Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem te frappera de folie et d'égarement du cœur" (Ki Tavo 28,28)

-> "l'égarement du cœur" = le Saba de Kelm explique que cette expression désigne la fermeture du cœur, comme si l'homme était pris de léthargie, comme quelqu'un qui aurait été anesthésié en vue d'une opération, qui est plongé dans un sommeil profond et ne ressent pas qu'on coupe dans sa chair vive.

De même, le cœur de l'homme qui est frappé d'égarement se trouve plongé dans le sommeil et ne se réveille pas même quand sa vie est menacée. C'est pourquoi le danger est extrêmement grand!

[à l'image d'une personne endormie, parlant dans son sommeil, on peut murmurer de belles paroles sur la nécessité de se réveiller, de changer (l'heure est grave!), mais cependant tant que cela n'arrive pas et ne provient pas de notre cœur, cela reste extérieur!]

<--->

-> Le rav Aharon Kotler enseigne : tout le monde sait combien les grands du monde redoutaient l'approche du mois d'Elloul.
(notre vie dans ses moindres détails est décidée à Roch Hachana ; nous pouvons avoir tout ce que nous désirons, mais à la condition de le demander de tout son cœur à Hachem!)

Notre cœur est complètement obtus, sans le moindre soupçon de crainte, alors que nous devrions craindre d'autant plus du fait même de cette situation amère où il nous manque la moindre étincelle de sentiment.
En effet, le fait d'avoir perdu ce sentiment est malheureusement le niveau le plus bas qui existe.
Comme le dit la guémara (Shabbath) : "Un idiot ne se vexe pas, et la chair qui est morte chez le vivant ne sent pas une aiguille".
[l'heure est extrêmement grave/vitale, c'est juste que notre cœur est tellement endormi, au point que nous ne ressentons rien de particulier!]

<--->

-> Rabbi Yé'hezkel Levinstein dit :
"Il est vrai qu'en Elloul, nous sommes tous animés d'un éveil plus grand que durant le reste de l'année. Mais il faut faire très attention à éviter un simple éveil qui ne serait qu'extérieur et superficiel.

Tel est le juste service qui s'appelle : "repentir complet". [complet => total => même du plus profond de nous, et pas uniquement à l'extérieur! ]

Si nous agissons ainsi, nous ressentirons la gravité du jour du jugement, et serons emplis de la crainte de D."

"Tu te réjouiras de tout le bon que Hachem ton D. t'a donné" (Ki Tavo 26,11)

-> Le Tiféret Chlomo commente :
Quand est-ce que quelqu'un peut se réjouir de "tout le bon"?
Quand il connaît celui qui lui fait ce cadeau.

A quoi est-ce que cela ressemble?

A quelqu'un qui reçoit un cadeau du roi. Certes, il a beau être heureux du fait même de la valeur du cadeau, mais sa joie est encore bien plus considérable du fait que ce soit le roi qui lui a fait ce cadeau.
L'importance de celui qui donne est l'essentiel de sa joie.

=> Ainsi : "Tu te réjouiras de tout le bon" = non pas seulement parce que c'est bon, mais surtout parce que c'est : "Hachem ton D. [qui] te l'a donné".

[pour permettre la véritable existence de notre libre arbitre, nous n'avons pas conscience sur le moment de la bonté infinie que Hachem nous fait. D'ailleurs, nous en arrivons même parfois à nous persuader à tord que c'est une mauvaise chose.
C'est pourquoi, nous devons au moins toujours nous réjouir à l'idée que c'est le Maître du monde, Hachem, qui nous donne tout à chaque instant, à commencer par la vie!]

"Et que toutes ces malédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,15)

-> Le mot : "véhissigou'ha" (t'atteindront - וְהִשִּׂיגוּךָ) est écrit d'une façon pleine, avec un vav, alors que plus haut dans les bénédictions, quand il est dit : "toutes ces bénédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,2), c'est écrit sans le vav (véhissigou'ha - t'atteindront - וְהִשִּׂיגֻךָ).

=> Comment comprendre cela? En effet, normalement une bénédiction vient d'une façon plus pleine, abondante, que la malédiction!

Rabbénou Bé'hayé répond que c'est écrit d'une façon pleine, selon ce qui est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), et c'est pourquoi dans ce verset qui parle de nos moments de douleur sont écrites les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה).

Parce que la Torah a effrayé les juifs par des malédictions, elle vient dire en allusion qu'ils ne seront pas perdus, car Hachem est présent/réside [toujours parmi eux] dans leur malheur et les protège.

<--->

b'h, également sur ce sujet :
-> https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
-> https://todahm.com/2018/08/08/la-douleur-de-la-presence-divine

<--->

-> "Toutes ces bénédictions viendront sur toi et t’atteindront" (Ki Tavo 28,2)

=> On peut s’interroger sur ce verset. De façon générale, les hommes aiment et recherchent la bénédiction. Aussi, quand le verset dit que les bénédictions viendront sur toi, pourquoi avoir besoin de rajouter ‘‘et elles t’atteindront’’, comme s’il ne suffisait pas que ces bénédictions viennent sur toi et qu’il fallait en plus ajouter qu’elles t’atteignent?
On peut comprendre qu’en ce qui concerne les malédictions, le texte ait besoin d’ajouter qu’elles t’atteindront, pour dire que même si tu les fuis, tu ne pourras pas en échapper et elles finiront par t’atteindre. Mais pourquoi avoir également besoin d’utiliser cette formulation pour les bénédictions que l’homme ne fuit pas et qui n’ont donc pas besoin de t’atteindre? Au contraire, en général, dès que la bénédiction s’approche, ce sont les hommes qui courent vers elle pour l’atteindre!

-> C’est que parfois, il peut arriver qu’Hachem souhaite envoyer une bénédiction à un homme, mais que celui-ci s’efforce de la fuir, car elle lui paraît être un mal et pas un bien. Parfois, nous prenons peur et nous nous inquiétons quand il nous arrive quelque chose de nouveau, en craignant qu’il s’agit d’un changement qui risque de nous être défavorable et qui pourrait s’avérer être une malédiction, D. Préserve.
Alors, on essaye même parfois de s’en préserver et de l’éviter à tout prix, par toutes sortes de démarches. Mais alors, on se rend compte que rien n’y fait et qu’on ne parvient pas à échapper à cette circonstance. Alors on prend peur, on s’angoisse, on se fait du soucis… On peut même se demander pourquoi Hachem nous fait cela. Quelle est notre faute pour mériter cela?

Mais en réalité, c’est notre regard étroit d’être-humain qui nous trompe complètement. Hachem sait que cet événement est une bénédiction, c’est un bien pour nous! Et dans Son Infinie Bonté, Il cherche à nous en faire bénéficier. Et c’est pourquoi, même si on s’inquiète et on essaie de l’éviter, Hachem enverra cette bénédiction malgré tous nos efforts pour en échapper, du fait de notre peur.
"Toutes ces bénédictions viendront sur toi", et même si tu n’es pas conscient qu’il s’agit de bénédictions et que tu tentes de les fuir, pensant que ce n’est pas bon pour toi, "elles t’atteindront" malgré tout. Car Hachem veut ton bien et cherche par tous les moyens de te l’accorder. La leçon qui en ressort est que l’on doit savoir que parfois on s’inquiète et on cherche à éviter une situation, alors qu’il s’agit en fait d’une véritable bénédiction.
Cela doit nous aider à nous rassurer et à espérer en la Bonté d’Hachem, même si on ne voit pas le bien. Notre regard peut nous tromper.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Regarde de Ta sainte demeure ... et bénis ton peuple Israël" (Ki Tavo 26,15)

-> Selon le Sifri, cela signifie : Bénis Ton peuple Israël par des fils et des filles.

