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La mitsva de réjouir Hachem

+ La mitsva de réjouir Hachem :

-> Hachem prend plaisir à donner au peuple juif.
Par conséquent, en recevant les bontés de D. , le peuple juif accomplit la volonté et le commandement de D., puisqu'il Lui fait plaisir, pour ainsi dire.
C'est le sens sous-jacent du verset : "Vous saurez que Je suis Hachem, qui vous ai fait sortir des souffrances de l'Égypte" (Vaéra 6,7) = "en vous faisant sortir de l'oppression égyptienne et en recevant Mes bontés, vous accomplissez une mitsva, puisque vous Me faites plaisir."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 6,13]

[ par notre réalisation des mitsvot, de l'étude de la Torah, de nos prières, ... nous permettons à Hachem de nous combler de belles bénédictions, et nous réalisons alors la mitsva de faire plaisir à Hachem. ]

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-> Hachem se réjouit d'accorder Ses bontés et Ses bénédictions au peuple juif, comme le disent nos Sages (guémara Pessa'him 112a) : "Plus que le veau ne désire téter, la vache désire l'allaiter."

De plus, j'ai entendu ce qui suit au nom de mon maître, rabbi Dov Ber de Mézéritch, concernant les versets : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1).
Lorsqu'une personne sert Hachem, Hachem en tire satisfaction.
Par conséquent, lorsqu'une personne défend les intérêts de ses concitoyens juifs, D. s'en réjouit. Lorsqu'une personne sert D., elle ne doit pas le faire pour son propre intérêt, mais pour faire plaisir à Hachem.
Pourtant, lorsque nous faisons la prière de la Amida, nous demandons à D. de répondre à nos propres besoins : "Accorde-nous la connaissance", "Rends-nous", "Guéris-nous", ... Mais puisque Hachem se réjouit de nous accorder Ses bontés et bénédictions, nos prières pour notre propre bien-être sont toujours acceptables, car cela Lui fait plaisir de nous accorder bontés et bénédictions.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 6,26-27]

Le peuple juif est appelé "premier" (réchit) parce qu'il a été le premier dans les pensées d'Hachem lorsqu'Il a créé le monde (midrach Béréchit rabba 4,4) ; tous les mondes ont été créés pour le peuple juif, comme l'enseignent nos Sages : "Le terme "Au commencement" (béréchit) implique que D. a créé le monde pour le peuple juif, qui est appelé "le premier" (réchit) de Ses produits" (voir Rachi Béréchit 1,1).
[ la lettre beit de "au commencement" (בראשית) se comprend comme "au moyen de" ou "pour l'amour de", et le mot pour "commencement" (ראשית) signifie également "le premier". ]

Les juifs sont appelés la première pensée primordiale de D., c'est-à-dire la raison pour laquelle Il a créé le monde, et Hachem est fier d'eux, comme le dit le verset : "Israël en qui je me glorifie" (Yéchayahou 49,3).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 8,5-6]

Selon le Arizal (voir chaar Roua'h haKadoch 1), une personne doit croire que sa parole fait plaisir à Hachem et apporte des résultats positifs pour le peuple juif.
S'il croit cela, il veillera à ne pas dire de mots interdits ou inutiles, il parlera favorablement de ses concitoyens juifs et il ne s'engagera que dans des discussions sur la Torah.

Lorsqu'une personne agit de la sorte, il est évident que sa parole fait plaisir à Hachem, et à son tour, D. lui obéit. Ainsi, la parole d'une personne (ex: quand elle priera) engendre de bonnes choses.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 7,9]

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=> lorsque nous affinons notre pouvoir de parole, Hachem exauce nos souhaits

"Je vous prendrai pour Moi comme peuple ... vous saurez que Je suis Hachem, votre D." (Vaéra 6,7)

-> Aucune pensée ne peut saisir Hachem (Tikouné Zohar - intro 17a), c'est-à-dire que Son essence est insondable, mais nous, le peuple juif, pouvons comprendre la lumière de la Chékhina (présence Divine) en étudiant la Torah et en accomplissant les mitsvot que D. nous a données.

C'est ce que signifient les mots "Je vous prendrai pour Moi comme peuple" et vous donnerai la Torah.
Grâce à la Torah, "vous saurez que Je suis Hachem, votre D.", car vous aurez alors connaissance de la lumière de la Chékhina.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Le principal plaisir d'Hachem est lorsqu'un juif se tourne vers Lui en prière.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,14
- ikar taanoug Hachem kéché'Israël mitpallel léfanav]

Quelqu'un qui est conscient qu'Hachem l'observe constamment, même en privé, "et que cette pensée tourne continuellement dans son esprit et qu'il y réfléchit constamment avec son âme, le Créateur sera avec le croyant dans son être intérieur et il le contemplera toujours dans son intellect".
[ 'Hovot haLévavot - 'Hechbon haNéfech - 'hechbon 10]

Voir des mitsvot partout

+ Voir des mitsvot partout :

-> L'un des concepts les plus remarquables du judaïsme est le fait que beaucoup de nos actions quotidiennes, même celles que nous devrions de toute façon faire sont en réalité des mitsvot, dont chacune apporte beaucoup de satisfaction à Hachem, ainsi qu'une récompense et un bonheur éternels.

C'est ce que nous apprend la michna de rav 'Hananya ben Akach'ya, qui dit qu'Hachem voulait que nous gagnions le plus de mérite possible, et pour cela Il nous a donc donné une abondance de Torah et de mitsvot.
Rachi (sur cette guémara Makot 23b) explique que même les actions que nous ferions indépendamment du fait qu'elles soient ou non une mitsva ont été transformées par Hachem en mitsvot afin de nous récompenser de notre obéissance.
L'exemple donné est celui de la mitsva de s'abstenir de manger des insectes. La simple idée de faire une telle chose répugne à la plupart des gens, et ils ne le feraient pas même si vous les payiez grassement.
Pourtant, la Torah considère que s'abstenir de manger de telles créatures est un acte digne d'intérêt et donne une énorme récompense pour cela.
[il vaut la peine de s'arrêter quelques secondes pour réfléchir à ce point. Nous devrions nous sentir inspirés lorsque nous essayons même d'imaginer l'amour incroyable et illimité qu'Hachem a pour nous et qu'Il est prêt à créer des mitsvot "inutiles" uniquement pour notre bénéfice.
Chaque mitsva étant une occasion d'être encore plus proche d'Hachem, cela témoigne d'à quel point Il a envie de nous avoir proche de Lui, avec le meilleur, dans l'éternité du monde à Venir. ]

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-> Il existe de nombreuses actions qui ne semblent pas correspondre directement à une mitsva ou à une particulière (c'est du neutre).
Cependant, le 'Hovot haLévavot écrit que ce n'est pas le cas. Chaque action, parole ou pensée est soit une mitsva, soit une faute.
Par exemple, si quelqu'un s'endort la nuit pendant 7-8 heures afin d'être reposé et capable de prier et détudier correctement le matin, ces heures sont toutes des mitsvot.
Prendre un petit-déjeuner pour avoir des forces pour l'étude du matin est une mitsva.
La michna Béroura (231:5) cite qu'avant de manger, certains tsadikim avaient l'habitude de dire : "Je suis sur le point de manger afin d'être fort et en bonne santé pour le service d'Hachem".
Si un mari fatigué prend un café en rentrant du travail afin de ne pas être colérique avec sa femme et ses enfants, ce café devient une mitsva extraordinaire.

