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"Les prémices de vos pâtes (עֲרִסֹתֵכֶם), la 'Halla (חלה), vous prélèverez pour Hachem" (Chéla'h Lé'ha 15,20)

La pâte se dit dans le verset "arissa" (עריסה), qui signifie aussi le berceau.
Cela vient rappeler que dès le berceau, l'enfant doit être élevé pour le service d’Hachem.

On trouve cela en allusion dans le terme : 'Halla (חלה) :
- La lettre ח de valeur 8 : fait allusion à la mila réalisée le 8e jour.
- La lettre ל de valeur 30 : fait allusion au rachat du premier-né le 30e jour.
- Et la lettre ה de valeur 5 : fait allusion à l'initiation de l'enfant à la Torah, comme il est écrit : "A l’âge de 5 ans, on commence à lui apprendre la Torah (écrite)" (Pirké Avot 5,22).

[Ora'h lé'Haïm]

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-> Il est écrit à propos du prélèvement de la 'Hala : "Comme prémices de votre pâte (a’arissotékhem ‘hala), vous prélèverez un gâteau en tribut ; à l’instar du tribut de la grange, ainsi vous le prélèverez. Des prémices de votre pâte vous ferez hommage à l’Éternel dans vos générations futures" (Chéla'h Lé'ha 15,20-21)

-> Rachi explique : "Vous prélèverez de ses prémices, c’est-à-dire : Avant d’en manger la première portion (les prémices), il en sera pris un morceau comme prélèvement pour Hachem".

=> Quelle est l’importance de la mitsva de prélever la ‘Hala?

On peut citer les réponses suivantes :
1°/ La génération des Explorateurs croyait assumer existence idéale en consommant le "pain du Ciel", la Manne ; ils ne pouvaient concevoir de ne plus manger que le "pain de la Terre" après l’entrée en Canaan. C’est pourquoi il leur fut révélé qu’on pouvait parvenir à la Sainteté par le prélèvement des prémices sur la pâte, la חַלָּה (‘Hala) – la sanctification du pain quotidien. [Sfat Emet].

Par l’observance régulière du prélèvement des prémices de la pâte et des fruits, et de la dîme (Maasser) sur les produits alimentaires, le manger et le boire se colorent de Sainteté. En ce qui concerne la ‘Hala, son prélèvement est obligatoire, au regard de la Torah, qu’en Terre d’Israël et lorsque la Présence Divine réside dans Son sanctuaire.
C’est là les véritables prémices (Réchit - ראשית) qui correspond au "Commencement D. créa" (Béréchit Bara - בראשית ברא)", car c’est en vue du mérite futur de la ‘Hala, des Bikourim (prémices des fruits) et du Masser que le monde a été créé (midrach Béréchit Rabba 1)

[il est à noter que la mitsva de la ‘Hala procure la récompense du monde futur, comme l’indique, en allusion, les initiales de la phrase: "חלק לעולם הבא" (‘Hélek léOlam aba - une part dans le Monde futur) forment : חַלָּה ('Hala). ]

2°/ "La vie de l’homme est basée sur sa nourriture et pour la plupart des gens, la base de la nourriture c’est le pain. En nous donnant cette Mitsva (la ‘Hala) qui s’applique à notre pain quotidien, Hachem a voulu grandir notre mérite, afin que Sa Bénédiction s’attache à celui-ci ; il se trouve ainsi être à la fois nourriture du corps et de l’âme".
[Séfer Ha’hinoukh]

3°/ "Tout celui qui prélève la ‘Hala est béni d’Hachem, comme le dit le Prophète Ezéchiel: ‘…La première part de vos pâtes, vous la donnerez au Cohen, pour que la Bénédiction repose sur vos maisons’" [Yé'hezkiel 44,30].

4°/ L’homme ne doit pas dire : "Je vais profiter un peu de la vie dans ma jeunesse et quand j’aurai vieilli, je deviendrai quelqu’un qui craint D."
La Torah enseigne : "Comme prémices de votre pâte, vous prélèverez un gâteau en tribut" : au début de votre existence, dans votre jeunesse, vous devez sanctifier votre vie et l’élever vers les voies du Créateur. [Avodat Israël]

Le midrach enseigne : "Pourquoi la section relative à l’idolâtrie est-elle placée juste après celle de la ‘Hala?
Pour t’apprendre que quiconque accomplit le Commandement de prélever la ‘Hala, c’est comme s’il reniait l’idolâtrie".
Si un homme accomplit le Commandement de prélever la ‘Hala parce qu’il est convaincu que tout lui est donné de la main de D. et qu’il est donc tenu de prélever les prémices de ses biens en signe de reconnaissance, cela est en soi un reniement de l’idolâtrie. Il désavoue l’illusion que "c’est ma force et ma puissance qui m’ont fait obtenir toute cette richesse" (Ekev 8,17) qui est, en fait, la pire forme d’idolâtrie.
Un verset dit : "Leurs idoles sont l’argent et l’or, des œuvres de l’homme" (Téhilim 115,3) = leur idolâtrie s’exprime par le fait que l’argent et l’or sont à leurs yeux "les œuvres de l’homme".
[Avné Ezel]

5°/ Nos Sages appellent Adam : "la ‘Hala pur du Monde".
[à noter que les initiales, lues en l’envers, des trois derniers mots de: "vayéhi aadam lénéfech 'haya" ("Et l’homme devint un être vivant" - וַיְהִי הָאָדָם לְנֶפֶשׁ חַיָּה - Béréchit 2,7) forment le mot חַלָּה (‘Hala)].
Ceci signifie qu’Hachem l’a créé entièrement pur, sans désir mauvais. ‘Hava a fait perdre à Adam sa pureté première. A cause de son péché, lui-même et ses descendants ont été entraînés par leurs désirs physiques (même si la réalisation de ces désirs leur nuit).
La mitsva du prélèvement de la ‘Hala a le pouvoir de rendre à l’esprit la pureté qu’il a perdue en raison du péché de ‘Hava. [Tiféret Tsion]

On devrait prendre grand soin d’accomplir la mitsva de la ‘Hala. Pour fruit de sa négligence, la famine vient sur le monde, tandis que son observance apporte à la maisonnée, la Bénédiction matérielle. [midrach haGadol]

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-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que les 3 mitsvot spécifiques aux femmes : 'halla (חלה), nidda (נדה), nér hadlakat (l'allumage des bougies [de Shabbath] - הנר הדלקת) ont les 1eres lettres qui forment : 'Hanna (חנה), qui est le nom de la femme dont les prières pour son fils ont servi de modèle de prière.
En effet, les moments les plus opportuns pour qu'une femme prie c'est lorsqu'elle accomplit ces mitsvot spéciales, qui ont la capacité unique de générer de la sainteté dans sa maison.

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=> Pourquoi les Lois des Offrandes de farine, des libations et de la ‘Hala sont-elles juxtaposées à l’épisode des Explorateurs?

