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"Tu oindras également Aharon et ses fils et tu les sanctifieras comme prêtres pour Moi" (Ki Tissa 30,30)

-> Aharon n'a pas été oint de la tête aux pieds avec l'huile d'onction.
Moché a placé un peu d'huile sur sa tête et au-dessus de ses sourcils, qu'il avait ensuite rejoint du doigt pour former la lettre "kaf" en tant que signe de prêtrise.
En effet, la 1ere lettre du mot hébreu signifiant prêtre (כהן) est kaf (כ).

Tous les ustensiles utilisés dans le Michkan et l'Arche furent oints de la même manière. On déposait de l'huile sur chaque ustensile et l'on formait la lettre kaf ...

Il en était de même pour l'onction des Cohanim : les seuls à être oints de cette manière furent les fils d'Aharon, les 1ers prêtres.
Plus tard, les Cohanim ordinaires ne l'ont plus été. La sainteté des pères fut héritée par leurs fils.

Cette loi ne s'applique qu'aux Cohanim ordinaires. Quant au Cohan Gadol, il devait nécessairement être oint de cette huile spéciale à chaque génération pour pouvoir entrer en fonction.
Dans ce cas, le statut de Cohen Gadol n'était pas hérité par son fils [puisque dépendant des qualités personnelles du Cohen].
[Méam Loez]

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+ Tu parleras aux bné Israël et tu leur diras : "Ceci sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (Ki Tissa 30,31)

-> L'homme choisi par le peuple [juif] pour régner sur lui n'occupait pas le trône avant d'avoir été formellement oint.
Le roi n'était pas oint avec la forme de la lettre "kaf" comme un Cohen. L'huile était déposée tout autour de sa tête comme une couronne.
[...]

Cette huile d'onction ne fut préparée qu'une seule fois, par Moché ...
Seul Moché était autorisé à la fabriquer, et personne ne pourra plus jamais le faire par la suite.

C'est un grand miracle que l'huile d'onction faite par Moché suffit pour un nombre considérable d'usages.

Tout d'abord, elle ne représentait que 12 loguim (4 litres environ).
Une bonne partie de cette huile s'évapora lors de la cuisson et une partie fut absorbée par les herbes.
Après cela, on l'utilisa pour oindre Aharon et ses fils chaque jour pendant les 7 jours d'installation.
Elle servit également à oindre tout le Michkan et ses objets, la Table et ses ustensiles, la Ménora et ses ustensiles, le bassin et son socle.

On l'employa aussi pour oindre chaque Cohen Gadol après Aharon jusqu'à la destruction du 1er Temple [Abarbanel], pendant 7 jours consécutifs [Alchikh haKadoch].
De plus, cette huile servit à oindre tous les rois.

"Ce sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (v.30,31) = cette huile, et nulle autre, devra être utilisée pour toutes les générations.

Le mot hébreu voulant dire "ce" est : "zé" (זֶה), a la valeur numérique de 12. Ceci indique que les 12 librot d'huile restèrent intactes.
=> Quelque soit la quantité que l'on utilisait, sa quantité ne diminuait jamais.

Cependant, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'existait plus.
A cette période, les Cohanim Gédolim étaient installés en faisant passer sur la personne choisie les 8 vêtements du Cohen Gadol.
Chaque jour, pendant 7 jours consécutifs, il revêtait ces vêtements et les enlevait. Cette procédure remplaçait l'onction.
La Torah dit : "Le Cohen Gadol parmi ses frères, sur la tête duquel on a versé l'huile d'onction et qui fut installé pour porter les vêtements" (Emor 21,10).
Cette juxtaposition nous enseigne qu'un Cohen Gadol peut installé par l'onction ou par le port des vêtements de prêtrise.

Selon le Sifté Cohen, la bouteille d'huile d'onction se trouve dans un lieu secret et y restera jusqu'à la venue du machia'h.
Elle sera retrouvée avec tous les autres objets cachés et servira à oindre les Cohanim Guédolim à l'époque du machia'h.
[...]

C'est parce que les Cohanim Guédolim du 1er Temple étaient oints de cette huile qu'ils craignaient Hachem et vivaient longtemps.

Au cours des 410 ans du 1er Temple, seuls 18 Cohanim Guédolim officièrent.
Par contre, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'était plus disponible. A cette époque, les Cohanim Guédolim ne craignaient pas Hachem et n'exerçaient pas longtemps la prêtrise.
Ainsi, au cours des 420 ans du 2e Temple, plus de 300 prêtres se succédèrent. La plupart d'entre eux ne vécurent pas le temps qui leur avait été alloué.

=> Quiconque était oint de l'huile préparé par Moché en profitait grandement. (longue vie, crainte de D., ...)
Hachem opéra le miracle que cette huile dura longtemps afin que tous les rois et les Cohanim Guédolim en fussent oints.
[malgré sa faite quantité, et quelque pouvait en être son utilisation elle gardait toujours la même quantité que Moché avait pu préparer à l'origine!]

Par ailleurs, lorsqu'un Cohen était sur le point d'être oint, d'autres Cohanim s'asseyaient près de lui et la bouteille d'huile était déposée au milieu d'eux.
L'huile "'s'élançait" et s'écoulait, selon la quantité exacte nécessaire pour l'onction, sur la tête du Cohen Gadol choisi.

Un phénomène semblable se produisit lors de l'onction du roi David.
Hachem dit au prophète Chmouël d'aller oindre l'un des fils de Yichaï, sans mentionner lequel.
Lorsque Chmouël arriva chez Yichaï, il lui demanda de lui présenter tous ses fils. Yichaï fit venir son fils Eliav
Chmouël vit qu'il était grand et beau, et dit : "C'est certainement celui-ci, que D. désire nommer roi".
Cependant, lorsqu'il voulut l'oindre, l'huile s'enfuit.
Chmouël pensa : "Hachem désire certainement un autre de ses fils pour roi".
Yichaï présenta successivement ses autres fils, mais l'huile réagit exactement de la même façon.
Cependant, lorsqu'on amena David, le benjamin, l'huile se précipita à sa rencontre et s'écoula d'elle-même sur sa tête.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,31]

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-> Le Chémen haMichka rapporte : lorsque l'huile était versée sur un Cohen de petite taille, elle le faisait miraculeusement grandir. [midrach Tan'houma - Emor 4]

"Hachem parla à Moché en disant : "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre (lifkoudéhém), chacun sera compté en donnant une offrande d'expiation à Hachem pour sa vie. Ainsi, ils ne seront pas frappés par l'épidémie lors du recensement." (Ki Tissa 30,11-12)

-> Pourquoi la Torah ajoute-t-elle le mot : "lifkoudéhém" (littéralement : pour leurs comptes)? ...

Hachem dit à Moché : "Ne pense pas que Je t'ordonne de compter les juifs pour connaître leur nombre.
Il faut les dénombrer, en réalité, "pour leurs comptes" = pour que les personnes comptées sachent combien Je les aime".
[Alchikh haKadoch]

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-> Hachem désirait montrer que bien qu'ils eussent fauté, Hachem ne les rejetait pas.
Après leur repentir, Il les considérait comme aussi importants qu'auparavant.

Nous le voyons du fait que Hachem ordonna qu'ils soient comptés. Lorsqu'une personne se donne la peine de compter quelque chose, cela montre que celle-ci lui est précieuse.

Cette idée est évoquée par le mot choisi pour dire : "recenser".
En effet, le verset peut se traduire littéralement ainsi : "Lorsque tu élèveras la tête des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch bné Israël).
La Torah ne dit pas : "ki tispor" (lorsque tu compteras), mais "ki tissa" (lorsque tu élèveras), expression qui dénote la grandeur et l'importance, comme si Hachem disait : "Lorsque tu élèveras les juifs en les comptant".
En effet, ils ont été dénombrés pour montrer combien ils sont importants pour D.
[Kli Yakar]

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-> La Torah dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.

Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais œil (ayin hara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta'anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> En employant : "Tu élèveras la tête des juifs", Hachem dit à Moché : "Si tu désires connaître le nombre des juifs, prends le début (littéralement : la tête) du nom des tribus".

En voici le calcul :
-> le réch de Réouven (ראובן) [a une valeur numérique de 200] désigne 200 000 juifs.
-> le chin de Shimon (שמעון) [a une valeur numérique de 300] désigne 300 000 juifs.
-> le youd de Yéhouda (יהודה) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le youd de Issa'har (יששכר) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le zayin de Zévouloun (זבולון) [a une valeur numérique de 700] désigne 7 000 juifs.
-> le bét de Binyamin (בנימין) [a une valeur numérique de 2] désigne 2 000 juifs.
-> le dalét de Dan (דן) [a une valeur numérique de 4] désigne 4 000 juifs.
-> le noun de Naftali (נפתלי) [a une valeur numérique de 50] désigne 50 000 juifs.
-> le guimel de Gad (גד) [a une valeur numérique de 3] désigne 3 000 juifs.
-> le youd de Yossef (יוסף) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le aléph d'Acher (אשר) [a une valeur numérique de 1] désigne 1 000 juifs.

=> La somme totale est de 597 000.

Tel est le nombre de juifs avant le Veau d'or. Hachem dit à Moché qu'en les comptant après la faute, il pourrait en déduire le nombre de morts.
A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient au nombre de 600 000, la Torah disant explicitement : "600 000 hommes à pied" (Bo 12,37).
Selon ce calcul, il manque 3 000 hommes.

