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Hachem entend la prière de chacun

+ Hachem entend la prière de chacun :

"N'agrée pas leur offrande" (Kora'h 17,15)

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Les commentateurs (cf. le Rambam) expliquent que l'offrande dont il s'agit ici concerne la prière.
Moché supplia ainsi Hachem de ne pas exaucer celle de Kora'h et de son assemblée qui désiraient que ce dernier serve en tant que Cohen Gadol.

En réfléchissant un tant soit peu, on ne pourra s'empêcher d'être surpris. Kora'h veut contester la prêtrise et ébranler la confiance des Bné Israël dans leur Maître Moché, sème la destruction au sein du peuple, la dissension avec Moché et Aharon sanctifiés tous deux par Hachem.
Et après tout cela, Moché craint encore qu'Hachem entende sa prière et lui accorde la prêtrise alors qu'elle avait déjà été octroyée à Aharon.
=> On ne peut que se rendre à l'évidence de la force immense de la prière et constater qu'elle ne dépend nullement de la situation où se trouve un homme.
Serait-il le pire des fauteurs, cette force que représente la prière demeure considérable, au point que Moché dut lui-même supplier Hachem : "N'agrée pas leur offrande", "ne prête pas l'oreille à leur requête".

Ne jamais désespérer du repentir :

+ Ne jamais désespérer du repentir (téchouva) :

"Demain, Hachem fera savoir qui lui est consacré pour apporter les offrandes" (Kora'h 16,5)

=> Cette annonce de Moché face aux chefs du Sanhédrin qui revendiquaient la Kéhouna (la prêtrise) pour eux-mêmes, mérite quelque explication. En effet, pourquoi en a-t-il repoussé l'échéance au lendemain et ne leur a-t-il pas donné la possibilité d'apporter leurs encensoirs sur le champ afin de déterminer qui était le Cohen authentique désiré par Hachem?

-> Le Arougat haBossem explique que tous les juges du Sanhédrin étaient Tsadikim et Moché savait qu'avant d'aller dormir, ils examineraient leurs actes de la journée écoulée. Ils prendraient alors certainement conscience de leur erreur (d'avoir contesté la suprématie d'Aharon en tant que Cohen) et se repentiraient.
C'est effectivement ce qui arriva. Néanmoins, en faisant cet examen de conscience, ils furent tellement remplis de honte en pensant qu'il n'existait aucun espoir de repentir pour la faute commise, qu'ils préférèrent mourir plutôt que de vivre.

Mais en réalité la main d'Hachem est constamment tendue pour recevoir les repentants et ils n'auraient pas dû s'inquiéter de cela car l'essentiel du repentir dépend précisément de la honte ressentie pour avoir enfreint la Volonté Divine.
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) n'ont-ils pas enseigné : "Un pincement de cœur (de regret) vaut plus que de nombreux coups"?

-> "Hachem parla ainsi à Moché : Dis à Eléazar, fils d'Aaron le Cohen de retirer les encensoirs du milieu de l'embrasement ... Les encensoirs de ces hommes, coupables de leur propre mort, on les transformera en plaques minces dont on revêtira l'autel, parce qu'ils ont été présentés devant Hachem et sont devenus saints ; et ils serviront d'enseignement aux enfants d'Israël" (Kora'h 17,2-3).
Cela vient faire allusion à l'erreur qu'ils commirent en désirant "rendre leur âme", étant certains que tout espoir était perdu.
Les encensoirs servirent à recouvrir l'autel "comme souvenir pour les Bné Israël" (זִכָּרוֹן לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל - Kora'h 17,5) afin de rappeler aux générations futures que l'homme ne doit jamais renoncer à se rapprocher d'Hachem même s'il est rongé par la honte de ses fautes. Car au contraire, c'est précisément le point de départ de son repentir.

