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3 Questions/Réponses – Paracha Béréchit (Partie n°2)

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Béréchit (Partie n°2) :

4°/ Quel est le 1er homme à naître avec des doigts séparés les uns des autres?

A la naissance de Noa'h, il est écrit : "[Son père : Lémé'h] appela son nom Noa'h, en disant : "Celui-ci nous procurera le repos, de notre travail et du labeur de nos mains, de la terre que Hachem avait maudite"." (Béréchit 5,29)

-> Le Panéa'h Raza cite un midrach disant que jusqu'à la naissance de Noa'h les mains des personnes étaient comme des moufles, et qu'il a été le 1er enfant à naître avec chacun de ses doigts séparés.
Lorsque son père a vu cela, il a immédiatement réalisé qu'il aurait la capacité de manipuler facilement des outils agricoles.

Le rav Yéhouda ha'Hassid affirme également cela, et ajoute que Noa'h a alors inventé la charrue pour labourer, ce qui a facilité la vie à toute l'humanité.

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+ Petit Bonus b'h :

-> Rachi commente le verset (v.5,29) : "Jusqu'à Noa'h, l'homme ne possédait pas d’instruments de labour. C’est lui qui les a fabriqués.
La terre, lorsqu’on semait du blé, produisait ronces et épines à cause de la malédiction prononcée contre Adam. L'époque de Noa'h a marqué la fin de ces calamités."
[Noa'h ]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) enseigne qu'on ne l'a pas appelé Noa'h à sa naissance, mais ce nom lui a été donné lorsqu'on a vu que la terre avait changé ses habitudes durant sa vie (Noa'h est en relation avec "noua'h" : se reposer [de la labeur des mains]).

-> Noa'h est le 1er enfant à avoir vu le jour après la mort de Adam, la sévérité de la malédiction s'est donc atténuée à partir de ce moment. [Pirké déRabbi Eliézer]
Le Ritva prend le terme des malédictions : "jusqu'à ce que tu retournes à la terre" (Béréhit 3,19), comme preuve que suite à la mort d'Adam la malédiction va être fortement retirée.

-> Le midrach rabba rapporte que Adam a demandé à Hachem jusqu'à quand la malédiction sera effective.
D. lui a répondu jusqu'à ce que naîtra un enfant circoncit, ce qui a été le cas de Noa'h.

-> Selon le Sforno, le nom Noa'h était en réalité une prière à Hachem, Lui demandant que cet enfant amène un soulagement du travail extrêmement difficile de la terre à l'époque.
Hachem a répondu favorablement à sa prière, ce qui nous montre le pouvoir d'une prière faite de tout notre cœur, même contre d'importants décrets.

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5°/ En relatant les détails de la Création, il faut attendre le 52e verset de la Torah pour voir apparaître la lettre : samé'h (ס).
Ce verset est : "Hachem fit alors tomber un profond sommeil sur l'homme et il dormit ; Il prit un de ses côtés et referma un tissu de chair à la place." (Béréchit 2,21)
Rachi commente le terme "referma" (וַיִּסְגֹּר - vayichgor) par : "l'endroit où a eu lieu l’incision".

Pourquoi cette lettre (ס) a mis autant de temps avant d'apparaître dans la Torah? et pourquoi particulièrement ici?

-> La guémara (Yébamot 62b) nous enseigne qu'un homme qui demeure sans femme est privé de plusieurs choses (joie, bénédictions, ...), dont l'une est : 'homa (une muraille - חומה).
Les commentateurs disent qu'une femme permet de protéger et d'encourager son mari.
La lettre ס est un rond, qui renvoie à cette idée de protection.

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).

Il est intéressant de noter que "עזר כנגדו" a une valeur numérique de : 360, en allusion aux 360 degrés qui forment un cercle.
La femme est cette aide productive qui l'entoure tout autour : le protégeant de l'extérieur, et lui permettant de sublimer son intériorité (kénegdo - litt.contre lui [afin de s'améliorer]).

D'ailleurs, le Targoum Onkelos (Béréchit 2,18) traduit le terme : "une aide" (עזר) par "samé'h (סמך), un mur de soutien.
[la lettre samé'h (ס) s'écrit pleinement : סמך, qui a une guematria de 120 : jusqu’à 120 ans b’h!! ]

-> On peut citer un exemple des nombreuses paroles de nos Sages à ce sujet : "Une femme illumine les yeux de son mari, et le fait tenir sur ses jambes." [guémara Yébamot 63a]

=> On comprend maintenant pourquoi la lettre samé'h se présente pour la 1er fois dans la Torah qu'avec l’apparition de 'Hava, la 1ere femme de l'humanité.

[b'h, quelques idées concernant :
- la femme : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/la-femme
- le couple : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/le-mariagele-couple ]

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-> "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" (Béréchit 2,18)
Le Toldot Yaakov Yossef (Ben Porat Yossef) fait une autre interprétation de ce verset :
"Seul" : signifie sans le yétser ara, car alors il resterait inchangé pour toujours.
"Je lui ferai une aide contre lui" = en vertu de son mauvais penchant, l'homme chutera parfois à un niveau inférieur, uniquement pour rebondir, ce qui lui offre une satisfaction authentique.

[une fois marié, il faut toujours entretenir la certitude que c'est notre conjoint le plus adapté pour être : "une aide contre lui".
Personne au monde ne peut mieux nous aider, l'un l'autre, à mettre à jour nos sublimes capacités latentes.
Cette réalisation de construire le plus bel édifice de nous-mêmes, doit nous aider à traverser les moments les plus éprouvants.]

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6°/ Il est écrit qu'une des punitions de la femme pour avoir mangée du fruit défendu est : "Ton désir te portera vers ton époux et lui te dominera" (Béréchit 3,16).
Quelle pratique répandue font de nos jours les femmes, et qui prend sa racine dans cette malédiction?

Le Pirké déRabbi Eliezer (14) enseigne que le fait de se percer les oreilles est une réalisation de la malédiction de 'Hava, et est destiné à démontrer leur soumission à leur mari, de la même façon que le faisait un esclave ne souhaitant pas être libéré.
A ce sujet, il est écrit : "Si le serviteur dit : ... "je ne veux pas sortir libre" ... lui percera l'oreille avec le poinçon et il le servira pour toujours." (Chémot 21,5-6).

-> Selon le Ramban : elle avait ordonné à son mari de manger [du fruit défendu] ; désormais, elle serait soumise à sa volonté.

-> Le roi Salomon (Echèt 'haïl) dit que la femme est "la couronne de son mari" (Michlé 12,4) et qu'elle "est infiniment plus précieuse que les perles" (Michlé 31,10).