A la suite du Veau d'or : "il périt dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes" (Ki Tissa 32,28) de la main des Lévi'im.
Etant déjà considérées comme mortes, elles ne sont pas décomptées parmi les tribus.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch Bné Israël lifkoudéhém - Ki Tissa 30,12)
[כי תשא את ראש בני ישראל לפקדיהם car]

-> Le Rabbi de Moditz explique "tissa" (תשא) signifie aussi élever. On doit élever ses pensées pour se focaliser sur les ordres divins (pékoudé Hachem - פקודי ה), et ne pas se noyer tête baissée dans la parnassa (פרנסה).
Cela fait écho aux mots d’un Téhilim (128,2) qui parle de "yégui'a kapé'ha ki to'hél" = le labeur de tes mains (יגיע כפיך כי תאכל) et non d’effort mental. [Divré Israël - Chémot 30,12]
[Celui qui travaille avec ses mains en gardant sa tête pour le service divin est supérieur au craignant D. ]
Suivant cette voie, on se conforme alors au dicton (guémara Erouvin 41a) selon lequel le corps suit la tête (בתר רישא גופא אזיל).

Nos Sages (guémara Kidouchin 29a) enseignent que l’on doit apprendre un métier (אומנות) à son fils, et d’autres ajoutent qu’il faut aussi lui apprendre à nager.
Le Avné Nézer (qui a vécu entre 1838-1910) explique que tout comme dans la natation, le corps est immergé mais la tête reste hors de l’eau, il doit en être de même pour la parnassa. Nous devons avoir la foi parfaite (émouna chéléma), que toutes nos affaires professionnelles dépendent de la providence Divine de façon très précise.
[rav Yéhochoua Alt]

"Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami, et il revint dans le camp" (Ki Tissa 33, 11)

La guémara rapporte que les anges ne voulaient pas que Moché reçoive la Torah, ils voulaient la garder pour eux.
Alors, Moché argumenta que la Torah parle essentiellement de sujets qui ne concernent que les humains et pas les anges, comme l'interdit du vol, du meurtre, de l'adultère ...
Puisque les anges ne sont pas concernés par ces sujets, alors la Torah doit être donnée aux hommes.

Cela est en allusion dans ce verset : "Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami" = c'est-à-dire qu'Hachem parla à Moché de sujets qui concernent les hommes, de sujets dont un homme parle à son ami, à savoir
de choses terrestres et humaines, qui ne concernent pas les anges.
Dès lors, "Il revint dans le camp" = Moché a pu revenir dans le camp avec la Torah, c'est-à-dire qu'il a pu ramener la Torah dans le camp aux enfants d'Israël.
=> Si la Thora a pu être rapportée au peuple, dans le camp, c'est parce qu'elle ne concerne que les hommes, qu'elle traite de sujets qu'un homme peut parler à son ami.

[le Ari zal]

"Tu feras un basin en cuivre et son socle en cuivre pour les ablutions ... Aharon et ses fils y laveront leurs mains et leurs pieds lorsqu'ils viendront dans la Tente d'Assignation (Ohel Moed) ... ou quand ils approcheront de l'Autel pour officier ... et ne mourront pas. Ce sera pour eux un décret éternel, pour lui et sa postérité, pour leur génération" (Ki Tissa 30,18-21)

-> Le Sforno enseigne que le bassin (kiyor) n'est pas évoqué en même temps que les autres ustensiles dans les chapitres précédents, car il n'avait pas pour but de faire résider la Présence Divine, mais de permettre aux Cohanim de se préparer à accomplir leur service.

-> Selon le Ramban, cette ablution visait plus la sainteté que l'hygiène.
En sanctifiant les mains et les pieds qui représentent les extrémités supérieures et inférieures du corps humain, les serviteurs de D. expriment leur dévouement absolu au service qu'ils s'apprêtent à accomplir.

Rachi (30,19) rapporte qu'on lavait les mains et les pieds en même temps : "On plaçait sa main droite sur son pied droit, et sa main gauche sur son pied gauche, et on les lavait".

Rabbi Nathan Scherman commente que cela sous-entend que pour servir D., toutes les facultés de l'homme doivent tendre vers le même but : des pieds (membres les plus bas) aux mains (parties les plus élevées lorsqu'on les lève).

-> Le rabbi Mordé'haï Yossef Leiner rapporte qu'en arrivant au Michkan le Cohen devait se laver les mains et les pieds.
En effet, les mains représentent la faculté de l'homme d'accomplir, et les pieds sa capacité à monter à des niveaux toujours plus élevés. Ensemble, les mains et les pieds font allusion à la force et à la capacité d'impacter ce monde (en bien ou en mal).

Le Cohen, responsable spirituel du peuple, était le conduit entre les 2 mondes (spirituel et matériel), et il était en charge de servir le Michkan et d'inspirer/influencer le peuple.

Il devait se laver les mains et les pieds, car ainsi il se nettoyait/retirait toute motivation personnelle, comme des pensées de s'enorgueillir de sa position, ou d'utiliser son Service à des fins égoïstes.
Il pouvait alors pleinement s'engager afin de les utiliser pour le bien de la nation et de Hachem.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/04/01/1219

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-> "En venant dans la tente d'assignation, ils se laveront avec de l'eau ... pour faire brûler l'encens" (Ki Tissa 30,20)

On peut s'interroger : Pour servir dans la cour du Michkan et offrir des sacrifices sur l'autel extérieur, il faut déjà se laver les mains et les pieds avec l'eau du Kior. Ainsi, il semble encore plus évident que pour offrir l'encens à l'intérieur du Michkan, où la sainteté est plus grande, qu'il faille encore plus se laver.
=> Pourquoi le verset a-t-il donc besoin de le préciser clairement, alors que c'est évident!

En fait c'est justement parce que l'endroit où l'encens est offerte est bien plus saint, celui qui va y entrer sera plus sensibilisé et se préparera davantage en sanctifiant ses pensées. De ce fait, il risquerait de croire qu'il n'a pas besoin de se laver avec l'eau du Kior, car il se sentira déjà pur intérieurement du fait de sa préparation pour pénétrer ce lieu si sacré.

La Torah vient ici nous apprendre que les pensées et les bonnes intentions, si elles sont nécessaires, elles ne suffisent pas. Il faut aussi y joindre la pureté de l'action. Le Cohen doit aussi se laver physiquement.
La Torah exige que les bonnes intentions se concrétisent par des actes conformes.
[Rabbi Moché Feinstein – Darach Moché]

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-> Pourquoi est-ce que les instructions concernant les ablutions dans le bassin suivent les instructions de donner un demi-Shékel au Michkan?

-> Le Shach (rabbi Shabtaï haCohen Katz) répond que les 2 avaient le même objectif : "obtenir le pardon pour vos âmes" (30,16), venir réparer la faute du Veau d'or.

En effet :
- concernant le demi-Shékel : "chaque homme donnera pour le pardon de son âme"(v.12) = puisque le Veau d 'or provenait d'une mauvaise utilisation des richesses, les hommes devaient en donner à une bonne cause : "pour l'ouvrage de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (v.16) ;

- de même, le bassin a été fabriqué à partir des miroirs que les femmes ont refusé de donner, refusant de participer à cette faute.
Ils étaient alors utilisés pour laver les mains des Cohanim, dont le responsable était Aharon, qui avait mené les juifs dans la conception du Veau d'or.
=> Tout cela permettait d'expier cette faute terrible, et aidait à purifier pour mieux effectuer le Service Divin.

-> Le Baal haTourim explique cette juxtaposition en allusion avec ce qui est écrit dans la guémara (Taanit 8) : les eaux de pluie sont retenues par Hachem lorsque ceux qui avaient promis de faire une "tsédaka" ne passent pas à l'acte.

[le demi-Shékel était en cuivre, comme le bassin. L'eau coulant du bassin représente le flux d'eau se déversant dans le monde, qui est dépendant de ceux qui ne tiennent pas leur promesse de tsédaka!]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°564) enseigne :
Les chekalim n’étaient là que pour racheter la faute du Veau d’or, ainsi qu’il est écrit (Chemot 30, 16) : "Tu prendras l’argent des rachats". Dans ce cas, il est difficile de comprendre pourquoi la Torah a mis le passage sur les chekalim avant le passage sur le Veau d’Or, et même si : "il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Torah" (Pessa’him 6,2), le fait qu’un passage soit avant un autre doit tout de même avoir une raison.

Il est peut-être possible de dire selon la guémara (Avoda Zara 4b) : les bné Israël n’ont fait le Veau d’Or que pour donner un prétexte aux futurs baalei techouva (ceux qui font téchouva) ...
Comme D. savait que les bné Israël allaient faire un Veau, pour donner un prétexte aux ba’alei techouva, Il a envoyé la guérison avant le mal, comme à Son habitude (cf. guémara Méguila 13b). Et Il a placé le passage sur l’argent du rachat avant celui sur le Veau, afin que lorsque les accusateurs se présenteraient devant Lui pour éveiller la stricte justice contre les bné Israël, Il puisse leur dire : Sachez qu’Il m’était connu que les bné Israël feraient un Veau, et ils ne l’ont fait que pour donner un prétexte aux baalei téchouva afin qu’ils se repentent.

Quand Moché demanda à Hachem de pardonner la faute du Veau d’or, sinon, qu’Il efface son nom de la Torah, Hachem répondit : "Celui qui a fauté envers Moi, Je l’effacerai de Mon livre" (Ki Tissa 32,33).

En plus du sens simple, ce verset fait allusion que "celui qui a fauté", c'est-à-dire celui qui reconnaît sa faute et avoue son péché, alors : "Je l’effacerai de mon livre" = J’effacerai sa faute de Mon livre, où sont inscrites toutes les actions.

