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"[C'est] un poids parfait et juste [que] tu auras ... car c'est une abomination de Hachem, ton D., quiconque fait ces choses, quiconque commet un acte corrompu" (Ki Tétsé 25,15-16)

Rabbi Samson Raphael Hirsch de nous dire :

"Un juif devient "une abomination de Hachem, ton D.", s'il se dit juif et n'observe pas ce qui est bon et juste, de façon consciencieuse et méticuleuse, dans ses relations avec son prochain."

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-> "N'aie point dans ta bourse 2 poids inégaux, un grand et un petit. N'aie point dans ta maison deux mesures inégales, une grande et une petite. Des poids exacts et loyaux, des mesures exactes et loyales doivent être seuls en ta possession ... Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" (Ki Tétsé 25,13-17)

-> Rachi explique la juxtaposition des versets ainsi : "Si tu mens dans les poids et les mesures, tu dois craindre l'attaque de l'ennemi."

=> Comment peut-on dire qu'Amalek vient attaquer Israël à cause de l'infraction des poids et des mesures? Il n'y avait pourtant, dans le désert, aucune transaction commerciale nécessitant des poids exacts et il n'y avait, par conséquent, aucune occasion de fauter à ce sujet.
De plus, la guémara (Baba Batra 88b) enseigne que "le châtiment réservé à la faute des poids et mesures est plus sévère que celui réservé à la faute de la débauche" ; en quoi cette faute est-elle si grave au point de l'être plus encore que celle de la débauche?

-> Le Netsiv (HaEmek Davar) explique :
Il faut faire un court préliminaire afin de répondre à ces interrogations : on sait que nos Sages comptent trois fautes capitales : l’idolâtrie, la débauche et le meurtre. Leur intention n’est pas d’enseigner que ces fautes sont particulièrement graves à cause du châtiment qu’elles entraînent. De ce point de vue, la profanation du Shabbat, qui est sanctionnée de la lapidation, est une faute plus grave que la débauche qui est punie de l’étranglement, ou que le meurtre qui est puni de la décapitation. Mais il y a ici un principe fondamental : si l’on réfléchit aux raisons qui peuvent entraîner un homme à fauter, elles sont au nombre de 3 principales :
1°/ L’absence de foi en Hachem et en sa Torah, la faute la caractérisant le plus étant l’idolâtrie.
2°/ L’assouvissement non refreiné du désir, qui s’exprime par excellence dans la débauche.
3°/ La colère et tout ce qui nuit à autrui, dont la faute la plus caractéristique est le meurtre.

Ces 3 raisons sont les racines dont découlent toutes les autres fautes de la Torah : par exemple, la profanation du Shabbat pour gagner sa subsistance découle d’un manque de foi et est donc associée à de l’idolâtrie. Mais si, en revanche, cette profanation provient de la recherche d’un plaisir, elle est alors un dérivé de la débauche.
Parmi les trois fautes citées, la plus grave et la plus fondamentale est l’idolâtrie qui provient d’un manque de foi en Hachem.

D’après ce qui précède, on peut facilement comprendre pourquoi l’utilisation de faux poids et mesures est si grave.
Une personne qui vole un objet peut y être entraînée par le désir d’assouvir un plaisir, ce qui entre donc dans la catégorie de la débauche. En revanche, celui qui ment en utilisant de faux poids et mesures et qui trompe ainsi ses clients, afin de gagner plus, y est conduit par un manque d’émouna en Hachem qui pourvoit aux besoins de toutes Ses
créatures. Cette faute dérive donc de l’idolâtrie.
C’est pourquoi son châtiment est plus sévère que celui de la débauche.

C’est également le sens de ce que nous enseignent nos Sages : "Amalek survient à cause de l’utilisation frauduleuse de poids et mesures" : à savoir à cause d’une faute qui provient de la même racine : Amalek arriva en effet, après que les Bné Israël demandèrent : "Est-ce qu’Hachem existe parmi nous ou non?" (Béchala'h 17,7). Ils doutèrent donc de la Providence Divine qui dirige l’homme en permanence, fût-elle dissimulée et non dévoilée comme lors de la sortie d’Egypte. C’est immédiatement après cela qu’il est écrit : "Et Amalek vint" (Béchala'h 17,8).
Cette faute provient donc de la même racine que celle qui entraîne la falsification des poids et mesures : le manque de foi en Hachem et en Sa providence individuelle : à cause du manque de foi surgit Amalek.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
De manière générale, toutes les ressources d'une personne sont fixées de Roch Hachana jusqu'au suivant, et tout effort personnel ("Hichtadlout") qui entraîne une transgression (ou qui est superflu), ne servira en rien à augmenter ses gains ne fût-ce que d'un centime de plus que ce qui a été décrété pour elle.
Celui qui possède une réelle émouna dans le Maître de tous les mondes sait que tous les efforts d'un homme pour gagner sa vie et toutes ses entreprises dans ce but, n'ont pour seule raison d'être que d'accomplir le décret que le Roi du monde a imposé sur Ses créatures : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain".
Cependant, il n'existe aucun lien de cause à effet entre cette "Hichtadlout" et la subsistance. La conviction que seul le Créateur assure tous ses besoins prépare le canal même par lequel Il lui déverse ce qui lui est nécessaire en abondance.

Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement la subsistance, mais également tout ce qu'un homme entreprend dans ce monde. D'un côté, il est tenu de faire une Hichtadlout (par exemple, de recourir aux services d’un médecin si un de ses proches est malade), mais d'un autre côté, loin de lui doit être la pensée que celle-ci possède une 'force' intrinsèque et est en mesure de lui venir en aide.
Il devra s'armer, au contraire, d'une foi intègre que l'aide dont il bénéficie provient d'Hachem qui a créé les cieux et la terre.
Et par le mérite de cette conviction, Hachem lui enverra effectivement toute l'aide nécessaire à la réussite de ses entreprises.
[...]

Rappelons-nous ce principe : effacer le souvenir d’Amalek consiste à raffermir sa foi dans la providence individuelle et en particulier en ce qui concerne la subsistance.
Car c’est Lui qui nourrit et pourvoit à chaque instant aux besoins de chacun. Il est donc tout à fait inutile de faire des efforts démesurés mêlés d’inquiétude, pour se la procurer, et à plus forte raison d’enfreindre pour cela des interdits. Car de toute façon, cela ne rapportera rien de plus.

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-> L’essence de la crainte de D. consiste, au sens littéral, à fuir la faute et tout ce qui pourrait y conduire. C’est ce que nous enseigne le Sforno au sujet du verset : "N’aie point dans ta maison deux mesures inégales, une grande et une petite" (Ki Tétsé 25,14) = non seulement il est interdit d’utiliser de fausses mesures afin de tromper les acheteurs, mais il est également défendu d’après la Torah de les conserver chez soi : "Après avoir mentionné, écrit-il, les voies par le mérite desquelles la Présence Divine réside au sein du peuple d’Israël, la Torah nous met en garde : non seulement, Hachem hait la tromperie, mais aussi celui qui possède des instruments destinés à fauter.
Il nous incombe de les éloigner de nous, de peur qu’Hachem nous prenne en abomination à cause d’eux, comme il est dit (verset 17) : "Car Hachem ton D. a en horreur quiconque agit ainsi."

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