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"Tout ce qui rampe sur le ventre (ga’hon – גחון)"  (Chémini 11,42)

+ La lettre "vav" du mot : ga'hon (ventre - גחון) du verset (Chémini 11,42) représente la lettre du milieu du Séfer Torah.
L'expression : "daroch darach" (il fit des recherches - דרש דרש) du verset (Chémini 10,16) marque le milieu de la Torah si on compte les mots.
Enfin, le verset (Tazria 13,33) : "et il se rasera" est le milieu des versets de la Torah.

Dans le Téhilim (80,14) : "Que le sanglier de la forêt le mutile", la lettre ע du mot : yaar (forêt - יער) représente la lettre du milieu des Téhilim.
Le Téhilim (73,38) : "Et Lui, plein de miséricorde, pardonne les fautes" est le milieu des versets du Séfer Téhilim ...
[guémara Kidouchin 30a]

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-> "Tout ce qui rampe sur le ventre" :
Selon le Beit Israël de Gour, on doit s’imaginer comme une créature rampante, comme si malgré tout ce que l’on a pu étudier, on n'a même pas parcouru la surface de la Torah, et encore moins commencé à s’élever vers les véritables hauteurs.

Rabbi Noa’h Weinberg disait : "Il faut prendre plaisir [de son niveau de Torah], mais ne jamais prendre le crédit pour soi-même".
Hachem désire que l’on soit joyeux en ayant la sensation de faire quelque chose d’énorme, mais nous devons en parallèle avoir beaucoup de reconnaissance envers D. de nous donner cette opportunité d’être parmi cette ultra-minorité d’humains qui étudie la Torah.
[le ventre symbolise l’appétit que l’on doit avoir pour la Torah (cette faim de l’étudier, de la pratiquer!). La terre fait allusion à notre finalité : la tombe.
Ainsi, il faut kiffer et être fier, tout en évitant d’en être orgueilleux, car la fin de tout homme est d’être mangé par les vers de la terre, seul Hachem étant éternel!]

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-> "Tout ce qui rampe sur le ventre" :

Pourquoi les rampants méritent-ils d’avoir le centre de la Torah à l’intérieur de leur nom? Pourquoi pas les mammifères ou les oiseaux, dont certaines espèces sont cashères, alors que les reptiles et les insectes ne comportent aucune espèce cashère?

Le Divré Israël (rabbi Israël Taub de Modzhitz) enseigne :
Ils méritent cette place d’honneur, car leur existence est une apologie (défense) du peuple juif.
Le Yalkout demande : « Pourquoi D. a-t-il créé les rampants? Parce que lorsque les juifs commettent des fautes, D. les considère comme des animaux rampants, et dit : "Si Je maintiens ces créatures qui ne servent à rien, alors Je dois sûrement maintenir vivant Mon peuple qui a été créé avec un but"."

Ainsi, c’est précisément le fait qu’il n’y a aucune espèce cashère parmi eux, les rendant inutiles, qui les qualifie pour être au centre de la Torah.

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-> "tout ce qui rampe sur le ventre" = malgré notre infinie grandeur, par le fait qu’on fait partie de l’élite du monde qui a le mérite d'étudier la Torah, il ne faut pas se comporter comme un orgueilleux et marcher la tête haute, mais "se courber" et reconnaître avec humilité que l’on n’est qu’à la moitié du chemin (milieu de la Torah), et qu’il y a encore beaucoup à étudier et à savoir.
On peut se motiver en regardant le chemin spirituel que l’on a parcouru (verre à moitié rempli!), mais il ne faut pas s’en enorgueillir, car c’est pour cela qu’on a été créé et qu’il reste encore beaucoup à faire…
[rabbi Bogomilsky - Védibarta Bam]

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=> Allusions dans le fait que la lettre "vav" du mot גחון marque le milieu des lettres de la Torah :

-> Les lettres de la Torah elles-mêmes ne constituent que les Noms sacrés du Créateur qui est caché, et l'impureté n'a donc aucune prise sur les lettres.
C'est pourquoi, la lettre "vav" qui représente le milieu des lettres de la Torah est placée dans le mot גחון (serpent) qui représente le serpent originel, symbole de l'impureté introduite dans le monde, pour faire l'allusion suivante : il n'y a aucun pouvoir d'impureté dans les lettres de la Torah.
[Maharcha]

