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"Si tu rencontres en ton chemin un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, de jeunes oiseaux ou des œufs sur lesquels soit posée la mère, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée. Tu es tenu de laisser envoler la mère, sauf à t'emparer des petits ; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours" (Ki Tétsé 22,6-7)

-> Il s'agit de la mitsva de chasser la mère du nid, et elle ne se fait que si la mère est en train de couver les œufs ou les oisillons avant qu'ils ne sachent voler.

-> "Honore ton père et ta mère, comme te l'a prescrit Hachem, ton D., afin de prolonger tes jours et de vivre heureux" (Vaét'hanan 5,15)

A l'exception de toutes les autres mitsvot, pour ces 2 là nous avons connaissance de la récompense ("prolonger tes jours").

La guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) fait remarquer qu'elles encadrent l'ensemble des mitsvot : le respect des parents étant vu comme la plus difficile des mitsvot ('hamoura chébé'hamourot), et à l'opposé, le "chiloua'h akèn" est considérée comme la plus facile (kalla chébékallot).

Malgré cela, on peut constater que la récompense promise par Hachem est la même pour les 2 mitsvot, ce qui nous apprend que nous ne pouvons pas savoir qu'elle sera la récompense des mitsvot.
En ce sens, il est écrit : "Sois méticuleux [en accomplissant] une mitsva [apparemment] mineure, comme pour une mitsva conséquente, car tu ne connais pas la rétribution accordée pour les mitsvot." (Pirké Avot 2,1)

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-> On peut se demander pourquoi finalement la même récompense concerne une mitsva très lourde autant qu’une mitsva beaucoup plus légère?

Le Sfat Emet de répondre :
C’est que quand une mitsva paraît légère et semble ne pas avoir beaucoup d’importance, les gens risqueraient de ne pas tellement s’y consacrer. Il est naturel de chercher à faire ce qui est important plus que ce qui l’est moins.
Et cela même, confère une certaine difficulté d’accomplir ces mitsvot plus légères, car on les délaisse naturellement.
=> C’est cette difficulté qui rehausse leur récompense au niveau de celle des mitsvot plus importantes.

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-> Selon le Rambam, cette mitsva vise à nous interdire d'utiliser notre supériorité sur les animaux, au moment où une bête ne peut fuir et se protéger à cause de son instinct maternel qui lui interdit d'abandonner ses petits.

En effet, nous pouvons prendre les oisillons car ceux-ci sont par nature dans une situation de faiblesse, mais pour la mère se serait faire acte de cruauté que de profiter du sacrifice (au lieu de partir elle va rester pour sauver ses petits) pour la capturer.

Par cette mitsva, la Torah cherche à nous inculquer une leçon vitale : si déjà par rapport à un animal dépourvu d'intelligence, qui n'agit que par instinct, nous devons faire preuve de compassion, à plus forte raison sommes-nous tenus de manifester de la considération envers nos semblables.

=> Ainsi, n'exploitons jamais la faiblesse d'autrui, lorsqu'il est incapable de se protéger du fait de sa situation.

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-> "Quiconque dit au sujet de [cette mitsva de] renvoyer la mère : "Ta miséricorde la prend en pitié", on le fait taire". [michna Béra'hot 5,3]

Hachem ne manque pas de moyens pour protéger Ses créatures, sans avoir recours aux actions des hommes.
Ce n'est pas l'oiseau que D. prend en pitié, mais les hommes, pour épurer leurs cœurs de toute cruauté et les gratifier de belles vertus morales.
En effet, en étant cruel avec les animaux, on devient davantage cruel d'une manière générale, même avec les autres personnes.

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-> Rabbénou Bé'hayé, cite le Zohar, rapportant en détails comment cette mitsva réveille la miséricorde Divine sur le monde entier.

En effet, lorsque l'oiseau est envoyé au loin de son nid, il est rempli de chagrin sur la destruction de son nid et de comment il est brusquement séparé de ses oisillons.
Il est tellement bouleversé qu'il a envie de se tuer.
En raison de cette grande tristesse, l'ange en charge des requêtes des oiseaux, va demander de la compassion pour cet oiseau.
C'est alors que Hachem, qui "est bon pour tous, sa pitié s’étend à toutes ses créatures" (Téhilim 145,9), va étendre son abondante compassion sur tous ceux qui souffrent et qui ont besoin de miséricorde.

=> Ainsi, une personne qui va réaliser la mitsva de "chiloua'h haken", va stimuler la miséricorde pour le monde entier, et par ricochet sur elle également.

-> D'une façon similaire, le Sifté Cohen enseigne
La mitsva de chiloua'h haken entraîne un éveil de la miséricorde Divine sur le monde.
Le Zohar dit que lorsque la mère de l'oiseau est chassée au loin, elle s'inquiète et est peinée sur le nid et ses enfants, au point de vouloir se tuer.
En raison de sa grande souffrance, le ministre/ange Céleste responsable des oiseaux va chercher de la miséricorde Divine pour cet oiseau.
Hachem se dit : "Si le ministre/ange recherche de la miséricorde pour ceux dont il est responsable, alors sans aucun doute, Moi qui suis la source de toute la miséricorde/bonté, Je dois témoigner de la miséricorde sur Mes enfants!"
Cela entraîne qu'Hachem a de la miséricorde sur le monde entier.
Ainsi, celui qui accomplit la mitsva de chiloua'h haken est à l'origine de cette grande conséquence positive.

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-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 30,17) dit que chasser la mère oiseau, est un acte cruel et sans cœur, à l'opposé de la mitsva de respecter ses parents, qui est un acte de compassion et d'amour.
C'est ce contraste qui fait que ces 2 mitsvot vont amener la même récompense.

En effet, la pleine mesure d'une personne s'exprime lorsqu'elle réalise une mitsva qui est contraire à sa tendance naturelle.
Certaines personnes sont gentilles de nature : la mitsva de respecter ses parents se fait alors facilement, par contre, il leur sera difficile d'agir avec cruauté, comme dans la mitsva de renvoyer la mère qui est avec ses petits ne sachant pas voler.
Pour d'autres personnes, cela sera l'inverse.

Nous recevons une récompense pour le fait d'avoir agit selon la volonté de Hachem, et non en fonction de notre logique et de nos incitations naturels.
Ainsi, pour être considéré comme un homme entier (adam chalèm) dans sa pratique de la volonté de D., il faut posséder ces 2 traits de caractère diamétralement opposés.