Pour reprendre les termes du Pélé Yoets (dibour), nous pouvons devenir comme un alchimiste qui transforme le plomb en argent. De même, nous pouvons transformer toutes nos actions "banales" en un service actif d'Hachem.
Il ne s'agit pas seulement d'un idéal noble. Le Choul'han Aroukh (Orach Chaim 231) l'évoque en donnant de nombreux exemples de dévouement de toutes nos actions au service d'Hachem. En général, il s'agit simplement d'une question d'habitude. Au début, il se peut que nous ne nous souvenions qu'occasionnellement de faire avec l'intention (kavana), mais avec le temps, Hachem aide ceux qui s'efforcent de s'améliorer et cela deviendra presque une seconde nature de consacrer toutes vos actions aux mitsvot d'Hachem.

=> Comme il est facile de faire des mitzvot! Comme nous devrions nous sentir comblés par le fait que chaque parole et chaque action dans notre vie ont un but et un sens.
Quelle immense joie nous devrions ressentir à l'idée que nous sommes le peuple choisi par Hachem, et qu'en faisant simplement la même chose que tous les non-juifs du monde entier, nous pouvons être des serviteurs d'Hachem et recevoir une récompense pour cela.

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-> Deux personnes peuvent accomplir exactement la même action, mais pour l'une, il s'agit d'un acte insignifiant et banal, alors que pour l'autre, c'est un acte accompli au service d'Hachem.
L'ingrédient crucial est la kavana (intention) selon laquelle il s'agit d'une mitsva d'Hachem (parce qu'Il nous le demande), et la transformation s'opère.
Cela ne coûte pas d'argent, ne prend presque pas de temps et ne demande qu'un effort minime, et pourtant la différence entre les deux actions est indescriptible.
Malheureusement, de nombreuses personnes ne sont pas conscientes du nombre de mitsvot qu'elles accomplissent sans le savoir, et elles passent donc à côté des mines d'or qu'Hachem a préparées pour nous.

Voici 2 des mitsvot les plus courantes qui reviennent fréquemment :
1°/ "Vous prendrez grand soin de vos âmes" (Vaét'hanan 4,15).
Les commentaires expliquent qu'il s'agit également d'une référence au fait de prendre soin de sa santé et de son bien-être.
Il s'agit par exemple de dormir suffisamment, de se brosser les dents, de prendre les médicaments nécessaires, d'éviter les lieux dangereux, de nouer ses lacets pour ne pas trébucher et se blesser, de conduire prudemment, de porter un casque à vélo, de s'habiller correctement en cas d'humidité ou de froid et d'appliquer de la crème solaire avant de passer un long moment au soleil.

Le 'Hafets 'Haïm, cite un midrach (Vayikra rabba 34:3), selon lequel le sage Hillel, avant de s'asseoir pour manger, disait qu'il était sur le point de faire du 'hessed à une âme pauvre et nécessiteuse. En effet, on a besoin de prendre soin de notre corps. Manger un bon repas copieux et nous redonner de l'énergie, c'est faire 'hessed à un juif : nous-même!

Lorsque nous nous faisons couper les cheveux, on peut avoir à l'esprit qu'on fait une mitsva d'Hachem en ne rasant pas les coins de notre tête et de notre barbe.
Se laver le visage le matin est une mitsva d'honorer Hachem.
La guémara raconte que Hillel a expliqué à ses élèves que prendre un bain/douche est une mitsva.
Il explique que les rois non juifs érigent souvent des statues d'eux-mêmes dans les lieux publics et paient des serviteurs pour les nettoyer et les polir. "Moi aussi, j'ai été créé comme un tsélem Elokim, à l'image d'Hachem, et il convient donc d'en faire autant."

Lorsque nous nettoyons la maison chaque semaine pour Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva d'honorer le Shabbath.
Pendant la journée du Shabbath, lorsque nous nous allongeons pour nous reposer l'après-midi ou que nous prenons un bon aliment en l'honneur du Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva de oneg Shabbath (rendre le Shabbath agréable).

Chaque fois que nous prions Hachem (y compris en disant des Téhilim pour les malades), c'est la mitsva de "servir Hachem de tout son cœur" (oul'ovdo bé'hol lévav'hem).
Chaque mot de Torah appris est une mitsva de véchinan'tem (tu l'étudieras).

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2°/ "Aimer son prochain comme on s'aime soi-même" (Kédochim 19,18).
Il s'agit peut-être de la mitsva la plus vaste et la plus complète. Le Ramban l'explique comme signifiant que tout ce que l'on souhaite pour soi-même, on doit essayer de le faire pour les autres.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed), en fait la source de la Torah pour l'accomplissement du 'hessed.
Si l'on s'arrête un instant pour réfléchir, on se rendra compte qu'il existe littéralement des milliers d'occasions de faire du 'hessed (acte de bonté) chaque jour, en particulier pour un conjoint ou un parent.

L'éducation des enfants est sans doute l'une des tâches les plus difficiles et les plus éprouvantes que l'humanité ait jamais connues. Les parents donnent tout ce qu'ils ont, physiquement, émotionnellement et financièrement, à leurs enfants.
Cependant, les difficultés liées à l'éducation des enfants peuvent être perçues sous un jour tout à fait nouveau si l'on se rend compte qu'elles offrent l'occasion d'atteindre une véritable grandeur en tant que serviteur d'Hachem.
Aider un enfant ou lui fournir quelque chose dont il a besoin est une réalisation de la mitsva inestimable de "véaavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même).
Être parent est une mitsva de la Torah au même titre que secouer le loulav et l'etrog et porter les tefillin. Malheureusement, nous sommes souvent tellement habitués à tout faire pour nos enfants que nous ne nous rendons même pas compte de tout ce que nous faisons pour eux. Même les parents qui sont conscients de ce concept sont surpris du nombre de choses qu'ils font tout au long de la journée sans se souvenir d'avoir l'intention (kavana) qu'ils font du 'hessed.

