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La 6e plaie : les ulcères

+ La 6e plaie : les ulcères

-> Hachem a ordonné à Moché et à Aharon de prendre chacun 2 poignées de suie d'une fournaise.
Aharon devra donner ses 2 poignées à Moché qui les prendra en plus des 2 poignées qu'il a prises lui-même, et il lancera toute cette suie vers le ciel [d'une seule main].
[midrach Chémot rabba 11,6]

=> Ainsi, il y a eu un grand miracle : Moché a été capable de tenir 4 poignées de suie en une seule main, sans rien en perdre

-> La suie lancée par Moché vers le ciel, a atteint le Trône de Hachem, dans le 7e et plus lointain Ciel.
[midrach rabba Vaéra 11,10].

=> Ainsi, c'est un autre grand miracle : malgré le fait que c'est une substance légère comme la plume, elle est montée directement au Ciel.

-> 4 poignées de suie ont été suffisantes pour se répandre sur l'intégralité des terres appartenant à l'Egypte, et sont tombées sur tout égyptien et leur troupeau.

Certains de nos Sages affirment que cette suie lancée par Moché s'est répandue sur une surface de 400 parsa, soit une distance d'environ 1800 km.

=> C'est encore une fois un miracle incroyable au regard de la légèreté de cette substance.

-> La suie s'est transformée en poussière, et lorsqu'un de ces grains de poussière entra en contact avec la chair d'un être humain ou d'un animal, elle causera des ulcères extrêmement douloureux [Abravanel].

-> Le Sforno (Chémot 9,8) rapporte que Pharaon a été directement témoin de tous ces prodiges.

Rabbi Ephraïm dit que l'objectif de tous ces miracles est de montrer à Pharaon la puissance de Hachem et Sa capacité de créer ce qu'Il désire à partir du néant.

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-> Les magiciens, principaux conseillers de Pharaon, sont les premiers à souffrir de la plaie des ulcères.
[Kli Yakar 7,17]

Cette plaie va d'ailleurs marquer la fin de leur influence sur la cour royale.

Selon le Malbim, ils sont incapables de reproduire cette plaie puisqu'ils n'arrivent pas à trouver un seul égyptien en bonne santé sur lequel tenter l'expérience.
Selon le Abravanel, ils n'ont pas la moindre idée sur la façon de créer des ulcères à partir de la suie.

Bien qu'ils n'ont su imiter la plaie des poux, ils pouvaient alors toujours continuer à conseiller Pharaon.
Mais à présent, ils étaient incapables de se déplacer jusqu'à lui, puisqu'étant totalement couverts d'ulcères ils n'arrivaient pas à tenir debout (Rabbi Avraham - fils du Rambam - Vaéra 9,11).

Leur visage difforme les rend méconnaissables, si bien que même s'ils auraient pu se déplacer, ils seraient restés chez eux pour cacher la honte que leur cause leur apparence (selon le Ramban) et leur impuissance totale (selon les Tossefot sur la Torah).

-> Ils ne guériront jamais de leurs ulcères, et nombre d'entre eux finiront par en mourir.
Cette plaie marque la fin des magiciens.
[midrach Yalkout Chimoni 184]

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-> Selon Abravanel, les animaux achetés par les égyptiens après la peste sont aussi affectés par les ulcères.
Selon Rachi (Vaéra 9,10), ceux qui avaient peur ont rentré leurs bêtes, et elles n'ont pas été touchées.

-> Les ulcères se développent et forment des cloques ayant du pus, qui rongent la peau comme le feu et s'étendent à tout le corps.
[Séfer haYachar]

-> Les nuages de poussière formés par la suie chaude attaquent le corps des égyptiens, brûlent leur peau et forment des ampoules.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam]

-> Absolument aucun morceau de la peau des égyptiens n'a été laissé indemne, au point qu'ils ne ressemblaient plus à des hommes.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> La chair infectée commence à peler, et les membres exposés se décomposent et se gangrènent.
[Séfer haYachar]

-> Hachem a envoyé sur l'Egypte, les 24 espèces d'ulcères qui existent (midrach haGodel).

Tous ces ulcères exigeaient des remèdes incompatibles les uns avec les autres, de sorte que le médicament utilisé pour soigner une affection aggrave les autres, causant des ravages mortels (guémara Baba Kama 80b).

Les égyptiens ne pouvaient cesser de se gratter à cause des démangeaisons.
Les importantes pertes de sang faisaient qu'ils étaient très faibles.

-> Rien ne pouvait soulager les douleurs.
[midrach haGadol 9,10]

-> Même après le départ des juifs, les égyptiens en souffriront pour le restant de leur vie.
[Siftei Cohen - Vaéra 9,11]

-> Selon le Sforno, si Hachem n'avait pas endurci le cœur de Pharaon (lui donnant la force de résister), il aurait certainement consenti à libérer les juifs, tellement les souffrances causées par cette plaie étaient insupportables.
Mais D. ne voulait pas qu'il abandonne en raison des souffrances, mais bien parce qu'il reconnaissait la puissance et l'autorité divine.

Ainsi, dans Sa grande miséricorde, Hachem a laissé l'opportunité à Pharaon de se sauver des plaies jusqu'à la 5e (la peste).
A partir de cette 6e plaie (l'ulcère), voyant qu'il s'obstinait toujours à refuser de laisser partir les juifs, Hachem a décidé qu'il devait subir toutes les 10 plaies.

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-> "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères" (Vaéra 9,11)

Rabbi Morde'haï Pessa’h de Kobrin a raconté :
Une nuit de Shabbat à minuit, je suis passé à côté de la maison du 'Hafets 'Haïm, dont la voix s’élevait jusqu’à mes oreilles. Je me suis rapproché de la fenêtre, et je l’ai vu assis sur son lit en train de consulter la paracha Vaéra dans le 'Houmach.
Quand il est arrivé au passage des plaies de l’Egypte, il a élevé la voix, et à chaque plaie il faisait entendre un cri d’émerveillement : "Aïe, aïe!"
Quand il est arrivé à la plaie des ulcères, il a lu le verset "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères", et tout à coup il a éclaté d’un rire bruyant comme je n’en avais jamais entendu de lui, il était entièrement rempli d’émerveillement, comme quelqu’un qui voit vraiment les plaies sous ses yeux.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont forcé les juifs à leur servir des bains, à leur chauffer de l'eau et à leur refroidir l'eau bouillante.
Mais le plaisir du bain était seulement le privilège des égyptiens, car ils ne laissaient aux juifs même pas le temps de se gratter.

A présent, ils sont couverts d'ulcères, tout à fait incapables de toucher ni eau froide, ni eau chaude, et les juifs peuvent en jouir à leur aise.
[midrach Chémot rabba 11,6 ; Tana déBé Eliyahou rabba 7]

-> Les égyptiens surchargeaient de travail les juifs, ne leur laissant pas la possibilité de soigner leurs blessures.
Maintenant, ce sont eux qui souffrent d'ulcères qu'ils ne peuvent soulager.
[midach Aggada - Vaéra 9,8]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à travailler si difficilement et pendant tellement longtemps, que leur peau se déchirait.
Les ulcères conduisaient à de douloureuses irritations, et à la rupture de la leur peau.
[Shach]

-> Ils ont séparé les hommes juifs de leur femme, et ils ont ainsi été punis par les ulcères, qui avaient pour conséquence de limiter tout contact avec leur femme.
[Kli Yakar]

-> Ils ont forcé les juifs à travailler sans pitié, les laissant souffrir de la chaleur implacable du soleil.
Maintenant, c'est eux qui souffraient de la suie brûlante, qui leur collait à leur peau, provoquant des cloques douloureuses.
[Siftei Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens obligeaient les femmes à accomplir les tâches des hommes, et les hommes celles des femmes, violant les lois de la nature.
De même, ils ont été punis par des ulcères totalement contraires à la naturalité.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> Ils ont égorgé des enfants juifs, et en ont vidé le sang afin que Pharaon puisse y prendre son bain (il souffrait de lèpre - tsaraat).
En réponse à cela, ils ont eu des ulcères, entraînant de la lèpre et un versement de leur sang.
[Rabbi Zalman Sorotzkin - haChir véHachéva'h]

-> Ils frappaient aussi les juifs jusqu'à qu'ils soient couverts de blessures. Mesure pour mesure, Hachem a envoyé cette plaie.

-> Les égyptiens étaient punis parce qu'ils avaient mené une campagne de calomnie contre les juifs, les décrivant comme un peuple dégoûtant et dépravé.
Cette plaie rendit les égyptiens encore plus répugnants que leur représentation des juifs.
[Méam Loez - Vaéra 9,10]

-> Les 1ers impactés étaient les sorciers, car ils ont conseillé Pharaon de jeter les nouveau-nés juifs dans le fleuve, et à faire périr Moché, lorsqu'enfant il a enlevé la couronne du souverain.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Puisque les sorciers de Pharaon ont manqué de respect à Hachem, il est probable qu'ils ont été punis par la plaie des ulcères plus davantage que les autres, afin que les gens en viennent à s'éloigner totalement d'eux. [à l'image de la lèpre, une personne ayant un cas contagieux d'ulcères devait s'isoler pour éviter la propagation.
D'une certaine façon, de la même façon qu'ils essayaient d'éclipser les miracles d'Hachem en essayant de les réaliser par la sorcellerie, magie noire, de la même façon cette plaie va les faire s'éclipser par une mise en quarantaine, et une mise au grand jour de leur incapacités totales face à Hachem.]
"Les sorciers ne purent se tenir devant Moché à cause de l'ulcère" (Vaéra 9,11) [selon le Bechor Shor, ils étaient tellement affectés que littéralement ils ne pouvaient pas se tenir debout face à Moché]
L'ulcère (ché'hin) est la seule plaie où la Torah décrit la souffrance des sorciers de Pharaon.
['Hokhmat Shlomo - Roua'h 'Hen 12]

