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"Parle aux enfants d'Israël, et qu'ils prennent pour Moi un prélèvement ..." (Térouma 25,2)

De nombreux commentateurs s'interrogent sur la formulation de ce verset.
Pourquoi est-il écrit : "qu'ils prennent pour Moi un prélèvement" (véyikrou li térouma), et non : "qu'ils Me donnent un prélèvement" (véyitnou li térouma)?

-> Le Beit haLévi explique que le seul argent que l'on puisse vraiment revendiquer comme étant le sien est celui que l'on donne à la charité.
Car celui que nous conservons pour nous n'est pas vraiment notre bien. Nous le détenons chez nous comme un dépôt, provisoirement.

-> La personne intelligente a conscience qu'en réalité elle ne donne pas vraiment, puisque tout ce qu'elle a n'est de toute façon pas à elle, et appartient à Hachem.
Par conséquent, elle ne fait que prendre : prendre des mitsvot pour le monde à Venir.
[le rabbi de Rizhin - rabbi Israël Friedman]
[d'une certaine façon, c'est comme si Hachem nous remettait une somme d'argent à transmettre à notre prochain dans le besoin, et pour cela, Il nous donnera à chaque fois des récompenses éternelles et infinies. Quelle affaire! Quelle joie!!
Malheureusement certains préfèrent oublier pourquoi ils ont ces ressources éphémères, les gardant pour eux en pensant faire une affaire en or. La réalité est toute autre, ils passent à côté d'une richesse éternelle.]

-> La guémara (Baba Batra 11a) parle de Mounbaz, roi d'Adiabène qui s'était converti au judaïsme, qui avait vidé les trésors de son père et les avait entièrement distribués à la charité : "Mes ancêtres, disait-il, ont amassé des richesses pour d'autres, mais moi, je le fais pour moi-même!"

=> Les dons destinés à l'édification du Michkan sont appelés une "prise".
Seul appartient à l'homme ce qu'il donne aux causes charitables.
C'est pourquoi le geste de donner constitue en réalité un acte de prise de possession ("qu'ils prennent pour Moi ...")

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-> Le Rav Zalman Sorotzkin explique : "qu'ils prennent pour Moi un prélèvement" comme : Chacun des enfants d'Israël devra mener un combat interne pour pouvoir "prendre" de son argent et Me le donner.
En effet, il faut souvent lutter pour dominer la cupidité de son cœur, avant de pouvoir se séparer de 'son' argent.

-> Le rav El'azar Chakh explique ce passage en ramenant la guémara Soucca (52a) disant que le yétser ara menace chaque jour d'écraser l'être humain, et si D. ne nous aidait pas, nous ne pourrions jamais le maîtriser.
Dans ces conditions, nous ne pouvons accomplir une mitsva ou un acte positif qu'en "prenant" une aide de D.

-> Selon le 'Hida :
Bien qu’Hachem demande d’apporter des offrandes pour fabriquer le Michkan (Tabernacle), malgré tout, Lui aussi se propose de donner quelque chose.
Cela est en allusion dans le verset : "Ils prendront pour Moi (que l’on peut aussi traduire : à Moi) un prélèvement" = à savoir de ce qui est à Moi. En effet, le midrach dit qu’Hachem fit venir des nuages qui amenèrent avec eux les pierres précieuses pour le Pectoral ('Hochen). C’était cela l’offrande d’Hachem.

-> "qu'ils prennent pour Moi un prélèvement, de tout homme que son cœur motivera"
A partir des aspirations de notre cœur, des désirs de ce monde, nous devons prendre des prélèvements pour Hachem.
Et c'est précisément en sacrifiant ces désirs (les donnant à D.) que nous pouvons alors nous élever dans notre Service Divin (gagnant alors sa proximité, et toutes les bénédictions qui en découlent).
[le Toldot Yaakov Yossef - Rav Yaakov Yossef de Polnoa]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/02/19/6183

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+ "Qu'ils prennent pour Moi un prélèvement", Rachi commente : "pour Moi", signifient "pour Mon Nom"(li lichmi).
Les prélèvements pour la fabrication du Michkan devaient être donnés pour une seule raison : au Nom d'Hachem (non à cause de la pression sociale, d'intérêts personnels, ...).

-> Lorsque les prélèvements ont été apportés uniquement avec l'intention de réaliser la Volonté Divine, alors par cela la Présence Divine peut venir résider dans le Michkan.
=> Lorsque la finalité de nos actions est "pour Moi" = c'est-à-dire d'agir au Nom d'Hachem, alors "ils prennent" = on obtient alors le mérite d'avoir la chékhina qui repose en nous!
[adapté du 'Hidouché haRim]

-> Bien que généralement, il soit interdit de prononcer le "Tétragramme" (יהוה), qui est le Nom d’Hachem tel qu’il s’écrit, malgré tout dans le Michkan, et plus tard dans le Temple, à certaines occasions, ce Nom était prononcé.
Ainsi, par ces prélèvements, on allait fabriquer le Michkan où on pourra prononcer le Nom d’Hachem tel qu’il s’écrit.
=> De la sorte, on peut dire que les prélèvements seront pris "pour Mon Nom" ("li lichmi" - Rachi).
[le Zéved Tov]

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+ "qu'ils prennent pour Moi un prélèvement, de tout homme que son cœur motivera vous prendrez Mon prélèvement" (v.25,2)
Pourquoi est-ce que le verset commence par "qu'ils prennent pour Moi", et ensuite se répète dans la même phrase : "vous prendrez Mon prélèvement"? De plus, pourquoi la 1ere fois il est utilisé le terme : "térouma" (un prélèvement) et la 2e fois : "téroumati" (mon prélèvement)?

-> Le Maguid de Doubno explique que la nécessité d'avoir un Saint (Kodéch) et un Saint des Saints (Kodéch haKodachim - lieu d'une sainteté nettement supérieure au Kodéch), étaient dans une finalité de pouvoir séparer les différents types de contributions.
En effet, les matériaux pour le Kodéch haKodachim provenaient des gens qui avaient donné de tout leur cœur, tandis que les matériaux destinés au Kodéch venaient des autres personnes n'ayant pas données d'un cœur entier.

-> Le Adérét Eliyahou dit que nous pouvons ainsi comprendre le verset :
- "qu'ils prennent pour Moi un prélèvement (térouma)" = il s'agit des gens qui n'ont pas donné de tout leur cœur, leur contribution (appelée : UN prélèvement) allant alors au Kodech ;
- "de tout homme que son cœur motivera vous prendrez Mon prélèvement" = il s'agit des personnes qui étaient motivées uniquement pour l'honneur de Hachem et qui ont donné d'un cœur entier. Ces contributions  sont appelées : "téroumati" (MON prélèvement), et sont allées à la construction du Kodech haKodachim.

=> Deux personnes réalisant la même mitsva, mais dans un état d'esprit différent (dans la joie et non par habitude ou forcé, pour l'honneur d'Hachem et non par intérêt, ...) auront des résultats très différents.
Hachem désire notre cœur (ex: la prière est appelée le service du cœur ; la 1er et dernière lettre de la Torah forment le mot : cœur - lèv, ...), et ce qu'Il nous donnera dépend de la qualité de l'investissement de notre cœur : plus il sera entier, plus notre récompense sera entière.

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