[sachant à quel point la Torah et nos Sages témoignent de l'importance à la femme juive, il est évident que le but n'est pas de la réduire en esclavage, mais de mettre en avant une réalité innée présente depuis l'attitude de 'Hava]

"It'shak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère ; il épousa Rivka, elle devint sa femme et il l'aima ; et Its'hak se consola de sa mère." ('Hayé Sarah 24,67)

-> Rachi : Aussi longtemps que Sarah était en vie, une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante, la pâte qu’elle pétrissait était bénie, et une nuée était fixée au-dessus de la tente. Tout cela a cessé à sa mort, pour reprendre à l’arrivée de Rivka.

-> Le Gour Aryié explique qu'il s'agit des 3 mitsvot destinées spécifiquement aux femmes :
- la lumière représente l'allumage des bougies de Shabbath ;
- la pâte, c'est le prélèvement de la pâte de la 'hala (la afrachat 'Hala) ;
- la nuée, symbole de la présence divine (cf. Chémot 40,34), fait référence à la pureté familiale, puisque la pureté permet à une personne de recevoir la présence divine.

-> Lorsque le peuple juif arriva près du mont Sinaï et y érigea le Michkan, Hachem rétablit Sa présence parmi eux. A cet instant précis, ils retournèrent au statut de leurs Pères, qui avaient vécu à un niveau tel que la Présence Divine planait au-dessus de leur demeure.
[Ramban - Introduction au Séfer Chémot]

Le Chem miChmouël ('Hayé Sarah 5671) poursuit que les miracles de Sarah sont à mettre en parallèle avec ceux du michkan :
- sa lampe brillait toute la semaine, de même que la lampe occidentale (nér atamid) de la Ménorah restait miraculeusement allumée continuellement alors même que les autres lumières s'éteignaient.
Les autres lumières étaient du reste allumées par le feu du ner hamaaravi (guémara Shabbath 22b).
- sa pâte était bénie, de même que les pains de proposition (lé'hem apanim), c'est-à-dire les 12 miches de pain qui étaient placées sur la table d'or dans le Michkan, qui restaient chauds et frais pendant toute la semaine.
En effet, après avoir passé une semaine entière sur la table, d'où ils étaient ensuite retirés pour être consommés par les Cohanim, ils avaient encore conservé toute leur fraîcheur et leur onctuosité.
De plus, une bénédiction spéciale accompagnait ce pain, dont il suffisait de consommer une petite quantité afin de se sentir tout à fait rassasié (Rabbénou Bé'hayé - Vayikra 24,7).
- une nuée était fixée au-dessus de la tente, et il en était de même au-dessus du michkan.

Le Chem miChmouël écrit :
"La nuée de Gloire Divine qui planait au-dessus du Michkan était tel un signe venant rappeler au peuple juif que D. était toujours à ses côtés, de manière ostensible. Il s'agissait sans doute de la même Gloire Divine que celle qui se trouvait sur la tente de Sarah Iménou.
En effet, la tente de Sarah était un lieu de repos pour la Présence Divine, un Michkan miniature appelé à remplir le même rôle que ce dernier."
[la tente de Sarah représente la maison juive par excellence, et il nous appartient donc de suivre son exemple]

-> Pourquoi est-ce que : "une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante"?
Le Chem miChmouël répond : C'est parce que dans la tente de Sarah, la sainteté de Shabbath restait durant toute la semaine sans aucune perte, jusqu'à ce qu'elle soit renouvelée le Shabbath suivant.

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-> "Le soleil se lève, le soleil se couche" (Kohélet 1,5)

Avant que le "soleil" de Sarah ne se couche, celui de Rivka s'est levé.
Rivka a réalisé les mêmes bonnes actions que Sarah, et a ainsi mérité les mêmes bénédictions.
[Rabbénou Efraïm]

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-> Les 3 signes particuliers qui régnaient dans la tente de Sarah correspondent aux 3 principaux devoirs de la femme juive : celui d’allumer les lumières de Shabbath (הדלקה – Hadlaka), celui de prélever la ‘Hala de la pâte ( חלה) et le devoir d’observance des Lois de pureté de la vie conjugale (נדה – Nidda).
Les femmes sont particulièrement concernées par ces 3 Commandement car, héritières de ‘Hava la première femme, elles viennent ainsi réparer la faute originelle attribuée à cette dernière, comme il est dit: "La femme jugea que l’arbre était bon comme nourriture, qu’il était attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence ; elle cueillit de son fruit et en mangea ; puis en donna à son époux, et il mangea" (Béréchit 3,"6).

-> L’allumage des bougies de Shabbath : En faisant fauter son mari, ‘Hava éteignit "la Bougie de D."
En effet, en consommant du fruit de l’Arbre de la Connaissance, ‘Hava entraîna la mort dans le monde. Or l’âme de l’homme est comparée à la "Bougie de D.", comme il est dit : "L’âme de l’homme est un flambeau divin" (Michlé 20,27).
En fautant, elle causa la séparation du corps et de l’âme du 1er Homme, entraînant ainsi l’extinction dans le monde physique de la "Bougie de D." : l’âme d’Adam.
=> En allumant les bougies de Shabbath, la femme répare et rétablit cette "Bougie originelle" que ‘Hava endommagea.

-> La pureté familiale : En poussant son mari à manger le fruit défendu, elle versa d’une certaine manière son sang à terre. En effet, D. dit à Adam haRichone : "Du jour où tu en mangeras, tu dois mourir" (Béréchit 2,17).
Or il est écrit: "Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé car l’homme a été fait à l’image de D." (Béréchit 9,6).
=> Ainsi, pour expier la faute de ‘Hava, la femme connait-elle une période de menstruation au cours de laquelle la Torah l’oblige à s’éloigner de son mari et à respecter les Lois de pureté familiales.

-> Le prélèvement de la ‘Hala : Adam haRichone est comparé à la "‘Hala du Monde".
De même que la femme mélange la farine avec l’eau avant de pétrir sa pâte, de même Hachem a-t-il imbibé la terre avant de façonner l’homme, comme il est dit : "Et une exhalaison s’élevait de la terre et arrosa toute la surface du sol. Hachem façonna l’homme" (Béréchit 2,6-7).
En faisant fauter Adam, ‘Hava rendit la "‘Hala du Monde" impure.
=> Ainsi, mesure pour mesure, la femme doit accomplir le Commandement du prélèvement de la ‘Hala pour réparer la détérioration causée par ‘Hava à la "‘Hala du Monde".

==> Ainsi, Sarah et Rivka qui vécurent de façon miraculeuse les 3 signes cités plus haut, furent les premières à réparer la faute de ‘Hava.
[d'après le feuillet de la communauté de Sarcelles (n°145) - année 5782]

"Je rendrai ta postérité comme le sable de la mer" (Vayichla'h 32,13)

Pourquoi le peuple juif est-il comparé au sable de la mer?