[le Divré Méïr]

[toute chose que nous accomplissons au cours de notre vie est consignée dans un livre. Ainsi, en faisant téchouva, nous nous permettons d'en retirer ce que nous avons fait de mal, pour n'y laisser que nos bonnes actions!]

Questions/Réponses – paracha Ki Tissa

+ Questions/Réponses - paracha Ki Tissa :

1°/ Dans chaque paracha, il y a 7 montées à la Torah, qui sont généralement de taille plus ou moins similaire.
La paracha Ki Tissa contient 139 versets, et on peut noter que les 2 premières montées sont totalement disproportionnées en longueur, puisque contenant 92 versets, soit environ 66%, bien au-delà des 28% (2 montées sur 7).
Pourquoi cela?

-> Le 'Hidouché haRim explique que la majorité de la paracha Ki Tissa aborde la faute du Veau d'or, une honte nationale sans précédent.
Si une personne serait appelée à monter à la Torah au moment de rappeler cette faute, où son ancêtre a participé, cela serait une humiliation pour elle.
Cependant, la tribu de Lévi a prouvé sa fidélité en refusant d'être impliquée dans la faute.

=> C'est pourquoi, les 2 premières montées, qui sont données aux descendants des Lévi'im (Cohen, Lévi), sont atypiquement longues, jusqu'à ce que le récit du Veau d'or soit terminé.

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2°/ Comment Moché a-t-il eu la permission de casser les Tables de la Loi ("Il jeta les Tables de ses mains et les brisa" v.32,19) qui contenaient le Nom de Hachem, alors que la guémara (Sanhédrin 56a) fixe qu'il est interdit d'entraîner l'effacement du nom Divin?

-> Le Kessef Michné enseigne que l'interdiction de détruire des objets écrits qui possèdent de la sainteté ne provient "que" d'une nature rabbinique, et à l'époque de Moché de telles décisions rabbiniques n'avaient pas encore été promulguées.

-> Selon nos Sages (guémara Yérouchalmi Taanit 4,4) en réalité c'était les lettres de feu qui miraculeusement supportaient le poids très lourd (environ 300kg!) des lou'hot, et dès que le peuple juif a fauté, elles se sont envolées restituant à la pierre leur poids impossible à supporter.

Selon le Rokéa'h, la sainteté des lou'hot est partie avec les lettres, et il était alors permis à Moché de les jeter.

Le rabbi Shalom Schwadron dit que les Lou'hot étaient d'origine Divine, et l'impureté et la faute du Veau d'or présent dans le campement juif vont entraîner la fuite des lettres saintes et pures.
Les Lou'hot n'ayant alors plus de réalité spirituelle, Moché a matérialisé cela en les jetant.

[Rabbénou Bé'hayé écrit que les lettres qui s'envolaient des lou'hot, sont semblables à une lettre du Roi, qui une fois le sceau disparu est comparable à du papier blanc. De même, une fois les lettres envolées, les Tables perdirent leur sainteté.
Rabbénou Bé'hayé enseigne également que sans les lettres, les Tables étaient semblables à une dépouille mortelle. Moché dit : "Puisqu'elles sont comme un corps inerte, elles doivent être mises en terre".
Le verset peut être traduit par : "Il les brisa SOUS (ta'hat) la montagne".]

-> Le Mochav Zékénim explique qu'après que les lettres soient parties, les lou'hot sont devenues très lourdes. Moché a alors réalisé que chaque instant où il retarderait son retour dans le campement, aurait pour conséquence que les juifs continuent à fauter avec le Veau d'or. Il a raisonné qu'il lui était permis de jeter les Tables de la Loi, qui le ralentissaient (car très lourdes!) pour retrouver son peuple au plus vite.

-> Le Ohr 'Haïm haKadoch rapporte l'opinion de nos Sages (Avot de Rabbi Nathan 2,3), selon laquelle c'est Hachem Lui-même qui a explicitement ordonné à Moché de les briser.

[La brisure des Tables était l'une des 3 choses que Moché fit de sa propre initiative et que Hachem approuva.
D. dit : "J'écrirai sur les Lou'hot les mots figurant sur les 1eres Lou'hot que tu as cassées (achère chibarta - אֲשֶׁר שִׁבַּרְתָּ)" (Ki Tissa 34,1)
Pourquoi D. ajouta-t-Il les mots "que tu as cassées", nous savons bien qu'elles ont été brisées!
Le Maharcha rapproche le mot "achère" (אֲשֶׁר) du mot : "achré" (אשרי), qui veut dire heureux ou fortuné. Hachem dit à Moché : "Tu es fortuné d'avoir brisé les Lou'hot. Par cela, tu as sauvé les juifs d'une sévère punition."]

-> Le Mochav Zékénim écrit qu'en agissant ainsi, Moché espérait choquer le peuple, qui à la vision de la destruction de ce don du Ciel (lou'hot), sortira de sa torpeur, éprouvant des remords et fera téchouva.
De plus, en les détruisant Moché voulait éviter qu'elles puissent devenir un accusateur perpétuel contre le peuple juif, car sans elles tout ce qui reste de l'accord entre D. et Son peuple, est uniquement verbal.

Selon le Ibn Ezra (Ki Tissa 32,19), les lou'hot représentent la kétouba, le contrat de mariage entre D. et le peuple. En les brisant, Moché empêche le mariage de prendre effet, ce qui minimise la gravité de la faute.

Rabbi Yéhouda Guerchouni enseigne également que s’il n’y a plus de mariage, il n’y a plus d’adultère, et la faute du Veau d’or, comparée à l’adultère (le peuple a été voir un autre dieu), en a donc été atténuée.

-> Le Pardess Yossef explique que Moché a pensé qu’il pourrait convaincre les bné Israël de renoncer à leur idolâtrie. Mais il a vu que sur le Veau il y avait un écriteau disant : "autel au D. d’Israël", c’est-à-dire qu’ils continuaient à faire les mêmes prières, simplement dans un cadre idolâtre, et par conséquent comment était-il possible de les amener à se repentir?
Si quelqu’un sait qu’il a fauté, on peut l’amener au repentir, mais les bné Israël qui croyaient qu’ils faisaient tout par amour du Ciel, comment pouvait-on les amener au repentir?
"Toute la Torah est ici et ils sont révoltés", par conséquent il n’y a aucune chance, donc il a cassé les Tables.

-> Le Kli Yakar explique, au nom du Midrach, que Moché a voulu descendre volontairement les Tables pour les casser et être lui-aussi en position de faute, pour avoir brisé ces Saintes Tables, gravées par Hachem Lui-Même.

C'est ainsi que Moché a eu la possibilité d’argumenter devant Hachem en Lui disant : "Si Tu leur pardonnes (alors c’est bon), sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit (la Torah)". Car si tu ne leur pardonnes pas, alors moi aussi Tu devras ne pas me pardonner d’avoir briser les Tables et Tu devras me punir avec eux. Ainsi, Tu dois m’effacer de Ta Torah.

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-> Le midrach Tan'houma rapporte que les 1eres Tables de la Loi ont été données au mont Sinaï à toute la nation avec les tonnerres, les éclairs et de la fumée.
En conséquence du fait qu'elles ont été transmises avec une publicité énorme (la Création entière s'est arrêtée face à ce moment historique), cela a entraîné qu'elles ont été impactées par le "mauvais oeil" (ayin ara), et elles ne pouvaient pas perdurer éternellement (la bénédiction réside dans ce qui est caché!).

=> Selon ce midrach, Moché a brisé ces lou'hot d'une manière ostensible, comme pour réduire en morceau le ayin ara présent.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk comprend ce midrach d'un niveau plus profond :
- Les 1eres Lou'hot qui ont été données en fanfare et avec beaucoup de publicité, ont acquis davantage de sainteté de Hachem plutôt que du peuple juif.
[en effet, D. a menacé par la force le peuple d'accepter la Torah en mettant la montagne au-dessus d'eux. C'est également Lui-même qui a réalisé les 1ere Lou'hot]

- Les 2e Lou'hot ont été transmises d'une manière modeste et elles étaient demandées par le peuple.
[en effet, le peuple juif alors était rempli de honte, d'humilité d'avoir pu faire la faute du Veau d'or, et Moché a réussi à prendre la défense de son peuple en aboutissant au don des 2e Lou'hot. C'est Moché qui les a taillées.]

=> Nous pouvons voir d'ici que ce qui vient facilement, sans effort, a peu de chance de rester sur le long terme, puisque repartant en général aussi vite qu'il a pu venir.
A l'inverse, ce qui s'acquiert par l'envie et des efforts peut perdurer.

-> Selon nos Sages, une fois les lou'hot brisées, Hachem va remercier Moché : "Merci de les avoir brisées! C'est ce qu'il fallait faire."

-> Le Méam Loez (Ekev 10,3) rapporte que pour soulager l'anxiété de Moché, d'avoir brisé les 1eres Lou'hot ("qui me donnera l'expiation?"), les 2e Tables ont été faites d'un matériau plus précieux que les 1eres.
Hachem lui montrait ainsi qu'il n'avait pas à s'alarmer de les avoir brisées, et que son acte était justifié.