On peut citer les raisons suivantes :

1°/ A la suite de l’affaire des Explorateurs et du châtiment infligé à la génération, un esprit d’affliction et de dépression s’empara du Peuple. Il se plaignit en disant : "Peut-être nos enfants commettront-ils quelque autre péché, et eux non plus n’entreront pas en terre d'Israël. Notre peuple n’arrivera alors jamais dans le Pays". Hachem ordonna à Moché : "Va, et encourage les juifs attristés", "Maître de l’Univers", demanda Moché, "comment les réconforterai-je?" "En leur enseignant la Torah", répondit Hachem, "instruis-les dans la mitsva des libations [une mesure de vin était apportée avec le Sacrifice et était versée dans les cavités de drainage situées à la base de l’Autel – une Offrande de farine, huile et sel était également apportée et consumée entièrement sur l’Autel] et du prélèvement de la ‘Hala de la pâte [celle-ci était sainte et devait être donnée au Cohen].
La mise en pratique de ces mitsvot est (essentiellement) liée à la terre d’Israël.
Ainsi, les juifs reprendront espoir, étant assurés que leurs enfants entreront en terre d'Israël".
[Tana DéBé Eliahou Rabba 29]

La consolation fut également pour les pères eux-mêmes, car, comme l’enseigne la guémara (Sanhédrin 90b) : "De quel Texte de la Torah déduit-on la Résurrection des Morts? Il est écrit : ‘[Cette Terre] que Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner’ (Ekev 11,9). Il n’est pas dit : ‘De vous donner’ mais ‘De leur donner’ [eux qui sont déjà morts]", Hachem leur assura qu’ils se relèveront à la vie et hériteront de la Terre d’Israël (et pourront ainsi eux-mêmes accomplir les mitsvot liées au Pays). [Or ha'Haïm haKadoch].

2°/ Les Bné Israël ont péché en calomniant la terre d'Israël, à cause du vin que les Explorateurs en avaient rapporté (voir Chéla'h Lé'ha 13,23). Hachem, dans Sa Miséricorde, enseigna aussitôt aux juifs la mitsva de Nissoukh Hayaïn (ניסוך היין), libation de vin, afin de permettre d’expier leur péché dont le vin en était la cause. [Tsror haMor]
(Si la mitsva de la libation figure en premier lieu, bien que celle de la ‘Hala lui soit antérieure, c’est parce que la libation de vin concerne l’Autel sacré tandis que la ‘Hala se rapporte au pain quotidien – Lémaala Lémata).

3°/ Le passage relatif aux libations et prélèvement de la ‘Hala est juxtaposé à l’épisode des Explorateurs, afin de fortifier le coeur des enfants endeuillés et de les consoler en leur faisant savoir qu’ils rentreront, contrairement à leurs pères, en terre d'Israël et qu’ils offriront là-bas des Sacrifices (accompagnés de libations et d’offrandes de farine). [Rabbénou Bé’hayé]

4°/ Tout de suite après la faute des Explorateurs, les Bné Israël reçurent la mitsva de prélever la ‘Hala afin de mériter que la bénédiction règne dans leurs maisons, comme il est dit : "la première part de vos pâtes, vous la donnerez au Cohen, pour que la bénédiction repose sur vos maisons" (Yé'hezkel 44,30). [Sforno]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/09/09/32631

"Moché appela Hoché‘a (הוֹשֵׁעַ) fils de Noun : Yéhochoua (יְהוֹשֻׁעַ)" (Chéla'h Lé'ha 13,16)

Moché a changé le nom de Hochéa en Yéhochoua, en y ajoutant un youd devant son nom originel.

Le Targoum Yonathan dit que Moché a effectué ce changement de nom après avoir vu l'humilité de Yéhouchoua.
Que vient voir l'humilité avec ça?

Le Ohev Israël explique, en se basant sur les paroles du Mabit, que la résurrection des morts se fera selon l'ordre alphabétique : ceux ayant un nom commençant par aléph revivront avant ceux ayant un nom commençant par la lettre bét, et ainsi de suite.

Si c'est ainsi, Moché en ajoutant la lettre "youd" devant la lettre "hé", a fait que Yéhochoua devra avoir une résurrection plus tardive que ce qu'il avait initialement (il est passé du rang 5 [hé] au rang 10 [youd]!).
=> Comment a-t-il pu lui donner un tel désavantage?

Le Targoum Yonathan répond en disant que Moché a ajouté la lettre hé, uniquement après avoir reconnu l'humilité de Yéhochoua.
En effet, selon nos Sages, toute personne véritablement humble bénéficie d'une résurrection des morts avant les autres, indépendamment de son nom, ce qui explique l'action de Moché.

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-> Moché changea le nom de Yéhochoua en y ajoutant un youd (de guématria : 10), car il vit par prophétie que Yéhochoua hériterait de 10 parts en terre d'Israël, celles des 10 explorateurs qui avaient diffamé la terre.
Kalev fut récompensé en recevant 'Hévron : "Et à Kalev ils donnèrent 'Hévron" (Choftim 1,20).
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 13,4-16]

[le mot hébreu : Yéhochoua est équivalent à : Youd Hé Hochéa = D. sauve. => Moché pria Hachem d'aider Yéhochoua à résister à la calomnie des explorateurs.]

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-> Est-ce à penser que ces deux Justes : Yéhochoua et Kalev, étaient déficients dans leur foi, et qu’ils avaient besoin de prières spéciales pour ne pas tomber dans le complot posé par leurs "associés"?

De là, explique rav Yé’hezkel Levinstein, nous pouvons nous faire une idée du pouvoir de l’"influence sociale". Celui qui s’identifie et s’associe à un certain groupe en devient partie intégrante, au point qu’il lui est presque impossible de ne plus penser, parler ou agir comme les autres membres de cette assemblée.
Mais fort heureusement, immense est la force de la prière, qui empêche l’individu de décliner et de tomber dans l’abîme où ses compagnons tentent de le précipiter.

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-> La guémara (Taanit 21a) dit que Na’houm Ich Gam Zou fut appelé ainsi parce que quoi qu’il lui arrivât, même un malheur apparent, il disait toujours "cela aussi est pour le bien" (גם זו לטובה).
=> Si c’est le cas, alors pourquoi son nom était-il Na’houm Ich Gam Zou et non Na’hum Ich Gam Zou lé-tova?

-> Moché a changé le nom de Yéochoua, passant d’הושע (Hochéa) à יהושע (Yéhochoua).
Rav Chimchon Rafael Hirsch explique que le changement de nom porte un message implicite pour lui mais aussi pour ses compagnons car chaque fois qu’ils s’adressaient à lui par son nouveau nom, ils devaient eux aussi se souvenir du message véhiculé par ce nom et dans l’accomplissement de leur mission, ils ne devaient pas perdre de vue ce message. Ce nom leur indiquait que הושע est יהושע = c’est-à-dire que Celui qui nous a (déjà) sauvés dans le passé (הושע étant au passé), nous sauvera aussi à l’avenir (יהושע étant au futur).

-> Le rabbi Yéhochoua Alt dit qu'avec cela nous pouvons répondre à la question initiale.
Na’houm Ich Gam Zou a été appelé ainsi afin de mettre l’accent sur "gam zou" (זו גם) = c’est-à-dire que, tout comme dans le passé, Hachem était avec nous et que nous avez vu que c’était pour le bien, Il sera également avec nous à l’avenir.

