Aux délices de la Torah

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+ "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur" (Eikha 1,6)

-> "La splendeur des juifs est les sages et les érudits en Torah [talmidé 'hakhamim]" (midach Kohélet rabba 1,33].

Lorsqu'ils ont été envoyés en exil, Tsion a perdu sa splendeur.

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+ "Elle est tombée, la couronne de notre tête" (Eikha 5,16)

La véritable couronne de nos têtes est les érudits en Torah de chaque génération, qui nous guident durant les périodes de paix et de tragédies.
Cela s'applique également à leur femme (selon le rav Avraham Yéchayahou Steinman, petit-fils du rav Steinman et du rav 'Haïm Kanievsky).

Quelques années avant sa mort, la Rabbanit Kanievsky (femme du rav 'Haïm Kanievsky) s'est fait hospitalisée pendant plusieurs jours.
Le docteur a alors dit au rav 'Haïm qu'elle avait besoin de repos, ce qui n'était pas possible chez elle, au regard des centaines de personnes qui leur rendaient visite chaque jour.

Le rav 'Haïm Kanievsky a alors répondu : "Ce n'est pas un problème, je vais me tenir devant sa porte avec mon Shtender et ma guémara, et je m'assurerai qu'aucune femme ne soit autorisée à rentrer pour voir la Rabbanite."
Le médecin était alors surpris : "Pourquoi est-ce si important pour vous qu'elle rentre à la maison tout de suite?"

Rav 'Haïm de répondre : "Lorsque la Rabbanite est à la maison, mon étude est tellement meilleure!"

=> Elles sont également la couronne de notre tête!

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky a demandé :
"Nous savons tous que si un Séfer Torah tombe par terre, nous sommes alors tous horrifiés et nous nous précipitons pour le ramasser, nous assurant qu'il ne reste pas une seule seconde sur le sol.
De plus, suite à cela, beaucoup de personnes vont jeûner ou faire un don à la tsédaka afin d'expier nos fautes, qui ont causé la chute du Séfer Torah.

Mais qu'en est-il si un érudit en Torah tombe en même temps qu'un Séfer Torah : est-ce que l'on doit ramasser le Séfer Torah avant d'aider l'érudit à se relever?
[on parle d'une situation où l'érudit n'a pas de dommage physique]

Rav 'Haïm a répondu de marnière catégorique:
"L'érudit en Torah doit être relevé avant le Séfer Torah!

La loi peut se voir clairement des mots de la guémara (Makot 22a) : "Qu’ils sont stupides ces hommes qui se lèvent devant un rouleau de la Torah, et non devant le disciple d’un Sage qui est un rouleau de la Torah vivant".

De cette guémara, il est clair qu'un érudit en Torah est un rouleau de Torah vivant, auquel on doit donner encore plus d'honneurs qu'à un Séfer Torah.
Agir autrement est de la folie pure! "

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-> "Lorsque les juifs ont été exilés en Babylonie, pas un seul n'a alors été capable d'expliquer son étude [de la Torah convenablement]"
[midrach Kohélet rabba 12,7]

-> "Il n'y a pas de plus grande perte d'étude de la Torah, que le fait que les juifs ont été exilés de leur terre" [guémara 'Haguigua 5b]

La destruction du Temple et l'exil, causent une réduction majeure des niveaux d'étude de la Torah.

=> Ainsi, "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur" (Eikha 1,6), on parle de toute sa Torah!

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-> A la toute fin de la Amida nous disons : "Que Hachem se soit Ta volonté que ... le Temple soit reconstruit, rapidement de nos jours, et accorde nous notre part dans Ta Torah"

Pourquoi notre demande de reconstruction du Temple suit directement notre demande de réussir dans l'étude de la Torah?

Le rav 'Haïm Kanievsky explique qu'une conséquence terrible de la perte du Temple et de l'exil qui en a suivi, est le fait que nous ne pouvons plus étudier la Torah comme les juifs le faisaient auparavant, car la présence du Temple fournissait le cadre nécessaire à un niveau spirituel élevé, ce que nous n'avons plus de nos jours.

[avec le Temple, il y avait un présence divine qui était beaucoup plus proche, ce qui faisait qu'il y avait de la véritable joie, plus de sagesse en Torah, ...].

De plus, de nombreuses lois de la Torah ne peuvent plus être pratiquées : comme celles en relation avec le Temple, celles relatives à la pureté et à l'impureté, celles en relation avec ce qu'on devait retirer de notre récolte (térouma, maaser), ...

