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"Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs" (Michpatim 22,21-22)

Le rav Pinkous de commenter :
En général, une personne a recours à la prière comme l'une des nombreuses façons utilisées pour alléger ses souffrances.
La veuve et l'orphelin, cependant, savent qu'ils n'ont personne d'autre vers qui se tourner.
C'est pourquoi ils implorent Hachem maintes et maintes fois, jusqu'à ce qu'ils soient exaucés.

D'ailleurs le roi David enseigne que, dans la prière, nous sommes tous comme des orphelins : "Car mon père et ma mère m'ont délaissé, mais Hachem me recueille" (Téhilim 27,10).

=> Il faut vraiment voir notre prière comme une question de vie ou de mort, ce n'est pas simplement remuer les lèvres, car c'est en fonction de cela que notre vie va se jouer!!

-> "La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

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-> "Il faut prier de manière suppliante, comme un pauvre homme qui mendie à l'entrée d'une synagogue.
La prière ne doit pas lui paraître comme une charge, de laquelle il cherche à se débarrasser"
[Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 98,3]

-> Le roi David disait ainsi : "Hachem, incline Ton oreille, réponds-moi, car je suis pauvre et indigent" (Téhilim 86,1)

-> Selon le Zohar, la prière d'un homme pauvre est la plus précieuse de toutes (Paracha Balak 195a).
Nos Sages affirment que la prière de quelqu'un dont l'attitude est humble n'est pas méprisée par D., comme il est écrit : un cœur brisé et abattu, Ô D., Tu ne mépriseras pas (Téhilim 51,19).
[guémara Sotah 5b et Sanhédrin 43b]

-> D'ailleurs, nos Sages (guémara Béra'hot 34b) rapporte le fait que plus une personne occupe un poste important, plus elle doit s'abaisser devant D. pendant la prière.
Ainsi, le Cohen gadol se prosternait à la fin de chacune des bénédictions de la amida.
Concernant le roi, il y a 2 opinions : il se prosternait au début et à la fin de chaque des bénédictions, ou bien, il restait courbé durant toute la prière.
[le principe de se prosterner est de se courber pour ne se relever qu'au moment où l'on prononce le Nom divin.]

-> Le rav Eliashiv de nous enseigner :
"L'une des façons de 'prier de manière suppliante' est de prononcer les mots de la prière avec une voix suppliante, 'comme un pauvre homme qui supplie à l'entrée' pour recevoir l'aumône ...
En agissant de la sorte, on montre à Hachem notre totale dépendance à Son égard et que l'on ne compte que sur Lui.
Il y a alors bien plus de chances pour que ses prières soient exaucées"

=> Pour la plupart des personnes, cette situation de pauvreté à ressentir ne correspond pas à leur situation dans la vie, et même si l'on manque de rien, il faut se mettre dans un tel état d'esprit, car notre prière sera alors pleine d'humilité et témoignera de notre conscience sincère que tout provient de Hachem.

[Je suis conscient que je n'ai qu'une seule adresse vers laquelle demander de quoi vivre, que sans cela je n'ai aucun moyen de pouvoir survivre (ma vie en dépend!), que c'est mon papa Hachem et qu'il ne me renverra jamais les mains vides, mais que si je ne demande pas, je ne peux pas avoir, ...]

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+ "Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs"

-> Le verset dit : "toute veuve et orphelin" (kol almana véyatom), pour nous enseigner que même un orphelin (ou une veuve) qui a besoin d'être réprimandé (pour son développement personnel), cela doit être fait avec soin et beaucoup de douceur, pour ne lui causer aucune souffrance.
[haEmek Davar]

-> Celui qui est témoin d'un mauvais traitement d'une veuve ou d'un orphelin, et qui ne proteste pas, est également coupable de ce crime.
[Ibn Ezra]

-> Une veuve se dit en hébreu : "almana" (אלמנה), mot pouvant se décomposer en : אל מנה (la partie manquante).
Un homme et une femme sont 2 parties d'un tout. Lorsqu'un des 2 conjoints décède, il manque une partie qui le rend alors incomplet.
[haktav véaKabbala]

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"N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand sa plainte s'élèvera vers moi, assurément j'entendrai cette plainte, et mon courroux s'enflammera et je vous tuerai par l'épée et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,22-24)

-> Hachem précise : "Je vous tuerai par l'épée (ba'hérev)".
Le mot 'hérev (חָרֶב), signifiant : épée, peut également être une abréviation des mots : 'hassadim (bons), ra'hmanim (compatissants) et baïchanim (humbles).
Ainsi, une personne ne possédant pas ces traits de caractère n'est pas un descendant d'Avraham, elle est issue du érev rav qui sortit d'Egypte avec les juifs.
Hachem dit à présent qu'Il punira cette personne parce que ces traits de caractère lui font défaut.
[La guémara (Yébamot 79a) enseigne : "Ce peuple [Israël] se distingue par 3 caractéristiques : la modestie, la compassion et le fait de prodiguer des bontés (le ‘hessed).
Celui qui ne les possède pas ne mérite pas d’être rattaché à ce peuple".]