En réalité, le sable c'est ce qui limite la mer pour qu'elle ne dépasse pas son domaine. Ainsi, le sable réalise la séparation entre la mer et la terre ferme.

Il en est de même pour le peuple juif.
Le juif se doit d’être le protecteur de la sainteté et doit veiller à ce que le mal ne se mélange pas au bien.
Le bien doit rester pur et intact, séparé du mal, sans que la sainteté ne se diffuse trop au point de se mêler à l’impureté, car elle en sera alors entachée.

Par le respect scrupuleux des mitsvot de la Torah, le peuple juif, à l’instar du sable, réalise la séparation entre le bien et le mal.
Chacun restera dans son domaine et la sainteté pourra être préservée.
[le 'Hidouché haRim]

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-> Le Or ha'Haïm haKadoch explique que cette comparaison recèle une bénédiction [aux juifs] : si leur fortune en venait à diminuer, ce manque serait bien vite comblé, par le pouvoir de la sainteté particulière résidant sur leurs biens.
Tel est bien le sens de l'image du sable. En effet, lorsqu'on creuse dans une étendue de sable et qu'on en enlève, très rapidement le trou se remplit de nouveau.
Ainsi, quand des membres du peuple juif perdent des biens, ils jouissent rapidement d'une nouvelle abondance céleste, sans que le moindre manque ne soit plus ressenti.

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-> Cette bénédiction : "Je rendrai ta postérité comme le sable de la mer" se réalisera à l'époque du machia'h.
Lorsque les nations qui auront dévoré le peuple juif, constateront son succès, elles grinceront des dents comme lorsqu'on tente de mordre du sable.
[Leur dépit sera si grand] que nulle quantité de présents conciliatoires ne pourra les apaiser.
[...]
De plus, les juifs dénombrables dans notre monde, seront innombrables au monde futur.
On peut déduire cela des paroles du prophète : "Le nombre des juifs sera comme le sable sur le rivage qui ne peut être mesuré ou compté" (Ochéa 2,1).
[Méam Loez - Bamidbar 2,32]

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-> http://todahm.com/2015/08/10/3637-2
-> b'h, également : http://todahm.com/2018/12/08/7616-2

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-> Le peuple juif a reçu une triple bénédiction :
- 1ere = Hachem à Avraham : "Observe le ciel et compte les étoiles ... c'est ainsi que sera ta descendance" (Béréchit 15,5) ;
- 2e = après la akédat Its'hak, Hachem promit à Its'hak : "Je multiplierai ta descendance comme ... le sable du rivage de la mer" (Béréchit 22,17).
- 3e = Hachem bénit Yaakov en lui disant que sa descendance sera semblable à "la poussière de la terre" (Béréchit 28,14).

"La vie de Sarah fut de 127 ans" ('Hayé Sarah 23,1)

-> Rachi commente : "... Sarah était à 20 ans aussi belle qu'à 7 ans ; et à 100 ans, elle était aussi dépourvue de fautes qu'à 20 ans.
Autre explication : ... il s'agit de Sarah dont les actes étaient irréprochables ...
La vie de Sarah : toutes ses années étaient identiquement bonnes."

-> "Yisska n'était autre que Sarah. Pourquoi l'appelait-on Yisska?
Parce qu'elle "parlait" [sakha] sous l'inspiration divine ...
Autre explication : parce que tous "parlaient" de sa beauté."
[guémara Méguila 14a]

-> Pour sa beauté physique :
La guémara (Méguila 15a) dit que Sarah fait partie des 4 femmes les plus belles de l'Histoire du monde.
D'ailleurs, selon la guémara (Baba Batra 58a), en comparaison d'elle, les autres femmes ressemblaient toutes à des singes.

-> Pour sa beauté spirituelle :
Sarah était détachée des vanités de ce monde, et se consacrait à ses aspirations spirituelles, au point d'accéder à l'inspiration divine et d'atteindre un niveau de prophétie même supérieur à celui d'Avraham son mari (cf. Rachi Vayéra 21,12).

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-> Les Tossafot (guémara Baba Kama 97b) nous enseigne :
"La pièce frappée par Avraham portait d'un côté l'inscription : "Un vieillard et une vieillarde", et de l'autre : "Un jeune homme et une jeune femme"."

Le but de ces inscriptions était d'encourager les hommes à acquérir et à conserver ces deux vertus qui semblent s'opposer : la sagesse d'une part, dès le plus jeune âge, et la vigueur de l'autre, jusqu'à un âge avancé.

Avraham et Sarah incarnaient parfaitement ce message :
-> "Avraham courut au troupeau" et indiqua à sa femme de "prendre vite 3 mesures de farine".
Or à l'époque, ils étaient déjà presque centenaire.
On apprend également (guémara Nédarim 32a), que dès son jeune âge il était doté d'une sagesse : "Avraham découvrit l'existence de son Créateur à l'âge de 3 ans".

-> Sarah, on a pu voir le commentaire de Rachi : "toutes ses années étaient identiquement bonnes".
Le Béer Yossef dit que dans sa jeunesse, on pouvait discerner chez elle la pondération et le discernement des personnes âgées, et à 100 ans, elle était aussi dynamique et active dans sa quête du bien que dans sa jeunesse, lorsqu'elle était dans la force de l'âge.

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-> b'h, A lire également : https://todahm.com/2011/11/24/paracha-haye-sarah
-> et également : https://todahm.com/2014/04/01/1278

"Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (Toldot 27,1) :

Selon Rachi, l'affaiblissement de la vue de Its'hak (alors âgé de 123 ans), avait 3 raisons :
-> suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.
-> lorsqu'il a été ligoté sur l'autel de la Akéda, les anges au-dessus de lui, ont pleuré, et leurs larmes ont coulé dans ses yeux et les ont obscurcis.
-> Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

D'après la raison selon laquelle ce fut les larmes des anges qui affaiblirent sa vue, pourquoi les yeux d’Its’hak ne s’altérèrent que dans sa vieillesse, et pas juste après la ligature ?

En fait, les larmes des anges purifièrent et sanctifièrent tellement les yeux d’Its’hak, qu’ils ne purent plus supporter l’impureté de la fumée des offrandes des femmes de Essav à leurs idoles. Et c’est cette fumée qui affaiblit les yeux d’Yits’hak quand il était âgé.

=> Ainsi, en réalité toutes les raisons sont liées.

[le Zéved Tov]

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-> la 3e exlication de Rachi : Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

=> Cette explication de Rachi mérite d’être approfondie: Pourquoi était-il nécessaire de faire souffrir Its’hak pendant tant d’années afin que Yaakov puisse recevoir les bénédictions? Est-ce que D. ne pouvait pas s’arranger à ce que Yaakov les reçoive par un autre moyen?