"Ils sortirent des propos diffamatoires de la Terre" (Chéla'h Lé'ha 14,32)

-> Le Maguid Mécharim explique que les explorateurs avaient compris que Moché n'entrerait pas en personne en Terre Sainte, comme l’avaient prophétisé Eldad et Medad à la fin de la paracha précédente (Béaaloté'ha). Ils ont dit : Moché va mourir et ce sera Yéhochoua qui mènera le peuple en Terre Sainte.
Pour prolonger la vie de Moché, les explorateurs ont préféré médire sur la Terre Sainte et retarder ainsi leur entrée.

=> Selon cet avis, les explorateurs étaient mus par de bonnes intentions, mais si c’est ainsi, pourquoi ont-ils été punis si sévèrement?

-> En fait, un homme est tenu de suivre les commandements de Hachem, même si cela est en première analyse à son désavantage. L'homme placera sa confiance en Hachem qui saura « s’arranger » même de façon à défier la logique pour "arranger les choses".
Lorsque Hachem voit que l’on place toute sa confiance en Lui et que l’on suit ses commandements, sans tenir compte de notre désavantage pour favoriser Ses mitsvot, Il saura intervenir pour ne pas qu'on en sorte perdant. Calev et Yéhochoua , les deux explorateurs qui se sont distingués des autres explorateurs en ne dénigrant pas la Terre Sainte, ont finalement vécu 40 ans de plus avec Moché. Si les explorateurs avaient eu la même attitude que Calev et de Yéhochoua, Hachem aurait su trouver une autre solution pour laisser vivre Moché auprès d’eux.

L’homme doit savoir que Hachem est Tout-Puissant. Il dépasse les contradictions et les incompréhensions. L’homme doit suivre Ses commandements et accomplir les mitsvot, avec la confiance intègre que Hachem lui fera du Bien et qu'il ne pourra pas sortir perdant d'une mitsva. Alors Hachem lui montrera Sa Grandeur et Ses Merveilles et il verra de façon tout à fait inattendue, comment Il a fait tourner les événements à son avantage.
Cela aura pour effet final d’augmenter la émouna de l’homme envers Hachem.
Rappelons-nous qu'un homme ne perd jamais en restant fidèle à Hachem. Il lui faut renforcer sa confiance en Lui et se conformer à Sa Volonté. Hachem saura faire le reste.
[Mé haChiloa'h]

"Maintenant donc, de grâce, que la puissance de Hachem se déploie, comme Tu l’as déclaré en disant … Oh! Pardonne le crime de ce peuple selon Ta clémence infinie … Hachem répondit : Je pardonne, selon ta demande" (Chéla'h Lé'ha 14,17-20)

-> Le Ohr ha’haïm enseigne :
Lorsqu’un verset s’ouvre par le terme véata (maintenant donc), cela se réfère au repentir des réchaïm, qui entraîne une sanctification du Nom divin dans le monde. En effet, quand les ¨réchaïm se rebellent contre Hachem, puis se repentent et améliorent leur conduite, le pouvoir du mal se trouve annihilé et, simultanément, celui de la sainteté se renforce dans le monde.

C’est pourquoi nos Sages (guémara Béra'hot 34b) affirment : "Là où les repentis se tiennent, les justes parfaits ne peuvent se tenir". Car, les repentis ont le mérite de sanctifier le Nom divin à un niveau supérieur à tous.

Dans notre verset, en employant le terme véata, Moché demande à Hachem d’accepter le repentir des enfants d’Israël et de leur pardonner leur péché, car, par ce biais, Sa puissance se trouvera amplifiée et Son Nom glorifié, comme le souligne la suite des versets précités : "Mais aussi vrai que Je suis vivant et que la majesté de Hachem remplit toute la terre".

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) de dire :
"Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva!
Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine."

-> Le Rambam de nous dire aussi (Hilkhot Téchouva 7,4) :
"Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".

=> Quelque soit les fautes que nous avons pu faire, la téchouva nous permet non seulement de sanctifier le Nom Divin, mais également d'être aimé et adoré par Hachem.
[c'est renforcer la sainteté et la présence Divine dans le monde]

"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,12)

-> Dans la paracha Lé'h Lé'ha, Rachi dit sur le mot léha : "Pour ta satisfaction et pour ton bien".
D’après cela, il faut comprendre quel avantage pouvait trouver Moché dans la faute des explorateurs.
S’ils n’avaient pas été envoyés pour explorer le pays, les bnei Israël seraient immédiatement rentrés en terre d'Israël, et Moché aurait dû mourir comme il avait été décrété pour lui.
Comme ils ont été envoyés et que les bnei Israël ont péché en acceptant leurs paroles, ils sont restés quarante ans dans le désert.
Par conséquent la mission des explorateurs était en fin de compte « pour la satisfaction et pour le bien » de Moché.
[Mochav Zékénim]

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-> Le rav David Pinto écrit :
Ils demandent à Moché d’envoyer des explorateurs en terre d'Israël pour observer ce qui s’y passe, afin de pouvoir se préparer à la conquête. Mais Hachem n’était pas satisfait de cette mesure, et a dit à Moché : "Envoie pour toi des hommes qui parcourront le pays de Canaan".
Envoie pour toi, si c’est ton avis. Moi, Je ne te l’ordonne pas. Si tu veux, envoie-les!
Ce qui signifie : Moi, Hachem, Je sais que le pays est bon, et que les bnei Israël pourront y entrer et s’y installer sans aucun problème. Mais si vous, les bnei Israël, vous voulez envoyer des explorateurs pour examiner le pays, envoyez-les donc pour vous-mêmes. Pas pour Moi.

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-> "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

,-> Quand on envoie des gens pour remplir une mission, ce qui assure la réussite de la mission, c'est quand ces messagers s'investissent intégralement dans leur objectif.
Mais s'ils y mêlent des intérêts personnels, cela compromettra la réussite de leur mission, car ils seront orientés à trouver leurs intérêts.
Cela est en allusion dans ce verset : "Envoie pour toi des hommes" = pour que la mission réussisse il faut ''renvoyer'' les intérêts ''humains'' de l'affaire.
"Envoie", c'est à dire ''renvoie'', "des hommes", c'est-à-dire les intérêts d'hommes qui peuvent se mêler. La seule intention qu'ils doivent avoir, c'est de remplir la mission pour laquelle tu les mandates. Leur seule pensée doit être "pour toi", pour réaliser ''ta volonté''.
C'est seulement quand l'approche est pleinement désintéressée que la mission réussira à coup sûr.
[rabbi Henékh Alexander]

"Vous n'explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Rachi de commenter : "Le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et l'attirent vers la faute, le cœur convoite, les yeux voient puis le corps commet la faute"

-> D. nous dit : "Si tu Me donnes ton cœur et tes yeux, alors je saurai que tu es Mien"
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 5,5]

-> "Le yétser hara n'a de contrôle que sur ce que les yeux regardent"
[guémara Sota 8a]

-> "Celui qui ferme les yeux pour ne pas voir le mal, celui-là habitera dans les hauteurs (proche de D.)"
[Yéchayahou 33,15-16]

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-> Il existe 2 types de mitsvot : faire (assé) ou ne pas faire quelque chose (lo ta'assé).