-> Les sorciers de Pharaon ont essayé d'infliger à Moché des ulcères (ché'hin), mais ils n'y sont pas réussi.
Au buisson ardent, Moché a reçu de la tsara'at ("Il mit sa main dans son sein, l'en retira et voici qu'elle était lépreuse, blanche comme la neige" - Chémot 4,6), et il était ainsi plus susceptible d'attraper d'autres affections de la peau.
Le fait que les sorciers n'ont pas réussi à donner des ulcères (ché'hin) à Moché leur a causé un énorme embarras.
[Messé'h 'Hokhma 9,11]

-> La plaie des ulcères ressemblent à la plaie de la tsara'at qui vient sur celui qui parle du lachon ara.
Puisque les égyptiens ont diffusé des rumeurs et des fausses informations sur les Bné Israël, alors ils ont été punis par les ulcères.
[Sia'h Tsvi - p.187]

La 5e plaie : la peste

+ La 5e plaie : la peste

-> Un aboiement plaintif des chiens a donné le coup d'envoi de cette plaie.
[Sifté Cohen 9,4]

-> En un instant, 90% des bêtes des égyptiens moururent à cause de cette plaie.
[Séfer Hayachar p.287]

-> C'est un miracle que des animaux en bonne santé s'écroulent brusquement sans vie.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam - Mochav Zékénim]

-> Lorsqu'un animal (ex: âne, chameau, cheval) mourait de cette plaie, la personne qui était sur elle, mourrait également par l'impact brutal avec le sol.
[michnat Rabbénou Eliézer - pérek 19]

-> Bien que ne menaçant pas directement la vie des égyptiens, la perte des animaux avait beaucoup d'implication au quotidien : perte des moyens de transport, des moyens nécessaires à l'agriculture, une pénurie de nombreux biens (comme le lait, le blé, la laine), ...
L'économie égyptienne, normalement si forte, a été réduite à zéro en un instant.

L'agneau qui était l'espèce la plus idolâtrée par les égyptiens (car ayant des prétendus pouvoirs spirituels), mourrait avec impuissance, ce qui causait beaucoup d'angoisses aux égyptiens (y compris Pharaon).
[Sifté Cohen]

[de même, les chevaux étaient le symbole de la puissance égyptienne, que cette plaie a réduit à néant]

-> Un matin les égyptiens se sont réveillés et ils ont découvert que l'ensemble de leur troupeau avait péri.
Il leur a alors été très difficile d'accepter que celui des juifs était entièrement vivant.

Avant la plaie, certains égyptiens par crainte de l'avertissement de Moché, ont vendu leur bétail à des juifs, et ce en ayant l'intention de le reprendre dès la fin de la plaie.
Ce bétail est mort comme les autres.

Une bête appartenant à un juif, qui était mourante avant la plaie, en sortait totalement guérie.

Un troupeau d'un juif, qui était mélangé dans le même enclos avec celui d'un égyptien, restait sain et vivant, tandis que les bêtes appartenant à l'égyptien mourraient.

Si un troupeau était détenu à la fois par un juif et par un égyptien, il ne mourait pas, car appartenant partiellement à un juif.
[midrach Chémot rabba - chap.11]

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-> Selon Rachi (Vaéra 9,10), seul le bétail présent dans les champs est mort, et pas celui qui avait été dissimulé dans les maisons par les égyptiens "craignant la parole de Hachem" (suite à l'avertissement de Moché).

-> Le Séfer haYachar relate qu'ainsi 10% du bétail égyptien a survécu à la plaie, et ce afin que les juifs puissent le prendre avec eux lors de la sortie d'Egypte.

-> A la fin de cette plaie, les égyptiens ne pouvaient se réapprovisionner qu'en achetant des bêtes aux juifs, ce qui a enrichit considérablement ces derniers.
[Abravanel]

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-> Avant la plaie de la peste, le verset écrit : "Hachem fixa le jour en disant : C'est demain que Hachem exécutera cette chose dans le pays" (Vaéra 9,5).
Ce message a été transmis aux égyptiens. En effet, de cette façon ils seraient d'accord de vendre leur bétail aux juifs à un prix pas cher, car sinon leurs animaux allaient mourir pendant la plaie.
C'est de cette façon que les juifs ont fini par avoir une grande quantité d'animaux lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
[Nétsiv 9,5]

-> Le Messé'h 'Hokhma (9,5) est d'accord sur le fait que les égyptiens ont vendu leur bétail aux Bné Israël.
Cependant, il ajoute qu'après la plaie de la peste, les Bné Israël ont décidé de montrer de la compassion, et ils ont rendu tous les animaux aux égyptiens.
Le Messé'h 'Hokhma explique ensuite que c'est pour cette raison que les égyptiens se sont si gracieusement séparés de leurs habits et ustensiles précieux lorsque les juifs les leur ont demandés (Bo 11,3).
Ils ne pouvaient tout simplement plus regarder dans les yeux les juifs et leur refuser cette requête après que les juifs leur aient rendu les animaux qu'ils avaient légalement achetés.

-> Le Ktav Sofer (12,38) explique que Pharaon a laissé de façon intentionnelle aux juifs une quantité importante de bétails, alors même qu'ils étaient esclaves et il ne leur a pas pris leurs possessions.
Ainsi, ces animaux étaient toujours la propriété des Bné Israël.
Pharaon a fait cela car : il savait que la dégradation d'une personne riche qui devient contrainte de faire des tâches d'esclave est largement pire que celle d'une personne pauvre. [la chute est encore plus brutale!]
C'est pour cela qu'il a laissé aux Bné Israël leur richesse afin qu'ils soient des esclaves "riches", les humiliant ainsi bien davantage.

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-> "Voici la Main d'Hachem frappera sur ton bétail" (Vaéra 9,3)

=> Pourquoi pour la plaie de la peste, il est employé l'expression : "La Main d'Hachem", ce qui n'est pas le cas pour les autres plaies?

C'est que la peste attaqua 5 types d'animaux : "Sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail et sur le menu bétail".
On pouvait donc compter ces catégories d'animaux avec les cinq doigts de la main.
De plus cette plaie était la cinquième des 10 plaies.
Pour ces 2 raisons reliant cette plaie au chiffre 5, le Torah parle de la Main d'Hachem.
[Atéret 'Hakhamim]

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-> Pharaon n'essaie même pas d'appeler Moché, car il n'y a plus rien à négocier (la plaie s'étant terminée en quelques secondes), et qu'il est possible ensuite de racheter des animaux aux juifs.

Par ailleurs, il a entendu parler d'un juif dont son troupeau a été décimé.
Il s'agit en réalité du fils qu'a eu Chelomit bat Divri avec un égyptien, et dont ce dernier a été tué par Moché.
Ce fils était égyptien car avant le don de la Torah, la filiation était établie selon le père.
D'ailleurs, il ne sera considéré comme juif qu'après le don de la Torah, et à partir de ce moment la filiation dépendra de la mère (Ramban - Emor 24,10).

Les égyptiens le considéraient à tort comme juif, puisque sa mère était juive, et selon leur raisonnement erroné, son troupeau n'aurait pas dû mourir.
Pharaon s'en ai servi pour endurcir son cœur, et refuser de libérer les juifs.
[le Malbim]

-> A ce sujet, le Imré Emet rapporte que Pharaon avait volé des milliers d'animaux aux juifs.
Lorsqu'il a vu qu'ils n'étaient pas morts durant cette plaie (car appartenant aux juifs), il a endurci son cœur.

-> Le Netsiv rapporte que Pharaon s'est également appuyé sur l'exemple du bétail appartenant conjointement à un juif et à un égyptien, et qui n'est pas mort durant la plaie, afin d'endurcir son cœur.

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-> "Pharaon envoya (vérifier) et voici que dans le bétail d'Israël, il n'y a pas eu de mort jusqu'à un" (Vaéra 9,7)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Il n'y a pas eu de mort, même un", et non pas "jusqu'à un (ad é'had)".

En réalité, cela vient signifier que lors de cette plaie de la peste, il se pouvait que dans le bétail d'Israël, il y eut un mort. L'expression : "jusqu'à un", veut ainsi dire "jusqu'à un" exclu, mais un : oui.
En effet, comme dans tous les royaumes, Pharaon a fixé des impôts à son peuple. Aussi, quand quelqu'un avait un bétail, il devait lui en donner une part en impôt.
Disons par exemple que Pharaon prenait un dixième du bétail, sur 10 animaux il en prenait un.
Si un juif avait par exemple 10 animaux, alors Hachem fit mourir une bête de ce troupeau pour qu'il n'en reste que 9 et que ce juif n'ait plus d'animaux à donner à Pharaon en impôt.
De la sorte, cela occasionnait une perte pour Pharaon : la perte de cet impôt, mais ce juif n'avait aucune perte, puisque de toutes les façons, il aurait dû donner cet bête en impôt.
=> Il se trouvait donc que dans le bétail d'Israël, il puisse y avoir un mort.
[Maharil Diskin]

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+ Mesure pour mesure :

-> Lorsqu'ils sont arrivés en Egypte, Yaakov et sa famille étaient des bergers.
Les égyptiens les ont forcés à travailler dans la construction, ce qui a entraîné la mort de leur troupeau puisqu'ils n'avaient alors plus le temps de s'en occuper.
Mesure pour mesure, leur troupeau a également été décimé.
[Kli Yakar]

-> Les égyptiens attelaient les juifs aux charrues à la place de leurs bêtes afin de ménager ces dernières.
[...]
Egalement, ils avaient l'habitude de voler le bétail des juifs.
Hachem les a puni par la mort de leurs bêtes.
[Agadat Zéva’h Pessa’h]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à faire le travail de leurs animaux, comme le fait de labourer ou de porter des fardeaux.
Puisque les égyptiens faisaient travailler les juifs comme des animaux, ils furent punis en perdant leur bétail.