-> Le Avné Ezel de commenter :
Quand l'homme accomplit la mitsva d'apporter ses prémices [au Temple à D.], il sait et comprend qu'elle ne touche pas seulement aux fruits de la terre, mais également aux fruits du ventre.
Il faut offrir à Hachem les prémices des années de l'enfance, alors qu'on est jeune, et rapprocher les enfants de la sainteté par une éducation de Torah convenable.

Si l'homme se conduit ainsi, alors il est béni automatiquement par des "fils et des filles, car alors les enfants constituent une bénédiction pour leurs parents et ne leur deviennent jamais étrangers.

<-------------------------------------------->

"Regarde depuis Ta sainte demeure (mimé'on - מִמְּעוֹן), depuis le ciel (chamayim - שָּׁמַיִם) et bénis Ton peuple Israël" (Ki Tavo 26,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que les 2 expressions : "sainte demeure" (mimé'on) et "ciel" (chamayim) se réfèrent à 2 types de bénédictions : la 1ere est l'esprit de pureté que D. accorde à Son peuple, et la seconde, une bénédiction matérielle de prospérité.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La guémara ('Haguiga 12b) liste 7 cieux : Vilon (וילון), Rakia (רקיע), Shé'ḥakim (שחקים), Zevoul (זבול), Ma'on (מעון), Ma'hon (מכון), and Aravot (ערבות).
Pourquoi est-ce que notre verset fait allusion spécifiquement au 5e ciel : Ma'on (מעון)?
La guémara rapporte que le ciel appelé מעון contient des groupes d'anges qui adressent des chants à Hachem pendant la nuit, mais qui restent silencieux durant la journée par respect pour le peuple juif, qui loue Hachem pendant la journée (ne souhaitant pas rivaliser avec nous!).
Ainsi, ce ciel révèle la grandeur du peuple juif, puisque les anges qui y résident témoignent du respect aux juifs.
Nous voulons recevoir les bénédictions directement de Hachem, et non par le biais de l'intermédiaire d'aucun des anges.
C'est pourquoi nous mentionnons מעון (ma'on) au moment de demander la bénédiction, pour faire remarquer que nous sommes supérieurs aux anges, comme on peut le voir dans ce ciel. Par conséquent, il serait inapproprié de recevoir la bénédiction par les anges.

<--->

-> Dès qu'une personne prend sur elle de donner aux pauvres, alors immédiatement elle reçoit de la bonté d'en-Haut, ce qui amènera de la bénédiction dans tout ce qu'elle entreprend.
Peut-être que c'est le sens du verset ici. Nous demandons à Hachem de regarder depuis le ciel, depuis là où la bonté est en attente d'être envoyée sur terre, et de là qu'Il prépare le flux de bénédictions, qu'Il bénisse le peuple juif.
[rabbi 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - drouch aléph)]

-> "Il retiendra le ciel et il n'y aura pas de pluie et et la terre ne donnera plus son produit, et vous disparaîtrez rapidement de la bonne terre que Hechem vous donne" (Ekev 11,17)
Lorsque le peuple juif ne suit pas la volonté de Hachem, Il ferme "l'entrepôt" (façon de parler), et les juifs meurent dans la famine.
Cependant, lorsque le peuple juif fait la volonté de D., Il ouvre "l'entrepôt", comme le verset dit : "Regarde depuis Ta sainte demeure, depuis le ciel" = de Sa demeure, Il ouvre "l'entrepôt" du Ciel ["et bénis Ton peuple Israël"].
[מדרש הבאור]

"Toutes ces bénédictions viendront à toi et t'atteindront, si tu écoutes la voix de Hachem ton D." (Ki Tavo 28,2)

-> Le 'Hafets 'Haïm disait : Hachem a beaucoup de bénédictions à Sa disposition, mais la plus grande de toutes est : "tu écouteras la voix de Hachem ton D."
Heureux est l'homme qui reçoit cette bénédiction du Ciel, car celui qui en profite mérite automatiquement toutes les autres bénédictions du monde.

<----->

-> Le Nétivot haMichpat (rabbi Yaakov Lorberboïm de Lissa) fait observer : selon nos Sages (guémara Kidouchin 39b) : "Il n'y a pas de récompense à une mitsva en ce monde".
Il en ressort que tout le bien que Hachem épanche dans la vie sur ceux qui font les mitsvot est uniquement destiné à leur permettre d'accomplir d'autres mitsvot.

C'est ce que dit le verset : "Toutes ces bénédictions viendront à toi et t'atteindront" pour te permettre d'accomplir : "si tu écoutes la voix de Hachem ton D."

"Tu seras un objet de terreur pour tous les royaumes de la terre" (Ki Tavo 28,25)

-> Tout au long de l’Histoire, on a pu constater combien les nations ont pu repousser et éprouver du dégoût pour le peuple juif, à un point qui défie la logique. Il est intéressant de se demander pourquoi Hachem a fait qu’il en soit ainsi.
Le rav Yérou’ham halevi Lévovitch de Mir l’explique en comparaison avec un père qui cherche à protéger ses enfants de jeunes voisins qui pourraient exercer une mauvaise influence sur eux. Malgré les leçons, les mises en gardes et les sanctions, ses enfants persistaient à conserver ces fréquentations. Alors en désespoir de cause, le père alla trouver les familles des voisins et leur annonça que ses enfants ont contracté la maladie des ulcères qui abîme la forme de la peau et qui est très contagieuse. A partir de ce jour, les voisins commencèrent à éviter ces enfants et les fuir comme on fuit la peste. C’est ainsi que le père réussit à protéger ses enfants de mauvaises influences.

Hachem agit de la même façon avec Son peuple qu’Il aime tant et cherche à protéger spirituellement et moralement des dépravations et des comportements légers des autres nations. Quand Il constate que les Juifs ne se méfient pas et se rapprochent un peu trop de personnes étrangères, aux idées et mœurs dangereuses pour leur sainteté, alors Hachem met dans leur cœur l’idée et la conviction que le peuple Juif est répugnant et qu’ils doivent s’en éloigner avec dégoût.
De la sorte, Hachem parvient à préserver malgré tout l’intégrité de son peuple. Si nous ne savons pas nous protéger par nous-même, de Son côté Hachem ne nous laissera pas nous abîmer, et même contre notre gré, Il veillera à notre véritable bien en éveillant la haine et le dégoût des nations envers nous, pour nous éloigner des souillures spirituelles, même contre notre gré. Car même si nous, nous ne connaissons pas quel est notre véritable bien, Hachem Lui le connaît et nous aide à l’obtenir en forçant parfois un peu les choses, par amour véritable pour nous.

"Aujourd’hui (hayom azé) Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir ces lois" (Ki Tavo 26,16)

-> Le ‘Hafets ‘Haïm de commenter :
Le yétser ara a l’habitude de toujours se dire : aujourd’hui je n’ai pas le temps, j’étudierai la Torah et j’envisagerai de me repentir plus tard, demain est un autre jour, je m’amenderai.
Il lui dit cela le lendemain aussi, et il se comporte ainsi avec lui pendant toute sa vie.
C’est pourquoi, la Torah nous met en garde : "aujourd’hui Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir" = aujourd’hui, sans remettre à demain.