Nous avons trop tendance à sous valoriser l'importance des mitsvot de type : ne pas faire (pensant à tord que l'essentiel est dans le faire quelque chose selon la volonté de D.).
Mais en réalité, nous aurons plus de récompenses pour le fait de se retenir de faire une faute, que pour la réalisation d'une mitsva.

Un midrach (michna Ouktsin 3,12) enseigne que D. donnera à chacun des tsadikim : 310 "mondes" comme récompense.
Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Béréchit) dit que 300 "mondes" sont donnés au tsadik car il s'est détourné du mal (sour méra), tandis que seulement 10 "mondes" lui seront donnés pour la réalisation de ses bonnes actions (assé tov).

Quel contraste!!

Il peut sembler plus facile de vibrer, de retirer de la spiritualité lorsque l'on accomplit une mitsva (fêter un yom tov, étudier une guémara passionnante, prier avec ferveur, ...), que de se priver de réaliser une action (un petit goût amer de frustration s'en retire, en opposition avec la joie résultant de l'action).

L'essence, la base d'un juif est le fait de se détourner, d'éviter le mal (sour méra).

N'oublions pas que le "sour méra" surpasse le "assé tov", et donne une récompense qui lui est 30 fois supérieure!

=> Ainsi, par exemple, en lien avec notre dvar Torah, ne négligeons pas et ne sous-estimons pas l'importance, l'impact, du fait de détourner son regard d'une vision interdite.

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-> Le Beis Avraham (Rabbi Avraham Weinberg) a dit lors d'une visite à Tibériade (il y a environ 80 ans) :
"Ne dites pas que les générations antérieures étaient beaucoup plus grandes que la nôtre.
[...]
De nos jours, lorsque nous marchons dans les rues et que nous préservons notre kédoucha (sainteté), nous sommes beaucoup plus grands que les générations passées."

Personne à part Hachem ne peut savoir ce que je vois, ce que je pense.
Ainsi, dans l'intimité de mon esprit, de ma maison, j'ai la possibilité d'agir de façon pure, entière avec D., lui témoignant que rien ne peut lui être caché (akol galouï léfané'ha).
Mon intériorité et mon extériorité sont identiques : tout propres!

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-> Rav Yossef, fils de Rabbi Yéhochoua ben Lévi a survécu à une mort clinique, et à son réveil, il a raconté ce qu'il a vu :
"J'ai vu le monde à l'envers : [les gens] qui sont élevés dans ce monde sont bas dans le monde à venir, et ceux qui sont bas dans ce monde, sont élevés dans le monde à venir"
[guémara Pessa'him 50a]

Il peut nous sembler qu'une personne est faible dans un domaine, mais on ne sait pas toute la lutte qu'elle a fait pour être à ce niveau.
Par exemple, dans la kédoucha, seul D. peut avoir conscience des sacrifices, des efforts que nous sommes prêt à concéder pour Lui rester fidèle.

Dans ce monde, devant les projecteurs, en public, certaines personnes ont des facilités pour faire le beau avec peu.
Mais, dans le monde à venir, la vérité éclatera, et nous verrons clairement comment chacun aura été prêt à souffrir pour exprimer son potentiel dans la réalité.
Les petits d'un jour, deviendront les géants de l'éternité.

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-> "Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un peuple saint" (Yitro 19,6)

-> Nos Sages nous disent que nous faisons tous partie de la royauté : "Tous les juifs sont des princes".
[Michna Shabbath - chap.14 - kol Israël béné méla'him ém]

Qu'est-ce qu'un prince?
Une personne qui arrive à se maîtriser, à se contrôler : avec elle-même et avec autrui.

-> Le Kouzari (maamar 3) d'enseigner :
"Un prince doit contrôler ses sens, son mental et ses capacités physiques, comme il est écrit : "Celui qui domine ses passions est supérieur à un preneur de villes" (Michlé 16,32).
Il a le mérite de régner, car s'il était prince sur un pays, il serait le même qu'il est avec son corps.
Il a pris le contrôle de ses passions ..."

=> b"h, Tâchons de faire honneur à notre statut de princes, en préservant autant que possible notre kédoucha.

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-> "Afin que vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (v.15,39)

-> Le Chomer Emounim affirme que si un homme marchant dans la rue et confronté à une vision interdite se maîtrise et en détourne son regard, toutes ses prières seront exaucées, car ce sera un moment favorable dans le ciel.

[d'une certaine façon, on peut dire que regarder des choses interdites c'est s'égarer, car on avait alors une opportunité d'avoir toutes nos prières exaucées!]

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-> "Ne vous détournez pas après votre coeur ni après vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Nos Sages expliquent : "Ne vous détournez pas après votre coeur : c'est l'hérésie, ni après vos yeux : c'est la
débauche".
=> Mais on peut se demander pourquoi avoir placé l'hérésie avant la débauche. Apparemment, l'envie de débauche est plus courant et plus puissant que le penchant à l'hérésie?

-> Le Saba de Kelm commente :
c'est que la Torah vient ici révéler que la racine de la débauche se trouve en fait dans l'hérésie. L'homme qui se laisse aller à ses envies et pulsions pour adopter un comportement immoral et faire tout ce qu'il a envie, la raison profonde de cette démarche, c'est la volonté de ne pas accepter l'Autorité Divine et s'y soumettre.
L'homme cherche à se libérer de tout joug et autorité, au point de hisser au plus haut le drapeau "des droits de l'homme", les droits à la liberté, d'être libre de faire ce que je veux, libre de ne pas me soumettre et me plier. Cela le poussera à chercher se libérer même du Joug de la Royauté Divine, qui exerce sur lui une contrainte et l'empêche de faire ce qu'il veut. Et c'est là que s'enracine toutes les fautes liées à la moralité.
=> En vérité, l'homme qui glisse à des comportements immoraux, plus que de chercher le plaisir que cela lui procure, c'est la recherche de sa liberté, de pouvoir faire ce qu'il souhaite sans contraintes, qu'il clame plus que tout. Et le monde actuel ne fait que le démontrer de jour en jour.

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-> Le Arizal (Drouché Tsitsit 7) nous révèle l’importance de regarder les tsitsit : "Sache que l’homme doit regarder les tsitsit à chaque instant, ainsi qu’il est écrit : ‘Vous le regarderez’. Cela est d’un grand profit pour l’âme, afin qu’aucune faute ne se présente s’il prend garde à cela ; il aura un grand profit".

-> Il semble que ces paroles soient la source des propos du ‘Hafets ‘Haïm (Chmirat Halachone 2,3) :
"Du sens simple du verset, il semble que la vue des tsitsit est d’un grand bénéfice afin d’être zélé dans les Commandements divins et de ne pas être détourné par les yeux. Aussi, ô combien est-il adéquat de les regarder plusieurs fois par jour, et particulièrement lorsqu’une pensée incorrecte survient ou bien une colère - il est très bien de regarder alors les tsitsit et le penchant éclatera".