-> La plaie de la peste est venue sur les égyptiens en rétribution du fait d'avoir utilisés les esclaves juifs pour labourer les champs comme s'ils étaient des animaux.
[Abarbanel]

-> Après que la plaie de la peste a tué les animaux égyptiens, il n'y avait plus d'animaux égyptiens qui avaient besoin d'être tondus par les esclaves juifs. [alors qu'avant les égyptiens leur en donnés sans répit]
[midrach Yalkout Chimoni 182]

-> Les égyptiens envoyaient les juifs dans les collines et dans le désert pour faire paître leur bétail afin de les empêcher d’avoir des enfants.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Avant la plaie des animaux sauvages, c'était les enfants des égyptiens qui s'occupaient de leur bétail.
Mais cette plaie ayant entraînée la mort de nombreux enfants égyptiens, ce travail était alors revenu aux juifs.
Hachem les a libéré de ce fardeau, par le biais de plaie de la peste.
[midrach Tan'houma]

-> Les juifs avaient comme instruction stricte de leurs contremaîtres égyptiens de ne pas manger de la viande, comme il est dit lorsqu'ils se sont plaints de la manne : "Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (Béaaloté'ha 11,5).
En punition de ne pas avoir permis aux juifs de manger de la viande, Hachem a envoyé la plaie de la peste, qui a tué les animaux des égyptiens.
[Otsar Divré haMeforchim - p.337]

La 4e plaie : les animaux sauvages

+ La 4e plaie : les animaux sauvages

-> Les animaux sauvages du monde entier ont mis 24h pour se réunir en Egypte, au moment exact fixé par Hachem.
[Malbim - Vaéra]

-> Normalement, il existe la loi de la jungle : les plus forts pourchassant les plus faibles.
Durant cette plaie, dans un objectif commun de punir les égyptiens, tous les animaux ont temporairement fait une trêve.
Ainsi, le lion ne recherchait pas l'agneau, ni le loup la chèvre, ...
[Rachi]

-> Selon le midrach, tous les animaux sauvages sont venus avec le sol naturel sur lequel ils sont habitués à vivre (ex : la jungle, la glace, ...).
En effet, lorsqu'ils sont dans leur habitat naturel, c'est là qu'ils sont le plus dangereux et capables d'infliger des dommages importants.
[Rav Itsélé de Volozhin]

-> Les oiseaux bloquaient les rayons du soleil.
Ainsi, ceux qui fuyaient l'attaque d'un animal trébuchaient et tombaient, incapable de voir où ils allaient.
[midrach bé'hiddouch]

-> Selon le Sforno, lorsque les égyptiens s'enfermaient chez eux (pour échapper aux animaux sauvages), le sol de leurs maisons était rempli de serpents.

-> Les abeilles piquaient les égyptiens dans les yeux et volaient dans leurs oreilles.
Ils essayaient de les fuir, mais les abeilles les poursuivaient avec leur dard pointu.
[Séfer haYachar]

-> Il y avait un énorme monstre marin (appelé "silonith" ou, selon d'autres : "sironith"), qui avait de multiples tentacules mesurant chacune plus de 4 mètres de long.
Le monstre parcourait les rues d'Egypte, et par les plafonds et les toits, il plonge ses tentacules à l'intérieur des maisons puis force les verrous.
Les autres bêtes sauvages n'éprouvent alors aucune difficulté à pousser les portes ouvertes et à se précipiter à l'intérieur.
[Séfer haYachar]

-> Les oiseaux et autres rapaces entrent également à leur tour par les portes grandes ouvertes et remplissent l'air d'un battement d'ailes furieux, et poussent de grands cris aigus en fondant sur leurs proies.
[Rokéa'h - Vaéra]

-> Même les animaux non venimeux, non sauvages, sont devenus des chasseurs d'égyptiens.
Hachem a mis dans les glandes de ces animaux du venin et leur a insufflé un instinct de chasser et de tuer.

Les animaux mordaient les arbres, y laissant des gouttes de venin.
Par la suite, lorsque les fruits étaient mangeaient par les égyptiens (se doutant de rien), ils en mourraient alors empoisonnés.
[Or ha'Haïm]

-> Même les animaux domestiques s’attaquèrent aux égyptiens.
[Midrach haGadol Vaéra 8,17]

-> Le 'Hanoukat haTorah nous rapporte que selon nos Sages, il existe une créature parmi les espèces végétales qui ressemble à un être humain.
Elle s'appelle : "avné hassadé" (les pierres du champ) ou "adoné hassadé" (le maître du champ).
Elle se nourrit comme toute autre plante, et dès qu'elle est détachée du sol, elle meurt immédiatement.
Durant cette plaie, ces créatures sont venues avec leur sol, et cela n'empêchait pas les animaux sauvages de l'occuper également.

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-> Même si un égyptien marchait au milieu d'un groupe de juifs, les animaux ne s'en prenaient qu'à l'égyptien.
Si les égyptiens se réfugiaient dans des maisons juifs, ils n'étaient pas préservés des assauts des bêtes féroces.

Dès que les égyptiens virent les animaux approcher, ils condamnèrent leurs fenêtres et verrouillèrent leurs maisons.
C'est alors que d'immenses pieuvres et des calmars géants émergèrent des profondeurs de la mer, escaladèrent les murs des maisons, et grâce à leurs tentacules immenses, en arrachèrent les toits.
Ils introduisirent leurs tentacules dans les maisons, soulevèrent du sol les égyptiens affolés et provoquèrent une destruction complète. [Séfer haYachar]
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

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-> Le midrach Tan'houma rapporte un scénario entre un père égyptien de 5 enfants et sa gouvernante juive.

L'égyptien demanda à la juive de sortir ses enfants.
Lorsqu'elle est retournée à la maison, elle n'avait plus aucun des enfants, et le père a alors hurlé : "Où sont mes enfants?"
La gouvernante lui a répondu : "Assieds-toi! Je vais vous raconter ce qu'il s'est exactement passé.

Un groupe d'animaux nous a attaqué : un lion a mangé le plus âgé, un autre l'a été par un ours, un autre par un tigre, encore un autre par un loup, et le plus jeûne a été pris au loin par un aigle. "

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-> Concernant la plaie des bêtes sauvages, nous trouvons une expression que la Torah n'emploie pas pour les autres plaies : "Je distinguerai en ce jour-là".
Cela signifie que D. fera la distinction entre le pays d'Egypte et celui de Gochen (territoire des juifs) où la plaie ne sévira pas.
Pourtant ceci fut également le cas de toutes les autres plaies qui ne frappèrent pas les Bné Israël, installés à Gochen.
=> Ainsi, pourquoi la Torah n'insiste-t-elle sur cette distinction qu'à propos de la plaie des bêtes féroces?

Hachem a implanté dans la nature une loi selon laquelle l'homme domine sur tout le règne animal et inspire de la crainte même aux bêtes les plus dangereuses et cruelles.
La raison en est qu'est inscrite sur son visage l'image de D., laquelle suscite la criante des animaux, conformément au plan Divin.

Cependant ce principe ne se vérifie que chez l'homme dépourvu de fautes.
Par contre, celui qui s'est souillé par des péchés, ceux-ci portent atteinte à son âme et à l'image Divine inscrite en lui qui se dissipe.
En l'absence de celle-ci, il n'inspire plus de crainte aux animaux auxquelles il ressemble désormais et qui ont dès lors le pouvoir de lui faire du mal.

En Egypte, les Bné Israël endommagèrent grandement l'image Divine inscrite en eux, puisqu'ils déchurent jusqu'à tomber dans le 49e degré d'impureté.
Dans de telles conditions, lors de la plaie des bêtes féroces, celles-ci auraient logiquement dû s'attaquer à eux et les déchiqueter, de même qu'elles firent leur pâture des égyptiens.

Pharaon, conscient de ce fait, se réjouit lorsque Moché lui annonça que cette plaie frapperait son pays, pensant qu'elle sévirait également en Gochen.
C'est pourquoi Hachem lui annonça qu'Il ferait un miracle, dépassant totalement les lois de la nature, en distinguant Gochen de l'Egypte.
Bien que le peuple juif fût alors entaché par de nombreux péchés, une distinction fut faite et leur territoire ne fut pas envahi par les bêtes sauvages. Et c'est sur ce point particulier que la Torah insiste.
[rapporté par le rav David Pinto]

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-> "Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gochen où réside mon peuple, en ce qu'il n'y paraîtra point d'animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l'Éternel, je suis au milieu de cette province" (Vaéra 8,18)
=> Pourquoi plus que pour toute autre plaie, la Torah surligne le fait que la terre de Gochen a été mise à part pour ne pas être attaquée par les bêtes sauvages?

Le Maharil Diskin explique :
Puisque la plaie des animaux sauvages impliquait que des animaux étant à l'extérieur d'Egypte entrent dans le pays pour l'endommager, de nombreux animaux ont dû passer par le biais de la terre de Gochen pour atteindre l'Egypte, et malgré cela il n'y a eu aucun dégât.

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=> Comment la plaie des animaux sauvages a-t-elle créé une amitié entre les juifs et les égyptiens?

-> Le Nétsiv (8,19) explique :
Les égyptiens cherchaient refuge des bêtes sauvages dans la terre de Gochen, et de la sorte ils ont tissé des liens d'amitié avec les juifs.
Lorsque Hachem a dit à Moché : "Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son ami [égyptien - רֵעֵהוּ - rééou] et chacune à sa amie [égyptienne - רְעוּתָהּ - réouta], des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,12), il était clair qu'ils avaient des amis [chez les égyptiens].
Cette amitié est venue par le biais de la plaie des animaux sauvages.