Alors qu'il allait emmener son enfant malade chez le médecin, le rav Schwadron, le célèbre Maggid de Jérusalem, rencontra son Rabbi, le rav Its'hak Sher, qui lui demanda ce qu'il était en train de faire. Il répondit qu'il emmenait son enfant chez le médecin, mais le rav Sher répéta sa question.
Supposant qu'il ne l'avait pas bien entendu, le rav Schwadron lui donna la même réponse. Cependant, le rav Sher lui demanda à nouveau ce qu'il faisait et, cette fois, le rav Schwadron comprit qu'il voulait lui enseigner quelque chose et lui demanda une explication.
"Vous n'emmenez pas votre enfant malade chez le médecin", sourit Rav Sher, "car si c'est le cas, vous n'êtes pas différent d'un animal qui s'occupe également de ses petits malades. Il y a un petit enfant juif qui est malade et qui ne peut pas aller seul chez le médecin, et il se trouve que vous êtes la personne la plus proche pour faire la mitsva d'aider un enfant sans défense à se rétablir".
Tel est le véritable point de vue de la Torah sur l'éducation des enfants.

La liste est littéralement infinie. Toutes les façons d'aider nos enfants à obtenir ce dont ils ont besoin sont incluses, qu'elles soient grandes ou petites.

Il en va de même entre un mari et sa femme. Tout ce qu'ils font l'un pour l'autre n'est pas une simple "corvée" ménagère, mais plutôt une occasion d'accomplir le "véaavta léréa'ha kamo'ha".
Lorsque la femme repasse les chemises de son mari et nettoie la maison, ou que le mari se rend au magasin pour acheter des provisions ou apporte à sa femme un soutien émotionnel après une dure journée avec les enfants, ils doivent se rendre compte qu'ils accomplissent le magnifique commandement biblique de 'hessed.

On a une priorité de 'hessed avec nos proches, mais on a aussi de nombreuses occasions de bonté avec autrui. Dans notre génération la charité essentiel est le fait d'écouter, de valoriser et complimenter autrui, pour lui redonner des forces.
De même, par exemple en entrant dans une salle on peut prier pour chacun des juifs présents, et on réaliser un acte de charité (prier pour autrui) pour chacun d'eux!

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-> Les gens sont souvent mal à l'aise lorsqu'ils disent qu'ils font une mitsva pour Hachem.
"Je mange ce délicieux dessert le Shabbath parce que j'en ai envie", affirment-ils. Dire que je le fais parce qu'Hachem l'a dit (oneg Shabbath) signifie que je ne suis pas honnête ou réaliste.
Cependant, une telle attitude est incorrecte et n'est qu'un stratagème de notre yétser ara pour nous empêcher de nous efforcer d'atteindre la perfection (en convertissant des actions banales en mitsvot, dont la valeur est infinie).

La guémara (Pessa'him 8a) nous dit que si quelqu'un s'est engagé à donner de la tsédaka pour qu'un proche malade se rétablisse, il est considéré comme un tsadik complet.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - partie 2, chap.23) explique que, puisqu'il avait l'intention de donner l'argent parce que c'est une mitsva, il mérite le titre de tsadik complet. Le fait qu'il ait également eu à l'esprit l'arrière-pensée que le proche devrait se rétablir n'enlève rien au fait qu'il avait l'intention d'accomplir une mitsva.
En fait, il insiste sur le fait que même si l'on n'est pas en mesure de réalisre une mitsva uniquement pour l'amour d'Hachem (léchem chamayim, parce qu'Il nous le demande), on doit quand même l'accomplir, même si sa motivation première n'est pas pour la mitsva.
Nos Sages nous enseignent qu'il faut toujours commencer à faire les mitsvot, même pour des raisons secondaires (avec des intérêts personnels, lo léchem chamayim), parce qu'une telle personne finira par s'élever et sera capable de les faire uniquement pour Hachem (léchem chamayim).

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie)

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie) :

-> En quelque sorte, Hachem a de la satisfaction du fait que ses commandements ont été respectés, car il est alors en mesure de nous combler de ses bénédictions infinies.
Et à l'inverse, si quelqu'un commet une faute, cela cause à Hachem beaucoup de douleur et de mécontentement, car Il ne peut pas lui donner de la bonté, et pire encore, il pourrait avoir besoin d'une punition.

Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - chap.8) va plus loin : Lorsque nous réalisons une mitsva, même si nous savons que nous sommes assurés d'une énorme récompense, il peut nous être difficile de ressentir une véritable joie, comme si nous étions en train de profiter de cette récompense en ce moment même.
De même, bien que nous ayons appris que de terribles punitions attendent ceux qui fautent, il peut nous être difficile de le ressentir maintenant. [libre arbitre oblige, nous avons une perception limitée, ce qui ne sera pas le cas dans le monde de Vérité. ]

Hachem, en revanche, est le Créateur infini, qui n'est pas lié par les limites du temps et de l'espace. Au moment où nous accomplissons une mitsva, Hachem voit l'énorme récompense et le plaisir que nous en retirons et, à ce moment précis, il est rempli d'une incroyable joie, tout comme un père éprouve un grand plaisir au moment où il voit son fils recevoir honneur et grandeur.
De même, si quelqu'un commet une faute, Hachem voit et ressent immédiatement la punition qu'il recevra pour cela, et y a-t-il quelque chose de plus douloureux que de voir son propre enfant souffrir terriblement?

Nous retrouvons cette idée dans la guémara (Sanhédrin 46a) qui nous dit que lorsqu'une personne souffre, Hachem (d'une certaine manière) souffre avec elle.
Lorsqu'une personne souffre, elle ne peut pas maximiser son service à Hachem et est incapable de Lui apporter de la satisfaction (na'hat roua'h). À la suite d'une telle tragédie, Hachem souffre lui aussi terriblement.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (Porte 2, Chap.11) explique longuement que le but réel des prières dans lesquelles nous demandons à Hachem de supprimer notre souffrance n'est pas pour notre bien, mais plutôt pour Lui demander de supprimer la douleur qu'Il ressent à cause de notre douleur.

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-> À la lumière de ce qui précède, le Yessod véChorech haAvoda (Porte 1, chap.4) définit le travail d'un juif : "L'objectif principal de tous nos actes, paroles et pensées, qu'il s'agisse de questions spirituelles ou matérielles, est de donner de la satisfaction à Hachem. C'est le cœur de notre service et c'est l'objectif principal d'Hachem lorsqu'il nous a ordonné d'accomplir ses mitsvot".