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 44) enseigne :
Par le regard porté par tout homme sur les fils tékhélét des franges de son vêtement (tsitsit), dont la couleur bleu-azur ressemble à celle du Trône Divin, c'est comme si cet homme se tenait près du Trône de Gloire, reconnaissant ainsi son Créateur.
Ainsi, la vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance, ici par la couleur, à la chose observée.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (qui énumère toutes les mitsvot de la Torah) répertorie la défense "Vous n'irez pas après votre coeur et après vos yeux", comme étant la mitsva שפז (soit une valeur de 387).
Ce mot précède le שפח (soit 388), dont les lettres forment en commençant par la fin : חפש ('hoféch - les vacances).
Cela afin de suggérer que le préambule à la période des vacances est le renforcement dans la défense : "Vous n'irez pas après votre coeur et après vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39).
[rav Elimélé'h Biderman]

"Afin que ... vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux qui vous entraînent à l'infidélité" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

Il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi - Béra'hot 1,5) :
"Rabbi Lévi a dit : le cœur et les yeux, sont les 2 entremetteurs pour le péché.
D. a dit : si tu me donnes ton cœur et tes yeux, je saurais que tu m'appartiens entièrement."

A première vue, l'ordre des choses est inversé, puisque ce sont d'abord les yeux qui voient et qui incitent le cœur à commettre un péché ; n'aurait-il donc pas fallu écrire : afin que ... vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux?

Le Alchikh dit que les yeux d'un individu ne lui appartiennent pas toujours, parfois il voit sans intention, par force, non par volonté, et c'est pourquoi l'on ne met pas en garde et l'on ne punit pas la vue en premier lieu.

Que met-on en garde et que punit-on?
Le 2e regard, le voyeurisme, la contemplation de l'impudicité, car c'est alors le cœur qui s'entremet auprès des yeux et les pousse à voir et à regarder.

=> Il se trouve, donc, que le cœur est le 1er incitateur et les yeux, le second, et c'est pourquoi il est dit d'abord : "afin que ... et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur", et ensuite seulement "... et de vos yeux".

"Nous sommes prêts à marcher vers le lieu que D. a désigné, car nous avons péché" (Chéla'h Lé'ha 14,40)

Rabbi Moché de Kobrin commente ce verset en se fondant sur le midrach suivant : "Quiconque réside en terre d'Israël, la terre d'Israël expie ses fautes, comme il est dit : Il [D.] réhabilite sa terre et son peuple (Dévarim - Haazinou 32,43)."

Par conséquent, les enfants d'Israël,comprenant leur lourde faute après la mort des explorateurs s'écrient : "Nous sommes prêts à marcher ... car nous avons péché".

=> Montons vers le pays de notre destination, vers Israël, et nous y expierons la terrible faute que nous avons commise envers D., le peuple et le pays.

"Quand vous le verrez, vous vous rappellerez tous les commandements de D., afin que vous vous souveniez et que vous exécutiez tous Mes commandements." (Chéla'h Lé'ha 15,40)

Lorsque nous regardons comment est perfectionné un tsitsit, nous voyons apparaître 5 nœuds et 8 fils.

Si nous additionnons, la valeur numérique du terme : "tsitsit" (ציצית), qui est de : 600, avec les 5 nœuds et les 8 fils, ont obtient le nombre : 613.
Nous retrouvons ainsi les 613 commandements de la Torah.

Le cœur de l'homme doit être maîtrisé afin d'être soumis, attaché à D.
C'est ainsi que le terme : "tsitsit" (ציצית) a la même valeur numérique que le mot : "kécher" (קשר), qui signifie : "une attache, un lien".

=> Les tsitsit représentent et symbolisent le travail de l'homme sur terre : s'attacher à D., en passant par la maîtrise de son cœur.

Le Réchit 'Hokhma explique le mot : "té'hélét" (bleu azur), qui apparaît dans l'énoncé du commandement des tsitsit (vénaténou al tsitsit hakanaf pétil té'hélét), comme venant du mot : "té'hila" (la fin) : la fin de la vie.

=> Tous les jours de sa vie, l'homme doit se rappeler ses 613 devoirs envers son Créateur (qui ne sont d'ailleurs que pour son bien personnel), mais il doit aussi se souvenir que sa fin est proche et qu'il doit œuvrer sans relâche pour se maintenir et gagner son monde futur.

(la couleur bleu de ce fil renvoie aussi au Ciel, à D., à qui on devra tous rendre des comptes de nos actions)

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Il est important de rapporter, ci-après, des paroles du 'Hafets 'Haïm à notre sujet.

Selon la guémara (Ména'hot 43b) : "la vue conduit au souvenir et le souvenir à la pratique".
La vue des tsitsit rappelle à l'homme ses obligations religieuses, mais ce rappel ne servira à rien pour celui qui ignore la loi juive.

=> On peut donc percevoir dans ce verset l'obligation implicite d'apprendre la Torah et de connaître tous les commandements, afin que celui du tsitsit puisse conduire au rappel des mitsvot et à leur observance.

Le 'Hafets 'Haïm disait ainsi : "Cette mitsva est comme une liste de marchandises à acheter ; elle ne servira à rien si l'intéressé ne connaît pas les différentes sortes de marchandises."

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-> Avant de quitter ce monde, le Gaon de Vilna a saisi ses tsitsit et avec beaucoup d'émotion il a dit : "Combien il m'est difficile de quitter ce monde. En accomplissant une petite mitsva, comme la peu onéreuse mitsva des tsitsit, une personne peut atteindre des niveaux si élevés, au point de pouvoir se réjouir de la présence divine.
Mais où pourrons-nous trouver une telle chose dans le monde de Vérité? Là-bas, même si une personne déploie toutes les gouttes d'effort possibles, elle ne pourra pas arriver à de tels niveaux."

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"Hachem parla à Moché en disant : ... dis-leur qu'ils se fassent des tsitsit aux coins de leurs vêtements ... pour que vous le regardiez, et vous vous souveniez de tous les commandements de Hachem et les accomplissiez, et vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez" (Chéla'h Lé'ha 15,37-39)

-> Le fil de tékhélét (couleur turquoise produit par le 'hilazon, une créature aquatique) aide à garder présent à l'esprit nos devoirs vis-à-vis de D. car le tékhélét est semblable à [la couleur de] la mer, la mer à [celle du] Ciel et le Ciel à [celle du] Trône de Gloire.
[guémara Ména'hot 43b]

=> Pourquoi ne pas dire directement que la couleur du tékhélét doit nous rappeler le Trône de Gloire?

Selon le rav Moché Feinstein (Darach Moché), cela nous enseigne une leçon fondamentale dans la spiritualité.
Afin de réussir et de conserver de hauts niveaux spirituels, nous devons y aller pas à pas, sans sauter les étapes.
Si nous souhaitons atteindre le Trône de Gloire, nous devons avancer étape par étape dans la bonne direction, montant progressivement vers des niveaux ayant davantage de sainteté.

Il faut progresser par paliers. Chaque niveau doit être acquis par des efforts, car c'est seulement ainsi que les niveaux peuvent vraiment s'ancrer durablement.
Ceux qui montent rapidement et tentent d'atteindre les hauteurs en un instant, sans les efforts d'une progression graduelle, risquent de ne pas être stabilisés dans ces hauts niveaux, et comme leur élévation n'est pas assez ancrée en eux, le risque de retomber est important.