Le Rav 'Haïm Kanievsky nous dit qu'à cause de cela nous n'avons pas une compréhension correcte de ces sujets, qui représentent presque la moitié des 6 ordres de la michna (Zéraïm, Kodachim et Taharot).
Ce n'est que lorsque le Temple sera de nouveau là, que nous pourrons alors comprendre clairement ces sujets.

Par ailleurs, lorsque le Machia'h arrivera, Eliyahou haNavi viendra et clarifiera toutes les questions de la Torah que nous n'aurons pas pu clarifier, comme nous pouvons le voir dans la guémara à chaque fois que nos Sages n'ont pas trouvé une solution satisfaisante, il est dit : "Tékou" (תיקו), qui est l'acronyme de : "Le Tichbit (Eliyahou haNavi) répondra à nos difficultés et nos doutes" (Téchbi yétaréts kouch'yot véiba'éyot).

Le rav 'Haïm Kanievsky de dire également :
"On nous enseigne que lorsque le Temple a été détruit, de nombreux secrets de la Torah nous ont été alors cachés, mais ils nous serons révélés à nouveau avec la guéoula.
Lorsque le Temple sera reconstruit, avant que nous commençons à y servir Hachem, la Torah sera de nouveau complète : on nous rendra automatiquement notre part dans la Torah qu'il nous manquait pendant toutes ces années."

On comprend donc l'immense manque de l'absence du Temple, et notre besoin de prier pour que notre part dans la Torah soit à nouveau totale.

L’assurance que nous serons délivrés

+ Comment savons-nous que malgré notre exil depuis des centaines d'années, nous serons un jour délivrés?

Nous allons voir une réponse du rav 'Haïm Kanievsky.

Selon nos Sages (guémara Pessa'him 54b), il existe un décret faisant qu'une personne décédée est finalement oubliée par le cœur, de telle façon qu'on ne prenne pas éternellement le deuil de ses proches.

Bien que les morts ne sont pas oubliés dans l'esprit (on peut toujours se souvenir de nos êtres chers), néanmoins, ils sont oubliés par le cœur, ce qui fait qu'à leur souvenir nous n'avons plus des larmes.

Cependant, si une personne est portée disparue, et est toujours vivante, elle n'est jamais oubliée, car il n'y a pas à son sujet un décret de D., faisant qu'elle sera oubliée par le cœur.
Par exemple, lorsque Yossef a été vendu et amené en Egypte, son père Yaakov a fait son deuil pendant 22 années.
Puisqu'il était toujours en vie, il n'était pas oublié par le cœur de son père Yaakov, qui en était inconsolable.

=> Le fait que nous sommes toujours en train de prendre le deuil du Temple, qui n'est pas oublié par notre cœur, qui nous amène toujours à le pleurer, cela nous indique qu'il n'est pas "mort" (détruit pour toujours), mais que sa perte n'est que temporaire.

Il est écrit : "Mes yeux, mes yeux ruissellent de larmes" (Eikha 1,16)
==> Nos émotions (ex: nos larmes) à l'égard du Temple démontrent qu'il n'est pas définitivement parti, qu'il est encore bien "vivant", et qu'il va nous être retourné, dès que nous serons méritants.

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-> "Les pleurs sont le signe de l’éveil aux rigueurs des nations du monde qui ont détruit le Temple, exilé et oppressé Israël, lui imposant de nouveaux et terribles décrets.
A l’avenir, ces pleurs se transformeront en pierres qui serviront à la reconstruction du Temple et seront à l’origine de la délivrance et de l’édification de Jérusalem."
[Rav Avraham Azoulaï - le grand-père du 'Hida - Or ha’Hama]

+ "Que son souffle se retire de lui, il rentre dans sa poussière" (Téhilim 146,4)

Concernant une personne décédée, pourquoi est-il écrit "dans SA poussière" et non "dans la poussière"?

Le rav 'Haïm Kanievsky rapporte le midrach (Tan'houma Pékoudé 3) qui décrit comment avant qu'un enfant ne naisse, un ange prend cette nouvelle âme et lui montre la récompense du juste dans le Gan Eden, et également la punition du mauvais au Guéhinam (enfer).
Ensuite, l'ange voyage avec cette âme, lui montre la place où elle mourra et la place où elle sera enterrée.

Le rav 'Haïm de dire : "Ainsi, la place d'une personne décédée est en effet "SA place", car c'est dans ce morceau de terre qu'elle est destinée à être enterrée, et ce avant même sa naissance!"

