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Quelques perles sur la paracha Vayétsé …

+ Quelques perles sur la paracha Vayétsé ...

-> Rabbi Yaakov Kamenetsky nous enseigne :
Yaakov a étudié la Torah pendant les 63 ans premières années de sa vie auprès de son père (Yits'hak), dans une atmosphère de sainteté éloignée de toute influence cananéenne.
A présent, qu'il doit aller vivre à 'Haran dans le voisinage de Lavan et de ses amis, aussi malhonnêtes que lui.

Pour survivre à cet environnement, il doit se nourrir de la Torah de Chem et Ever, qui ont eux aussi été confrontés à un environnement corrompu : Sem a vécu pendant la génération du déluge, et Ever a été le contemporain des bâtisseurs de la tour de Babel.

Les 14 années qu'il va y passer, vont lui permettre d'émerger indemne de son exil personnel.

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-> "Yaakov sortit de Béer Chéva" (28,10)
Rachi : "Lorsqu'un juste quitte un endroit, il laisse un vide.
Tant qu'il est dans la ville, il en fait la splendeur, l'éclat et la beauté ; une fois qu'il la quitte, sa splendeur, son éclat et sa beauté la quittent avec lui".

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-> "Le sol sur lequel, tu es couché" (28,13)
= "D. a replié tout le pays sous Yaakov afin qu'il soit réellement couché sur toute la terre (d'Israël)" (guémara 'Houlin 91b)
Rachi commente que la raison de ce miracle est pour que la conquête d’Israël soit facile, comme il est aisé de conquérir un petit carré où un homme est allongé.

Le rav El'azar Ména'hem Chakh l'explique de la façon suivante :
La Torah vient nous enseigner que n'est considéré comme Terre Sainte, c’est-à-dire emplie de sainteté, que les endroits de la terre qui sont sous l’influence de Yaakov et de sa Torah. Toute la valeur de ce pays n'émane que de la Torah et des mitsvot qui y sont accomplies, mais n’a pas de valeur indépendamment de la Torah.

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-> "Ce n'est autre que la demeure de D. et ceci est la porte des cieux" (28,17)

Selon Rachi (citant le midrach) : "le Temple Céleste correspond au Temple terrestre".
Yaakov se trouvait donc à l'endroit le plus propice à la prière et au service de D.

Selon Rabbi Na'hman : "Toutes les prières parviennent au Ciel en passant par la terre d'Israël, ainsi la prière est associé à la terre d'Israël" (Likouté Moharan I 7,1).

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+ "Et que je retourne en paix à la maison de mon père, et Hachem sera pour moi un D." (28,21)

-> Selon le Ramban, D. promet à Yaakov qu'il lui permettra de revenir sain et sauf, afin qu'il soit en mesure de Le servir comme il se doit.
Comme l'enseigne nos Sages : "Celui qui réside en dehors de la terre d'Israël est comparable à quelqu'un qui n'a pas de D." (guémara Kétoubot 110b), tant est grande la différence de sainteté entre la terre d'Israël et le reste du monde.

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-> "que je retourne en paix" (béShalom)
Comment comprendre que Yaakov utilise-t-il l'expression "béchalom", alors que nous apprenons dans la guémara (Béra'hot 64a) que : Celui qui se sépare du mort lui dit : "va en paix" (lé'h béShalom), et celui qui se sépare d'un vivant lui dit : "lé'h léShalom".
Par conséquent, Yaakov aurait dû demander dans sa prière : si je reviens en paix (léShalom)?

Le Kohélét Its'hak écrit que la différence entre béShalom et léShalom est que léShalom montre qu'on ne cesse de s'élever dans son Shalom, qui est la perfection (chélémout), et on ajoute de la perfection à sa perfection, ce qui n'est pas le cas pour l'expression béShalom, qui désigne la perfection qu'on a effectivement.
C'est pourquoi celui qui se sépare du mort, lequel ne peut plus ajouter de la perfection à sa perfection, lui dit : "lé'h béShalom", mais pour le vivant, cette expression risque d'être interprétée comme une malédiction.