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-> Dans le même ordre d'idées, le rav de Trisk explique la raison pour laquelle on récite plusieurs fois le verset : "lam'natséah lé bné Kora'h mizmor", avant de sonner du Shofar à Roch Hachana (dans le rite Achkénaze).
Car chacun se trouve en cet instant crucial au milieu d'un examen de conscience.
Parfois, celui-ci peut conduire l'homme au découragement et à la résignation en pensant que tout espoir est perdu. C'est pourquoi on lui rappelle que les fils de Kora'h étaient déjà en train d'être engloutis dans la terre lorsqu'ils eurent des remords au dernier instant et que grâce à cela, ils méritèrent d'être préservés de nombreuses souffrances du Guéhinam (guémara Sanhédrin 110a).

Cela représente pour nous un enseignement : même lorsqu'une personne se trouve "enterrée" par ses fautes, elle est encore en mesure de revenir à son Créateur qui agréera son repentir.
D'ailleurs, l'essentiel du yétser ara consiste à conduire l'homme au découragement plus que la faute elle-même qu'il lui fait commettre.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

"Kora’h, fils de Itshar, fils de Kéhat, fils de Lévi, forma un parti avec Datan et Aviram ... Ils s’avancèrent devant Moché avec 250 des Bné d’Israël, princes de la Communauté" (Kora'h 16,1-2)

Ainsi, l’assemblée de Kora’h qui s’est révolté contre Moché et Aaron, était composée de 3 groupes (Kora'h, Datan et Aviram, et les 250 Bné Israël).
Leur châtiment ne tarda pas à sévir : "La terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Kora’h, et tous leurs biens ... Puis un feu s’élança de devant le Seigneur, et consuma les 250 hommes qui avaient offert l’encens" (verset 32 et 35).
Nos Sages enseignent (Sanhédrin 110a) : "Kora’h était à la fois parmi les consumés (par le feu) [comme les 250 princes de la Communauté – "Chefs du Sanhédrin" (voir Rachi au verset 1)] et parmi les engloutis [comme Datan et Aviram]".
Nous voyons donc que chacun de ces trois groupes reçut un châtiment différent.

=> En quoi leur châtiment était-il à la mesure de la faute?

1°/ Rabbénou Bé’hayé (au verset 35) nous explique :
"D. juge ‘mesure pour mesure’. Voyant que Kora’h avait exigé d’être élevé à une position qu’il ne méritait pas, il a été puni en étant relégué à une place sous terre ... Concernant le châtiment par le feu ... voyant les 250 ‘premiers-nés’ (considérés ainsi de par leur rang) venir offrir de l’encens, c’est-à-dire une offrande du feu sur leurs encensoirs, voyant qu’ils aspiraient à un privilège qu’ils n’avaient pas mérité, ce feu même devint l’instrument causant leur mort, c’est-à-dire leur châtiment".

2°/ Cette différenciation entre les 3 groupes peut s’expliquer de la manière suivante :
- Datan et Aviram avaient des revendications très "terre à terre" (le retour en Egypte pour profiter des bienfaits du pays). Ainsi, furent-ils engloutis par la terre.
- Les 250 chefs du Sanhédrin dissidents, étaient animés d’ambitions spirituelles. C’est pourquoi leur mort a été d’ordre spirituel : ils ont été dévorés par le feu dont la nature est de s’élever vers sa source: le ciel.
- Quant à Kora’h, d’un côté il aspirait à tous les honneurs de ce monde matériel (être le Prince de la Tribu de Lévi), de l’autre, il souhaitait atteindre un objectif hautement spirituel (devenir Cohen Gadol). C’est pourquoi, son châtiment fut double : "Kora’h était à la fois parmi les consumés (le feu) et parmi les engloutis
(la terre)". [Mikdach Mordé'haï]