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-> "Le bleu des franges ressemble à la couleur de la mer, dont la couleur ressemble à celle du Ciel, dont la couleur ressemble au bleu de la pierre précieuse de saphir et donc à celle du Trône de Gloire." [guémara Sota 17a]

-> La ressemblance de la couleur tékhélét (bleu-azur) des tsitsit à celle de la mer fait allusion au 'hilazon, un mollusque qui vit dans la mer et du sang duquel on fabrique la teinture tékhélet ; il ne sort de l'eau que tous les 70 ans.
La couleur du sang du 'hilazone ressemble au bleu de la mer.
[Rachi - guémara 'Houlin 89a]

-> La ressemble du tékhélét des tsitsit au bleu de la mer fait allusion aux miracles accomplis par le Créateur dans la mer en faveur des Bné Israël.
De plus, la ressemblance des fils bleu-azar avec la couleur bleue du Trône de Gloire Divin fait allusion au fait que Hachem observa depuis Son Trône et se souviendra de cette mitsva des tsitsit qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
C'est ainsi un grand profit pour nous qu'Hachem mentionne le mérite de nos mitsvot.
[Rachi - guémara Ména'hot 43b]

-> La ressemblance de la couleur des tsitsit à celle du Trône de Gloire à travers celle de la mer, du firmament et du saphir, vient enseigner que quiconque observe la mitsva des tsitsit est considéré comme s'il accueillait la Présence Divine.
[Rachi - guémara Sota 17a]

-> Grâce au tsits (ציץ), plaque en or qui ornait le front du Cohen Gadol, ce dernier pouvait "voir" l'intériorité des hommes.
De même, le mots tsitsit (ציצית), qui est au féminin, permet à l'homme qui les porte aux coins de ses vêtements d'entrevoir la Divinité et d'appréhender Sa justice.
[Zohar]

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 44) enseigne :
Par le regard porté par tout homme sur les fils tékhélét des franges de son vêtement, dont la couleur bleu-azur ressemble à celle du Trône Divin, c'est comme si cet homme se tenait près du Trône de Gloire, reconnaissant ainsi son Créateur.
Ainsi, la vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance, ici par la couleur, à la chose observée.

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+ "Pour que vous le regardiez"

-> Le Rachbam rapporte le sens simple = les tsitsit sont placés sur nos vêtements de façon qu'on puisse voir la frange, et se souvenir des mitsvot.

-> Selon la guémara (Ména'hot 43b), en accomplissant ce commandement avec l'intention appropriée, on apprend à voir la façon dont D. dirige le monde, ce qui revient à Le voir et à garder en mémoire l'obligation de loyauté que nous avons à Son égard.
[ => regarder ses tsitsit, c'est d'une certaine façon regarder Hachem, réveillant ainsi nos obligations à Son égard!]

-> "Mon bien-aimé ... qui observe par le treillis" (métsits (מֵצִיץ) min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
Le Gaon de Vilna fait remarquer que le mot "tsitsit" (ציצית) provient de : métsits (observer - מֵצִיץ).
En effet, la guémara (Roch Hachana 29a) nous enseigne que lorsque le peuple juif observe le Ciel, et soumet son cœur à leur Père au Ciel, alors ils réussissent. Mais s'ils n'agissent pas ainsi, alors ils tombent.

-> Le Maharam Shick enseigne l'idée suivante :
"Les tsitsits sont des fils qui se rajoutent à l'habit principal.
Ils font partie du vêtement, mais ne sont pas à proprement parlés le vêtement.
Lorsqu'on regarde nos tsitsit, nous devons réaliser qu'à l'image de ces cordes non tissées, une personne n'est jamais complète. Tant que nous vivons, c'est que nous avons toujours la possibilité de nous améliorer.

Par ailleurs, porter les tsitsit, doivent nous rappeler que Hachem est toujours avec nous : "J'ai placé Hachem constamment en face de moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) = nous devons toujours voir le Maître du monde dans chacune de nos actions, et en agissant ainsi nous élevons même nos actions les plus banales en des réalisations spirituelles (puisque motivées par la Volonté de D.)."

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-> En regardant les tsitsit, cela nous rappelle notre crainte du Ciel, et notre acceptation de réaliser les mitsvot de la Torah.
Regarder nos tsitsit nous aide également à éviter de transgresser involontairement.
[Rabbénou Méyou'has - רבינו מיוחס]

-> Le té'hélét est comparé à la mer (yam), la mer au firmament (rakia), le firmament au Trône de Gloire (kissé hakavod), et le Trône de Gloire a l'apparence d'une pierre de saphir, comme il est écrit : "et sous Ses pieds il y avait quelque chose de semblable à une brique de saphir" (Michpatim 24,10).
On doit se faire petit, sous les pieds du Trône de Gloire, afin d'être proche du Maître du monde.
[Noda biYéhouda - guémara Soucca 16a]

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+ "Et vous vous souveniez"

-> Selon le Sforno, les franges, comme des insignes royaux, rappellent à ceux qui les portent qu'ils sont en permanence au service du Roi.

-> Selon le Ramban, le tékhélét doit éveiller en nous le souvenir du Trône de Gloire (cf. ci-dessus).

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-> "Et d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur" (Chéla'h Lé'ha 15,38)

Rabbi Chlomo ben Aderet enseigne :
Sache que les tsitsit renferment une notion de regard, comme dans l’expression "qui observe (métsits) par le treillis" (Chir haChirim 2,9), c’est-à-dire que nous devons regarder vers notre fin et tourner nos yeux vers la terre. C’est pourquoi le texte a ordonné "aux coins de vos habits", car le coin se trouve en bas du vêtement.
Les quatre coins sont à mettre en parallèle avec les quatre points cardinaux : on ne pourra pas s’échapper, lors du jour du jugement, par l’un des quatre coins.
Le cordon (ptil) correspond au mauvais penchant qui est tortueux (petaltol), têtu et qui détourne l’homme.
Les huit fils sont comparables aux huit dizaines d’années de la vie d’un homme, comme il est dit "Et, à la rigueur, de quatre-vingts ans" (Téhilim 90,10).
Enfin, les cinq nœuds sont à mettre en parallèle avec les cinq sens (vue, ouïe, goût, odorat et toucher) qui se perdent tous lorsque l’homme quitte le monde.

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-> Dans le passage sur les tsitsit, il est dit (Chéla'h Lé'ha 15,39): "Vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem". Nos Sages ont appris de là (guémara Mena’hot 43b) que la mitsva de tsitsit pèse autant que toutes les autres mitsvot réunies.
=> Il faut comprendre ce qui est particulier dans les tsitsit pour qu’il suffise de les regarder pour se souvenir de toutes les mitsvot de la Torah.