Hachem établit une alliance : chaque fois que des veuves ou des orphelins crieront vers Lui, Il leur répondra.
S'ils crient Hachem leur répondra plus rapidement, mais même s'ils ne crient pas, ceux qui les maltraitent seront punis.
[...]

Hachem est appelé "le père des orphelins et le défenseur des veuves" (Téhilim 68,6).
Bien entendu, Hachem est le père et le défenseur de toute l'humanité.
Mais la Torah nous enseigne que l'orphelin et la veuve n'auront à dépendre de personne d'autre que D. Lui-même. Il défendra Lui-même leur cause.

Le mot hébreu signifiant veuve (almana) provient de la racine : "alam", signifiant être muet, comme dans le verset : "Je suis muet (néélamti)" (Téhilim 39,10). Une veuve est si accablée qu'elle ressemble à un muet qui ne peut ouvrir la bouche.

Le mot signifiant orphelin est "yatom", de la racine "tom" voulant dire : être épuisé, comme dans le verset : "l'argent était épuisé (vayitom)" (Béréchit 47,15).
Personne n'est "épuisé", c'est-à-dire privé de ses ressources mentales et physiques, autant qu'un orphelin.

Par conséquent, voler un orphelin revient à voler Hachem Lui-même.
Quiconque s'approprie ses biens est pratiquement un athée. Lorsqu'il maltraite un orphelin ou lui prend son argent, il montre qu'il ne croit pas que l'orphelin a un Père au ciel qui le défendra.
Par conséquent, cette faute courrouce Hachem plus qu'aucune autre.

La Torah dit à ce sujet : "Si tu le maltraites, dès qu'il criera, J'entendrai certainement sa plainte" = Hachem le fera de façon surnaturelle afin que veuves et orphelins n'aient pas à demander d'aide aux humains lorsqu'on les maltraite.
Dès qu'ils crieront, Hachem entendra leur voix. Ils n'auront pas à crier une 2e fois car D. Lui-même les vengera.

Il ressort donc de ceci que les veuves et les orphelins sont en meilleure position que quiconque et bénéficient d'une aide Divine plus grande.
Quiconque les vole vole D. et nie Son existence en pensant que personne ne s'occupe d'eux.

La Torah dit littéralement : "Si maltraiter, tu le maltraites (ané taané)".
Cette double expression nous enseigne que si un homme voit une personne maltraiter un orphelin ou une veuve et ne l'arrête pas ou ne s'en soucie pas, Hachem considère qu'il les a, lui aussi, maltraités et Il le punira.
[la répétition indique donc que les 2 personnes peuvent être tenues coupables.]

[on apprend également de cette double répétition que la punition vient si on maltraite un orphelin afin de lui nuire, mais si on le fait pour l'améliorer, dans un but 100% désintéressé, alors Hachem nous en récompensera.]

[Méam Loez - Michpatim 22,22-24]

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+ "Tu ne tourmenteras pas la veuve et l’orphelin, si tu le tourmentes (ané téané - עַנֵּה תְעַנֶּה) et qu’il crie (tsaok its'ak - צָעֹק יִצְעַק) vers Moi, J’entendrai (chamoa échma - שָׁמֹעַ אֶשְׁמַע) certainement son cri"

=> Pourquoi tous les termes sont-ils répétés 2 fois?

Le gaon Rabbi Morde'hai Man a dit que lorsqu’on afflige une femme, elle projette, quand elle rentrera à la maison, de le raconter à son mari ... De même en ce qui concerne un enfant qu’on tourmente, il se dit : Attendez un peu que je rentre à la maison, et je le raconterai à mon père ...
Mais un orphelin et une veuve n’ont pas avec qui partager leur peine quand on les tourmente.

C’est pourquoi leur chagrin est double : une fois le tourment lui-même, et une fois de ne pas avoir à qui le raconter.
"Si tu le tourmentes" = tu lui causes une peine mais il souffre 2 fois, c’est pourquoi "il criera certainement", une fois sur ce qu’on lui a fait, et une 2e fois sur ce que Moi, Hachem, Je lui ai fait en lui prenant son père ou son mari.
Moi aussi, "J’entendrai certainement" ce cri, et aussi le 2e cri.

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+ Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev butait toujours à la lecture du verset : "Ne lésez ni veuve ni orphelin" (Michpatim – 22,21)

En effet, il pleurait même en disant :
"Maître du monde! Tu nous ordonnes si sévèrement de ne pas offenser la veuve et l’orphelin. Ne sommes-nous pas orphelins, nous?
N’est-il pas écrit que nous sommes des orphelins sans père ("yétomim ayinou vé’èn av" – livre d’Eikha 5;3)? ...
Où est Ta pitié?
Pourquoi nous laisses-Tu si longtemps en exil?"

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