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky dit que selon nos Sages, pour chaque personne, il est décrété par Hachem :
- le moment exact où l'on doit mourir ;
- le nombre précis de pas que l'on va faire durant tout notre existence sur terre ;
- le nombre précis de mots que l'on va prononcer durant toute notre vie.

"J'ai invoqué ton nom des profondeurs de la fosse" (Eikha 3,55)

-> Le prophète Yona a été jeté dans la mer, et avalé par un grand poisson.
Le midrach (Yalkout Chimoni - Yona 550) nous donne plus de détail sur cet épisode.
Il a d'abord était avalé par un grand poisson, et est resté à l'intérieur d'une manière très confortable.
Il n'a alors ressenti aucun besoin de devoir prier à Hachem pour être sauvé.

Après plusieurs jours, Hachem a demandé au poisson de le cracher, et sur ce, il a été avalé par un poisson de sexe féminin, dont ses entrailles étaient remplies de poissons devant naître.
Le midrach précise ainsi qu'elle portait, en elle, 365 000 petits poissons.

Yona était alors dans une situation de grande détresse en raison de l'encombrement et des déchets, et il a commencé à prier.
Cette prière se trouve dans le 2e chapitre du livre de Yona, et se termine par : "Le secours vient de Hachem". Et, Immédiatement, suite à cela : "Hachem ordonna au poisson de rejeter Yona sur la côte" (Yona 2,11).

On apprend d'ici l'importance de devoir prier de toutes ses forces, conscient que toute aide ne peut venir que grâce à Hachem.

Rav 'Haïm Kanievsky dit qu'on apprend de là que dans une situation de danger, il nous est permis de prier même si l'on est dans une lieu rempli de saletés.

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-> "Aucune prière n'est perdue.
Parfois, une prière n'est pas répondue directement, mais cela va aider à empêcher d'autres tragédies d'avoir lieu.

De plus, les prières dites en l'honneur d'une personne vont lui fournir des mérites à son âme dans le monde à venir."
[Rav 'Haïm Kanievsky]

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-> Alors que le rav 'Haïm Kanievsky était assis pour les Shiva, après la mort de son père le Steïpler, un médecin qui s'est occupé de lui a demandé : "les juifs du monde entier ont prié pour son rétablissement. Qu'est-il devenu de toutes ses prières?"

Le rav 'Haïm lui a répondu : "Qui sait combien de tragédies au travers le monde ont été évitée par ces masses de prières?"

Comment lier la joie et le deuil?

+ Comment lier la joie et le deuil?

-> "Servez Hachem avec joie" (Téhilim 100,2)
-> "Lorsque le mois de Av arrive, il faut diminuer notre joie" (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 551,1)

=> Comment concilier les 2, et ce d'autant plus, le 9 Av, jour où nous servons Hachem en prenant le deuil?

Le rav Steinman de donner l'explication suivante :
L'obligation de "servir Hachem dans la joie" ne signifie pas d'être simplement joyeux, cela veut dire que nous devons servir Hachem, en faisant Ses mitsvot, et cela dans un état de joie.
Comment cela?

L'essence de faire les mitsvot est de réaliser la volonté de Hachem.
Lorsque nous faisons Sa volonté comme il le faut, nous devons ressentir une joie intrinsèque.
Ainsi, quelque soit la mitsva que nous faisons, il n'y a pas de différence : une mitsva qui est naturellement joyeuse (ex: faire les fêtes juives) ou bien une mitsva qui est très loin de la joie (ex: prendre le deuil de la perte du Temple).

Une personne peut ressentir de la peine pour la perte du Temple, et cependant au même moment ressentir un sentiment de joie intérieure par le fait qu'elle accomplit la volonté de Hachem.
Ainsi, malgré le deuil, il y a quand même un aspect de joie. Ce n'est pas contradictoire.

[La même chose s'applique lorsqu'une personne prend le deuil d'un proche. Bien qu'elle ressent une forte douleur liée à la perte d'un être cher, elle peut également ressentir un sentiment de joie, car malgré tout, elle suit les instructions de la Torah relatives au deuil, suivant ainsi la volonté de papa Hachem.]

Le Pélé Yoets explique ce concept : les étudiants du Arizal enseignent qu'il faut pleurer pendant la prière.
Cependant, de telles larmes ne sont pas contradictoires au fait de servir Hachem avec joie.