-> Le rabbi de Loubavitch (Likouté Si'hot) enseigne :
En fait, la paracha témoigne que Its’hak était déjà conscient qu’Essav n’était pas aussi vertueux que son frère Yaakov. Its’hak savait que le Nom de D. ne faisait pas partie du vocabulaire de Essav.
D. aurait pu simplement dévoiler à Its’hak la vraie personnalité d’Essav. En lui indiquant qu’Essav était racha, Il aurait évité de rendre Its’hak aveugle?
Ainsi, Yaakov aurait reçu directement les Bénédictions. Pourquoi D. ne révéla-t-Il pas la vérité à Its’hak?

La réponse est simple et la leçon est forte : D. répugne la médisance (le lachon ara), même lorsqu’il s’agit d’une personne aussi méchante qu’Essav. En dépit du fait qu’Essav était racha, D. s’est abstenu de le publier.
=> Dans ce passage, la Torah vient mettre l’accent sur la gravité de cette transgression (du lachon ara). Si D., Lui-même, s’est retenu de prononcer du lachon ara sur un homme comme Essav, combien devons-nous être vigilants et faire attention de ne jamais dire du lachon ara.

-> Il est écrit dans la guémara (Sanhédrin 11a), au sujet d'Akhan qui fauta au temps de Yéhochoua, fils de Noun, : Yéhochoua demanda à Hachem : "Qui a fauté envers Toi"?
Hachem répondit : "Suis-Je un délateur pour toi!"

-> Si Hachem a refusé de raconter la moindre médisance, même à l'encontre d'Essav qui était pourtant assassin, pratiquait l'idolâtrie et péchait avec les femmes d'autrui, ... alors à plus forte raison, devons-nous faire extrêmement attention de ne pas proférer la moindre médisance sur n'importe quel juif, même de façon superficielle, car nous sommes tous les enfants d'Hachem. [autrui n'est pas pire qu'Essav, alors suit l'exemple d'Hachem, et ne dit pas de lachon ara! Comment nous est-il possible d'émettre de la médisance sur les enfants du Maître du monde, le Roi de tous les rois, Hachem ?! ]

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-> L'intention de la providence était d'induire en erreur le Satan car s'il avait su depuis le départ que les bénédictions revenaient à Yaakov, toutes les forces du sitra a'hra (impureté) se seraient réunies afin d'empêcher que les bénédictions ne lui reviennent.
Ainsi la providence organisa avec précision le déroulement des événements afin qu'Its'hak demande à Essav de partir à la chasse avant de le bénir pour que Yaakov puisse s'introduire à son insu et se saisisse des bénédictions. C'était la seule façon pour Yaakov de pouvoir profiter des bénédictions contre la volonté des forces du mal. Ainsi Rivka demanda à Yaakov de lui apporter deux bons chevreaux afin qu'elle prépare à Its'hak un repas et qu'il bénisse ensuite son fils Yaakov. Ces bénédictions auront un impact sur Yaakov et sa descendance jusqu'à la dernière génération au moment de la venue du Machia'h.

[plus l'enjeu spirituel est important, plus les forces du mal se mobilisent pour l'empêcher, d'où le déroulé si 'particulier' pour obtenir les bénédictions (puisqu'impactant positivement tous les juifs de l'Histoire!). ]

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-> la 1ere explication de Rachi : suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.

-> Its’hak ayant "fermé les yeux" sur les agissements d’idolâtrie des femmes de Essav, et n’ayant donc pas empêché ces comportements détestables au sein de sa propre maison, a fini par subir en conséquence, selon le principe de "mesure pour mesure", la perte de l’usage de la vue [voir Sforno qui compare Its’hak au Grand Cohen Eli qui perdit lui aussi la vue du fait qu’il n’avait pas empêché ses enfants de fauter].

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Le Méam Loez (Toldot 27,1) rapporte également les autres raisons suivantes :
-> Its’hak avait souvent observé le visage d'Essav. Or, c'est un grave péché de regarder fixement la face d'un racha. Quiconque le fait devient aveugle.

[Le guémara (Méguila 28a) enseigne : "Rabbi Yo’hanan a dit : Il est interdit de porter ses regards sur l’apparence (le visage) d’un racha ... Rabbi Elièzer a dit : [Celui qui agit ainsi,] ses yeux s’obscurcissent, comme il est dit: ‘II arriva, comme Its’hak était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit’. [En effet,] parce que Its’hak a contemplé le visage de Essav le racha, sa vue fut troublée".]

-> Its’hak aimait Essav plus que Yaakov, car Essav lui apportait des mets raffinés. Pour cela, il considérait Essav comme plus vertueux que Yaakov.
Or, la Torah dit : "la corruption aveugle les yeux des sages". C'est pourquoi Its’hak fut frappé par ce châtiment, puisqu'il se laissait corrompre par les repas que lui apportait Essav. Il ne discernait plus la véritable nature d'Essav qui "jouait" le fils dévoué et pieu.

[selon le Baal hatourim (v.27,1) : Its'hak prit des cadeaux corrupteurs d'Essav. En d'autres termes, puisqu'Essav honora Its'hak en l'achetant par ses paroles, Its'hak se remplit d'amour à son égard. En conséquence de quoi, ses yeux furent frappés et il perdit la vue.]

[rabbi Its’hak, dans le midrach, évoque un motif qui fait apparaître la cécité de Its’hak comme une conséquence de sa propre faute. Il se réfère à la défense: "N’accepte point de présents corrupteurs ; car la corruption trouble la vue des clairvoyants" (Micpatim 23,8). Or, Its’hak accepta des présents de son fils racha (Essav) : le gibier et les ragoûts qu’il aimait (voir le verset 4 et Rachi sur Toldot 25,28). Ils le corrompirent au point que sa "sa vue s’obscurcit".]

-> Dans la paracha 'Hayé Sarah, nous voyons que Its’hak pria Hachem pour que les hommes souffrent et fassent ainsi leur repentir afin de mériter le monde à venir. Il endura donc la perte de la vue.
[b'h, cf : http://todahm.com/2018/12/09/7694 ]

[Its’hak avait réclamé à D. l’octroi des souffrances physiques en arguant : Si l’homme meurt sans souffrances, son jugement s’exercera contre lui dans l’au-delà dans toute sa rigueur. Mieux vaut qu’il expie un peu de ses fautes sur terre grâce à ses souffrances physiques. Hachem lui répondit : "Ta demande est justifiée et Je commencerai par toi" (cf. midrach Béréchit rabba 65).]

-> Hachem provoqua la cécité d'Its’hak pour que celui-ci ne voit pas la méchanceté d'Essav.
En effet, à l'âge adulte, les méfaits de ce dernier devinrent si insupportables que personne ne pouvait vivre à ses côtés. Il eut été d'un déshonneur extrême pour Its’hak de devoir subir les affronts de ses contemporains le pointant du doigt et disant : "Voici le père d'Essav le racha".
D. le rendit donc aveugle afin qu'il soit incapable de sortir de sa demeure.