Or Yaakov qui était en chemin pour aller chez Lavan l'idolâtre, craignait de ne pas pouvoir se préserver de sa mauvaise influence.
Il se disait : J'espère seulement pouvoir revenir "béShalom", c'est-à-dire sans être descendu de niveau, et sans qu'il manque à ma Torah et à ma pureté.
Mais en réalité, ajouter là-bas de la perfection et de la sainteté (dans un milieu tellement impur/idolâtre), cela Yaakov ne l'espérait pas, c'est pourquoi il a adopté l'expression : béShalom.

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-> "que je retourne en paix (béShalom) à la maison paternelle"
D'où Rachi apprend-il que l'expression "béShalom" (en paix) signifie : "en paix vis-à-vis de la faute"?

Le Séfer Binyan David rapporte que nos Sages (guémara Kétoubot 50a) ont institué : "Il ne faut pas donner en tsédaka plus du 5e, comme il est dit : "Je veux T'en offrir la dîme" (asser assérénou la'h)", soit 20%.
Le Séfer Igra déPirka (Siman 187) explique que cela vaut pour quelqu'un qui n'a pas fauté. Mais celui qui a fauté devra, en revanche, faire autant de charité (tsédaka) que possible, comme il est dit : "Rachète tes péchés par la charité".

=> On comprend ainsi pourquoi Rachi a interprété "en paix" (béShalom) par rapport à la faute.
En effet, Yaakov a dit "Tous les biens que Tu m'accorderas, Je veux T'en offrir la dîme" (28,22), c'est-à-dire 1/5e seulement.
Ceci prouve qu'il était dénué de péché, sinon il aurait dû dépenser autant que possible, même plus de 1/5e. Mais puisqu'il ne l'a pas fait, c'est qu'il était en paix vis-à-vis de la faute.

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-> "Et cette pierre que je viens d'ériger en monument" (28,22)

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Il s'agit, semble-t-il de la pierre d'assise que Yaakov avait préparée pour le Temple (Zohar I,72).
On voit par ailleurs qu'il avait préparé des bois de cèdre pour le Sanctuaire dans le désert (midrach Tan'houma Térouma 9).
Peut-être qu'en disant : "Ils Me construiront un Sanctuaire" (Chémot 25,8), Hachem voulait faire référence à ce qui avait déjà été préparé. En effet, Yaakov avait préparé le Sanctuaire et le Temple.

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-> "Et tout ce que Tu me donneras, j'en prélèverai régulièrement la dîme à Ton intention" (28,22)

Rabbi Moché Feinstein souligne qu'il convient de prélever la dîme non seulement sur les biens qu'on possède mais également sur le temps dont on dispose afin de le consacrer à de nobles causes.

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-> "Yaakov travailla 7 années pour Ra'hel et elles parurent à ses yeux quelques jours en raison de son amour pour elle" (29,20)

Le Malbim dit que pour Yaakov, Ra'hel avait tellement de valeur à ses yeux, que travailler 7 ans pour se marier à elle : c'était une affaire en or!

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-> "Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle déclara : "Cette fois, je rends grâce à D." ; c'est pourquoi elle le nomma Yéhouda ; puis elle cessa d'enfanter" (29,35)

Le Sforno nous enseigne que le nom Yéhouda (יהודה) contient d'une part, les lettres du nom de D., le Tétragramme (יהוה), et d'autre part, le radical הדה, signifiant : "gratitude" et "louange" ; ce nom connote donc la louange et le remerciement adressé à D.

Le 'Hidouché haRim note que les juifs ont finalement reçu le titre de Yéhoudim, dérivé de Yéhouda, parce que c'est cette attitude qui les caractérise : éprouver toujours de la reconnaissance envers D. et être conscients qu'Il nous donne plus que notre part légitime.

Léa s'est montré particulièrement reconnaissante cette fois, car, en mettant au monde un tiers des douze fils de Yaakov, elle avait reçu plus que sa part (Rachi).

La guémara enseigne qu'il faut : "Remercier pour le passé et prier pour le futur"

Léa a cessé d'enfanter car elle a remercié pour le passé, mais elle n'a pas prier pour le futur.

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-> "Lavan embrassa ses fils et ses filles, et les bénit" (32,1)

Nos Sages enseignent que la bénédiction d'une personne ordinaire ne doit pas être dédaignée.
Le Sforno nous enseigne qu'en rapportant que Lavan a béni ses filles et ses petits-fils, la Torah veut nous transmettre un message encore plus important : elle veut nous enseigner la valeur de la bénédiction donnée par un père à ses enfants.

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