[le yétser ara souhaite que nous soyons un tsadik, mais demain.
Ainsi, tout notre travail est de le vouloir, mais dès maintenant, aujourd’hui!
Par ailleurs, on peut se retrouver étouffé devant l’ampleur du travail à accomplir en spiritualité. Cependant, la Torah nous conseille d’aborder cela, jour par jour, en y investissant le meilleur de nous-même (aujourd’hui je me donne à fond pour être au top, demain on verra!)]

[b'h, l'intégralité de ce divré Torah : https://todahm.com/2019/04/16/8855 ]

<-------->

-> "Que signifie "en ce jour"?
C'est que Moché s'est ainsi adressé à Israël : "Que chaque jour, la Torah soit précieuse à vos yeux comme si le jour même, vous veniez de la recevoir au mont Sinaï".
[midrach Tan'houma]

-> "La Torah est aussi précieuse aux yeux de ceux qui l'étudient que le jour où elle fut donnée au mont Sinaï" [rabbi Yéhouda - guémara Béra'hot 63b]

Dans la suite de cette guémara, rabbi Tan'houma étaye l'opinion de rabbi Yéhouda en disant :
"Pour preuve qu'il en est bien ainsi : même si un homme lit le Shéma chaque jour matin et soir, et qu'un seul soir il oublie de le faire, il est semblable à quelqu'un qui ne l'aurait jamais lu de toute sa vie."

=> Pourquoi tant de sévérité envers cet homme, qui durant toute sa vie, n'a omis qu'une seule fois de lire le Shéma?
Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 5731) répond que c'est parce que chaque lecture du Shéma constitue une nouvelle acceptation du joug Divin, indépendante de celle des jours précédents.
Bien que les mots restent toujours les mêmes, la lecture d'aujourd'hui n'est pas une répétition de celle d'hier, mais une prise de conscience nouvelle et inédite.
Il en va de même pour la Torah : chaque instant consacré à l'étude est comme une nouvelle réception de la Torah, et en aucun cas la continuité de celle de la veille, bien que son contenu soit le même.

<--->

-> Le Yaavets (commentaire Pirké Avot 1,4) écrit :
"Bois les paroles des Sages avidement" = étant donné que la nature humaine déteste les répétitions, cette michna nous exhorte à ne pas dire : "J'ai déjà entendu ces propos à de nombreuses reprises", mais au contraire à boire les paroles des Sages avec avidité, comme si nous ne les avions encore jamais entendues".

[ => Ainsi, en travaillant sur nous-même à toujours regarder les enseignements de Torah comme si on les entendait pour la 1ere fois, alors on peut en éprouver une sensation de soif.
(cela va à l'encontre d'une tendance naturelle à s'enorgueillir : je connais déjà, j'ai déjà entendu, je sais, ...)
Il en découle que plus nous sommes persuadés de pouvoir apprendre de nouvelles choses de Torah (comme la 1ere fois où nous ne savions rien!), plus nous mettons en place un grand récipient permettant de recevoir le liquide (la Torah étant comparée à l'eau).
A l'inverse, si nous croyons déjà tout savoir, alors nous ne sommes qu'une surface plate sur laquelle l'eau (la Torah) coule, sans nullement y rester! ]

<--->

-> "Atem nitsavim hayom kouléh'em lifné Hachem" = Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem [en ce jour de jugement : Roch Hachana, Kippour] = tâchons d'y venir bien préparés.
[de même on doit s'imaginer le jour du jugement après notre mort, où nous devrons tous nous tenir devant Hachem et répondre de tout ce que nous avons pu faire ou ne pas faire durant notre passage dans ce monde.
Ainsi, si tu as en tête le "hayom" (ce jour où il faudra rendre des comptes), alors tu pourras exploiter au mieux chaque instant de ta vie!]

La joie dans les mitsvot (2e partie)

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie et le contentement du cœur" (Ki Tavo 28,47)

+ La joie dans les mitsvot (2e partie) :

+ La joie de faire une mitsva = une mitsva en soi

-> La joie que nous ressentons lorsque nous réalisons une mitsva, est elle même une mitsva.
L'indicateur du fait d'aimer faire quelque chose est la joie ressentie.
Ainsi, si nous apprécions d'accomplir des mitsvot, nous devons en être joyeux.
[Rabbénou Bé'hayé]

[ne pas être joyeux dans les mitsvot, c'est dire à D. : ça me saoule de faire Ta volonté! Quelle corvée!!]

-> Il y a 3 façons de se rapprocher d'Hachem : en Le craignant, en L'aimant, et par la joie.

Se réjouir dans chaque mitsva, par amour pour Lui, qui nous l'a demandé (uniquement pour notre bien) ... nous devons nous considérer comme invité à la table du palais royal.
Lorsque la joie nous conduit à chanter et à danser, cela est considéré comme servir Hachem, et c'est un moyen de s'attacher à Lui.
[Rabbi Yéhouda haLévi - Kouzari 2,50]

-> La joie est un principe essentiel du service divin, comme le dit le roi David : "Servez Hachem avec joie, présentez-vous devant Lui avec des chants d'allégresse" (Téhilim 100,2).

Le midrach (Cho'her Tov 100) commente : "Lorsque tu te tiens en prière devant Hachem, laisses ton cœur se réjouir que tu pries selon qui est incomparable"

C'est cela la vrai joie, se réjouir d'avoir le privilège de servir le Maître du monde, qui n'a pas d'égal.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19]

-> Nos Sages disent : "La présence divine ne vient se poser sur une personne uniquement au travers sa joie dans une mitsva" (guémara Shabbath 30b).

Hachem s'est énervé contre les juifs : "parce que tu n'auras pas servi Hachem, ton D., avec joie et contentement de cœur" (Ki Tavo 28,47)

-> Nous devons servir D. avec de la joie ["Servez Hachem avec joie" - Téhilim 100,2]

La joie ajoute de l'enthousiasme et de l'amour pour D., et nous pousse à nous lier avec Lui.
Lorsqu'une personne est triste en accomplissant les mitsvot, c'est comme si un serviteur sert son maître avec un visage triste.
Il faut essayer d'être joyeux à chaque fois que nous faisons une mitsva.
[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kéducha 2,4]

-> Ce n'est qu'au travers sa réjouissance qu'un homme peut atteindre la perfection dans la réalisation d'une mitsva.
[Gaon de Vilna]

-> Selon Rabbénou Bé'hayé : "Servez Hachem dans la joie" peut aussi se traduire par : "Servez Hachem par la joie". C'est la joie qui mène à la perfection du Service d'Hachem. ]

-> Il faut ressentir de la joie en servant Hachem, et ressentir de la joie d'avoir de la joie en Le servant.
[Kédouchat Lévi]

-> Le Pélé Yoets enseigne qu'être heureux de faire les mitsvot alors que nous traversons une période difficile de notre vie, a beaucoup plus de valeur, que lorsque tout va bien.