-> Sur l'autel, au moment de la ligature, Its’hak avait fixé du regard la présence Divine. C'était en réalité un grave péché, car bien qu'il était étendu face au ciel, il aurait dû fermer les yeux.
Pour avoir regardé la présence Divine, il aurait dû mourir, comme il est écrit : "Nul homme ne peut me voir et vivre" (Chémot 33,20).
Afin de ne pas affliger Avraham, Its’hak eut la vie sauve. Cependant, D. le punit par la cécité, une perte de la vue, qui équivaut à la mort.
[le Séfer Pninim Yékarim rapporte la guémara (Nédarim 64b) qui dit que "4 personnes sont considérées comme mortes : les pauvres, les métsora, les aveugles et ceux qui n'ont pas d'enfants".
Ainsi, pendant 23 années suite à la Akéda, Its'hak n'avait pas d'enfants, faisant qu'il était considéré comme mort.
Après avoir eu des enfants, la sentence a été modifiée dans le fait qu'il est devenu aveugle, car un aveugle est aussi considéré comme mort.
On apprend de là que certaine situation peuvent paraître mauvaises, mais en réalité c'est une bonne chose, qui nous protège de situations tellement pires.
Le Steïpler a dit une fois à quelqu'un : "Peut-être que si vous n'aviez pas ces malheurs, vous ne seriez plus vivant. Peut-être que vous avez ces dettes à la place de la mort".
Ainsi, au lieu de se plaindre, nous devons nous réjouir, et en profiter pour faire téchouva, prier, accumuler des mérites, car Hachem peut changer notre mazal au point que nous devenions une nouvelle personne sur laquelle aucun décret de mort n'a été décrété.]

-> Lorsque Avraham se trouvait dans le pays de Philistins, Avimélé'h enleva Sarah et fut puni sévèrement (paracha Vayéra).
Il endura ainsi une maladie si terrible, qu'il en vint à maudire Avraham en lui disant que son fils deviendrait aveugle. Cette malédiction s'est accomplie.
Ceci nous enseigne combien nous devons nous prémunir des malédictions, même prononcées par le simple des mortels.

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-> "Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (v.27,1)

Une des explication de Rachi est : "Au moment où il [Its'hak] avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis.

=> Pourquoi les cieux avaient-ils besoin de s'ouvrir pour que les anges puissent voir la ligature d'Its'hak?

Le rav Elimélé'h Biderman répond que les anges voient ce qui se passe dans notre monde avec la perspective du Ciel, et en ce sens tout est pour le bien au final, il n'y a donc pas de malheur.
Cependant lorsque : "les cieux s’étaient ouverts", alors les anges ont vu le monde avec notre perspective, et c'est cela qui les a poussés à verser des larmes.

-> Souvent, la 'Hanoukia est placée à gauche de la mézouza et éclaire ainsi l'intérieur de notre habitation.
Telle la lumière de la Torah, qui éclaire le mauvais penchant de l'homme, résidant dans la partie gauche de son cœur.

-> La lumière spirituelle de la 'Hanoukia repousse l'obscurité de ce monde pour que l'homme puisse écarter les mauvais sentiments de son cœur.

-> En concassant des olives, on obtient l'huile la plus pure, nécessaire à l'allumage de la 'Hanoukia.
Certaines situations peuvent nous briser, pourtant, c'est souvent ainsi que l'on extrait le meilleur de nous-même.

[dans ce monde il est nécessaire de traverser des moments où nous sommes pressurisés, ce qui conduit à générer l'élément qui nous permettra de briller pour l'éternité dans le monde à venir]

Le Baal Chem Tov dit : "Il faut creuser en son cœur pour révéler les bons sentiments, comme on le ferait avec la terre pour que l'eau jaillisse."
=> la difficulté est parfois nécessaire pour rendre réelles nos magnifiques potentialités enfouies.

[pensées 'hassidiques]

"Une génération aux voies contradictoires, des enfants sans loyauté" (Haazinou 32,20)

=> Ce verset se situe dans un contexte où la Torah parle de la faute d'idolâtrie. Le peuple se laisse séduire par des cultes étrangers. Cette faute constitue la plus grave de toute la Torah. Ainsi, il est donc étonnant de constater que le verset se contente de décrire les fauteurs comme "des enfants sans loyauté", à qui on ne peut pas faire confiance. On se serait attendu à des qualificatifs bien plus sévères!

-> Rabbi Yé'hezkel Lévinstein explique que l'une des bases les plus fondamentales du Service Divin c'est la constance. Quand un homme prend sur lui une décision, qu'il s'engage à améliorer un certain comportement ou à ajouter une certaine attitude positive dans sa vie, il doit pouvoir rester fidèle à sa décision.
On doit pouvoir compter sur sa parole. Au moment où on décide de prendre un nouvel engagement, et c'est souvent le cas le jour de Kippour, on doit avoir le souci de pouvoir le respecter sur la durée.

Pour cela, une nouvelle décision doit être prise en tenant compte de son niveau spirituel, de ce qui lui est possible à réaliser, de l'environnement où il évolue, de son mode de vie ..., pour être le plus adapté et pouvoir tenir sur la durée. De plus, cette décision doit être bien réfléchie et émaner de l'intérieur pour la ressentir profondément. Enfin, tant qu'elle n'est pas devenue partie de sa vie, on doit constamment concentrer son attention sur son accomplissement, par souci de risquer d'y déroger suite aux différents aléas qui viendraient nous perturber.
Ce principe est fondamental et est à la base du Service Divin. La Torah voit là l'origine de toutes les déviations du peuple juif, y compris l'idolâtrie. Car quand un homme n'a pas cette constance et stabilité dans son Service d'Hachem, il risque facilement de se laisser séduire et attirer par les tentations et les curiosités de la vie, qui auront la force de bousculer son mode de vie.
Mais quand un homme est fort dans ses décisions, quand il est enraciné dans son Service d'Hachem, rien ne pourra le distraire et n'aura la force de l'ébranler. Il ne prêtera attention à aucune tentation extérieure, fort dans sa volonté de tenir bon dans ses engagements.

"Au commencement de la Création par D. des cieux et de la terre" (Béréchit 1,1)

-> Le roi David écrit : "L’ensemble de Tes paroles est vérité" (Téhilim 119,16 - roch dévaré'ha émét).

-> Le Baal haTourim fait remarquer que la dernière lettre des 3 premiers mots de la Torah (בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים) forme : émét (אמת), montrant l'importance de la vérité aux yeux de Hachem.
D'ailleurs, la guémara (Yoma 69b) nous enseigne que le sceau de Hachem est : la vérité (émét).

