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"Moché dit : 600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis" (Béaaloté'ha 11,21)

-> Le midrach nous rapporte que lorsque Pharaon a décrété que les bébés juifs devaient être jetés dans le Nil, les mères juives les ont alors cachés dans leur sous-sol/cave afin que les égyptiens ne puissent pas les retrouver.
Cependant afin de les débusquer, les égyptiens amenaient leurs propres bébés dans les maisons juives, et les faisaient pleurer, ce qui entraînait les bébés juifs à pleurer également.
C'est alors que les égyptiens prenaient les enfants juifs et les noyaient dans le Nil.

Rav Lévi affirme que 600 000 enfants ont été ainsi jetés dans le fleuve, et cela a poussé Moché à déclarer : "600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis", et pour chacune de ces 600 000 personnes, un enfant a été jeté dans le fleuve.

-> Le rav Shimshon d'Ostropoli écrit à ce sujet :
En réalité, chacun de ces 600 000 enfants a vécu pendant encore 80 années.
En effet, à la place d'être noyés dans le Nil, ils se sont parfaitement développés dans le fleuve, comme le font les poissons.

Ce miracle a été révélé au grand jour, lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, puisque à ce moment ces enfants qui ont été transportés par les courants d'eau, sont sortis vivant de la mer.
=> Ainsi en plus des miracles sublimes liés à l'ouverture de la mer Rouge, il y a également eu des retrouvailles de chaque juif avec son enfant perdu (persuadé à tord d'être mort noyé!).

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-> Lorsque le machia'h arrivera, il se produira la même chose (ceux qui seront morts reviendront), comme le prophète Mala'hi (3,24) l'écrit : "Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères".

"Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" (Béaaloté'ha 11,10)

-> Selon nos Sages, si une personne meurt sans avoir fait téchouva, alors Hachem prend son âme et l'a fait se réincarner sous la forme d'un animal casher.
Par la suite, lorsqu'il sera égorgé par une bonne ché'hita, cela va permettre à cette âme de recevoir une expiation totale.

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

Ces âmes ont toutes été placées dans les corps des animaux que les juifs ont pu prendre avec eux, lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.

Par la suite dans le désert, lorsque les juifs se sont plaints et ont demandé de la viande (à la place de la manne), Moché qui accorde toujours le bénéfice du doute, a compris de leur demande désespérée que ce qu'ils voulaient véritablement, c'était de pouvoir égorger leurs animaux afin de libérer les âmes des nombreux juifs qui avaient pu périr durant la plaie de l'obscurité, juste avant la sortie d'Egypte.

Ainsi, le verset ci-dessus : "Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" = Moché croyait que les juifs pleuraient pour une indignation bien fondée : ils désiraient véritablement pouvoir aider les âmes perdues de leurs proches, et la manière d'y procéder était en consommant leurs animaux.
C'est pour cela qu'ils pleuraient et demandaient de la viande. [certes la manne c'est super, mais comment pouvons-nous la manger sans s'occuper de nos frères juifs "prisonniers" dans nos animaux!]

Malheureusement, ce n'était pas les intentions véritables des juifs, et Hachem, dans Sa sagesse infinie, était capable de le discerner.
Il savait que leurs intentions n'avaient rien d'honorable, qu'ils voulaient manger de la viande uniquement afin de satisfaire leurs désirs personnels.
C'est pourquoi il est écrit dans la suite de ce verset : "la colère de Hachem s'enflamma grandement, et aux yeux de Moché, c'était mal".

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-> "Maintenant, nous sommes exténués, nous manquons de tout : point d’autre perspective que la manne" (11,6)

Le ‘Hida (Pné David) explique :
La nourriture de l’âme se trouve dans les bénédictions sur la nourriture, car le corps profite de la nourriture et de la boisson, et l’âme profite des bénédictions.
C’était donc de cela qu’ils se plaignaient, en disant : Nous nous souvenons du poisson que nous mangions en Egypte gratuitement et des courgettes, ... car il faut dire une bénédiction sur chacune de ces choses individuellement, et maintenant "nous manquons de tout", notre âme n’est plus nourrie de rien, "point d’autre perspective que la manne".
Certes, elle prend le goût de tout ce que nous voulons, mais cela ne nous oblige pas à dire des bénédictions.

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-> "Hachem fut très en colère et ce fut mauvais aux yeux de Moché" (11,10)

Le Min’ha Béloula donne une raison de la signification du changement de langage dans le verset, qui dit que Hachem "fut très en colère" alors qu’à propos de Moché il est simplement dit que c’était mauvais à ses yeux.
C’est que Moché jugeait les bnei Israël favorablement. Il pensait que lorsqu’ils demandaient "qui va nous donner de la viande", ils désiraient vraiment manger beaucoup de viande.
Il ne les a pas soupçonnés de chercher un moyen de nier la providence Divine de Hachem, c’est pourquoi ce n’était pas tellement grave à ses yeux.

Mais Hachem, qui sonde les reins et les cœurs, savait ce qu’ils avaient dans le cœur. Ce n’est pas à la viande qu’ils pensaient, mais ils voulaient tout renier.
Lorsqu’ils disaient "qui va nous donner de la viande", ils voulaient dire : "qui est celui qui a le pouvoir de nous fournir de la viande?"
C’est pourquoi "Hachem fut très en colère". Mais "ce fut mauvais aux yeux de Moché", c’est-à-dire que Moché ne voulait pas les juger défavorablement, il pensait qu’ils voulaient manger beaucoup de viande.
C’était mauvais à ses yeux qu’ils pleurent à propos de la nourriture comme des bébés, mais il ne s’est pas fâché contre eux à la manière dont Hachem S’est fâché.

"La nuée s'éloigna d'au-dessus de la Tente, et voici que Myriam était affectée d'une tsaraat comme de la neige. Aharon se tourna vers Myriam et voici, elle était affectée de tsaraat." (Béahaloté'ha 12,10)

-> La guémara (Shabbath 97a) dit à ce sujet :
Rabbi Akiva enseigne que puisque le verset dit : "la colère de Hachem s'enflamma contre eux (Myriam et Aharon)" (v.12,9), cela signifie que Aharon a également été touché par la tsaraat.

Rabbi Yéhouda ben Bétéra a dit à Rabbi Akiva : "Que cela soit correct ou non, tu devras en rendre des comptes.
En effet, si cela est vrai que Aharon a été touché par la tsaraat, la Torah nous a caché ce fait. Pourquoi alors le révéler?
Si cela n'est pas vrai, tu est coupable de répandre de fausses rumeurs au sujet du tsadik Aharon."

La guémara apporte ensuite une béraïta qui est d'accord avec Rabbi Akiva : Aharon a également été atteint par de la tsaraat.

=> Pourquoi la Torah nous cache ce fait?

b'h, Nous allons voir quelques réflexions sur ce sujet.

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-> Myriam a été atteinte de tsaraat car c'est elle qui a commencé à faire la critique de Moché.

Rachi (v.12,1) fait remarquer que si elle a été punie alors qu'elle n'avait nullement l'intention de rabaisser Moché, à plus forte raison doit-on faire attention de ne pas médire son prochain.

-> "Nous voyons ici la sévérité de la faute du lachon ara. Regarde ce qui est arrivée à Myrian la prophétesse qui a parlé "légèrement" (des paroles en apparence insignifiantes) à l'encontre de son frère, Moché."
[le Chla haKadoch]

-> Le midrach (Yalkout Chimoni 741) rapporte que lorsque Aharon observait Myriam, la tsaraat se développait ; et lorsqu'il se regardait lui-même, la tsaraat le quittait.

Selon le Sifté Cohen, c'est parce que Myriam a initié le lachon ara, causant Aharon de fauter avec elle.

Le midrach haGadol de dire : "Lorsque Hachem s'est mis en colère contre eux : Myriam et Aharon ont été atteint par de la tsaraat, cependant Aharon en a été guéri ... Myriam est celle qui a commencé à parler, et ainsi elle est celle dont la Torah met l'accent".