3°/ Le Chlah haKadoch explique que chacun des 3 groupes de la révolte contre Moché (Kora’h, Datan et Aviram, et les 250 chefs du Sanhédrin), avait chacun sa propre motivation, expliquant ainsi la différenciation de leur châtiment.
- Kora’h était motivé par la jalousie (Kin'a - קנאה). Il convoitait le titre de Prince de la Tribu de Lévi, attribué à son cousin Elitsafan Ben Ouziel (voir Rachi sur Bamidbar 16, 1), ainsi que la prêtrise de son oncle Aaron, pensant que l’un de ces titres lui revenait de droit.
- Datan et Aviram, étaient motivés par le désir du gain (Taava - תאוה). En s’associant à Kora’h qui était extrêmement riche, ils espéraient ainsi en tirer un salaire colossal.
- Les 250 notables étaient quant à eux motivés par les honneurs (Kavod - כבוד) que pouvaient leur procurer une nouvelle gouvernance proposée par Kora’h.
Seuls Kora’h, Datan et Aviram ont été engloutis par la terre. Les deux-cent-cinquante chefs ont été consumés comme les 2 fils d’Aaron, car leur intention était «désintéressée» (ils ne remettaient pas en cause la légitimité de Moché), en ce sens qu’ils pensaient que Moché avait prié Hachem de nommer son frère Aaron Cohen Gadol, favorisant ainsi sa famille au détriment des autres dirigeants du Peuple.
=> Le Chlah haKadoch nous montre ainsi que les propos de la Michna suivante se sont-ils vérifiés à l’encontre de ces trois types de rebelles : "La jalousie, le désir et l’honneur, expulsent l’homme du Monde" (Pirké Avot 4,28)

"Moché dit à Kora'h : ... N'est-ce pas assez pour vous que le D. d’Israël vous ait mis à part de la communauté d’Israël, pour vous rapprocher… et vous demandez aussi la kéhouna" (Kora'h 16,9-10)

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.11) enseigne :
La convoitise des honneurs est plus forte que toutes les autres convoitises de l’homme.
En effet, il aurait été possible que l’homme domine ses instincts en ce qui concerne l’argent et les autres plaisirs, mais ce sont les honneurs qui le poussent, car il ne peut pas supporter de se voir inférieur au prochain.
En cela, beaucoup ont échoué et se sont perdus.

Yérovam ben Nevat n’a été chassé du monde à venir qu’à cause de la gloire.
C’est ce qu’ont dit nos Sages (guémara Sanhédrin 102a) : "Hachem l’a attrapé par son vêtement et lui a dit : "Repens-toi, et Moi, toi et le fils d’Ichaï (il s'agit du roi David) nous nous promènerons dans le Gan Eden!"
Il a répondu : "Qui est en tête?"
"Le fils d’Ichaï est en tête".
Il a alors dit : "S’il en est ainsi, je ne veux pas".
[il a préféré tout perdre plutôt que d'être au Gan Eden avec Hachem mais derrière le roi David.]

=> Qu’est-ce qui a provoqué que Kora’h se perde, lui et tous ses partisans avec lui?
Uniquement la gloire.
C’est un verset explicite : "Vous voudriez aussi la kéhouna?" Et les Sages (midrach Bamidbar rabba 18,2) nous ont dit que tout cela a été provoqué parce qu’il a vu Elitsafan fils d’Ouziel chef de tribu, alors qu’il aurait voulu être lui-même chef de tribu à sa place.

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-> "Il vous a rapproché de Lui et vous recherchez aussi la prêtrise (kéhouna)" (Kora'h 16,10)

=> Kora'h cherchait à s'élever toujours plus dans le Service Divin et c'est justement pour cela qu'il voulait être Cohen. Ainsi, comment comprendre que Moché lui dise que puisque Hachem l'a déjà rapproché, pourquoi recherche-t-il encore à être Cohen? Mais c'est qu'il voulait justement encore plus se rapprocher d'Hachem!

