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Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> L'air du jardin d'Eden inférieur est extrêmement saint et pur, ce qui fait que le corps des habitants est si raffiné qu'ils n'ont pas besoin de nourriture ; respirer l'air suffit à les rassasier.
La satisfaction et le contentement sont caractéristiques du jardin d'Eden.

Et comme D. a créé un contrepoids pour chaque chose (Kohélet 7,14), il a créé le Géhinam, l'opposé du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 625]

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-> [Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

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-> "... dit Hachem, Qui a un feu dans Sion" (Yéchayahou 31,9) = il s'agit du Guéhinom.
[guémara Erouvin 19a]

-> Comment le Guéhinam, qui est soixante fois plus grand que le jardin d'Eden, qui est lui-même soixante fois plus grand que le monde, peut-il être situé à Sion?

Le Guéhinam, étant un lieu spirituel, ne prend pas de place, tout comme le jardin d'Eden, l'Arche et les Chérubins ne prennent pas de place.
De plus, le Arizal (Ets 'Haïm) affirme que le Guéhinam se trouve au nord et le jardin d'Eden au sud.
Dans ce verset, Sion ne fait pas référence à Jérusalem. Il signifie tsiyoun, "un endroit désigné". Hachem a un feu dans un endroit désigné au nord.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 3 entrées : une dans le midbar (généralement traduit par "désert"), une dans la mer et une à Yérouchalayim.
[guémara Erouvin 19a]

-> Les péchés qui font tomber une personne dans le Guéhinam sont constitués de trois cordes.
L'une est midbar, de dibour, "parole".
L'autre est le désir, que l'on compare à la mer : "Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer n'est pas pleine" (Kohélet 1,7), car une personne veut toujours plus que ce qu'elle a.
La troisième est l'autosatisfaction. Yérouchalayim, de yiré chalem, signifie "il se considère comme parfait", même s'il ne l'est pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Celui qui est arrogant tombe dans le Guéhinam.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Ce n'est pas un hasard si la guémara dit "tombe" plutôt que "va".
Le Guéhinam a trois entrées latérales et une "bouche" ouverte très étroite au sommet, comme une cheminée.
"Il t'a même attiré hors de l'étroitesse" (Iyov 36,16) = hors du Guéhinam, dont la bouche est étroite et dont la fumée s'accumule à l'intérieur (guémara Ména'hot 99b).
Parmi les réchaïm, il y a ceux qui se rendent au Guéhinam par les entrées latérales et qui subissent le bûcher, l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
D'autres tombent dans le Guéhinam par l'ouverture étroite et subissent également la lapidation (sekila), l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
Une personne arrogante tombe dans le Guéhinam ; elle souffre à la fois de brûlure et de lapidation.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 7 noms : Chéol, Avadon, Béer Sha'ḥat, Bor Sha'on, Tit HaYaven, Tsalmavet, et Eretz HaTa'ḥtit.
[guémara Erouvin 19a]

-> Si Chéol signifie un trou/tombe, comme on le traduit généralement, pourquoi est-ce un nom pour Guéhinam?

Chéol vient plutôt de hashalah, "prêter". Pour souffrir correctement dans le Guéhinam, la partie de l'âme néfech a besoin d'un corps. Comme son propre corps se trouve dans la tombe, on lui prête un autre corps pour qu'elle puisse souffrir.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> "Le juste tombe sept fois et se relève" (Michlé 24,16)

-> Le mot "sept" fait allusion au Guéhinam, qui a sept noms. Il arrive qu'un tsadik tombe dans le Guéhinom afin de faire remonter des âmes juives qui y sont punies.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara demande : [le Guéhinam] n'a-t-il pas aussi le nom de : Tofté ... la guémara répond : [Ce nom est une description,] qui signifie que quiconque se laisse séduire [mitpaté] par son mauvais penchant y tombera.
[guémara Erouvin 19a]

-> Il existe deux types de péché, chacun ayant son propre Guéhinam.
Le premier type de péché provient des attraits du mauvais penchant, qui est une sorte de mauvais ange, une force indépendante du corps. Pour ce type de faute, l'âme est jugée seule dans le Guéhinam.
L'autre type de péché est dû au poison du serpent, qui se trouve dans le corps et dans l'âme.
Chaque fois qu'une personne commet un péché de ce type, une force d'impureté est créée et un corps semblable au sien se forme dans le Guéhinam. Pour intensifier la douleur du pécheur, l'âme est jugée avec le corps fait de l'impureté du péché. De plus, de même que lorsqu'un jumeau souffre, l'autre le ressent, de même lorsque le corps créé à partir du péché souffre dans le Guéhinam, le corps dans la tombe souffre également.

Le midrach (Tana d'Eliyahou Zouta 17) raconte que Rabbi Akiva a trouvé un homme mort qui portait du bois et courait sur les montagnes. L'homme dit à Rabbi Akiva qu'il avait reçu l'ordre de couper du bois avec lequel il serait lui-même brûlé chaque vendredi.
Il s'agissait d'un corps créé à partir de péchés dans lequel la partie de l'âme néfech devait être jugée (Mahara haCohen).

Chaque type de péché a son propre Guéhinam.
La guémara définit le Tafté comme "l'endroit où tombe une personne séduite (mitpaté) par son (mauvais) penchant". Le terme "son penchant" fait référence à celui qui fait partie de lui, issu de la souillure/impureté du serpent [originel].
Le Tafté est donc ce Guéhinam dans lequel l'âme est revêtue d'un corps fait de ses propres péchés, puis jugée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Ceux d'Israël et des nations non-juives qui fautent délibérément avec leur corps descendent dans le Guéhinam, où ils sont jugés pendant douze mois. Au bout de douze mois, leurs corps sont détruits et leurs âmes sont brûlées ; le vent les disperse et elles deviennent de la cendre sous la plante des pieds des justes.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Dans le Guéhinam, il n'y a pas de cendres. Il s'agit d'une métaphore.
Les âmes des réchaïm sont "brûlées" afin de séparer le mauvais du bon. Mais parce qu'il y a tant de mauvais et si peu de bon, il n'en reste pas assez pour leur donner une identité indépendante.
Au lieu de cela, elles seront ajoutées aux grandes âmes des justes. Comparées à ces grandes âmes, les bonnes parties des âmes des réchaïm sont comme des cendres collées à la plante des pieds d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Le mot "épher" (cendres - אפר), est composé des mêmes lettres que "péer" (gloire - פְּאֵר).
Les juifs étaient destinés à la gloire : "Israël, en qui je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3). En fautant, ils ont transformé leur gloire en cendres.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Cinq représentent un soixantième : le feu, le miel, le Shabbat, le sommeil et le rêve.
Le feu représente un soixantième du Guéhinam.
[guémara Béra'hot 57b]

-> Le feu du Guéhinam est certainement des centaines de milliers de fois plus puissant que n'importe quel feu terrestre. La guémara parle d'un sur soixante parce que dans les lois de la cacherout, "soixante pour un" est le ratio d'annulation ; par exemple, si une once de soupe de poulet tombe dans soixante onces de lait, le lait peut être bu parce que la soupe de poulet est annulée, comme si elle n'était pas là du tout.
Lorsque la guémara nous dit que le feu est un sur soixante du guéhinam, cela signifie que comparé aux feux du guéhinam, un feu terrestre n'est rien.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les apostats et les traîtres ... le Guéhinam se termine, mais eux ne se terminent pas ... Ils sont appelés "Bné Guéhinam".
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Bné signifie "fils de". Certains des réchaïm sont brûlés dans les feux de Guéhinam, puis ils sont renouvelés et brûlés à nouveau.
Ce processus peut se répéter des centaines de milliers de fois pour une seule personne. Puisque ces personnes renaissent et se renouvellent dans le Guéhinam, elles sont appelées "fils du Guéhinam".

Bné peut également être compris comme boné (bâtisseurs de). Au fur et à mesure que le nombre de réchaïm augmente dans le Guéhinam, le Guéhinam se construit et s'étend.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Malheur aux érudits en Torah qui étudient la Torah mais n'ont pas de crainte du Ciel ...
Rava dit aux Sages : "Je vous en prie, n'héritez pas de deux Guéhinam.
[guémara Yoma 72b]

-> La guématria de "yira" (crainte), est deux fois la guematria de "Guéhinam", pour indiquer que si une personne ne craint pas le Ciel, elle sera punie par deux Guéhinam : le Guéhinam de neige, pour ceux dont le mauvais penchant a refroidi leur désir d'accomplir les mitsvot, et le Guéhinam de feu, pour ceux dont le mauvais penchant les a enflammés pour la faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits en Torah.
[guémara 'Haguiga 27a]

-> Lorsque A'her [Elicha ben Abouya] mourut, on dit [au ciel] : "Il ne sera pas jugé [au Guéhinam], et il n'entrera pas dans le monde à venir. Il ne sera pas jugé [au Guéhinam] parce qu'il étudiait la Torah, et il n'entrera pas dans le monde à Venir parce qu'il a péché."
Rabbi Méir dit : "Il vaut mieux qu'il soit jugé [au Guéhinam] et qu'il entre dans le monde à Venir. Quand je mourrai, de la fumée s'élèvera de sa tombe!"
Lorsque Rabbi Méir mourut, de la fumée s'éleva de la tombe d'A'her.
[guémara 'Haguiga 15b]

-> Elicha ben Abouya, connu sous le nom de A'her, était un Tanna qui s'est rebellé contre Hachem.
Si le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits de la Torah, pourquoi de la fumée s'est-elle élevée de sa tombe?

Dans le Guéhinam, il y a plusieurs départements : l'un de feu, l'autre de fumée, un autre encore de neige et de grêle.
Les érudits de la Torah ne sont pas jugés dans le feu ; et en effet, Elicha ben Abouya a été jugé dans la fumée.