<------------------->

-> En se focalisant sur le gain éternel que nous apporte la réalisation des mitsvot, nous ne serons pas dérangés par les difficultés que cela implique.
[Maguid de Dubno - Séfer haMidot]

-> Une personne qui ressent de la joie dans la pratique des mitsvot en oublie toutes ses souffrances et malheurs.
En comparaison du fait de faire la volonté de Hachem et d'en devenir plus proche de Lui, elles sont alors sans importances et futiles.
[...]
Une personne qui a de la joie en faisant de bonnes actions (selon la Torah) a plus de joie qu'une personne trouvant une importante somme d'argent.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> Le Avné Nézer dit qu'à chaque fois qu'il mettait son talit et ses téfilin, il avait la même joie que si il avait gagné le gros lot au loto.

-> Le rabbi Shlomo de Zvhil disait que le plus grand des fauteurs (baalé avérot) n'avait pas autant de plaisir et de joie dans ses actes, que lui en avait lorsqu'il mettait ses téfilin.

<------------------->

-> Une personne renoncerait volontairement aux plaisirs de ce monde pour de la spiritualité, si elle prenait du plaisir dans son étude de la Torah.
[Rabbi Yé'hezkel Levenstein]

=> Il est nécessaire d'éprouver de la joie lorsque l'on fait des mitsvot, afin d'éviter d'être tenté par ce que le yétser ara a à nous vendre.

<----------------------->

+ Joie : matérialité vs spiritualité

-> Lorsque nous aimons vraiment une personne nous avons beaucoup de plaisir à pouvoir faire ses envies, et il doit être de même avec Hachem, en faisant Sa volonté.

Au final, nous devons en ressentir un plaisir si intense qu'aucun autre plaisir de ce monde puisse être comparable.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> Le seul type de joie qui peut être vraiment total est celui de réaliser une mitsva.

En effet, la joie concernant de la matérialité est forcément limitée, car le matériel n'est que temporaire.
Mais la valeur d'une mitsva est éternelle, ce qui fait que la joie d'en faire est sans limite.
[...]
On peut avoir plus de plaisir dans la spiritualité que dans la matérialité.
C'est pourquoi, une personne qui s'aime vraiment va rechercher les plaisirs spirituels.
[...]
Les plaisirs matériels ont une durée très courte, et tout de suite après l'avoir vécu, le plaisir n'est plus là.

[Rabbi Sim'ha Zissel Ziv - Hokhma ouMoussar]

[investir dans la spiritualité, c'est investir dans de l'éternel, c'est faire ce qu'il y a de mieux pour sa vie.

Par ailleurs, cela amène une plénitude intérieure car notre véritable "moi" (notre néchama) se réjouit que nous fassions ce que nous devons faire de notre vie, et non pas que nous tuons le temps, ce que le yétser ara nous pousse à faire.]

<----------------------->

+ La joie dans la prière :

-> Si une personne apprend à prier comme il le faut, avec enthousiasme et en comprenant ce qu'elle dit, elle va en tirer un énorme plaisir.
[Rabbi Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

-> La guémara (Béra'hot 31a) dit que nous devons faire attention à ne pas prier tout en étant triste, que nous devons plutôt ressentir de la joie de réaliser une mitsva.

Selon le Arizal (Chaar haKavanot - Birkat hachkhar), il est interdit de prier lorsque l'on est triste.
Il ajoute que si malgré tout nous prions (triste), nous n'avons alors pas la possibilité de tirer profit de l'importante lumière qui descend sur une personne lorsqu'elle prie.

-> "Lorsque tu te tiens en prière devant Hachem, laisses ton cœur se réjouir que tu pries selon qui est incomparable" (midrach Cho'her Tov 100).

Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.19) explique que c'est cela la véritable joie : ressentir dans son cœur l'extase ultime d'avoir le mérite, le privilège de pouvoir servir le Maître du monde, qui n'a pas d'égal.
A cela vient s'ajouter la récompense, véritablement inconcevable, que Hachem par amour déverse sur nous lorsque nous faisons Sa volonté.

-> Rabbi Moché Schwab (Maarché Lév) dit qu'au moment de prier, nous devons d'un côté ressentir la gravité de parler face à face directement avec Hachem, et d'un autre côté, nous devons être plein de joie d'avoir ce mérite énorme de pouvoir faire la volonté du Créateur.

-> Lorsque l'on prie convenablement, on peut arriver à ressentir ce que dit le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon 1,9) :
"Lorsqu'une personne mérite de devenir consciente de la réalité de Hachem, elle peut éprouver une joie sans limite.
Tous les plaisirs de la chair disparaissent immédiatement.
Son âme est enveloppée d'une sainteté, et c'est comme si elle avait quitté le corps et qu'elle s'envolait vers les Cieux supérieurs.

Lorsqu'une personne se transcende jusqu'à ce niveau, un monde totalement nouveau s'ouvre à elle.
Il est alors possible de devenir comme un être céleste.
Tous les plaisirs de ce monde ne valent rien en comparaison du plaisir intense qu'a une personne en se liant avec Son Créateur".

-> Le rav Chakh disait que lorsqu'il était dans la amida (face à face avec Hachem que peut avoir tout juif 3 fois par jour!), c'étaient les plus beaux moments de sa vie.

-> Le Zohar souligne l'importance de prier le Birkat haMazone avec beaucoup de joie, car nous y exprimons notre gratitude à D. pour toute la nourriture qu'il nous accorde.
Notre joie profonde est l'expression de notre reconnaissance sincère, car sinon c'est plutôt une lecture d'un texte imposé.

[d'une manière générale, le schéma de nos prières est : remerciements + demandes en conscience que tout vient de D.
Avoir de la joie au moment de prier, témoigne que l'on ressent ce que l'on dit : un infini merci papa Hachem! Tu es le meilleur car ... et ... et ... ]

<----------------------------------------->

+ La joie d'étudier la Torah :

-> Il faut ressentir de la joie à chaque fois que nous étudions la Torah ou prions.
['Hafets 'Haïm - Michna Broura 1,10]

-> Les plaisirs physiques peuvent rendre heureux et joyeux, mais cela n'est absolument pas comparable aux plaisirs que l'on a en faisant des efforts dans la sagesse (de la Torah).
['Hazon Ich - Kovets Igrot]

-> Lorsqu'une personne étudie la Torah et en éprouve du plaisir, son être se lie avec la Torah.
[ce sentiment de se lier avec la source de la vie, avec l'origine première, avec Hachem est un honneur et un énorme plaisir]
[Rabbi Avraham de Sochotchov]

-> La Torah est le délice de Hachem ; il est donc tout à fait naturel que nous réjouissions d'un tel trésor.
[Rabbin 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6]

-> Plus nous éprouvons de la joie à étudier la Torah, plus nous aurons des capacités à retenir ce que nous avons étudié.
[le Steïpler - Birkat Perets]

-> Rabbi Eliyahou Lopian enseigne qu'il faut chercher à toujours avoir du plaisir dans son étude de la Torah, car en cela nous serons moins tentés d'être attirer par la matérialité.
[en maintenant le feu d'amour pour la Torah, nous évitons d'aller voir la concurrence (matérialité) qui vend du rêve en toc (yétser ara), voir de se rebeller contre la Torah.]

Le rav Moché de Kobrin disait de même : "Si nous ne cherchons pas la joie inhérente à la sainteté, nous nous tournerons naturellement vers les plaisirs matériels."