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-> Aharon a été un métsora (suite à sa tsaraat) pour un très court instant et il a immédiatement été guéri.
Aharon aurait réellement dû être métsora comme l'a été Myriam, mais puisqu'il représentait la Kéhouna, il a été guéri tout de suite.
[Emek Anétsiv]

-> Il n'est pas convenable que le Cohen gadol soit atteint par la tsaraat.
[le Rokéa'h]

[Il en a été épargné en raison de sa position]

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-> Myriam était bouleversée et le sang s'écoulait de son corps en raison de sa grande souffrance.
[Haémek Davar]

-> Selon le Baal Chem Tov, si une personne voit son prochain fauter, le fait qu'elle en est témoin montre qu'elle a un lien avec lui.
Lorsque Aharon a vu que Myriam avait de la tsaraat, il s'est souvenu de sa part dans la faute, et il en a été angoissé.

Le midrach (הבאור) dit en ce sens que si Aharon avait la tsaraat, il ne pouvait pas amener les sacrifices sur le mizbéa'h.
A la place, la vision de sa sœur atteinte par la tsaraat, va lui servir de réprimande.

Aharon avait tellement d'amour pour son prochain, qu'il ressentait l'état et la souffrance qu'avait sa sœur comme si lui-même était dans cette situation.

Puisqu'il ressentait exactement la même douleur, il n'était pas nécessaire qu'il en soit atteint.

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-> Seulement un Cohen peut déclarer une tsaraat pure ou impure.
Cependant, un Cohen ne peut pas examiner la tsaraat d'un membre proche de sa famille. Or, les seuls Cohanim étaient : Aharon et ses fils.
Ainsi, comment Myriam est-elle devenue pure ou impure?
Hachem Lui-même a déclaré sa tsaraat impure (tamé), et plus tard, c'est Lui qui l'a déclaré pure (tahor).
[le Sifri]

-> Le midrach (Vayikra rabba) enseigne :
L’homme peut vérifier toutes les plaies, sauf les siennes. Rabbi Méïr dit : Il ne doit pas voir non plus les plaies de ses proches.
Qui alors vérifiait les plaies de Myriam?
Si l’on dit que c’était Moché, quelqu’un qui n’est pas cohen ne peut pas vérifier les plaies. Et si l’on dit que c’était Aharon, un proche ne peut pas vérifier les plaies.
Hachem a dit : "Je suis cohen, c’est Moi qui l’ai fait mettre à l’écart, c’est Moi qui la déclarerai pure".
Ainsi qu’il est écrit : "Le peuple ne partit pas jusqu’à ce que Myriam puisse revenir" (v.12,15).
Rabbi Shimon a dit : "Le peuple était avec la Présence Divine, et la Présence Divine l’attendait".

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 17,4) enseigne que lorsqu'une personne faute et mérite la tsaraat, elle va d'abord avoir de la tsaraat sur sa maison.
Si elle ne fait pas téchouva, la tsaraat viendra sur ses vêtements.
Si elle ne fait toujours pas téchouva, son corps en sera alors atteint.

=> Pourquoi Myriam a-t-elle été directement atteinte sur son corps?

Nos Sages enseignent que lorsque Hachem veut amener des souffrances sur un tsadik, pour des raisons connues par Lui seul, il doit y avoir une petite trace de faute.

C'est pourquoi, Hachem prépare pour le tsadik une "faute légère" et cela donne de la force à l'attribut de justice. En conséquence, le tsadik recevra les souffrances que Hachem souhaite lui donner.

Ainsi, la cause des souffrances n'est pas réellement la faute, mais une raison connue uniquement par Hachem.
La faute n'est qu'une "excuse".

Myriam a fait une "faute légère", qui a donné à l'attribut de justice le pouvoir de la frapper par de la tsaraat sur son corps, une punition difficile, [dont la raison est] connue uniquement par Hachem.

[le Divré Yoël]

-> La Torah a dissimulé la tsaraat de Aharon afin de nous faire savoir que les raisons profondes des actions de Hachem nous sont cachées.
Au final, tout ce qu'Il fait est forcément pour le bien.

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-> "Myriam et Aharon parlèrent de Moché" (Béaaloté'ha 12,1)

-> Il existe une mitsva de se souvenir du sort de Myriam. Cette mitsva fait partie des six souvenirs mentionnés explicitement dans la Torah, comme il est écrit : "Souviens-toi de ce qu'a fait Hachem ton D. à Myriam" (Ki Tétsé 24,9). Rachi explique : souviens-toi de ce qui a été fait à Myriam, qui fut affectée par la lèpre (tsaraat). Ne profère pas de médisance!

Myriam se trouvait à côté de Tsipora la femme de Moché lorsque ce dernier fut averti que Eldad et Médad prophétisaient dans le camp. En entendant cela, Tsipora s'exclama : "Malheur aux femmes de prophètes! Ils se sépareront d'elles tout comme mon mari s'est séparé de moi!" [Sifri]

D'après le sens littéral, il faut expliquer que l'intention de Myriam était au Nom du Ciel. En effet, son argument allait dans le sens de la halakha : un homme accomplit la mitsva de procréer s'il a au moins un garçon et une fille (guémara Yébamot 61b). Moché avait engendré 2 garçons, mais n'avait pas encore engendré de fille. Comment pouvait-il donc se séparer de sa femme sans avoir accompli la mitsva de procréer?

Cependant, ce que Myriam ne savait pas c'est que Moché fit cela sous la directive du Maître de l'univers.
Certains avis soutiennent qu'il se sépara de Tsipora lorsqu'Hachem lui dit : "Et toi, tiens-toi ici avec Moi" (Chémot 3,5). Il est bien rapporté de manière explicite dans la guémara (Shabbath 87a) que Moché s'est séparé de sa femme sous l'ordonnance d'Hachem.

=> Nous voyons à quel point les calculs divins sont impénétrables et que nos perceptions restent relatives et imparfaites. C'est le sens de l'injonction du Maître du monde à notre égard quant à la mitsva de se souvenir du sort de Myriam.
[d'une certaine façon plus que le lachon ara, c'est sa source que nous devons combattre = s'immiscer dans les calculs d'Hachem, se croire plus intelligent, plus savant, que D. Lui-même. ]

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"Voici que Myriam fut lépreuse comme la neige. Aharon se tourna vers Myriam, et voici qu’elle était lépreuse" (Béaaloté'ha 12,10)

Pourquoi répéter à 2 reprises que Myriam était lépreuse? Et pourquoi la 2e fois, il n’est pas dit : "comme la neige"?

En réalité, un tsadik a la capacité d’apporter la guérison juste en regardant la personne. Ainsi, Aharon aussi aurait pu guérir Myriam par son regard.
Cependant, Aharon n’a pas réussi à le faire, car lui aussi avait une part, avec Myriam, dans cette médisance qu’ils prononcèrent sur Moché. Mais malgré tout, il réussit à atténuer la blancheur de la lèpre.
Au début, après avoir médis sur Moché, "Myriam fut lépreuse comme la la neige", mais quand "Aharon se tourna vers Myriam" et la regarda, sa lèpre se réduisit, "et voici qu’elle était lépreuse", mais plus comme la blancheur de la neige.