-> Le Chem miChmouël explique que le Cohen est appelé "saint", c'est-à-dire "séparé". Le Cohen doit se séparer de tout attachement à la matérialité et aux intérêts personnels. Et dans ce cadre, il devait aussi être même séparé de l'intérêt personnel que l'on peut obtenir par l'élévation spirituel et la proximité avec Hachem.
En effet, quand un homme s'élève et se rapproche de Son Créateur, il en ressent un grand plaisir et un intense épanouissement personnel. Il n'y a pas de plus grande complétude qu'être en intimité avec Son Créateur.
Mais le Cohen devait être aussi séparé de cet intérêt, aussi noble soit-il. Il se devait de servir Hachem uniquement pour faire plaisir à Hachem et réaliser Sa Volonté, sans rechercher son perfectionnement personnel.
C'est pourquoi, il est aussi appelé 'Hassid, c'est-à-dire celui qui fait du 'Hessed, de la bonté. Tout son but est de faire de la bonté avec Hachem, si on peut ainsi s'exprimer. C'est-à-dire que son existence se résume au fait de réaliser la Volonté Divine et non la sienne, même celle de se délecter des plaisirs spirituels que la proximité avec Hachem fait bénéficier.

Kora'h cherchait certes à s'élever spirituellement et à gravir les échelons du service Divin, car il était conscient des délices que cela comportait. Mais cette démarche de trouver épanouissement et complétude personnelles par l'élévation spirituelle, ce n'est déjà plus la démarche du Cohen, qui oriente son intention exclusivement vers l'« Intérêt » du Très-Haut.
=> Même si Kora'h cherchait à se rapprocher d'Hachem, il n'avait malgré tout rien à voir avec le niveau du Cohen. Il est certes très louable de trouver épanouissement et satisfaction dans le Service d'Hachem. Mais le niveau ultime c'est de ne rechercher que le plaisir d'Hachem.

"L'homme que J'aurai élu, son bâton fleurira, et ainsi mettrai-Je fin à ces murmures contre Moi" (Kora'h 17,20)

-> "C'est à ce sujet que le verset dit : "Heureux l'homme qui ne suit pas les conseils des réchaïm ... et ne prend pas place dans la société des railleurs" (Téhilim 1,1).
Il s'agit de Kora'h qui tournait Moché et Aharon en dérision.
Comment l'a-t-il fait?
Il a rassemblé toute la communauté autour d'eux et a commencé à proférer des moqueries."
[Yalkout Chimoni]

-> Pour le rav Yéhouda Leib 'Hasman (Ohr Yahel), ce récit nous révèle l'immense influence de la moquerie sur les hommes.
Il enseigne :
Si Kora'h parvint à séduire les chefs du peuple, c'est uniquement par la force de ses railleries.
Kora'h n'était pas sot, il savait pertinemment que s'il avait engagé un débat sérieux contre Moché et Aharon, il n'aurait jamais réussi à déclencher une rébellion.
S'il avait tenté d'avoir gain de cause avec des arguments rationnels, Moché l'aurait aisément vaincu.
C'est pourquoi il fit usage de la moquerie, laquelle a le pouvoir de l'emporter sur 100 remontrances, aussi justifiées soient-elles.
En effet, un reproche consiste à exposer des griefs de façon raisonnée et raisonnable ; or, la moquerie est tout le contraire, puisqu'elle sollicite la frivolité et l'inconséquence, lesquelles émanent de la "matière animale" dont est façonné l'homme.
Lorsqu'un individu se moque, il éveille en lui sa nature bestiale ; or, il va sans dire qu'une bête est totalement indifférente à la raison et au bon sens.
C'est pourquoi une seule moquerie peut l'emporter sur toutes les remontrances.
[...]

"Maintenant donc, trêve à vos railleries! Elle renforceraient vos chaînes, car c'est un arrêt de destruction que j'ai entendu prononcer par Hachem" (Yéchayahou 28,22).
Nos Sages en concluent : "La moquerie est très grave, car [sa punition] commence par des tourments et se finit par la destruction" (guémara Avoda Zara 18).
Le Ram'hal s'étend longuement à ce sujet, expliquant notamment que : "cela relève de la justice élémentaire : lorsqu'une personne réussit à se stimuler par ses réflexions et son étude, elle n'a nul besoin d'être éprouvée physiquement ... En revanche, les moqueurs, qui sont insensibles aux reproches à cause de leur état d'esprit, ne peuvent s'amender qu'avec des châtiments" (Messilat Yécharim - chap.5).