La dernière lettre des 3 derniers mots décrivant la Création du monde (בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת - Béréchit 2,3) forment également le mot : émet (אמת), renvoyant au fait que l'univers a été créé du début à la fin par l'attribut de vérité.

-> Le Divré Yé'hezkel (le rabbi de Shiniava) fait remarquer que
- les dernières lettres des 3 premiers mots de la Torah (béréchit bara Elokim - בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים), forment le mot : "émét", lorsqu'elles sont arrangées dans le bon ordre.
- Si nous combinons les dernières lettres des 2e, 3e et 4e mots de la Torah (bar Elokim ét - בָּרָא אֱלֹהִים אֵת), nous obtenons également : "émét", mais cette fois, au lieu d'être mélangées, les lettres suivent déjà dans le texte la bonne séquence/ordre (aléf, mémé, tav).

Il explique qu'il y a un enseignement à en tirer : vous devez désirer la vérité, même si à première vue elle semble obscurcie et embrouillée.
Si vous vous appliquez à trouver la vérité, alors D. vous aidera finalement à la voir avec une clarté parfaite.
[il explique que cela ressemble à un chantier d'un bâtiment. Il y a les matériaux de construction partout, et l'on ne comprend pas vers quoi on se dirige. Cependant, si le plan est celui de la Vérité, alors finalement tout prendra forme pour constituer le plus bel édifice que notre vie pouvait générer.]

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que le 1er verset de la Torah contient toutes les voyelles à l'exception d'une seule : le shourouk (3 points en diagonale).
Il explique que c'est parce que les lettres de ce mot (שרק) peuvent être réarrangées pour constituer le mot : mensonge (שקר - chékèr).
En effet, Hachem a créé le monde pour être un lieu de vérité, et il n'y a pas de place pour un shourouk dans toute la description de sa Création.

-> C'est à la fois la Torah Écrite et la Torah Orale qui portent le sceau de la vérité.
En effet, les lettres du mot אמת (émet) renvoient à :
-> le א = Au mont Sinaï, Hachem nous a parlé et Il nous y a donné les 10 Commandements (Torah Écrite), qui commencent par : ano'hi (אנכי -> Je suis Hachem ton D.) ;
-> le מ = la michna qui est un concentré de la Torah Orale, débute par : méémataï (מאימתי -> A partir de quand peut-on lire le Shéma le soir?) ;
-> le ת = la guémara, discussions talmudiques de la michna commence par : tana (תנא - Béra'hot 2a).

-> Le Gaon de Vilna fait remarquer que c'est non seulement la Torah qui est marqué du sceau de la vérité, mais également son commentaire principal : Rachi.
En effet :
- le א = le 1er Rachi commence par : amar rav Yits'hak (אָמַר רַבִּי יִצְחָק) ;
- le מ = la guémara (Kidouchin 30a) enseigne que le vav du mot ga'hon (Vayikra 11,42) est la lettre située au milieu de la Torah.
Le mot ga'hon signifie : ventre, mot que Rachi traduit dans son commentaire par : méav (מֵעָיו).
- le ת = le dernier commentaire de Rachi se termine par : yéyachèr kor'ha chéchibarta (ישר כחך ששברת).

=> La Torah et son commentaire par Rachi (fait par inspiration divine) ne sont que : Vérité, du début au milieu et à la fin.

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+ Bonus (b'h) :

-> La guématria kétana consiste à prendre la valeur numérique de chaque lettre en faisant abstraction de ses zéros.
Par exemple, le mot émet (אמת) a une guématria kétana de : 1 + 4 (du 40) + 4 (du 400) soit un total de : 9.

Il existe une preuve incroyable de la véracité de la Torah.
En effet, pour chaque mot de la Torah :
-> 1°/ Prenez sa guématria guédola (la classique) ;
-> 2°/ Retirez sa guématria kétana (comme expliqué ci-avant) ;
-> 3°/ A partir de ce total, additionnez chacun des chiffres, jusqu'à arriver à un seul chiffre => Vous obtiendrez toujours : 9 (renvoyant à la guématria kétana du mot émet).

Par exemple, prenons le 1er mot de la Torah : béréchit (בראשית) :
-> 1°/ guématria guédola = 913 [2+200+1+300+10+400]
-> 2°/ guématria kétana = 13 [2+2+1+3+1+4]
On a alors : 913-13 = 900
-> 3°/ 9+0+0 = 9 !!

Autre exemple, en prenant le 2e mot de la Torah : bara (ברא) :
-> 1°/ guématria guédola = 203 [2+200+1]
-> 2°/ guématria kétana = 5 [2+2+1]
On a alors : 203-5 = 198
-> 3°/ 1+9+8=18 -> 1+8 = 9 !!

=> La langue de la Torah est la seule langue au monde dans laquelle chacun de ses mots atteste de sa véracité, puisque transmise par Hachem.

3 Questions/Réponses – Paracha Béréchit (Partie n°1)

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Béréchit (Partie n°1) :

1°/ Rachi (Béréchit 1,11) écrit que Hachem a ordonné à la terre que le goût d'un arbre soit le même que celui de son fruit, mais elle a désobéi en produisant à la place des arbres n'ayant pas le même goût que leurs fruits.
Rachi conclut : "C’est pourquoi, lorsque Adam a été puni pour sa faute, la terre aussi a été punie pour la sienne et a été maudite."

Pourquoi est-ce que Hachem a-t-il attendu avant de punir la terre, plutôt que de le faire immédiatement?

-> Le Taz (Divré David) explique que c'est la faute de la terre en désobéissant à l'ordre divin qui va être indirectement responsable de la faute d'Adam.

Selon le midrach (Béréchit rabba 15,8), le fruit défendu que Adam et 'Hava ont mangé était un Etrog.
La guémara (Soucca 35a) enseigne que l'Etrog est le seul fruit qui a suivi l'ordre de Hachem, en ayant le même goût que l'arbre sur lequel il grandit.

De part son statut unique, Adam en avait un énorme désire, ce qui n'aurait pas été le cas si la terre avait obéi à l'ordre divin.
=> C'est pour cela que la terre a été punie au moment de la faute d'Adam.

-> Le Kli Yakar apporte une autre réponse.
Selon Rachi (Béréchit 3,17-18), la punition de la terre est que : "Elle produira à cause de toi des êtres maudits, tels que les mouches, les puces et les fourmis" et "la terre, lorsque tu l’ensemenceras de graines diverses, produira des ronces et des épines.".
Il en ressort que la première victime de ces punitions était l'homme.

Au moment où la terre a initialement désobéi à Hachem, Adam n'avait rien fait de mal et ne méritait pas de souffrir. => Ainsi, après qu'il ait fauté, la terre pouvait alors recevoir sa faute.

[cela renvoie à l'idée que seulement D. est un juge de vérité, dans le sens où avant d'infliger une punition à quelqu'un il va prendre en compte tous les paramètres, comme la peine que cela va générer à son entourage!]