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+ Le zoo de Pharaon :

-> Lorsque Moché a averti Pharaon de l'arrivée imminente de cette plaie, il lui a dit que Hachem allait envoyer des des animaux sauvages pour tourmenter les égyptiens.
Le haKétav véHakabbala explique que l'article défini : "les animaux sauvages" (é'arov - הֶעָרֹב - Vaéra 8,25) vient nous enseigner que Moché faisait référence au zoo de Pharaon : "De même que tu [Pharaon] peux voir tous les animaux [qui existent] en face de toi [dans ton zoo personnel], de même toute l'Egypte sera remplie de tous ces animaux".
Une autre explication est que sur les murs du palais de Pharaon, il y avait tous les animaux qui y étaient sculptés. Moché disait à Pharaon que l'Egypte sera pleine de tous les types d'animaux comme le sont les murs de son palais.

C'est pourquoi Moché a averti Pharaon à propos de la plaie des animaux sauvages dans son palais et non pas au Nil.
Puisqu'il avait besoin de pointer vers les animaux du zoo (en réel) ou bien des animaux sculptés sur les mûrs, et qui étaient dans le palais de Pharaon.

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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,2) explique qu'en réalité les juifs méritaient la punition des animaux sauvages, mais Hachem les en a sauvés, punissant les égyptiens à la place.

=> En quoi est-ce juste que les égyptiens aient été puni pour les fautes des juifs?
De plus, pourquoi les juifs méritaient-ils d'être punis par la plaie des animaux sauvages plutôt que par les autres plaies?

-> Le rav Avigdor Miller explique :
les animaux sauvages venaient d'un mélange de toutes les espèces existantes au monde. Ceci est en soi non naturel, puisque les animaux errent généralement seuls ou en meute de leur espèce.
C'est pourquoi cette punition était appropriée aux juifs, qui devaient être une nation demeurant seule (à Gochen), cependant dans l'exil égyptien ils se sont mêlés à la population égyptienne. [Chémot 1,7 ; Chémot rabba 1,8]
Hachem dans Sa bonté a jugé les juifs avec indulgence, puisque l'influence négative des égyptiens a été la source de leur mauvais comportement.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens entretenaient de beaux zoos. Pour ce faire, ils envoyaient les juifs afin de capturer des animaux
Les égyptiens envoyaient délibérément les juifs pour les missions les plus dangereuses, souvent dans le seul but de les faire souffrir.
De façon ironique, maintenant ces mêmes bêtes abondaient.
[midrach Tan'houma - Bo 4 ; midrach Chémot rabba]

-> Les gardes égyptiens ont tout fait pour que les juifs ressentent une peur similaire à celle que peut générer une rencontre avec un animal sauvage.
Hachem leur a envoyé ces bêtes afin qu'ils puissent vivre cette même peur, qu'ils ont si facilement octroyé par le passé.

-> Les contremaîtres égyptiens apparaissaient aux juifs comme des animaux, puisqu'ils les effrayés, les terrifiés, sans cesse.
Ils ont été punis avec justesse en étant visités par les animaux sauvages.
[Sifté Cohen]

-> De même que les égyptiens ont pu dominer par la force les juifs, de même ils sont devenus la proie d'animaux sauvages sans pitié.

-> De même, qu'ils se sont réunis ensemble afin de torturer les juifs, de même toutes les bêtes ont convenu de s'unir afin de tourmenter et de dévorer les égyptiens.
[midrach Chémot rabba]

-> Cette plaie était également une punition contre Pharaon pour s'être baigné dans le sang de bébés juifs qu'il obtenait en assassinant 150 enfants le matin et 150 autres le soir.
Hachem avait donné aux animaux la responsabilité de venger ces meurtres délibérés ...
[En effet, ] si un meurtrier n'est pas puni par le tribunal, il le sera souvent par des bêtes sauvages.
Pharaon avait versé tant de sang innocent que sa nation entière fut punie par la plaie des bêtes sauvages.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

[Au-delà du fait que Pharaon était leur dirigeant, il faut se rendre compte que chaque égyptien à son niveau se comportait de la même façon avec les juifs. C'est ainsi que le Méam Loez (Chémot 5,14) écrit :
Les adolescents égyptiens faisaient irruption en bande dans les maisons juives, prétendant être entrés par erreur en se bousculant au cours de leurs jeux. Une fois dans les maisons, ils frappaient les juifs à mort.
Si ces derniers tentaient de les chasser, la police égyptienne les arrêtaient pour avoir maltraité des "enfants".
Les plus jeunes enfants égyptiens étaient tout aussi cruels. Ils erraient à travers les quartiers juifs pour guetter les naissances. Lorsqu'ils entendaient qu'un enfant était né, ils le dénonçaient aux autorités afin qu'il soit noyé dans le Nil.
=> Ainsi, de même qu'ils se sont comportés en animaux sauvages envers les juifs, de même les animaux sauvages envers eux!
Selon le midrach rabba, à chaque plaie (à part la 1ere), le premier à souffrir fut Pharaon. En effet, en tant que roi, il portait la principale responsabilité des souffrances infligées aux juifs.]

-> Pharaon a pris peur durant cette plaie, car même les animaux qu'il avait domptés par sorcellerie [l'Egypte excellait dans la sorcellerie] et placé devant son palais pour le garder se sont attaqués à ses serviteurs, les dévorant. [midrach Chémot rabba 11,11]
Il s'est alors lui-même trouvé en danger.

-> Hachem a amené les animaux sauvages afin de dévorer les enfants égyptiens, car les égyptiens entraient dans les maisons juives et voler les enfants, afin de les mettre à leur service.
[Abravanel]

-> A cause de leur servitude, les juifs n'avaient plus le temps de s'occuper de leurs troupeaux.
Sans berger, les troupeaux juifs étaient mis en pièces par les animaux sauvages.
Une punition semblable fut donc administrée aux égyptiens.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

-> Une raison de cette plaie est l'immoralité déplorable qui régnait parmi les égyptiens.
En effet, ils organisaient des orgies où 10 hommes étaient avec une femme et 10 femmes avec un homme.
Puisqu'ils renversèrent les barrières de la retenue, Hachem renversa également les barrières de la nature.
Etant donné que les égyptiens s'étaient assemblés de façon interdite, Hachem assembla les animaux d'une manière que la loi de la nature aurait normalement empêchée.
[midrach rabba (Bo) - rapporté par le Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Les égyptiens forçaient de façon cruelle les juifs à manger du lait cuisiné avec la viande d'un animal, ce qui est une transgression des lois de cachroute.
Un mélange d'animaux sauvages s'est réuni afin de les punir.
[Tiférét haRichonim]

-> La tribu de Yéhouda est comparée à un lion fort, le symbole de celle de Dan est le serpent, et celle de Binyamin est représentée par le loup.
Les juifs sont comparés à un assortiment d'animaux, qui ont tous envahi l'Egypte afin d'attaquer leurs oppresseurs.
[midrach rapporté par le Shach]

"Lève-toi tôt le matin et tiens-toi debout devant Pharaon" (Vaéra 9,13)

Est-ce que l'on se tient autrement que "debout" devant un monarque? Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Du fait de sa grande humilité, Moché avait l'habitude de plier sa tête devant tout homme, pour le saluer.

Ici, Hachem dit à Moché que quand il se présentera à Pharaon, il ne devra pas se courber devant lui, pour ne lui témoigner aucun signe de soumission, aussi infime soit-il.
Le verset fait allusion à cela en disant : "Tiens-toi debout devant Pharaon", sans aucunement te plier devant lui, comme tu le fais devant tout homme.

[le Or ha’Haïm haKadoch]

=> Moché était tellement humble qu'Hachem Lui-même est venu lui demander de ne pas témoigner d'honneur à Pharaon.

"Quand Pharaon vous dira : faites-vous (la'hèm) un prodige" (Vaéra 7,9)

Logiquement, Pharaon aurait dû dire : "Faites-NOUS un prodige" !
Pourquoi un tel emploi?

La différence entre un prodige réalisé par de la sorcellerie et un miracle réalisé par Hachem, est que le sorcier connaît à l’avance tout les secrets de son tour (sachant que ce n'est que mensonge et il n'en est pas impressionné), tandis que celui qui réalise un miracle reste toujours émerveillé par la grandeur d’Hachem (découvrant sur le moment ce qu'Il fait et en étant impressionné).

Ainsi, Pharaon dira à Moché et à Aharon : "Faites-VOUS un prodige" = réalisez une merveille qui sera une source d’étonnement pour vous aussi, et non pas uniquement pour les égyptiens, cela sera alors une véritable preuve que ce signe est d’origine Divine, et non pas l’effet de la sorcellerie.

[le Noam Elimélé'h]

"Je vous ferai sortir de sous les souffrances de l’Egypte et vous délivrerai de sa servitude" (Vaéra 6,6)

Le terme : "Sivlot" (סבלות), que l’on traduit par : "les souffrances", peut aussi être rapproché du terme “Sovel” (סובל) qui signifie “supporter”.

Le verset se comprend alors : "Je vous ferai sortir de sous le fait de supporter l’Egypte".
En effet, tant que les juifs supportaient l’esclavage d’Egypte, ils ne pouvaient pas en être libérés.

C'est uniquement en les faisant sortir de cette situation ("Je vous ferai sortir"), que les juifs ne pourront alors plus supporter le fait d'être en exil, et c'est alors que Hachem les délivrera ("Je vous délivrerai").

Tant que les juifs supportent l’exil, ils ne peuvent pas en sortir.
=> Il faut en venir à ne plus supporter notre situation d'être en exil, pour qu'intervienne la délivrance.