-> Les lettres de la Torah sont aux mots de la Torah ce que l'esprit de l'homme est à son corps.
Ainsi, l'esprit d'impureté n'intervient que dans le règne des mots et n'intervient pas dans le règne des lettres de la Torah.
La source de toute impureté, à laquelle le mot גחון (ventre) se réfère, d'après le verset : "Hachem dit au serpent ... tu ramperas sur ton ventre" (Béréchit 3,14), n'a aucune emprise sur la sphère de l'esprit symbolisée par les lettres de la Torah, car la lettre vav coupe le mot גחון (ga'hon).
[Ramban - dans hakdamat Béréchit]

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-> La lettre "Vav" de גחָּוֹן (Ga’hone - ventre) est le milieu de la Torah quant au nombre de lettres. C’est pourquoi, selon la Tradition, ce "Vav" est écrit comme une grande lettre, aussi, est-il enseigné dans la guémara (Kidouchin 30a) : "Les premiers Sages étaient appelés Sofrim (compteurs), car ils ont compté toutes les lettres de la Torah. Ils disaient: Le ‘Vav’ de ‘Ga’hone’ représente le point médian des lettres du Sefer Torah"

-> Rachi commente : "Il s’agit du serpent. Le mot ‘Ga’hone signifie ‘accroupi’ : Il avance accroupi et comme tombé sur le ventre".

Expliquons, tout d’abord, pourquoi Hachem a choisi de faire allusion ici au serpent par sa façon de se déplacer, "Tout ce qui se traîne sur le ventre", à savoir un rampant, plutôt que par son nom courant "Na’hach" (נחש - serpent). Hachem a voulu nous rappeler ainsi pourquoi le serpent se déplace sur son ventre plutôt que sur ses jambes. Comme nous le savons, le "Serpent Originel" n’est autre que le Mauvais Penchant (Yétser Hara) qui a trompé Adam Harichon et ‘Hava en les incitant à consommer du fruit de "l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal".
Comme punition pour sa duplicité, ses pattes furent coupées, ainsi qu’il est écrit: "... ‘Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et entre toutes les créatures terrestres: tu te traîneras sur le ventre, et tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie’" (Béréchit 3,14).

Rachi commente : "‘Tu marcheras sur ton ventre’ = Il avait des pattes, mais elles lui ont été coupées.»
Par ailleurs, la guémara (Kidouchin 30b) nous apprend qu’Hachem a dit à Israël : "Mes enfants, J’ai créé le Mauvais Penchant et J’ai créé la Torah comme antidote. Si vous vous engagez dans l’étude de la Torah, vous ne serez pas une proie pour lui."
Il ressort clairement de ce passage de la guémara que la seule façon d’abolir le Mauvais Penchant est d’étudier la Torah. Cependant, nos Maîtres soulignent que bien qu’il soit vrai que chaque juif doive étudier la Torah Ecrite [car chaque lettre contient d’innombrables allusions et significations secrètes], néanmoins, l’arme principale contre le Yétser Hara n’est autre que l’effort associé à l’étude de la Loi Orale.

Nous pouvons maintenant comprendre la raison pour laquelle Hachem a choisi d’établir le grand "Vav" de "Ga’hone" comme le point médian de toutes les lettres de la Loi Ecrite. En effet, si nous voulons vaincre le Na’hach - l’incarnation du Mauvais Penchant qui se déplace sur son ventre, "Ga’hone" - il est conseillé de s’engager dans l’étude ardue de la Loi Orale, évoquée en allusion par la lettre "Vav", car cette Loi englobe les «Six Ordres» (Chass) de Michna, comme la valeur numérique de cette lettre.
Ainsi, par le mérite de notre engagement dans l’étude du "Chass" de la Michna, ainsi que du Talmud Babli et du Talmud Yérouchalmi, expliquant la Michna évoquée par la lettre "Vav", nous avons la possibilité de détruire le "ventre du Serpent" et ainsi annuler son influence néfaste.