=> Lorsqu'un homme fait usage de la moquerie, il s'identifie à sa nature animale, si bien que les remontrances le laissent de glace.
C'est pourquoi il est dit que les "châtiments conviennent aux railleurs" (Michlé 19,29), car seules les souffrances peuvent briser les forces bestiales qui dominent l'homme et lui permettre d'entendre raison.
Tant que l'intelligence est reléguée au second plan, il n'y a rien à tirer de lui puisqu'il se comporte comme une personne ivre. (Ram'hal Messilat Yécharim)

Par ses railleries, Kora'h refréna tout sentiment positif chez ceux qui lui prêtèrent l'oreille.
Dans cette situation, ils devinrent incapables de raisonner, de réfléchir à leur attitude et d'effectuer une introspection.
Même si les Cieux s'étaient ouverts devant eux, ils ne se seraient pas rétractés, car la moquerie a le pouvoir d'amoindrir l'effet des spectacles les plus édifiants.
Cela n'est nullement dû à la faible portée de ces visions ni à un manque de compréhension, mais simplement à la force des railleries, lesquelles "anéantissent tout principe éthique et toute crainte du Ciel!" (Messilat Yécharim).

C'est seulement après que ces hommes eurent été engloutis dans la terre, après qu'une partie du peuple mourut brûlée et frappée par l'épidémie, que le cœur des survivants devint alors sensible aux messages véhiculés par ces punitions.
De la sorte, leur esprit qui avait été aveuglé par ces discours biaisés put s'ouvrir. Et lorsque Hachem montra au peuple le signe des bâtons, tous comprirent à ce moment-là qu'Aharon avait été désigné par D. : "Ils les regardèrent et chacun reprit son bâton"(v.24).
[d'après le Léka'h Tov]

"Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Il est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 18,16) que Kora'h, appartenant à la tribu de Lévi, n'était pas soumis à l'esclavage et fut donc nommé à un poste important dans le palais de Pharaon. Il détenait dans sa main toutes les clés de son trésor royal.
Nos Sages nous ont enseigné qu'il y avait plus de 300 pièces cachées dans le palais où devait être consignées les clés du trésor royal. Faisant partie du Palais-Royal, Kora'h mérita la grandeur et les honneurs partout où il passait.
Lorsque les enfants d'Israël sont sortis d'Égypte, il emporta tout avec lui ...

-> Il est rapporté dans le Zohar que Hachem voulait élever Kora'h au sein des Léviim tout comme Il éleva Aharon à la tête des Cohanim. Il est évident que Kora'h possédait un niveau spirituel exceptionnel. Pas un seul membre de la tribu de Lévi n'avait cette grandeur et Kora'h le ressentit dans son cœur.
Si Kora'h avait accepté sa juste place et s'il s'était annulé comme Its'hak devant son sacrifice, il ne fait aucun doute que Kora'h aurait été, dans ce monde-ci, à l'image de l'ange Gabriel dans les mondes supérieurs, tout comme Aharon incarne l'ange Mikhael dans notre monde.
Cependant, sa chute fut si grande et si brusque que l'adage précieux de nos Sages prend encore une fois tout son sens: "Ne crois pas en toi-même jusqu'au jour de ta mort!" (Pirké Avot 2,4). [guémara Béra'hot 29a] ou encore : "Quiconque conteste son maître est comme s'il contestait la Présence divine!" (guémara Sanhédrin 110a).
[d'une certaine façon, de même que Kora'h est descendu extrêmement bas dans la terre, de même il aurait pu atteindre d'extrêmes hauteurs spirituelles. ]

