnerai le salaire". Cette femme prit l’enfant et l’allaita." (Chémot 2,9)

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Il est connu le midrash qui nous dit que Batya a essayé toutes les nourrices possibles d’Egypte pour allaiter Moché. Et qu’aucune d’elles n’a été capable de faire desserrer les lèvres de Moché qui étaient comme scellées pour ne pas laisser pénétrer du lait de ces femmes dans sa bouche sainte qui parlerait un jour avec Hashem face-à-face.
Seulement quand on y réfléchit d’un point de vue technique, il est impossible de ne pas penser qu’elles n’auraient pas essayé de forcer leurs tétons dans sa bouche et qu’obligatoirement du lait aurait sali le haut de ses lèvres saintes.
C’est ce qu’on peut lire dans le verset "cette femme prit l’enfant et l’allaita", une fois que Myriam propose à Batya de lui trouver une nourrice parmi les hébreux et l’amène à sa mère, il est dit qu’elle l’allaita, mais en hébreu l’allaita se dit : "Vaténikéhou", on peut le lire en changeant les voyelles : "Vaténakéhou", elle l’a lavé, c’est-à-dire que Yochéved a pris le soin avant de l’allaiter de bien nettoyer ses lèvres pour que la plus infime goutte de lait égyptien ne rentre pas en même temps que le sien.

Le midrach nous dit que Aharon a mérité de porter le 'Hochèn (Pectoral) en tant que Cohen Gadol, en récompense de sa joie débordante lorsqu'il a accueilli Moché dans le désert.
En effet, Aharon n'a ressenti aucune jalousie à ce que son frère, plus jeune que lui (de 3 ans), puisse être choisi comme le dirigeant du peuple juif, mais au contraire il était plein de joie sur sa réussite.

De là nous apprenons que même les plus grandes personnes peuvent devenir jalouse, et que c'est considéré comme un mérite de leur part lorsqu'elles retiennent leur jalousie.
Nous aussi, nous devons développer cette attitude d'être heureux de la réussite des autres.

[l'Alter de Kelm - Rabbi Sim'ha Zissel Ziv]

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Le midrach (Ruth rabba 5,6) enseigne que si Aharon avait su que la Torah allait immortaliser sa rencontre avec son frère Moché (Chémot 4,14 : "le voici [Aharon] même qui sort à ta rencontre : ... il se réjouira dans son cœur"), il aurait accueilli son frère en exprimant extérieurement sa joie par des tambourins et des danses.
Comment comprendre cela?

-> Le rav Méïr Shapiro explique que la nature humaine est d'être jaloux du succès de son jeune frère (Moché avait 3 ans de moins que lui), cependant Aharon était joyeux du fait que Moché devienne le dirigeant et libérateur du peuple (alors que c'était lui leur responsable jusque là!).
Aharon avait un niveau si élevé qu'il voulait cacher sa piété en ne la montrant pas à l'extérieure, c'est pourquoi il ne se réjouit que dans son cœur.
Si Aharon avait su que la Torah rapporterait cet événement, en révélant le fait qu'il a préféré cacher sa joie, il aurait alors dansé et joué de la musique afin de dissimuler le fait qu'il était à un si haut niveau.
[en exprimant extérieurement sa joie, il souhaitait par humilité que la Torah ne rapporte pas son réel niveau, sa pleine grandeur!]

-> Le rav Berel Povarsky écrit que les tsadikim sont toujours préoccupés par le fait que leurs mitsvot soient 100% en l'honneur de Hachem (léchem chamayim), sans la moindre miette d'intérêt personnel. C'est pourquoi Aharon ne pouvait pas être totalement heureux pour son frère, puisqu'il se demandait s'il n'y avait pas une toute petite part d'intérêt personnel dans son attitude.
Tout ce qui est écrit dans la Torah est complet et parfait, puisque n'étant que Vérité. Ainsi, si Aharon avait su cela (que sa mitsva était 100% désintéressée), sa joie aurait alors été totale, il se serait réjoui encore davantage en dansant et en jouant de la musique.

-> Le midrach (Ruth rabba 5,6) ci-dessus, se conclut par : Sachons qu'aucun acte méritoire ne reste ignoré de Hachem. Eliyahou haNavi le consigne par écrit, et ce compte-rendu est scellé par D. et par le machia'h.
[Par son attitude, Aharon désire nous inspirer sur l'importance qu'a chacun de nos actes aux yeux de Hachem. Il nous interroge personnellement : Que souhaites-tu marquer pour l'éternité dans le livre de TA vie? ... ]

"La paille (téven - תֶּבֶן) n'est pas donnée à tes serviteurs et [pourtant] on nous dit : Faites des briques (oulevénim - וּלְבֵנִים)!" (Chémot 5,16)

-> Le rav Méir de Prémichlan (Divré Méïr) explique :
Même s'il nous manque la compréhension [tévouna] du repentir, nos cheveux blancs [lévénim se traduit par : "les briques" et "les bancs"] poussent, et nous poussent à faire téchouva, puisque la vieillesse est arrivée.

"Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage." (Chémot 2,23)

Le Or ha'Haïm donne plusieurs explications sur ce verset :

1°/ Malgré le fait que leurs gémissements n'étaient pas des prières dirigées vers Hachem, mais uniquement des cris d'une personne qui souffre, ils sont montés devant D., qui les a accepté.

2°/ Généralement les personnes sont déprimées lorsqu'une situation devient très difficile.
Ce verset souligne que Hachem a pris en compte l'effort supplémentaire nécessaire pour prier tout en étant dans un esclavage très sévère.
["Il n'y a pas de plus grande douleur que d'être esclave, car cela efface l'individualité de la personne, et on l'oblige à agir contre conscience" - Ibn Ezra (Chemot 2,3)]

3°/ Normalement les prières montent au Ciel par des émissaires, comme les anges.
Cependant, les gémissements provenant d'une souffrance, d'une douleur, sont tellement puissants qu'ils montent directement devant Hachem sans aucun intermédiaire.

=> Cela nous éclaire beaucoup sur l'impact de nos prières durant nos périodes difficiles, et à quel point D. fait tout pour qu'elles soient entendues et acceptées.

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-> Rabbénou Bé'hayé commente ce verset :
Même si le moment de la délivrance était arrivé pour eux, ils n'étaient pas méritants d'être délivrés.
Mais ils ont gémi vers Hachem et ces prières étaient très puissantes, au point de leur donner le mérite [d'être sauvés].

La Torah précise que ces prières étaient le fruit de leur travail d'esclaves éreintant, pour nous apprendre que la prière faite par quelqu'un dans une situation de détresse est la prière la plus efficace, celle qui est le plus facilement acceptée par Hachem.
Une personne désespérée met tout ce qu'elle a dans sa prière : ses émotions, ses larmes, son cœur, son âme.

[nos Sages nous recommandent de prier à l'image d'un pauvre qui n'a plus rien, qui ne peut compter sur personne si ce n'est son papa Hachem.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons lui parler de tout notre être (même de notre intériorité profonde, et pas uniquement par des lèvres qui bougent extérieurement), sans avoir une partie de nous même qui espère en autre chose.]

-> "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8)

Selon Rabbénou Bé'hayé, le prophète Yona nous garantit qu'une prière faite dans la détresse atteint la plus haute place du Ciel.
En Egypte, les juifs étaient à ce moment-là au 49e niveau d'impureté, mais ce qui a compté c'était uniquement leurs prières.

[Peut importe qui nous sommes et ce que nous avons pu faire dans notre vie, la prière sincère venant du cœur peut absolument tout changer.
Il faut prendre conscience de la gravité de la situation, et gémir à Hachem, comme si c'était une question de vie ou de mort.
Nos Sages recommandent d'être toujours joyeux, mais de compresser toutes nos douleurs, inquiétudes, ... dans notre moment où nous prions, et durant lequel nous vidons tout à Hachem, qui seul peut tout faire pour nous aider.
On oublie à quel point Hachem est infiniment grand, et que par nos prières nos soucis deviennent de plus en plus insignifiants (D. s'en chargeant alors!).]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,23) continue : "La Torah nous enseigne comment être délivré de l'exil actuel.
Notre délivrance nécessite de la téchouva et de la prière, à l'image de la délivrance d'Egypte qui a eu besoin de la téchouva et de la prière avant que Hachem ne réponde à notre détresse ...
C'est en raison du fait que la guéoula est dépendante de la téchouva et de la prière."

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-> "D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)

Le Targoum Yonathan traduit ce verset ainsi : "Hachem a vu leur détresse dans l'esclavage, et Hachem a vu la téchouva qu'ils faisaient en privé, alors que personne d'autre [qu'eux-mêmes] était conscient de leur téchouva."

[on peut faire téchouva en partie pour que le regard d'autrui le remarque. Ainsi une téchouva qui se remarque en public n'est pas 100% désintéressée.
Mais une téchouva dont personne n'est au courant si ce n'est Hachem, est lichma (désintéressée), et elle amène la téchouva.
Le rav Elimélé'h Biderman fait remarquer que c'est ce qui se passa en Egypte, comme il est écrit : "D. sut" = seul Hachem avait connaissance de leur téchouva faite en privé, et tout de suite après la Torah aborde le buisson ardent, où Hachem va envoyer Moché pour délivrer les juifs.
Ainsi, la téchouva privée amène notre délivrance personnelle et collective!]