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-> "[Aucun autre ne put reproduire] les signes et les miracles que D. lui fit déployer dans le pays d'Egypte, à Pharaon et à tout son pays" (Vézot haBéra'ha 34,11)

Le Méam Loez commente :
La particularité de Moché était que tous ses actes étaient dissimulés et constituaient des miracles cachés.
Nous pouvons apporter pour preuve la brisure des Lou'hot : bien que cet acte ne semblât pas être un prodige, il était miraculeux comme l'ont dit nos Sages : "D. tenait 2 palmes [des Tables] et Moché tenait 2 palmes. Moché a saisi 2 palmes de la main de D."

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-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) rapporte également qu'avant de jeter les Lou'hot pour les briser, l'écriture s'est miraculeusement envolée.
Or, il est écrit : "Ces Tables étaient l’ouvrage de D. ; et ces caractères, gravés sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).

=> Comment une écriture gravée peut-elle s'envoler?

-> Le Maharcha répond qu'il y a eu en réalité 2 miracles : le premier était que les écritures s'envolent, et le deuxième était que cela soit possible bien que les lettres n'étaient rien d'autre que de l'air.

-> Selon le Korban haEida, bien que les lettres étaient gravées dans les Tables de la Loi, elles étaient également inscrites à l'encre noire au-dessus de la partie gravée, et c'est cette encre qui s'est envolée suite à la faute du Veau d'or.

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-> "Moïse redescendit du mont Sinaï" (Ki Tissa 34,29)

Rachi commente : il a rapporté les 2e tables, le jour de Yom Kippour.

=> Comment lui était-il permis de porter les Lou'hot d'un domaine privé (la montagne) à un domaine privé (le campement des juifs) le jour de Kippour?

-> Le Rivach affirme que les juifs n'avaient pas l'obligation d'observer les Yom Tov jusqu'à ce que le Michkan ne soit construit.

-> L'interdit de la Torah concernant le transport d'un objet le Shabbath ne comprend que 2 interdictions : le fait de prendre l'objet posé (akira) et le fait de reposer l'objet (ana'ha). L'action de déplacer un objet dans un domaine public sans le reposer est un interndit de nos Sages (dérabbanan).

En ce sens, le Panim Yafot répond que Hachem n'a donné les Lou'hot à Moché qu'une fois que celui-ci marchait déjà, ce qui est permis de la Torah puisque Moché n'a pas pris un objet posé : la akira (cf. guémara Shabbath 5a).
[les obligations rabbiniques n'étaient pas encore promulguées à cette époque]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que de la même façon qu'on peut profaner le Shabbath pour sauver la vie d'une autre personne, lui donnant la possibilité d'observer Shabbath par la suite, de même Moché avait la permission de porter les Lou'hot pendant Yom Kippour car l'acceptation de toute la Torah et la pratique future de Yom Kippour en dépendait.

[une fois que la Torah avait été donnée au Ciel, il fallait la donner au plus vite au peuple juif, puisqu'elle est nécessaire comme l'air que l'on respire. Sans Torah, nous sommes morts spirituellement, et il était donc possible de porter à Yom Kippour]

-> Le rav Its'hak Sorotzkin rapporte le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) qui enseigne que les Lou'hot portaient miraculeusement non seulement elles-mêmes, mais également Moché.
Or, la guémara (Shabbath 94a) fixe que porter une créature vivante est permis de la Torah car elle a la capacité de se porter elle-même.

["Moché a dit : Je redescendis de la montagne, tenant les deux tables d'alliance de mes deux mains" (Ekev 9,15)
Selon le Or ha'Haïm haKadoch, les Tables n'étaient pas DANS les mains de Moché, mais SUR ses mains.
Elles étaient suspendues dans les airs, Moché ne les portant pas réellement.]

-> Le 'Havatsélét haCharon suggère que la totalité de la sainteté de Yom Kippour n'a commencé qu'une fois que Hachem a déclaré à Moché qu'Il avait pardonné aux juifs le Veau d'or.
Puisque cette faute ne s'est produite qu'au milieu de ce jour de Kippour, Moché n'a dû suivre les lois relatives à ce jour que l'année suivante.

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-> Le Rama de Pano donne l'explication suivante :
Moché est descendu du Ciel avec les Tables de la Loi dans ses mains.
En effet, le verset écrit qu'elles étaient : "béyado" (dans ses mains - בְּיָדוֹ - Ki Tissa 32,15), car les Lou'hot étaient inscrites sur les mains de Moché.
L'essence de Moché était la Torah.
Lorsque Moché a vu la grave faute réalisées par les Bné Israël, le verset dit : "Et les mains de Moché se firent lourdes ; ils prirent une pierre et la placèrent sous lui" (Béchala'h 17,12).
Cela se passa pendant la guerre contre Amalek, où les Bné Israël s'étaient affaiblis dans leur attachement avec la Torah.
Le peuple juif n'avait plus le mérite que la Torah soit écrite sur les mains de Moché.
=> C'est pourquoi les Lou'hot ont été alors transférées sur de la pierre.

[Le Tikouné Zohar enseigne que Moché était éuquivalent à l'ensemble du peuple juif. Dans Moché, il y avait une partie de l'âme de chaque personne du peuple juif.
(ainsi, d'une certaine façon, puisque le peuple juif s'est éloigné de la Torah (elle est devenue externe à eux), alors la Torah s'est éloignée des mains de Moché (représentant le peuple entier), au point qu'on a dû l'écrire sur un support externe (la pierre)]

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-> "Il jeta de ses mains les tables" (Ki Tissa 32,19)

Il est écrit miyado (de sa main), mais on lit miyadav (de ses mains - מִיָּדָו). Quel enseignement cette double lecture recèle-t-elle ?

Rav Israël Salanter explique qu’au départ, Moché pensait ne briser qu’une des 2 Tables de la Loi, du fait qu’en construisant le Veau d’or, les enfants d’Israël n’avaient porté atteinte qu’à l’une d’elles, celle où figurent les mitsvot vis-à-vis de D.
Mais il reconsidéra la chose et se dit qu’il n’était pas possible qu’un homme atteigne la perfection dans ses relations avec autrui s’il ne l’a pas aussi atteinte dans celles envers Hachem.
Ainsi, pensait-il au départ n’utiliser qu’une de ses mains afin de briser une table, mais après réflexion, il se résolut à briser les 2 de ses deux mains.

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-> "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes." (guémara Shabbath 118b)

Le Imré Emet, cite le midrach Yachan suivant : "Lorsque Moché a cassé les Lou'hot, aucun mot ni aucune lettre n'est resté intact. En effet, toutes les lettres se sont envolées dans les airs et la partie afférente de la Table s'est brisée, à l'exception d'une seule ligne : Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier."

Le Imré Emet commente que nous voyons ici que la faute du Veau d'or ne pouvait pas affecter la sainte nature spirituelle du Shabbath, et ainsi si quelqu'un commet même une des pires fautes comme l’idolâtrie, le Shabbath a toujours le pouvoir d'offrir expiation.

-> Le rabbi Aharon Friedman (Kédouchat Aharon) dit que le Shabbath a été donné à Marah, avant le don de la Torah, entraînant que sa sainteté était déjà établie dans la nature du monde, ce qui a entraîné que les mots se rapportant au Shabbath n'ont pas été affecté lorsque Moché brisa les Lou'hot.

-> C'est ce que nous affirmons dans la amida de la prière du matin de Shabbath :
- "béomdo léfané'ha al har Sinaï" = lorsque Moché se tient sur le mont Sinaï, après avoir passé les 40 derniers jours et nuits en communion avec Hachem, il se tourna pour descendre la montagne et il vit la faute du peuple ;

- "chéné lou'hot avanim orid béyado" = et les 2 Lou'hot faite en pierre [précieuse - le Saphir] qu'il tenait dans ses mains, il l'a immédiatement jeté à terre (orid) et l'a cassé en de nombreux morceaux ;

- vékatouv bahém chémirat Shabbath" = cependant, le partie contenant les mots se rapportant à la mitsva de Shabbath est restée intacte et écrite dessus (vékatouv bahém), et elle ne s'est pas cassée en morceaux comme les autres commandements!

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+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

=> Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer. Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.
[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

["10 objets furent créés la veille du Chabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : ... les Tables de la Loi" (Pirké Avot 5,6)
Or, Rabbi Abahou dit : "Grande est la téchouva, car elle a précédé la Création du monde". [midrach Béréchit rabba 1]
Les autres choses qui ont précédé l'existence du monde sont : la Torah, le Gan Eden, le Guéhinam, le Trône de Gloire divin, le Temple, et le nom de machia’h.
=> Ainsi, bien que le contenu de la Torah est scellé dans la pierre, il existe une souplesse de part la téchouva, cette expression de l'amour infini d'Hachem à notre égard!]

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-> "De même que l’eau purifie l’homme de l’impureté, ainsi la Torah purifie l’homme impur.
[…]
De même que l’eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit David : ‘Ta parole purifie beaucoup’ (Téhilim 119,140). "
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

-> D'après nos Sages (guémara Nédarim 38a), les Tables de la Loi avait pour dimensions : 6 téfa’him (environ 50cm ) de hauteur, 6 téfa’him de largeur, et 3 téfa’him d’épaisseur.

Il en découle un volume de 125 litres (50*50*25*2) pour les 2e lou’hot.
Or, connaissant la matière (le saphir), on peut en déduire que la masse totale des 2e lou'hot est de 500kg, soit la masse de 500 litres d’eau (=40 séa), qui est la quantité d’eau minimale d’un mikvé casher.

=> Le lien entre Torah et purification à l’image d’un mikvé est magnifique.

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3°/ Pendant les 40 jours passés sur le Mont SinaÏ, D. lui a enseigné la Torah, mais celui-ci ne pouvait pas la retenir tout entière en un laps de temps aussi court.
D. la lui a donc offerte à la manière d'un don (cf. guémara Nédarim 38a).