-> Kora'h faisait partie de ceux qui portait l'Arche d'alliance, il détenait le roua'h hakodech et fut un grand Juste : il faisait partie des anciens d'Israël et était âgé de 130 ans. Seulement, sa jalousie le domina ce qui entraîna la ma'hloket ... A courir après ce qui ne lui revenait pas, non seulement son désir lui échappa mais avec lui, tout ce qu'il possédait.
Le terme ma'hloket (מחלוקת - dispute) peut se subdiviser en deux mots : part ('hélek - חלק) et mort (mavét - מות).
Les désaccords et les disputes dans ce monde-ci causent des dommages dans l'unité suprême des mondes supérieurs, ce qui affecte l'abondance que nous recevons et augmente les rigueurs qui se traduisent par des souffrances et des pertes en vies humaines.
[Tsor ha'Haïm - Kora'h]

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-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).

Avraham est appelé : "tamim" (parfait - v.17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

[on voit dans le cas de Kora'h à quel point sa jalousie le perdit. Mais sommes-nous vraiment meilleurs que lui à notre niveau, en portant un regard envieux sur autrui (ex: pourquoi il a ça, si seulement j'avais, ...).]

"Moché sortit tous les bâtons de devant Hachem et les exposa devant les Bné Israël : ils les regardèrent, et reprirent chaque homme son bâton" (Kora'h 17,24)

-> On peut avoir tendance à penser que l'herbe semble plus verte chez autrui, et on peut alors en venir à souffrir, à se refuser d'être heureux en appréciant ce que l'on a déjà.
Le Rachach enseigne que si chacun posait sur une place publique un sac empli de toutes ses richesses, ses misères et ses épreuves, et qu’il avait ensuite la possibilité de choisir le sac qu’il voudrait, alors chacun reprendrait finalement le sac qu’il venait de poser.

Selon le rabbi Bounim de Pschisha, on retrouve cette idée dans le verset ci-dessus, où finalement chacun repris son bâton personnel, et réalisa pleinement que son lot dans la vie est ce qu'il y a de meilleur pour lui.

Un juif ne perd jamais son essence de vérité

+++ Un juif ne perd jamais son essence de vérité :

"Si c'est une création d'Hachem, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

-> Tous les 30 jours, Kora'h et son assemblée sont retournés au guéhinam comme on retourne un morceau de viande dans une poêle et durant leurs souffrances ils déclarent : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!" [guémara Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a ]

=> Pourquoi Kora'h et son assemblée se sont-ils repentis précisément en déclarant : "Moché est vérité et sa Torah est vérité" ?

-> " Il prit Kora'h fils de Yitsar, fils de Kéhat, fils de Lévi" (Kora'h 16,1)
La guémara (Sanhédrin 109b) pose la question suivante : pourquoi le nom de Yaakov n'a-t-il pas été mentionné également?
Rav Chmouel fils de Rav Its'hak répond que Yaakov pria et demanda la miséricorde pour lui-même, comme il est écrit : "Que mon âme ne vienne pas dans leur projet secret et que mon honneur ne soit pas uni à leur assemblée" (Vayé'hi 49,6) :
"Leur projet secret" = il s'agit des explorateurs.
"Mon honneur ne soit pas uni à leur assemblée " = il s'agit de Kora'h et de son assemblée.

=> Le Ohr ha'Haïm s'exclame : "Mes yeux sont stupéfaits! Comment le Talmud peut-il apporter des interprétations de cette nature au sujet de Justes (tsadikim) d'une telle stature spirituelle?
Et comme si cela ne suffisait pas, comment les Sages purent-ils s'interroger sur l'absence de la mention de Yaakov qui est l'élu des patriarches?"