-> Il existe une autre allusion inhérente à la lettre "Vav" de "Ga’hone" : Toute personne qui se conduit comme le Serpent Originel, avec orgueil, se tenant debout de façon hautaine, comme le grand "Vav" – peut être certain de finir par ramper sur son ventre comme le Na’hach, pour ainsi dire. Hachem le fera chuter jusque dans les profondeurs.
Ainsi, la grande leçon du milieu des lettres de la Torah est qu’il est impératif de surmonter l’épreuve de l’orgueil du Serpent Originel, et au contraire de suivre la haute qualité de modestie, dont Moché Rabbénou fut le champion.

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=> Pourquoi 2 mots "daroch darach" marquent-ils le milieu des mots de la Torah?

-> Le nombre total de lettres de la Torah est impair : 304 805 lettres.
La lettre vav du mot גחון, écrite en majuscule, est la 152 403e lettres du Séfer Torah ; cette lettre partage donc l'ensemble des lettres en 2 moitiés égales : 152 402 lettres avant le vav de גחון et 152 402 lettres après ce vav.
Par contre, le nombre total de mots de la Torah est pair : 79 976 mots ; un seul mot ne peut donc pas partager l'ensemble des mots écrits dans le Séfer Torah en 2 parties égales ...
C'est pourquoi, il fallait mentionner le couple de mots : daroch darach, qui ensemble marquent la moitié des mots de la Torah.
[Ben Ich 'Haï]

-> Tout mot de la Torah peut avoir une signification du côté de la pureté et une signification du côté de l'impureté.
C'est l'allusion contenue dans les 2 mots "daroch darach" (qui signifient : rechercher) qui envisagent 2 recherches : l'une relative à la pureté et l'autre relative à l'impureté qui constituent les 2 parties de la Torah.
D'ailleurs ces 2 mots du verset (Chémini 10,16) concernent les 2 recherches faites par Moché à propos des boucs offerts à Roch 'Hochech Nissan, le jour de l'inauguration du Sanctuaire le 1er jour de Nissan : pourquoi l'un a-t-il été consommé (donc pur) et l'autre a-t-il été brûlé (donc impur)?
[Maharcha]

-> Selon le Torat Cohanim, dans le Séfer Torah, le 1er mot : daroch (דרש) doit être écrit en fin de ligne ; tandis que le 2e mot : darach (דרש) doit être écrit au début de la ligne suivante.
Il y a ici une allusion au fait qu'il n'y a jamais de fin à une "dricha" (recherche, investigation - דרישה) dans la Torah : lorsqu'un homme termine une 1ere recherche et croit avoir atteint une bonne compréhension, il doit "aller à la ligne" et recommencer une nouvelle "dricha".
[Na'halat Yaakov]

-> Le verset "daroch darach Moché", qui marque le milieu de la Torah par rapport aux mots, vient faire une allusion : Malgré toutes les recherches effectuées par Moché, lui qui a étudié toute la Torah directement avec Hachem, il se trouve toujours au milieu du "chemin", c'est-à-dire seulement à la moitié de la Torah.
Un véritable Talmid 'hakham doit être conscient, quel que soit son niveau, qu'il n'atteint jamais la "fin" de l'étude de la Torah, mais seulement, mais seulement une partie.
[A'haronim]

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-> daroch darach : "enquêté avec diligence" = afin de réussir dans la Torah, il faut être assidu, persévérant et faire preuve de zèle.
Il faut arriver à s’immerger totalement dans la Torah, en oubliant toutes les distractions.
(lors de mon étude, mon attention exclusive pour la Torah prouve que rien n’a plus d’intérêt à mes yeux qu’elle … et en me donnant totalement à la Torah, réciproquement, la Torah va pouvoir "se donner" à moi, en me permettant de me lier de plus en plus profondément avec elle!)
[rabbi Bogomilsky - Védibarta Bam]

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-> "Au sujet du bouc expiatoire, Moché fit des recherches (daroch darach Moché) et il se trouva qu’on l’avait brûlé" (Chémini 10,16).