Il conclut qu'avant d'accomplir une mitsva, il ne faut pas se contenter de penser : "Je fais cela pour accomplir la mitsva d'Hachem", mais plutôt ajouter : "Je vais accomplir cette mitsva qu'Hachem m'a commandée afin de Lui apporter de la satisfaction/plaisir (na'hat roua'h)!".
Même si l'on ne ressent pas sur le moment que c'est vrai, il faut le penser quand même, et avec le temps, notre attitude changera lentement et on progressera sur l'échelle de la grandeur spirituelle.

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-> Non seulement chaque juif est tenu d'apporter à Hachem de la satisfaction (na'hat roua'h), mais nous devrions souhaiter que tout le monde fasse de même.
Chaque fois qu'une personne accomplit une mitsva, ou tout ce qui peut conduire à une mitsva, doit être une cause de grande joie pour nous, car nous sommes conscients qu'à ce moment-là, Hachem a reçu du plaisir/satisfaction.
D'autre part, nous devrions ressentir une grande douleur lorsque quelque chose est fait pour priver Hachem de ce plaisir.

Nous pouvons maintenant comprendre une déclaration surprenante de Rabbénou Yona (Chaaré Téchouvah (chaar 3:160) qui parle des personnes qui haïssent Hachem. Il écrit qu'occasionnellement, même quelqu'un qui étudie la Torah et fait des mitsvot peut être inclus dans cette catégorie : la personne qui est irritée lorsqu'elle voit une autre personne servir Hachem ou lorsqu'un tsadik est honoré.
Les gens voient souvent quelqu'un d'autre prier avec ferveur ou donner un fantastique cours de Torah, et inconsciemment, ils cherchent des défauts chez lui et se disent qu'ils pourraient faire mieux. C'est une forme de haine envers Hachem!
Celui qui prie avec ferveur et le conférencier inspirant créent un énorme plaisir (na'hat roua'h) pour Hachem. Comment pouvez-vous ne pas vouloir qu'Hachem reçoive le plaisir qu'Il reçoit actuellement? Comment cela peut-il vous déranger si Hachem en est enthousiaste et satisfait?
Une telle personne déteste Hachem lui-même, car elle ne veut pas qu'Hachem soit heureux.

-> La 12e bénédiction de la Amida demande à Hachem de détruire tous les hérétiques et les réchaïm.
Le texte des siddourim ashkénazes est "vékol oyvé'ha mééra yikarétou" (et que tous tes ennemis soient abattus rapidement).
On raconte que le rav Shach préférait utiliser le texte du siddour séfarde, qui se lit : "vékol oyvaï mééra yikarétou" (et que tous les ennemis de Ton peuple soient rapidement abattus), parce qu'il craignait que la première version ne fasse référence à ceux (ennemis d'Hachem) mentionnés par le Chaaré Téchouva.

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+ Exemples de sentiment pour Hachem :

Ce concept mieux compris par quelques exemples donnés par le Yessod véChorech haAvoda :

1°/ Un tsadik, le rav Moché Ivyer, ayant appris qu'un garçon était né dans la ville, fut rempli d'une "énorme joie" et s'exclama avec enthousiasme : "Un serviteur d'Hachem est né!".
On peut supposer que lorsqu'il grandira, il apportera beaucoup de plaisir/satisfaction à Hachem.
De la même manière, lorsqu'une fille naît, il faut se sentir beaucoup de joie car elle grandira et louera sans aucun doute Hachem, Lui apportant beaucoup de na'hat roua'h.
Si telle est l'attitude à adopter lorsqu'on apprend la naissance de l'enfant de quelqu'un d'autre, combien plus d'excitation et de simchah les nouveaux parents devraient-ils ressentir eux-mêmes.
[chaar 4 - chap.5]

2°/ Lorsque l'on voit quelqu'un prier avec passion et concentration, étudier la Torah ou réaliser une mitsva, on doit être enthousiaste : "Combien de plaisir (na'hat roua'h) Hachem reçoit-il de cette personne!"

3°/ Si vous entendez dire que quelqu'un a gagné beaucoup d'argent, nous devrions ressentir une grande joie, car il est presque certain qu'il a exprimé ses remerciements et ses louanges à Hachem et qu'il utilisera probablement l'argent pour accomplir de nombreuses mitsvot, telles que la tsédaka ou d'autres formes de 'hessed.
[ou bien cela lui donnera des conditions de vie pour encore mieux faire les mitsvot, ... ]

4°/ À l'inverse, si une personne apprend que, à D. ne plaise, quelqu'un est décédé, elle doit être remplie de douleur car le défunt n'apportera plus de na'hat roua'h à Hachem avec sa Torah et ses mitsvot.
De même, entendre qu'une personne est tombée malade et ne peut plus fonctionner normalement, ou qu'elle a perdu beaucoup d'argent et ne peut plus donner la tsédaka comme avant, devrait nous causer une grande douleur.

5°/ Lorsque nous entendons parler de mauvais événements qui sont arrivés au peuple juif, nous devrions être remplis d'une grande douleur à cause de ce qu'ils ont vécu et de la douleur qu'ils ont causée à Hachem à cause de cela.
[Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Ainsi, la vision d'un juif qui souffre ou bien le fait de faire souffrir autrui, cela implique un douleur chez Hachem (si l'on peut dire). ]
Lorsque nous apprenons que les juifs ont connu de bons moments ou qu'Hachem a accompli un grand miracle pour nous sauver, nous devrions ressentir une immense joie à propos de ce qui s'est passé et de la satisfaction à Hachem qui a été généréé grâce à cela.
[chaar 9 - chap.12 (9 Av) ; chaar 12 - chap.5 (Pourim)]

6°/ Le Yessod véChorech haAvoda décrit que lorsque le mois de Nissan arrive, nous devrions ressentir une énorme joie à propos de tout le plaisir qu'Hachem recevra au cours de la période suivante, avec tous les préparatifs de Pessa'h et toutes les mitsvot de la nuit du Séder et des jours de Pessa'h.
De la même manière que l'on compte avec enthousiasme les jours qui nous séparent d'un voyage ou d'un anniversaire très attendu, nous devrions nous aussi, à chaque jour qui passe, être de plus en plus ravis à la pensée du bonheur d'Hachem pendant ces jours.
[chaar 9 - chap.4]

7°/ Le jour de Yom Kippour est celui de l'expiation de tous les fautes commises au cours de l'année.
Nous passons la journée à jeûner, plongés dans la prière et la téchouva, nous repentant sincèrement et implorant la miséricorde d'Hachem. Chaque seconde de la journée, nous sommes impliqués dans la réalisation de la volonté d'Hachem, et l'inconfort que nous ressentons est une source d'expiation de nos fautes.
Le pardon final est également une source de grande joie pour Hachem, car nous avons alors une ardoise propre et nous sommes très dignes de recevoir Ses dons infinis et de créer une relation étroite avec Lui.
En gardant cela à l'esprit, quelqu'un qui aime vraiment Hachem souhaiterait que le jeûne dure 2 fois plus longtemps, afin de pouvoir accomplir à chaque seconde la mitsva d'Hachem avec un grand sacrifice personnel et de Lui apporter encore plus de na'hat roua'h.
Plus le jeûne se prolonge et plus il se sent faible, plus il devrait ressentir de la joie, car une mitsva accomplie avec abnégation vaut beaucoup plus qu'une mitsva accomplie sans abnégation, car elle représente une plus grande démonstration d'amour pour Hachem.
[chaar 11 - chap.10]

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+ Est-il possible pour nous d'y parvenir?