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2°/ Dans la Torah, quel est l'écart d'âge le plus important entre un mari et sa femme?

Selon Rachi (Béréchit 4,22) : Na'ama : "elle sera la femme de Noa'h."

Na'ama descend de Caïn, et son père s'appelle : Lémé'h.
La Torah nous relate que Lémé'h avait 2 femmes, qui ont enfanté chacune 2 enfants.
Na'ama avait ainsi un frère s'appelant : Touval Caïn.

Rachi (4,23-25) relate comment Lémé'h qui était aveugle, a tué par erreur Caïn, le confondant avec un animal. Lorsqu'il réalisa cela, il frappa ses mains l'une contre l'autre, écrasant et tuant son propre fils Touval Caïn.

Ses 2 femmes furieuses se sont alors séparées de lui, il s'est efforcé de les apaiser mais elles ne voulaient rien entendre.
Il est alors allé voir Adam pour se plaindre de ses femmes.
Lorsque ce dernier est allé les voir, elles lui ont dit de se corriger lui d'abord : "Ne t’es-tu pas séparé de ta femme il y a 130 ans, lorsque, par ta faute, la mort a été décrétée en punition pour l’homme?"

Aussitôt, il est écrit : "Adam connut de nouveau sa femme ... Adam vécut 130 ans, il engendra ... et il le nomma Séth." (Béréchit 4,25 ; 5,3).

Sept générations après Seth, va naître Lémé'h, qui va être le père de Noa'h.
=> Il est intéressant de noter qu'à la fois Noa'h et sa femme Na'ama avaient un père portant le même nom.

Noa'h est naît en l'an 1056 après la Création, c'est le 1er à naître après la mort de Adam (à l'âge de 930 ans).
Sa femme Na'ama est née au plus tard en l'an 130 de la Création, comme on a pu le voir précédemment.

==> Cela signifie que Na'ama était âgée au minimum du minimum de 926 années de plus que son mari Noa'h.

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-> La Torah rapporte que Mathusalem a vécu : "969 ans" (Béréchit 5,27).
[Adam n'ayant vécu "que" 930 ans]

-> Selon le Yi'houd bé'Hidouch, d'autres êtres humains ont pu vivre plus longtemps, et il apporte l'exemple de Na'ama, la femme de Noa'h.
On a pu voir précédemment qu'elle est née au plus tard en 130 de la Création.
Or, il est écrit : "Noa'h sortit [de l'Arche], ainsi que ses fils, son épouse" (Béréchit 8,18).
L'année de la sortie de l'Arche est en 1657 de la Création.
=> A ce moment, Na'ama avait au minimum un âge de 1527 ans

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3°/ Quel jour a été créé l'éléphant?

On aurait tendance à répondre que les éléphants, comme tous les autres animaux, ont été créés le 6e jour.
En effet, il est écrit : "D. dit : "Que la terre produise des êtres animés selon leurs espèces". Et cela s'accomplit ... D. forma les bêtes sauvages selon leurs espèces, de même les animaux qui paissent, de même ceux qui rampent sur le sol ... et ce fut le matin, le 6e jour." (Béréchit 1,24-31).

Le Yi'houd bé'Hidouch rapporte les paroles de Rachi (Béréchit 1,14) : "Les luminaires avaient été créés dès le 1er jour, mais c'est le 4e jour qu’ils ont reçu l’ordre de se placer dans le firmament. Il en a été de même pour tous les éléments du ciel et de la terre : ils ont été créés le 1er jour, et mis chacun à sa place le jour qui lui a été assigné."

=> Ainsi, les éléphants ont été créés dès le 1er jour!

"[Hachem dit à Moché : ] Je vois que ce peuple est un peuple rétif. Cesse donc de Me solliciter, laisse Ma colère s'attiser contre eux pour que Je les anéantisse" (Ki Tissa 32,9-10)

-> Selon Rachi : "Laisse Ma colère" : par ces mots, D. ouvrit une porte à Moché et l'informa que leur sort dépendait désormais de lui : s'il priait en faveur des juifs, ils ne seraient pas anéantis."

-> Selon la guémara (Béra'hot 32a) : "Moché saisit Hachem comme un homme qui empoigne l'habit de son prochain, et Lui dit : "Maître du monde, je ne Te laisserai pas jusqu'à ce que Tu les aies pardonnés" [...]
Il fut prêt à sacrifier sa vie pour eux [...] Moché déversa ses prières devant Hachem jusqu'à ce que se déclare en lui la fièvre des os [...] jusqu'à Le rendre malade".

=> Moché pria avec tant d'insistance, avec toutes ses forces, capacités.

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-> Hachem a dit à Moché qu'Il anéantirait le peuple juif, dans un objectif de pousser Moché à prier pour eux, car Hachem désire les prières de Moché rabbénou.
[Bé'hor Chor]

-> Hachem signifiait à Moché que s'il cessait de prier pour le peuple d'Israël, alors Sa colère allait éclater, et Il les détruirait.
Puisque Hachem ne voulait pas que cela arrive, Il indiqua à Moché de continuer à prier jusqu'à ce que le peuple soit complètement pardonné.
[Rabbénou Saadia Gaon]

-> Hachem a vu la grande humilité de Moché : il n'a pas dit un mot, il est juste resté là en silence, totalement bouleversé au sujet de "ses enfants" (les juifs).
Moché n'a pas prié pour le peuple d'Israël jusqu'à ce que Hachem ne lui donne la permission de le faire.
[Tsor haMor]

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Il y a une différence entre Noa'h et Moché.
-> Lorsqu'on a dit à Noa'h que sa génération sera détruite, mais que lui serait sauvé dans une Arche, il a alors arrêté de prier pour elle.

-> Hachem a dit à Moché que le peuple juif sera détruit, et que lui Moché deviendra une grande nation.
Qu'a-t-il alors fait?
Il est écrit : "Moché pria devant Hachem" (v.32,11) que les juifs soient pardonnés et pas anéantis.
[Zohar 1,60]

-> "Moché pria (vayé'hal - וַיְחַל) devant Hachem" (v.32,11)
Le Méam Loez commente :
Moché pria tellement en faveur des juifs qu'il en tomba malade.
Pour décrire la prière de Moché, la Torah emploie le mot "vayé'hal", qui est proche du mot : 'holé, signifiant : malade.
[...]
Le mot "vayé'hal" est lié au mot : 'halal, signifiant cadavre.
Nous le voyons dans le verset : "Lorsqu'un corps ('halal) est trouvé dans ton pays" (Dévarim 21,1).
Ceci veut dire que Moché devint semblable à un cadavre : il pria avec tant de ferveur qu'il fut proche de la mort.