[Sar Shalom de Belz]

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"Pendant 7 jours, Myriam resta en quarantaine hors du camp ; le peuple ne partit pas avant que Myriam ne fût rentrée chez elle. Puis le peuple quitta 'Hatsérot et campa dans le désert de Parane." (Béaaloté'ha 12,15)

-> Hachem accorda cet honneur à Myriam, mesure pour mesure, parce qu'elle avait attendu au moment où Moché, encore nourrisson, fut jeté dans le Nil.
Pendant 4 heures, elle attendit de voir ce qu'il adviendrait de lui, jusqu'à ce que la fille de Pharaon arrive et l'emporte.
[...]
Le peuple apprit que ce retard était dû à Myriam de la façon suivante :
Hachem souleva la nuée au-dessus du Michkan, ce qui constituait le signe habituel du départ.
Les juifs commencèrent donc à se préparer au voyage en chargeant leurs animaux. Mais, une fois prêts à se mettre en route, ils virent la nuée se déployer et retourner à sa place.
De plus, lorsqu'ils se mirent en quête de Moché et de Aharon, sans lesquels ils ne pouvaient partir, ils ne les trouvèrent pas. Lorsqu'ils cherchèrent le puits de Myriam pour voir s'il les suivait, ils ne le virent pas non plus.

Ils se mirent donc à poser des questions et apprirent que Myriam avait été frappée de tsara'at pour avoir critiqué Moché et qu'il fallait attendre sa guérison pendant 7 jours.
Ils retournèrent donc à 'Hatsérot et y séjournèrent 7 jours, comme il est dit : "Le peuple ne partit pas avant que Myriam ne fût rentrée chez elle".
En d'autres termes, bien que les juifs se fussent déjà préparés au voyage, ils ne se mirent pas en route par respect pour Myriam et attendirent sa guérison.
[Méam Loez - Béaaloté'ha 12,15]

"Aharon dit à Moché : "Je t'en prie, mon seigneur, ne nous impute pas dans une faute, car nous avons été sots et nous avons fauté." (Béahaloté'ha 12,11)

-> La paracha Béahaloté'ha se termine par l'incident de Myriam parlant du lachon ara sur Moché, lorsqu'elle a découvert qu'il s'était séparé de sa femme.

-> "[Hachem dit : ] De bouche à bouche Je lui parle, dans une claire vision et non avec des énigmes, et l'image de Hachem, il contemple [une vision par derrière - Rachi]" (Béahaloté'ha 12,8)

Les commentaires de Rachi sont très intéressants :
-> "Je [Hachem] lui ai dit de se séparer de sa femme."

- "Vous auriez dû respecter Mon serviteur même si ce n’avait pas été Moché, et Moché même s’il n’avait pas été Mon serviteur, et ce d’autant plus qu’il est "Mon" serviteur.
Car "le serviteur d’un roi est roi lui-même" (Chevou'oth 47b).
Vous auriez dû vous dire que l’amour que lui porte le roi n’est pas sans fondement (Midrach Tan'houma).
Et si vous dites que Je ne sais pas ce qu’il fait, vous commettez une faute encore plus grave (Sifri)."

-> Le Or ha'Haïm haKadoch (v.12,11) explique que Aharon a pris conscience qu'il y avait 2 aspects dans leur faute :

1°/ le fait d'avoir dit du lachon ara en critiquant le comportement de Moché ;

2°/ la folie de comparer leur niveau de prophétie avec celui de Moché.
Pour Aharon cela est encore plus grave que le lachon ara qu'ils ont pu dire.

-> Le rav Avraham Pam dit que de là on apprend la gravité de se considérer comme capable d'argumenter avec les décisions des géants en Torah.

Il ne faut même pas que l'idée de remettre en question les paroles des Sages de notre génération puisse traverser notre esprit.
Nous nous devons de toujours suivre leurs décisions, sans jamais chercher à les contredire, car c'est ainsi que le peuple juif peut être assuré d'être entre de bonnes mains.

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-> Le rav Chlomo Auerbach, qui était un des géants de sa génération a dit que le rav Chakh était un des 36 tsadik cachés sur lequel le monde tient.

Comment pouvait-il être caractérisé de "caché" alors que tout le monde religieux le connaissait très bien?

Rav Auerbach disait que les impressionnantes connaissances qu'on avait conscience de lui (par ses très nombreux cours en publics), n'étaient en réalité qu'une infime partie de sa sagesse.
C'est pourquoi il était bien un "tsadik caché".

Nous ne voyons qu'une partie émergée des géants de notre génération (que nous avons déjà du mal à appréhender de notre niveau), et comme les iceberg la quasi-totalité se trouve enfouie.
=> Ainsi, comment pouvons-nous oser remettre en question leurs décisions?

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-> Le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah 7,6) décrit les différences entre la prophétie de Moché et celle des autres prophètes.

Moché était réveillé et debout lorsqu'il recevait la prophétie, tandis que les autres prophètes la recevaient dans un rêve, dans une vision ou une transe.

Hachem parlait à Moché comme "un homme parle avec son ami" ; tandis que les autres avaient la visite d'un ange leur rapportant les paroles sous forme énigmatique à interpréter.

Les prophètes devaient se préparer spirituellement, et pendant la révélation ils étaient dans un état de terreur, tandis que Moché était toujours prêt pour la recevoir, et cela a nécessité de se séparer de sa femme.

"Lorsque l'Arche voyageait, Moché disait : "Lève-toi Hachem, et que Tes ennemis se dispersent, que ceux qui Te haïssent fuient devant Toi".
Et lorsqu'elle faisait halte, il disait : "Réside sereinement, ô Hachem, parmi les myriades des milliers d'Israël". "
(Béahaloté'ha 10,35-36)

-> Rachi fait remarquer que dans le Séfer Torah, ces 2 versets sont encadrés, de part et d'autre d'un noun (נ) renversé, indiquant qu'ils ne sont pas à leur place.
Ils ont été insérés ici pour ne pas évoquer l'une à la suite de l'autre, 3 fautes consécutives dont les juifs se sont rendus coupables.

-> Selon la guémara (Shabbath 115b-116a), ces symboles avant et après nous enseignent que ces 2 versets sont un livre (Séfer) à part entière.
Ainsi, la Torah est composée de 7 livres : Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar jusqu'à ces versets, ces versets, le restant de Bamidbar, et Dévarim.

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-> Le peuple juif serait allé directement en terre d'Israël, s'il n'avait pas fauté dans le désert.

La largeur du Jourdain, qui est la frontière de la terre d'Israël, était de 50 amot.
La Torah a inversé ici les noun (lettre ayant une valeur de 50) pour nous dire que le peuple juif a fauté et ne passera pas le Jourdain, qui avait une largeur de 50 amot.

[le Rokéa'h]

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-> Les 1eres lettres de chacun des versets du Téhilim 145 (Achré) suivent l'ordre de l'alphabet.
La seule lettre qui manque est le "noun" (נ), car elle représente : la chute (néfila - נפילה).
Le roi David ne voulait pas parler de la chute et des fautes du peuple juif.

Selon le Zohar (se basant sur Chir haChirim 2,9), Hachem est comparé à une biche.
De même qu'une biche regarde en arrière lorsqu'elle est en fuite, de même Hachem "tourne toujours sa tête" en arrière vers nous, et ce même lorsqu'il semble qu'Il s'enfuit de nous.

La Torah a inversé ici les noun pour nous apprendre cette leçon : même lorsque nous chutons et que Hachem nous quitte, Il nous "regarde toujours".

[le Tiféret Yonathan]

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-> Rabbi Yo'hanan (guémara Béra'hot 4b) explique que le noun est l'initiale de "néfila" (action de tomber) qui fait allusion à la chute du peuple juif en exil par rapport à sa grandeur lorsqu'il se trouvait sur sa terre.
Selon le Rachba : il n'est pas honorable dans un tel téhilim, qui évoque la grandeur d'Hachem, de mentionner l'exil et le déclin spirituel de Ses enfants qui Lui causent beaucoup de peine.

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-> La lettre noun (נ) n'est pas présente dans le Achré, car elle représente la chute du peuple juif.
La lettre samé'h (ס) représente le soutien de Hachem lorsqu'une personne tombe, comme le verset du Achré le dit : "Hachem soutient tous ceux qui tombent" (somé'h Hachem lékol anoflim - Téhilim 145,14).