=> Ces 2 mitsvot ont la même récompense, car elle partage un objectif commun : démontrer un attachement total à Hachem.

Selon le Gaon de Vilna, cette mitsva n'a pas été créé pour développer de la compassion, au contraire, nous devons aller contre notre nature, nous devons être insensible à la souffrance de la mère oiseau. Cela témoigne alors que nous n'agissons que selon la volonté de D., peu importe ce que l'on ressent comme compassion.

Le Gaon de Vilna fait remarquer l'appellation de Avraham après avoir passé sa 10e et plus dure épreuve : la Akéda Yitsa'hak : "Maintenant, Je sais que tu es [un homme] craignant D. (yéré Elohim)" (Vayéra 22,12)
=> Est-ce que les 137 années de sa vie avant la Akéda n'ont-elles pas suffit à prouver qu'il était un tsadik?

Le Gaon de Vilna dit que jusqu'à cette épreuve, Avraham était connu pour son hospitalité et sa très grande bonté, mais il n'avait pas été testé sur l'opposé : la cruauté.
Peut-être qu'il ne faisait que suivre son instinct plein de gentillesse à l'écart des autres.

Ce n'est qu'une fois qu'il a été prêt à offrir en sacrifice son fils, un acte cruel et sans cœur, agissant à l'opposé de sa nature, et réalisant l'impensable pour une personne possédant autant de compassion que lui, qu'il a été dénommé ainsi.
En effet, sans hésitation, Avraham a choisi de faire la volonté de Hachem, il y a alors prouvé rétroactivement que chacun de ses actes était motivé par D., et non par sa nature interne, et c'est pourquoi il a été alors appelé : "un craignant D."

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-> Une personne reçoit assurément une plus grande récompense pour la réalisation de la mitsva du respect de ses parents, car elle demande bien davantage d'efforts.
La mitsva de chiloua'h haken, qui survient par hasard, et qui est plutôt facile à accomplir, donne une récompense bien moindre.
[même si les 2 mitsvot offrent une récompense de longue vie = une bonne récompense dans le monde à venir]
Une personne doit placer tout son cœur dans chacune des mitsvot qu'elle réalise, car chacune d'elle la rapproche davantage de Hachem.
['Hen Tov]

[il y a un lien entre ces 2 mitsvot pour nous enseigner qu'à nos yeux une mitsva n'est pas valoriser par la récompense qu'elle amène (on les trie alors selon notre échelle d'importance, nos envies, donc notre égo!), mais plutôt toute mitsva doit être aussi importante, indispensable à accomplir car étant un moyen de pouvoir être éternellement plus proche de D., ce qui est la meilleure des choses!]

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-> La guémara (Yérouchalmi Péah 1,1, basée sur Michlé 30,17) écrit que de même que les mitsvot de respecter ses parents, et de "chiloua'h haken" reçoivent une récompense identique, de même, elles amènent une punition similaires :
- Si quelqu'un ne respecte pas ses parents comme il le faut, des corbeaux, qui sont cruels, vont picorer et déchirer sa chair.
- Si quelqu'un ne réalise pas le "chiloua'h haken" comme il le faut, des aigles, qui sont compatissants, vont festoyer sur lui.

-> Le Gaon de Vilna explique que la punition correspond parfaitement, mesure pour mesure :
- lorsque l'on ne respecte pas ses parents correctement, c'est qu'on a été trop cruel avec eux.
En punition, sa peau est déchirée par des corbeaux, oiseaux pleins de cruauté, puisqu'attaquant sa proie non pas pour manger, mais uniquement par méchanceté.

- lorsque l'on n'a pas réalisé correctement le "chilou'ah kahen", c'est qu'on avait trop de compassion mal-placée.
En punition, sa peau est mangé par un oiseau qui est compatissant : l'aigle, qui mange sa proie afin de se nourrir.

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-> Le Méam Loez écrit que cette mitsva nous donne une leçon quant à nos relations avec nos enfants.
Comme par nature les oiseaux sont effrayés par les hommes, la mère oiseau a peur mais reste sur le nid par dévouement pour ses petits.
Nous devons faire preuve d'un dévouement comparable pour nos enfants.

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-> "Tu ne prendras pas la mère avec sa couvée. Tu es tenu de laisser envoler la mère"

On pourrait avoir tendance à vouloir prendre la mère et l'utiliser comme nourriture ou autre occupation.
Mais la loi de la Torah nous ordonne de considérer le bien-être des autres et de la renvoyer afin qu'elle puisse produire davantage de jeunes (oisillons).
L'observance de cette mitsva enseigne à l'homme de combattre son égotisme (le culte du moi) pour le bien commun (ex: profiter de la mère), et c'est pour cette raison que la récompense pour son accomplissement est si importante.
[Avné Ezel]

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-> Il est écrit dans le Tikouné Zohar et dans les écrits du Arizal que la réalisation de la mitsva de "Chiloua'h haken" rapproche le moment de la guéoula.
[le ‘Hida - Dvach Léfi]

-> Hachem promet : "Si vous renvoyez la mère oiseau, Je réaliserai la prophétie : "Voici, Je vous envoie le prophète Eliyahou" (Mala'hi 3,23)."
[midrach Dévarim rabba 6,7]

-> Si tu "renvoie la mère", quelle sera ta récompense?
"Tu prendras les petits" = c'est-à-dire que tu auras des enfants.
[midrach Dévarim rabba 6,6]

Le Ktav Sofer commente :
Selon nos Sages, nous ne recevons pas la récompense des mitsvot dans ce monde.
Ainsi, en ce qui concerne, la mitsva de chiloua'h haken :
- la récompense est une longue vie [soit une bonne récompense dans le monde à venir] ;
- il s'y ajoute une récompense supplémentaire (matan sechar), qui nous est accordée dans ce monde, et il s'agit d'avoir des enfants.

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

"Le jour même tu donneras sa paie (à ton employé) ..., car il est pauvre ... et il n’implorera pas Hachem sur toi" (Ki Tétsé 24,15)

-> Le sens simple de ce verset est que l’on doit payer le salaire de son employé le jour même, pour ne pas que dans la détresse de sa pauvreté, il n’implore Hachem “sur toi”, c’est à dire contre toi.
Ce verset conclut : "Et ce sera pour toi une faute" = d’avoir entraîné sa détresse.