-> Rachi explique que le bouc expiatoire dont il est question est celui des offrandes du Moussaf de Roch ‘Hodech.
On a présenté ce jour-là 3 boucs expiatoires : le bouc du Peuple (Chémini 9,3), le bouc de Na‘hchon [Le Prince de la Tribu de Yéhouda] (Nasso 7,16) et le bouc de Roch ‘Hodech.
De tous, seul le dernier a été brûlé en raison de l’impureté qui était entrée à son contact. Aussi, Moché fit deux recherches : daroch darach.
=> Pourquoi celui-ci a-t-il été brûlé? Pourquoi celui-là a-t-il été consommé?

Nos Sages enseignent par ailleurs que les mots : daroch darach ("[Moché] fit des recherches" - דרש דרש) sont situés à la moitié de la Thora, relativement aux nombres de mots [guémara Kidouchin 30a].
Le mot דרש (daroch) est placé en fin de ligne dans le Séfer Torah, tandis que le mot דרש (darach) est placé en début de ligne.
On peut citer différents enseignements de ce constat :

1°/ Même après que l’homme pense avoir interprété l’ensemble de la Torah (les Drachot de la Torah), c’est-à-dire qu’il considère être arrivé au bout de la "ligne" de ses connaissances (daroch - en fin de ligne), il doit savoir qu’il ne se trouve en vérité qu’au tout début de son étude et qu’il doit sans cesse reprendre ses interprétations (darach - en début de ligne).
[Mégalé Amoukot]

2°/ Même si les générations précédentes ont commenté abondamment la Torah (daroch - en fin de ligne), il faut continuer à la commenter et apporter ses propres ‘Hidouchim [explications nouvelles] (darach - en début de ligne), comme le suggère le roi Salomon : "Dès le matin, fais tes semailles, et le soir encore ne laisse pas chômer ta main, car tu ignores où sera la réussite, ici ou là, et peut-être y aura-t-il succès des deux côtés" (Kohélet 11,6).
[‘Hida]

3°/ Tout ce dont vont étudier les érudits d’Israël jusqu’à la fin des générations (daroch - en fin de ligne), Moché l’a déjà étudié en premier (darach Moché - en début de ligne).
[Déguel Ma’hané Israël]

4°/ Il est écrit dans le "Livre de la Splendeur" de Rabbi Chimon Bar Yo’haï : "C’est par le Livre du Zohar qu’Israël sortira de l’Exil" [Zohar].
Or, l’âme de Rabbi Chimon Bar Yo’haï était une émanation de celle de Moché Rabbénou. Aussi, faut-il comprendre ainsi les mots doublés du milieu de la Torah : Lorsque sera révélé et étudié, à la fin des Temps (daroch - en fin de ligne), l’enseignement (le Zohar) qu’a déjà expliqué Moché [Rabbi Chimone Bar Yo’haï] (darach Moché - en début de ligne), alors "Et il se trouva qu’on l’avait brûlé" (suite du verset Chémini 10,16) ; les forces du Mal seront annulées et la Délivrance finale apparaîtra.
[Déguel Ma’hané Israël]

5°/ Le milieu de la Torah, daroch darach, en début et fin de ligne (allusion au rang hiérarchique), est conforme à l’enseignement de nos Sages (Pirké Avot 4,9) : "Celui qui accomplit la Torah dans la pauvreté (daroch - en fin de ligne), l’accomplira un jour dans la richesse (darach - en début de ligne) ; et celui qui la transgresse dans la richesse (darach - en début de ligne), la transgressera un jour dans la pauvreté (daroch - en fin de ligne)".

6°/ Le mot Daroch (דרש) en fin de ligne, fait allusion au Pchat (sens simple et donc en bas de l’échelle), tandis que Darach (דרש) en "tête" de ligne, fait allusion aux 3 niveaux supérieurs : Drach (דרש - exégèse), Remez (רמז - sens allusif) et Sod (סוד - secret).
A noter que les premières lettres : דרס s’apparente à celle de דרש (le Samékh permutant avec le Chin). Ainsi, celui qui n’étudie que le sens simple de la Torah (daroch דרש) considéré comme seulement moitié de la Torah, n’a pas accompli parfaitement son devoir de l’étude de la Torah, car il se doit d’étudier également les 3 autres parties qui lui sont supérieures.
[Pitou’hé ‘Hotam]
[b'h, d'après le feuillet de la communatué Sarcelles - Chémini 5782]

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