Le mot : נס (miracle - néss) est composé de ces 2 lettres, indiquant qu'après une chute du peuple juif, Hachem apporte son soutien, et c'est en cela que consiste un miracle.

[Bné Yissa'har - Nissan 1,8]

Par l'utilisation de cette lettre, la Torah nous demande de ne pas déprimer après une faute.
Certes, nous avons fauté (noun), mais Hachem vient immédiatement nous relever (samé'h), à la condition que nous désirons aller de l'avant (les 2 versets entre les noun parlent des mouvements à faire en fonction de la Torah : avancer (mitsva de faire) et s'arrêter (mitsva de ne pas faire)).

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-> On a vu que la lettre noun renvoie à la notion de chute (néfila) [suite à une faute].
Le fait que ce passage est entouré de 2 noun tournés/inversés, nous enseigne qu'après une chute non désirée, il faut tout faire pour la tourner à notre avantage : par la téchouva, en apprenant de nos erreurs, ...

[Un tsadik n'est pas celui qui ne tombe pas, c'est celui qui se relève et qui va de l'avant plus fort]

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-> Ces 2 noun inversés sont liés au fait que le grand mérite des juifs provenait des 2 mots [qu'ils avaient prononcés] au mont Sinaï : "naassé" (nous ferons) et "nichma" (nous écouterons).
En effet, Hachem descendit au mont Sinaï accompagné de 600 000 anges qui posèrent sur la tête de chaque juif 2 couronnes portant le Nom explicite de D., car tous avaient répondu : "Naassé vénichma".

A ce moment-là, les juifs se transformèrent en êtres spirituels et furent aimés de D. encore davantage que les anges. Cependant, ils quittèrent précipitamment le mont Sinaï comme un homme fuit un incendie, impatients de se libérer du joug que leur imposaient les commandements de la Torah.
Les lettres noun inversées symbolisent le fait que leur situation était à présent inverse à celle où ils s'étaient exclamés : "Nous ferons et nous écouterons".
D'ailleurs, les letres du terme noun (נון) sont les initiales des mots : Naassé VéNichma (נעשה ונשמע).
[...]

La lettre noun indique que ce passage (Bamidbar 10,35,36) aurait dû figurer 50 passages plus haut dans la Torah, près du verset : "Pendant la marche ..." (Bamidbar 2,17).
[Méam Loez - Béaaloté'ha 10,35-36]

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-> C'est notre travail d'inverser les "noun" avec la puissance du "naassé vénichma", aussi bien qu'avec une émouna totale, et alors nous mériterons les 2 noun suivants : "Na'hamou na'hamou ami" ( Consolez, consolez, Mon peuple, dit votre D.) avec la venue du machia'h, rapidement de nos jours.
[rav Zev Leff]

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-> "Cette section a été écrite ici pour marquer la séparation entre un malheur et un autre." (Rachi - Béaaloté'ha 10,35)

-> Selon le Saba de Slabodka, nous avons là un témoignage concret de l'amour infini que Hachem porte aux enfants d'Israël : leur dignité Lui est plus chère que tout, et rien ne justifierait que leur honneur soit bafoué.

En ce sens, nos Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Bamidbar 10) en ce sens : "Hachem a dit : Écrirons-nous donc un drame après l'autre? Certainement pas! Alors inscrivons entre eux une section de gloire.
C'est pourquoi il est dit ici : "Lorsque l'Arche partait ..." [rappelant la tendresse qu'éprouve D. envers Israël]."

Par l'interruption marquée entre ces 2 événements tragiques, Hachem montre aux enfants d'Israël qu'en dépit de leurs fautes et de leurs funestes conséquences, Il continue à les chérir, à les honorer, et Sa Présence Divine reste à leurs côtés dans touts leurs déplacements.

Le Maharcha (guémara Shabbath 115a) explique que la lettre noun, initiale de néfila (chute), symbolise les catastrophes ...
Le passage est encadré par 2 noun inversés pour montrer que D. mettra fin à nos chutes et qu'Il les "inversera" pour notre bien.

Selon le Léka'h Tov, puisque nous devons imiter Hachem et suivre Son exemple, combien devons-nous respecter notre prochain et combien devons-nous l'honorer même lorsqu'on le voit mal d'agir!
A l'instar de ces 2 sections séparés, on s'abstiendra de l'accabler en additionnant ses écarts de conduite, pour ne jamais cesser de l'aimer.
Bien que l'on soit tenu de lui formuler des reproches, on devra à tout prix éviter de l'humilier.
On s'efforcera au contraire de rehausser son estime aux yeux de son entourage.

[nous devons aller à l'encontre de notre nature qui souhaite écraser/faire chuter autrui pour mieux se donner de la valeur, et agir à l'inverse de cela.]

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-> Ces versets abordent le fait que lorsque l'Arche (Aron) devait partir, Moché lui disait de se mettre en marche, et lorsqu'elle devait s'arrêter, Moché le lui demandait.

Nous savons que l'Arche ne bougeait pas selon l'ordre de Moché, mais selon celui de Hachem.
Ainsi, l'adhésion de Moché à la volonté de D. fut si entière que ses propres désirs convergeaient totalement avec ceux de D.

De plus, à chaque mouvement de l'Arche, il faisait une prière pour que la présence divine soit toujours intensément perçue par le peuple.

=> Par ces 2 versets qui sont le 5e Séfer de la Torah, nous voyons à quel point un homme doit s'identifier totalement avec la volonté de Hachem.
Nous devons calquer les mouvements de notre vie sur ceux de l'Arche, symbole de la Torah.

[inspiré de paroles du rav Chimchon Raphaël Hirsch]

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-> Ces 2 versets ont été placés là entre 2 fautes.
La 1ere est pour le fait que les juifs ont quitté [avec empressement] le mont Sinaï, se détournant de la présence divine ; la 2e porte sur les récriminations qui ont suivi (car en s'enfonçant dans le désert immense et sauvage, le peuple s'interrogea alors sur ses moyens de survie). [guémara Shabbath 116a]

Tout de suite après, il y a une 3e faute qui porte sur l'insatisfaction du peuple pour la manne.

Pourquoi est-ce que la séparation est-elle entre la 1ere et la 2e faute?

La 2e et 3e faute ont résulté de la 1ere : le fait de se détourner de Hachem et de Sa Torah.
La Torah nous protège de la faute.
Celui qui est totalement plongé dans la Torah ne veut rien d'autre que la Torah.
Le peuple juif ne s'est plaint de sa situation uniquement parce qu'il n'était pas plongé dans la Torah.

Dans la Torah, il y a une séparation après la 1ere faute pour nous enseigner que le fait de se détourner de la Torah est la racine de toute cause nous poussant à fauter.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Shabbath 116a]

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+ "Ils parcourent de la montagne de Hachem" (Béahaloté'ha 10,33)

-> Selon le Ramban, les juifs ont quitté le mont Sinaï à la manière d'un enfant qui quitte l'école après une longue journée de cours.
Ils sont partis avec précipitation, avant que Hachem ne change d'avis et ne leur donne de nouveaux commandements.
C'est ce comportement qui a été la base de l'errance dans le désert.
Le Ramban d'ajouter : "Peut-être que s'il n'y avait pas [cette attitude], ils seraient entrés directement en terre d'Israël".

Les juifs auraient dû quitter le Sinaï avec des regrets, avec tristesse de partir de l'endroit où ils ont vécu une telle union avec Hachem.

-> Après la traversée de la mer Rouge : "Moché fit décamper Israël" (Béchala'h 15,22)
Rachi de commenter : "Il les a forcés à partir, car les égyptiens avaient orné leurs cheveux de parures d'or et d'argent et de pierres précieuses, et les enfants d'Israël s'affairaient à les extraire de la mer ... le butin de la mer a été plus important que celui d'Egypte ... voilà pourquoi il (Moché) a dû les faire partir contre leur gré."