Une autre façon de comprendre le passage est que le feu de Guéhinam touche les érudits en Torah mais ne les réduit pas en cendres.
Dans le Guéhinam, les réchaïm sont réduits en cendres (Tikouné Zohar 40) ; ensuite, les cendres sont transformées en un corps, dans lequel l'âme entre, pour être à nouveau brûlée, à l'infini.
Les érudits en Torah, cependant, ne sont pas réduits en cendres. Ils souffrent de la douleur de la brûlure mais restent intacts.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[le Ben Ich 'Haï y écrit que Rabbi Méïr a demandé que Elicha Ben Abouya puisse entrer au Guéhinam afin d'obtenir l'expiation de ses fautes. Au final, il va bénéficier pleinement de son étude de Torah, et il va mériter de s'asseoir à la grande table des justes sages d'Israël. ]

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-> Le Guéhinam est appelé alouka (généralement traduit par la "sangsue"), c'est-à-dire un ver qui suce le sang d'une personne malade et en extrait la maladie.
De même, le Guéhinam enlève les scories des âmes qui y sont jugées, afin de les purifier.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - sur guémara Avoda Zara 17a]

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-> Celui qui se moque des paroles des Sages est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]

-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]

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-> Les hérétique s; et les informateurs/traites ; et les apostats [apikorsim] ; et ceux qui ont renié la Torah ; et ceux qui ont nié la résurrection des morts ; et ceux qui se sont séparés des voies de la communauté juive et ont refusé de partager la souffrance ; et ceux qui jettent leur crainte sur la terre des vivants ; et ceux qui ont péché et ont fait pécher les masses, par exemple, Yéroboam, fils de Nébat, et sa compagnie ; tous ces gens descendent dans la Guéhinam et y sont jugés pendant des générations et des générations ...
La Guéhinam se terminera, mais ils ne se termineront toujours pas ...
Et leurs visages au Jour du Jugement seront noirs et couverts de suie comme le fond d'une marmite.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Il existe un Guéhinam dans lequel l'ensemble de la population est punie ; ce Guéhinam finit par prendre fin.
Mais pour chaque apostat et traître, il existe un Guéhinam séparé et personnel, comme nous l'apprend la déclaration suivante : "S'il n'en est pas digne, il prend sa propre part et celle de son ami dans le Guéhinam" (guémara 'Haguiga 15a).
Ce Guéhinam personnel ne s'arrête pas là.

Une autre interprétation est qu'il y a plusieurs Guéhinam pour chaque personne méchante (racha).
Lorsqu'un Guéhinam est terminé, un autre est créé pour lui.

"Et leurs visages sont comme le fond d'une marmite" = lorsqu'une marmite est sur le feu, la partie la plus touchée est le fond ; elle devient la plus chaude et la plus noire.
Lorsqu'un racha brûle dans le Guéhinam, la partie la plus touchée est son visage, car les fautes sont gravés sur le visage, comme il est écrit : "L'expression de leur visage témoigne contre eux" (Yéchayahou 3,9).
Une autre raison pour laquelle le visage des réchaïm est brûlé plus sévèrement que le reste du corps est qu'ils ont le plus péché avec leur visage. Ils regardaient des images illicites, écoutaient des commérages malveillants, disaient des calomnies et mangeaient des aliments non casher.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Dans l'avenir, le jardin d'Eden s'écriera : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm ..."
Et ... le Guéhinam s'écriera : "Je n'ai rien à faire avec les justes. Qui veux-je? Les réchaïm!"
[midrach Chémot rabba 7,3]

-> Cela peut être compris à la lumière de l'explication du Arizal sur le verset : "Hachem tue et fait vivre, fait descendre au Guéhinam et en fait remonter" (I Chmouël 2,6) = il y a des tsadikim dont le seul péché réside dans leurs pensées. Le tribunal céleste les considère comme parfaitement justes, car seul Hachem connaît les pensées de l'homme.
En revanche, il y a des réchaïm qui ont eu des pensées de repentir juste avant de mourir et qui n'ont jamais réussi à se repentir dans les faits. Même un tel repentir a du poids, comme nous le montre la guémara (Kidouchin 49b) : "Si un homme se fiance à une femme à condition qu'il soit parfaitement vertueux, elle est fiancée ... Car même si nous savons qu'il est parfaitement racha, il peut avoir eu des pensées de repentir".

Lorsqu'une personne racha qui s'est repentie en pensée meurt, les anges désignés l'emmènent au Guéhinam parce qu'ils ne connaissent pas ses pensées. Hachem ordonne alors à un ange d'amener l'âme d'un tsadik qui a péché par la pensée au-delà de l'entrée du Guéhinam, afin que la sainteté de l'âme du tsadik attire l'âme du repentant. Le chagrin qu'éprouve l'âme du tsadik lorsqu'elle pense être conduite au Guéhinam expie ses péchés en pensée. [Séfer haLikoutim]

À l'approche de l'ère du machia'h, il y aura de nombreux cas de pécheurs qui penseront à se repentir sur leur lit de mort. Cela provoquera un tumulte sans précédent dans le jardin d'Eden et à Guéhinam.
Les anges qui gardent les portes du jardin d'Eden s'opposeront à l'accueil de ces repentis, qu'ils perçoivent comme des réchaïm. Ils s'écrieront : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm".
Les anges en charge de Guéhinam n'ont aucune objection à accueillir les justes ; ... mais ils s'opposent certainement à ce que les justes descendent pour enlever leurs victimes. Ils s'écrieront : "Je n'ai rien à faire avec les justes, car ils ne viennent ici que pour détruire ma maison. De qui ai-je besoin? Les réchaïm!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 1, Téchouva 1]

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-> Ils t'appelleront par ton nom, t'installeront à ta place et te donneront ce qui t'appartient. On ne touche pas à ce qui a été préparé pour son ami.
[guémara Yoma 38a]

-> Après la résurrection, on vous appellera par le nom qui était le vôtre pendant votre vie.

Ils t'installeront à la place qui t'a été préparée dans le jardin d'Éden, car chaque personne y a une place qui lui est propre et qui a été préparée pour elle avant qu'elle n'entre dans ce monde. En plus de sa propre place, un tsadik reçoit la place qui a été préparée pour les réchaïm, mais il n'y touche pas. Au contraire, il la rend à son propriétaire après que celui-ci se soit repenti.

C'est dans cet esprit que le Arizal (Chaar haKavanot) explique notre demande dans la Amida : "Que Ta compassion s'éveille sur les justes ... et accorde une bonne récompense à tous ceux qui se confient sincèrement en Ton Nom. Mets notre sort avec eux pour toujours" = Mets notre sort avec les justes qui font sincèrement confiance à Ton Nom et qui ne veulent pas profiter des autres. Nous pouvons alors être sûrs qu'après notre repentir, ils nous rendront notre part du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Modifier la vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Modifier la vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Aimez la vérité et la paix" (aémet véashalom éavou - Zé'haria 8,19)

-> Hachem déteste le mensonge ... l'honneur d'une personne est de dire la vérité.
Nos Sages n'autorisent le mensonge que lorsqu'il est nécessaire pour rétablir la paix entre mari et femme ou entre amis.
[Ben Ich 'Haï - 'Houké haNachim 36]

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-> Même dans l'intérêt de la paix, il nous est interdit de mentir.
Nous ne pouvons que "changer" nos mots afin de laisser place à 2 interprétations. Nous avons alors l'intention de dire la vérité, alors que l'auditeur entend un message erroné.
[...]
Le mot שקר (shéker - mensonge), de valeur 600, est numériquement équivalent à דרך שלום (déré'h shalom - le chemin de la paix).
Cela montre qu'au nom de la paix, on peut dire quelque chose qui semble faux.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou ; Ben Yéhoyada - guémara Yébamot 65b]

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-> La femme de Rav lui causait du chagrin.
S'il lui disait : "Fais-moi des lentilles", elle lui faisait des petits pois. S'il lui disait : "Fais-moi des petits pois", elle lui faisait des lentilles.
Lorsque son fils 'Hiya grandit, son père lui dit : "Dis à ta mère de faire des lentilles". 'Hiya lui a demandé alors des petits pois, et elle a fait des lentilles.
Le rav lui dit : "Ta mère s'est améliorée." 'Hiya répondit : "C'est moi qui ai changé la demande."
Rav lui dit : "Parfois, un père peut apprendre de son fils. C'est ce que j'aurais dû faire. Mais tu ne devais pas, car il est écrit : 'Ils ont appris à leur langue à dire des mensonges, ils se sont fatigués à l'iniquité' (Yirmiyahou 9,4)."
[guémara Yébamot 63a - Rachi]

-> Les personnes que Yirmiyahou a réprimandées n'ont pas commencé par être des menteurs. Au début, elles avaient dit des choses fausses dans un but louable ou pour plaisanter. Mais lentement et sûrement, elles ont "appris à leur langue à dire des mensonges".
En conséquence de cela, elles se sont "fatigués à commettre l'iniquité" = elles ont fini par dire des mensonges par méchanceté, pour faire du mal.

Rav dit donc à son fils : Bien que ton intention soit de faire la paix, ne change pas tes paroles. car si tu prends l'habitude de parler faussement, tu finiras par en faire un mauvais usage.
[Ben Ich 'Haï - Bénayhou]

-> Nos Sages ont permis de "changer" nos paroles dans l'intérêt de la paix uniquement lorsque cela aurait eu des effets néfastes.
Rav disait à son fils : Puisque je peux supporter le comportement de ta mère sans me mettre en colère, il vaut mieux qu'elle continue comme elle est, plutôt que d'habituer ta langue au mensonge (Meiri).
[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma 364]

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-> C'est la justice, la justice (tsédek tsédek) que tu poursuivra (tirdof - תִּרְדֹּף), afin de vivre et d'hériter de la terre (Choftim 16,20)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Choftim) nous enseigne :
Dans la Torah, "poursuivre" signifie généralement détruire, comme dans "Cinq d'entre vous en poursuivront (radéfou - רָדְפוּ) cent" (Bé'houkotaï 26,8).
Pourquoi, alors, nous dit-on de poursuivre tzedek - la vérité - comme s'il s'agissait d'un mal que nous voulions éradiquer?

Il y a des moments où nous devons nous éloigner de la vérité.
Hachem a demandé à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri en disant : Est-ce que vraiment j'enfanterai, alors que je suis devenue vieille?" (Vayéra 18,13).
En réalité, Sarah avait dit qu'Avraham était vieux (vadoni zakèn - Vayéra 18,12).
D. a changé les propos rapportés pour assurer l'harmonie entre les deux.

On apprend qu'il faut utiliser le mensonge lorsque c'est nécessaire pour la paix. Il est interdit d'être trop "vertueux" à ce sujet.
[...]

Il y a des moments où la vérité détruit et où le mensonge construit.
C'est ce que démontre le mot שקר (chéker - mensonge). Deux de ses lettres reposent sur une seule base, ce qui les rend instables. Mais pourquoi la première lettre, ש, est-elle parfois formée d'une base stable?
Pour montrer qu'il ne faut pas toujours rejeter le mensonge. De temps en temps, cela est nécessaire.

