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"Lorsque Moché eut fini d'écrire les paroles de cette Torah dans un livre" (Vayélé'h 31,24)

-> Lorsque Moché a terminé d'écrire le livre de la Torah au jour de sa mort, l'ange Gabriel est descendu du Ciel, il a pris le Séfer Torah et l'a emmené au Ciel pour proclamer la grandeur de Moché notre Maître.
Les tsadikim au Ciel lisent dans ce Séfer Torah le Shabbath, les fêtes et les lundis et jeudis.

[rabbi Raphaël Moché Elbaz - dans son Eden miKédem]

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-> Moché a écrit le Livre de la Torah (Séfer Torah) du début à la fin afin que les juifs le voient et reconnaissent que D. l'a écrite toute entière, comme les commandements inscrits par miracle sur les Tables de la Loi (Lou'hot).
Moché a ordonné de déposer le Séfer Torah sur le côté de l'Arche pour enseigner aux générations futures qu'il vaut autant que les Lou'hot ; tous 2 renferment les paroles du D. vivant.
[Méam Loez - Vayélé'h 31,24]

"Le peuple se lèvera et se détournera" (Vayélé'h 31,16)

=> Le verset dit que "le peuple se lèvera", mais en quoi est-ce une élévation? Au contraire, c'est une descente, puisqu'il se détournera!

En fait, le verset vient signifier que le peuple se lèvera, c'est-à-dire s’élèvera au dessus de ses chefs. Et quand c'est le peuple qui dirige et que ce ne sont plus les chefs d'Israël qui conduisent le peuple, alors la suite des événements et que ce peuple "se détournera".
Quand c'est le peuple qui prend le pouvoir sur les dirigeants, cela est le début de sa chute.
[Mikra méForach]

"Hachem dit à Moché : Voici (én - הֵן) tes jours approchent pour mourir" (Vayélé'h 31,14)

-> Au moment où Hachem annonce à Moché sa mort, et lui dit : "Voici (הן) tes jours approchent pour mourir", Moché lui répond : "Moi je T’ai glorifié avec le mot הן (voici), quand j’ai dit : "הן (voici) à Hachem appartient les Cieux", et Toi Tu annonces ma mort avec ce même terme".

Alors Hachem remarqua : "Tu te rappelles des entrées mais pas des sorties! Quand Je t’ai demandé d’aller sortir les Hébreux d’Egypte, ne m’as-tu pas rétorqué : “Voici (הן) les enfants d’Israël ne me croirons pas"?"

=> Quel est le lien logique derrière ce dialogue entre Hachem et Moché?
En quoi le mauvais “voici” annule le bon?
Bizarrement, on a l’impression d’être devant un règlement de compte!

Moché était à un très haut niveau où il a réussi à dévoiler la grandeur d’Hachem, puisque ceux qui étaient auprès de Moché, voyaient la Main d’Hachem de façon claire et dévoilée.
Ainsi Moché a réussi à dévoiler que le monde appartient à Hachem, et il espérait que par ce mérite, il puisse entrer en terre sainte.

Seulement, le problème est que justement du fait de cette grandeur, Moché ne pouvait pas entrer en terre sainte. En effet, si Moché faisait entrer le peuple en Israël, la conquête se déroulerait miraculeusement.
L’intervention Divine serait dévoilée, comme cela était son niveau. Or, après la faute des explorateurs, le peuple a chuté spirituellement et leur dimension ne leur permettait plus d’entrer en terre sainte de façon miraculeuse.
C’est pourquoi, Moché ne pouvait plus entrer en Israël. Ce devait être Yéhochoua, dont le niveau était plus bas, qui le remplace.

=> Puisque Moché savait cela, pourquoi a-t-il tant insisté pour y entrer? Pourquoi a-t-il récité 515 prières pour pouvoir entrer en terre sainte, sachant que cela ne lui était pas possible ?

C’est que Moché pensait que par ses prières, il pourra élever et raffiner le peuple pour les hisser à son grand niveau.
En effet, cela fait partie de la force de la prière de pouvoir élever ceux pour qui l'on prie. C'est pourquoi, Moché a tant prié pour élever le peuple et lui permettre de revenir à ce niveau leur rendant possible une conquête miraculeuse, digne d’un dirigeant comme lui.
Cependant, Hachem n’a pas accepté cette demande de Moché, car Il lui fit remarquer qu’en réalité, il était défectueux justement dans ce point là.