<---------->

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin dit que nous devons être heureux pour ce que nous pouvons étudier, plutôt que de faire dépendre notre joie sur la finalisation d'objectifs d'étude importants.

-> Lorsque nous étudions la Torah, il faut ressentir de la joie pour nos efforts, car tant que l'on a fait de son mieux, nous n'avons aucune raison d'être découragé.

Les efforts investis sont l'objectif de l'étude (le résultat étant un cadeau que nous fait Hachem).
[Rabbi Nathan Wachtfogel]

[la récompense n'est pas sur le nombre de pages étudiées, mais sur l'effort investi par rapport à ce que l'on pouvait faire]

-> "Si une personne s'immerge sincèrement dans l'étude de la Torah, rapidement les sentiments de difficultés disparaissent et elle trouvera alors qu'aucun plaisir (de ce monde) ne peut se comparer à celui d'étudier la Torah avec ferveur"
['Hazon Ich - Kovets Igrot]

[certains grands Sages disent que les 5-10 premières minutes d'étude sont difficiles, mais une fois dépassées, c'est le kiff ultime!]

-> Ressentir de la joie lorsqu'un autre étudie, démontre que notre joie lorsque nous étudions provient d'une source sincère, et non uniquement pour notre gain personnel.
[Rabbi 'Haïm de Volozhin]

<----------------------------------------->

+ Mais aussi :

-> Dans les plaisirs matériels, nous éprouvons plus de plaisir dans l'anticipation d'une chose que dans sa réalisation.
En terme de plaisirs spirituels, comme l'étude de la Torah et les bonnes actions, plus nous en avons envie, plus nous aurons de plaisirs à les faire.
[le Beit haLévi - Béréchit]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - Chap.7) explique qu'en agissant extérieurement, on peut influencer nos sentiments internes.
En effet, puisque nous avons plus de contrôle sur nos actions que sur nos émotions, nous devons faire des actions externes qui vont générer de la joie et de l'enthousiasme internes à vouloir grandir spirituellement.

<----------------------------------------->

+ A ce sujet, Rabbi Na'hman de Breslev enseigne :

-> On doit accomplir les mitsvot avec une joie si intense que l'homme ne voudra aucune récompense relative au monde à venir pour cette mitsva, mais Hachem lui donne l'occasion de réaliser une autre mitsva, ce qui constituera le salaire de la précédente, car il tire profit de la mitsva en elle-même.
[Likouté Moharan - Torah 5,1-2]

-> Grâce à la joie que l'individu éprouve à accomplir une mitsva, Hachem le couvrira de sa protection
[Séfer haMidot - Sim'ha]

-> Le fait qu'un homme accomplisse une mitsva avec joie, sera un signe que son cœur est intègre avec son D.
[Séfer haMidot - Sim'ha]

-> Grâce au fait qu'on transpire en faveur d'une chose en rapport avec la sainteté, on accède à la joie.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 6]

-> Grâce à la joie de la mitsva, la sainteté est rendue parfaite, et on élève la vitalité et la sainteté qui sont dans les écorces (forces impures) ; c'est pourquoi lorsqu'on réalise la mitsva avec joie, on fait monter la Présence divine en dehors des écorces.

On doit s'éloigner énormément de la tristesse, car les écorces correspondent à la tristesse, et elles expriment la rigueur du jugement ; et quand la tristesse prend le dessus, cette situation relève de l'exil de la Présence divine qui est la joie d'Israël ; la suppression des écorces et l'élévation de la sainteté se font principalement grâce à la joie.
[Likouté Moharan - Torah 24,2]

La joie dans les mitsvot (1ere partie)

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie et le contentement du cœur" (Ki Tavo 28,47)

+ La joie dans les mitsvot (1ere partie) :

-> "L'ultime réussite pour un homme consiste à s'attacher à Hachem en accomplissant les mitsvot dans la joie"
[Nétsiv - Ar'hév Davar - Chémot 5,3]

-> Un homme doit se réjouir de chaque occasion où il sert Hachem, soit en pensée, soit dans son comportement.
Même si les actes eux-mêmes ne durent qu'un bref moment, leur impact est immense.
[Rav Aharon de Karlin - Beit Aharon]

-> Le terme Sim'ha est un acronyme pour : "Sim'hat mitsva "hiouv hou" : nous sommes obligés d'accomplir les mitsvot dans la joie.
Même une pensée positive passagère produit des résultats édifiants.

Lorsqu'un homme se réjouit de faire une mitsva, sa récompense est plus grande que celle octroyée pour l'accomplissement de la mitsva elle-même.
['Hida - Tsiporen Chamir]

Autre enseignement important du 'Hida sur ce sujet : http://todahm.com/2019/10/02/10736

-> Selon rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h), la joie de faire une mitsva est plus importante que la mitsva en elle-même.

-> Lorsqu'un homme sert Hachem avec joie, sa mitsva est ennoblie, et sa récompense est démultipliée en ayant 1000 fois plus de valeur que si elle était réalisée sans joie.
[Or'hot Tsadikim - Chaar Sim'ha]

-> Ne prenez pas à la légère [le fait de servir Hachem dans la joie], car la récompense [de cela] est infiniment grande.
[le Arizal - Chaar haKavanot]

D'ailleurs, le Séfer 'Harédim écrit : "Tous [les niveaux spirituels] qu'a pu atteindre le Arizal, sont venus en récompense du fait qu'il était débordant de joie et de bonheur, au plus au point, à chaque fois qu'il réalisait une mitsva."

-> Le Baal Chem Tov avait l'habitude de dire : "Même si l'on ne devait recevoir aucune autre récompense que la joie et le plaisir d'accomplir une mitsva, cela serait suffisant."

-> Hachem nous a donné la Torah avec une abondance de mitsvot
Nous pouvons nous en servir à volonté.

Même la mitsva la plus infime a plus de valeur que tous les trésors matériels de ce monde.
Cette existence, foisonnant de joyeuses opportunités, doit nous satisfaire au point de nous combler entièrement.
[le 'Hafets 'Haïm - Chem Olam]

-> Les mitsvot ont été données pour notre bonheur et notre plaisir ultime.
L'objectif des lois de la Torah est de donner à une personne une façon de vivre qui va lui améliorer considérablement sa vie.
[Rabbi Nathan Tsvi Finkel - Tnouat haMoussar]

-> Les mitsvot ont été données dans notre intérêt et pour notre plaisir.
C'est pourquoi on doit ressentir énormément de joie lorsqu'on en réalise une.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> C'est parce que nous sommes tellement impliqués dans des problématiques matérielles que nous avons perdu notre sensibilité à la quantité importante de bonheur et de joie que nous pouvons ressentir en accomplissant une mitsva.
[...]
Nous devons ressentir de la joie à agir d'une manière qui amène de la satisfaction au Créateur de l'univers.
[...]
Nous devons ressentir plus de bonheur et de plaisir à servir Hachem que si nous devions vivre tous les plaisirs qui existent.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - part.2 chap.11]

<--------------------->

-> "Its'hak a été le 1er enfant à naître juif (circoncit à 8 jours).
Il a été appelé Its'hak car la sainteté de la nation juive dépend de la joie au moment de l'accomplissement des mitsvot et de la réalisation du service de D."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Halakhot II,146a]

[Lorsqu’il est né, Sarah a dit : « D. m’a fait un rire (ts’hok assa li Elokim - Vayéra 21,5-6)]

<--------------------->

-> Les 10 épreuves avec lesquelles Hachem a éprouvé Avraham n'auraient pas attesté de sa grandeur, s'il ne les avait pas acceptées dans la joie et de bon cœur.
['Hovot haLévavot - Chaar 'Hechbon haNéfech 3,27]

=> Ainsi, l'existence du peuple juif repose sur la joie de Avraham à toute épreuve, conscient que c'est uniquement Hachem qui est derrière, et ce dans les moindres détails.