Revenons à notre verset : "tsédek tsédek, tu poursuivra, afin de vivre et d'hériter de la terre."
Le mot :tsédek, signifie "charité" ou "bonté".
Le verset laisse entendre que la vérité doit entraîner la charité et la bonté dans son sillage.
Parfois, la charité et la bonté exigent que vous "poursuiviez" et bannissiez la vérité. Quand?
"Pour que vous viviez" = quand la vie est en en jeu.

Si une personne gravement malade vous demande comment elle se porte, ne répondez pas : "Vous avez l'air de vous détériorer". Cela pourrait accélérer sa mort. Mentez et dites : "Vous avez l'air d'être en voie de guérison". La joie qu'elle éprouvera à l'entendre l'aidera peut-être à se rétablir.

Il se peut aussi que vous deviez bannir la vérité pour apporter la paix.
Supposons que Réouven ait envoyé un messager chercher quelque chose auprès de Shimon, qui a répondu en maudissant Réouven. Par la suite, Réouven demande à son messager : "Qu'a dit Shimon?". Pour éviter une querelle, Shimon doit s'abstenir de dire la vérité.

Poursuivre la vérité "et hériter de la terre" = bannir la vérité pour apporter la paix, qui préserve la terre.

La vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le sceau d'Hachem est la vérité.
[guémara Shabbath 55a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
C'est avec son sceau de la vérité que D. a établi les cieux.
C'est ce que suggère le verset : "Il a établi les cieux à l'empan (bazérét - בַּזֶּרֶת)" (Yéchayahou 40,12). Le mot זרת, a la même guématria que אמת (vérité) lorsque l'on écrit pleinement ses lettres (אלף מם תיו).

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-> Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui (Vaét'hanan 4,4)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Nasso) commente :
La vie dépend de la vérité, c'est l'un des 3 piliers sur lequel repose le monde (Pirké Avot 1,18).
[c'est pour cela que mentir est si néfaste, puisqu'impactant la base du monde. ]

La vérité caractérise Hachem, la Torah et Israël : "Hachem D. est vérité" (Yirmiyahou 10,10) ; "La Torah de la vérité était dans sa bouche" (Mala'hi 2,6) ; et "Je t'ai planté [Israël] d'une vigne noble, entièrement une semence de vérité" (Yirmiyahou 2,21).
C'est pourquoi D. a pris Israël en héritage (Haazinou 32,9) et que seul Israël pouvait accepter la Torah. Les nations du monde, attachées au mensonge, l'ont refusée.

Il a été dit à Israël : "Vous (atèm - אַתֶּם) , qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui". Réarrangées, les lettres de אתם s'écrivent אמת (émet - vérité).
Notre verset dit : Vous, qui vous attachez à D., vous êtes la vérité. Et la vérité apporte la vie.

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-> La vérité apporte la vie au monde.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Sanhédrin 97a]

[en effet, cette guémara rapporte qu'un rav (Tavot ou Tavyomi) a dit à Rava : Une fois, je suis arrivé dans un certain endroit, dont le nom est Vérité (קושטא), et dont les habitants ne s'écartaient pas de la vérité dans leurs déclarations, et dont aucune personne ne mourait prématurément. J'ai épousé une femme parmi eux, et j'ai eu d'elle deux fils.
Un jour, sa femme était assise et se lavait les cheveux sur la tête. Son voisin vint frapper à la porte. Il se dit alors : "Il n'est pas convenable de dire au voisin que sa femme prend un bain". Il lui dit : "Elle n'est pas là". Comme il s'était écarté de la vérité, ses deux fils moururent.
Les habitants de ce lieu se présentèrent devant lui et lui dirent : Qu'est-ce que cela signifie ? Il leur répondit : C'est la nature de l'incident, et il leur raconta ce qui s'était passé. Ils lui dirent : Quittez notre lieu, je vous prie, et ne provoquez pas une mort prématurée chez ces gens. ]

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-> Hachem, qui séjournera dans Ton Tabernacle? Qui habitera sur Ta montagne sainte?
Celui qui marche dans la droiture, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. (Téhilim 15,1-2)

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hayim véhaShalom) explique :
Beaucoup de gens disent la vérité de temps en temps, ou même la plupart du temps.
Notre passage fait l'éloge de la personne qui dit la vérité "dans son cœur".
Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot לב (lev - cœur), on a : למד בית. "dans son cœur" = les lettres à l'intérieur de לב forment : תמיד (tamid - toujours).

Qui séjournera dans Ton Tabernacle? Celui qui dit toujours la vérité.

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+ Vérité & guéoula :

-> Il dit : "Certes, ils sont mon peuple, des enfants qui ne mentent pas". Il est donc devenu leur Rédempteur (lémochia - למושיע). (Yéchayahou 63,8)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Nitsavim) commente :
Jérusalem sera reconstruite par la vérité, c'est pourquoi elle est appelée Cité de la Vérité (עִיר הָאֱמֶת - Zé'haria 8,3).
La monarchie Davidique sera rétablie par la vérité, comme il est écrit : "Un trône sera établi par l'amour bienveillant, et [le machia'h (descendant de David)] s'y assiéra par la vérité" (Yéchayahou 16,5 - Targoum Yonathan).

Israël aussi sera racheté par le mérite de la vérité, comme il est écrit : "La parole vraie s'affermira à jamais, et je ferai taire à jamais la langue fausse" (Michlé 12,19) = quand Israël renforcera son attachement au trait de la vérité, j'ôterai du monde l'esprit d'impureté.

Dans notre verset, D. dit : Ils sont assez justes pour être appelés mon peuple, car ils ne mentent pas. C'est alors "Il est devenu leur rédempteur (למושיע)".
La première moitié de למושיע [soit : למו] est un acronyme des paroles de Daniel : "une période, de deux périodes et demie" (לְמוֹעֵד מוֹעֲדִים וָחֵצִי - lémoéd moadim va'hétsi - Daniel 12:7), qui cachent la date de la rédemption finale.
La seconde moitié (שיע) forme le mot : ישע (yécha - la rédemption).

La rédemption finale viendra au mérite de la vérité

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-> La parole vraie s'établira à jamais ; je ferai taire à jamais la langue mensongère (Michlé 12,19)

-> Le verset utilise le futur, ce qui signifie que cela n'est pas encore établi. Aujourd'hui, c'est la fausse parole qui domine, tandis que la vraie parole gît sur le sol. Dans l'avenir, la vérité surgira du sol. C'est alors que 'la vraie parole sera établie pour toujours'. [Zohar, Ki Tisa 188:2]

Ce principe est illustré par les lettres hébraïques.
La lettre shin représente : shéker (שֶׁקֶר), le "mensonge". Tav représente : émet (אֶמֶת), la "vérité" (guémara Shabbat 104a).
Pourquoi la lettre sheker est-elle représentée par la première lettre et la lettre emet par la dernière?
Le mensonge ne règne qu'au début. La vérité finira par l'emporter.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Mieux vaut gagner sa vie avec des carcasses qu'avec des mots." [guémara Pessa'him 113a]

-> Notre guémara met en garde contre les dangers d'être un vendeur et de gagner sa vie par la parole.
En effet, il est tentant de mentir et de tromper afin de réaliser la vente et d'obtenir une commission.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ Vérité et repentir :

-> "Prenez avec vous des mots (dévarim - דברים) et revenez à Hachem" (Ochéa 14,3)

Le terme דברים est une abréviation de דברי ברים (divré barim - des paroles de vérité).
En disant la vérité, vous pouvez vous repentir de toutes vos fautes et revenir à Hachem.

À l'avenir, "le reste d'Israël ne se corrompra pas [car] il ne dira pas de mensonges" (Tséfania 3,13).
Une fois qu'ils seront devenus exempts de fautes grâce à la vérité, ils se tiendront devant Hachem.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Vous (אתם)" - אמת (vérité), vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).

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-> Pourquoi les lettres de mensonge sont-elles proches les unes des autres [dans l'alphabet], alors que les lettres de la vérité sont éloignées les unes des autres? Parce que [dans notre monde] le mensonge est facile à trouver, alors que la vérité est rare. [guémara Shabbath 104a]

-> "Eliyahou vient... seulement pour éloigner ceux qui ont été approchés... et pour approcher ceux qui ont été éloignés" (Edouyot 8,7)

-> De nos jours, la majeure partie du monde adhère au mensonge et à la méchanceté qui l'accompagne ; "tout homme est trompeur" (kol aadam kozév - Téhili 116,11).
Dans l'avenir, Eliyahou changera cela. Il éloignera le mensonge (שֶׁקֶר - chéker), dont les lettres sont proches les unes des autres [dans l'alphabet hébraïque], et l'expulsera du monde ; et il rapprochera la vérité (אֶמֶת - émet), dont les lettres sont éloignées les unes des autres (début - milieu - fin de l'alphabet), de sorte que le monde entier y adhérera.
[Ben Ich 'Haï - Od Yosef 'Haï - drouchim Vayéra]

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+ Toute la Torah sur une jambe :

-> Un païen vint trouver Shamaï et lui dit : "Je veux me convertir au judaïsme, mais seulement si tu m'enseignes toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe".
Shamaï le chassa avec un bâton de maçon qu'il tenait à la main.
Le païen se présenta devant Hillel, qui le convertit. Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à votre ami. Il s'agit de la Torah tout entière. Le reste est un commentaire. Va l'étudier".
[guémara Shabbath 31a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Comment le païen pouvait-il espérer apprendre toute la Torah en se tenant sur une seule jambe?

La vérité repose sur des bases solides (Shabbat 104a). Chaque lettre de אמת (vérité) repose sur des jambes solides, ce qui lui confère une certaine stabilité.
Le mensonge repose sur une seule jambe (Shabbat 104a). Les deux dernières lettres de שקר (mensonge), reposent sur un seul point, ce qui rend le mot instable.
La première lettre (ש) est parfois formée sur une base stable, car les menteurs commencent par un peu de vérité afin d'être crus (Anaf Yosef, citant le Arizal).

Le païen qui venait voir Shamaï et Hillel souhaitait étudier la Torah et faire partie d'Israël. Mais Israël s'attache à la vérité (Tséfania 3,13), tandis que les païens s'attachent au mensonge (Téhilim 144,11 ; Baba Batra 45a).
Le païen dit : "Enseigne-moi toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe" = alors que j'adhère encore au mensonge.

Shamaï l'a chassé avec un bâton de mesure courant [Shammai était bâtisseur de métier], comme pour lui dire : La Torah est le fondement sur lequel le monde est construit, et on ne peut pas construire sur une fondation bancale et fausse/mensongère.