-> Le Imré Shéfer ajoute que l'on peut expliquer ce verset autrement.
Quand quelqu’un est pauvre et manque du nécessaire, cela le trouble et le perturbe, et il ne peut plus servir Hachem sereinement. Une des conséquences de cela est que ses prières régulières manqueront de ferveur et de clarté, car il sera perturbé par ses besoins qui lui manquent.

Ainsi, la Torah recommande de payer le salaire de son employé le jour même , car comme il est pauvre, s’il lui manque le nécessaire, "il n’implorera pas Hachem sur toi", c’est-à-dire qu’il ne pourra pas implorer Hachem et prier vers lui sereinement.
Puisque sa prière en sera perturbée, alors cela sera “sur toi”, à comprendre dans le sens de “à cause de toi”.

=> A cause du fait que tu ne l’auras pas payé, il sera préoccupé par ses besoins, et à cause de toi, il ne pourra pas prier comme il se doit.
"Et ce sera pour toi une faute" = c’est-à-dire que le fait d’avoir provoqué qu’il ne puisse pas prier convenablement, cela aussi te sera compté comme une faute. Et sur ce détail aussi, tu devras rendre des comptes.

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-> "Le jour même, tu lui remettras son salaire (béyomo titen sékharo - בְּיוֹמוֹ תִתֵּן שְכָׂרוֹ) avant que le soleil se couche; car il est pauvre, et il attend son salaire avec anxiété. Crains qu’il n’implore contre toi le Seigneur, et que tu ne sois trouvé coupable» (Ki Tétsé 24,15).

C’est un Commandement de la Torah que de payer le travailleur dans le jour même où il a effectué son travail. S’il l’a effectué le soir, on a jusqu’au lendemain dans la journée pour lui payer.
On apprend que celui qui retient le salaire de l’employé et comme s’il lui enlevait son âme, la vie ; car pourquoi est-il monté sur l’arbre et a risqué sa vie, n’est-ce pas pour gagner son pain? [guémara Baba Métsia 112a]

Ainsi fera-t-il attention d’accomplir cette mitsva : "Le jour même, tu lui remettras son salaire", car c’est une grande mitsva puisque le travailleur donne son âme pour ce salaire. [‘Hida]

Hachem veut que nous développions en nous les sentiments de pitié et de bonté, afin d’assurer à chaque être humain ce qu’il lui faut, à l’heure du besoin. C’est ainsi que nous mériterons nous-mêmes de bénéficier de ses bienfaits. [Séfer Ha’hinoukh]

Notre verset fait référence à la récompense des Temps messianiques relative au Service Divin accompli dans ce monde-ci : "Puisque chaque juif a la capacité d’amener la Délivrance" (comme l’enseigne le Rambam - Hilkhot Téchouva 3,4 – lorsqu’il écrit que n’importe quelle mitsva peut déclencher la délivrance pour le monde entier), il y a donc aussi aujourd’hui pour chaque juif la récompense qui appartient aux Temps messianiques, et il ne lui reste qu’à la dévoiler à travers l’ajout d’une bonne action" [Likouté Si’hot]
Notre verset indique ainsi à quel point il est vital d’attendre la Guéoula et de réclamer d'Hachem qu’Il hâte notre Délivrance.
En effet, se référant à notre verset, le ‘Hafets ‘Haïm déclare : "C’est plusieurs fois par jour que nous demandons la Délivrance. Toutefois, la seule requête ne suffit pas. Il faut exiger la Délivrance, à l’instar de l’ouvrier qui réclame son salaire. La Loi étant que s’il ne le réclame pas, rien n’oblige à le payer le jour même (guémara Baba Metsia 112a). C’est dans cet esprit que nous devons réclamer notre Délivrance."

Les initiales des trois mots ביומו תתן שכרו ("Le jour même, tu lui remettras son salaire") forment le mot שבת
Shabbath). Ceci indique symboliquement que si l’on s’occupe sérieusement de la Torah en semaine (le Service Divin : Torah et mitsvot), on profite de la נשמה יתרה (Néchama Yétéra – l’âme supplémentaire du Shabbath) – symbole de la récompense Divine. Et c’est le grand avantage du Shabbath, que de faire rayonner sa bénédiction sur les jours de la semaine.

-> On peut rapporter les 2 histoires suivantes :
1°/ On dit au nom du Arizal que, quand il avait un journalier qui travailler chez lui, il faisait l’impossible pour trouver les sommes nécessaires à le payer avant la prière de Min’ha. Il ne la récitait pas aussi longtemps qu’il n’avait pas payé, car comment aurait-il pu réciter la "Amida" (prier devant Hachem) alors qu’il n’avait pas encore accompli cette mitsva.

2°/ On raconte à propos du ’Hafets ’Haïm : un jour qu’il avait prévu de se rendre à Varsovie ville fort éloignée de Radin, sa ville de résidence, les conditions météorologiques s’annonçaient particulièrement difficiles: les routes étaient recouvertes d’une épaisse couche de neige. Soudain, on s’aperçut que son manteau de fourrure était déchiré et devait être réparé pour pouvoir être porté. On demanda à un enfant d’apporter le manteau à un couturier, en lui demandant de spécifier qu’il y avait urgence! Très vite, l’enfant revint avec le manteau recousu. Le ’Hafets ’Haïm l’enfila, se sépara de sa famille et prit la route. Alors que le cocher entrait dans l’enceinte de la gare, à sa grande stupéfaction, le ’Hafets ’Haïm lui demanda de faire demi-tour.
"Mais pourquoi donc, après un chemin si difficile? Le train pour Varsovie est déjà là!" s’étonna le cocher.
Le ’Hafets ’Haïm lui répondit : "J’ai oublié de payer le couturier pour son travail ; nous devons vite faire demi tour afin que je lui donne son salaire et ce, avant que le soleil ne se couche! Notre Thora nous oblige à payer notre dû le jour même".
Le cocher proposa alors d’être l’envoyé du ’Hafets ’Haïm et de remettre l’argent en question au couturier. Mais le ’Hafets ’Haïm refusa ; il voulait en personne accomplir la mitsva selon les termes du verset : "Le jour même, tu lui remettras son salaire".

+ "La valeur numérique du mot : Israël (ישראל) est de 541.
La guématria de : un feu (éch - אש) est de 301.

Si tu retires à un juif son feu interne, ce qui signifie que tu déduis 301 de 541, alors il te reste : 240, qui est la guématria de : Amalek (עמלק).