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-> "De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya, anéni bamer’hav y - Téhilim 118,5)
La raison est que les prières qui sont répondues sont celles dites dans la détresse.
Comme il est écrit : "Quand mon âme allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8) ...
Les prières dans la détresse ne monte pas à Hachem par le biais d'un intermédiaire [un ange], mais elles vont directement à Hachem.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Chémot 2,23]

[même lorsque tout va bien, nous devons prier Hachem de toutes nos forces, des profondeurs de notre être, comme si notre vie en dépendait, comme si l'on était en train de couler et que seul Hachem peut nous sauver de cette mort certaine!]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) fait remarquer que le jour où Moché a été mis dans un panier sur le Nil, il était en pleine détresse, gémissant fortement à Hachem. C'était un 6 Sivan, qui va être le même jour où il va monter au Ciel pour recevoir la Torah sur le mont Sinaï.
Cela correspond aux paroles du roi David : "Le jour où je t’appelai [dans ma détresse], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).

[cet exemple doit nous renforcer dans le fait que dans notre détresse, nous avons un pouvoir de prière énorme et elles sont exaucées.]

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-> "En Egypte, les juifs étaient incapables de parler. Tout ce qu'ils pouvaient crier est "Oy!". Ces gémissements sont montés au ciel et étaient très précieux pour Hachem
[...]
Certaines personnes sont presque incapables de prier à Hachem à cause des souffrances [de la vie] ... Néanmoins, il ne faut pas perdre espoir. Appelez Hachem Hachem du mieux que vous pouvez.
Même si votre prière ne produit qu'un seul cri à Hachem des profondeurs de votre cœur, Hachem prendra en compte votre pauvreté, vos difficultés, votre bas niveau [du moment], votre localisation, votre situation et dans Sa bonté immense, Il va écouter votre gémissement et Il vous sauvera."
[Yichma'h Israël - Chémot 2 - citant son père le rabbi Yé'hiel Alexander]

-> Lorsque les juifs arrivèrent à la mer Rouge, ils étaient également dans un état où ils n'arrivaient pas à prier, mais uniquement à crier.
Il est écrit : "voici que l'Egypte avançait derrière eux et ils eurent très peur ; les enfants d'Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

Le 'Hidouché haRim écrit : "Il avait été prévu que les juifs ne puissent pas prier à ce moment, afin que dans toutes les générations suivantes, lorsqu'on n'aura pas la force nécessaire pour prier, alors on devra crier à Hachem et Hachem nous sauvera.
Comme il est dit : "Hachem combattra pour vous et vous gardez le silence" (Béchala'h 14,14), que la Mékhilta explique ainsi : même quand les juifs seront silencieux car dans l'impossibilité de prier, Hachem combattra les guerres pour eux."

-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."

[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]

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-> D'une certaine façon, le Zéra Kodech (Vaéra) va encore plus loin :
"[En Egypte] Hachem a entendu l'ardent désir des juifs, à quel point ils voulaient être capables de pouvoir prier vers Lui comme il le faut.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël gémirent à Hachem" (vayiz'akou bné Israël él Hachem) de : "min aavoda" = de leur prière [car la prière est appelée : avoda chébalev - le travail du cœur] en raison du fait qu'elle n'était pas comme elle devrait l'être."

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-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : http://todahm.com/2020/01/05/38366

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-> La bouche est l'arme la plus puissante du peuple juif, en vertu du verset : "la voix est celle de Yaakov et les mains sont celles d'Essav".

Tout soldat sait qu'il ne lui suffit pas d'être armée d'un révolver et de munitions et de savoir viser, mais il doit également remplir une autre condition : son révolver doit être propre et pas rouillé.
De même, explique le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï), celui qui désire que sa prière ait un effet et soit exaucée doit se soucier de la propreté de sa bouche, veiller qu'elle soit dépourvue de paroles interdites, de médisance, de raillerie, de mensonge et de colportage.

D'ailleurs, nos Sages attestent qu'en Egypte, nos ancêtres restèrent fidèles à leur langue, grâce à quoi leurs plaintes parvinrent aux cieux et ils furent libérés de l'esclavage.
[c'est pour cela qu'il est écrit dans notre verset : "les enfants d'Israël se lamentèrent" puis : "leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage"]

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-> b'h, sur ce verset voir également : http://todahm.com/2013/12/25/divers-paracha-chemot

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-> Avec la mort de Pharaon, l'ange gardien de l'Egypte fut lui aussi évincé de sa position. Jusqu'alors, il ne laissait pas les prières des juifs atteindre D.
Une fois l'ange écarté, leurs prières "montèrent devant D."
Bien que Hachem sût que les juif ne méritaient pas d'être délivrés, il eut pitié d'eux à cause des Patriarches, qui priaient pour leurs descendants.

Ceci nous enseigne également que notre rédemption finale ne viendra que par notre repentir et notre prière. Elle est semblable à la 1ere rédemption d'Egypte, qui ne se produisit que grâce à la téchouva (repentir) et à la téfila (prière).
Les larmes que versa Essav lorsqu'il perdit le droit d'aînesse (Béréchit 27,38) est l'une des raisons du difficile exil que nous vivons actuellement. Nous devons pleurer suffisamment pour laver ses larmes, et alors nous serons délivrés.

[le Zohar - rapporté par le Méam Loez - Chémot 2,23-25]