=> Pourquoi devait-il l'apprendre pour ensuite l'oublier?

-> Le Alshich haKadoch donne 2 explications :
1°/ Moché devait purifier totalement son âme au niveau le plus élevé possible afin de pouvoir mériter de recevoir toute la Torah, et afin de pouvoir l'enseigner aux juifs.
Chaque jour d'étude sur le Sinaï lui permettait de se purifier encore davantage.

2°/ La connaissance de la Torah n'est donné uniquement comme un cadeau, à celui qui y aura d'abord investi toutes ses capacités, toute son énergie, pour la comprendre, pour l'obtenir.
C'est grâce à ses efforts personnels que Moché a mérité le don de D.
[selon le 'Hidouché haRim, il en va de même pour toute personne qui étudie la Torah]

-> Le rav Avraham Pam (Atara léMélé'h) en déduit que lorsque l'on étudie la Torah et qu'on l'oublie, nous ne devons pas en être déprimés et ressentir que tous les efforts dépensés l'ont été en vain.
En effet, la Torah étudiée permet de nous purifier et d'élever notre âme, afin que nous puissions mieux la comprendre.
De plus, cela aide à mériter de recevoir en cadeau des connaissances en Torah bien au-delà de ce que nous pourrions naturellement atteindre et comprendre.

[Nous avons une obligation de moyen (faire le maximum), le résultat provenant de Hachem, et cela se trouve pleinement dans la façon dont la Torah nous a été donnée pour la 1ere fois au travers de Moché!]

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=> Pourquoi suite à la faute du Veau d'or, Moché a-t-il eu besoin de retourner de nouveau pendant 40 jours (Ki Tissa 34,28), pour réapprendre la Torah qu'on avait déjà pu lui enseigner?

-> Le rav Modé'haï Gifter explique que la Torah que Hachem donne à une personne correspond à son niveau personnel propre.

Avant la faute du Veau d'or, les juifs étaient à un niveau de sainteté phénoménal, qui se reflétait dans la Torah que Hachem a pu enseigner à Moché lors de son premier séjour de 40 jours au Ciel.
Cependant, suite à cette faute, ils n'avaient plus le mérite de pouvoir recevoir une telle Torah, et Moché a alors dû passer 40 jours supplémentaires afin de réapprendre la Torah d'une manière qui sera mieux appropriée à leur nouvelle réalité spirituelle.

-> Le rav Moché Feinstein enseigne que lorsque l'on est souillé par une faute, comme ce fut le cas avec le Veau d'or, il est nécessaire de déployer plus d'efforts, d'énergies dans l'étude de la Torah, par rapport à une personne qui est restée pure et libre de toute faute.
Par conséquent, Moché a dû réapprendre toute la Torah.

[l'impact de l'impureté du Veau d'or a entraîné qu'il nécessitait maintenant davantage d'efforts de la part de Moché pour acquérir la Torah au Ciel. Le "prix" à payer devenant plus élevé à cause de notre faute, il a dû remonter 40 jours supplémentaire pour l'obtenir!]

[Par exemple :
-> "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée"
(guémara Erouvin 54a) ;

-> "Moché regarda les Tables de la Loi et vit que leur lettres s'étaient envolées. Il les jeta donc de ses mains ...
A ce moment même, il fut décrété sur le peuple juif qu'il devrait étudier la Torah dans la souffrance, la servitude, l'exil, le trouble, la pauvreté et le dénuement. Et par cette souffrance qu'ils éprouveront, Hachem leur offrira au temps du machia'h une récompense décuplée."
(midrach Yalkout Chimoni - fin de Yéhochoua) ]

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-> "Après 40 jours sur la montage, le corps de Moché était purifié comme celui d'un ange pour qu'il puisse recevoir les 2 Tables de la Loi"
[Méam Loez - (Ekev 9,9)]

-> "D. remit les 2 Tables de pierre écrite du doigt de D." (Ekev 9,10)
Le Méam Loez commente : "Ce jour-là, D. a révélé à Moché tous les secrets de la Torah et les idées originales que tous les sages des générations futures allaient élaborer."

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4°/ "Tu oindras Aharon et se fils ... Ceci sera pour Moi une huile d'onction sacrée, pour vos générations" (Ki Tissa 30, 31)

Rachi commente : Cette huile se conservera entièrement pour les temps à venir.

=> A quoi va-t-elle servir après la venue du machia'h?

-> Le Ramban écrit que l'onction reçue par Aharon et ses fils est devenue invalide au moment de leur mort. A leur résurrection, ils auront besoin d'une nouvelle onction pour retrouver leur statut de Cohanim.

-> Bien qu'il n'en soit pas certain, le Min'ha 'Hihoukh dit que le machia'h lui-même aura besoin d'être oint.

-> Le rav Aharon Leib Steinman cite le Ohr ha'Haïm haKadoch, qui écrit qu'avec la venue du machia'h, les premiers-nés pourront de nouveau réaliser le Service Divin (qui leur a été retiré suite suite à la faute du Veau d'or - cf.Rachi v.32,29), et ils auront alors besoin d'être oints par cette huile demeurée intacte.

-> Concernant les premiers-nés :
Rabbénou Bé'hayé enseigne que même de nos jours c'est un grand mérite que d'être premier-né, et que cela doit toujours être considéré comme un avantage spirituel par rapport aux autres juifs.

Où pouvons-nous trouver un exemple de cela dans la loi juive?
Selon la michna Broura, c'est une habitude que ce soit un Lévi qui lave les mains des Cohanim avant la bénédiction des Cohanim, et dans le cas où il n'y a pas de Lévi alors un premier-né pourra le faire, car il possède un degré supplémentaire de sainteté [par rapport aux autres juifs].

-> Le Méam Loez (Ki Tissa 34,20) nous enseigne :
Tout premier-né convenablement racheté méritera de voir la Présence Divine lors de la reconstruction du Temple.
Cependant, si un homme n'a pas été racheté par son père et ne se rachète pas à l'âge adulte, il sera très sévèrement puni : il ne méritera pas de voir la Présence Divine lorsque le Temple sera reconstruit.

Un homme ayant mérité d'être premier-né doit particulièrement craindre Hachem.
Il veillera observer scrupuleusement les commandements et à étudier la Torah davantage car les premiers-nés ont une grande valeur aux yeux de D.
Avant la faute du veau d'or, ils faisaient office de Cohanim. Hachem les choisit pour offrir des sacrifices en raison de leur haute dignité.

Yaakov acheta le droit d'aînesse car Essav avait méprisé le privilège de servir Hachem en tant que Cohen. Certes, après la faute du veau d'or, le service Divin fut enlevé aux premiers-nés. Mais ils gardent un rang plus important devant Hachem que les autres hommes.

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5°/ Nous sommes obligés de profaner le Shabbath afin de sauver la vie de notre prochain.
Cela semble indiquer que la vie humaine est plus importante que l'observance du Shabbath.
Pourtant, il est écrit : "celui qui le profanera sera mis à mort" (Ki Tissa 31,14)
Cela implique que le Shabbath a priorité sur la vie humaine.

=> En réalité, lequel des 2 a-t-il le plus de valeur?

-> Le Messé’h ‘Hochma écrit que la vie d'un juif est sans aucun doute plus précieuse que l'observance du Shabbath, puisque si un juif n'est plus en vie, il n'a plus la capacité de respecter le Shabbath et d'attester du rôle de Hachem dans la Création de l'univers (je me repose le 7e jour, à l'image de ce que D. a fait après avoir créé le monde).

Cependant, si un juif profane intentionnellement le Shabbath, il coupe son âme de sa connexion avec Hachem.
En agissant ainsi, on se dégrade, au point où notre niveau spirituel devient même inférieur à celui d'un animal.

=> A partir du moment où l'on a rompu notre relation avec Hachem, la mort devient en réalité une alternative préférable, et c'est pour cela qu'un telle personne doit être tuée, ce qui l'aide à recevoir son expiation.

"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]

Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."

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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]

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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]

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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]

=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]

"Les enfants d’Israël observeront le Shabbath (véchamérou bné Israël), pour faire du Shabbath (laassot ét aShabbath) une alliance éternelle pour leurs générations" (Ki Tissa 31,16)

-> Le rabbi de Klausenbourg explique que dans le passé l'épreuve du peuple juif consistait à : pouvoir observer le Shabbath (chmirat Shabbath), mais de nos jours l'épreuve principale réside dans le fait de : faire du Shabbath un jour positivement spécial (laassot ét aShabbath).
En effet, nous devons en faire un jour unique : plein de joie, d'unité, de sainteté, ...

L'essentiel du Shabbath est le : "brit olam" (l'alliance éternelle) avec Hachem, ce lien unique et incassable de proximité avec notre Papa, le Créateur et Maître du monde.

"Hachem dit à Moché : Prends pour toi des aromates (ka'h lé'ha samim) : du baume (nataf), de l'ongle aromatique (ch'hélét samim) et du galbanum ('helbéna) ... Tu en feras une composition d'encens" (Ki Tissa 30,24-25)

A la fin de la prière du matin, nous récitons les kétorét, un passage décrivant la confection de l'encens du Temple, et qui commence par ces versets de la paracha Ki Tissa (20,34-36).

Ce passage est précédé par une proclamation de foi en l'Unité de Hachem, le : én ké'loénou (il n'y a rien comme notre D.), én kadonénou, ...
=> Pourquoi une telle introduction est-elle nécessaire?