Hillel, cependant, a persuadé le païen d'abandonner le mensonge.
Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à ton ami" = si tu ne veux pas que les autres agissent faussement avec toi, comment peux-tu agir faussement avec eux?
[tu ne veux pas qu'on te mente, alors pourquoi mens-tu?]

Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le peuple d'Israël (juif) est encore plus élevé que les anges. C'est ce qui ressort de ce qui suit.
Les anges gardiens chantent devant Hachem pendant la nuit, mais ils sont silencieux le jour.
Pourquoi cela? Par respect pour Israël (guémara 'Hagigah 12b).

De plus, la source des âmes d'Israël est plus proche de D. que celle des anges, comme il est écrit : "Voici les Ariel-anges (אֶרְאֶלָּם) qui crient dehors" (Yéchayahou 33,7 ; Sha'aré Kédoucha 3,2) = ils sont en dehors de la sphère d'Israël.

Il est écrit : "Aujourd'hui, vous vous tenez (atèm nitsavim ayom) tous devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).
Le mot hébreu utilisé pour "se tenir" est nitsavim plutôt que l'habituel omedim.
Nitsavim suggère de se tenir debout dans la prière, comme 'Hanna qui s'est décrite en train de prier : "Je suis la femme qui a été nitsévet" (I Chmouël 1,26).
Moché dit à Israël : "Vous" et seulement vous "êtes nitsavim" - debout dans la prière - "aujourd'hui".
Vous êtes les seuls à prier le jour ; les anges ne prient que la nuit, par respect pour vous.

De plus, vous êtes le seul à être "devant Hachem ton D." ; les anges sont à l'extérieur.
Vous êtes plus proche de Lui qu'eux, car vos âmes proviennent d'un lieu plus élevé.

Cependant, parce que vous êtes plus haut que les anges, vous devez développer l'humilité, car celui qui est petit dans ce monde est grand dans l'autre (Zohar - 'Hayé Sarah 122b).
[Ben Ich 'Haï - drouchim Nitsavim]

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-> Les âmes d'Israël proviennent de dessous le Trône de gloire (Zohar, midrach haNé'élam 1:125:2), alors que celles des anges proviennent d'une source plus éloignée de D.

Puisque les corps des anges sont si éphémères qu'ils ressemblent à des âmes, si leurs âmes étaient venues d'une source plus proche de D., ils auraient été capables de créer des mondes.
Les corps d'Israël, en revanche, proviennent de la terre. Quelle que soit l'élévation de leur âme, ils ne pourront jamais créer des mondes.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - Haftara Béréchit]

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-> Voyez comme vous êtes aimés de D., comme l'amour d'un homme pour sa femme.
[guémara Yoma 54a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Un homme apprécie davantage la nourriture que sa femme lui prépare et les choses qu'elle fait pour lui que la nourriture et les choses préparées par des serviteurs.
De même, le service d'Israël envers D. lui est plus agréable que le service des anges.

Par exemple, chaque jour, les anges disent la Kédoucha en toute sainteté et pureté, alors que la Kédoucha dite par Israël (les juifs) est plus agréable à Ses yeux.
Hachem dit : "Je n'ai pas de plus grand plaisir dans Mon monde que lorsque le peuple d'Israël se tient debout, les yeux levés vers le ciel, et qu'il dit : 'Saint, saint, saint est Hachem des armées' (kadoch, kadoch, kadoch Hachem tsévakot) " (Pirké Hékhalot).

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-> Israël est plus précieux pour Hachem que les anges tutélaires. En effet, Israël chante en permanence, alors que les anges gardiens ne chantent qu'une fois par jour. Certains Sages disent : une fois par semaine. D'autres disent : Une fois par mois. D'autres encore disent : une fois par an, une fois tous les sept ans, une fois par jubilé, ou une fois dans l'éternité.
De plus, Israël mentionne le Nom après 2 mots, comme il est écrit : "Écoute, Israël, Hachem est ton D." (le Shéma). Mais les anges gardiens mentionnent le nom qu'après 3 mots, comme il est écrit : "Saint, saint, saint, Hachem des armées".
[guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
La raison de l'avantage d'Israël sur les anges est que la source des âmes d'Israël est plus proche de D.

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-> Rabbi Yéhochoua ben Levi dit : À chaque commandement qui sortait de la bouche d'Hachem [au mont Sinaï], les Israélites reculaient de 12 mil (שְׁנֵים עָשָׂר מִיל soit environ 14 kilomètres), et les anges de service (mala'hé acharét) les faisaient avancer, comme il est écrit : "Les anges de service se sont enfuis" (Téhilim 68,13). Ne lisez pas yidodoun (יִדֹּדוּן - ils se sont enfuis), mais yédadoun (יְדַדּוּן - ils les firent marcher).
[guémara Shabbath 88b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Après que les Israélites eurent reculé de 12 mil, les anges de service les ramenèrent. Un ange saisit chaque Israélite, homme, femme ou enfant, et l'aide à marcher vers le mont Sinaï, comme une femme qui promène son enfant en bas âge.
Pourquoi D. n'a-t-il pas simplement fortifié les Israélites pour qu'ils puissent avancer par eux-mêmes?

Hachem a délibérément gardé les Israélites faibles afin que les saints anges descendent du ciel pour les faire marcher. Les anges verraient alors à quel point les juifs sont précieux aux yeux de D. et ne s'opposeraient pas à ce qu'Il leur donne Sa Torah.
[...]

Les anges ont vu qu'ils étaient au-dessus des vicissitudes du temps et que les secrets de D. n'étaient révélés qu'à eux seuls. Ils dirent donc : "Donne ta splendeur [c'est-à-dire Ta Torah] aux cieux ... Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,2-5).

Les anges ne doivent pas se sentir supérieurs au peuple d'Israël. Nous sommes soumis aux vicissitudes du temps parce que nous avons un corps physique.
De plus, l'honneur d'Hachem ne permet pas de révéler ses secrets à des êtres physiques/matériels. Néanmoins, les enfants d'Hachem (les juifs) sont plus importants à Ses yeux que les anges.

Pour le prouver, [au mont Sinaï] D. a rendu les juifs faibles, et les anges ont dû les aider à marcher.

L’origine de la poignée de main

+ L'origine de la poignée de main :

=> Il est courant de passer un accord ou un engagement via une poignée de main. Mais voyons-nous une source à ce geste dans la Torah?

-> A 5 endroits, le nom de Yaakov est écrit, avec la lettre vav (יעקוב), tandis qu' "Eliyahou" est lui, orthographié (אליה) sans ו. Yaakov prit cette lettre du nom d’Eliyahou comme gage afin que ce prophète vienne annoncer la rédemption/délivrance des Bné Israël (Rachi - Bé'houkotaï 26,42).

Le Maharal (Gour Aryé - Bé'houkotaï 26,42) explique que ce gage fut scellé par une poignée de main. En effet, la lettre ו ressemble à un doigt, donc 5 fois la lettre vav représentent symboliquement la main. [les 5 doigts (ו) de la main]
C’est ainsi que fut finalisée l’accord entre Yaakov et Eliyahou. En prenant le ו d’Eliyahou 5 fois, Yaakov a pris sa "main" comme un gage pour s’assurer qu’il annoncerait la délivrance de ses enfants.

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=> Où trouvons-nous dans la Torah une source pour serrer la main d’une personne pour la saluer?

-> Le rav Eliayhou Dessler (Mikhtav méEliyahou 2) expliqua un jour que saluer et bénir quelqu’un (car saluer en disant shalom est une forme de bénédiction ) avec la main vient de la Torah.
Pourquoi Yaakov eut-il besoin de mettre sa main sur Efraim et Ménaché lorsqu’il leur donna sa bénédiction (Vayé'hi 48,14)?
La réponse est que lorsqu’il y a un lien tactile, par les mains, entre celui qui bénit et le destinataire de la bénédiction, celle-ci a alors un effet plus fort.

-> De même, le Tiferet Chlomo (Moadim - Chémini Atséret) dit que les mains servent de conduit pour la bénédiction (béra'ha). C’est pourquoi les gens se saluent avec une poignée de main.

Le pouvoir de la musique

+ Le pouvoir de la musique :

-> La musique a le pouvoir de nous approcher d’Hachem. De fait, le rabbi Ouri, le Saraf de Strelisk (Imré Kadoch 84), écrit que si une personne ne parvient pas à s’approcher d’Hachem, alors il est possible de trouver cette proximité par le biais de "la Chambre du chant" (eikhla anigoun - היכל הניגון).
Le Shomer Emounim (maamar Tsahali Véroni 2) écrit que "la Chambre du chant" est l’une des plus proches de nous ; pourtant, le chant s’élève jusqu’aux plus hautes sphères.

-> Le Sefer ha'Hinoukh (384) écrit que face à la nature physique de l’homme, des réveils spirituels sont nécessaires pour le reconnecter à sa spiritualité. Sinon, dans son état naturel, il reste en léthargie spirituelle. Il n’y a rien de plus grand qu'un nigoun (mélodie) pour réveiller spirituellement.

Le Rabbi de Piacsezna (Hachsharat Avreikhim 9) écrit que la musique est une forme de révélation de l’âme et des sentiments ... La musique est l’une des clés de l’âme, qui l’éveille et donne une expression à ses émotions

-> Le Gaon de Vilna (Sia'h Its'hak - Siddour haGra) écrit que nos âmes ont été empoussiérées, en proie à la peine et au désespoir après leur descente ici-bas, on peut revigorer nos coeurs avec les chants.

Le Shomer Emounim (maamar Tsahali Véroni 9) écrit que pour s’extraire de sa mélancolie, il faut s’efforcer de chanter une chanson joyeuse, même contre sa volonté, jusqu’à ce que son coeur s’égaie et retrouve la joie. Cela marche à merveille.

Selon le Steïpler ('Hayé Olam 1,1), le bénéfice de la musique est grand, en dehors du plaisir physique, elle remue le coeur, incite à la diligence, à l’étude profonde et génère l’éveil.

-> Pourquoi la musique procure-t-elle un tel plaisir?
Le rav Aharon Berakhia de Modène (Maavar Yabok - Sifté Tsadik 31), élève du Rama de Pano, écrit que l’âme tire plaisir de la musique qui lui rappelle celle qu’elle entendait des Anges du Service (les malkhé haCharét), ainsi que les chants des sphères célestes.
De ce fait, incarnée, quand elle entend de la musique, l’âme en tire une jouissance, comme lorsqu’elle était attachée à sa Source.