-> Il ne fait aucun doute qu'être capable de ressentir de la joie et de la douleur pour Hachem est un idéal très élevé. Cependant, ce n'est pas une raison pour ne pas commencer le cheminement et s'efforcer d'y parvenir un jour, et la Torah nous a déjà enseigné la manière d'atteindre un tel niveau.

La guémara (Shabbath 3la) rapporte l'histoire connue du non-juif qui demanda à Hillel de lui enseigner toute la Torah en se tenant sur une seule jambe.
Les commentaires expliquent qu'il voulait comprendre le principe majeur et sous-jacent de tout ce qui se trouve dans la Torah. Hillel répondit par les mots célèbres : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas aux autres".
=> Cela soulève une question évidente. Comment Hillel a-t-il pu dire qu'il s'agissait là de l'essence de toute la Torah? Elle ne traite que des mitsvot avec autrui (ben adam la'havéro). Qu'en est-il de l'autre partie de la Torah, les obligations de l'homme envers Hachem (ben adam laMakom)?

Rachi explique que la réponse d'Hillel est une adaptation du verset : "Aimer ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Dans Michlé, nous trouvons que Hachem est également appelé "réa'ha" (ton prochain/ami).
Hillel lui disait que de la même manière que tu n'aimes pas que les autres ne t'écoutent pas, tu ne dois pas aller à l'encontre des paroles d'Hachem.
Nous en tirons un principe essentiel : la manière dont nous devons nous comporter avec Hachem peut être comprise et apprise à partir de la manière dont nous nous comportons avec nos semblables.
[tout juif a un partie de D. en Lui, et tout juif a une partie d'âme de tous les autres juifs en lui. ]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar 1 - chap.7) écrit que c'est le seul moyen d'atteindre ce niveau extraordinaire de sentiment de joie et de douleur pour Hachem.
Il faut d'abord se perfectionner dans le domaine du "tu aimeras ton prochain comme toi-même", afin d'éprouver ces sentiments pour d'autres personnes, puis il est possible de commencer à éprouver les mêmes émotions à l'égard d'Hachem.
Cela peut être extrêmement difficile au début, car les gens sont naturellement égocentriques et jaloux, mais avec de la pratique, il est possible de se transformer en maître dans ce domaine.
Pour ce faire, il est essentiel d'utiliser l'outil du 'Hovot haLévavot, selon lequel les pensées d'une personne sont affectées par sa parole.
Il faut exprimer ces idées (en soi-même, car en général il est trop gênant que d'autres l'entendent), même si on ne les ressent pas du tout. Avec le temps, comme l'eau érode un rocher, ces mots éroderont notre cœur de pierre et on commencera vraiment à ressentir quelque chose pour les autres.
[on doit aussi prier Hachem de nous y aider]

Par exemple, si vous entendez que quelqu'un a accouché, essayez de ressentir l'excitation des nouveaux parents qui gazouillent devant leur petit bébé tout mignon. Fermez les yeux et imaginez votre réaction si vous étiez dans la même situation qu'eux, puis dites-vous : "Je suis tellement heureux pour untel ou unetelle ; cette nouvelle me rend si heureux".
Vous pouvez faire de même si quelqu'un s'est fiancé, ou si vous voyez qu'il a acheté un nouveau costume ou qu'il a reçu beaucoup d'honneurs pour une conférence qu'il a donnée.
À l'inverse, si vous avez appris une mauvaise nouvelle concernant quelqu'un (ex: il est tombé malade, a perdu son emploi, ...), arrêtez-vous un instant et essayez de vous mettre à sa place et de ressentir la douleur et la souffrance qu'il éprouve.

Le rav 'Haïm Chmoulévitz a été vu un jour dans un couloir avec un grand sourire. Il montra du doigt les chaussures d'un enfant en bas âge qui traînaient sur le sol et expliqua avec enthousiasme qu'il était en train de penser au plaisir que la mère de l'enfant devait éprouver à voir son petit bébé faire ses premiers pas.

Pour réussir dans ce domaine, il faut une pratique constante et un travail acharné, mais les résultats sont fantastiques. Au début, il est plus facile de commencer par les personnes que nous connaissons et avec lesquelles nous sommes proches, comme les membres de la famille ou les amis, mais avec le temps, cela peut et doit s'étendre même à des étrangers.
Finalement, comme l'enseignent les maîtres du moussar, l'habitude devient une seconde nature et nous serons bien équipés pour entamer le grand pas vers l'obtention de ces sentiments à l'égard de notre grand "ami", Hachem.

[rav Avraham Tabor]

La Amida = un moment d’intimité totale avec Hachem

+++ La Amida = un moment d'intimité totale avec Hachem :

+ Les auteurs de la Amida :

-> La guémara (Méguila 17b) nous dit que 120 grands Anciens du peuple juif, dont beaucoup étaient des prophètes, sont les auteurs de la Amida.

=> Pourquoi la composition de la Amida a-t-elle nécessité la participation de tant de grands hommes, et pourquoi des prophètes en particulier?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - porte 2, chap.13) répond qu'il ne s'agit pas d'une prière comme les autres que nous avons dans notre siddour. Chaque fois que l'on prie la Amida, cela a un effet considérable dans les mondes supérieurs, ce qui inspire Hachem à nous combler de Ses bénédictions.

-> L'homme ordinaire est totalement incapable de composer une telle prière dont les mots sont si pleins de sainteté et d'une profondeur infinie, et c'est pourquoi il n'était possible de le faire qu'avec l'aide des prophètes. La prophétie, c'est lorsque Hachem nous parle par l'intermédiaire du prophète.
En réalité, la prophétie est la parole d'Hachem, et l'on pourrait donc dire que le véritable auteur de la Amida est Hachem lui-même, qu'il nous a transmis par l'intermédiaire des prophètes.
Lorsque nous abordons la Amida, nous sommes sur le point de prier avec les mots d'Hachem.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) écrit que les différentes parties de la prière correspondent à différents mondes supérieurs, et qu'au fur et à mesure que nous progressons dans la prière , nous nous rapprochons de plus en plus du Trône de Gloire d'Hachem, jusqu'à ce que, lorsque nous atteignons la Amida, nous avons alors dépassé l'endroit où se trouvent les anges célestes et nous nous tenions seuls avec Hachem, dans une totale intimité.