Or, il est écrit dans la Torah : "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte ; comme il t’a surpris chemin faisant (achèr kar’ha badéré’h)" (Ki Tétsé 25,17-18).
Rachi commente : Ce mot (surpris - kar'ha) contient une connotation de froid (kar - קר) ... il t’a refroidi et tiédi alors que tu étais bouillant.

Amalek a refroidi notre passion, notre amour pour D. et Ses mitsvot.
A l'opposé, notre travail permanent est d'entretenir notre feu interne d'excitation et de passion à faire la volonté de Hachem.

[adapté d'un dvar Torah de Rabbi Avraham 'Haïm Feuer]

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-> Le mot חיים (la vie) a en son centre le nom de D. (יי), et de part et d’autre le mot : חם (‘ham) : chaud.
Dans la vie, il faut mettre au centre de tout Hachem et l’entourer de beaucoup de chaleur …

–> "Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur."
[Rabbi Elimelé'h de Lizensk]

–> "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace."
[citation hassidique]

"Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19)

Le Ciel se dit en hébreu : "שמים" (chamayim).

En descendant dans l'alphabet hébraïque, quelles sont les lettres qui viennent "en dessous" (après) celles de שמים?

Dans ce mot, il y a 3 lettres différentes : après le ש vient le ת ; après le מ vient le נ ; et après le י vient le כ.

Cela permet de former : תנך (Tana'h), qui est l'acronyme de : Torah, Névi'im et Kétouvim (תורה נביאים וכתובים), qui comprend toute la Torah Écrite.

=> "Tu effaceras le souvenir d'Amalek" : avec quoi?
"de dessous le Ciel" : avec ce qui se trouve sous les lettres du mot Ciel (שמים) soit : le Tana'h (תנך).

En effet, par le mérite de la Torah, le nom de Amalek sera effacé.

[le Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé :

1°/ "Un Ammonite ni un Moabite ne seront admis dans l'assemblée de Hachem ... parce qu'ils ne vous ont pas offert le pain et l'eau à votre passage, au sortir de l'Egypte" (Ki Tétsé 24,4)

Pourquoi les blâmer aussi sévèrement pour cela?
En effet, le peuple juif n'avait aucun besoin ni en eau, ni en nourriture, puisqu'il recevait suffisamment de manne et d'eau.

-> Rabbénou Bé'hayé explique que certes les juifs ne manquaient de rien, mais cependant l'attitude correcte est de saluer les voyageurs et de leur offrir quelque chose à manger ou à boire.
Ammon et Moav ont été puni pour avoir négligés de faire cela.

De même, le Zohar dit que ces nations auraient dû venir saluer le peuple juif, ce qui aurait été considéré comme si elles avaient donné du pain et de l'eau.

-> Le Panéa'h Raza (Dévarim 2,28) est d'avis que la manne tombait uniquement lorsque le peuple juif était isolé dans le désert.
Lorsqu'il passait dans une région habitée, la manne cessait temporairement de tomber, obligeant alors à acheter de la nourriture aux résidents locaux.

=> Ammon et Moav ont été puni pour leur manque total d'hospitalité, alors que les juifs en avaient besoin.

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-> Amon et Moav sont les enfants de Loth, et ils ont donc bénéficiaient de la bonté de Avraham, qui a sauvé leur père et leur mère de la captivité (où ils seraient sûrement morts). C'est également Avraham qui a sauvé leurs parents au moment de la destruction de Sodom.

En conséquence, Amon et Moav ont une obligation d'exprimer de la reconnaissance au peuple juif (descendants de Avraham), en les traitant avec gentillesse.
Au lieu d'agir ainsi, ils ont témoigné plein de méchanceté.

La nation de Moav a embauché Bil'am afin de maudire le peuple juif ; et la nation de Amon n'a pas accueilli les juifs avec du pain et de l'eau au moment de leur périple dans le désert.
[le Ramban]

=> Ils ont été puni pour leur manque total de reconnaissance.

-> Le Ohel Yaakov fait remarquer qu'ils auraient pu prétendre manquer d'argent pour venir en aide à tout le peuple d'Israël.
Cependant, en embauchant Bil'am à prix d'or pour maudire le peuple, cela a prouvé qu'ils sont de façon inhérente cruels et mauvais.

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+ "Un Amoni et un Moavi n’intégrera pas l’assemblée d’Hachem ... Ils ne t’ont pas devancé par du pain et de l’eau" (Ki Tétsé 23,4-5)

Pourquoi leur reprocher de ne pas t’avoir devancé par de la nourriture? Cela suffit déjà de signaler qu’ils ne t’ont pas donné du pain?

Le Kédouchat Lévi donne la réponse suivante :
En réalité, le monde a été créé pour que le peuple juif y accomplisse la Torah. Ainsi, tous les bienfaits qui viennent au monde, descendent avant tout pour le peuple d’Israël, et ensuite, ils sont distribués au reste du monde.

L’erreur de Amon et Moav, c’est qu’ils n’ont pas compris cette préséance d’Israël.
Ainsi, en ne leur donnant pas du pain et de l’eau, ils n’ont pas exprimé leur gratitude vis à vis d’Israël, alors que tout ce que reçoit l’humanité vient à l’origine grâce à eux.

"Ils ne t’ont pas devancé" = c’est-à-dire qu’ils ne t’ont pas placé avant le reste, en premier. Ils n’ont pas compris que toute la bénédiction du monde vient tout d’abord et avant tout pour le peuple juif. Et cela a entraîné qu’ils ne t’ont pas donné du pain et de l’eau, pour te montrer leur reconnaissance.

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+ "Parce qu'ils ne t'ont pas devancé avec du pain et de l'eau ... et qu'ils ont payé Bil'am ... pour te maudire" (Ki Tétsé 23,5)

=> Quel est le lien entre ces 2 raisons pour lesquelles un Moavi ne peut pas épouser une juive, même s'il se convertie ?

En réalité, le fait de ne pas avoir servi du pain et de l'eau aux juifs n'est pas uniquement un manque de générosité.
Tout le monde était au courant des miracles qu'Hachem réalisa pour le peuple d'Israël depuis la période de la sortie d'Egypte. Par rapport à ce privilège d'Israël, Moav aurait dû les honorer en leur servant du pain et de l'eau, en signe de reconnaissance par rapport aux miracles d'Hachem.