De même, Rabbi Shlomo Alkabetz (Manot haLévi) écrit que la musique est agréable pour l’âme, lui rappelant ce qu’elle entendait en-Haut, avant sa descente.

-> Rabbi Israël de Shklov (1770-1839 - dans l'introduction au Péat haShoulkhan), rapporte que son rav, le Gaon de Vilna louait grandement la Sagesse de la musique ('hokhmat mousica).
Le Gaon de Vilna disait que la plupart des explications de la Torah, les secrets des chants des Levi'im et les secrets des Tikouné Zohar ne peuvent être compris sans cette sagesse.
De nombreux chants et rythmes proviennent du mont Sinaï et ont été ramené sur terre par Moché Rabbénou. Beaucoup de chants en dérivent, et les autres sont que des hybrides.

-> Le rav Matisyahou Salomon (Matnat 'Haïm) dit qu'une mélodie ou une composition musicale peut amener une personne à une compréhension plus claire et à une appréciation plus approfondie de la sagesse.

-> Le 'Hatam Sofer qui, apparemment, n'avait pas l'oreille musicale, aurait dit une fois : je serais prêt à donner la moitié de ma part dans la Torah pour acquérir le sens de la musique. [rapporté dans le livre Rabbénou Moché p.127]
Le Zohar mentionne souvant l'importance de la musique. Les kabalistes enseignent que l'étude des 10 Séfirot est basée sur les règles musicales.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Michna Broura 54,3-5) enseigne, au nom du Maté Moché, que les forces spirituelles négatives (klipot) obstruent les prières de monter [vers D.], mais grâce aux [chants] des Pessouké déZimra nous les coupons".
[selon nos Sages, le mot "chant" (zimra) provient du terme "zomer" (couper/élaguer), car nous coupons les impuretés spirituelles comme préparation pour prier Hachem.
Ainsi, par exemple dans la prière du matin, nous récitons les chants des Pessouké déZimra, dans un but de préparer le terrain (en taillant toutes les négativités bloquantes) pour permettre à notre prière de monter au Ciel. ]

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-> "Le frère [de Yaval] s'appelait Youval, il était l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la harpe et de la flûte" (Béréchit 4,21).

-> Selon le Radak : Youval a été l'initiateur de l'art de la musique.
-> Selon le Ibn Ezra : la harpe et la flûte représentent les instruments de musique. [La musique] est une grande sagesse.

-> Le Ramban (chaar haGuémoul) écrit :
"L'idée de la harpe et des autres instruments de musique dans le Temple fait allusion au discernement intellectuel qui repose dans l'âme. Dans le monde physique, il n'y n'y a rien de plus subtil et raffiné que la musique."

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-> "En vérité, toute l'idée du chant est la conquête des émotions de l'âme sur les pouvoirs du corps"
[Chem miChmouël - Vaykira]

-> La musique est une forme de révélation de l'âme et de ses sentiments ...
La musique est l'une des clés de l'âme, qui l'éveille ainsi que ses sentiments.
[Rabbi Klonimus Kalman de Piacsezna - Hachsharat Avreikhim 9]

-> Le concept de musique est l'idée d'éveiller l'essence même de la personne et ses pensées les plus profondes qui autrement ne lui seraient pas révélées, pour quelque raison que ce soit.
[rav Moché Yé'hiel Elimélé'h de Lobartov - Imré Tal - maamar haNigoun

-> Combien l'âme peut être éveillée par la musique et le chant, pour être élevée du matériel à la plus haute demeure de son Créateur.
[rav Yéhouda Ariyé de Modène - Beit Yéhouda sur le Ein Yaakov (Arakin 11a)]

-> "Rien n'est capable de susciter la joie et l'amour d'Hachem, comme la musique".
[Shomer Emounim - maamar Tsahali Véroni 2]

-> La façon dont une personne agit ici-bas reflète la façon dont elle va être traité en-Haut.
En chantant une chanson joyeuse avec des intentions célestes, on se connecte au Monde de la Joie (olam hasim'ha). D'elle-même la joie coule automatiquement dans notre coeur.
[Shomer Emounim - maamar Tsahali Véroni 5]

-> Un chant joyeux provoque un flux céleste et un réveil du Monde de la Joie, à partir des chants des anges qui sont nommés sur le chant pour apporter de la joie à Hachem.
[si c'est un chant de sainteté, il tire une effusion et une grande et impressionnante lumière de la sainteté des anges et de la Chambre du Chant.]
En chantant des chansons joyeuses avec des intentions pour le Ciel, on devient alors lié au Monde de la Joie, et la joie coule automatiquement dans notre coeur.
[Shomer Emounim - maamar Tsahali Véroni 9]

-> Par le chant et l'attachement à la joie, la joie devient active et augmente [en nous] de plus en plus.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi (Béchala'h)]

-> Les oiseaux chantent devant nous au ciel pour rassasier nos âmes, et pour éveiller nos coeurs à la joie.
[Rav Avraham - fils du Gaon de Vilna]
[Hachem a fait en sorte qu'il y ait pleins d'oiseaux qui chantent, pour nous fournir un réservoir naturel de musique, afin qu'il soit facilement disponible à nos oreilles pour attirer ses auditeurs vers la joie! ]

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-> Rabbi ‘Haim Vital (Ets 'Haïm - chaar roua'h hakodech) écrit que le Arizal était capable de comprendre le chant des oiseaux. Il explique que le jour où le Temple fut détruit, les secrets de la Torah furent pris par les klipot (forces du mal). Toutes les créatures, même les animaux impurs, les oiseaux et les rampants ont un ange tutélaire. Depuis la destruction du Temple, ces anges tutélaires des animaux impurs connaissent les mystères de la Torah et insufflent de profonds secrets de la Torah dans le gazouillis des oiseaux.
Une personne qui comprend ces gazouillis peut donc recueillir de nombreux secrets de la Torah en écoutant leurs chants. Il conclut : "En fait, j’ai personnellement vu mon maître, le Arizal, le faire!"

[A la lecture de cela, on peut avoir une mauvaise perception de la réalité du Arizal. En effet, il faut avoir en tête que le Arizal (comme tout grand en Torah) investissait absolument toutes ses forces dans l'étude de la Torah.
En ce sens, Rabbi'Haïm Vital (Chaar haguilgoulim - chaar roua'h hakodech 11b) écrit : "Un jour, j’ai demandé au Arizal comment il avait atteint sa sagesse kabbalistque phénoménale. Il a répondu qu’il y avait travaillé très dur.
J’ai rétorqué : "Mais le Ramak (rabbi Moché Cordovéro) et moi-même avons aussi travaillé très dur, mais nous n’avons pas atteint votre niveau de perfection". Le Arizal répondit : "C’est vrai, vous avez étudié plus dur que quiconque à notre époque, mais pas aussi dur que moi ... Parfois, je m’isolais pendant 6 nuits consécutives sans dormir et me plongeais dans un passage du Zohar". ]

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+ Pérék Chira :

-> Rabbi Nathan Scherman (Pérék Chira) enseigne :
Pérék Chira est une compilation de chants que personne d'entre nous ne peut entendre. Il contient les versets qui sont "chantés" respectivement par 85 composants de la Création : les corps célestes, les montagnes et les océans, les animaux, les oiseaux, les poissons, et les insectes.

Il y a 3 opinions au sujet de qui "chantent" réellement ces 85 chants du Pérék Chira.
Certains disent que chaque création chante littéralement son propre chant, les êtres humains ne peuvent bien sûr pas les entendre, tout comme il y a beaucoup de sons dans la nature que les sens humains ne peuvent pas détecter, mais qui existent néanmoins.
Une 2e opinion est que le chant est fait par les anges. Comme nos Sages l'enseignent, même un brin d'herbe a un ange qui guide sa croissance (lui disant : Pousse!), et ces anges chantent les chants respectifs de ceux dont ils s'occupent.
La 3e opinion est que les chants ne sont pas réellement prononcées, elles sont implicites dans l'existence des créatures et de leurs rôles dans l'univers. Par conséquent, celui qui comprend la fonction du soleil, de l'océan ou d'un chat ou d'un chien, comprendrait ce que nous devrions en tirer, et c'est son chant.
[on voit à quel point le chant à Hachem est fondamental au sein de la création.]

-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch écrit qu'il y a 2 révélations de D. dans le monde : par le biais de la nature (comme le montre le Pérék Chira, toute la création loue Hachem), et également par le biais de la transmission directe de la Torah, qui est également un chant.
En effet, il est écrit : "Et maintenant, écrivez pour vous ce chant (chira - שִּׁירָה), qu'on l'enseigne aux Bné Israël et qu'on le mette dans leur bouche, afin que ce chant me serve de témoignage à l'encontre des Bné Israël" (Vayélé'h 31,19).

[le Nétsiv développe l'idée qu'à l'image d'un chant, la Torah est plus allusive que explicite, et elle est une allusion à de profondes significations, parfois d’une seule lettre, d’un mot, ...
(de plus à l'image du chant de la création, la Torah englobe tout.)]

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+ La musique = notre langue maternelle :

-> "La musique est le langage de l'âme".
[rav Shaül de Modzhitz - Imré Shaül - Inyané Zimra 43]

-> La langue est la plume du cœur. Le chant est la plume de l'âme.
[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]

-> Pourquoi la musique est-elle le langage de l'âme?

Pour comprendre cela, il faut distinguer les 2 composants principaux de l'être humain : le corps physique qui commence sa création dans le ventre de sa mère ; et l'âme qui existe déjà bien avant dans les sphères célestes.
Là-bas, l'âme a pu s'habituer à l'ambiance céleste, dont une caractéristique importante est la musique.

-> la guémara ('Haguiga 14a) nous rapporte : "chaque jour, des anges de service sont créés à partir du Nehal Dinor. Ils chantent une chanson puis cessent d'exister".
Le Arizal (Likouté Torah - Emor) explique ainsi ce processus : "il y a des anges qui sont créés chaque jour qui chantent, et qui cessent d'exister. Cela est dû à l'exposition sur eux de la Lumière du Ein Sof, plus que de mesure".

-> le 'Hayé Adam (20,1) écrit : "les circuits des cieux ... chantent constamment et offrent des louanges en Son honneur".

-> Le Shomer Emounim (maamar Tsahali Véroni 3) enseigne :
"Tout le service des anges et des corps célestes est de louer et de chanter devant Lui [Hachem], avec des chants, de la musique, de la joie, ... avec le désir de leur âme et avec une grande crainte et amour, se réjouissant d'accomplir la volonté de Celui qui est béni, et Son Nom est béni pour toujours".