-> Le Messé'h 'Hochma explique :
Il y a certainement dans les tsitsit des choses profondes auxquelles il faut réfléchir. En effet, la création s’appelle un vêtement (Tikounei Zohar 59 93a), et ce monde-ci n’est pas parfait, mais le Créateur a laissé l’homme le perfectionner. Par la mitsva de tsitsit, Il vient rappeler à l’homme ce perfectionnement et lui en donner l’ordre. Comment?
De même que les tsitsit ne sont complets et cachers que lorsqu’il y a 4 pans au vêtement, et que s’il manque un pan, le tsitsit n’est pas valable, il en va de même de la Création, qui s’appelle un vêtement : l’homme doit la mener à la perfection par la Torah et les mitsvot.
C’est le sens de "vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem".
En réfléchissant sur la mitsva de tsitsit et sa signification, à savoir que le Créateur vient nous éveiller à amener la perfection, l’homme s’empressera d’exécuter toutes les mitsvot de Hachem pour amener cette perfection.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°473) ajoute :
"D’après cela, il est possible de dire que c’est la raison pour laquelle on recouvre un défunt justement avec le talit et le linceul et non des vêtements entiers, mais en coupant les tsitsit, pour rappeler aux vivants que c’est seulement tant qu’on est vivant qu’on peut amener un perfectionnement.
Si on le fait, heureux est-on, et on méritera le vêtement des rabbanim dans le monde à venir.
Mais tout cela tant qu’on est encore vivant. Après la mort, il devient impossible d’améliorer quoi que ce soit. C’est pourquoi on coupe les tsitsit, qui sont la norme pour la perfection du talit, pour dire en allusion au vivant que le mort ne peut plus amener quelque perfectionnement que ce soit.
C’est pourquoi les Sages ont dit : "Repens-toi un jour avant ta mort"(Pirké Avot 2,10), il faut amener le perfectionnement tant qu’on est encore vivant, car après la mort on ne pourra plus rien réparer, et on regrettera tout le temps où l’on aurait pu réparer et arriver à la perfection de son vivant, et qu’on a gâché pour rien.
On pleurera le temps perdu et qui ne reviendra plus."

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+ "Vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez"

-> Rachi : le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et l'attirent vers la faute : le cœur convoite, les yeux voient, puis le corps commet la faute.

-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot), la Torah nous ordonne de ne pas nous laisser entraîner par les réflexions du moment issues de notre cœur ou par nos yeux, afin de ne pas nous éloigner de la croyance en D.
[l'épisode des explorateurs, nous enseigne qu'un juif doit être fixe dans sa émouna (Volonté de D.), le reste étant de belles illusions que notre yétser ara nous communique pour nous induire dans l'erreur.]

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+ "Je suis Hachem, votre D., qui vous ai fait sortir de la terre d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

-> Ce verset signifie que Hachem a fait sortir d'Egypte le peuple juif à la condition qu'ils prennent sur eux la mitsva des tsitsit.
Tout celui qui accepte la mitsva des tsitsit affirme sa croyance dans la sortie d'Egypte, et celui qui n'accepte pas cette mitsva refuse d'y croire.
[midrach haGadol]

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-> "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

=> Pourquoi associer la sortie d'Egypte à la mitsva des tsitsit?

En réalité la Torah dit que par la mitsva des tsitsit, le peuple se sanctifiera ("Vous serez saints pour votre D.") et ils ne se détourneront pas ni après leur cœur ni après leurs yeux. Ainsi, on pourrait penser qu'Hachem ne sera avec eux que s'ils atteignent cette sanctification, et peut-être que s'ils ne se sanctifient pas de la sorte, Hachem ne sera plus avec eux.

C'est pourquoi, la Torah ajoute : "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte", et même si les juifs étaient, en Egypte, au plus profond de l'impureté, malgré tout Hachem était avec eux et les y a délivré.
De même, certes les tsitsit ont pour vocation de sanctifier le peuple ; malgré tout, même s'ils n'atteignent pas cette sainteté, Hachem sera avec eux, comme Il le fut en Egypte.
[Kol Ben Levi]

[de même que nous avons des franges de tsitsit à tous les coins, Hachem est toujours avec nous, quoique nous fassions, où que nous allions. Un juif n'est jamais seul!]

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-> Pourquoi a-t-on donné le nom de : "tsitsit"?

Car le Talit possède 4 coins (kanaf).
Or la guématria de 4 fois le mot : "kanaf" (כנף - guématria de 150) correspond au compte du mot tsitsit (ציצית - guématria : 600 = 150*4).
[rav Moché Cohen - Yodé ha'itim]

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-> Un homme en colère devra regarder les tsitsit et sa colère passera.
En effet, le mot kanaf (coin - כנף) a une valeur numérique de 150, comme le mot : kass (colère - כַּעַס) ; ceci suggère que les tsitsit constituent un remède contre la colère.

De plus, si l'on a l'habitude de passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'on récite le Shéma, on ne deviendra jamais aveugle.
Outre leur sens simple, les mots "ce seront pour vous des tsitsit" signifient : "ce seront pour vous une vue" car le mot tsitsit est proche du verbe : léhatsits (regarder).
Ce lien entre les tsitsit et la vue est lié au fait que l'on regarde les 2 tsitsit de devant qui ensemble contiennent 16 fils et 10 nœuds, correspondant aux 10 Séfirot.
Leur total est donc de 26 correspondant à la valeur numérique du Nom Divin ...

Les tsitsit comportent 5 nœuds, correspondant aux 5 Livres de la Torah, et 4 coins, pour rappeler à l'homme les mitsvot dans quelque direction où il se tourne ...

L'homme qui observe scrupuleusement ce précepte est considéré comme ayant accompli tous les commandements de la Torah et méritera de contempler l'éclat de la Présence Divine.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> Le Réchit ‘Hokhma (Chaar haKédoucha ch. 6) écrit : Les tsitsit sont une ségoula pour attirer la Présence Divine afin qu’elle vive parmi nous, ainsi qu’il est écrit "aux pans de leurs vêtements pour toutes leurs générations (lédorotam)", c’est comme s’il était écrit ladour itam (vivre parmi eux), c’est pourquoi les Sages ont dit que quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite d’accueillir la Présence Divine.

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-> La Michna Broura (par.24 al.47) dit au nom d’auteurs anciens que celui qui fait passer les tsitsit sur ses yeux au moment où il dit la parachat tsitsit dans le Kiryat Chéma est assuré de ne jamais devenir aveugle.

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-> La guémara (Nédarim 25a) affirme que la mitsva des tsitsit équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
Pourquoi cela?

Le Tachbets écrit que du fait que la Torah commence par la lettre : ב (béréchit) et se termine par la lettre : ל (Israël), ce qui forme le mot : לב (lev = cœur), dont la valeur numérique est de : 32, comme le nombre de fils composant le tsitsit.
=> C'est pour cela que nos Sages ont dit que tout celui qui réalise la mitsva des tsitsit est considéré avoir accompli la Torah de son début à sa fin.