Une personne doit lier ces 2 émotions ensemble : prier d'un œil larmoyant, mais avec un cœur plein de joie.
D'un côté, la joie d'avoir le privilège de servir D., de faire Sa volonté [et d'être face à lui dans la prière], et d'un autre côté, des larmes sincères de regret de nos mauvaises actions [et de Lui décharger toutes nos inquiétudes en étant certain que seul Hachem peut et va les résoudre].

+ "Nous sommes [à chaque instant] dans les mains de Hachem, il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

Il nous a guidé pendant des milliers d'années, Il sait ce qui est bon pour nous et Il nous guide vers cela.
Nous ne savons pas ce qui est bon pour nous, Hachem est l'Unique qui le sait, et le mal ne vient pas du Ciel"

[le Steïpler - paroles durant la guerre de Kippour]

-> La méguila Eikha décrit en longueur les nombreux drames qui sont arrivés aux juifs, suite à la destruction du Temple.
Bien qu'en surface cela soit une terrible tragédie, en réalité sa finalité est le bien de la nation juive, car au travers la destruction du Temple, les fautes des juifs, ont été pardonnées, comme il est écrit : "Tes fautes sont expiées, fille de Tsion" (Eikha 4,22).

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 42,3) enseignent que Hachem "a laissé éclater sa colère sur le bois et les pierres", ce qui signifie qu'au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

-> On sait qu'un prophète ne peut avoir de prophétie que s'il est dans un état de joie (guémara Shabbath 30b).
Les mots de la méguila Eikha sont ceux d'un deuil intense, et cependant ils ont été donnés par prophétie à Yirmiyahou.
Comment est-ce possible?

Yirmiyahou a réalisé que malgré les malheurs horribles qui sont arrivés aux juifs, la destruction du Temple a été au final pour leur bien : expier leurs fautes.
En ayant conscience de cela, il a atteint un état de joie nécessaire à la prophétie, et ce même en y décrivant d'aussi terribles horreurs.

Ce concept ne s'applique pas uniquement à la destruction du Temple.
Le rav Aharon Steinman dit que toutes les souffrances dans ce monde servent d'expiation pour nos fautes, que nous soyons conscient ou pas de ces fautes.
Ainsi, chaque soucis qui nous arrive, vient avec précision de notre papa Hachem, et est au final, c'est pour notre bien.

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+ "De s'asseoir solitaire en se résignant silencieusement, lorsque Dieu le lui impose" (Eikha 3,28)

Rachi d'expliquer : Lorsqu'une tragédie s'abat sur une personne, elle doit s'asseoir en silence et l'accepter, puisque c'est un décret de Hachem.

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-> "Toutes nos souffrances et toutes nos joies proviennent du même D."
[Rabbi Yé'hiel Spéro]

Tout est pour notre bien, et ce qui change est le regard que nous portons sur ce qui nous arrive.
Lorsqu'on va enlever une dent, nettoyer un enfant, ... il va pleurer de toutes ses forces (méchant papa!), mais en réalité c'est uniquement pour son bien.
Il en est de même dans notre relation avec notre papa Hachem, qui peut tout et qui nous aime d'une façon infinie.

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+ Pourquoi est-ce que les juifs souffrent plus que toute autre nation?

On nous enseigne (guémara Yébamot 121b) que Hachem est particulièrement sévère envers les justes.
Si une personne est plus proche de Hachem, alors D. va tenir envers elle des standards plus élevés, faisant que la punition pour ses fautes est plus sévère.

Ainsi, puisque le peuple juif a atteint un niveau de proximité avec Hachem qu'aucune autre nation n'a atteint, ses fautes vont être punies plus sévèrement que toute autre nation.

Plus un père a des attentes élevées envers son enfant, plus il va être exigeant à son égard.
Nos souffrances doivent nous conduire à faire téchouva, à voir ce que l'on peut améliorer dans notre vie, à nous tourner en prières vers Hachem.
On ne doit pas les souhaiter, mais si elles sont déjà là on doit les vivre le plus positivement possible (c'est le signe que je suis proche de mon papa et qu'il voit que j'ai de grandes capacités!).

Lorsqu'un enfant fait une bêtise, son papa va par amour lui faire des réprimandes (afin qu'il s'améliore), même si cela lui est difficile sur le moment.
[A l'inverse, être insensible aux erreurs de son enfant, ce n'est pas lui rendre service pour la suite de sa vie].