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 2,7) écrit :
"Combien est grande la puissance de cette sagesse [la musique], pour les anges en-Haut ainsi que les circuits des cieux (galgalé chamayim), qui font tous de la musique et chantent une musique et des chants agréables."

-> En fait, la grande force et la douceur de cette musique sont si irrésistibles que les êtres humains ne peuvent pas la supporter.
Le Zohar (Vayakel 196a) dit :
"Sans le fait que le coeur des gens est scellé et que leurs yeux sont fermés, ils ne seraient pas capables de résister à la douceur du son produit par le circuit du soleil (דגלגלתא דשמשא), alors qu'il va et offre des louanges devant Hachem".

D'ailleurs, selon une opinion dans la guémara, notre incapacité naturelle à entendre le chant angélique est précisément le moyen par lequel le régiment des troupes de San'hériv est mort.
La guémara (Sanhédrin 95b) affirme : Rabbi Its'hak Naf'ha dit : "[l'ange Gavriel] a ouvert leurs oreilles pour qu'ils entendent le chant des 'Hayot (créatures célestes), et ils sont morts".
[l'oreille humaine ne pouvant supporter la sainteté d'une mélodie venant du trône céleste du fait qu'elle est en contradiction avec sa condition matérielle. Ainsi, nos Sages nous révèlent que Hachem a utilisé ce moyen pour éliminer en une seule nuit les 185 000 chefs de troupes de l'armée de San'hériv et leurs soldats partis à l'assaut de Jérusalem au temps du roi 'Hizkiya.]

-> Non seulement les corps célestes et les anges chantent, mais même les âmes qui ont quitté leur corps physique se joignent au choeur céleste de chants et de louanges.
Le rav Eliyahou de Vidach (dans son Réchit 'Hokhma - chaar ha'aava 10) enseigne :
"Après que les âmes quittent [le corps dans lequel elles sont], elles remercient et louent Hachem ... puisque tous [les éléments des] sphères Supérieures s'agitent en chants."

-> Le rav Matisyahou Salomon (Matnat 'Haïm - Moadim) écrit :
"Les sons des hôtes Célestes sont tous entendus à travers le chant et la musique, au point que l'on peut dire que la musique est la langue des cieux".

[ainsi on n’est pas étonné que l'âme soit familière et parle couramment cette "langue".
C'est parce l'âme est d'abord exposée à la musique, et ensuite seulement au fait de parler. En ce sens, Onkelos (Béréchit 2,7) explique qu'une fois que l'âme est insufflée dans le corps alors il devient un "esprit parlant".
(ainsi, on passe d'une réalité où la langue principale est la musique, à notre monde actuel où c'est plutôt le parler.)]

-> Rabbi Yaakov Skili (Torat hamin'ha - Béaaloté'ha 56), un élève du Rachba écrit :
Lorsque l'âme entend ces sons [de musique], elle se souvient de sa première demeure et comment alors qu'elle était devant son Créateur, elle a entendu ces sons. Cela éveille en elle la joie. C'est pourquoi les instruments de musique éveillent les gens à un état de prophétie.

-> On peut citer davantage le Maavar Yabok (Sifté Tsadik 31) abordé précédemment :
"L'âme tire du plaisir de la musique, parce qu'elle est habituée à la musique au travers le chant des Anges du Service et le chant des circuits Célestes ( שיר הגלגלים).
Ainsi, même lorsqu'elle [l'âme] est confinée dans un corps et qu'elle entend de la musique, elle en retire du plaisir, tout comme elle en avait l'habitude lorsqu'elle était attachée à Sa Source [Trône Divin au Ciel].
A partir de la jouissance de la musique, il devient possible d'avoir l'esprit de la Présence Divine (Chékhina) qui vient reposer au-dessus, tout comme il résidait au Ciel."

-> Rabbi Shlomo Alkabetz (Manot haLévi 1,8) développe ce sujet :
"L'âme humaine aime la musique parce qu'elle l'entendait très régulièrement au Ciel.
Nous le savons à partir de la signification directe et véridique des versets bibliques qui décrivent comment les anges d'en-Haut ouvrent leur bouche en bénédictions, en louanges et en glorifications (מלאכי מרום פותחים את פיהם מברכין משבחין מפארין) ... dans une expression claire ... en faisant entendre le son de leurs ailes.
La musique peut faire en sorte que les gens aient tellement de joie qu'ils ont l'impression d'avoir quitté leur corps. Ils perdent la trace de l'endroit où ils se trouvent.
Pour certains, la musique douce est si apaisante qu'elle les met en sommeil. L'âme quitte simplement le corps qu'elle gardait et alors c'est comme si [elle n'était plus là et on] devient aussi immobile qu'un "cadavre", profondément endormi.

Par exemple, de nombreux nourrissons ne peuvent pas dormir du tout à moins d'entendre une berceuse.
En effet, n'ayant quittés le Ciel que récemment ils ont encore besoin de musique douce et ne peuvent pas se reposer sans elle.
Et de même, une personne malade, épuisée de sa force physique, peut se renforcer spirituellement par la musique."

-> Selon le Manot haLévi (Esther 1:8), l'intention première du festin d'A'hachvéroch était de tenter les juifs de pécher. A'hachvéroch était conscient que la musique possède une puissante composante spirituelle qui réussirait à inciter les juifs à se repentir. Il n'autorisa donc aucune musique lors du festin.

Le Manos HaLevi ajoute l'observation perspicace suivante : Nous constatons que les jeunes enfants, les infirmes et les personnes âgées sont excités par la musique, plus que le reste de la population. Cela s'explique par le fait que lorsqu'un nouveau-né entend de la musique, cela éveille dans son subconscient le souvenir des anges chantant dans le ciel, qu'il a connu récemment, avant sa naissance. Comme les infirmes et les personnes âgées sont quelque peu détachés de leur corps physique, ils sont également fortement affectés par la nature spirituelle de la musique.

-> Le rav 'Haïm Vittal (chaaré kédoucha 4,2) explique le chemin vers la prophétie :
"La prophétie ou roua'h akodech est désignée par les termes "sommeil", "rêve" ou "vision" ...
A travers la douceur de la musique, l'isolement [de l'âme] descend sur eux en raison de la douceur du son, et ils se débarrassent de l'âme. Le musicien finissait par arrêter la musique, et les élèves des prophètes restaient dans cet état élevé d'attachement (dvékout) et de prophétie."

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-> "La racine de la prière est la joie du coeur en Hachem, comme il est dit : "Glorifiez-vous de son saint nom ; que le cœur de ceux qui recherchent Hachem soit en joie!" (Téhilim 105,3).
C'est pourquoi David, roi d'Israël, avait l'habitude de jouer toutes ses prières et chansons sur une harpe. C'était pour remplir son coeur de joie de son amour pour Hachem".
[Séfer 'Hassidim 18]

-> Le roi David est appelé : "le doux chanteur d'Israël" (né'im zmirot Israël - Chmouël II 23,1).

-> Les psaumes du Séfer tehilim étaient chantés avec un accompagnement musical. En fait, chaque chapitre avait les instruments ad hoc et la mélodie appropriée pour faire naître la pensée requise, la compréhension et les émotions que le roi David cherchait à éveiller à travers ses mots.

Le Radak (Téhilim - chap.4) écrit :
"Certains Téhilim étaient chantés avec un accompagnement acoustique appelé "naguinot", et d'autres avec un instrument appelé "cheminit".
Ces chansons, mélodies ou louanges étaient chantées avec l'accompagnement, [chaque Téhilim avait] l'air qui lui était assigné. C'était une sagesse profonde qui réveillait l'âme de l'intellect."

-> Fort de ce commentaire du Radak, Rabbi Matityahou Solomon (Matnat 'Haïm - Moadim) fait la citation suivante :
"Nul ne peut prétendre pleinement comprendre clairement un téhilim sans connaître sa profondeur musicale, sans saisir et reconnaître les différents sons des instruments et leur association et correspondance précise avec tel et tel téhilim. Car c’est cela qui donne toute sa saveur et son goût pour appréhender les psaumes (téhilim) dans toute leur intériorité".

-> Le rav David Greenfeld (Bineot Déché - Béréchit) écrit :
le roi David s'éveillait tous les jours à minuit [juif] au son que produisait sa harpe suspendue au-dessus de son lit. Lorsque la brise du Nord commençait à souffler, elle faisait vibrer les cordes.
Il se levait alors et chantait des louanges et des hymnes à Hachem (guémara Béra'hot 3b) basés sur des données musicales issues des sphères supérieures.

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-> Le chant et les louanges suite à un miracle ont 2 aspects. Le premier est pour exprimer notre gratitude et remercier (pour le miracle). Cela à lui seul permet de créer de la proximité et un attachement à Hachem parce que le chant réveille l'âme.
Mais il y a un autre aspect, celui de permet de générer une plus grande conscience de la Providence d'Hachem et Sa grandeur.
[rabbi Aharon Kotler - michnat rabbi Aharon - vol.3]

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - vol.2) développe l'idée que de même qu'une chanson est une fusion mélodieuse de tonalités individuelles, la vie est une synthèse de différents événements qu'Hachem nous envoie.
[une tonalité peut ne pas être très douce/agréable, mais avec une vision globale c'est elle qui va permettre de sublimer d'autres passages. Grâce à D., tout est pour le bien, et parfois un moment d'obscurité permet d'avoir une luminosité ultérieure beaucoup plus puissante.]

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+ La musique dans le Temple :

-> Nos Sages enseignent : le fait d'omettre le chant invalide le sacrifice, selon l'avis de Rabbi Méïr.
Cependant, les autres Sages soutiennent qu'une omission du chant n'invalide pas le sacrifice. [guémara Arakhin 11a]
[ainsi selon un avis, le service au Temple doit obligatoirement être fait accompagné d'un chant.]

-> La Michna (Tamid 7,4) rapporte que les Lévi'im chantaient un chant spécial pour chaque jour, et suite à la destruction du Temple nos Sages ont incorporé cette pratique dans notre prière du matin.

La guémara (Roch Hachana 31a) explique comment chacun de ces Téhilim est en parallèle avec ce qui s'est passé le jour correspondant lors des 6 jours de la création (ex: 1er jour de la création & 1ere jour de la semaine ; ...).