-> Cette idée est reflétée par la halakha, qui stipule que lorsqu'une personne se lève pour prier la Amida, elle doit faire face à la direction de la terre d'Israël, et plus particulièrement au Kodech haKodachim (le Saint des Saints) du Temple.
La Michna Beroura (94:2) explique que cela signifie, que quelque soit le lieu où l'on peut se trouver lorsqu'on prie, nous devons se représenter comme si on se tenait réellement dans le Saint des Saints et qu'on y dit la Amida. [la loi juive n'est pas un texte qui exagère, elle décrit une réalité stricte. ]

Le Saint des Saints (kodech hakodachim) est l'endroit le plus saint de la terre ; la seule personne autorisée à y pénétrer est l'homme le plus saint du peuple juif, le Cohen Gadol, le jour le plus saint de l'année, Yom Kippour.
Nos commentateurs du 'houmach écrivent que même les anges les plus saints n'étaient pas présents lorsque le Cohen Gadol y entrait. Cette pièce est au-delà des limites de la physique, du temps et de l'espace.
Par exemple, nos Sages nous disent que l'Arche Sainte qui était située au centre du le Saint des Saints ne prenait pas de place. Le Saint des Saints mesurait 20 amot (coudées) sur 20 amot, et l'Arche se tenait au centre. La largeur des deux ailes des chérubins au sommet de l'arche était de 10 amot chacune, mais la guémara (Méguila 10b) dit que du bord des ailes jusqu'aux murs mesurait 10 amot de chaque côté. Cela signifie que l'arche elle-même ne prenait pas d'espace physique.

Chaque fois que nous prions, nous devons nous considérer comme étant là (dans le Saint des Saints), et comme nous l'avons déjà dit, il ne s'agit pas d'une simple idée ; on peut en fait se placer dans le lieu le plus saint du monde chaque fois que l'on commence la Amida, même si son corps physique reste à sa place à la synagogue.
[avec une vision non-juive, on se dit : ça va je suis toujours dans une synagogue, je n'ai pas bougé de ma place, qu'est-ce que Hachem peut en avoir de ma petite prière/personne.
Nous devons constamment renforcer notre vision juive de la réalité : nous avons un corps, mais nous sommes essentiellement une âme (spritituelle), qui évolue pendant notre prière jusqu'à réellement se trouver dans le kodech hakodachim, seule en face à face en énorme proximité avec Hachem, qui désire et apprécie chaque mot que nous prononçons.]
C'est la réalité parfaite (sans exagération) que l'endroit où nous nous trouvons devient un lieu de sainteté. En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 102:1) écrit qu'il n'est pas permis de s'asseoir dans un rayon de 4 amot de quelqu'un qui dit la Amida.
Le Taz donne une explication à cela : Lorsqu'une personne prie la Amida, le sol sur lequel elle se tient devient une terre sainte (admat kodech), à tel point que toute personne se tenant dans cette zone doit se comporter d'une manière adaptée à un lieu aussi saint.
Si l'on s'assoit, cela montre que l'on considère que cette zone est comme n'importe quelle autre partie de la pièce et qu'elle n'a pas de sainteté. En se tenant debout, il affirme que cette zone est devenue un lieu de sainteté extrême.

-> Le 'Hovot haTalmidim nous exhorte à faire très attention à la manière dont nous agissons pendant le reste de la journée qui suit notre prière, afin de ne pas repousser toute la sainteté que notre âme a absorbée pendant son court laps de temps à se prélasser dans la proximité d'Hachem [qui est particulièrement vraie dans la Amida].

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-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : http://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

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+ Agir comme un ange :

-> De nombreuses halakhot déterminant notre manière de prier la Amida, sont là pour nous permettre de ressembler aux anges..
Nous devons nous tenir debout (les anges étant "omdin" - debout), les 2 pieds joints, comme si nous n'avions qu'une seule jambe, à l'instar des anges (ce qui symbolise le fait qu'ils "marchent" dans une seule direction : celle que désire Hachem).
Certaines autorités soutiennent que le corps ne doit pas bouger du tout pendant la Amida, car tout comme les anges n'ont pas de corps physique, nous devons nous aussi minimiser toute trace de matérialité, puisque nos âmes se tiennent réellement devant le Trône d'Hachem et ont laissé nos corps physiques sur terre.
Pour la même raison, notre Amida ne doit être audible par personne, car notre voix représente également un aspect de notre matérialité/physique ; de plus, si d'autres personnes peuvent nous entendre, il semble que nous ne soyons pas en totale intimité avec Hachem. (si on a conscience d'être au plus près de D., alors pourquoi parler fort!)
Il n'est pas permis d'ouvrir les yeux pour regarder quoi que ce soit pendant toute la durée de la Amida (sauf si l'on lit dans un siddour), car on doit se sentir seul avec Hachem, sans rien d'autre dans le monde à ce moment-là.
[ nos Sages comparent un aveugle à un mort. Le rav Pinkous suggère que c'est la raison pour laquelle nous fermons les yeux pendant la Amida, car dans une certaine mesure, nous sommes également "morts", car notre âme a quitté le monde physique/matériel et est montée au Trône de Gloire dans les cieux.]
De plus, il ne faut pas s'asseoir, car cela symbolise la fatigue, qui n'est possible que pour un corps physique, mais pas pour une âme.

La prise de conscience de la tâche gigantesque que représente le déplacement de notre personnalité du monde physique vers le Kodech haKodachim surnaturel explique pourquoi les personnes pieuses ('hassid) des premières générations passaient une heure avant de réciter la Amida, et cela afin de se préparer jusqu'à ce qu'elles atteignent un niveau dans lequel elles se débarrassent totalement de toutes les distractions matérielles et de toutes les limitations de ce monde physique.
La halakha nous impose, à nous aussi, de passer au moins un moment avant de commencer, afin de rassembler nos pensées et de réaliser où nous sommes et ce que nous sommes sur le point de faire. [notre essence (âme) s'apprête à aller au près d'Hachem, le Roi des rois (on a vu que selon le Ram'hal, on atteint à ce moment une telle élévation spirituelle que les anges ne peuvent pas accéder à ce lieu.)]
Le rav Pinkous (Shéarim b'Téfila) écrit qu'il ne s'agit pas seulement d'une bonne idée [de s'y préparer], mais que c'est essentiel, et que si quelqu'un ne le fait pas, il est certain que sa prière ne sera pas couronnée de succès. Au contraire, plus on le fait, plus sa prière sera puissante.
[la prière n'est pas que bouger nos lèvres, c'est un voyage spirituel incroyable de notre âme, notre être intérieur. Plus nous développons et apprécions la grandeur de cela, plus nous pouvons en tirer de bénéfices. ]

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+ Plus proche que les anges :

-> Cette proximité avec Hachem pendant la Amida est une caractéristique unique de tout juif(ve).
Moché Rabbénou, dans son dernier discours aux juifs, nous décrit comme la plus grande de toutes les nations, parce qu'Hachem écoute nos prières.

