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"Ils (les juifs) ne purent boire des eaux de Mara parce qu’elles étaient amères. " (Chémot - Béchala'h - 15,23)

Le Baal Chem Tov disait que le pronom : "elles" ne se rapporte pas en fait aux eaux, mais aux juifs eux-mêmes.

Lorsque je ressens de la colère et du ressentiment envers le monde extérieur, je considère souvent qu’il est injuste.
Les injustices que je perçois dans le monde extérieur n’existent parfois que dans mon esprit et non dans la réalité, parce que je l’appréhende qu’à travers mes perceptions sensorielles, qui sont souvent complètement subjectives et relatives.

Ainsi, pour les bné Israël aigris, même l’eau douce avait un goût d’amertume.

=> Avant de juger sévèrement les autres, nous ferions bien de prendre du recul, de soumettre nos impressions à quelqu’un de plus objectif, …

Combien de fois avons-nous pensé du mal des autres pour découvrir par la suite que nous avions fait erreur ?

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-> "Lorsque les gens se sont plaints qu'il n'y avait pas d'eau douce à Mara, "Hachem montra à Moché un bois, Moché le jeta dans l'eau et l'eau s'adoucit" (Béchala'h 15,25).
Bien que l'écorce du bois était très amère, cela a entraîné un adoucissement de l'eau amère.
Le midrach explique que Hachem utilise ce qui est amer pour adoucir l’amertume. En effet, il en est ainsi de la nature humaine : lorsqu'une personne est déprimée et d'humeur amère, le fait de voir quelqu'un d'autre dans une situation pire que la sienne, va lui permettre de réaliser que sa vie n'est pas aussi mauvaise qu'elle ne le pense.
[Ktav Sofer]

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[quoique nous puissions avoir, la nature humaine est de se focaliser sur ce qu'autrui a et que nous n'avons pas, cela venant réduire à néant l'appréciation de ce que l'on a déjà.
Par exemple, Haman avait une richesse phénoménale, la position sociale la plus haute (après le roi), tout le royaume qui se prosternait à son passage, ... mais cela n'avait aucune valeur à ses yeux car un vieux juif du nom de Mordé'haï refusait de le faire.
En terme de matérialité la Torah veut que l'on tape avec un bâton (vers le bas) pour se réveiller de ce délire, et pour comprendre que nous devons regarder vers les bas, vers ceux qui ont moins que nous, afin de pleinement apprécier ce que l'on a déjà.
Par exemple, va faire un tour dans un hôpital (je suis en bonne santé!), dans un cimetière (je suis en vie!), ...
Par contre en terme de spiritualité, nous devons regarder l'échelon du dessus, pour ne pas s'endormir sur nos lauriers, et toujours tendre vers le meilleur service Divin possible.]

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-> "Elle était amère (mar), c’est pourquoi on nomma ce lieu Mara" (15,23)

Rien n’aurait été plus beau que de nommer cet endroit "Doux" au nom du miracle qui a transformé les eaux amères en eaux douces.
Le Rabbi Shlomo de Tchorkatov explique "qu’on nomma ce lieu Mara" afin d’immortaliser la grandeur de ce miracle : l’eau amère n’a pas été remplacée par une autres eau qui aurait été douce, mais c’est la même eau qui s’est adoucie.
Le but était donc de transmettre aux générations de ne désespérer dans aucune situation, puisque même une chose amère peut devenir douce.

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-> Pourquoi cet endroit fut-il appelé : "Mara" du nom de l'amertume? Pourtant après le grand miracle qui se produisit à leur sujet, il aurait été plus convenable de le dénommer : "douceur" (métouka).

L'Admour de Kozmir explique que lorsque les juifs burent de ces eaux, ils sentirent leur amertume et se rendirent compte qu'elles étaient imbuvables, ils se mirent à crier vers le Ciel en suppliant : "Notre Père qui est dans les Cieux, envoie-nous de l'eau douce pour abreuver un peuple aussi nombreux!"
Dans le même temps, ils imaginèrent les grands miracles que Hachem s'apprêtait certainement à accomplir afin de leur procurer l'eau potable qu'ils demandaient.
Cependant, une seule chose ne leur vinrent pas à l'esprit : que Hachem transforme les eaux amères elles-mêmes en eaux douces et que de ces propres eaux, ils allaient se désaltérer.
[il est écrit : "Car la bonté réside auprès d’Hachem, et auprès de Lui abonde le salut" (Téhilim 130,7), le rav Lefkowitz explique : Hachem possède de nombreux moyens pour sauver Son peuple des épreuves. (on peut facilement en venir à désespérer en ne voyant plus aucun de moyen d'être libéré de nos soucis, mais la réalité est qu'Hachem peut tout, et on a plutôt intérêt à mettre toute notre confiance en Lui. )]

Il en est de même pour chaque épreuve ou souffrance qu'un juif traverse : Hachem est en mesure de la transformer en un instant et de lui montrer ainsi comment elle était elle-même bienfaisante.