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-> Comme un être humain n'a pas la possibilité d'accomplir les 613 mitsvot chaque jour, Hachem nous a donné un, celle des tsitsit, qui les représente tous.
En l'observant, nous nous souvenons tous les jours de toutes les mitsvot que nous nous sommes engagés à accomplir.
Pour Hachem, l'intention de bien agir est équivalente à la bonne action elle-même.
Lorsque nous nous souvenons des 613 mitsvot de D., et y pensons quotidiennement, c'est comme si nous les observions.
Tel est le sens du verset : "vous vous souviendrez de tous les commandements (mitsvot) de D. pour les observer".
Hachem nous a donné le commandement des tsitsit pour que nous nous souvenions de tous les commandements Divins.
Si nous prenons l'engagement de les accomplir, cette résolution est considérée comme un acte ...

Le mot tsitsit provient du mot : "hatsatsa" (regarder), comme dans le verset : "observe par le treillis" (métsits min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
En voyant les tsitsit, l'homme se souvient des 613 commandements (mitsvot) et décide de les observer : cette décision lui est comptée comme leur accomplissement.
[...]
Le verset répète : "Ce seront POUR VOUS des tsitsit" = Ne vous attendez pas à ce qu'en portant les tsitsit sans y réfléchir, vous vous souveniez des commandements. Si vous avez passé les tsitsits comme on enfile n'importe quel autre habit, au lieu de penser : "Hachem a ordonné que nous accomplissions cette mitsva pour nous souvenir de tous les commandements", à quoi servent alors les tsitsit? ...
Par contre, si "ce seront pour vous des tsitsit" dont la racine est le mot : "hatsatsa" (regarder) que vous porterez dans le but de les regarder et de vous souvenir des commandements de D., alors "vous les verrez" et vous vous souviendrez de tous les commandements Divins.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> La mitsva de tsitsit compte autant que toutes les autres mitsvot (guémara Chevouot 20a).

-> A cause de la faute de la négligence dans les tsitsit, les enfants de quelqu’un meurent dans leur jeune âge (guémara Shabbat 32b).

-> Quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite de voir la Présence Divine (Choul’han Aroukh 24,6).

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-> Par la mitsva des tsitsit, l'homme reçoit un supplément de kédoucha, comme il est dit : léamaan tizkérou ... vi'item kédochim.
[Sifri - au nom de rabbi Yahouda haNassi]
C'est pourquoi le talith possède 4 coins afin de se rappeler Hachem quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne.

-> Cette mitsva des tsitsit, lorsqu'elle est réalisée correctement, protège l'homme de la faute (michna Broura 24,5), comme le rapporte la guémara (Ména'hot 44a).

-> Selon le 'Hida, si l'on craint le ayin ara, en regardant nos fils des tsitsit alors nous en sommes protégés.

-> La coutume ancienne des communautés séfarades est de ne pas sortir les tsitsit à l'extérieur.
Cependant, on devra de temps en temps au cours de la journée les sortir pour les voir (Arizal - Chaar hakavanot), car ceci est d'un grand profit pour l'âme et l'empêche de fauter, et cela aide la Présence Divine à mettre fin à la Galout (Kav haYachar - chap.45).

-> On doit faire honneur aux tsitsit en évitant qu'elles ne traînent par terre (Choul'han Aroukh 21,4).
Certains décisionnaires rapportent que ceci amène la malédiction sur l'homme (cf. Beit Yossef - chap.22).
Toutefois, celle-ci ne se concrétise que si la personne n'y prête aucune attention en laissant les fils trainer par terre, et qu'en marchant on les piétine.
Par contre, s'il arrive que les fils tombent à terre et touchent par inadvertance, il n'y a rien à craindre. (Kaf ha'Haïm 21,18).

-> Avant de faire la bénédiction, il faut vérifier les tsitsit et séparer les fils.
Nos Sages rapportent que les lettres qui composent le mot tsitsit (ציצית) sont les initiales de : tsadik (un homme juste) Yafrid (sépare) Tsitsiotav (ses fils) Tamid (toujours). [Arizal]

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-> "Si [rabbi Méïr] compare le fil des tsitsit à un sceau, c'est parce que [les souverains] ont coutume de faire porter leurs armoiries à leurs serviteurs.
Or, le tsitsit témoigne que les enfants d'Israël sont les serviteurs de D."
[Tossefot - guémara Ména'hot 43b]

-> Les tsitsit aux 4 coins des habits ressemblent au sceau du maître sur l'habit de son esclave, pour lui rappeler constamment son statut et ses devoirs envers lui, car véritablement la vue des tsitsit renforce notre motivation à réaliser les mitsvot et à ne pas nous écarter du service Divin en voyant des choses qui nous attirent ou des images indécente ...
[d'après le Séfer ha'Hinoukh]

Il y a aussi une allusion et une évocation au fait que le corps de l’homme et son âme, tout est à Hachem, car le blanc est une allusion au corps qui vient de la terre, et le bleu dont la couleur évoque le ciel est une allusion à l’âme qui vient d’en haut.
En effet, le tekhelet est semblable à la mer, la mer est semblable au ciel, et le ciel est semblable au Trône de gloire, c’est pourquoi les Sages ont dit qu’on attache un fil de tekhelet sur le blanc, car l’âme est supérieure et le corps est inférieur.

[cela nous renvoie à l'idée que nous devons asservir notre corps, notre animalité, au joug d'Hachem, qui se doit d'être supérieur. Nous ne devons pas inverser les priorités, ni oublier la réelle finalité de notre venue dans ce monde.
On attache le tékhelet sur le blanc, car ce monde est un moyen temporaire pour bâtir notre part future éternelle.]

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-> Le Ora’h ‘Haïm écrit que les tsitsit sont un signe de servitude, et quand on regarde le signe de sa servitude on sait qu’on n’est pas libre de faire ce que bon vous semble.

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-> Dans la guémara (Shabbath 32b), Rech Lakich enseigne : Tout celui qui prête attention aux tsitsit est méritant, et 2800 serviteurs prendront soin de lui, comme il est dit : "En ces jours là, 10 hommes de toute langue, de toute nation, saisiront le pan des habits de cet homme, en disant : Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que D. est avec vous." (Zé'haria 8,23).

Le rav Nissm Gaon commente que
- le pan des habits de cet homme, ce sont les 4 coins du talit/tsitsit ;
- 10 hommes de toute langue, ce sont 10 hommes parmi chacune des 70 langues parlées dans ce monde, à savoir 700 hommes ;
=> soit au total : 4 que multiplie 700 = 2800.

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-> On rapporte au nom des Richonim, que celui qui fait passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'il lit le 3e paragraphe du Shéma, est assuré de conserver une bonne vue.
[Michna Broura 24,7]

"Le pays que nous avons parcouru au cours de notre exploration est une terre excellente.
Si D. est satisfait de nous et nous conduit dans ce pays, Il peut nous le livrer ... Mais ne vous rebellez pas contre D." (Chéla'h Lé'ha 14,7-9)

Le Rabbi Moché Tsvi de Svern de nous enseigner :
"La terre d'Israël peut aider l'homme à s'élever dans la sainteté et à atteindre un haut niveau seulement lorsque l'homme, mû par un réel désir d'être meilleur, fait des efforts sur lui-même.

S'il se laisse aller, le mauvais penchant, qui est bien plus fort en terre d'Israël qu'ailleurs, peut le faire tomber très bas.

Certes, "la terre est excellente" mais souvenez-vous : "ne vous rebellez pas contre D." "