Cependant, on pourrait rétorquer que peut-être que les Moavim ne croyaient pas aux miracles. Pour eux, tout ce qui arriva aux juifs pouvaient s'expliquer naturellement, comme le prétendent certains renégats, D. préserve. Mais alors, pourquoi ont-ils payé les services de Bil'am pour maudire Israël et ainsi exterminer ce peuple? Mais pourtant, il n'est pas du tout rationnel qu'un homme extermine tout un peuple juste par une simple parole!
Ainsi, s'ils ne croient pas aux miracles d'Hachem et à la dimension surnaturelle, pourquoi demandent-ils à Bil'am de maudire Israël pour l'exterminer?
C'est que leur haine pour le peuple juif les poussa à se comporter de façon incohérente, et c'est cela qui leur a valu leur punition.
[rabbi Yaakov Yossef de Vilna]

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-> "L'Ammonite et le Moabite ne viendront pas dans l'assemblée d'Hachem, même la dixième génération ne viendra pas dans l'assemblée d'Hachem, à perpétuité. Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau sur le chemin à votre sortie d'Egypte et parce qu'ils ont soudoyé contre vous Bilaam, fils de Béor."

=> A priori il faut comprendre : pourquoi les égyptiens qui pourtant nous ont asservis si durement ne sont concernés par cette défense que jusqu'à deux générations (les descendants d'un Egyptien qui s'est converti peuvent après deux générations se marier avec une juive) alors que les Ammonites et les Moabites sont exclus de la communauté juive à tout jamais?

-> Le Séfer Ha'hinoukh (mitsva 561) écrit :
"Un des raisons de cette mitsva, est explicitement mentionnée dans le verset : "Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau". De cette manière, la Torah tient à nous faire connaître la grandeur de la bienfaisance et le mépris de la bassesse et le l'avarice. C'est pourquoi elle nous ordonne d'entretenir notre haine pour ces deux nations qui se sont rendues misérables au point de ne pas avoir eu l'humanité la plus évidente d'offrir du pain et de l'eau à un peuple aussi nombreux qui traversait les frontières de leur pays, fatigué et diminué par ce long périple. De plus, ils soudoyèrent Bil'am, fils de Béor afin qu'il maudisse ce peuple. Certes, les égyptiens nous asservirent cruellement pendant longtemps. Malgré tout, la mitsva de nous éloigner d’eux n’a cours que jusqu'à la troisième génération.
La Torah veut nous enseigner de la sorte qu'il est moins grave de commettre plusieurs transgressions que de faire preuve d’une bassesse aussi misérable en faisant fi de se comporter de cette manière au grand jour, au vu et au su de tous les peuples. Car en agissant de la sorte, ils (les Ammonites et les Moabites) montrèrent leur méchanceté et la perversion extrême de leur caractère sans qu'il n'existe aucun espoir de l'améliorer.
Un tel homme est par conséquent indigne de se mêler au peuple Saint et Béni".

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-> Petit complément :

Nos Sages (Sanhédrin 103b) s'interroge : Pourquoi Mi'ha, qui a érigé une idole que de nombres personnes vénérées (cf. Séfer Shoftim chap.17-18), ne fait pas partie des individus qui ont perdu leur part dans le monde à venir à cause de leur idolâtrie et autres mauvaises actions.

Nos Sages répondent : c'est parce qu'il a toujours fourni de la nourriture aux voyageurs à chaque fois qu'ils en avaient besoin.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) dit que par le mérite d'avoir sauvé des personnes en leur donnant à manger, il a également été sauvé.

Nos Sages continue en rapportant que la fumée des offrandes de Mi'ha se mélangaient avec la fumée des sacrifices du Michkan de Chilo.
Lorsque cela se produisait, les anges furieux de ce 'hilloul Hachem, voulaient tuer Mi'ha (selon Rachi), ou bien, ils voulaient repousser la fumée des korbanot du Michkan pour éviter tout mélange (selon le Maharcha).

Hachem leur a dit : "Laissez-le tranquille, c'est un homme qui a toujours de la nourriture disponible pour les voyageurs!"

=> On voit de là l'énorme mérite de pouvoir donner à manger à ceux qui en ont besoin.

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2°/ La michna dans le traité Guittin (90a) discute d'à partir de quand un homme peut divorcer de sa femme.

["Si elle ne trouve pas grâce à ses yeux car il aura trouvé chez elle quelque chose d'immoral, qu'il lui écrira un acte de divorce" (Ki Tétsé 24,1)]

Beit Chammaï est d'avis qu'il ne peut le faire que si elle a commis un acte indécent, tandis que Beit Hillel dit qu'il peut divorcer même si elle a seulement brûlé sa nourriture.
Rabbi Akiva énonce qu'il peut le faire à partir du moment où il trouve une autre femme plus attractive

=> Comment Beit Hillel et Rabbi Akiva peuvent, en apparence, autant mépriser la dignité des femmes juives et la sainteté du mariage, en permettant de s'en "débarrasser" pour des raisons aussi futiles et superficielles ?

-> Rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld (Hokhmat 'Haïm) explique que si le mari est aussi mesquin pour s'énerver sur un repas brûlé, au point de vouloir divorcer avec elle, alors nos Sages lui permettent de le faire afin de sauver la femme d'un tel mari.

-> Rav 'Haïm Sitruk rapporte les propos de nos Sages :
"Si un homme est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c'est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première.
N’est-ce pas magnifique?

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n'est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l'ai choisie, la plus belle, c'est elle! "

[pour nos Sages, un couple doit toujours s'alimenter en se focalisant sur le positif de l'autre, au point où l'on est certain d'être avec la meilleure personne au monde (Hachem a même donné son accord sur cela en permettant notre mariage!).

Chaque regard sur les qualités et le positif permet de construire une muraille de protection toujours plus solide contre d'éventuelles comparaisons à l'extérieur du couple.

Comment alors autrui peut-il être plus attractif (c'est la/le meilleur(e))? Comment un plat trop cuit peut-il faire oublier la chance que j'ai d'être avec elle/lui (surtout qu'elle/il a fait l'effort de me préparer à manger!)? ]

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu'un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n'en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d'apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu'elle apporte à notre vie, ... En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d'elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m'emporter contre elle, alors qu'elle fait tellement pour moi, qu'elle m'apporte tellement dans ma vie, qu'elle a de si belles qualités, ...)]

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3°/ Concernant Amalek, il est écrit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19).

Concernant la génération du Déluge, il est écrit : "Je vais effacer l'homme que J'ai créé de la surface de la terre" (Béréchit 6,7).