Moché, qui espérait élever le peuple par ses prières, a montré dans le passé qu’il ne croyait pas tant en cette force de la prière.
En effet, quand Hachem envoya Moché libérer le peuple, il rétorqua : "Voici (הן) les enfants d’Israël ne me croirons pas" = il exprima l’idée selon laquelle les juifs étaient à un très bas niveau qui impliquerait que certainement ils ne croiront pas en lui.
Mais alors à ce moment-là, pourquoi Moché ne s’est-il pas immédiatement muni de courage pour déverser son cœur et prier Hachem pour qu’Il élève le peuple et le raffine au point de les mener au niveau d’avoir cette foi en lui qui leur manquait.

=> A présent, on comprend bien la logique du dialogue entre Moché et Hachem.
Hachem montra à Moché une certaine contradiction dans sa démarche.
- D'une part, il souhaite de tout cœur entrer en terre sainte par le mérite d’avoir dévoiler Sa Présence dans le monde quand il dit : "Voici à Hachem appartient les cieux".
- D'un autre côté, Hachem lui montra que 40 ans plus tôt, Moché a fait remarquer à Hachem que le peuple n’allait pas avoir confiance en lui : "Voici les enfants d’Israël ne me croirons pas".

Ainsi, pourquoi n’a-t-il pas alors saisi la force de la prière pour hisser le peuple à ce niveau de foi nécessaire?
Le fait que Moché n’a pas saisi cette occasion de prier pour raffiner le peuple montra que très en finesse, il ne croyait pas si fermement que la prière peut raffiner et élever l’homme.
=> De ce fait, quand il souhaitait recourir à la prière pour élever le peuple et lui permettre d’entrer en terre sainte sous sa direction, alors Hachem n’a pas répondu favorablement à cette prière.

[Source : issu d’un dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

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en effet le midrach (Dévarim Rabba Vayélekh 9) rapporte :
A quoi est-ce que cela ressemble? A quelqu’un qui a honoré le roi et lui a apporté un cadeau, une épée tranchante. Le roi dit : 'Coupez-lui la tête avec!'
Ainsi, Moché a dit : 'Maître du Monde, je T'ai glorifié avec "én", ainsi qu'il est écrit : "voici (én - הֵן) qu'à Hachem ton D. appartient les Cieux et les Cieux des Cieux" (Ekev 10,14), et c'est avec "én" que Tu me condamnes à mort'?
Hachem lui a répondu : 'Ne te souviens-tu pas que Je t'ai envoyé sauver Israël d'Egypte et que tu M'as dit ; "Et si (vé'én - וְהֵן) ils ne me croient pas" (Chémot 4,1), donc 'Voici (én - הֵן) que tes jours approchent de la mort'".

En observant les voies de la providence, nous voyons que Hachem se conduit avec nous mesure pour mesure, ainsi qu'il est dit :"avec la mesure que l'homme utilise, on le mesure lui-même du Ciel" (Michna Sotah 1,7). Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
Quand Moché a prié pour demander à rentrer en terre d'Israël, nous trouvons que Hachem lui a dit : "Assez (rav la'h - רַב לָךְ)! Ne me parle plus" (Vaét'hanan 3,26). C'est parce que dans la discorde de Kora'h, Moché avait utilisé ces mêmes mots : "Assez (rav la'hém - רַב לָכֶם), enfants de Lévi" (Kora'h 16,7).

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+ "Hachem dit à Moché : Voici (én - הֵן) tes jours approchent pour mourir, appelle Yéhochoua"

-> Selon le midrach (Dévarim rabba Vayélé'h 9), cela ressemble à une noble dame qui avait apporté au roi un très bel habit. Le roi a gardé l'habit, et au moment où cette noble dame allait mourir, le roi a ordonné de la recouvrir avec cet habit.

Hachem a dit à Moché : "Tu m'as loué par én (הֵן), et je décrète ta mort mort par én (הֵן)".
Quel est le rapport?

Le Maguid de Doubno dit au nom de la guémara (Moéd Katan 28), que "én" (הֵן) en grec signifie : "un", et désigne ainsi quelque chose d'unique.

La lettre "hé" (ה) est la seule lettre qui ne peut pas s'unir avec une autre lettre pour former 10 (ex: dalet et vav font 10 ; idem pour guimél et zaïn). Seul le hé reste seul.

De même dans les dizaines, le noun (נ) reste seul.
Ainsi, ces 2 lettres forment le mot : én (הֵן), qui montre quelque chose d'unique.