-> La guémara (Yoma 26a) rapporte qu'aucun Cohen n'avait le droit d'apporter les kétorét (encens) plus d'une fois dans sa vie. En effet, ce service Divin possède le pouvoir spécial d'engendrer des richesses à tous ceux qui ont le mérite de l'accomplir.
=> C'est pourquoi on ne pouvait le faire qu'une seule fois durant sa vie, afin de permettre au maximum de Cohanim de pouvoir partager cette opportunité unique.

-> En se basant sur cette guémara, le Noda biYéhouda (Ora'h 'Haïm 1,10) affirme que puisqu'une personne qui récite les passages traitants des sacrifices est considérée comme si elle les avait réellement offerts (guémara Méguila 31b), alors de la même façon lorsque nous disons le service des encens (kétorét) cela est une opportunité unique d'amener sur nous de la richesse.

D'ailleurs c'est tellement une réalité, que nos Sages avaient peur qu'une personne récitant les kétorét en vienne à s'attribuer personnellement sa bonne fortune (c'est grâce à mon travail, à mon intelligence, ... - ko'hi véotsém yadi).
=> Pour éviter cela, ils ont imposé qu'avant ce passage, nous devons déclarer à nous-même et au monde entier l'Unicité de Hachem. Il devient alors évident à nos yeux que La Source de la richesse que va nous faire mériter la lecture des kétorét est uniquement : Hachem!.

-> Rabbi Aharon de Lublin (dans son Or'hot 'Haïm) écrit : "l'offrande de la kétoret enrichit tous ceux qui l'étudient, et il se peut que de l'évoquer enrichisse également".

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-> Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Si les gens connaissaient la valeur de la paracha traitant des encens, ils en prendraient chaque mot et en feraient une couronne d’or.
Quiconque s’y intéresse devra méditer à l’acte d’apporter des herbes odoriférantes. S’il le fait chaque jour, il recevra une part dans ce monde-ci et dans le monde à venir, la mort se détournera de lui et du monde entier, il sera sauvé de tous les mauvais jugements de ce monde-ci, des mauvais esprits, du Guéhinom et du jugement d’une autre royauté.
Lorsque les encens montaient en une colonne de fumée, le Cohen voyait les lettres du nom de Hachem fleurir dans l’air et se joindre à cette colonne. Puis quelques chars saints l’entouraient de tous côtés et elle montait dans la joie."
[Zohar - Vayakel 218b]

-> Le Mabit (dans son Beit Elokim) explique que nous récitons le passage de la Torah relatif à la confection et à la composition de l'encens, car celui-ci détient le pouvoir particulier de faire cesser les épidémies et maladies.

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-> Si on omet la lecture des sacrifices qui précède la prière du matin, en commençant par Barou'h Chéamar, on perd beaucoup.
La lecture des sacrifices est composé du passage de la Torah relatif au sacrifice quotidien (Tamid), d'un texte décrivant la manière de composer et d'offrir l'encens (Pitoum haKétorét) et d'une michna présentant les sacrifices en général (ézéou mékoman).
Quiconque les récite en tire un grand bénéfice, et est purifié des souillures des péchés accidentels commis chaque jour.
A moins d'un cas d'urgence, on ne doit pas oublier de lire ce texte. L'omettre sans raison, c'est se priver d'un profit immense.
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 15,8]

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-> "Celui qui récite les Korbanot à la synagogue et dans la maison d’étude avec concentration est assuré par une alliance contractée avec le Ciel que tous les anges rappelant ses fautes (mauvaises actions) n’auront aucun droit de lui causer le moindre mal, mais seulement de lui prodiguer du bien.".
[rav Krouspédaï - Zohar (Vayéra 100b)]

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-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach a déclaré un jour que la lecture des Korbanot avant la prière de Min’ha possède la propriété miraculeuse d’épargner à celui qui s’y adonne d’avoir recours aux médecins.
On comprendra aisément d’après cela l’inanité de l’argument de ceux qui se dérobent à cette Mitsva en prétendant qu’ils n’en ont pas le temps. Car il en faut moins pour la lire que pour attendre son tour à une consultation médicale.

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-> L'Autel d'encens est présenté après le Michkan et tous ses objets pour nous enseigner que parmi toutes les offrandes, nulle n'était aussi précieuse que l'encens. [Sifté Cohen]
[...]

Le mot "kétorét" (encens - קְטֹרֶת‎) forme les initiales des mots :
- kédoucha = sainteté ;
- tahara = pureté ;
- ra'hamin = miséricorde ;
- tikva = espoir.

=> Telle est précisément la fonction de l'encens : ajouter de la sainteté aux juifs et les purifier de leurs fautes. Alors Hachem éprouvait pour eux de la miséricorde, ce qui leur donnait espoir.
[Méam Loez - Tétsavé 30,6]

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-> L'encens (kétorét) était plus important que les autres sacrifices, parce que tous les sacrifices étaient offerts en expiation d'une faute.
Quant à lui, l'encens n'était pas apporté à cause d'une transgression mais pour exprimer la joie.
Il est écrit : "L'huile et l'encens réjouissent le cœur" (Michlé 27,9).
Ce verset nous enseigne que l'huile de la Ménora et l'encens (kétorét) avaient principalement pour but de réjouir le cœur, de procurer de la joie.

L'encens apportait un autre bénéfice non négligeable : c'était un remède pour purifier les hommes de la faute.
Quiconque respirait le parfum de l'encens brûlé sur l'autel était porté au repentir. Son cœur était purifié de toutes les mauvaises pensées et de l'impureté du penchant au mal.

En cela, l'encens ressemblait à la plaque frontale du Cohen Gadol portant le nom Divin. Quiconque la regardait éprouvait une grande crainte sacrée et se repentait totalement. Le même effet se produisait pour quiconque respirait l'encens lors de sa combustion. Cela brisait le pouvoir de l'Autre Côté et l'empêchait d'accuser Israël.

C'est la raison pour laquelle l'endroit où on le brûlait était appelé un Autel (mizbéa'h).
[le mot "mizbéa'h" provient du mot hébreu "zéva'h", qui signifie abattre, pourtant] on n'y égorgeait pas de sacrifice.
L'encens avait la faculté de briser et d'abattre le pouvoir de l'Autre Côté.
Ce mizbéa'h d'encens était donc un lieu où l'Autre Côté était abattu. [Ramban]

L'encens est si important qu'il faut veiller à lire ce chapitre chaque jour, matin et soir, sans considérer cette lecture comme difficile.
Certes, elle prend un moment, mais procure une grande joie à Hachem.

L'encens est supérieur à la prière.
Comme on le sait, les prières remplacent les sacrifices, mais l'encens était plus important que toutes les offrandes. Donc l'encens était supérieur à toutes les prières.
De plus, c'était un grand remède pour purifier l'homme de la faute. [Tour - Ora'h 'Haïm - citant le Rama et Roch]

[Le Zohar (Vayakél p.218) dit que : Les Kétorét brisent le yéster ara de tous les côtés ... Il n'y a rien de plus aimé devant Hachem que les Kétorét.]

Rabbi Chimon bar Yo'haï dit dans le Zohar (Vayakél p.218) : si les gens savaient quelle importance revêt la lecture du passage Pitoum haKétorét devant Hachem, ils prendraient chaque mot de ce passage et le poseraient sur leur tête comme une couronne d'or.
Quiconque dit le Pitoum haKétorét quotidiennement, matin et soir, lentement, sans en omettre le moindre mot, et en comprenant ce qu'il récite, est protégé de tout accident, des mauvaises pensées et d'une mort violente.
Il peut être sûr de ne connaître aucun mal de toute la journée. Il sera également protégé de la punition du purgatoire et aura une part au monde futur.

En période d'épidémie, il n'y a pas de meilleur remède que la Kétorét, ce présent que l'ange de la mort a donné à Moché lorsqu'il est monté recevoir la Torah.
L'ange de la mort devint son ami et lui révéla le mystère de l'encens et la façon de l'utiliser pour faire cesser une épidémie. [guémara Shabbath 89a]
Réciter simplement le passage concernant l'encens est également susceptible d'enrayer une épidémie.
[...]

On ajoutait à l'encens une herbe appelé "maalé achane".
Cette herbe avait la propriété de faire monter la fumée comme une colonne sans qu'elle ne se disperse ni à droite ni à gauche.
Personne ne connaissait cette herbe à part les membres de la famille d'Avtinos.
Eux seuls étaient capables de fabriquer l'encens selon la tradition transmise par leurs ancêtres et qu'ils ne révélaient à personne. [guémara Yoma 38a]
[...]

On relit ce passage de Pitoum haKétorét, à la fin de la prière du matin bien qu'on l'ait récité plus tôt.
En effet, pour qu'une prière soit acceptée, elle doit être dite avec une grande concentration sans autres pensées car nous ne voulons pas que les forces extérieures aient le pouvoir de s'y attacher.
Si l'on a des pensées étrangères, ces forces peuvent s'attacher à elles, et au lieu d'être bénéfique, la prière risque d'être nuisible car elle ajoute des forces à l'Autre Côté.
Le fait de réciter le Pitoum haKétorét à la fin de la prière constitue un antidote à cela et permet d'annuler toutes les forces susceptibles d'accuser la prière d'un homme.
Il est donc important de le dire de nouveau bien que cela suppose de passer un peu plus de temps à la synagogue.
Cela peut rectifier l'office tout entier.