=> Quelle est la différence entre ces 2 expressions : "de dessous le Ciel" et "de la surface de la terre"?

-> Rav 'Haïm Kanievsky (Taima dékra - Béchala'h) cite Rachi (Chmouël I 15,3), qui écrit que les Amalecites étaient très compétents dans les domaines de la magie et de la sorcellerie.

Concernant les pouvoirs des magiciens/sorciers, Rachi (Matot 31,6) commente par exemple : "Bil'am était avec eux et il faisait planer, par des sortilèges, les rois de Midiyan au-dessus d'eux et lui même planait avec eux."

La Torah nous ordonne de tuer tout être vivant appartenant à Amalek : "de dessous le Ciel", c'est-à-dire même ceux qui voleraient alors dans les airs.

Il n'y avait pas besoin d'une telle précision en ce qui concerne la génération du Déluge.
En effet, la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu'ils sont en contact avec l'eau (l'eau empêchant tout effet de la sorcellerie).
Ainsi, en raison du Déluge, ils leur étaient impossible de voler dans les airs, d'où l'utilisation du : "de la surface de la terre".

-> La Mékhilta dit que : "de dessous le Ciel" fait allusion à Haman, un descendant de Amalek, qui a été pendu sur une potence dans les airs.

"Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de son toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (Ki Tétsé 22,8)

-> Les lettres du mot : parapet (maaké - מַעֲקֶה) forment les initiales de l'expression : "les pensées de commettre la faute sont pires que la faute elle-même" (hirhouré avéra kachim méavéra - הרהורי עבירה קשים מעבירה - guémara Yoma 29b).

Le cerveau de l'homme est appelé "toit", car il est l'endroit le plus haut de son corps.
Chacun doit préserver son cerveau de commettre une faute.

[Le Toldot Adam]

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-> Le Ben Ich 'Haï dit que ce verset fait allusion à la période de préparation que nous traversons jusqu'à notre jugement à Roch Hachana et Kippour.

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = cela fait allusion à l'être nouveau que notre processus de téchouva construit.

- " tu dois disposer un parapet autour de son toit" = il faut mettre en place des barrières protectrices pour éviter que notre esprit et notre corps ne retombent dans les péchés du passé.

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = un excellent conseil est : le fait d'utiliser son argent pour la tsédaka et les bonnes actions pour autrui, plutôt que de tout garder pour soi-même et ses plaisirs personnels.

- "car quelqu'un pourrait tomber" = car sinon cela n’amènera que notre chute éventuelle.

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-> Le Noam Mégadim rapporte que ce verset fait allusion au mérite de la résurrection des morts :

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = si une personne veut construire sa nouvelle maison pour le monde à venir (éternel), et souhaite mériter la résurrection des morts ;

- "tu dois disposer un parapet autour de son toit" = elle doit se faire des lignes directrices afin de se protéger de l'orgueil, de l'arrogance (il faut avoir un toit, savoir qu'au-dessus de soi il y aura toujours "quelque chose" : Hachem) ;

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = on ne doit pas laisser son argent dormir (sur son compte, dans la décoration de notre maison : lieu de passage éphémère vers notre lieu de résidence éternel), on doit l'utiliser pour la tsédaka.

En agissant ainsi, on se construit une magnifique demeure, pour quand l'on bénéficiera de la résurrection des morts.

[en se comportant selon la volonté de D., on alimente notre compte du monde futur, où les biens matériels de ce monde n'ont plus aucune valeur.
Ce monde détermine et construit notre éternité future.]

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+ "ki yipol hanofel miménou" = littéralement : "car celui qui tombe en tombera".

-> La guémara (Shabbath 32a) commente sur ce verset :
"Cette personne était destinée à tomber depuis le début de la Création.
C'est pourquoi la Torah l'appelle : "celui qui tombe".
[S'il en est ainsi, pourquoi la Torah blâme-t-elle le propriétaire du toit?]
Car les actes méritoires arrivent par l'intermédiaire de personne méritantes et les actes blâmables arrivent par l'intermédiaire de personnes blâmables".

Rachi explique (Shabbath 32a) : "Comme le propriétaire de la maison n'a pas construit de parapet, D. a fait que cet accident prédestiné se produise chez lui."

Le Méam Loez commente : Les événements sont certes prédestinés mais D. donne à chacun le choix d'être l'instrument de la bénédiction ou d'une calamité.
Lorsque nous accomplissons la volonté de D., nos actes sont porteurs de la bénédiction, sinon, ils causent le désastre.

Certes : "Personne ne se cognent le doigt si cela n'a pas été décrété en Haut" (guémara 'Houlin 7b), mais cependant, nous ne devons pas compter sur les miracles. Il nous faut prendre les mesures pratiques nécessaires pour assurer notre sécurité.

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-> Pourquoi la Torah exige-t-elle la construction d'un parapet (maaké) protecteur sur un toit, afin d'empêcher une chute, et de façon plus générale pourquoi est-il interdit de se mettre en danger, alors que tout est géré dans le Ciel?

La volonté d'Hachem est que le monde et l'homme se conduisent suivant les lois de la nature et le danger est inclus dans la nature (téva).
C'est pourquoi la Torah nous a ordonné de nous écarter du danger.
Cependant, certaines personnes, d'un très haut niveau spirituel et très attachées à Hachem, échappent aux lois de la nature : par exemple Avraham qui est entré dans la fournaise sans subir de brûlures.
[Séfer ha'Hinoukh]

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-> "Tu feras une barrière à ton toit (ou terrasse) ... pour ne pas qu'un homme n'y tombe" (22,8)

On peut expliquer cela de façon allusive. Le toit symbolise ce qui est élevé. Quand un homme s'élève et grandit dans la vie, il doit veiller à installer une barrière à ce "toit" et à cette élévation. En effet, un homme qui grandit risque d'en venir à s’enorgueillir.
C'est pourquoi, il devra faire une barrière, c'est à dire qu'il s'efforcera de se protéger pour ne pas ressentir d'orgueil du fait de son élévation. Car quand un homme qui est à un haut niveau en devient orgueilleux, il encourt le risque qu'Hachem le fasse tomber de sa hauteur, comme il est dit : "Avant la brisure, il y a l'orgueil".
Ainsi, "Tu feras une barrière à ton toit, pour ne pas qu'il ne tombe".
[Chla haKadoch]

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-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de ton toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (22,8)

Le Ben Ich 'Haï fait le commentaire suivant :
Le mot : "bayit" (maison - בַּיִת) a une valeur numérique de 412.
Le mot : "maaké ganékha" (le parapet de ton toit - מַעֲקֶה גַגֶּךָ) a une guématria de 241.
La différence entre ces 2 mots (412-241) est de 171, qui a la même guématria que : "anofél" (quelqu'un qui tombe - הַנֹּפֵל).