Ainsi, dans notre vie, nos souffrances sont une manière de dire : papa Hachem est là, au plus proche de moi, Il s'occupe à chaque instant de moi (pour mon bien ultime), Il ne m'oublie pas, contrairement aux autres nations, dont Il est plus distant et qui ne sont pas réprimandées.

Cas de la venue du machia’h le 9 Av

+ Que se passe-t-il si le Machia'h arrive pendant la journée du 9 Av?
Est-ce que l'on doit s'arrêter de jeûner, ou bien est-ce que l'on doit continuer jusqu'à la fin?

Rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante.
Nous trouvons dans la michna (Taanit 3,9) une question similaire.
Si la communauté juive a déclaré un jeûne afin de prier pour la fin d'une sécheresse, et qu'il commence à pleuvoir en plein milieu, la règle est :
-> s'il a commencé à pleuvoir avant le milieu juif de la journée ('hatsot), alors on arrête immédiatement de jeûner et l'on observe le restant de la journée comme un jour de fête.
-> s'il a commencé à pleuvoir après le milieu de la journée, on continue à jeûner jusqu'à la fin.

Il en est de même pour le 9 Av : si le Machia'h arrive avant le milieu de la journée, nous devons arrêter de jeûner, sinon nous devons le faire jusqu'à la fin.

Selon le Rambam (Hilkhot Taaniyot 5,1), le 9 Av a 2 objectifs : être un jour de deuil, et également être un jour de repentir (téchouva).
Une fois que le Machia'h arrive, il n'y aura plus de place au deuil.
En effet, imaginons qu'on est en deuil pour la perte d'un être cher, et que cette même personne décédée revient à la vie, il est évident que notre deuil n'a plus lieu d'être.

Cependant, l'aspect de devoir se repentir est toujours nécessaire.

=> Ainsi, nous continuerons à jeûner, sans deuil, dans un état d'esprit de téchouva et de se rapprocher de Hachem.

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+ Bénédictions à réciter :

Rav 'Haïm Kanievsky dit que lorsque le Machia'h viendra, il nous faudra réciter plusieurs bénédictions.

1°/ La bénédiction de "Shéé'hiyanou" : remercier D. de nous avoir laissé en vie pour vivre un tel moment.

Le Shoul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 225,2) statue que l'on doit dire "Shéé'hiyanou" lorsque l'on rencontre un ami que l'on n'a pas vu depuis au moins 30 jours.
Mais on ne doit pas réciter de bénédiction dans le cas où on ne l'a jamais rencontré par le passé (ex : on devient très bon ami par le biais d'une correspondance).
La michna Béroura note que la 1ere fois que l'on voit son enfant, on doit quand même faire cette bénédiction de "Shéé'hiyanou", car nous ressentons alors une joie énorme.

=> Il en sera de même lors de la venue du Machia'h, même si nous ne l'avons encore jamais vu par le passé, nous aurons alors une joie sans limite, et nous devrons alors réciter cette bénédiction.

2°/ Lorsque nous verrons les personnes décédées revivre, nous ressentirons une grande joie en les voyant, et nous réciterons alors la bénédiction de "Shéé'hiyanou", et également la bénédiction de "mé'hayé amétim" (qui fait revivre les morts), afin de remercier Hachem de les avoir ramener à la vie.

3°/ Nous réciterons également la bénédiction de "shé'halak mikévodo lébassar vadam" (qui a distribué de Son honneur aux êtres humains), que nous disons à la vue d'un roi juif, puisque le Machia'h sera notre roi.

4°/ Nous dirons également la bénédiction de "shé'halak mé'ho'hmato liréav" (qui a distribué de Sa sagesse à ceux qui Le craignent), qui nous disons à la vue d'un grand sage en Torah, ce que sera évidement le Machia'h.
Nous dirons également cette bénédiction lorsque nous verrons la résurrection des géants en Torah de chaque génération.

5-6°/ Le Rav 'Haïm Kanievsky a dit que selon le Lev 'Haïm, il faudra également dire la bénédiction "gaal Israël" (qui a délivré Isarël), et que selon la Knessét haGédolah, il faudra réciter aussi le Hallel.

Le rav Kanievsky de conclure : "Que nous puissions mériter bientôt de voir ce que nous ferons [à l'arrivée du Machia'h]".

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+ Lors de la venue du Machia'h nous aurons besoin d'une vache rousse afin de nous purifier.
On a demandé au rav Steinman, si une vache qui est née rousse suite à une manipulation génétique est valable en tant que vache rousse (para adouma).