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-> "Moché supplia Hachem son D." (v.32,11)

Pourquoi ce verset parle d'Hachem comme "son D.", c'est-à-dire le D. de Moché, et non de tout Israël?

En fait, le midrash explique que pour plaider en faveur d'Israël au sujet de la faute du veau d'or, Moché dit à Hachem : "Tu as dis dans les 10 Commandements : ''Je suis Hachem ton D.'', au singulier. Tu n'as donc parlé qu'à moi et pas à eux. En faisant le veau d'or, ils n'ont donc pas transgressé cette Parole".

Ainsi, ce plaidoyer est basé sur le fait qu'il est dit : "Ton D." = c'est à cela que fait allusion notre verset : "Moché supplia Hachem son D.", c'est-à-dire en arguant qu'Hachem l'a considéré comme seulement ''son D.ieu'', en disant : "Je suis Hachem Ton D.", sous entendu : pas le leur. Ils n'ont donc pas vraiment fauté.
[Agra déKala]

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-> "Et sinon, efface-moi du Livre que tu as écrit" (Ki Tissa 32,32)

-> Rachi commente : "afin qu’on ne dise pas à mon propos que je n’ai pas su implorer la miséricorde Divine à leur égard".

=> Ce commentaire de Rachi demande a priori à être expliqué : qu’importe-t-il à Moché Rabbénou, le plus humble de tous les hommes, que l’on puisse dire à son propos qu’il ne savait pas implorer la miséricorde pour les Bné Israël? De plus, son humilité exemplaire aurait dû l’inciter à penser qu’il en était réellement indigne.

-> Le Beit Aharon (Likoutim 144b) explique qu’au contraire, c’est précisément du fait de cette humilité que Moché déclara "sinon, efface-moi", voulant signifier : "Si Tu n’acceptes pas ma prière, je crains que l’on dise qu’Hachem ne l’a pas entendue parce qu’Il n’écoute pas la prière des fauteurs et des pécheurs. Or, c’est faux, tu entends la prière de chacun quel qu’il soit".
C’est la raison pour laquelle Moché demanda avec autant d’insistance qu’Hachem entende sa supplique et Lui dit : "Sinon, efface-moi".

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"Et maintenant, si tu pardonnes leur faute [c'est bien], et sinon efface-moi maintenant de Ton live que tu as écrit" (Ki Tissa 32,32)

-> De quel "livre" Moché souhaite-t-il être effacé?
Nos Sages (guémara Roch Hachana 16b) enseignent qu'à Roch Hachana 3 livres sont ouverts : celui des tsadikim, celui des réchaïm, et celui des personnes moyennes (bénonim).

- Moché a dit à Hachem (cf.verset ci-dessus 32,32) : "Si tu ne pardonnes pas au peuple juif, alors efface-moi du livre des tsadikim, car je ne veux pas y être inscrit tout seul".

- Hachem lui a alors répondu : "Celui qui a péché envers Moi, Je l'effacerai de Mon livre" (v.32,32) = c'est-à-dire : "J'effacerai le peuple juif du livre des réchaïm où ils devraient être inscrits en raison de leur faute, et Je les placerai avec toi, Moché, dans le livre des tsadikim".
[Kol Yaakov]

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-> Moché a mentionné 3 mots-clefs dans ce verset ("Et maintenant, si Tu veux bien pardonner leur faute! Sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit" - v.32,32) en allusion aux 3 livres ouverts dans le Ciel lors du jugement annuel à Roch Hachana.
En effet :
- "mé'héni" (efface-moi) = fait allusion au livre des réchaïm dont le nom est effacé, du fait qu'ils seront jugés immédiatement pour la "mort".
- "sifré'ha" (Ton livre) = fait allusion au livre des tsadikim qui y sont inscrits pour toujours et sans modification au cours du temps.
- "achèr katavta" (que Tu as écrit) = fait allusion au livre des bénonim (qui sont pratiquement 50% méritant et 50% fautif), dont les mérites ou les fautes sont écrits durant les 10 jours de sursis (entre Roch Hachana et Yom Kippour).
[Torah Témima - Chémot 32,32 - d'après la guémara Roch Hachana 16b]

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=> Un question se pose : En quoi le tsadik Moché Rabbénou est-il concerné par le livre des réchaïm et des béninim?

-> Le Ben Ich 'Haï (guémara Roch Hachana 16b) enseigne :
Moché qui a mené une vie exemplaire n'est évidemment concerné que par le livre des tsadikim. Pourquoi demande-t-il alors à être effacé du livre des réchaïm et du livre des bénonim (gens moyens) qui ne le concernent pas?

En réalité, dans le livre de chaque homme sont inscrits ses mérites : tel jour, il a étudié la Torah avec tel rav ou tel jour il a accompli tel commandement Divin (mitsva) que lui a enseigné tel rav.
Or, toute la génération du désert avait comme maître Moché. Ainsi, pour chacun d'eux, qu'il soit tsadik (majoritaire en mérites), racha (minoritaire en mérites) ou bénoni (50% de mérites), Hachem inscrivait qu'il avait étudié la Torah de Moché son maître et qu'il avait accompli telle mitsva selon ce que Moché lui avait ordonné.

=> Ainsi, le nom de Moché était inscrit à son mérite sur les 3 livres.
C'est pourquoi, Moché est concerné par les 3 livres et il demande à en être effacé si Hachem n'accède pas à sa demande en faveur des Bné Israël.

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=> Pourquoi Moché est-il prêt à renoncer à sa part dans le monde à venir?

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 5,p.441) explique :
Après la faute du veau d'or, Moché intercède auprès d'Hachem en faveur des enfants d'Israël : si Tu pardonnes leur faute, c'est bien, sinon efface-moi de Ton livre.
Comment comprendre que Moché soit prêt à renoncer à son monde futur?

En réalité, Moché a un amour intense pour le peuple d'Israël qu'il dirige et un attachement à lui si profond, qu'il ressent qu'il ne pourra pas jouir de sa récompense dans le monde à venir si ce peuple qu'il a tant aimé devait être anéanti à cause de l'idolâtrie du veau d'or.
Moché ne refuse pas son monde futur, mais son désir de supporter le joug des malheurs de son peuple l'empêcherait de tirer profit du rayonnement de la Présence Divine.

L'attitude de Moché, ici, prouve l'intensité de son amour pour le peuple d'Israël ; c'est pourquoi nos Sages disent : "Moché est l'âme de l'Assemblée d'Israël", et Rachi dit : "Moché pèse autant (dans la balance) que toute l'Assemblée d'Israël" (Rachi - Chémot 18,11).
Ainsi, Moché a manifesté une telle union avec le peuple d'Israël que cette union ne se défera jamais et se maintiendra pour l'éternité.

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-> -> b'h, autres commentaires sur ce verset (Ki Tissa 32,32) : http://todahm.com/2011/02/12/paracha-tetsave