-> La midrach (Yalkout Chimoni - Devarim 825) explique notre grandeur : "Nous prions la Amida tranquillement alors que même les anges les plus saints louent Hachem avec un bruit énorme, et ils ne peuvent que dire : "Hachem est béni de Sa place".
Le midrach poursuit en disant que la différence entre nous est que les anges sont loin d'Hachem et ne savent pas où Il se trouve vraiment, et qu'ils doivent donc louer très fort pour qu'Hachem les entende. Le juif, en revanche, sait qu'Hachem se tient juste à côté de lui et prie donc tranquillement, sachant qu'Hachem l'écoute.

-> Le 'Hafets Haïm ('Homat haDaat - chap.17) souligne que cette proximité n'est facilement accessible à quiconque que dans ce monde.
En revanche, dans le monde à venir, la place de chacun est fixe et il est impossible de se rapprocher d'Hachem ou de lui parler quand on le souhaite.
Il vaut la peine de profiter au maximum de ces opportunités inestimables pendant que nous les avons.

[actuellement même le plus grand racha lorsqu'il prie sa Amida, il se trouve dans le Saint des saints, avec une extrême proximité avec Hachem (que les anges ne peuvent pas avoir), ce qui ne sera pas le cas dans le monde à Venir (sauf téchouva sincère de son vivant).
Ainsi, nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous sous-estimer, dévaloriser (tu n'es pas un tsadik, regardes tes fautes, comment peux-tu penser que tu es proche de D.), afin que nous n'exploitons pas l'incroyable pouvoir de nos prières, dont la Amida. ]

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+ Qu'est-ce que la Amida?

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) décrit la Amida comme le moment où : "[une personne] s'approche d'Hachem et parle littéralement avec Lui.
On Le supplie et Lui demande tous nos besoins, et Hachem entend ce qu'on dit et nous écoute, tout comme lorsque quelqu'un parle à son ami et que son ami l'écoute".

-> Selon les mots du rav Shimshon Pincus : "le principe de base de la prière est de sentir que le fait de se tenir devant Hachem est une réalité totale et tangible, aussi réelle que toute autre chose que nous connaissons".
C'est ce qu'exprime le fait qu'au cours d'une Amida, nous nous adressons à Hachem à la 2e personne, comme nous le ferions pour quelqu'un avec qui nous avons l'habitude de parler en face à face, plus d'une centaine de fois.

-> Essayons de visualiser ce que nous faisons lorsque nous disons Amida.
Lorsque nous nous avançons pour commencer la Amida, imaginons-nous en train de passer devant les anges les plus saints et les plus ardents, des êtres d'une sainteté totale, qui ne font rien d'autre que de louer constamment Hachem.
Nous passons devant les âmes des tsadikim les plus saints : le 'Hafets 'Haïm, le Baal Chem Tov, Rachi, les Amoraïm et les Tanaïm, le roi David, et ainsi de suite.
Nous continuons jusqu'à ce qu'ils soient tous loin derrière et que nous nous tenions seul devant le Créateur du monde, tout-puissant et infini, qui nous aime plus qu'un père pour son fils, qui, bien qu'il soit le Créateur de milliers et de millions de créatures, de planètes, d'étoiles et de galaxies, ne s'intéresse en ce moment qu'à nous (malgré toutes nos faiblesses et toutes nos fautes), et à ce que nous sommes sur le point de Lui dire.
Nous savons qu'Hachem, dans toute Sa gloire, nous écoute et attend de nous combler de bénédictions sans fin, et qu'en tant que Celui qui répond à nos prières, il est prêt à recréer le monde dès maintenant selon notre demande.
C'est avec cette conviction que nous nous avançons et que nous nous sentons en totale intimité et proximité avec Hachem.

-> Le rav Shimshon David Pinkous (Chéarim b'Téfila) ajoute une couche presque incompréhensible au déroulement de la Amida.
Dans le Téhilim (5,5), le roi David dit à propos d'Hachem : "Aucun mal ne séjourne avec Toi" (lo yégouré'ha ra).
Après toute l'élévation vers la Amida, nous entrons enfin dans une intimité totale avec Hachem dans le Kodech haKodachim ; dans une telle proximité avec Hachem, le mal et la faute ne peuvent pas s'infiltrer.
Lorsque nous commençons la Amida, nous laissons derrière nous toutes nos fautes et nous nous approchons d'Hachem avec une feuille blanche (de faute). À ce moment-là, nous nous tenons devant Hachem avec une pureté et une sainteté semblables à celles d'Adam haRichon dans le Gan Eden avant qu'il ne commette la faute de manger de l'Arbre de la Connaissance.

Le rav Pinkous (commentaire sur le Siddour) cite également des livres saints qui écrivent que jusqu'à ce point de la prière, l'amour d'Hachem pour nous n'est comparable qu'à celui d'un père pour son fils.
Cependant, pendant la Amida, il s'intensifie jusqu'à ce qu'il atteigne la plus grande expression d'amour que l'homme puisse comprendre : celle d'un mari et d'une femme l'un pour l'autre.
Quelques secondes passées à réfléchir à cette pensée devraient susciter une joie immense pour le privilège d'avoir reçu une telle opportunité, et conduire à une prière ardente et sublime.

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+ Se réjouir en tremblant :

-> Dans une situation si extraordinaire que la Amida, il faut être rempli de sentiments contrastés, que le roi David décrit comme "se réjouir en tremblant" (guilou bir'ada - Téhilim 2,11).
D'une part, la personne qui fait la prière est confrontée à une tâche véritablement impressionnante : être face au Créateur tout-Puissant et sous le regard des anges enflammés et des saints tsadikim, on est chargé de paroles (les mots de la Amida proviennent d'Hachem) qui pourraient changer le cours de l'histoire. La réaction naturelle est le trac. En effet, avant de commencer notre Amida, nous prononçons l'appel à l'aide désespéré du roi David à Hachem : "Mon Seigneur, ouvre mes lèvres pour que ma bouche proclame Ta louange" ( Ado-nay chéfataï tifta'h ... - Téhilim 51,17).