Le Ohr ha'Haïm hakadoch répond :
"Tu dois savoir que lorsque Hachem créa Adam, Il le créa tel un tronc d'arbre qui incluait en lui les futurs branches de la sainteté. Lorsqu' Adam fauta, il endommagea toutes les âmes (néchamot) qui étaient en lui et tous ceux qui sortirent de lui étaient endommagés jusqu'à ce que sorte l'âme d'Avraham notre patriarche qui acheva sa réparation par les souffrances endurées durant les 10 épreuves.
En évacuant son impureté dans Ichmaël, sortit de lui l'âme d'Its'hak qui acheva également sa réparation par la Akéda. À son tour, il évacua son impureté qui se matérialisa dans Essav et sortit de lui la néchama de Yaakov qui ne contenait plus aucun défaut.

C'est le sens de l'enseignement de nos Sages lorsqu'ils disent que Yaakov était à la ressemblance d'Adam Harichon (guémara Baba Métsia 84a) = c'est-à-dire que Yaakov ne contenait aucune imperfection tout comme Adam avant la faute.
Yaakov incarnait ce premier arbre de qui sont issues les 12 branches de la sainteté et parmi elles, celle de Lévi. La branche de Lévi va elle-même concevoir 3 autres branches : Guerchon, Kéhat et Mérari. Kéhat va lui-même produire 4 branches : Amram, Yitsar, 'Hévron et Ouziel. C'est de la branche de Yitsar que va être issu Kora'h.

Ainsi, Kora'h est venu apporter la confusion dans les branches de la sainteté en voulant être à la place du Cohen. Il endommagea par son acte les branches de la sainteté à la source de son âme et qui étaient toutes dignes de louanges.
Cela commença depuis le bas pour aller vers le haut: d'abord par lui-même, car Kora'h est désigné par la Torah de "pur", comme il est écrit :"Kora'h tahor ou" (Tazria 13,40). Ainsi "Fils de Yitsar" = il éclairait (tsorahim) le monde comme à l'heure du midi, "Fils de Kéhat" = car il émoussait (kihah) les dents de tous ceux qui contemplaient sa grandeur. "Fils de Lévi" = car depuis le jour de sa naissance, Hachem l'a accompagné (levaya) pour l'élever dans la grandeur.

Lorsque la branche incarnée par Kora'h fut endommagée, elle détériora non seulement les branches précédentes que sont Yitsar et Kéhat mais également la première branche qui sortit de Yaakov qui est Lévi. Tous furent endommagés.
Et si la Torah n'a pas mentionné le nom de Yaakov qui est à la source, c'est parce qu'il demanda la miséricorde pour lui-même au Maître de l'univers.
Voici quelle était la demande essentielle de Yaakov : que la force de la faute de Kora'h ne remonte pas jusqu'à la racine de l'arbre qu'est Yaakov pour que ne se rompt pas la corde de la réparation du monde, et pour qu'il y ait un espoir pour les générations futures."

=> Ainsi, nous apprenons des paroles du Ohr ha'Haïm haKadoch que Yaakov notre patriarche pria pour que son nom ne soit pas associé à Kora'h qui, par sa rébellion, causa un dommage à ses ascendants Yitsar Kéhat et Lévi. Malgré tout, la source première, Yaakov, ne sera pas endommagée par l'âme de Kora'h ce qui permettra aux générations suivantes de pouvoir accomplir leur réparation en s'attachant à la sainteté de Yaakov, qui est la source de toutes les âmes d'Israël.

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-> Grâce à l'analyse du Ohr ha'Haïm haKadoch, nous pouvons à présent comprendre l'explication du Sfat Emet (Kora'h 5648) qui explique que Yaakov a prié pour que Kora'h n'endommage pas son âme qui est la vérité, comme il est écrit :" La vérité a été donnée à Yaakov" (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20).
Voici ses paroles :
"Yaakov demanda la miséricorde pour que son nom ne soit pas mentionné dans la dispute de Kora'h. En effet, l'essence même de Yaakov étant la Vérité, il voulut protéger ce trésor qu'il transmit à tous les Bné Israël. Ainsi, il pria pour que cette essence ne soit jamais endommagée et c'est la raison pour laquelle les Sages nous ont enseigné : "Bien que les Bné d'Israël aient pu fauter, tout Israël a une part dans le monde futur" (guémara Sanhédrin 44a).
Cela signifie que même lorsqu'un homme faute, cette essence de vérité se retire de lui pour ne pas être endommagée car l'homme ne peut pas fauter tant qu'il est épris de vérité, et mon Maître m'a expliqué que la vérité est un accomplissement perpétuel qui ne s'associe qu'avec le bien et non avec le mal."