-> La michna des Avot déRabbi Nathan (34,9), nous apprend qu'il y a en hébreu (lachon hakodech) 10 mots différents pour exprimer la joie : sasson, sim'ha, guila, rina, ditsa, tsahala, aliza, 'hedva, tiféret et alitza.

Le Séfer Machshévét Israël fait remarquer que nous trouvons cela dans aucune autre langue, car le caractère propre d'un juif est d'être joyeux!

<----------->

-> Le rav 'Haïm Vittal rapporte les enseignements de son maître le Arizal (introduction au Chaar haMitsvot) :
Comment se fait-il qu'autant de personnes réalisent les mitsvot, et qu'elles n'ont pas les récompenses promises par nos Sages?

A l'origine tout dépend du fait que nous ne devons pas considérer une mitsva comme une lourde charge, comme un fardeau dont nous devons vite nous débarrasser, mais plutôt nous devons avoir à l'esprit que nous gagnons des milliers de milliers de pièces d'or.

La joie que nous devons ressentir dans notre cœur et notre âme au moment d'accomplir une mitsva doit être sans limite, et nous devons en avoir un énorme désir, comme si on nous donner des milliers de milliers de pièces d'or pour l'accomplir."

[Hachem nous a multiplié les mitsvot, comme autant d'occasions de gagner des millions.
Comment pouvons-nous utiliser cette bonté de Hachem, pour en devenir blasés : "encore je dois me lever pour aller prier!" ; "encore je n'ai pas le droit de faire ça", ...
Les mitsvot ne sont pas des punitions, mais des cadeaux d'amour de D. pour nous, qu'Il multiplie au maximum.
=> Sachons donc avoir un sourire de remerciement lorsqu'on les fait. ]

-> Notre attitude envers la plus petite élévation spirituelle doit être similaire au bonheur et à l'excitation de trouver un trésor caché.
[Rabbi Avraham Grodzinsky - Torat Avraham]

-> Pour ressentir de la joie en accomplissant une mitsva, on doit se focaliser sur combien de joie nous aurions eut, si nous avions trouvé une importante somme d'argent.
Une fois qu'on a conscience de cela, on doit réaliser à quel point nous gagnions davantage en réalisant des mitsvot.
Nous aurons alors toujours plus de joie à les faire.
[...]
Représente-toi dans ton esprit la grande joie que peut avoir quelqu'un qui a été sauvé d'être brûlé vivant. A la dernière seconde, il a été sauvé de la mort certaine, et il a alors été élevé à la position de roi.
Représente-toi dans ton imagination chaque détail d'une telle situation.
Ressens le soulagement d'être sauvé. Ressens l'allégresse débordante d'une telle personne devenant un monarque riche et puissant.
Telle est la joie qu'on doit ressentir lorsque nous accomplissons une bonne action, si l'on apprécie la valeur d'observer les commandements de Hachem.
[le Pélé Yoets - Sim'ha]

-> Une ville était en proie à une épidémie, et quelqu'un a approché le 'Hafets 'Haïm, lui demandant s'il était d'accord de renoncer à sa récompense pour la mitsva de mettre les téfilim pendant une seule journée, afin que grâce à cela l'épidémie puisse s'arrêter.

Le 'Hafets 'Haïm lui a répondu que ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
Pourquoi?
Cela ressemble à une personne entrant dans un magasin de bonbons afin d'en acheter un seul valant quelques centimes, avec un billet d'un million.
Cela n'est pas possible, car il n'y a pas assez de monnaie à lui rendre.

=> La récompense pour la mise des téfilin d'un seul jour, est si importante qu'on ne peut rien avoir en échange dans ce monde, car il n'existe rien pour rendre la monnaie.

<--------------------->

-> "Lorsqu'une personne réalise une des mitsvot, cette mitsva monte et se tient devant Hachem, puis L'orne et dit : "Untel m'a fait, je viens de lui" ... et cela entraîne de la paix (shalom) à la fois dans les mondes supérieurs et inférieurs.
[...]
Heureux est la part de cette personne qui a accompli les mitsvot de la Torah!"
[Zohar haKadoch - Bamidbar 118a]

[notre manque de joie lors de la réalisation des mitsvot provient du fait que l'on ne les considère pas à leur juste valeur.
Un acte, même le plus simple, s'il est fait parce que telle est la volonté de D., le Roi des rois, génère des conséquences phénoménales/infinies, que seul le libre arbitre et notre limitation humaine nous empêche de percevoir dans ce monde.]

<--------------------->

-> L'essentiel du service d'Hachem, que ce soit dans l'étude ou la prière, doit être réalisé dans la joie.
L'essentiel du plaisir et de la satisfaction que l'on procure à Hachem en prononçant les mots de Torah ou de prière, c'est quand on le fait avec joie et plaisir.
Au point que certains Maîtres disaient des propos amusants avant l'étude pour réjouir les élèves, car il est dit : "Servez Hachem dans la joie".
[Maor vaChémech]

<--------------------->

-> Outre le fait que la joie est fondamentale dans le service Divin, elle est aussi révélateur de l'état d'un homme.
En effet, lorsqu'un homme prie ou réalise toute mitsva sans joie, il montre qu'il ne connaît pas Hachem, et ne sait pas comment Le servir.
Car si cela était le cas, il saurait que Hachem est LA source du bien et des bénédictions, et il serait rempli de joie.
Cela ressemble à un homme qui ramasse dans la rue un sac rempli de pierres précieuses, et ne manifeste aucun signe de joie : c'est bien la preuve qu'il n'a aucune connaissance du contenu du sac.
[rav Chimchon Pinkous]

<--------------------->

-> Dans les ta'hanoun, nous disons : "sharnnou mimitsvoté'ha vélo chava lanou"
Le 'Hafets 'Haïm explique : "Nous avons quitté les mitsvot car elles n'avaient pas de valeur à nos yeux".
Nous ne considérons pas chaque pensée de Torah, chaque mot de prière, chaque mitsva, comme étant largement plus précieuses que l'or et les diamants, et par conséquent nous ne les observons pas suffisamment.
=> Ainsi, notre enthousiasme, notre joie, témoigne et développe en nous l'importance de réaliser une mitsva (souhait de Hachem), et nous pousse à en faire le maximum.