=> C'est pourquoi Moché a dit :"én" (הֵן) à Hachem = à savoir Hachem est un, l'Unique.
Et Hachem lui a répondu : Toi aussi tu es "én", la génération a baissé de niveau et toi tu es le chef unique de cette génération.

C'est pourquoi suite à sa mort, les Anciens de la génération ont dit : "Malheur à cause de cette honte" = quand Moché a appelé Yéhochoua, ils ont compris qu'ils n'étaient alors plus dignes d'avoir un chef comme Moché.

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"Appelle Yéhochoua et tenez-vous dans la tente d'assignation" (Vayélé'h 31,14)

Le midrach rapporte qu'après qu'Hachem ait parlé à Yéhochoua, Moché lui demanda : "Qu'est-ce qu'Hachem t'a-t-Il dit?"
Il lui répondit : "Quand Hachem te parlait, à toi, est-ce que je savais ce qu'Il te disait?"
Alors Moché cria : "Mieux vaut 100 morts mais pas une seule jalousie!"
=> Cela est étonnant : pourquoi Yéhochoua ne voulait-il pas dévoiler à Moché ce qu'Hachem lui a dit?

En réalité, ce qu'Hachem dit à Yéhochoua c'est justement : "Quand Moché te demandera qu'est-ce que Je t'ai dit, tu lui répondras : "Quand Hachem te parlait, à toi, est-ce que je savais ce qu'Il te disait?" En effet, Moché ne voulait pas mourir. Il souhaitait continuer à vivre même en tant qu'élève de Yéhochoua. Or, Hachem ne voulait pas reprendre son âme sans son accord. Ainsi, Hachem demanda à Yéhochoua de dire cette phrase à Moché, pour qu'il ressente cette pointe de jalousie liée à la difficulté de devenir l'élève de Yéhochoua et qu'il accepte de mourir.
Et il s'avéra que ce plan fonctionna à merveille.
[Gaon de Vilna]

"Rassemble le peuple : les hommes, les femmes et les enfants et l'étranger qui est dans tes villes, afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent, et ils craindront Hachem votre D., et ils veilleront à accomplir toutes les paroles de cette Torah.
Et leurs enfants qui en les connaissent aps encore écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D., tous les jours que vous vivrez sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir traversé le Jourdain"
(Vayélé'h 31,12-13)

-> Rabbi El'azar ben Azaria commente ainsi ce verset :
"Rassemble le peuple : si les hommes venaient pour apprendre et les femmes pour entendre, que venaient y faire les enfants?
Offrir du mérite à ceux qui les amenaient."
[guémara 'Haguiga 3a]

-> En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 31a-b) disent que celui qui fait une bonne action parce qu’il en a reçu un ordre, recevra une récompense plus grande que s'il la faisait sans ordre.

Puisque les parents devaient tous se rendre au rassemblement, alors ils auraient forcément pris leurs enfants avec eux pour ne pas les laisser seuls.
Ainsi, Hachem qui veut encore plus nous récompenser a tenu à l’enjoindre explicitement dans la Torah, pour que les parents reçoivent un salaire encore plus grand d’accomplir un acte avec un ordre.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le rav Yossef Shalom Elyachiv fait remarquer que la force de la Torah est tellement grande qu'elle a une influence même sur les petits enfants : la voix de la Torah pénètre dans le plus profond de leur être, comme le dit le verset : "Ils écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D. tous les jours que vous vivrez".

Nos Sages (guémara Yérouchalmi Yébamot 1,6) rapportent que rabbi Dossa ben Horkénos, parlant de rabbi Yéhochoua, dit : "Je me souviens de l'époque où sa mère amenait son berceau à la maison d'étude pour que ses oreilles s'attachent aux paroles de Torah".

S'appuyant sur cet enseignement de nos Sages, rav Elyachiv écrit qu'en ce qui concerne l'éducation des enfants, il existe 2 âges différents.
Celui de l'éducation pratique : un père doit enseigner la Torah à son fils dès qu'il commence à parler, et il devra accomplir, par exemple, la mitsva du loulav quand il saura comment l'agiter (guémara Soucca 42a).
Mais pour le développement de son esprit, c'est à partir de la naissance que l'homme doit exercer sur son enfant une influence positive.