=> La Torah nous met en garde que celui qui construit une nouvelle maison doit mettre un parapet (une barrière) autour de son toit, car s'il soustrait sa maison à cela (ne mettant pas de parapet sur le toit), alors "quelqu'un pourrait en tomber [du toit ouvert]" (ki yipol anofél miménou).
Cela est évident : "de cela" (miménou - מִמֶּנּוּ) de la différence de guématria entre le mot "bayit" et "maaké ganékha".

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-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras une barrière autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d'une mort, si quelqu'un venait à tomber" (Ki Tétsé 22,8)

Le Ben Ich 'Haï commente :
Lorsque l'homme inaugure une nouvelle construction, fête un nouveau concept qu'il a inventé grâce auquel il peut s'enrichir, la Torah lui demande de faire un acte, une barrière aux pensées qu'il a dans la tête, qui représente le toit de l'homme, et qu'il ne vive pas dans l'illusion de devenir milliardaire.
La raison en est : "Pour éviter que ta maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à tomber" = les illusions le feront tomber, lui feront perdre le bien qui est prévu.

Même s'il a été décrété pour cet homme, le jour de Roch Hachana, qu'il mérite richesse et bonheur, il risque de tout perdre par les illusions qu'il entretient.

Le Ben Ich 'Haï conclut en expliquant : "Car nous avons déjà reçu la récompense dans notre imagination, puisque nous nous sommes déjà réjouis comme si elle était déjà réelle et présente".

-> b'h, sur ce sujet : http://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-nos-pensees

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-> b'h, également le commentaire du 'Hida sur ce verset : http://todahm.com/2014/10/23/2112

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-> Le Collel de Sarcelles (feuillet communauté 5779) enseigne :
Au-delà du sens simple et évident de cette Mitsva, il y a ici une puissante leçon de vie : Chacun d’entre nous est amené, de temps à autre, à "bâtir une nouvelle maison", c’est-à-dire à franchir des étapes importantes de la vie, comme se marier, entamer une carrière, avoir des enfants, ...
La Torah nous enseigne : "Fais une balustrade". Ne te contente pas des principes qui ont structuré ta vie jusqu’à aujourd’hui. Ne compte pas sur tes anciennes habitudes pour t’assurer que tout se passe bien.

"Ne te fais pas confiance à toi-même jusqu’au jour de ta mort!" (Pirké Avot 2,4). Aussi, "Ton toit" symbolise-t-il ton orgueil que tu dois cerner (la "balustrade") afin de le réduire pour t’éviter la chute spirituelle. Face à cette situation nouvelle, dote-toi de principes et de garde-fous, nouveaux également, qui te protègeront d’un danger ou d’un problème inconnu. Le principe d’une balustrade est d’être plus rigide que la personne qu’elle doit protéger. L’être humain est plein de ressources, mais il a ses limites et ses faiblesses. S’il était fiable à 100 %, il n’y aurait pas de balustrades à nos balcons. Leur présence est justement due au fait que la propre vigilance de l’homme n’est pas suffisante.
La "balustrade" spirituelle dont il convient de doter chacune de nos "nouvelles maisons" est faite de résolutions solides et de principes inébranlables. Seuls ceux-ci pourront garantir que nos nouvelles maisons pourront remplir avec bonheur le rôle pour lequel elles auront été bâties.

En cette période de bilan à l’approche du Nouvel An juif, il est opportun de réfléchir aux améliorations que nous souhaitons apporter à notre vie, aux "nouvelles maisons" que nous souhaitons bâtir, et aux "balustrades" qu’il convient de leur construire et à celles qu’il est nécessaire de réparer dans nos "anciennes maisons".

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-> L'essentiel dans le domaine de la sainteté consiste à se protéger en établissant des barrières et des limites, et de s'y tenir sans compromis.
Le Maharitz Douchinsky trouve à cela une allusion dans le verset : "Tu feras un parapet à ton toit et tu ne feras pas couler le sang, dans ta maison en provoquant la chute de celui qui en tomberait" (Ki Tétsé 22,8).
L'expression 'ton toit' (גנך) a pour valeur numérique 26, la même que celle du Nom d'Hachem (יהוה), qui fait référence aux préceptes de la Torah elle-même. C'est pourquoi la Torah recommande d'y faire un parapet, d'établir des barrières aux commandements de la Torah.
Grâce à ces limites que l'homme accepte de prendre sur lui, il sera préservé de trébucher. Et même si cela lui arrivait, il ne franchirait que la barrière qu'il s’était fixée mais ne transgresserait pas l'interdit de la Torah lui-même.

"Un poids parfait et juste tu auras" (אֶבֶן שְׁלֵמָה וָצֶדֶק יִהְיֶה-לָּךְ - Ki Tétsé 25,15)

-> "Lorsque D. créa le monde, Il consulta la Torah et créa [basé sur ce qui y est écrit].
C’est à travers la Torah que le monde a été créé."
[le Zohar – Térouma 161a]

-> Le Gaon de Vilna explique que l'on trouve en allusion dans la Torah tout chose qui a pu se produire ou bien qui se produira dans le futur.

C'est ainsi que :
- le récit de la Création du monde = on y retrouve tous les événements qui se sont passés durant les 1000 premières années de l'histoire ;
- dans le restant du livre de Béréchit = il en est de même pour le 2e millémaire ;
- dans le livre de Chémot = le 3e millénaire ;
- dans le livre de Vayikra = le 4e millénaire ;
- dans le livre de Bamidbar = le 5e millénaire ;
- et dans le livre de Dévarim = le 6e et dernier millénaire (l'année 6000 est la date butoir pour la venue du machia'h).

Dans le livre de Dévarim, il y a 10 parachiot (Nitsavim et Vayélé'h étant souvent lu ensemble, elles comptent comme une seule).

En date hébraïque le Gaon de Vilna a vécu de l'année 5480 à 5557 (1720-1797), la majorité de sa vie s'est déroulée durant le 6e siècle du 6e millénaire depuis la Création, ce qui correspond à la paracha Ki Tétsé (6e paracha du livre de Dévarim).