L'Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun) enseigne qu'ils ne voulaient pas quitter car ils accomplissaient la volonté de Hachem en collectant des richesses.

=> Si le fait de quitter d'immenses richesses matérielles a été si difficile, combien à plus forte raison le fait de quitter le mont Sinaï, source d'immenses richesses spirituelles.

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-> "Cette voix, c'est la voix de Yaakov, mais ces mais sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

Nous avons besoin du son de la Torah (kol Yaakov) afin d'être à l'écart des attaques d'Essav (yédé Essav), qui n'attendent que le moment où l'on abandonne la Torah.

-> "Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau" (Vayéchev 37,24)

Selon Rachi : "Il n’y avait certes pas d’eau, mais il y avait des serpents et des scorpions".
Le Gaon de Vilna explique que lorsqu'il n'y a pas d'eau (qui est une référence à la Torah), alors il y a des serpents et des scorpions, c'est-à-dire des punitions et la mort.

=> On comprend pourquoi contrairement aux autres fautes, il n'est pas décrit de punition pour cette faute d'être parti précipitamment du mont Sinaï.
En effet, tout abandon de la Torah entraîne naturellement des conséquences néfastes, c'est un règle établie par Hachem.

[l'inverse est vrai : toute étude de la Torah amène des torrents de bénédictions!]

"En tout ennemi d’Israël [un juif(ve)], il y a un ennemi du Créateur de l’univers"

[Rachi - Béahaloté'ha 10,35]

"L'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre!" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Selon le Ibn Ezra, Moché était si humble qu'il était impensable de l'accuser d'un quelconque sentiment de supériorité envers ses frères.

-> Selon le rav Nathan Scherman, en disant que Moché était un homme humble, la Torah fait ressortir ce qu'est la véritable humilité.

Loin de ressembler à un sentiment d'infériorité, l'humilité procède d'une autocritique permanente faisant prendre conscience du fait que l'on n'a pas exploité pleinement ses capacités, ou si on les a exploitées que les dons innés que l'on possède imposent une responsabilité plus grande et que nul ne peut s'enorgueillir d'accomplir simplement son devoir [d'agir selon la vérité, la volonté de Hachem].

-> Il faut faire attention à ne pas s'enorgueillir d'être humble.
Une personne qui a de super capacités se doit de toujours en être consciente, de les utiliser au mieux, car c'est pour cela que Hachem lui donne la vie.

On devra rendre compte de l'utilisation que l'on aura fait des outils momentanément mis à notre disposition par Hachem.
Si j'ai de beaux outils, ce n'est pas que je suis supérieur à autrui. Si je les ai, c'est uniquement car ils me sont nécessaires dans ce que Hachem souhaite que je fasse de ma vie.

Il peut être très agréable de fermer les yeux sous couvert d'une fausse humilité car cela vient comme justification à notre paresse naturelle.
En effet, pourquoi devrais-je faire des efforts pour réaliser de grandes choses, car après tout je ne suis rien, même pas de la poussière!

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-> Rabbi Yossef dit : "Une personne doit toujours apprendre de Son Créateur, car Hachem a mis de côté toutes les montagnes et collines, et a choisi le mont Sinaï".
[guémara Sotah 5a]

Le don de la Torah requiert de l'humilité, et c'est pour cela que Moché, le plus humble des hommes, a pu acquérir plus de Torah que quiconque.

Si l'humilité est si importante, pourquoi la Torah n'a-t-elle pas été donnée dans un terrain plat?

Rabbi Mendel de Kotzk répond qu'il n'est pas difficile pour un terrain plat d'être humble, car il n'a pas de quoi s'enorgueillir.
Le mont Sinaï a un peu de hauteur, et malgré la possibilité de se la "raconter" (regardez les terrains plats comment je suis haut par rapport à vous!), il est quand même resté humble.

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-> Rabbi Yo'hanan dit : "Hachem ne fait pas résider sa présence divine (Ché'hina) sur une personne sauf si elle est forte, intelligente, riche et humble, et tous ces traits se trouvaient chez Moché."
[guémara Nédarim 38a]

La guémara (Shabbath 92a) mentionne une autre condition pour recevoir la prophétie : avoir une grande taille.

-> Hachem dit : "Moi et lui [celui qui est arrogant] ne peuvent pas résider dans le même monde"
[guémara Sotah 5a]

Il est ainsi évident que l'humilité est une condition nécessaire pour que la présence divine soit sur nous.
Mais en quoi les autres conditions en sont-elles des prérequis?

Rabbi 'Haïm de Volozhin explique qu'on parle ici de véritable humilité.
Seule une personne qui est riche, forte, intelligente, grande de taille, a sur quoi s'enorgueillir, et en restant quand même humble, elle démontre une véritable humilité, et mérite d'être un Sanctuaire pour la présence divine.

Une personne peut être en apparence très humble, mais pour "valider" cela, il faut la voir traverser ces occasions de devenir arrogante (que je suis intelligent!, que je suis riche!, ...).

Il est intéressant de noter que chacune de ces capacités est un don temporaire de D., que l'homme va Lui voler en se l'appropriant (MA sagesse c'est grâce à moi, de même pour MA richesse, ...), et en "kiffant" penser être meilleur que son prochain.

[Dans sa fameuse lettre le Ramban écrit : "Est-ce que cela n'appartient-il pas à Hachem?" (alo lélokim ou) ]

Moché possédait toutes ces capacités comme personne, et malgré tout il est resté humble, ce qui fait qu'il a véritablement mérité d'être dénommé : "extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre".

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-> "L'homme Moché était très humble, plus que tous les hommes qui sont à la surface de la terre" (Béahaloté'ha 11,3)

=> Que signifie la précision : "Plus que tous les hommes qui sont à la surface de la terre"?

-> Le 'Hozé de Lublin explique :
En fait, il arrive que l'homme se sente 'bas', se sente insignifiant. Il baisse la tête, son visage se tourne vers la surface de la terre. Il ne ressent pas de vitalité, ni goût à la vie. Il ne trouve pas l'élan pour réagir. Il se dit sans cesse : "Mais qui suis-je? Je suis si petit, si insignifiant que je ne mérite pas de Servir Hachem. Comment pourrai-je faire de grandes choses? Comment pourrai-je m'approcher de Hachem? Cette possibilité n'est réservée qu'à des élites! Et non à un être aussi petit que moi!"

Mais la Torah vient enseigner que cette attitude n'est pas de l'humilité, malgré les apparences. Un homme humble pourra se comporter avec grandeur, diriger un peuple, monter au ciel et parler avec Hachem sans manger ni boire, faire de grandes choses ...
Extérieurement, il pourra paraître présomptueux, voire même quelque peu orgueilleux. Kora'h est même allé accuser Moché d’orgueilleux : "Jusqu'à quand allez-vous vous surélever au-dessus de la communauté d'Israël?!"
Mais la Torah témoigne néanmoins : "Moché était très humble, plus encore que tous les hommes qui sont à la surface de la terre", la tête baissée, les yeux rivés sur la surface de la terre, et n'osant pas agir ni se montrer.
Car l'humilité réside dans le coeur et non dans les apparences. Si un homme a les yeux baissés, se sentant petit, mais dès qu'ils fait une bonne action, ils s'en trouve grandi. Ou encore, dès que quelqu'un lui manque de respect, il boue intérieurement. Alors ce n'est pas de l'humilité.
En revanche, Moché avait bien de la grandeur, il faisait de grandes choses, sans hésitation ni appréhension, mais avec un coeur qui se sentait véritablement et sincèrement, plus petit que les autres. Il ne se sentait pas supérieur.
C'est cela la véritable humilité. Celle où le coeur est en accord avec la vérité : le coeur ressent véritablement son insignifiance. Et cela n'empêche pas de faire pour autant de très grandes choses et pro
diges.