[la Torah met en avant l'importance de s'occuper au plus tôt de nos enfants, et de ne pas attendre trop longtemps, pensant à tord que cela ne sert à rien avant (il est trop petit!).]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï déclara : "Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania heureuse soit celle qui l'a enfanté" (Pirké Avot 2,8)

Rav Ovadia de Barténoura de commenter : "[Enceinte, ] elle se rendait dans toutes les maisons d'étude de sa ville et disait aux étudiants : "Je vous prie! Implorez la miséricorde divine pour que cet enfant que je porte dans mon sein devienne un érudit."
Et depuis le jour de sa naissance, son berceau ne quitta jamais les maisons d'étude, pour que ses oreilles ne perçoivent aucune autre parole que celle de la Torah".

=> Ceci nous montre combien l'âme du nourrisson est sensible à son environnement, et quels impacts celui-ci aura sur tout son avenir.

La présence des enfants permettaient d'apprendre aux parents la formidable influence qu'ont les paroles de Torah sur leur âme dès leur plus jeune âge.
[l'inverse est malheureusement vrai : toutes paroles et influences contraires à la Torah les impactent négativement]

L'avenir du peuple juif dépend de l'éducation de ses enfants, au point que la loi juive stipule que la construction d'une synagogue elle-même passe après l'éducation juive des enfants.

=> Tâchons de construire un cocon familial les protégeant de l'environnement non-juif, afin qu'ils puissent grandir au biberon des valeurs de la Torah, avec la chaleur de l'amour de leurs parents et de leur papa Hachem.

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-> "Rassemble le peuple" (Vayélé'h 31,12)

La Mitsva du Hakel (rassemblement) consiste en ce que tout le peuple se rende à Jérusalem pour écouter le roi lire le livre de Dévarim et ainsi ils se rempliront de crainte Divine.
Mais de là nous apprenons l'importance de se rapprocher des tsadikim pour voir leurs comportements et entendre leurs enseignements. Il ne faut pas se dire que ce serait une perte de temps que de se rendre chez eux et que l'on pourrait se contenter d'étudier les livres qu'ils ont écrit. En effet, la Torah demande à tout le peuple de se déplacer pour aller écouter le roi lire la Torah, bien que chacun aurait pu aussi lire la même chose chez soi à la maison.
C'est bien que l'impact de sainteté et de crainte du Ciel est bien plus fort quand on entend les leçons de la bouche du tsadik lui-même.
[Tiféret Shlomo]

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=> Quel sens y a-t-il d'apporter des enfants qui ne comprennent rien, tels que des nourrissons ou des enfants de très bas âge? Au contraire, le fait de les amener risquerait plutôt de déranger et perturber les adultes. Hachem ne demande pas de faire des choses qui n'ont aucun intérêt juste pour donner des mérites! Il faut nécessairement qu'il y ait un sens à cela!

-> Le Saba de Kelm explique que tout ce qu'un individu voit ou entend laisse une empreinte en lui. Même si on ne s'en rend pas compte, on est influencé par tout ce que l'on peut voir ou entendre. Et même si cette influence sera extrêmement légère, malgré tout son comportement en sera impacté en finesse, d'une façon ou d'une autre. Et c'est avec le temps et l'accumulation de ces impacts, qu'un jour l'homme sentira réellement qu'il aura changé.
C'est pourquoi, la Torah demande d'amener les enfants, car même s'ils ne comprennent rien, ce que leurs sens auront perçus, ce qu'ils auront vu et entendu, laissera en eux une trace certes fine, mais profonde, qui finira par l'influencer de façon visible quand il grandira et accédera à l'intelligence.
Ainsi, ne négligeons pas le fait de montrer à nos enfants des objets sacrés, livres d'étude, Tefilin, de leur montrer des gens pieux, des lieux saints ... car même si à présent ils ne comprennent pas, on finira par voir les fruits.

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-> "Rassemble le peuple, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est Avec toi, afin qu’ils entendent et qu’ils s’instruisent, et craignent Hachem" (Vayélé'h 31,12)

-> Rachi commente sur les mots "enfants" = "Pourquoi venaient-ils? Pour récompenser ceux qui les amenaient".

-> Une fois tous les 7 ans, le premier jour de ‘Hol Hamoed Souccot, le peuple juif accomplissait la mitsva du Hakel (rassemblement) ; tout le monde allait au Temple pour écouter le roi lire le Livre de Dévarim. La Torah nous enjoint d’amener également les enfants.
La guémara (‘Haguiga 3a) déduit que même les tous petits sont inclus dans la mitsva. Quelle est la raison de ce Commandement? Elle répond que le but est de récompenser les parents qui les amènent.