Le nom complet du Gaon de Vilna est : Eliyahou ben Shlomo Zalman.

On lui a demandé où est-ce que l'on peut trouver dans la Torah un personnage aussi important que lui dans ce 18e siècle?

Le Gaon de Vilna a immédiatement répondu que c'était dans notre verset : אבן שלמה וצדק יהיה לך (v.25,15).

-> le mot אבן (éven) contient le א de son nom : Eliyahou (אליהו), et les lettres restantes forment : "fils de" (ben - בן) ;

-> le mot suivant : שלמה (chléma) : on peut également lire le nom de son père : Shlomo.

Pourquoi trouve-t-on le nom de son père en entier, alors que le sien n'est qu'en allusion avec sa 1ere lettre (le א)?

Les lettres composant le nom de cette lettre : aléph (אלף), peuvent se réarranger en : pélé (פלא), ce qui signifie : un prodige, [une source de] merveilles.
Ce qui définit bien le Gaon de Vilna.

-> Un des descendants du Gaon de Vilna, Rav Aizik Ausband, fait remarque que les mots suivants : וצדק יהיה לך (vatsédék yiyé la'h), ont la même guématria que le nom de sa mère : Treina (טרינה).

De plus, à l'exception des 1eres lettres, les lettres de : אבן שלמה (soit : בן למה) ont la même valeur que le nom : Zalman, qui est le 2e prénom de son père (זלמן avec le kollel).

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-> En se basant sur l'explication du Gaon de Vilna, on peut constater que l'énorme tragédie de la Shoah a démarré en 5693 (1933).soit le 7e siècle du 6e millénaire.
Cela correspond à la paracha Ki Tavo (la 7e de Dévarim), qui contient des mots de réprimande et de terribles menaces de souffrances qui vont s'abattre sur le peuple juif.

[en effet, dans cette paracha, il y a un total de 98 malédictions!!]

-> Nous pouvons nous consoler par le fait que nous vivons dans le 8e siècle de ce 6e millénaire (années de 5700 à 5800), ce qui correspond au duo de parachiot : Nitsavim - Vayélé'h, qui sont appelées communément : "la portion de la téchouva".

Ce 8e siècle démarre vers la fin de la 2e guerre mondiale.
Comme par "hasard" la Torah a encore raison, car à partir de ce moment nous pouvons constater qu'il y a une vague de téchouva, comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire.
Des juifs, parfois très éloignés de la Torah, retournent à leurs racines et deviennent totalement pratiquants.

"Lorsque tu sortiras (כִּי-תֵצֵא) en guerre contre tes ennemis, Hachem ton D. le livrera dan ta main, et tu captureras ses captifs" (Ki Tétsé 21,10)

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Abir Yaakov) nous enseigne :
La Torah fait référence à la guerre contre le yétser ara, qui souhaite à chaque instant faire tomber un juif.
C'est pourquoi, nous devons : sortir (tétsé - תצא) avec l'équipement approprié : les téfilim (ת), les tsitsit (צ) et le signe (ot - א) du Shabbath et de la circoncision.

Cependant, cela ne suffit pas pour gagner la bataille, il nous faut également (être armés de) : la téfila (ת), la tsédaka (צ) et la "lumière" (ohr - א) de l'étude de la Torah.

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-> Le Baal Chem Tov disait qu'il ne suffit pas de simplement aller en guerre contre son yétser ara ("tu sortiras en guerre contre"), nous devons également : "tu captureras ses captifs", c'est-à-dire capturer et saisir cette inclinaison (yétser) pour l'injecter dans notre service d'Hachem.
En effet, la vision de l'empressement et du dévouement du yétser ara à faire tomber l'homme dans ses pièges, doit nous inciter à améliorer notre manière de servir D.

[le yétser ara nous motive tellement bien à la faute qu'il est impressionnant de constater toute l'énergie, toutes les capacités et la volonté que nous avons subitement.
Nous devons "capturer" ce constat, afin de tendre à agir de même selon la volonté de D. ]

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-> Le Méam Loez rapporte le Kli Yakar, affirmant que : "Lorsque tu sortiras (כִּי-תֵצֵא) en guerre contre tes ennemis" = cela doit être compris littéralement : pour un juif la guerre doit être menée hors de son peuple (tétsé).
En effet, comme sont graves les conséquences de la dispute et la division à l'intérieur du peuple juif.
C'est à cause de cela par exemple que le 2e Temple a été détruit, et que nous sommes jusqu'à aujourd'hui dans un terrible exil.

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-> "Quand tu iras en guerre contre tes ennemis" (Ki Tétsé 21,10)

Rabbi Its'hak Yaakov Wachtfogel interroge : "La formule 'contre tes ennemis' n'est-elle pas de trop? Part-on en guerre contre ses amis?
Ce dont il est question dans ce verset, c'est de vérifier vraiment, avant de partir en guerre contre quelqu'un, s'il est ton ennemi, si tu ne prolonges pas aujourd'hui une guerre qui s'est achevée hier, si la guerre est obligatoire et si elle ne constitue pas, au fond une simple tentation!"

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-> "Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi, Hachem ton D. te le donnera entre tes mains"

Ce verset fait allusion à la guerre contre le mauvais penchant.
On peut constater que la Torah n'a pas dit : "Quand tu feras la guerre contre ton ennemi", mais plutôt : "Quand tu sortiras contre ton ennemi". Car ce qu'Hachem attend de l'homme c'est uniquement qu'il veuille vaincre son mauvais penchant. Et dès lors que l'homme sort en guerre contre lui, c'est-à-dire qu'il exprime sa motivation de le combattre, alors "Hachem ton D. te le donnera entre tes mains", et la victoire sera obtenue.
C'est ce que nos Sages disent : "Celui qui veut se purifier, on l'aidera (du Ciel)".
[d'après nos Sages - rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

+ "Il y a 74 mitsvot dans la paracha Ki Tétsé, ce qui est la guématria de : דע (savoir - da).
La meilleure manière de connaître un auteur est d'en étudier son livre.
La meilleure façon de connaître Hachem est d'en étudier Sa volonté : la Torah.
[...]
Le nombre 74 a aussi la même valeur que : עד (témoigner - éd).
La façon dont nous gardons les mitsvot de la Torah témoigne de notre véritable niveau à combattre notre yétser ara, et à revenir vers Hachem."

[Rav Gamliel Rabinowitz]