[le ‘Hidouché Harim]

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-> Le rabbi Bounim de Pschisha disait : le mot sivlot ("souffrances") est de la même famille que savlanout (patience).
Le pire des exils est l’exil que l’on a cessé de ressentir, et à l’esclavage duquel on s’est habitué.
"Je vous ferai sortir des souffrances de l’Egypte" = si vous en êtes arrivés au point que vous supportez l’exil avec patience, que vous vous êtes habitués à la souffrance, et que cela ne vous dérange plus tellement, parce que vous pensez qu’il n’y a pas de meilleure situation, il est interdit de tarder, et l’heure est arrivée de vous en faire sortir.

-> Le ‘Hidouché haRim enseigne à ce sujet :
"A quoi est-ce que cela ressemble?
A un fils de roi qui ne s’est pas bien comporté, et contre qui son père a été rempli de colère.
Pour le punir de sa vie de dissipation, son père l’a envoyé chez des mendiants, pour qu’il sente le goût de la pauvreté. Le fils du roi est resté avec les mendiants jusqu’à devenir comme l’un d’entre eux, et à oublier son origine.
Un jour, le roi son père a été pris de pitié et lui a envoyé demander ce qui lui manquait et ce qu’il désirait.
Le fils du roi a répondu avec joie qu’il désirait une nouvelle besace de mendiant, car la sienne était usée.

Le ‘Hidouché HaRim terminait en disant : "Nous aussi, les juifs, nous nous sommes tellement enfoncés dans l’exil que souvent nous ne concevons pas autre chose que de demander une "nouvelle besace", et c’est seulement quand nous serons sauvés que nous sentirons et saurons qu’il y a des choses plus élevées qui nous manquaient dans notre exil amer."

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Cela est également valable dans notre exil actuel.
Nous devons sortir l'exil qui est en nous (en nous désolant et en demandant à Hachem de changer cette situation), car ce n'est qu'alors que la délivrance pourra venir.

[même si grâce à D., les conditions de vie en gualout (ex: en France) sont très agréables, nous ne pouvons jamais être pleinement satisfait car cela reste l'exil, une impossibilité d'être totalement unis avec papa Hachem]

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-> Lorsque nous sommes révoltés par nos fautes, alors c'est le début de la guéoula.
L'exil signifie accepter les fautes, et le commencement de la délivrance vient à partir du moment où nous n'acceptons pas les fautes.
[le Sfat Emet]

Le grand-père du Sfat Emet, le 'Hidouché haRim, dit que lorsque les gens vivent en exil, ils commencent à accepter les fautes et la manière de voir la vie des non-juifs.
Ils commencent à penser qu'une faute occasionnelle est ok.
Ils ne sont pas bouleversés lorsqu'ils fautent occasionnellement
Cet état d'esprit était dominant en Egypte, et Hachem a promis : "Je ferai en sorte que vous ne supporterez plus les fautes et les manières de vivre égyptiennes."

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-> "Le véritable exil, c'est le confort en exil, ce qui dissipe en nous la conscience de l'exil."
[Rabbi Dov de Sokhatchov]

-> "Le principe de l'exil d'Egypte, c'était l'accoutumance.
Un exil n'est véritable que lorsqu'on s'y habitue."
[Rabbi Its'hak Meïr de Gour]

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"Je suis Hachem et Je vous ferai sortir ... Je vous sauverai ... Je vous délivrerai ..." (Vaéra 6,6)
"Je vous prendrai pour Moi comme peuple et Je serai pour vous un D., et vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous a fait sortir d'Egypte." (Vaéra 6,7)

-> Ces 4 expressions de la délivrance correspondent aux 4 exils que les juifs ont subi.
Concernant le dernier exil, celui d'Edom, le verset utilise l'expression : "Je vous prendrai pour Moi comme peuple", ce qui implique "prendre" de force, car cet exil sera le plus difficile.
[Baal haTourim]

-> Les 3 premières expressions de délivrance apparaissent dans un même verset (v.6), et la 4e dans un autre (v.7).
Cela fait allusion au fait que le 4e exil sera différent de tous les autres. En effet, bien qu'il soit le plus difficile de tous, lorsque Hachem nous en délivrera, alors cela sera une délivrance éternelle.
[Malbouch léShabbath véYom Tov]

-> Le rabbi de Loubavitch (Rabbi Ména'hem Mendel Schneerson) affirme que ces expressions de délivrance (liant le passée et l'à venir) nous indiquent que depuis la sortie d'Egypte, le peuple juif approche doucement, mais surement, de la délivrance finale.
[à chaque instant, la probabilité de venue du machia'h est encore plus forte, alimentant notre impatience!]

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-> Rachi (guémara Pessa'him 99b) dit que les 4 coupes de vin que nous buvons pendant le Séder de Pessa'h correspondent à ces 4 expressions de libération mentionnées dans la Torah.

-> Pourquoi particulièrement sur du vin?
Le rav Shlomo Zalman Auerbach note que chaque nouveau verre de vin ne consiste pas uniquement à obtenir davantage quantitativement de ce que l'on a déjà pu prendre (comme avec l'eau, un jus), mais c'est surtout augmenter qualitativement notre joie, notre bonheur.
Ainsi, si l'on aurait bu 4 verres de jus de pomme, cela n'aurait pas mis en évidence que chaque expression de délivrance possède un niveau plus élevé de liberté et de joie, comme peut le faire le vin dont les effets se font davantage sentir à chaque verre bu.

Par ailleurs, le vin est réalisé à partir de raisins, dont la bénédiction est classique et similaire à celle de tous les autres fruits provenant d'un arbre.
Cependant, lorsque les raisins auront été soumis à la bonne dose de pression provoquant la sortie du jus, et qu'ensuite on le laissera à fermenter dans un environnement approprié, on obtiendra alors du vin et non du vinaigre.
=> C'est pour cela, que le vin est la métaphore parfaite pour les juifs en Egypte. Les égyptiens les ont constamment pressurisés, opprimés, mais cela faisait partie de la volonté Divine pour les purifier (kour habarzel) et leur permettre d'atteindre leur réelle grandeur.

L'Egypte : "Mitsraïm", peut également être lu : "métsarim". Ce terme signifie : limites, restrictions.
En Egypte, les juifs avaient le choix entre soit succomber à leurs épreuves devenant du vinaigre, soit s'élever et maximiser leur potentiel en vieillissant bien comme le vin.
[l'idée est qu'avec du recul, nos moments les plus difficiles deviendront nos meilleurs moments de la vie, car ils auront permis de mettre à jour dans la réalité notre grandeur qui étaient latente en nous. Sur le moment on a l'impression d'être écrasés, piétinés, mais le résultat est un être (vin) de grande qualité, et non quelqu'un qui a mal tourné (vinaigre).
On lèvera bien haut ces coupes de la victoire sur notre yétser ara, signe que nous avons pu librement libérer nos capacités grandioses dans la vie réelle, et notre joie, notre fierté sera à son comble.]

Pour tous ces messages, nos Sages nous ont demandé de représenter ces 4 expressions de libérations par du vin.

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-> Esclaves en Egypte, les juifs sont arrivés au 49e niveau d'impureté (sur un total de 50), et nos Sages affirment même qu'ils servaient des idoles avec les égyptiens.
Cependant, selon le Zohar le peuple juif a quand même gardé les lois de pureté familiale (taharat hamichpa'ha). Ils n'ont jamais transgressé les interdictions relatives à l'immoralité.

Par l'observation de ces lois, ils ont pu avoir la capacité de faire sortir les étincelles de sainteté d'Egypte (réalisant alors leur mission dans ce pays).
Cependant, cela ne leur était pas suffisant pour mériter la libération, puisqu'il était nécessaire que Hachem leur donne les mitsvot de la brit mila et du korban Pessa'h, leur fournissant assez de mérites pour être libérés.
[Ahavat David]

"Je vous prendrai pour peuple… Et vous saurai que Je suis Hachem votre D." (Vaéra 6, 7)

Personne ne peut concevoir Hachem par la pensée, tellement Il est élevé.
Malgré tout, Il nous a donné Sa Torah, et par elle, c’est-à-dire en la saisissant et en la comprenant, nous pouvons parvenir également à "saisir" Hachem.

C'est ainsi, que connaître et percevoir Hachem, n'est possible qu'à travers la Torah.

On trouve en allusion dans le verset :
- "Je vous prendrai pour peuple" : cela fait référence au don de la Torah ;
- "et vous saurai que Je suis Hachem" : c’est uniquement par elle, que l’on peut prétendre "saisir" et connaître la réalité Divine.

[le Kedouchat Lévi]

La 3e plaie : les poux

+ La 3e plaie : les poux

-> Toute chose qui contenait une forme de terre devenait infectée par les poux.
C'est ainsi que le sol en terre cuite dans les maisons des égyptiens en était recouvert, rendant impossible le fait d'y marcher.

Chacune des maisons se ressemblait, car étant toute recouverte entièrement de poux.
[Béer Mayim 'Haïm - Vaéra]

-> A chaque pas qu'une personne faisait, son pied s'enfonçait profondément dans un lit de poux d'une profondeur de soit 60 cm ; soit 1,2 mètre ; ou bien soit 3 mètres.
[Séfer haYachar - Tsyoni]

-> Chaque égyptien avait sur lui un poids de poux allant de 15kg (selon le Roakéa'h) à 24 kg (selon le Sodi Razia).

-> Il y avait 14 sortes différentes de poux.
[Tana déBé Eliyahou - 7]

-> Les poux avaient une taille allant de celle d'un œuf de poule, à celle d'un œuf d'oie (soit 8cm de haut et 6cm de large en moyenne).
[Yalkout Chimoni]

-> Hachem a jeté des lances aux égyptiens, il s'agit les poux [qui les piquaient comme des lances].
[midrach Tan'houma - Bo]

-> Les poux plantaient leurs pattes dans la chair des égyptiens, et suçaient leur sang, leur infligeant d'effroyables douleurs.
[midrach haGadol]

-> Dès qu'on essayait d'enlever des poux d'une personne ou d'une bête, il en arrivait immédiatement encore davantage sur cette zone.