-> Nous Sages enseignent que plus nous faisons preuve de bita'hon, que rien ne vient par hasard sans décret d'Hachem, plus nous avons le pouvoir de transformer la Rigueur en Miséricorde, l'amertume en douceur.
[ par exemple : http://todahm.com/2021/01/21/30362 & autres dans la catégorie : confiance en D. de ce site]

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-> Les Bné Israël dans le Cantique de la mer Rouge chantèrent [de joie et de reconnaissance] : "L'ennemi [les égyptiens] s'est dit : je les poursuivrai et je les atteindrai, je me repaitrai de leur butin, je dégainerai mon glaive et je les anéantirai" (Béchala'h 15,9).

=> On peut se demander que vient faire ce verset rappelant l'épreuve qui précéda le miracle au beau milieu de ce cantique entièrement consacré à rendre hommage au prodige qui eut lieu.

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que certains de nos Sages expliquent qu'à cet instant les Bné Israël s'élevèrent à un degré spirituel tel qu'ils prirent conscience que même l'exil et l'amertume étaient un bienfait d'Hachem et ils inclurent dans la louange de la délivrance les menaces de leurs ennemis.
Car en réalité, nul mal ne peut émaner d'Hachem.

[il en sera de même avec nous dans le futur, où nous exploserons de joie en comprenant à quel point ce qu'on a cru être un malheur, une punition, était en réalité une bénédiction, une bonté d'Hachem, qui nous a tant apporté!]

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-> Il est également dit dans le Cantique de la mer Rouge : "Hachem régnera à tout jamais" (Hachem yimlo'h léolam va"d - Béchala'h 15,18)

Ce verset est écrit au futur, et aborde l'époque future de machia'h où Hachem sera pleinement révélé comme Roi sur le monde.
Cependant, Onkelos traduit ce verset au présent : "La royauté d'Hachem est pour toujours" (ה מלכותיה קאם לעלם).

Le rabbi de Kozhnitz explique que les gens pensent souvent que Hachem va être Roi dans le futur.
Actuellement, il apparaît devant nos yeux tellement d'injustices, de malheurs et difficultés, et ce même chez des tsadikim, chez les juifs, ... donc c'est forcément que Hachem n'est pas vraiment Roi.
Cependant, Hachem est pleinement Roi, même maintenant.
La réalité est que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part, et tout ce qui arrive est pour le bien.
C'est nous qui n'arrivons pas pour le moment à comprendre les raisons et les objectifs de nos difficultés, humiliation, de la pauvreté, ...
Un jour nous verrons que tout a été pour le bien (nous n'aurons pas pu faire mieux!), et à quel point Hachem était déjà pleinement Roi à tout moment.

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-> Nous récitons, à la fin de la prière Aleinou, le verset suivant : "Hachem sera Roi sur toute la terre. En ce jour-là, Hachem sera Un, et son nom Un" (Zé'harya 14,9).
La guémara (Pessa’him 50a) se demande : "Mais n’est-il pas déjà Un aujourd’hui?

Rabbi A’ha bar ‘Hanina répond : « Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : « Béni est le Bon, qui fait le bien! » (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : « Béni est le Juge de vérité! » (Barou’h dayan aémet).

Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""

Nous reconnaîtrons rétrospectivement à ce moment-là que tout ce qui nous semblait mauvais venait effectivement de Lui et était bon en réalité.

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-> "Et le peuple vit Hachem" (Béchala'h 14,31).
Nos Sages enseignent (Mékhilta, Béchala'h 15,2) : "Même une servante a vu à la Mer Rouge ce que le prophète Ye’hezkel ben Bouzi n’a pas réussi à voir".
Le peuple eut une vision prophétique tellement nette d'Hachem qu’ils pointèrent tous du doigt et s’écrièrent: "c'est mon D. (zé Eli), je veux Le glorifier".