=> Ce commentaire soulève une nouvelle question : si la venue des enfants ne leur était d’aucun bénéfice, pourquoi les parents méritaient-ils une récompense?

Le rav Its’hak Berkovits explique qu’en réalité, il y a un intérêt à amener les jeunes enfants au Hakel. Bien qu’ils soient trop jeunes pour retenir quelque chose de cet événement, le fait d’assister à un tel rassemblement pour l’accomplissement d’une mitsva, va les imprégner d’une certaine crainte d’Hachem (voir aussi le Ohr ha’Haïm haKadoch).
Ce petit bénéfice n’était peut-être pas suffisant en soi pour donner l’ordre aux parents d’amener de si jeunes enfants, entreprise qui pouvait s’avérer difficile. Elle prouvait cependant la grande Méssirout Néfech (dévouement) des parents qui déployaient de gros efforts pour un profit minime chez leurs enfants ; c’est pour cela que les parents étaient récompensés.

Ceci nous enseigne une leçon fondamentale sur le ‘Hinoukh (l’éducation). Le fait d’élever des enfants est essentiel pour l’élévation spirituelle des parents. L’un des plus grands défis pour les parents est d’assurer le bien-être spirituel et matériel de leurs enfants, et ce, à n’importe quel prix. Ainsi, quand un parent fournit de gros efforts pour amener son jeune enfant à un événement comme le Hakel, il montre son dévouement pour le ‘Hinoukh de son enfant.

On raconte que l’un des fidèles participant à un cours de Torah, s’endormait régulièrement pendant la majeure partie du Chiour. Le Rav lui demanda un jour pourquoi il continuait de venir s’il ne tirait aucun bénéfice de l’exposé. L’homme expliqua qu’il continuait d’y assister même s’il ne parvenait pas à rester éveillé, pour que ses enfants voient que leur père valorisait grandement la Torah, au point que même après une dure journée de travail, il faisait l’effort d’aller à un Chiour.
Évidemment, il aurait été bien mieux qu’il en écoute le contenu et qu’il apprenne de nouvelles choses, mais ce dévouement pour l’éducation de ses enfants montre qu’il réalisait que sa Méssirout Néfech est un élément essentiel dans l’éducation.

Nous avons vu que le ‘Hinoukh sert autant à l’évolution de l’enfant qu’à celle du parent. Ainsi, le dévouement manifesté par les parents qui amenaient leurs jeunes enfants au Hakel mérite, en soi, une grande récompense.
[rapporté par le Collel de Sarcelles - Vayakél 5783]

"[Hachem dit à Moché à propos du peuple juif] ... Des maux nombreux et des détresses l'atteindront" (Vayélé'h 31,17)

Le Na'hal Eliyahou fait observer que :
-> le mot : "raot" (des maux - רָעוֹת) a une guématria de : 676, renvoyant à l'année juive : 5676 (תרע''ו), soit l'année 1916, c'est-à-dire l'époque de la 1ere Guerre mondiale.
[en effet, c'est le 1er juillet 1916 qu'a eu lieu la bataille de la Somme, la plus meurtrière où environ 1,2 million de soldats sont morts! ]

-> le mot : "vétsarot" (et des détresses - וְצָרוֹת) a une guématria de : 702, renvoyant à l'année juive de : 5702 (תש''ב), soit l'année 1942 où a été décidée la "Solution finale" de la question des juifs à la conférence de Wannsee (à Berlin).

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Il est intéressant de noter que dans le verset suivant (v.18), Hachem en explique l'origine : "car il (le peuple) s'est tourné vers les dieux des autres."

"Soyez forts et soyez fermes, ne les craignez pas et ne soyez pas épouvantés devant eux, car c'est Hachem, ton D., qui marche avec toi ; Il ne t'affaiblira pas et ne t'abandonnera pas." (Vayélé'h 31,6)

-> Le 'Hida remarque que la 1ere partie du verset s'exprime au pluriel : "Ne les craignez pas et ne soyez pas épouvantés", alors que la fin est au singulier : "qui marche avec toi".

Il explique que si Israël est uni, au point qu'il se comporte comme un seul et même homme, la présence divine résidera en son sein et il n'aura rien à craindre de ses ennemis.
Quand tous ensemble, vous formez "un", comme un seul homme animé du même coeur, vous êtes assurés qu'Hachem "ne t'affaiblira pas et ne t'abandonnera pas."