D'autre part, existe-t-il une plus grande joie qu'un tel sentiment de proximité avec Hachem?
Nous bénéficions d'une intimité totale, avec aucun autre être ou création ne s'interposant entre nous et le Créateur du monde.
Nous pouvons comprendre pourquoi le midrach (rapporté dans Messillat Yécharim - chap.19) nous dit que lorsque l'on se lève pour prier : "notre cœur doit être rempli de joie du fait que nous prions Hachem, à qui rien ne peut être comparé".

[Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).
Rien que par le fait de pouvoir faire 3 Amida par jour, avec 3 occasions d'être en face tout proche de papa Hachem, qui avec fierté désire et apprécie nos paroles, cela devrait nous faire danser de joie d'être juif(ve)!! ]

-> L'une des plaintes les plus courantes dans la génération actuelle est que les gens manquent d'estime de soi. La meilleure façon d'améliorer l'estime de soi de notre enfant est peut-être de lui apprendre ce que signifie prier Hachem.
Il n'existe pas de sentiment d'estime de soi plus puissant que celui que nous venons de décrire.

[plus nous avons de l'estime de soi, moins on a besoin d'être dépendant de l'estime/honneur que peut nous donner autrui, et plus on aspire à agir avec grandeur spirituelle en accord avec la conscience qu'on a de notre grandeur personnelle (on a une partie Divine en nous, on accède fréquemment à une grande intimité avec le Roi des rois, ...) ]

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+ Les sentiments de la Amida :

-> Dans les descriptions de ce que les gens ont vu et ressenti lorsqu'ils étaient cliniquement morts, le thème commun à de nombreux récits est celui d'une personne voyageant dans un tunnel sombre. Au bout du tunnel, une immense lumière engloutissait totalement la personne, qui était submergée par un sentiment d'amour et de sécurité extraordinaires. Elle se sent sans souci, à l'aise, belle, détendue et totalement heureuse d'être là.

Quel est ce sentiment qui est éprouvé?
Le verset nous dit que tant que nous sommes en vie, il est impossible pour l'homme de voir Hachem. Cependant, nos Sages nous disent que lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle (voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922) et de nombreuses sources se réfèrent à la présence d'Hachem comme à une lumière brillante.
Ces personnes, au seuil de la mort, ont été exposées, de façon minimale, à la Présence d'Hachem. Cette exposition s'est accompagnée d'un sentiment d'amour et de chaleur irrésistible, de sécurité et de libération de tous les soucis, de bonheur et du désir de rester là.

Nous n'avons pas besoin d'attendre la mort pour ressentir l'amour et la proximité d'Hachem.
Hachem a le même amour pour nous dès maintenant et désire nous combler de Ses bontés et de Son amour infini.
Cependant, dans ce monde, nous ne sommes pas capables de voir cela ouvertement. Si c'était le cas, nous n'aurions pas de libre arbitre et ne pourrions faire que ce qui est bon aux yeux d'Hachem, et le but de notre présence dans ce monde est de choisir d'accomplir Sa volonté et de déclarer ainsi Sa royauté dans le monde. Pourtant, nous devons être conscients que cet amour est réel, en ce moment même.

Lorsque nous nous levons pour la Amida, fermons les yeux et imaginons un instant que nous sommes exposé à une lumière éclatante, qui nous enveloppe ensuite d'une chaleur immense, et sentons que nous sommes inondé d'un amour infini.
Ce sentiment génère en nous un calme et un bonheur absolus. Pendant quelques instants, "respirons" cet amour et cette chaleur de la proximité d'Hachem et profitons de la paix de l'esprit et de l'absence de soucis.
Après avoir éprouvé un tel sentiment, nous devrions déborder d'excitation et de joie pour remercier Hachem rien que pour cette sensation, ainsi que pour toutes les bontés et les beautés dont Il nous comble en permanence. Nous sommes maintenant prêts à prier Hachem.

Si une personne pouvait ressentir cette chaleur et cet amour à tout moment, son désir d'accomplir la volonté d'Hachem s'en trouverait renforcé. Il serait impossible de fauter au moment où l'on ressent l'immense amour d'Hachem nous envahir totalement.
De même, comment pourrait-on se plaindre de sa vie lorsqu'on est submergé par la chaleur et la beauté de la proximité d'Hachem?
C'est pourquoi, dans la dernière bénédiction de la Amida, nous demandons : "Bénis-nous, notre Père, de la lumière de Ton visage" (bar'hénou avinou koulanou kéé'had béor pané'ha).
Notre plus grand désir est de voir et de sentir cette grande lumière de la présence d'Hachem.

Une fois que l'on ressent cette lumière d'Hachem, on a le bien ultime et on ne fera que du bien aux autres, comme le veut Hachem.
Nous concluons en disant qu'Il nous a donné la paix (shalom), qui vient du mot "shalem" (complet). La lumière d'Hachem procure le sentiment d'achèvement et de perfection, que nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre vie et que nous ne désirons rien d'autre que cette proximité avec Hachem.

[rav Avraham Tabor]

Chanter des louanges d’Hachem, provoque qu’Il va chanter avec nous

+++ Chanter des louanges d'Hachem, provoque qu'Il va chanter avec nous :

"Moché et le peuple juif chantèrent (litt. chanteront - "yachir" = verbe au futur) ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant" (Béchala'h 15,1)

=> Pourquoi la Torah emploie-t-elle la forme grammaticale "chanteront", au futur, plutôt que la forme attendue, "chantèrent", au passé?

Nous pouvons répondre à cette question en nous basant sur l'interprétation du Baal Chem Tov du verset "D. est ton ombre" (Téhilim 121,5), selon laquelle la conduite de D. envers l'homme est semblable à une ombre, exactement comme les mouvements de l'ombre d'une personne reflètent les mouvements de cette personne. De même, la conduite d'Hachem à l'égard d'une personne reflète le comportement de cette personne.
Ainsi, lorsque le peuple juif a chanté après avoir été délivré d'Egypte, Hachem a également chanté, pour ainsi dire, ce même chant.

Le verbe "chantera" ([az] yachir) peut être pris à la forme causative, de sorte que nous pouvons interpréter la phrase "alors [az] Moché et le peuple juif chantèrent [yachir Moché ouBné Israël]" comme affirmant que le peuple juif, par son chant, a provoqué "ce chant à Hachem". En d'autres termes, ils ont amené D. à chanter ce chant.
Le verset se poursuit ainsi : "ils parlèrent en disant" = ce qui implique qu'"ils parlèrent" afin de réaliser la "parole" de D.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,1]

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=> Lorsque le peuple juif chante des louanges de D., D. se joint à leur chant.