Le Nétsiv explique pourquoi nos Sages affirment que même les servantes ont pu dire ce verset, et non uniquement les tsadikim.
Le terme : "zé" (ce - זה) implique qu'ils louaient Hachem pour "ce" miracle à la mer Rouge. Ils ne réalisaient pas qu'on doit louer Hachem pour tout ce qui nous arrive.
Un juif [tsadik] doit louer Hachem pour tout (que ça lui semble bon ou mal), car il est persuadé que tout est pour le bien.
Pas uniquement ce "zé", ces moments qui nous semblent clairement bons, miraculeux, agréables, ... à nos yeux.

C'est ainsi que nos Sages ont conclu que même les servantes ont dit ce verset car même une personne sans beaucoup de émouna remercierait Hachem pour les miracles incroyables de la traversée de la mer Rouge.

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-> Rien ne peut nous arriver sans que Hachem ne le décrète, et ce n'est qu'au final que nous nous rendrons pleinement compte de toute l'énormité de biens dont Hachem souhaitait nous gratifier.
Actuellement cette réalité nous est dissimulée (libre arbitre oblige!), mais si nous faisons l'effort de se convaincre que tout ce que nous vivons est pour notre bien ultime, alors dès à présent les "eaux amères" de notre vie perdent de leur terrible amertume et s'adoucissent immédiatement.

-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd’hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd’hui!"
[le Gaon de Vilna – dans une de ses lettres]

=> Cela illustre l'idée que ce qui nous paraît actuellement amer sera ce qui aura le meilleur goût dans le monde à venir. Et si nous vivons déjà dans ce monde éphémère avec la réalité éternelle du monde à venir, alors l'amer devient douceur!

[nos Sages enseignent également l'idée que : qui sème dans les larmes [de prières à Hachem], alors il récoltera [des bénédictions] dans des larmes de joie.
De même : toutes l'amertume de nos transpirations d'efforts pour étudier, faire des mitsvot, travailler ses midot, ... va engendrer de bénéficier des meilleures douceurs dans notre monde à venir.]

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-> "Celui qui a confiance en D. sera entouré de bonté (abotéa’h b’Hachem ‘hessed yéssovévénou - Téhilim 32,10)

Le 'Hafets 'Haïm dit que celui qui met sa confiance en Hachem, tous les problèmes semblent alors tellement petits.
[ne dit pas à quel point tes soucis sont grands, mais plutôt à quel point ton papa Hachem est infiniment grand et miséricordieux!]

Le 'Hafets 'Haïm compare cela à un médicament qui est très amer, mais qui a autour une capsule au goût agréable.
De même pour notre bien, nous devons passer par des situations désagréables, mais lorsque l'on a confiance en Hachem alors nous sommes entourés de douceur, et c'est beaucoup plus agréable à les "avaler" (au point même où l'on peut trouver un médicament qui a un bon goût, comme un bonbon!).

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-> "Les eaux s’adoucirent" (15,25)

"Maïm marim" (l’eau amère) a la valeur numérique de 380.
Hachem lui a dit d’ajouter "ets" (un morceau de bois), qui a la valeur de 160, ensemble cela fait 540, et c’est devenu "matok" (doux), qui a la valeur numérique de 540.
[Pniné Kédem - au nom de rabbi Yaakov Méïr Schechter]

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-> Lorsqu'ils trouvèrent à Mara de l'eau qu'ils ne purent boire, ils furent pris de désespoir.
Sans alternative, ils comprirent qu'ils devaient prier d'être aidés et leur prière fut immédiatement agréée.
Ceci renforça leur foi, les amenant au niveau nécessaire pour mériter de recevoir la Torah.
[...]

Les eaux de Mara avaient toujours été douces et potables. Elles devinrent amères lors de l'arrivée des juifs afin que ceux-ci discernassent que Hachem pouvait utiliser l'amer pour adoucir l'amer. [l'écorce du bois était très amère]
[...]

Pour calomnier les juifs, les égyptiens prétendirent avoir eu des relations adultères avec leurs épouses.
Les juifs craignirent que cette redoutable accusation ne contînt une certaine mesure de vérité.
Hachem soumit donc les juifs à l'épreuve des eaux amères renfermant Son nom explicite (chèm améforach), comme dans le cas d'une femme soupçonnée d'adultère (une sotah).
Si un mari suspecte sa femme d'adultère, la Torah prescrit une épreuve particulière d'eaux amères pour tester son innocence (cf. Bamidbar 5,12-23). Si la femme a fauté, l'eau la fait enfler et mourir.
Si par contre, elle est innocente, l'eau lui est bénéfique (cf. Bamidbar 5,27-28).