-> Les blessures et les morsures qui couvraient le corps des égyptiens étaient douloureuses au toucher.
[Haggada du Ktav Sofer]
Ils avaient des démangeaisons sur tout le corps, ne sachant pas par où commencer à se gratter.

-> Ils se grattaient si fort contre les murs que cela leur arrachait la peau.
[Midrash Hagadol 8,12]

-> Ils en perdaient beaucoup de sang, et les innombrables blessures et cicatrices changeaient leur apparence physique.
Certains devenaient aveugles suite à la détresse que subissaient leurs yeux en permanence.

-> Les poux dans la nourriture faisaient vomir les égyptiens, les affamant et les rendant malades.
[midrach bé'Hiddouch]

-> Le bétail a aussi souffert de cette invasion, comme piqué par d’innombrables aiguilles, produisant alors un vacarme cacophonique.
[michna Rabbénou Eliézer - 19]

-> Les sorciers égyptiens avaient réussi à reproduire les 2 plaies précédentes, mais pas celle des poux, car :
1°/ ils n'ont de pouvoir que sur ce qui a une taille supérieure à celle d'un grain d'orge (guémara Sanhédrin 67).
Bien que les poux en étaient beaucoup plus grand durant la plaie, ce n'est pas le cas en temps normal, où ils sont plus petits qu'un grain d'orge.

2°/ la magie ne peut se faire que lorsque l'on est sur un sol solide, ce qui était alors impossible puisqu'un lit de poux le recouvrait (d'une épaisseur de 60cm à 3m!).
[le Shach]

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-> Les sorciers dire à Pharaon : "C'est là le doigt de D." (Vaéra 8,15)

Le Méam Loez commente :
Les sorciers s'écrièrent : "Il ne s'agit pas de simple sorcellerie! C'est là le doigt de D.! Aucun être humain ne peut faire de pareilles choses!"
[...]
"C'est le doigt de D." = le mot hébreu signifiant doigt : "etsba" (אֶצְבַּע) est l'acrostiche des mots : ein tsarikh bédika aod (il n'est point besoin de vérification ultérieure [à tel point qu'il est évident que seul D. peut agir ainsi!]).

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-> Selon le Arizal (Séfer haLikoutim - Vaéra), le mot "poux" (kinim - כנים) a une guématria de 120, comme le nombre de combinaisons possibles des 5 lettre du Nom divin אלהים.
Alors les sorciers égyptiens reconnurent que cette plaie était l'œuvre de D. (אלהים).

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-> Les sorciers de Pharaon ont essayé de créer des poux (léotsi un akinim - Vaéra 8,14), mais ils n'y sont pas parvenus.
Le Malbim traduit ces mots : "léotsi ét akinim" (לְהוֹצִיא אֶת הַכִּנִּים) par : enlever les poux.
En d'autres termes, les sorciers ont essayé d'enlever les poux des gens et des animaux en leur appliquant de la pommade conventionnelle, ... conçue pour retirer les poux, mais ils n'ont pas réussi.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont essayé d'anéantir les juifs, qui sont comparés à la poussière de la terre.
Avec justesse, Hachem les a puni en la convertissant en poux.
[Yalkout Chimoni]

-> Hachem a frappé les égyptiens, qui ont refusé de reconnaître son existence.
Avec les poux, une plaie qu'ils ne pouvaient pas retirer de leur corps, ils étaient obligés de reconnaître l'existence de D.
[midrach rabba]

-> Les juifs étaient forcés de travailler toute la journée et la nuit, avec aucune pause pour pouvoir se laver et se nettoyer, ou bien se changer de leurs habits sales et poussiéreux.
Les égyptiens espéraient qu'ainsi leurs esclaves juifs deviennent infectés par les poux, et c'est ce qui arriva aux égyptiens.
[Baal haTourim]

-> Les égyptiens ont utilisé toutes leurs forces en magie afin d'empêcher les juifs de s'échapper d'Egypte.
La plaie des poux est la 1ere que les magiciens ne pouvaient pas reproduire.

-> Les juifs en tant qu'esclaves devaient travailler des matériaux en terre cuite, du mortier, de la brique, balayer les rues poussiéreuses d'Egypte, ...
Ainsi, Hachem les a puni par une plaie venant de la même origine.

-> Les égyptiens oppressaient les juifs en les forçant à peiner et à respirer difficilement.
De même, la plaie entraîna une respiration difficile et une forte fièvre.
[Kli Yakar - Vaéra]

-> Ils obligeaient les juifs à balayer les maisons, les cours, les champs et les rues. D. transforma donc toute la poussière d’Egypte en vermine.
[Eliaou Rabba 7]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à nettoyer leurs vêtements coûteux des poux.

-> Puisque les égyptiens, ont empêché les juifs d'accomplir les mitsvot de Hachem, la plaie des poux les a empêché de faire leurs tâches quotidiennes.
[Shach]

-> Avec cette plaie, les coudes des égyptiens devinrent soudainement raides de sorte que lorsqu'ils étaient piqués par les poux, ils ne pouvaient pas se gratter.
C'était là leur punition pour avoir tant pressé les juifs à travailler que ceux-ci n'avaient même pas la possibilité de soulager leurs démangeaisons.
Excédés par les insectes, les égyptiens se frottaient contre les arbres et les murs pour apaiser leurs démangeaisons. Le soulagement espéré ne vint pas, même après que les égyptiens se furent déchiré la peau et eurent saigné abondamment.
[Méam Loez - Vaéra 8,14]

La 2e plaie : les grenouilles

+ La 2e plaie : les grenouilles

-> La guémara (Sanhédrin 67) présente différentes opinions sur l'arrivée des grenouilles.
Selon Rabbi Akiva une seule grenouille énorme est venue du fleuve, et d'elle de nombreuses autres en ont été créées.
Selon Rabbi El'azar ben Azaria, cette grenouille énorme criait et coassait si fort, qu'elle en a appelé toutes les autres grenouilles du monde.
[Le Sifté Cohen explique chaque espèce dans le monde a un ange gardien qui veille sur elle. L'ange gardien des grenouilles se mit à crier, si bien que les grenouilles se rassemblèrent des confins de la terre.]

[selon l'opinion où il y avait au début de la plaie qu'une seule grenouille qui est sortie du Nil (midrach Tan'houma 14), cette grenouille était femelle, comme cela est mis en évidence par l'emploi du féminin : "vata'al atséfardéa" (Vaéra 8,2). (Rabbénou Shmouël miRoussia). ]

-> Beaucoup d'égyptiens tentèrent de tuer les grenouilles en les frappant ou en les écrasant. Mais dès qu'une grenouille était frappée, elle éclatait et une dizaine de nouvelles grenouilles jaillissaient de son ventre.
Combattre les grenouilles ne servait qu'à en accroître le nombre.
[l'idée est que la colère plutôt que de solutionner un problème, ne va faire que le compliquer. Il ne peut résulter que des pertes à notre colère!
En ce sens, les égyptiens étaient tellement en colère que la grenouille énorme (avis de rabbi Akiva) est devenue une multitude de grenouilles recouvrant l'ensemble de l'Egypte!]
[Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Le Oznaïm laTorah dit que Hachem dans sa grande compassion donne à chacun le temps et l'opportunité de faire téchouva.
Ainsi, si les égyptiens s'étaient repentis, alors D. aurait fait retourné l'unique grande grenouille dans le fleuve, et la plaie aurait été alors terminée.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, ce n'était pas réellement des grenouilles, mais des crocodiles capables d'avaler plusieurs personnes en une seule fois.

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-> Si un égyptien buvait un verre d'eau, les dernières gouttes d'eau se transformaient en grenouilles, sans qu'il s'en rende compte sur le moment. [l'eau devenait grenouille dans son ventre]
Au-delà du bruit à rendre fou, elles mordaient et rongeaient les égyptiens.
[Chémot rabba]

-> Les gouttes de sueur des égyptiens se transformaient en grenouille dès leur sortie des glandes.
[Séfer haYacha]

-> Contrairement aux grenouilles ordinaires, celles qui ont envahi l'Egypte durant cette plaie avait le pouvoir de parler.
Elles torturaient les égyptiens en proclamant : "Notre seul objectif sur cette terre est de te torturer, comme punition pour tes fautes [l'oppression des juifs]!"
[le Shach]

-> Dans un soucis de protection, le palais de Pharaon était entouré de murs en marbre épais et solides.
Lorsque les grenouilles sont arrivées devant ces murs, elles ont dit :
"Hachem, le tout puissant nous a envoyé ici. Nous souhaitons sacrifier notre vie pour Lui. Nous sommes prêtes à mourir dans le feu et l'eau pour D., et ainsi, notre nom sera sanctifié."
Le marbre a respecté ces paroles, et il s'est ouvert, laissant les grenouilles entrer.
[le Malbim]

-> Pharaon était affalé sur le sol, souffrant d'une intense douleur, il était alors témoin d'une discussion entre une grenouille dans son estomac avec une autre dans un de ses serviteurs.
L'une s'interrogeant sur le moment de leur sortie, l'autre lui répondant : "Lorsque ben Amran [le fils de Amran : Moché] va prier Hachem de nous libérer".
[midrach haGadol 7,27]

-> Au cours de cette plaie, Pharaon fut puni de façon particulière .
Longtemps auparavant, un Pharaon précédent avait enlevé Sarah et s'était épris d'elle (Béréchit 12,15).
Lorsqu'il dut la laisser partir sans la toucher, il fit réaliser un mannequin identique à elle. Pharaon gardait ce mannequin dans sa chambre et le prenait souvent dans son lit.
Lorsque ce Pharaon mourut, ses successeurs utilisèrent de la même façon ce beau mannequin. Pharaon fut puni de cela en ce que sa chambre à coucher et son lit furent emplis de grenouilles.