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-> Le Ktav Sofer (Vayikra 161b) enseigne que la Torah appelle Moché par le nom de sa mère adoptive, plutôt que par celui donné par ses parents, pour bien mettre en avant qu'il a été élevé dans un palais (de Pharaon) avec tous les fastes, comme un fils d'un grand roi.

Il avait toutes les raisons pour devenir hautain, mais cependant il ne se considérait pas supérieur au plus bas des esclaves.
C'est pourquoi, il a pleinement mérité son titre du plus humble de tous les hommes.

[la Torah a également gardé le nom donné par la fille de Pharaon par reconnaissance pour son acte qui a permis de sauvé Moché, et par ricochet l'ensemble du peuple juif]

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Nous allons voir (b'h) quelques enseignements du rabbi David Feinstein.

-> Les lettres du mot : anav (une personne humble - ענו) peuvent constituer le mot : avon (faute - עון).
Chacun est confronté dans sa vie à un choix : l'humilité ou la faute, et il n'y a pas de position médiane (c'est l'une ou l'autre).

-> Nos Sages enseignent (guémara Sotah 5a) qu'idéalement une personne doit posséder 1/64e d'orgueil, qui est nécessaire pour l'estime de soi et la confiance.
Que se passe-t-il si l'on augmente ce ratio à 1/63e?
Le nombre 63 en lettres hébraïques forme : גס (gass), faisant référence à l'arrogance, à une personne grossière.

Ainsi, la ligne séparant l'humilité de l'arrogance est très fine, sans situation neutre.

-> La guémara ('Houlin 89a) identifie 3 personnes comme étant spécialement humbles : Avraham, Moché et le roi David.

Leur humilité peut se voir dans la façon dont ils s'adressaient à Hachem :
- Le roi David : "Moi, je suis un vermisseau, et non un homme" (Téhilim 22,7) ;
C'est quand même un être vivant.
- Avraham : "Moi poussière et cendre" (Vayéra 18,27)
C'est une matière inanimée.
- Moché : "Nous, que sommes nous" (וְנַחְנוּ מָה - Béchala'h 16,7)
Cela implique de se considérer tellement sans valeur, encore moindre que de la poussière ou qu'un vermisseau.

Notre verset est : "L'homme Moché était extrêmement humble" (Béahaloté'ha 12,3).
Le terme "extrêmement" se dit : méod (מאד), et il a la même guématria que : ma (quoi - מה), mot employé par Moché ("que sommes-nous?"), le plus humble des hommes.
Par ailleurs, on peut remarquer que : מאד : le מ (Moché) ; א (Avraham) et ד (David).
L'ordre des lettres du mot suit l'humilité décroissante.

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-> Rabbi Méïr Shapira s'interroge : est-ce seulement à cause de cette formule ("que sommes nous?") qu'il a prononcée que Moché est considéré comme plus humble que Avraham ("Je ne suis que cendre et poussière")?

Il répond : "La différence vient de ce que c'est à l'adresse de D. qu'Avraham a prononcé sa formule, alors que celle de Moché s'adressait au peuple.

Cela rappelle l'histoire du rabbi Yonathan Eibschutz qui voit à l'office un homme prier avec ferveur. Il récite un texte du rituel : "Dans ma vie, je ne suis que poussière, a fortiori après ma mort."
Le rabbi dit : "C'est à côté d'un tel homme que je veux prier!"
Un peu plus tard, il voit cependant le même homme se mettre dans une grande colère pour avoir été appelé à la lecture de la Torah en 4e position seulement : "Et qu'est-ce que le fidèle appelé en 3e position a donc de plus que moi? Je vais lui montrer qui je suis!"
Surpris le rabbi s'adresse à lui : "Comment est-ce possible? Il y a encore quelques instants, tu disais n'être que poussière et cendre et maintenant tu parles de cette façon!"
- "La vérité, rabbi, c'est que face à Hachem, je ne suis que poussière et cendre, mais face à ce vaurien ... !""

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-> Le mot : anav (humble - עניו), est écrit dans la Torah sans la lettre youd (ענו).
Pourquoi cela?

La lettre youd (י) est la plus petite de l'alphabet. Elle est manquante et malgré tout le mot peut être lu.
Cela nous enseigne que nous n'avons pas besoin de monopoliser toute la place autour de nous pour être quelqu'un de grand (et ce au détriment d'autrui).
Moché était très effacé (à l'image du youd absent), malgré le rôle très important qu'il assumait pour le peuple juif (le mot anav pouvant quand même être lu).

Le Méam Loez (Béaaloté'ha 12,3) apporte 2 autres raisons :
1°/ L'absence de youd [provient du fait que, sans cette lettre, ce mot peut se lire "anou" (ils répondirent).] Lorsque les juifs entendirent les paroles de Myriam et de Aharon et virent Moché garder le silence, ils répondirent (anou) : "Moché est très humble".

2°/ Le mot anav (humble) est écrit sans youd. Bien que Moché fût parfait dans ce trait d'humilité, la Torah omit à dessein la lettre youd car Moché avait, lui aussi, omis la lettre youd lorsqu'il dit : "Produirons-nous (notsi) de l'eau pour vous de ce rocher" au lieu de : "Produira-t-Il (yotsi, avec un youd) de l'eau?"
C'était Hachem et non Moché qui devait faire jaillir l'eau du rocher.
Comme Moché avait amoindri l'honneur de D., la Torah ôta la lettre youd du mot anav.

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-> Pourquoi est-ce que l'humilité de Moché est-elle rapportée dans le contexte du lachon ara de Myriam et Aharon sur lui?

La Torah nous dit que le fait qu'une personne dise : "cela m'importe peu que vous parlez en mal sur moi!" (humilité), cela ne doit pas nous servir d'excuse pour justifier notre lachon ara.

Par ailleurs, cet épisode montre que même en privé avec uniquement son frère et sa soeur, Moché est demeuré plus humble que quiconque.
Le vrai test se fait souvent dans notre intimité avec nos très proches, où la peur du regard des autres n'est plus présente.

[divré Torah du rabbi Yéhouda Gross]

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+ Autres réponses à : Pourquoi est-ce que l'humilité de Moché est-elle rapportée dans le contexte du lachon ara de Myriam et Aharon sur lui?

-> Le Ibn Ezra explique que le reproche que Myriam et Aharon firent sur le comportement de Moché (le fait de penser qu'être prophète n'implique pas que l'on doive se séparer de son conjoint) sous-entendait que Moché se sentait différent des autres prophètes. Moché se sentait supérieur à tous les autres puisque aucun autre prophète ne quitta son conjoint, alors que Moché, lui, s'était séparé de sa femme.
Ainsi, leur critique impliquait que Moché se comporte avec une pointe d'orgueil et de supériorité. C'est pourquoi, la Torah tient de suite à rectifier ce sous-entendu en scellant que Moché est l'homme le plus humble de tous, et ce n'est absolument pas une quelconque forme d'orgueil qui le poussa à quitter sa femme.
Mais plutôt, c'est simplement le fait du très haut niveau de sa prophétie qui impliquait cela. La Torah tient à ce que personne ne s'imagine que Moché s'est pris pour plus grand qu'il n'était, et que ce soit cette orgueil qui le motiva à se séparer de sa femme. Jamais Moché n'a eu une telle pensée.