De nombreuses personnes ont coutume de dire le Pitoum haKétorét à l'issue du Shabbath, après la Havdala.
Cela est également efficace pour briser les klipot néfastes et faire connaître à l'homme le succès dans toutes ses entreprises de la semaine à venir.
[...]

Il faut lire les Pitoum haKétorét dans un Siddour. Cette lecture revient à faire brûler de l'encens dans le Temple.
Si on le récite de tête, on risque d'omettre l'un des ingrédients ce qui reviendrait à faire brûler de l'encens incomplet, faute passible de mort.
Pour la même raison, il est bon de compter les onze parfums sur ses doigts en les lisant afin de n'en omettre aucun.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,34&36]

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-> Hachem considère qu'un homme étudiant les sections relatives aux sacrifices se trouve, pour ainsi dire, au Temple et apporte le sacrifice.
Lorsqu'une personne prononce les sections décrivant les sacrifices, son haleine est considérée comme le feu que le Cohen gadol plaçait sur l'autel pour brûler l'offrande.
Ce souffle monte en Haut et rejoint le Feu surnaturel semblable à celui qui descendit du ciel pour s'assembler au feu que le Cohen Gadol plaçait sur l'autel.

[Méam Loez - Vayikra 1,1]

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-> Celui qui dit la Kétorét à la fin de la prière éloigne la mort de sa maison.
[Zohar - Pin'has 224a]

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-> Le Zohar (vol.I,100) enseigne :
Rabbi Pin'has dit : Une fois pendant que je voyageais, j'ai rencontré Eliyhaou haNavi, et je lui ai demandé : "Dis-moi quelque chose qui aide les gens".
Eliyahou haNavi m'a répondu : "Dans le Ciel, il y a des anges qui ont pour mission de rapporter les fautes de la nation juive devant le Trône de Hachem. Lorsque les juifs récitent les Korbanot (dont les Kétorét) ... avec kavana, ces anges doivent alors dire de bonnes choses sur les juifs."

Le Zohar rapporte également que Hachem a fait un pact (brit) que si les juifs rentrent dans les lieux d'études, synagogues, et y lisent les Kétorét avec kavana, alors la plaie va cesser.

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-> Il est écrit dans le Zohar (Vayakél p.218) [que le Méam Loez rapporte en partie ci-dessus] :
Rabbi Chimon bar Yo’haï a dit : si les hommes savaient combien la récitation de la kétoret a d’importance aux yeux d'Hachem, ils la réciteraient avec attention, en séparant distinctement tous les mots comme les ornements d’une couronne en or. Et quiconque veut y prêter toute son attention doit réfléchir à ce que c’est que l’offrande de la kétoret ; s’il y met toute sa concentration chaque jour, il aura une part dans ce monde-ci et dans le monde à venir, la mort le fuira et fuira le monde, et il sera sauvé de tous les mauvais décrets qu’il y a en ce monde-ci, des mauvaises choses, du Guéhénom, et des décrets des puissances étrangères."

-> A un autre endroit (Zohar ‘Hadach, 67), Rabbi Chimon bar Yo’haï témoigne qu’il y a un décret devant Hachem qui stipule que quiconque examine et lit chaque jour le passage sur la kétoret sera préservé de tout acte de sorcellerie, et de tout accident, des mauvaises pensées, des mauvais décrets et de la mort, ne subira aucun dommage pendant toute cette journée-là, et que les forces de l’impureté ne pourront rien contre lui.

Il est toutefois important de mentionner la remarque qui se trouve à la fin des propos du Zohar : "Il y faut beaucoup de concentration".

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-> Le Méam Loez (Pin'has 28,8) écrit :
Nous trouvons [une relation entre l'offrande des sacrifices et leur récitation] dans le passage de l'alliance entre les morceaux (Béréchit 15).
Avraham demanda à D. : "Si Mes enfants fautent, quel mérite les attachera en ce monde?"
D. répondit : "Le mérite des sacrifices"
"Tant que le Temple existe, certes. Mais que feront-ils lorsqu'il n'y aura plus de Temple?
"S'ils étudient les chapitres relatifs aux sacrifices, Je considérerai qu'ils ont réellement offert les sacrifices et Je pardonnerai toutes leurs fautes".

Ceci démontre clairement l'importance de la lecture des passages de la Torah concernant le sacrifice quotidien (tamid), le pitoum hakétorét et le chapitre "ézéhou mékoman" de la guémara, ainsi que les passages des Maamadot que nous récitons chaque jour.
Ils sont une source de vie et constituent un remède efficace pour nos fautes à condition de les réciter posément, en comprenant, chaque mot.

Il faut prendre cela à cœur, en particulier ceux qui sont souvent négligents et omettent ces parties de l'office, en partie ou en totalité, afin de gagner du temps pour vaquer plus tôt à leurs occupations quotidiennes.
En commençant la prière par le "Baroukh Chéamar", ils renoncent à un remède prodigieux qui ne coûte rien et qui permet d'obtenir le pardon.
Il est insensé de croire qu'en prenant son temps pour réciter ses prières, l'homme subira une perte financière.
Serait-il possible que D. diminue les revenus d'un homme parce que ce dernier prie, et qu'Il récompense par la réussite matérielle l'omission d'une partie de l'office?

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-> Depuis la destruction du Temple de Jérusalem, les Sages ont institué la lecture du passage de la Torah concernant l'offrande journalière : "vaydaber Hachem el Moché lémor : tsav et béné Israël ..." jusqu'à "iché réa'h ni'hoa'h l'Hachem", car la prière du matin est en parallèle au korban tamid du matin.

Le Rama de Pano enseigne que même après la destruction du Temple, chaque jour Pin'has, qui est lui-même Eliyahou haNavi, effectue l'offrande de ce Korban sur le lieu du Temple, car même s'il est détruit, la kédoucha de cet endroit ne l'a pas quitté.

-> Le rav Aharon de Karlin recommande de ne pas sauter le passage des korbanot et la kétorét, car cette lecture purifie l'homme de pensées étrangères et lui ouvre les portes de la prière.

-> Rabbi Moché Makhir (auteur du Séder Hayom - au 15e siècle) écrit qu'il est bon de lire la Kétoret dans un parchemin et avec ferveur 2 fois par jour, le matin et à min'ha. Ceci offre une véritable protection et la bénédiction, et il affirme : "J'en suis garant" (Kaf ha'Haïm 132,23 - au nom du 'Hida).

Rabbi Moché Makhir (que le 'Hida qualifie de "saint Rav") écrit : "celui qui se soucie de sa vie a intérêt à s’efforcer au maximum de le faire, d’écrire tout cela sur un parchemin casher, dans une écriture carrée, et de le lire une fois le matin et le soir, avec toute l’intention qui convient, et je suis garant que cela entraînera pour celui qui le fait avec attention la bénédiction et la réussite dans tout ce qu’il entreprendra.
Il s’enrichira, il n’en arrivera jamais à la pauvreté, comme on l’a constaté chez les Cohanim : tout Cohen qui méritait d’offrir la kétoret une fois n’avait plus besoin de l’offrir une 2e fois. Il en va de même pour celui qui lit ce passage avec précision et attention tous les jours comme il convient, le matin et le soir ; il méritera d’avoir une subsistance abondante sans aucun doute."

-> L'auteur du Téchouvot Vé'anhagot indique une segoula dont il a entendu parler par les anciens de Jérusalem : "qu’on écrive sur un parchemin le passage sur la kétoret avec toute la baraïta, qu’on le dise 2 fois par jour, qu’on lise le passage qui se trouve dans la Torah avec la cantillation, et qu’on dise toute la baraïta calmement, sans se presser." Avec l’aide de D., on méritera d’être délivré et de voir ses vœux exaucés.
D'ailleurs, il y est rapporté l'exemple d'un couple qui n'avait pas eu d'enfants, et dont le jeune homme a mérité d'avoir une grande famille grâce à cette ségoula.

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-> Une réparation du lachon ara : la récitation du passage sur les Kétorét.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - lachon ara]

-> La guémara (Zéva'him 88b) eneigne :
D'où sait-on que l'encens (kétoret) exerce une expiation?
Car il est écrit : "Il posa les kétoret et il fit expiation sur le peuple" (Kora'h 17,11).
Il a été enseigné dans le beit hamidrach de Rabbi Ichmaël : quelle faute est-elle expiée par les kétoret?
Que vienne une chose secrète pour expier un comportement secret.

-> La confection de l'encens était tenue secrète et seuls quelques initiés la connaissaient.
La guémara (Yoma 38a) nous rapporte :
la famille d'Avtinas détenait le secret de la confection des kétoret que l'on faisait au Temple. Ils refusèrent catégoriquement d'enseigner leur savoir-faire de qualité. En effet, lorsqu'ils préparaient l'encens, la fumée qui s'élevait dans le ciel était aussi droite qu'une colonne de marbre.
A chaque fois qu'une femme entrait dans cette famille de renom, elle devait accepter de ne plus jamais se parfumer afin que les gens du peuple ne pensent pas que cette odeur agréable provienne de l'encens du Temple.

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-> La guémara (Shabbath 89a) enseigne :
lorsque Moché monta dans les hauteurs, tous les anges l'affectionnèrent et lui offrirent des cadeaux. Même l'ange de la mort lui offrit un cadeau, comme il est écrit : "Il posa les kétoret et il fit expiation sur le peuple" qui est suivi immédiatement dans la Tora par le verset : "Il s'interposa entre les morts et les vivants et l'épidémie s'arrêta". Si l'ange de la mort ne lui avait pas révélé ce secret, comment l'aurait-il su?"