L'épreuve prouva qu'aucun juif n'avait commis d'adultère.
Une des raisons de la libération des juifs d'Egypte était d'ailleurs leur pureté.
Dès lors les hommes furent certains que leurs femmes étaient restées parfaitement pures.

La Torah dit donc que "D. les mit à l'épreuve" = Il les mit à l'épreuve par les eaux amères comme l'est une femme soupçonnée d'adultère. Les hommes, comme les femmes, furent mis à l'épreuve pour savoir s'ils s'étaient rendus coupables d'adultère avec les égyptiens.
[Méam Loez - Béchala'h 15,26]

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"Ils arrivèrent à Elim et là-bas, étaient 12 sources d'eau et 70 palmiers" (Béchala'h 15,27)

-> Selon la Mékhilta, ces sources et ces arbres avaient été préparés depuis la Création en prévision de cette escale des 12 tribus avec ses 70 chefs, et c'est un hommage individuel rendu à chacun d'eux.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Les 12 sources n'offraient que juste assez d'eau pour les palmiers.
Malgré cela, lorsque les juifs y arrivèrent, ils eurent, malgré leur nombre, assez d'eau à boire pendant 3 jours.
[Méam Loez - Béchala'h 15,27]

-> Les juifs étaient à Mara pendant un jour, et tout de suite après à Elim durant 20 jours.
A Mara, ils ne pouvaient pas boire l'eau car elle était amère, et ils s'en sont terriblement plaints.
S'ils avaient su qu'ils n'y resteraient seulement un jour, et que 12 sources d'eau les attendaient ensuite, alors ils ne se seraient pas plaints.
Ceci est une des faiblesses de la nature humaine : les gens ont trop tendance à se focaliser sur le présent et à se plaindre, plutôt que d'envisager que ce n'est que passager, et que de belles choses vont arriver très rapidement dans leur vie.
['Hafets 'Haïm ; Ibn Ezra]

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-> Le verset dit que Hachem a montré un conseil (éts -> étsa), pour ceux qui trouvent les eaux de la Torah amères (l'eau renvoie à la Torah - en mayim élla Torah).
Le conseil est de se jeter dans les eaux de la Torah = se forcer à étudier, sans penser à quel point c'est amer ou cela sera amer.
Il faut se forcer à étudier la Torah, peut-être pendant 1 heure ou plus, et ensuite la Torah devient douce et agréable.
[ il faut se mettre à étudier même sans en ressentir aucun goût, car celui-ci finira par venir, comme cela est évoqué par la Torah elle-même : "et les eaux devinrent douces" pour signifier que les portes de la saveur dans l’étude finiront par s’ouvrir. ]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Séfer ha’hinoukh (mitsva 17) écrit :
"L’homme est influencé par ses actions. Son coeur et ses pensées suivent toujours ses actes en bien comme en mal.
Même un racha dont les pensées fomentent le mal toute la journée, qui dès son réveil, ferait des efforts assidus pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, bien qu’étant motivé par un intérêt personnel, tendra vers le bien, et d’une telle étude il en viendra à une étude désintéressée.
Grâce à ses actions, il tuera son mauvais penchant, car le coeur est entraîné par les actes".

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=> A quoi font allusion les 70 âmes de la maison de Yaakov réparties en 12 tribus?

-> On a vu que selon rabbénou Bé'hayé, les 12 sources d'eau alimentaient les 70 palmiers (Béchala'h 15,27). C'est l'image des 12 tribus d'Israël appelées à alimenter les 70 nations du monde qui se reflètent dans les 70 membres de la famille du Patriarche Yaakov, comme le souligne Rachi (Haazinou 32,8) : "C'est d'après le nombre de 70 des enfants d'Israël qui sont descendus en Egypte que Hachem fixa les limites des peuples de la Terre en 70 nations et langues".

-> Its'hak Arama enseigne :
Le campement d'Israël dans le désert était organisé en 4 directions (est, ouest, nord, sud) et dans chaque direction campaient 3 tribus, comme la rose des vents où chacun des 4 points cardinaux se subdivise en 3 secteurs.
C'est depuis ce camp qu'émanait l'énergie spirituelle vers les 70 nation du monde, afin de les inspirer.
Si la Torah a précisé le nombre total de 70 âmes réparties en 12 tribus au moment du début de l'exil d'Israël, c'est pour rappeler la vocation historique éternelle des Bné Israël parmi les 70 nations.

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