-> Le Panim Yafot explique que comme Hachem le fit remarquer à Myriam et Aharon, Moché était un prophète exceptionnel, et du fait de sa grandeur inégalable, il se devait de se réserver exclusivement à Hachem et ne pouvait pas vivre une vie conjugale. Ainsi, il est clair que si Aharon et Myriam connaissait la véritable grandeur de leur frère, ils auraient compris son attitude et n'aurait rien dit à son sujet. Seulement, ils ignorèrent à quel point Moché était grand.
En effet, Moché, dans son humilité, cachait constamment sa grandeur et se comportait avec simplicité. De la sorte, personne ne pouvait se douter de sa vraie grandeur, et c'est cela qui causa que Myriam et Aharon, non conscient du réel niveau de leur frère, se permette de parler sur lui.
La raison de cette médisance était donc bien la grande humilité de Moché qui, cachant sans cesse sa grandeur, cela pouvait laisser à se tromper sur la grandeur de sa prophétie.
[au point où Hachem Lui-même doit venir assurer dans Sa Torah qu'il est "extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre". ]

-> Le Yichma'h Moché ajoute à cette dernière explication que Hachem aime l'humilité et réside avec ceux qui détiennent cette qualité. C'est l'ego qui éloigne d'Hachem. Plus un homme est modeste, plus il sera proche d'Hachem.
Ainsi, si Moché était le plus grand prophète, c'était parce qu'il était l'homme le plus humble. Et son exceptionnelle proximité avec Hachem causa qu'il devait se séparer de sa femme.
=> Dès lors, l'humilité de Moché est la réponse à la médisance de Myriam et Aharon. Son humilité était la raison de la grandeur de sa prophétie et donc était la cause du fait qu'il devait se séparer de sa femme.

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Nous allons voir b'h, une autre vision de ce verset rapportée par Rabbi David Ashear dans son "Living Emouna 3".

Il est écrit : "Moché était extrêmement humble de tout homme" (mikol adam).

-> Le Séfer Maamarim rapporte que lorsque Moché est monté sur le mont Sinaï pendant 40 jours, il a eu le privilège de voir le Séfer de Adam haRichon, qui contient toutes les personnes ainsi que tous les actes réalisés au travers toutes les générations jusqu'à la fin des temps.

Moché a alors vu la période précédant la venue du machia'h (ikvéta déMéchi'ha), qui est la notre selon nos rabbanim.

Cette génération a une faible compréhension de Qui est Hachem (par rapport aux autres générations).
C'est une période où Hachem est caché, et durant laquelle les mitsvot sont faites sans pleinement les vivre.

Cependant, malgré les défis du moment (ex: internet), les juifs continueront à servir Hachem avec une force et des sacrifices personnels impressionnants.
Lorsque Moché a vu cela, il est devenu humble.

=> Moché a vu que notre génération est pleine de défis pour notre émouna ; malgré cela les juifs acceptent la volonté de Hachem et Le servent du mieux qu'ils le peuvent.
Cela a émerveillé Moché, qui en est devenu très humble!

( "Moché anav méod" = Moché était très humble ; "mikol aadam" = [à la vision] de tout homme [de notre génération précédant le machia'h et restant fidèle à Hachem malgré toutes les difficultés en terme de émouna] )

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-> Lorsque Moché eut quitté Hachem et fut redescendu sur terre, Satan vint devant Hachem et Lui dit : "Maître du l'univers, où est la Torah?"
Hachem répondit : "Je l'ai donnée à la terre" ...
Satan revint devant Hachem et Lui dit : "Maître de l'univers, je l'ai cherchée par toute la terre et je ne l'ai pas trouvée".
Hachem répondit : "Va auprès du fils d'Amram".
Satan se rendit chez Moché et demanda : "La Torah que Hachem t'a donnée, où est-elle?"
Moché répondit : "Qui suis-je pour que Hachem m'ait donné la Torah?"
Hachem intervint : "Moché, dis-tu la vérité? (Je te l'ai donnée!)"
Moché répondit : "Maître du monde, ce trésor précieux dont Tu fais chaque jour Tes délices, puis-je (me déclarer seul possesseur de ses bienfaits) et m'en attribuer le mérite?"
Hachem répondit à Moché : "Puisque tu es si modeste, le nom de la Torah sera attaché au tien", comme il est dit : "Souvenez-vous de la Torah de Moché (Torat Moché), Mon serviteur" (Mala'hi 3,22).
[rabbi Yéhochoua ben Lévi - guémara Shabbath 89a]

=> Qu'est-ce qui a valu à Moché qu'Hachem attache la Torah à son nom : "Torat Moché"?

-> Selon le Maharal (Tiféret Israël 23) :
Il semble que la Torah, entièrement spirituelle, ne pouvait s'attacher à un être humain composé partiellement de matière.
Cependant, cette incompatibilité n'est valable que pour un homme orgueilleux, car l'orgueil constitue un écran qui éloigne l'homme de son Créateur.
Mais Moché qui a dit : "ma ani" (qui suis-je?) dans son humilité, qui ne s'attribue aucun mérite ni aucune importance, et qui est prêt à annuler toute sa personnalité devant Hachem, peut recevoir la Torah et s'attacher totalement à Hachem.

-> Le Maharcha enseigne :
Hachem vient dire à Moché : "Puisque tu as diminué ta part de mérite dans ce don de la Torah et que tu l'as fait dépendre exclusivement de Moi, à Mon tour, je ne ferai dépendre la Torah que de toi, Moché, et elle sera appelée sur ton nom : "Torat Moché" à toutes les générations."
[même les enseignements nouveaux ('hidouchim) des sages des générations futures seront désignés : "Torat Moché", et te seront attribués en raison de ta grande humilité.]

Le Maharcha rapporte que Moché a dit à Hachem : "Moi, né d'une femme, être de chair et de sang, je ne suis pas digne de cette révélation [des secrets cachés de la Torah] ; si ce n'est que Tu m'as recouvert de Ton rayonnement, j'aurai été incapable de comprendre les secrets enfouis dans la Torah."

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-> "Et Moché était très humble, plus que tout homme sur la surface de la terre" = car l'humilité véritable est celle dont on fait preuve en toute circonstance, devant le plus grand comme devant le plus petit des hommes.
[Tsor ha'Haïm]

"Moché implora Hachem en disant : "Ô D., de grâce (na), D., guéris-là, de grâce (na)"." (Béahaloté'ha 12,13)

Moché faisant une prière, il ne peut implorer que Hachem. Pourquoi la Torah n'écrit-elle pas alors : "Moché implora en disant" ?

Nos Sages enseignent que quand une personne souffre, Hachem aussi "souffre" avec elle.

Ainsi, selon le Yichma'h Moché, l’essentiel de la prière de Moché était tourné vers Hachem, implorant la guérison de Myriam afin que D. arrête de "souffrir" du fait de sa douleur.

=> Il faut comprendre le verset comme disant : "Moché implora pour Hachem" : il pria surtout pour que Hachem calme Sa peine.

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-> Le 'Hida (Na'hal Kadmonim) écrit :
"J'ai entendu au nom des Sages des générations passées, que dans les cieux, il avait été transmis à Moché le secret selon lequel le double emploi du mot : "na" (נָא) dans une requête assurait son exaucement.
Voilà pourquoi, lorsqu'il a prié en faveur de sa sœur Myriam atteinte de tsara'at, il a imploré Hachem en ces termes : "Ô D., de grâce (na), D., guéris-là, de grâce (na)".

-> "Laisse-moi passer, de grâce (na), pour que je voie ce pays" (Dévarim 3,25).
Après avoir ainsi supplier Hachem de le laisser entrer en terre d'Israël, il est écrit : "Hachem S'est irrité contre moi ... Il me dit : Ne continue pas de Me parler avec cette parole".

Si Moché avait ajouté un 2e "na" dans sa requête, et avait demandé : "Laisse-moi passer, de grâce, que je voie, de grâce", elle aurait été agréée.
C'est pourquoi Hachem l'a immédiatement sommé : "Ne continue pas de Me parler avec cette parole".

"J'ai destiné les Lévi'im à être donnés à Aharon et à ses fils, d'entre les enfants d'Israël, pour accomplir le service des enfants d'Israël dans la Tente d'Assignation et pour procurer la réparation aux enfants d'Israël, afin qu'il n'y ait pas de plaie parmi les enfants d'Israël quand les enfants d'Israël s'approchent du Sanctuaire" (Béha'aloté'ha 8,19)

Selon Rachi, les enfants d'Israël sont mentionnés 5 fois dans ce verset, pour montrer l'immense amour, affection que D. leur porte, et ces 5 évocations font allusion aux 5 livres de la Torah.