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+ La musique permet de faire la mitsva d'accomplir une mitsva dans la joie :

-> Rabbénou Bé'hayé (introduction à Nasso) écrit :
Le fait de se réjouir en accomplissant une mitsva est une mitsva en soi. Tout comme la mitsva est le "service" d'Hachem, la joie de faire des mtisvot est appelée "service" ...
Il y avait des chants dans le Temple, ainsi que dans le Michkan ; des chants qui étaient avec la voix et avec des instruments, afin qu'ils puissent amener l'âme d'une personne sur le chemin de la joie.
Ainsi, la Torah écrit que les Lévi'im "faisaient le service du service" (laavod avodat avoda - Nasso 4,47).
Nos Sages (guémara Arakhin 11a) expliquent : "Quel est le service du service? la chanson".
Les Lévi'im avaient comme instruction de chanter et d'ainsi susciter la joie de la mitsva d'offrir un sacrifice, afin que la mitsva soit accomplie avec joie.
[Rachi : "le service du service" = c'est la musique exécutée par les cymbales et les harpes.
(d'une certaine façon la musique permet de faire le service des sacrifices, mais également celui d'être dans la joie ["servir Hachem ton D. dans la joie" - Ki Tavo 28,47].
En ce sens, seul le fait d’être dans la joie permet de parvenir à une réalisation ultime des mitsvot d'Hachem. )]

-> Le haKtav véhaKaballa (Nasso 4,47) enseigne :
De la même manière qu'un commandement est un service à Hachem, de même la joie du commandement est appelé un service, tel qu'il et écrit : "parce que vous n'avez pas servi Hachem avec joie" (Ki Tavo 28,47).
La joie perfectionne notre service. C'est pourquoi la musique que les Lévi'im produisaient pour susciter la joie [de ceux qui apportaient les sacrifices, et qui par exemple pouvaient être attristés à l'idée de la faute qu'ils ont pu commettre comme impliqué par le sacrifice sous leurs yeux], est surnommé " le service du service".

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-> Le chant ouvre les portes du ciel. La tristesse les referme.
[rabbi Naftali de Ropshitz]

-> Les danses dédiées à D. sont des prières.
[Baal Chem Tov]

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+ Dissiper la morosité :

-> "Trois choses restaurent (la tranquillité) d'esprit. Elles sont : le son, l'apparence et l'odeur" (guémara Béra'hot 57b).
Rachi explique que le "son" dans ce contexte fait référence aux "sons des types de chansons".

Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) commente :
"restaurent d'esprit" = cela veut dire : s'il est dans un état d'inquiétude et de chagrin, ces 3 choses le calment et lui enlève son angoisse.

-> Le Gaon de Vilna (Sia'h Its'hak - Siddour haGra) dit :
"Si nos âmes se sont effondrées à cause de la douleur et que le désespoir s'est abattu sur nous, nous pouvons encore animer notre coeur au travers de la chanson".

-> Le Shomer Emounim (maamar Tsahali Véroni 9) écrit :
"Celui qui est rongé par la tristesse et souhaite s'éveiller au bonheur devrait se fortifier et chanter une chanson joyeuse pendant un certain temps, jusqu'à ce que son coeur se transforme, contre sa volonté, en joie, et il verra des merveilles de cela.

-> Il est écrit : "l'esprit divin avait abandonné Saül, et il était en proie à un mauvais esprit suscité par le Seigneur. Les serviteurs de Chaül lui dirent : "Hélas! Un mauvais esprit de D. te tourmente. Daigne ordonner, Seigneur, que tes serviteurs qui t'entourent se mettent en quête d'un habile joueur de harpe, afin qu'il en joue quand D. t'enverra ce mauvais esprit, et cela te fera du bien ...
lorsque l'esprit venu de Dieu s'emparait de Saül, David prenait sa harpe, en jouait avec les doigts; Saül en éprouvait du soulagement et du bien-être, et le mauvais esprit le quittait." (Chmouël I 16,14-23).

Le Malbim commente :
Une fois que l'esprit d'Hachem avait quitté Saül, il n'est pas resté comme les autres gens. Au contraire, il s'inquiétait constamment, contemplant sa punition et la perte de son royaume, qui résultait de son péché ... jusqu'à ce qu'il soit consumé par la mélancolie ...
Ses serviteurs ont choisi la musique car elle peut déplacer l'âme d'un trait de caractère à un autre, et elle est capable de libérer de la dépression en passant à d'autres pensées, plus heureuses.

-> Le Rambam (Chmoné Prakim 5) comprend cela comme un conseil général :
"Celui qui est dépassé par la dépression [passagère] peut la dissiper en écoutant des chansons avec différents types de musique."

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 2,7) écrit :
la sagesse de la musique est la sagesse du chant ... ce sont des chants justes qui réjouissent les coeurs, en supprimant la mélancolie et en permettant à l'âme d'acquérir la joie, afin que l'esprit d'Hachem s'y repose, à l'image des prophètes.

-> il est intéressant de noter que Yaakov était abattu pendant toute la période où il pensait avoir perdu Yossef, perdant à cause de cette tristesse sa capacité de se connecter à Hachem par la prophétie.
Le midrach (haGadol Vayigach 45,26) rapporte que c'est sa petite-fille Séra'h fille de Acher qui est venue annoncer à Yaakov la nouvelle que Yossef était toujours en vie, pour cela elle a utilisé une harpe.
Le Avot déRabbi nathan dit que : "l'Inspiration Divine qui l'avait quitté est revenue de nouveau sur lui à ce moment".

[la tristesse bloque notre connexion avec la spiritualité, et empêche la Présence Divine de pleinement résider sur nous. D'où l'importance de la musique.]

-> La joie qui était ressentie au Temple à Succot était incomparable, et cela par l'énorme impact des chants et des danses de la sim'hat beit hachoéva.
[michna (Soucca 5,1) : "tout celui qui n'a pas été témoin de la sim'hat beit hachoéva (cérémonie de libation des eaux au Temple pendant Souccot) n'a jamais connu de la vraie joie".]

-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : ... [Le prophète] Yona ben Amitaï est allé à Jérusalem pour la fête de Souccot, et il a participé aux réjouissances de la cérémonie de libation des eaux, et l'Inspiration Divine a reposé sur lui.
Cela nous ensigne que l'Inspiration Divine ne réside que sur quelqu'un dont le coeur est joyeux.
[guémara Soucca 22b]

-> Cette spécificité de la musique permettant d'atteindre un état d'esprit pouvant recevoir la prophétie est mentionné à plusieurs reprises dans la Torah.
Par exemple :
1°/ les prophètes utilisaient des instruments musicaux pour atteindre la prophétie :
"[le roi] David, avec les chefs de l’armée, assigna une place à part, dans le service du culte, aux fils d’Assaf, de Hêman et de Yedoutoun, qui pratiquaient l’art de la harpe, du luth et des cymbales" (Divré haYamim I 25,1)

2°/ "[le prophète Elicha dit : ] Eh bien! Amenez-moi un musicien. Tandis que celui-ci jouait de son instrument, l'esprit d'Hachem s'empara du prophète" (Méla'him II 3,15).
Le Radak commente : "Depuis le jour où le maître d'Elicha est parti, l'esprit de prophétie ne reposait pas sur lui car il était en deuil, et l'Inspiration Divine ne repose que sur une personne dans une état de joie.
D'autres disent qu'à cause de sa colère envers le roi d'Israël il était triste ...
C'est pourquoi, afin d'obtenir la joie nécessaire à la prophétie, il a dit : "Eh bien! Amenez-moi un musicien"
[on voit que la musique permet d'élever l'esprit, faisant que Hachem peut de nouveau résider sur nous, au point que les prophètes regagner leurs forces prophétiques. ]

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-> Le Kouzari (partie.2, chap.65) écrit :
"Sans aucun doute, la musique était très développée parmi [les anciens juifs]. Cela les inspirait spirituellement, tout comme de nos jours les gens disent que la musique peut modifier radicalement l'humeur d'une personne.
Mais il est invraisemblable [de penser] que la musique d'aujourd'hui est de la même qualité qu'elle ne l'était à l'époque.
[A notre époque] elle a perdu son statut et a été consignée à des serviteurs et des scélérats.
Elle a diminué en importance tout comme notre peuple a diminué en importance [spirituelle]."

-> selon certaines opinions, depuis la destruction du Temple il faut limiter la musique afin de diminuer la joie et avoir un sentiment incomplétude face à ce manque.
[cela devient plus stricte pendant les périodes du Omer et des 3 semaines menant au 9 Av.]

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan II 8,10) développe l'idée du chant dans le futur suite à la venue du machia'h :
Dans le futur, lorsque le monde sera renouvelé, l'univers entier fonctionnera au niveau des merveilles, uniquement selon la Providence divine et non selon la nature.
Ensuite un nouveau chant émergera. Comme le dit le verset : " Chantez à Hachem un chant nouveau, car il a accompli des merveilles" (Téhilim 98,1).
Ce chant du futur est un chant de la Providence de D., une chanson de merveilles. Car alors Hachem dirigera le monde avec Providence et merveilles.

Il y a aussi un chant de la nature, comme dans le verset : "Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament proclame l’œuvre de ses mains" (Téhilim 19,2).
C'est le chant de la nature, des lois astronomiques. C'est le niveau de chant et de louange qui est chanté à Hachem pour la façon dont le monde est géré maintenant, via la nature.
Mais dans le futur, il y aura un nouveau chant de merveilles, de Providence, car alors le monde sera gouverné [clairement] par la seule Providence [d'Hachem].

-> En ce sens, nous disons dans le chant de Shabbath "tsour michélo" :
"Que le Temple soit reconstruit, la ville de Sion rempli de nouveau,
Là-bas, nous chanterons un nouveau chant, et avec joie nous monterons (vécham nachir chir 'hadach, ouvirnana naalé).

[avec la guéoula, nous aspirons à l'harmonie des temps futurs, qui produira un chant tellement sublime qu'il n'a jamais été entendu auparavant.]

"Si ce n'était à cause de la faute d'Adam, l'âme aurait pu assainir le corps d'une façon complète, au point que l'homme aurait pu entrer vivant dans le monde futur, comme Eliyahou haNavi et 'Hanokh l'ont fait en montant vivants au gan Eden."
[Ram'hal]

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-> Il est écrit dans le Déré'h Erets Zouta :
10 Justes sont entrés vivants au gan Eden : 'Hanokh, Eliézer le serviteur d'Avraham, Séra'h la fille d'Acher, Batia la fille de Pharaon, le prophète Eliyahou, Eved le roi de Kouch, Hiram le roi de Tyr, Rabbi Yéhochoua ben Lévi, Yavets le fils de Rabbi Yéhouda haNassi, le machia'h.