[plus nous développons l'importance des mitsvot à nos yeux (comme en témoigne notre joie de les faire), plus nous développement notre importance, notre vraie valeur de nous-mêmes. En effet, nous devons êtres très importants, car Hachem nous a choisi pour être les garants du respect de Sa volonté.
[par exemple, si les juifs arrêtaient d'étudier, le monde se détruirait à la seconde!]
Plus nous croyons en Hachem (par le biais de ses mitsvot), plus nous en venons à croire en notre grandeur, et plus nous agissons avec grandeur!
La joie de faire les mitsvot, va générer une joie de faire ce qu'il y a de mieux à faire, une joie de construire notre éternité, une joie d'être de plus en plus proche de D., une joie d'avoir confiance en D. qui gère et peut tout, ... ]

<--------------------->

-> b'h, il y a une 2e partie sur ce sujet : http://todahm.com/2018/10/10/la-joie-dans-les-mitsvot-2e-partie-2

"Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, récoltés par toi dans le pays que Hachem ton D. t'aura donné. Tu les mettras dans une corbeille et tu te rendras à l'endroit que Hachem ton D. aura choisi" (Ki Tavo 26,2)

-> " "Au commencement [béréchit], D. créa" : par le mérite des prémices qui sont appelés "réchit", le monde fut créé."
[midrach Béréchit rabba 1,6]

-> Quelle est la particularité de la mitsva des bikourim, au point que, selon les Sages, le monde fut créé par son mérite?

Le rav Yaakov Neuma (Darké Moussar) rapporte que l'agriculteur a cultivé sa terre, il l'a soignée puis a récolté les fruits de son verger, pour finalement les engranger.

Or à présent, il doit en présenter une partie au Temple et déclarer au Cohen : "J'apporte maintenant les 1ers fruits dont Tu m'as fait présent, Hachem".
Par ces mots, il conteste tout esprit d'indépendance par rapport au Créateur, il nie que : "c'est le pouvoir de mon bras qui m'a valu cette réussite".
En disant que D. lui a fait présent de ces fruits, il reconnaît que tout vient de Lui.

Le but de l'existence est de conduire l'homme à prendre conscience que tout émane seulement de Hachem, et puisque les bikourim l'amènent à cette conscience, c'est donc bien par leur mérite que le monde fut créé.

Les bikourim renforcent notre émouna.

<--------------------->

-> Le Alcheikh haKadoch cite une loi spécifique aux bikourim, stipulant que lorsque les agriculteurs étaient en route vers le Temple pour apporter leurs prémices (bikourim), tous les ouvriers interrompaient leur travail pendant leur passage en signe de respect.

Or en règle générale, un ouvrier ne doit saluer personne pendant son travail, pour ne pas voler son employer (en ne travaillant pas sur son temps de travail).
Pourtant, dans le cas précis des bikourim, les Sages autorise cela?

Le Alcheikh haKadoch répond que c'est en raison du fait que le devoir de gratitude constitue un fondement essentiel du service divin.

La qualité d'un homme s'apprécie selon sa faculté à reconnaître les bontés du Créateur.
Plus on apprécie les innombrables bienfaits que Hachem nous accorde, plus on devient conscient de la dette que nous avons envers Lui, et plus nous ne pouvons manquer aucune occasion pour exprimer notre reconnaissance à D.

=> Le message de reconnaissance véhiculé par les bikourim est si important que nos Sages autorisèrent les ouvriers à interrompre leur travail.

Les bikourim renforcent notre gratitude, qui est un fondement du judaïsme.

<--->

-> Le Alcheikh haKadoch écrit :
"Car Hachem ne désire qu'une chose : faire du bien. Et Il ne nous demande en retour qu'une chose : être reconnaissant et savoir que c'est Lui le Maître du monde qui, dans Sa bonté, nous prodigue ce bien en permanence et qui est digne d'être béni et d'être loué.
Or, lorsqu'un homme se voit résider dans une terre où coulent le lait et le miel, repu et satisfait, chacun sous sa vigne ou son figuier, sans aucune inquiétude, lorsque sa maison est remplie à satiété sans qu'il ne se soit fatigué pour cela, qu'il jouit de vignes et d'oliviers qu'il n'a pas plantés, du blé et de l'orge à profusion, son mauvais penchant peut l'amener à se dire "c'est à la force de mon poignet que j'ai réussi".

A cause d'une telle attitude, le Créateur a coutume de retirer (à D. ne plaise) à l'homme tout le bien dont Il l'a gratifié et toute la bénédiction qu'Il lui a donnée.

C'est pour cela qu'Il nous a ordonné la mitsva des prémices afin que chaque homme vienne une fois par an dans Sa Maison (le Temple) avec les prémices de ses fruits qu'il apporte dans un panier et qu'il proclame après les avoir déposés à cet endroit : 'voici ce qui est à Toi devant Toi', tout cela provient de Toi et c'est Toi qui m'as gratifié de toute cette bonne récolte!
Par ce mérite, Hachem pourvoira à tous ses besoins puisqu'il n'y a pas été ingrat.
C'est la raison profonde de la mitsva des prémices : se rappeler que tout ce que nous possédons dans ce monde provient d'Hachem."

<--------->

-> Selon le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar), par ces premiers fruits (bikourim), l'agriculteur exprime sa gratitude à Hachem pour avoir béni son champ, et reconnaît que tout ce qu'il possède vient de Lui.

D'ailleurs, même celui qui ne récolte qu'un seul grain de blé doit amener les bikourim, car Hachem subvient absolument à tous nos besoins.

[ => les bikourim sont un rappel de gratitude envers D. pour l'agriculteur, et ainsi que pour chaque personne le croisant sur son chemin vers le Temple]

-> Dans le verset suivant, il est écrit : "Tu te présenteras [avec tes bikourim] au Cohen qui sera alors en fonction et tu lui diras"
Rachi de commenter : tu lui diras = que tu n'es pas ingrat.

<----------------------------->

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 91) écrit sur cette mitsva des bikourim :
"Le sens profond de la mitsva est de mettre la parole de Hachem au sommet de notre joie. Nous devons nous rappeler et savoir que c'est de Lui que nous viennent toutes les bénédictions du monde.
Nous avons reçu l'ordre d'apporter à ceux qui servent dans Sa maison les fruits qui ont mûri en premier sur Ses arbres, en nous rappelant, en acceptant de prendre sur nous le joug de Son royaume et en Le remerciant pour les fruits et tous les autres biens qui nous viennent de Lui.
Alors nous serons dignes d'une bénédiction et il y aura une bénédiction dans nos fruits.
"

<----------------------------->

-> La paracha précédente (Ki Tétsé) se termine par la mitsva de faire disparaître Amalek
Cette paracha (Ki Tavo) commence par la lettre vav (ו) signifiant : "et" (liaison), suivie par le sujet des bikourim.

Quel est le lien entre ces 2 mitsvot (Amalek et bikourim)?

Le midrach (Tan'houma Béchala'h 25) dit que Amalek était arrogant, orgueilleux.
La Torah discute immédiatement après des bikourim, pour nous enseigner que nous devons également faire disparaître notre orgueil (le Amalek en nous), qui amène à ne plus apprécier le bien que l'on nous fait.

[le Béér Moché]

[ Une personne qui a un manque d'appréciation pense qu'elle peut tout faire toute seule, indépendamment de Hachem.
En apportant les bikourim, on corrige cette tendance naturelle, et l'on démontre que nous dépendons totalement de la miséricorde divine. ]

<----------------------------->

-> La mitsva des bikourim va à l'encontre de la nature d'une personne.
C'est par ce mérite d'aller à l'encontre de ses tendances naturelles en apportant les bikourim à Hachem, que les juifs ont mérité de recevoir la terre d'Israël.