-> Rabbi Tsadok haCohen explique cet enseignement :
l'ange de la mort transmit à Moché un secret capital. En effet, l'ange de la mort fait périr les êtres humains principalement à cause de la faute de la médisance. L'ange lui confia que les kétoret représentaient le remède métaphysique contre les épidémies qui provenaient de la médisance.

-> Le roi David s'exprime ainsi à propos de notre sujet : "Quel est l'homme qui souhaite la vie, qui aime la longévité des jours pour goûter le bonheur? Préserve ta langue du mal et tes lèvres des discours perfides ; éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la" (Téhilim 34,13).

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-> Le Zohar (Vayéra 100b) rapporte qu'Eliyahou haNavi transmit à Rabbi Pin'has une annonce faite parmi les légions célestes et entendue par les anges de destructions : "Lorsqu'une épidémie frappe le monde, et que les Bné Israël entrent dans les synagogues et les maisons d'études, qu'ils prononcent le passage des kétoret avec une intention sincère et le décret de mort sera annulé".

-> Le Tsror ha'Haïm (Ki Tissa) ajoute qu'il est néanmoins impératif de saisir un point essentiel : la lecture des kétoret n'est efficace que si l'homme préserve sa bouche des paroles de médisance et s'abstient d'en écouter.
Si l'homme n'est pas attentif et ne se repentit pas, la lecture des kétoret n'aura aucun effet.
Cela ressemble à un homme qui désire se purifier et s'immerge dans un mikvé en tenant un animal impur dans sa main (guémara Taanit 16a).
Les kétoret n'apporteront pas l'expiation nécessaire à l'arrêt de l'épidémie si nous ne rectifions pas nos comportements.

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-> Le Zohar explique que l'un des ingrédients qui constituent l'encens (kétoret) est le 'helbéna. Son odeur est désagréable et il représente le mauvais penchant.
Le terme : 'helbéna (חלבנה) a la même valeur numérique que le nom de Haman (המן) soit 95, qui est le symbole absolu du mal.
Hachem dit à Moché : prends le 'helbena et mélange-le avec les 10 autres ingrédients des kétoret afin de camoufler sa mauvaise odeur. L'odeur ainsi dissimulée annule les forces de l'nage de la mort et endigue l'épidémie.

Il est rapporté également dans le Zohar (Béréchit 170a) une histoire au sujet du Rav A'ha qui se rendit dans une petite bourgade en Israël où une épidémie décimait les habitants. Ayant pris connaissance de sa présence en ville, les dirigeants lui rendirent visite en lui expliquant la situation.
Rav A'ha leur dit : choisissez parmi vous 40 tsadikim. Divisez-les en 4 groupes de 10 et positionnez-les aux 4 points cardinaux du village. Ils firent selon ses paroles et l'épidémie s'arrêta aussitôt.

"Prends pour toi des aromates : du nataf, du ché'hélét et du 'helbéna ... ils seront tous égaux en poids" (Ki Tissa 30,34)

-> Nos Sages déduisent que 11 ingrédients entraient dans la fabrication de l'encens, qui était offert 2 fois par jour (le matin et l'après-midi) sur l'Autel, à l’intérieur du Michkan.
Le parfum de l'encens symbolise le devoir et le désir d'Israël de servir D. de la façon qu'Il agrée.

-> Alors que toutes les senteurs des encens dégageaient une bonne odeur, la 'helbéna était la seule qui avait une mauvaise odeur.
Rachi (citant la guémara Kéritot 6b) commente : la Torah l’a inclus dans la composition de l’encens afin de nous apprendre à ne pas tenir pour indigne de nous, dans nos réunions de jeûnes et de prières, la présence de pécheurs d’Israël, lesquels doivent au contraire être comptés comme étant des nôtres.

Mais pourquoi cela?

-> Une des explications est que lorsque les réchaïm s’associent aux prières des autres personnes, alors la prière de ces derniers s'en trouve renforcée.
En effet, même si ces personnes ne sont pas assez méritantes, cependant comparées aux réchaïm, leurs défauts deviennent insignifiants, et en comparaison elles sont considérées comme très méritantes.
=> C'est ainsi que lorsque les réchaïm s’associent aux prières, cela renforce le mérite des autres et leurs prières ont plus d’impact.

[Beit Shmouël Aharon]

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-> "Rabbi 'Hana dit au nom de Rabbi Chimon ‘Hassida : Tout jeûne auxquels ne participent pas des pécheurs d’Israël n’est pas un (véritable) jeûne, car le 'helbéna a une mauvaise odeur et pourtant elle est comptée parmis les (onze) composants de l’encens."
[guémara Kéritout 6b]

L’ensemble des personnes présent à une prière s’appelle le : tsibour, dont les initiales renvoient à : tsadikim, bénonim et réchaïm.
=> Prier n’est pas une réunion d’élites, mais c'est une union de tout le peuple ensemble vers un but unique.

[à l'image de la joie d'un père qui voit tous ses enfants qui se retrouvent ensemble malgré leurs différences, Hachem prend tellement plaisir à nous voir unis, qu'Il en déverse largement Ses meilleurs bénédictions sur nous!]

-> Rabbeinou Bé'hayé commente :
"L’encens vient nous enseigner que nous ne devons pas négliger les réchaïm et les fauteurs en les excluant de nos jeûnes et de nos prières.
Nos Maîtres ont d’ailleurs dit que toute assemblée exempte de fauteurs n’est pas une assemblée. En effet, le Nom de D. est exalté et sanctifié lorsque les réchaïm se repentent et viennent s’ajouter au nombre des tsadikim.
Si cela ne se produit pas, les tsadikim en sont incriminés au nom de la responsabilité qui incombe à chaque juif vis-à-vis de son prochain."

-> Lorsque Hachem voit que les réchaïm font téchouva grâce à l'influence des personnes justes, alors Il nous traite avec davantage de miséricorde.
[Sifté 'hakhamim]

-> Le Nom Divin est grandement sanctifié lorsque les réchaïm font téchouva et désire s'élever vers le niveau des personnes justes.
[Prishah]

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Il est intéressant de constater que les réchaïm, les fauteurs sont :
-> à la fois exclus du compte du minyan, puisqu'il y a déjà 10 juifs justes (la 'helbéna venant comme la 11e épice).
Cela représente la nécessité de maintenir une séparation, une zone de sécurité, pour qu'ils ne nous influencent pas négativement.

-> mais également ils sont indispensables, car sans eux nous n'arrivons pas aux 11 épices nécessaires pour confectionner l'encens du Service Divin.
Cela signifie qu'à nos yeux ils ne sont jamais rejetés : ce sont nos frères dans le besoin spirituel, et nous aspirons de tout notre cœur à ce que la mauvaise odeur du 'helbéna se transforme en une épice de bonne odeur.

=> Il y a cette dualité à maintenir pour les impacter positivement, sans risquer de s'affaiblir soi-même à leur contact.

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-> Le Kli Yakar apporte l'explication suivante.
Une personne n'a pas le droit de s'affliger elle-même inutilement. C'est pourquoi, une personne juste ne devrait pas selon la loi se permettre de jeûner en réponse à une tragédie, car sa droiture l'empêche d'être tenu responsable pour tout malheur.
Ainsi, la seule justification pour les justes est d'incorporer des personnes moins justes qu'elles, afin de pouvoir jeûner pour elles (le peuple d'Israël étant lié), ce qui rend leur alors autorisé le fait de s'affliger.

[d'une certaine façon, quelque soit notre niveau spirituel, nous jeûnons en espérant que tout juif situé à un niveau inférieur au nôtre pourra évoluer vers davantage de spiritualité.
Un jour de jeûne est certes une remise en question personnelle, mais également l'expression de notre désir intense que tout autre juif, même le plus grand racha, puisse se débarrasser de sa partie mauvaise pour mettre au grand jour toute sa beauté interne latente.]

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-> En se basant sur la guémara (Shabbath 89a), le Mabit (dans son Beit Elohim) enseigne qu'après que Moché ait reçu la Torah au Ciel, tous les anges lui ont offert des cadeaux. Même l'ange de la mort lui a donné quelque chose : la 'helbéna, indispensable à la réalisation des encens.
Celle-ci est la seule des 11 épices entrant dans la composition de l'encens à dégager une mauvaise odeur, mais en se joignant aux autres la senteur se transforme en une aussi douce et agréable que les autres.

Dans une communauté dont les membres sont bons et droits en leurs cœurs, et qu'ils accomplissent un retour sincère et complet vers Hachem (minyan d'épices de bonne odeur), alors l'ange de la mort ne peut exercer sur eux aucune emprise (aucune accusation, mauvais décret).
Bien au contraire, ce sont eux qui le dominent et le soumettent au point que lui-même répond : "Amen", exactement comme la 'helbéna, individuellement malodorante, mais qui non seulement ne sent pas mauvais avec les 10 autres épices, mais va contribuer à la diffusion d'une bonne odeur globale.

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+ Si on a le choix entre soit prier dans un minyan composé que de personnes vertueuses, ou bien prier dans un minyan qui comprend des réchaïm, lequel doit-on choisir?

-> Le rav Aharon Leib Steinman n'est pas certain, mais il écrit qu'il est quand même préférable de prier dans un minyan de personnes uniquement vertueuses, à l'image des encens qui sentaient encore mieux sans la 'helbéna.

-> Le Séfer 'Hassidim enseigne que nous devons faire attention à ne pas prier à côté d'un racha, car cela va entraîner d'avoir de mauvaises pensées durant notre prière et la présence Divine s'éloignera de nous.