Lorsque survint la plaie de sang, la Torah dit : "Pharaon fit demi-tour et s'en fut dans son appartement, et ne prêta pas non plus attention à cela" (Chémot 7,23) = Il se rendit dans sa chambre à coucher et s'amusa avec ce mannequin jusqu'à en oublier tous ses soucis.
Toutefois à présent, les grenouilles entrèrent dans la chambre de Pharaon et l'empêchèrent de s'amuser avec son mannequin.
[Zohar - rapporté par le Méam Loez (Chémot 8,2)]

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-> Les grenouilles ont recouvert l'intégralité de la terre d'Egypte, d'un tapis vert coassant.
Il était impossible de faire un pas sans marcher sur une grenouille.
[Rabbénou Efraïm]

-> Si une grenouille rencontrait un juif, elle s'enfuyait, mais si c'était un égyptien, même de loin (même dans les souterrains), elle l'attaquait immédiatement.
[midrach rabba Nasso 89]

-> Beaucoup d'égyptiens essayaient de tuer les grenouilles.
A chaque fois qu'une grenouille était frappée, il en sortait d'elle : 12 ou 15 parties différentes, dont chacune se transformait en une nouvelle grenouille.
Les grenouilles rentraient alors avec colère dans le corps de l'égyptien qui l'avait frappé, lui mordant ses organes internes.
Grandement effrayés, ils arrêtaient d'essayer de les tuer.
[le Zohar]

-> Les gens devenaient mortellement malade des grenouilles les mordant à l'intérieur et consommant leur intestin.
Parfois les grenouilles mourraient à l'intérieur, produisant une odeur nauséabonde émise depuis leur système digestif.
Beaucoup d'égyptiens étaient agités et n'arrivaient pas à dormir , écoutant le bruit continu du coassement venant de leur corps.
Les nerfs étaient à vifs et les journées étaient passées en larmes et en lamentation.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles castraient les égyptiens.
[midrach Chémot rabba 10,4]

-> Un égyptien ne pouvait pas entendre son ami lui parler, en raison du bruit des grenouilles, et ce même s'il lui criait dans les oreilles.
Beaucoup de femmes et d'enfants sont morts.
Les hommes forts, ont perdu toutes forces, étalés sur le sol jusqu'à ce que la plaie cesse.
[le Zohar]

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-> Les grenouilles se hâtaient de se jeter dans les fours, y laissant leur vie pour le nom de D.
Lorsqu'elles y brûlaient dans le feu, elles chantaient des chants de louanges à Hachem, le remerciant de cette opportunité de sacrifier leur vie pour Son nom.
Lorsque Pharaon a entendu cela, il en a été dégoûté, se dépêchant de demander à Moché de mettre un terme à la plaie.
[Maor vaChéméch - Vaéra]

-> Selon le midrach (Téhilim 28), à la fin de cette plaie, toutes les grenouilles moururent, dans les maisons, dans les champs, dans les cours.
Cependant, celles qui avaient donné leurs vies en entrant vivantes dans les fours afin d’élever le Nom de D., sortirent vivantes des fours et rentrèrent dans le Nil.

-> Lorsque les grenouilles sautaient dans un four brûlant, elles explosaient en des centaines de minuscules grenouilles.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Chémot 8,2)]

-> Les grenouilles mortes en cuisant dans le pain, revenaient à la vie dans le ventre des égyptiens lorsqu'ils les mangeait. Elles criaient, coassaient si fort qu'ils en tombaient malades [elles tapaient également le ventre des égyptiens], et souvent ils en mourraient dans d'affreuses souffrances.
[Shékhel Tov]

-> La guémara (Pessa’him 53b) nous enseigne que ‘Hanania, Michaël et Azaria sont allés de bon cœur dans la fournaise, en prenant exemple sur le comportement des grenouilles qui se sont précipitées de bon cœur dans les fours.

-> Selon le ‘Hatam Sofer, cela est mis en avant dans le Pérek Chira, où chaque composant de la création émet une louange à D.
Les grenouilles chantent : Barou’h chèm kévod mal’houto ("béni soit le Nom dont la gloire du royaume est à jamais").

-> [Moché va avertir Pharaon:] "Les grenouilles viendront dans ta maison, et dans ta chambre à coucher, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et sur ton peuple, et dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)
Le mot : "dans tes pétrins" (ouvémich'aroté'ha - וּבְמִשְׁאֲרוֹתֶיךָ) a la particularité d'être le plus long de toute la Torah avec 10 lettres. Leur attitude singulière est mise en avant par ce fait remarquable.

-> Le bruit d’une grenouille ressemble à une répétition de : "Quoi? Quoi? Quoi? …"
Qu’est-ce que D. attend de moi?
A chaque instant, il faut être prêt à sacrifier toute force s’opposant au fait d’agir en conformité avec l’opinion de nos Sages, à la loi juive, …

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-> Le mot : "tséfardéa" (grenouille) est mentionné 10 fois dans la Torah,
Selon nos Sages, cette plaie était plus douloureuse que toutes les 10 plaies réunies.

-> Les grenouilles ont aidé à régler une veille querelle territoriale entre l'Egypte et Kouch, un pays voisin : la présence des grenouilles, qui ne s'écartent pas d'un pouce hors des frontières de l'Egypte, forme une ligne de démarcation irréfutable entre ces 2 pays.
Malgré les efforts des sorciers, les grenouilles ne sont restées que sur le sol égyptien.
[Chémot rabba 10,2]

-> Les sorciers égyptiens furent eux aussi capables de produire des grenouilles en maîtrisant des démons.
Ils pensèrent que Moché avait lui aussi fait venir les grenouilles par la sorcellerie.
[Méam Loez - Vaéra 8,3]

-> A la fin de la plaie, lorsque Moché et Aharon sont allés dans le désert prier D., les magiciens égyptiens ont entendu la voix de Moché, d'une façon si forte et percutante qu'elle en recouvrait le coassement des grenouilles.
[Rabbénou Efraïm]

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+ Concrètement combien de kilogrammes de grenouilles par égyptien est-il resté à la fin de la plaie?

-> Selon le midrach rabba, à la fin plaie, chaque égyptien a collecté pour 4 tas de grenouilles dans sa maison et dans sa cour.

Le Baal haTourim n'est pas d'accord, et pense que chaque égyptien en avait pour 10 tas, ayant chacun 6,1 mètres de haut et pesant chacun 857 kg.

=> Ainsi, en totalité, chacun des égyptiens a amassé 8,57 tonnes de grenouilles (soit 8 570kg!!).

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-> "Il dit : Demain" (Vaéra 8,6)

=> Quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles disparaissent, il répondit : "Demain". Mais pourquoi ne demanda-t-il pas qu'elles disparaissent le jour même? Pourquoi accepta-t-il de beaucoup souffrir encore un jour de plus?

En fait, quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles partent, Pharaon pensa que s'il posait cette question, c'est que Moché était sûr qu'il lui répondrait : "Pour aujourd'hui!" Car à l'évidence, il ne voudra pas souffrir encore plus.
Et Pharaon, qui pensait que Moché réalisait les plaies par sorcellerie, en déduisit que Moché savait que l'effet de sa sorcellerie devait s'arrêter de soi-même ce jour même, et il voulait lui faire croire qu'il sait arrêter la plaie selon sa volonté, pour l'impressionner.
Ainsi, pour piéger Moché et montrer que tout n'est que sorcellerie, il demanda justement que la plaie cesse le lendemain. Pharaon était tellement pervers qu'il fut prêt à souffrir atrocement encore un jour, juste pour montrer que Moché était un sorcier.
[selon le Ramban]

-> Le Mochav Zékénim enseigne :
Pharaon était tellement gêné de montrer qu'il était dans un état de très grande détresse à cause de la plaie des grenouilles, qu'il a préféré demander à Moché de prier pour la retirer "demain", impliquant [par orgueil] que la plaie n'était pas si embêtante que cela.

-> Le Tossefot haShalim explique :
Pharaon espérait que ses sorciers puissent trouver un moyen de retirer les grenouilles pendant cette journée, et il a donc demandé à Moché de ne prier que le jour suivant.

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+ Mesure pour mesure :

-> Hachem a dit : "Laissons les grenouilles, qui grandissent dans l'eau, venir et tourmenter les égyptiens, qui voulaient détruire la nation qui était destinée à recevoir la Torah, qui est comparée à l'eau"
[midrach Yélamdénou]

-> Pharaon dit : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix?" (Chémot 5,2).
Par conséquence, Hachem a accablé les égyptiens par les grenouilles, qui ont sanctifié le nom divin (par opposition à l'attitude de Pharaon), en faisant un énorme sacrifice personnel (ex : se jeter dans les fours allumés afin de faire la volonté de D.).
[Kli Yakar]

-> Pharaon disait : "Mon fleuve est à moi, c'est moi qui me le suis fait!" (Yé'hezkiel 29,3).
Le midrach rabba enseigne que Hachem dit à Pharaon : "Je vais te monter si le fleuve est à Moi ou à toi, car mes plaies vont le frapper, et à Mon décret il va produire des grenouilles.
Ce que j'ai décrété sur l'eau, le fleuve le fera."

Le Sforno commente que les grenouilles ont montré au monde entier à quel point D. dirige le monde.
Elles sont arrivées et parties au moment voulu par D., toutes les autres créatures du fleuve sont mortes sauf elles (lors de la plaie du sang), elles ont changé leur caractère naturel en attaquant uniquement les égyptiens (alors que normalement elles ont peur et se cachent des êtres humains!), elles avaient la capacité de parler, ...