[Rabbi Moché Teitelbaum - Béra'h Moché]

<--------------------->

-> A notre génération, nous pouvons observer la mitsva des bikourim en faisant que le commencement de notre journée soit saint.
A la place de sanctifier nos premiers fruits, nous sanctifions nos premiers moments de la journée.
Après s'être levé le matin, nos premières pensées, mots ou actions sont dédiées à notre service Divin.
[rabbi Sim'ha Bounim de Pshischa]

<--------------------->

-> "Vous vous renforcerez et vous prendre des fruits de la terre, et c’était l’époque des prémices de la vigne» (Chéla'h Lé'ha 13,20)

On trouve dans les écrits du Ari zal que les prémices (bikourim) ont pour but de réparer la faute des explorateurs.
En effet, comme ils ont dédaigné un excellent pays, la mitsva des prémices a été donnée pour manifester l’amour à la terre d’Israël, en apportant des sept espèces qui en font la gloire.

C’est pourquoi rabbi Mena’hem Zemba (dans son Amira Yaffa) dit que la Michna sur les bikourim (prémices) évoque précisément les 3 espèces que les explorateurs ont apportées : "Quelqu’un voit une figue arrivée à maturité, une grappe de raisin arrivée à maturité, une grenade arrivée à maturité".
Cela correspond à ce qui est dit sur les explorateurs : "ils ont coupé de là une branche et une grappe de raisins et l’ont portée à deux sur un bâton, et des grenades et des figues".

<----------------------------->

-> Les grecs[à l'époque de 'Hanouca] ont émis une loi interdisant le fait de donner du bois pour l'autel (mizbéa'h) et ils ont [également] interdit d'apporter les bikourim à Jérusalem.
[guémara Taanit 28]

Le Maharal commente :
"Pourquoi les grecs ont-ils interdit ces 2 mitsvot?
C'est parce que ces mitsvot sont réalisées avec une joie immense.
Ceux qui donnaient le bois pour le mizbéa'h allaient ensuite fêter cela, et les bikourim étaient amenés au Temple dans une ambiance de grande joie, [comme le rapporte par exemple] la michna : "on jouait de la flûte devant eux ..."
Les grecs ne voulaient pas que les juifs soient joyeux."

<--->

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°676) écrit :
"Voici comment la michna Bikourim décrit la cérémonie de l’apport des prémices au Temple : "Tous les villages de la région se rassemblaient dans une ville qui représentait la région, ils dormaient dans les rues de cette ville sans rentrer dans les maisons, et on jouait de la flute devant eux jusqu’à ce qu’ils arrivent au mont du Temple. Les riches apportaient leurs prémices dans des ustensiles d’argent et d’or, et les pauvres les apportaient dans des paniers de tiges de saule tressées."

La Torah a voulu mettre sur un pied d’égalité le riche qui apporte son offrande dans des ustensiles d’or et d’argent et le pauvre qui apporte sa maigre offrande dans des paniers de tiges de saule tressées, c’est pourquoi tout le monde dormait dans les rues de la ville sans rentrer dans les maisons, parce que lorsqu’ils se tenaient devant le Roi des rois [Hachem], tous étaient égaux devant Lui. C’est pourquoi il est dit qu’Il "ne prend pas parti pour les grands, et ne favorise pas le riche contre le pauvre, car ils sont tous l'œuvre de Sa main" (Iyov 34,19).

Et on jouait de la flute devant eux, le mot flute (‘halil) évoquant le mot : ‘halal (creux). Quiconque venait à Jérusalem apporter les bikourim devait se ressentir lui-même comme s’il était le plus vide de tous, et qu’il n’y avait personne de plus grand que l’autre. Tous étaient égaux, l’offrande de chacun était d’agréable odeur à D., puisqu’ils l’apportaient par amour pour Lui, et la michna dit : "Celui qui apporte peu est l’égal de celui qui apporte beaucoup, à condition que son cœur soit tourné vers le Ciel" (guémara Ména'hot 110,1). "

<----------------------------------------------->

"Je n’ai pas passé outre Tes mitsvot et je n’ai pas oublié" (Ki Tavo 26,13)

Il y a les prémices (bikourim) qui sont les 1ers fruits de certaines sortes seulement.

Il y a également le prélèvement des dîmes sur les récoltes qui suit un cycle de 3 ans.
Tous les ans, on donne la première dîme au Lévite ; la 1ere et la 2e année, on prélève également le maasser chéni, la 2e dîme. Elle est sacrée et ne peut être consommée qu'à Jérusalem.
La 3e année, à la place de la seconde dîme, on prélève une dîme appelée maasser ani, la dîme du pauvre.
Ce cycle se répète tous les 3 ans, à l'exception de la 7e et de la 50e année (respectivement la chémita et le yovèl).

C'est ainsi que la veille de Pessa'h de la 4e et de la 7e année de la chemita (marquant la fin d'un cycle de 3 années), on doit s'assurer qu'on a bien remis toutes les dîmes à qui de droit (sur la durée de ce cycle de 3 ans), et on récite un texte de "confession sur les dîmes", le "Vidouï Maasser" (v.13-15).
Il est préférable de le réciter au Temple à Jérusalem, mais on peut le faire n'importe où.

L'extrait du verset, cité ci-dessus, fait partie de cette "confession sur la dîme", et par cela, on affirmait avoir accompli ce qu'il fallait et n’avoir rien oublié de faire.
En général, une confession (vidouï) vient connoter que la personne avoue une faute. Mais là, si elle dit que tout a été fait dans les règles, où est l’aveu?

Le rabbi de Satmar répond que dans cet aveu (vidouï), l'individu disait certes qu'il n’est passé outre aucune loi, mais il ajoutait : "Je n’ai pas oublié", dans le sens de "Je n’ai pas oublié ce que j’ai fait".
Le fait de ne pas oublier ses mitsvot est en soi déjà une faille. En effet, l’homme doit oublier les mitsvot qu’il a réalisées pour se sentir toujours redevable d’en faire encore et ne jamais se sentir quitte ni orgueilleux.
C'est sur cette faille que l’aveu prend son sens.

[A chaque instant, nous avons une dette de gratitude infinie à l'égard de D., et il en serait ingrat d'en venir à croire que grâce à ce que nous faisons nous pouvons rivaliser avec Lui.
La naturalité veut que nous n'aimons pas être endettés avec quelqu'un pour ce qu'il a pu nous faire, mais la réalité est qu'avec Hachem nous ne pourrons jamais nous débarrasser de ce sentiment de Lui être totalement redevable.

Vouloir retirer le fait d'être redevable à Hachem, c'est vouloir Le retirer de notre vie.
[c'est bon je n'ai pas besoin de ton aide, je peux très bien agir tout seul!]

Nous pouvons nous rappeler de nos mitsvot passées si elles nous permettent de se renforcer, de s'améliorer dans notre avodat Hachem (ex: du passé nous pouvons apprendre à agir mieux dans le futur ; à mon yétser ara qui veut me faire croire que je ne suis pas si grand que ça, regarde mes bonnes actions que j'ai pu faire par le passé, je me dois donc d'agir au moins aussi bien! ]

<---------------->

-> Selon le Sforno, cette déclaration est appelée "confession", bien que l'on n'y mentionne aucune faute, car si Israël n'avait pas adoré le Veau d'or, le service Divin serait resté le privilège des premiers-nés, et chaque foyer aurait alors été sacré.
Ce n'est qu'à cause de cette dégradation qu'il faut sortir les dîmes de la maison et les donner aux Cohanim et aux Lévi'im, et c'est pourquoi nous nous confessons.