=> on voit que : l'essence même de la Vérité est inscrite dans toutes les âmes juives par le mérite de Yaakov, notre arbre de vie, qui pria pour protéger les fruits délicieux que sont les âmes du peuple juif.
Quel réconfort!

"Je donnerai pour toi et tes enfants ... pour l'éternité, l'alliance du sel pour toujours" (Kora'h 18,19)

-> Selon Rachi : Hachem contracta avec Aharon une alliance éternelle et durable, à l'image du sel qui conserve et rend durable la nourriture.

-> Le Kédouchat Lévi fait le commentaire suivant :
Cette alliance du sel contractée après la faute de Kora'h vient aussi en réponse à la révolte de Kora'h.
D'après la tradition, le Lévi connote la rigueur et le Cohen relève de la bonté. Kora'h, qui était Lévi, voulait devenir Cohen, car il souhaitait neutraliser toute la rigueur pour que seule la bonté puisse s'exprimer. Son erreur était que pour que la véritable bonté puisse s'installer, on a aussi parfois besoin de la rigueur.
C'est le sens de l'alliance du sel. Chaque chose qui existe est constituée d'un dosage entre les 4 éléments (eau, feu, air et terre). Or, d'après nos Sages, le sel c'est l'élément du feu qui est contenu dans l'eau. De plus, l'eau symbolise la bonté et le feu la rigueur.
Il en ressort que le sel symbolise la rigueur contenue dans la bonté. C'est précisément cette dimension qui se
devait de répondre aux arguments de Kora'h qui ne voulait que d'une bonté pure, dépourvue de toute rigueur.

"Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 109b) enseignent que le 3e frère de Datan et Aviram, On ben Pélet, fut sauvé de l'assemblée de Kora'h par le mérite de sa femme. En effet, il s'est repenti et pria toute la nuit afin de bénéficier d'un prodige car il fit le serment de rejoindre au matin l'assemblée de Kora'h pour les soutenir. Sa femme le rassura : assieds-toi et je vais te sortir de cette situation. Elle lui servit du vin, l'enivra et le fit dormir tandis qu'elle partit surveiller l'entrée de la tente. Tout celui qui s'approchait et l'apercevait, rebroussait chemin tellement sa pudeur était grande. Entre-temps, toute l'assemblée fut avalée par la terre.

-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano (Guilgoulé Néchamot) écrit que 'On ben Pelet se réincarna dans Manoa'h le père de Chimchon, tandis que son épouse se réincarna dans Tsalalfonit la mère de Chimchon.
Elle mérita d'avoir un roi dans sa descendance pour avoir sauvé son mari.
Par la suite, elle continua sa réparation en ce réincarnant en Mikhal la fille du roi Chaoul et de la même façon qu'elle sauva On ben Pelet son mari, elle sauva également David.

-> Nos Sages nous enseignent que 12 femmes eurent un rôle déterminant envers leur époux dans l'histoire de l'humanité : trois causèrent la mort de leur mari : 'Hava, Dalila et Isabelle. Trois sauvèrent leur mari de la mort : la femme de 'On ben Pelet, Mikhal la fille de Chaoul et Sera'h la fille d'Acher.
Trois maintinrent le monde par un acte de débauche : Tamar et les deux filles de Lot, et trois autres eurent la même intention sans y parvenir : Ra'hav, Ya₴l et la femme de Potifar.
[Tsor ha'Haïm - Kora'h]