Il a répondu :
"Probablement, cela est valable, car la loi juive demande uniquement qu'elle soit entièrement rousse et qu'elle n'ai pas de tâches ...
Cependant, cela ne sera pas nécessaire, car lorsque le Machia'h viendra, Hachem nous fournira une vache rousse, de la même façon qu'Il nous donnera tous les autres objets dont nous aurons besoin, ce qui comprend bien entendu le Temple.
Nous n'aurons pas à préparer la vache nous-même."

"Lorsque l'on reconnaît que tout ne peut arriver que suite à un décret de D., nous n'avons aucune raison d'être effrayé
[...]
La seule crainte qu'une personne doit avoir, est la crainte de ne pas accomplir correctement ses obligations envers Hachem"

[Rav 'Haïm Kanievsky]

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Chévi'it 9,1) rapportent que lorsque Rabbi Chimon bar Yo'haï a quitté la grotte dans laquelle il était absorbé à étudier la Torah, avec son fils Rabbi El'azar, il a vu un homme en train de capturer des oiseaux.

Après toutes ces années loin du monde matériel, Rabbi Chimon avait atteint un très haut niveau spirituel et possédait beaucoup de secrets du Ciel.
Ainsi, lorsque l'homme mettait ses pièges pour chacun des oiseaux, Rabbi Chimon entendait une voix divine annonçant : "Miséricorde" ou "Punition", et c'est en fonction de cette voix que l'oiseau était capturé ou bien qu'il s'enfuyait.

Au regard de cela, Rabbi Chimon bar Yo'haï a commenté : "Si même un oiseau ne peut être tué sans un décret divin, la même chose doit certainement s'appliquer pour un être humain".

-> Le rav 'Haïm Kanievsky rapporte qu'au début de la commercialisation des trajets par avion, il y avait beaucoup d'accidents et on avait peur de voler.
On a demandé au 'Hazon Ich, s'il fallait éviter de prendre l'avion au regard des risques que cela implique.
Il a répondu : "Les avions ne tombent pas, c'est les hommes qui tombent suite à leurs fautes".

Le fait qu'un avion s'écrase n'est qu'un des moyens de Hachem pour appliquer le jugement divin, et il n'y a pas de raison de s'inquiéter de ce transport plus qu'un autre.

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-> Celui qui vit avec une conscience permanente de Hachem, vivra une vie de bonheur constant.
['Hazon Ich]

"D. dit : 'Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance' ... c'est à l'image de D. qu'Il le créa" (Béréchit 1,26-27)

Rabbi Moché Cordovéro explique que le mot : image (tsélem - צלם) est dérivé du mot : ombre (tsél - צל).
Ainsi, dire que l'homme a été créé à "l'image de D." signifie que l'homme représente "l'ombre" d'Hachem projetée sur cette terre ; on comprend mieux alors le lien entre D. et l'homme.

[Hachem nous dit : ] "Je vous ai donné la Torah (ma fille unique) ; m'en séparer, je ne peux pas ; vous dire : 'Ne l'emmenez pas', je ne le puis car elle est maintenant votre femme.
Aussi, où que vous alliez construisez pour Moi une maison afin que J'y réside (près de vous), comme il est écrit : 'Et ils me feront pour Moi un sanctuaire'(Térouma 25,8) "

[midrach Chémot rabba 33,1]

-> "Satan (le yétser ara) vint trouver D. et lui dit : 'Maître du monde, où est la Torah?'
D. lui répondit : 'Je l'ai offerte à la terre!' "
[guémara Shabbath 89a]

-> "Tout ce que D. a créé dans le monde d'en haut, Il l'a créé dans le monde ici-bas.
En haut, son palais, les nuées, les 'Séraphins', les Chérubins, les 'Ophanim', le Tabernacle, ... et les équivalents ici-bas dans le michkan"
[midrach Chémot rabba 33,4]

=> La Torah ne se trouvant que sur terre, Hachem a besoin de descendre du ciel et résider parmi nous et près de sa Torah ("M'en séparer, Je ne peux pas!).
Le michkan a été construit sur terre, sur le même modèle que celui d'en haut, afin que D. y réside.

Apprécions à sa juste valeur le fait que D. nous a donné Sa fille (la Torah) comme femme.
Tâchons de permettre à Hachem de résider au maximum au plus proche de nous (et de Sa fille unique, qui est notre femme que nous respectons!), en construisant chacun en nous même un lieu pour Sa résidence.