-> Le Rabbi de Kobrin (sur Haazinou 32,9) commente :
"Lorsqu'on tresse de nombreux fils pour en faire une corde épaisse, même s'il y a parmi eux des fils abîmés, non seulement on ne les remarque pas mais ils ajoutent de la résistance à la corde.
Il en est de même des enfants d'Israël : lorsqu'ils sont unis et liés tous ensemble, même les plus mauvais y trouvent un intérêt et sont utiles à la communauté."

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-> Pourquoi la Torah nous demande-t-elle : "Soyez forts et soyez fermes", alors qu'elle affirme ensuite : "Il ne t'abandonnera pas"?

Rav Yé'hezkel Levenstein répond que Hachem ne nous délaissera pas à la seule condition que nous soyons forts et fermes dans notre confiance en Lui.

"Moi-même (ano'hi) suis aujourd'hui âgé de 120 ans" (Vayélé'h 31,2)

-> Rachi rapporte que Moché avait exactement 120 ans le jour de sa mort, de sorte qu'il a été considéré comme étant parvenu à la somme de ses jours.

-> Dans la guémara ('Haguiga 4b), Rav Bibi bar Abayé demanda un jour à l'ange de la mort ce que deviennent les années "inemployées" de celui qui décède avant son terme.
L'ange répondit qu'elles s'ajoutent à celles des hommes patients et d'une grande humilité.

-> La Torah atteste que Moché a été l'homme le plus humble à avoir jamais vécu (Bamidbar 12,3).
On aurait donc pu penser qu'il dût sa longévité à l'octroi d'années non vécues par quelqu'un qui serait mort avant son échéance normale.

=> Ainsi, a-t-il été employé le terme "ano'hi", comme pour dire : "Moi-même ai 120 ans" = ces années sont les miennes, et non celles d'un autre.

[Source : Talelé Oroth du Rabbi Yissa'har Dov Rubin]

Un séfer Torah, c’est …

+ Quelques réflexions sur le séfer Torah (Vayélé'h 31,19) :

Un séfer Torah est constitué d'un très grand nombre de lettres.
Bien que chaque lettre se tient indépendamment l'une de l'autre (pour être casher, les lettres ne doivent pas se toucher, sans être trop distantes), l'absence ou la non complétude d'une seule suffit à rendre le séfer Torah non casher.
De même, chaque juif est un élément indispensable du klal Israël, sur qui dépend la totalité des juifs.

Un séfer Torah est écrit avec de l'encre, et seule la couleur noire foncée est autorisée.
Alors que les autres couleurs peuvent facilement se combiner entre elles afin de former une nouvelle couleur, le noir est extrêmement dur à changer.
De la même façon, un juif ne doit pas permettre à l'influence de la société et aux aléas de la vie, de diluer ou d'affaiblir la stricte observance de la Torah (la couleur noire foncée) afin de rester un séfer Torah vivant et casher.

L'encre doit tenir fermement au parchemin et si elle "saute" (se détache), le séfer Torah n'est plus casher.
De même, un juif doit adhérer avec ténacité à la Torah, et ne jamais s'en détacher.

Source : traduction personnelle b"h de l'anglais du commentaire "védibarta bam" de Rabbi Moshe Bogomilsky

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-> Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.

Le Chémen Roch (Vayéchev) explique que chaque juif a le devoir d'aimer son prochain comme lui-même.
Chaque juif ayant sa lettre dans le Séfer Torah, si malheureusement, un juif n'aime pas son prochain, il se trouve qu'il efface une lettre de la Torah et rend tout le Séfer Torah inapte.

[cela donne tout son sens à : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18), Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."
=> En effet, d'une certaine façon notre Torah (personnelle) ne peut être cashère tant que nous n'aimons pas notre prochain!]

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-> La Torah demande à chaque personne d'écrire son propre rouleau de Torah.
Nos Sages (guémara Sanhédrin 21a) enseignent : "Même si ses parents lui ont laissé un rouleau de Torah, il est bon d'en écrire un pour lui-même".
De façon figurative, [cela signifie que] nous ne devons pas se satisfaire des connaissances en Torah que nous avons hérité de nos ancêtres.
Nous devons faire des efforts afin de chercher de nouvelles idées par soi-même, afin que cela puisse agir en tant que nourriture spirituelle pour notre âme lorsque nous arriverons dans le monde à Venir.
[Ktav Sofer]