Pourquoi la Torah fait-elle connaître précisément dans ce verset, l'amour que D. porte aux enfants d'Israël?

Le 'Hidouché haRim donne la réponse suivante :
En réalité, initialement il était prévu que ce soient les aînées d’Israël qui effectuent le Service dans le Sanctuaire. Mais, suite à la faute du Veau d’or qui a aussi concerné les aînés, Hachem les remplaça par les Lévi'im qui n’ont pas fauté.
["J'ai pris les Lévi'im à la place de tout 1er-né d'entre les enfants d'Israël" (Béaaloté'ha 8,18)]
Malgré cela, les enfants d’Israël acceptèrent de renoncer au droit de servir au profit des Lévi'im, car ils avouèrent et reconnurent leur part/implication dans la faute du veau d’or.

=> C’est pourquoi, Hachem Qui aime tant la Vérité, voulut montrer Son amour pour Israël justement dans ce contexte où ils se soumirent à la Vérité et admirent leur faute ainsi que ses conséquences, la perte de leurs droits à Servir dans le Sanctuaire et n’ont pas cherché à se justifier.

Pour ne pas qu'ils en viennent à s'attrister, à être atteints d'un sentiment d'infériorité (par notre faute nous sommes "condamnés" à être à un niveau moindre puisque n'ayant pas été choisis pour le service dans le michkan), la Torah les mentionne à ce moment à 5 reprises, pour bien souligner tout l'amour que Hachem porte à chaque juif.
[quelque soit son implication/rôle dans la spiritualité, un juif est toujours aimé par D., uniquement par le fait qu'il est juif!]

 

Ainsi selon le 'Hidouché haRim, de même que la Torah est composée de 5 livres séparés, qui sont des unités indépendantes mais qui ensembles combinées forment une seule Torah, de même les juifs sont divisés en : Cohanim, Lévi'im et Israëlim, représentant des unités séparées ayant chacune leurs propres fonctions, mais qui combinées forment une seule grande Nation, extrêmement précieuse et importante à Hachem.

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-> Selon le Torah Or, ce verset nous apprend ainsi, que par l'étude et la pratique de la Torah, il est possible de se hisser plus haut encore que le service dans le Sanctuaire (la avoda).

Les membres de la tribu de Lévi ont certes été désignés pour la prêtrise et pour le service dans le Michkan.
Néanmoins, la couronne de la Torah reste à la disposition de quiconque veut s'en coiffer.

=> Tout juif désireux de l'acquérir est apte à la saisir et à en orner sa tête!

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-> "Afin qu'il n'y ait pas de plaie parmi les enfants d'Israël quand les enfants d'Israël s'approchent du Sanctuaire" (Béha'aloté'ha 8,19)

-> Rabbi Meïr de Zhikov enseigne :
"Ne repousse pas ta visite dans le sanctuaire jusqu'au moment où tu auras des problèmes.
Fréquentes les synagogues même lorsque tu n'es pas dans un état de détresse."

[nos Sages disent qu'il vaut mieux prier avant d'avoir une difficulté, car sinon Hachem va nous envoyer une difficulté pour qu'on se souvienne de Lui, et qu'on se tourne vers Lui en prières.]

"Moché, était fort humble, plus qu'aucun homme qui fût sur la terre" (Béaaloté'ha 12,3)

Comment cela est-il possible? N'était-il pas conscient de sa grandeur (parlant par exemple face à face avec D., étant resté 40 jours au ciel, ...)?

Nous allons rapporté un enseignement du rav Yaakov Galinsky.

Le midrach (Kohélet rabba 1,13) nous enseigne que lorsqu'une personne quitte ce monde, elle n'a pas satisfait la moitié de ses désirs : si elle avait 100 [euros], elle en voudrait 200, si elle en avait 200, elle en voudrait 400.

Ainsi, à chaque fois que nous atteignons un montant, on ne se focalise pas sur ce qu'on a, mais sur ce qu'il nous manque (j'avais 100, j'ai 200, mais ce que je veux c'est 400!).
On se concentre sur un objectif réaliste, atteignable à nos yeux, et qui à chaque fois qu'il est obtenu, nous ouvre un nouvel horizon d'espérance encore plus important.

Le monde matériel est en parallèle avec celui spirituel.
"Toute personne qui aime l'argent, ne sera pas rassasiée par l'argent" (Kohélet 5,9).
Nos Sages (guémara Makot 10a) rattachent ces paroles à Moché : "Toute personne qui aime les mitsvot ne sera jamais satisfaite par les mitsvot qu'elle a déjà pu faire".

Personne ne pense qu'il est parfait. Donc, qu'est-ce qui fait qu'il va devenir arrogant?
C'est parce que ses aspirations sont limitées.
Sa connaissance sur ce qu'il peut accomplir est limitée par son imagination.
Il pense qu'il n'est pas parfait, et qu'il n'a plus que très peu de choses à faire afin de le devenir.

Par contre, une meilleure personne a conscience qu'elle a encore tellement à réaliser, combien elle est loin de son potentiel, et elle n'a ainsi aucune raison d'être arrogante.

Nos Sages disent (guémara Kiddouchin 49b) : "Un signe de l'arrogance est la pauvreté dans l'étude de la Torah".
=> Le plus une personne étudie la Torah, le plus elle se rend compte de ce qu'il lui reste à apprendre, d'à quel point elle connait peu de chose, et face à ce constat, elle ne peut être qu'humble.

Moché a mérité 49 niveaux de compréhension (guémara Roch Hachana 21b), sa connaissance se développait de façon exponentielle.
Malgré cela, il réalisait à quel point il était loin d'être parfait.

Plus grand l'on est en Torah, plus on se rend compte de sa valeur infinie, plus on se rend compte du peu que l'on connait et de l'immensité de ce qu'il nous reste à parcourir.

Plus on a conscience des capacités dont D. nous a doté, plus on est responsable de devoir les utiliser pleinement.
Si on se compare avec autrui, il faut parler en terme de pourcentage de réalisation de notre potentialité, et non pas en terme de ce que l'on a accompli.
A l'image du fondateur du moussar, le rav Salanter, qui disait : Je sais que j'ai la capacité de 1 000 personnes, donc j'ai l'obligation d'agir comme 1 000 personnes.

Après notre mort, on nous montrera la personne que nous aurions pu devenir, si nous avions pleinement utiliser nos capacités.
Serons-nous alors toujours orgueilleux de nous même?

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-> Rabbi Na’houm de Tchernobyl (Maré Enayim) écrit :
Les Sages ont dit que celui qui a 100 pièces en veut 200, s’il en a 200 il en veut 400, par conséquent le dernier a plus de besoins que le premier, il a besoin de 200 pièces alors que le premier n’en a besoin que de 100.
Il en va de même dans le domaine de la spiritualité : ce qui manquait à Moché dans le sentiment de sa spiritualité ne manquait à personne d’autre, car il était arrivé aux 49 portes de la sagesse, donc il sentait qu’il lui en manquait encore 49.
C’est pourquoi aucun juif n’avait une impression de manque aussi forte que celle de Moché.

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-> Rabbi Naphtali de Ropschitz explique : Moché, qui était le plus grand des grands, connaissait très bien la grandeur du Créateur, mieux que tout homme, et il voyait qu’il n’était qu’une goutte dans une mer immense.
C’est justement de là que provenait son humilité. Alors que celui qui ne se rend pas compte de la grandeur de Hachem se dit en lui-même : Je suis une créature importante, intelligente, douée, studieuse.

[on peut en venir à oser se comparer à Hachem (ex: en lui conseillant quoi faire dans notre vie : je veux ça, pourquoi j'ai pas ça, ...), alors que notre conscience d'Hachem devrait être tellement énorme que cela ne pourrait pas nous arriver!]