-> Les égyptiens qui s’élevaient tels des dieux au-dessus de leurs esclaves, apprirent ainsi que même l’un des plus petits animaux au monde, si craintif habituellement, avait perdu tout respect et toute peur à leur égard.
[Rav Shimshon Raphaël Hirsh]

-> L'odeur répugnante des grenouilles mortes dégoûtait les égyptiens, de la même façon qu'ils ont montré ouvertement leur dégoût envers les juifs et leur D.
[midrach Yélamdénou]

-> Les grenouilles ont été envoyées en Egypte, car les égyptiens avaient l'habitude de forcer les juifs à manger des insectes effrayants.
[midrach Tan'houma Vaéra 14]

-> Les juifs ont crié et hurlé sans les lourds fardeaux que les égyptiens leur imposaient.
Les égyptiens criaient très tôt le matin afin de réveiller les juifs.
Maintenant, c'était au tour des grenouilles d'hurler et de les faire hurler.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles hurlaient sur les égyptiens, de même que les contremaîtres égyptiens avaient l'habitude d'hurler leurs ordres aux esclaves juifs pour qu'ils travaillent toujours plus rapidement.
[Haggada shel Pessa'h - rav Tevle Bandi]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à récupérer des serpents, des grenouilles et d'autres créatures pour eux, afin de se divertir de ce spectacle, et/ou afin de les manger par gourmandise.
Maintenant, ils n'en manquaient pas.
[Chémot rabba]

-> Les égyptiens utilisaient les juifs pour collecter leurs ordures, leur demandant de retirer toute chose qui pouvait sentir mauvais et être repoussant. C'est pourquoi ils ont été puni par les grenouilles, puisque de nombreuses personnes sont dégoutées rien que par le fait de regarder une grenouille.
[Drachot Rabbénou Yona]

-> Selon le midrach (Tan'houma Bo), les grenouilles étaient une punition pour le fait que les égyptiens forçaient les juifs à porter leurs marchandises.
En conséquence de cela, les grenouilles sont venues et ont abîmé leurs marchandises.
Les grenouilles accomplissaient cela en sécrétant du mucus, de la bave et d'autres écoulements [répugnants] de leur bouche qui abîmaient tous les stocks des égyptiens.
[Kol haRamaz]

-> Lorsque les égyptiens ont noyé les bébés juifs, les pleurs de leur mère étaient forts et longs.
De la même rivière, en sont sorties des grenouilles coassant comme les cris des enfants se noyant (le Malbim dit que leur bruit ressemblait aux pleurs des tout-petits, qui a force rend fou).
Elles criaient dans leur ventre de manière continue, à l'image du fait qu'ils ignoraient le cri des mères juives.
[Abarbanel]

Le Malbim (7,25) dit qu'il est apparu aux égyptiens que les bébés juifs qu'ils ont jeté dans le Nil leurs revenaient sous la forme d'une grenouille qui hurlait et qui revenaient blesser celui qui l'avait noyé.
[d'une certaine façon plus un égyptien avait noyé de bébés juifs, plus il avait des grenouilles qui venaient lui hurler dessus et lui faire mal. Chacun selon ce qu'il avait pu faire!]

Le bruit était également une punition du fait qu'au moment de l'accouchement, les femmes juives se retenaient d'émettre le moindre son, de peur que les égyptiens découvrent leur nourrisson mâle [Siftei Cohen].
[Or, lorsqu'une personne qui souffre doit réprimer ses cris, sa douleur est encore plus forte.]

Selon le 'Hida, c'est également une punition pour les braillements des bébés égyptiens, qui servaient à dévoiler les bébés juifs cachés.
Selon les Tossefot, cela renvoie aux plaintes et aux lamentations des esclaves hébreux.

-> Les juifs n'avaient pas le droit de se laver les mains avant le repas, ils étaient forcés de manger avec les mains sales du mortier et de la poussière des briques.
Maintenant, les égyptiens étaient obligés de manger avec les mains sales du sang des grenouilles.
[le Shach]

-> Les égyptiens empêchaient les juifs de se laver avant de prendre leur repas, et ceux-ci devaient manger alors qu'ils étaient encore salis par la boue qu'ils utilisaient pour faire les briques.
A présent, toute la nourriture que mangeaient les égyptiens était souillée par les grenouilles.
[Sifté Cohen]

-> Au cours de leurs cérémonies idolâtres, les égyptiens ont brûlé des enfants juifs sur leurs autels.
Ainsi, les aliments qui cuisaient dans leurs fours étaient infectés par les grenouilles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Selon le midrach rabba, les grenouilles ont mutilé les hommes et les femmes au point qu'ils ne pouvaient plus avoir d'enfant, à l'image des égyptiens qui ont tout fait pour éviter que les juifs en aient.
D'ailleurs, des voix célestes annonçaient aux égyptiens qu'ils étaient castrés pour avoir empêché les juifs d'avoir des enfants.

-> Pharaon fut également puni pour avoir étouffé le son de la Torah.
Autrefois, les juifs se levaient tôt le matin pour prier et étudier.
Dans le but d'anéantir la nation juive, les égyptiens firent taire cette voix de prière et d'étude de la Torah.
Au lieu de cela, les juifs élevaient leur voix avec terreur, criant sous leur dur labeur.
Les égyptiens furent donc punis par l'invasion des grenouilles qui coassaient et faisaient un bruit incessant.
C'était une punition appropriée à leur délit.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 7,26-29]

-> A la fin de la plaie, les grenouilles commencèrent à se décomposer et le pays entier empesta.
Il s'agissait d'une punition adéquate car les égyptiens haïssaient tant les juifs qu'ils les traitaient avec mépris.
Les hommes égyptiens tournaient la tête de dégoût devant les plus belles femmes juives, comme l'on détourne la tête d'un cadavre nauséabond. [il y avait partout des tas énormes de cadavres de grenouilles se décomposant et sentant extrêmement mauvais!]
[midrach Yalkout Chimoni & midrach Téhilim 28 - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 8,9-10]

-> Les nombreux coups que les juifs recevaient des égyptiens, créaient une horrible odeur de chair meurtrie.
En conséquence de ce mauvais traitement, Hachem a fait que la terre sente horriblement mauvais par les [très nombreuses] grenouilles mortes à la fin de cette plaie. ["On entassa (les grenouilles) par monceaux ; le pays en était infecté" - Vaéra 8,10]
[midrach Chémot rabba 10,6]

"Aaron étendit sa main sur les eaux d’Egypte; la grenouille monta et couvrit le pays d’Egypte" (Vaéra 8,2)

-> Le Midrach (Chémot Rabba 10,2) nous rapporte que les grenouilles ont sauté dans les fours des égyptiens pour sanctifier le Nom de D.

-> La guémara (Pessa'him 53b) nous enseigne que 'Hanania, Michaël et Azaria sont allés de bon cœur dans la fournaise, en prenant exemple sur le comportement des grenouilles qui se sont précipitées de bon cœur dans les fours.

-> Selon le 'Hatam Sofer cela est mis en avant dans le Pérek Chira, où chaque composant de la création émet une louange à D.
Les grenouilles chantent : Barou'h chèm kévod mal'houto ("béni soit le Nom dont la gloire du royaume est à jamais").

-> Le rav Pam disait que la génération de la Shoa est morte en Kiddouch Hachem, et que le rôle de notre génération est de vivre en Kiddouch Hachem (sanctifier/élever le nom de D.), en suivant de façon exemplaire la vie selon les lunettes de la Torah., la volonté de D.

-> Le bruit d'une grenouille ressemble à une répétition de : "Quoi? Quoi? Quoi? ..."
Qu'est-ce que D. attend de moi?
A chaque instant, il faut être prêt à sacrifier toute force s'opposant au fait d'agir en conformité avec l'opinion de nos Sages, à la loi juive, ...

-> Selon le midrach (Téhilim 28), à la fin de cette plaie, toutes les grenouilles moururent, dans les maisons, dans les champs, dans les cours. Cependant, celles qui avaient donné leurs vies en entrant vivantes dans les fours afin d’élever le Nom de D. sortirent vivantes des fours et rentrèrent dans le Nil.

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-> On peut rapporter le commentaire d'Abravanel, qui nous explique que le mot hébreu : "tséfardéa", ne doit pas être traduit par : grenouilles, mais par : crocodiles.

=> Selon lui, les égyptiens ont été attaqués, non pas par des grenouilles, mais par des crocodiles!

Abravanel de continuer en justifiant :
- Les crocodiles étaient considérés par les égyptiens comme une divinité.
Les 10 plaies avaient une dimension punitive et une dimension éducative.
D'où, l'emploi des crocodiles ...

-> Par ailleurs, il est écrit : "[D.] lança contre eux des bêtes malfaisantes pour les dévorer, des grenouilles pour les ruiner." (Téhilim 78,45).
Les grenouilles ne sont généralement pas un instrument de destruction, contrairement aux crocodiles.

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Rachi sur "la grenouille monta", de commenter : c’était une seule grenouille ; on la frappait et elle faisait jaillir de nombreux essaims de grenouilles.

A partir de ce Rachi, le Rabbi Yaakov Israël Kaniewski (le Steipler) fait remarquer que nous pouvons tirer une grande leçon de morale à ce sujet.

-> La logique est : si chaque coup produit davantage de grenouilles, il faut cesser les coups immédiatement afin de ne pas aggraver la situation.

-> Que dit la colère ?
Puisque nous continuons à lui donner des coups et qu’elle continue à produire, il est donc plus évident qu’il faut se venger d’elle et continuer à la frapper encore et encore!

C’est pourquoi, autant qu’elle continua à produire des grenouilles, leur colère augmenta en eux, et les égyptiens continuèrent à la frapper jusqu’à ce que toute l’Egypte fut recouverte de grenouilles.

Le Steipler explique que c’est en réalité le même phénomène et la même réaction qui se produit lorsque des gens se disputent.
Ils savent parfaitement qu’en répondant aux attaques, ils aggravent la situation!
Ils rajoutent de l’huile sur le feu (de la dispute) …

Il conclut ainsi, qu’il est préférable d’acquiescer une offense et de ne pas rétorquer.