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-> Comment l'âme peut-elle réintégrer un corps qui a été totalement désintégré?

Les sages nous ont enseigné que dans le corps de l'homme, il existe un petit os dans la colonne vertébrale qui est indestructible. Il ne craint ni le feu, ni l'eau et ne peut être broyé même par le biais d'un marteau. Ce petit os est appelé de 3 manières différentes dans l'écriture :
- dans le Zohar, il est appellé "Bétouel l'arami", car c'est os un "ruseur" car par sa discrétion, on pourrait croire qu'il ait tiré profit de la nourriture comme les autres os du corps mais il n'en est rien. En effet, c'est le seul os à ne pas avoir tiré profit de la consommation du fruit de l'Arbre de la Connaissance qui a amené la mort dans le monde. Mesure pour mesure, c'est par cet os que se réalisera la résurrection du corps.
- Le midrach reprend le langage du talmud et l'appelle : "louz", et le présente comme une petite vertèbre de la colonne vertébrale.
- Il est également appelé "נסכוי" (niskoï) car il ne tire aucun profit de la nourriture sauf du 4e repas que l'on fait le samedi soir pour raccompagner le Shabbat à sa sortie (le "mélavé malka").

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-> b'h, également sur le louz : http://todahm.com/2015/11/28/le-louz

L’origine des synagogues

+ L'origine des synagogues :

-> La Aggadat Eliyahou (Péa 7,11) rapporte un midrach enseignant que lorsque le Temple a été détruit, Hachem a dispersé les pierres à travers le monde, comme il est écrit : "Comme les pierres sacrées se trouvent éparpillées à tous les coins de rue" (Eikha 4,1).
Partout où une pierre du Temple est tombée, c'est là où une synagogue a été établie.
Par conséquent, une synagogue est appelé un "mikdach méat" (un Temple en miniature), car à cet endroit se trouve un peu du Temple (c'est-à-dire une pierre du Temple).
[Otsar Pélaot haTorah - p.844]

Un juif = le plus grand des miracles

+ Un juif = le plus grand des miracles :

-> Si une personne veut voir un miracle de nos jours, tout ce qu’elle a à faire est de regarder un juif.
Un Juif vivant aujourd’hui est le plus grand miracle qu’une personne puisse jamais voir.
Comme l’écrit le Aroukh haChoulkhan (Ora'h 'Haïm 1:10) : "il n’y a pas de signe ou prodige plus grand que cela" (מזה גדול ומופת אות לך אין ).
Il y a plus de 3300 ans, nos ancêtres étaient en Egypte et 80% des hébreux périrent. Pourtant, Hachem a préservé les hébreux afin que nous puissions être ici aujourd’hui.
Au moment de la destruction du 1er Temple, le nombre de morts était énorme, mais Hachem voulait que nous soyons là aujourd’hui. Hachem s’est assuré que nous réussissions à surmonter la destruction du 1er Temple.
Le nombre de personnes mortes lors de la destruction du 2e Temple était aussi stupéfiant. Falvius-Josèphe écrit que le nombre de personnes décédées s’élevait 1,1 million. Puis les Romains ont traqué chaque juif, mais encore une fois, Hachem sauva nos ancêtres.

Des milliers de juifs ont été massacrés pendant les Croisades, mais Hachem nous a sauvegardé.
En l’an 1391, 200 000 juifs furent convertis de force en Espagne, mais Hachem a assuré notre pérennité.
300 000 Juifs ont été expulsés d’Espagne en 1492 et des dizaines de milliers ont été tués.
Hachem a sauvé nos ancêtres des pogroms de Chmielnicki afin que nous puissions être là aujourd’hui.
[pour ne citer que ces exemples de malheur national]

Nous sommes donc une infime minorité qui a survécu à toutes les persécutions du peuple juif.
Hachem veille sur nous depuis 3300 ans. Notre ancêtre a été sauvé de l’Holocauste (Shoa) afin que nous puissions être en vie aujourd’hui.
Qu’un Juif soit ici n’est pas statistiquement improbable, ou même hautement improbable, mais c’est a priori IMPOSSIBLE, c’est là le plus grand des miracles!

Voici les mots étonnants de Rav Yaakov Emden (Introduction à son Siddour Beit Yaakov) :
"Comment celui qui nie la Providence divine n’a-t-il pas honte? Il suffit d’analyser notre situation dans ce monde. Nous sommes un peuple exilé, et malgré tout ce qui nous est arrivé pendant des milliers d’années, nous sommes toujours là. Je m’émerveille de ce miracle qui est, à mes yeux, beaucoup plus grand que tous les miracles qu’Hachem a accomplis pour nos ancêtres en Egypte, dans le désert et en terre d'Israël."
[cela a été écrit il y a près de 300 ans. Que dirait-il aujourd’hui?]

=> Ainsi, Hachem a accompli pour nous le plus grand miracle de l’Histoire. Tout au long de l’Histoire, il n’y a rien dans lequel Hachem s’est autant investi plus que dans l’existence de chaque juif!
Et ce parce qu’Il nous aime, attend nos prières, apprécie notre Torah et nos mitsvot.
[rav Yéhochoua Alt]

Dans le monde à venir, comme l'explique Rech Lakich : il n'y a pas de guéhinam dans le monde à venir, mais Hachem fera sortir le soleil de son écrin ; son rayonnement (intense) sanctionnera les réchaïm et guérira les tsadikim.
[guémara Avoda Zara 3b]

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=> Le Guéhinam existe-t-il ou non dans de monde à venir?

-> Le midrach (Béréchit rabba 26,6) signale 3 avis sur le Guéhinam (enfer) :
1°/ selon Rabi Yanaï et Rabi Chimon ben Lakich (Rech Lakich), il n'existe pas de Guéhinam dans le monde à venir, mais un soleil très chaud, sorti de son écrin, qui sanctionnera les réchaïm qui ne pourront pas supporter ce rayonnement intense et brûleront, comme il est dit : "Car voici, ce jour vient, brûlant comme une fournaise : Tous les hautains et les impies seront comme du chaume et ce jour qui vient va les consumer" (Mala'hi 3,19).
2°/ Selon les Rabanan, le Guéhinam existe, selon ce verset : "Telle est la parole de Hachem qui a Son foyer à Tsion et Sa fournaise à Yérouchalaïm" (Yéchayahou 31,9).
3°/ Selon Rabi Yéhouda bar Ilaï, il n'y aura ni Guéhinam ni soleil très chaud, mais un feu sortira du corps du racha pour le brûler.

-> Selon le Ran :
L'affirmation de Rech Lakich, selon laquelle il n'y a pas de Guéhinam (enfer), mais Hachem fera sortir le soleil de son fourneau pour sanctionner les réchaïm, ne concerne que la période du monde à venir, c'est-à-dire après la résurrection des morts.
Par contre, juste après la mort d'une personne, le Guéhinam existe certainement pour expier les fautes.

-> Selon le Maharal ('Hidouché Agadot) :
Dans ce monde-ci, le soleil est placé dans un "écrin" qui filtre ses rayons de façon à atténuer la chaleur reçue qui devient supportable.
Cependant, aux temps futurs, Hachem fera sortir le soleil de son écrin et son rayonnement deviendra : 7x7x7 = 343 fois plus intense, selon ce verset : "Et la lumière du soleil deviendra 7x7x7 = 343 fois supérieure à celle des 7 jours" (Yéchayahou 30,26).

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=> Pourquoi est-ce en même temps que les réchaïm sont sanctionnés et les tsadikim récompensés dans le monde à venir?

-> Selon le Torat 'Haïm :
Dans le monde à venir, Hachem fera savoir à tous (réchaïm et tsadikim) qu'Il est Un et que Son Nom est Un. C'est pourquoi, au même moment, le soleil brûlant sorti de son écrin sanctionnera les réchaïm et récompensera les tsadikim pour leurs actions dans ce monde-ci (olam azé).
En effet, les réchaïm pourraient se dire que les bienfaits et les maux n'émanent pas de Hachem, mais sont des faits accidentels, dus au hasard, ou naturels. Mais lorsqu'ils verront que certains (les réchaïm) seront frappés en même temps que d'autres (les tsadikim) seront guéris, les réchaïm reconnaitront l'unicité d'Hachem et de Son Nom.
Ainsi, la sanction et la récompense ont une même source : Hachem qui juge nos actions.

-> Le Maharach enseigne :
Le soleil est chaud dans sa nature, cependant son rayonnement n'a pas le même effet selon la nature du récepteur. C'est ainsi que sous l'effet du même soleil, le sel durcit et se fige, tandis que la cire fond.
De même, l'effet du soleil intense du monde futur aura un effet différent sur les réchaïm qui "brûleront" (en sanction) et sur les tsadikim qui "guériront".

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=> En quoi le soleil du monde à venir sanctionne-t-il les réchaïm (impies) et récompense-t-il les tsadikim (Justes) selon le principe de mesure pour mesure?

-> Le Einé Its'hak explique :
Les réchaïm se sont "échauffés' pour accomplir de nombreuses transgressions (avérot) durant leur vie sur Terre. Par le principe de réciprocité, mesure pour mesure, ils souffriront dans le monde à venir de l'échauffement excessif du soleil qui sortira de son écrin.
Par contre, les tsadikim se sont "échauffés" dans leur amour pour Hachem, à travers l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot durant leur vie sur Terre. C'est pourquoi, mesure pour mesure, ils mériteront d'être récompensés dans le monde à venir par le réchauffement du soleil qui les guérira et leur apportera du plaisir.

[Si le soleil, source de lumière et de chaleur, constitue ne bénédiction (béra'ha), le soleil sorti de son écrin dans le monde-à-venir constitue une super-bénédiction. Les réchaïm en souffriront, car ayant rejeté les mitsvot, ils ne sont pas préparés à cette super-bénédiction, tandis que les tsadikim, ayant pratiqué les mitsvot sont prêts pour cette super-bénédiction qui leur sera bénéfique. ]

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[l'idée est que dans le monde à venir toute la Vérité sera tellement éclatante qu'elle nous éblouira.
ex: Combien de souffrances pourrait-on avoir sur ce qu'on aurait pu faire dans notre vie et que l'on a pas fait (notre yétser ara nous anesthésiant)? Et inversement, combien de bienfaits nous amènera ces rayons de Vérité pour la moindre chose que nous aurions fait ou retenu de faire selon la volonté d'Hachem. ]