Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu'au lever du jour" (Vayichla'h 32,25)

-> Rachi cite la guémara ('Houlin 91a) : Yaakov avait oublié quelques "pa'him kétanim" (des petites cruches), et il est retourné les chercher.

-> Lorsqu'elle traite du miracle de 'Hanoucca, la guémara (Shabbath 21b) dit : "badkou vélo matsou ella pa'h é'had chèl chémen" (ils ont cherché et ont trouvé seulement une cruche d'huile).

-> Le Chela haKadoch écrit : "Il y a sans aucun doute un grand symbolisme et une grande signification derrière les "pa'him kétanim" (petites cruches) de Yaakov, et avec cela nous pouvons comprendre le secret de la "pa'h shémen" (cruche d'huile) de 'Hanoucca".

-> "Les premiers frémissements du miracle de 'Hanoucca ont commencé au moment où la colombe a eu la feuille d'olivier dans sa bouche" [Tikouné Zohar 13]

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Nous allons b"h voir un développement se basant sur ces points par le rabbi Avraham Bukspan.

La colombe est retournée auprès de Noa'h avec une feuille d'olivier dans sa bouche, comme il est écrit : "et voici elle avait saisi dans son bec une feuille d'olivier" (Noa'h 8,11).
Le midrach (Béréchit rabba 33,6) rapporte l'opinion que cette feuille provenait du gan Eden.

Rabbi Bukspan suggère que que cette feuille va ensuite être plantée par Noa'h, afin de pouvoir utiliser ses olives pour produire de l'huile pure, qui va servir à offrir des sacrifices à Hachem.
Par la suite, Noa'h a transmis cette huile à son fils Chèm, qui est aussi connu sous le nom de : Malkitsédék, le Cohen léKeil Elyon.

Le Chla hakadoch (Torah Ohr - Vayéchev-Mikets-Vayigach) attribue le sceau du Cohen gadol sur la petite fiole/cruche (pa'h), à personne d'autre que : Malkitsédék, le Cohen léKeil Elyon, qui était un Cohen gadol.

A son tour, Malkitsédét a donné l'huile à Avraham, qui l'a donné à son fils Its'hak, qui l'a transmise ensuite à Yaakov, qui l'a stocké dans ses "pa'him kétanim", pour lesquelles il est revenu en arrière pour les récupérer.

A la lumière de cela, on comprend que ce n'était pas de simples ustensiles, car il y avait en eux de l'huile provenant du gan Eden.
Yaakov était prêt à risquer sa vie pour cette huile au top du top de la casherout, transmise de génération en génération.

Rabbi Bukspan suggère que c'est cette même huile, qui va se retrouver dans la fiole à l'époque de 'Hanoucca, et qui va permettre d'illuminer de façon miraculeuse tous les cœurs des juifs jusqu'à aujourd'hui.

En effet : "Les premiers frémissements du miracle de 'Hanoucca ont commencé au moment où la colombe a eu la feuille d'olivier dans sa bouche" (Tikouné Zohar 13).

Cela donne encore plus de profondeur à l'attitude de Yaakov de tout faire pour les récupérer.

-> Le Imré Noam ('Hanoucca) et le Pri Mayim 'Haïm tiennent le même développement et concluent par : Ce sont ces fioles que Yaakov était parti rechercher et il les dissimula ensuite sur le site du Temple, préparant ainsi le futur miracle de ‘Hanoucca.

-> "Yaakov resta seul". Le mot "seul" se dit : lévado (לְבַדּוֹ), et peut se décomposer en : bad (בַּד) qui fait référence au pressoir à huile (bét bad - בֵּית בַּד - allusion à l'huile), et les lettres restantes : לו , ont une valeur numérique de 36, qui est le nombre de bougies allumées pendant 'Hanoucca.
[Mégalé Amoukot - Vayichla'h]

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-> De quelles petites cruches s'agissait-il ?
Le Chakh (commentaires sur la Torah) répond que lorsque Yaakov alla chez Lavan dans la paracha de Vayétsé et qu'il s'endormit sur les pierres (où il fit son rêve avec l'échelle), quand il se réveilla au matin, il trouva une cruche près de lui et versa l'huile qu'elle contenait sur une pierre pour la consacrer. Alors, il se rendit compte que la cruche
se remplit de nouveau, miraculeusement. Il comprit donc que cette cruche contenait une grande bénédiction Divine. C'est pourquoi, il la prit avec lui, et quand il l'oublia sur l'autre rive, il se mit en danger pour la rechercher. C'est d'ailleurs à partir de cette cruche que l'on a oint le Michkan et ses ustensiles et de nombreux miracles furent réalisés avec cette cruche.

-> La Torah dit : "Yaakov demeura seul" = Yaakov revint sur ses pas pour une chose que seul lui et ses descendants allaient utiliser. Cet objet était saint, puisqu'il était destiné à servir sur l'autel [du michkan], et aucun autre homme ne pouvait l'utiliser.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,24]

-> Le livre Sifté Cohen enseigne qu'il s'agit de la cruche qui est apparue miraculeusement de la pierre sur laquelle Yaakov a dormi, lorsqu'il a eu la vision de l'échelle (cf. midrach Béréchit rabba 69,8).
Ensuite : "il versa de l'huile" (Vayétsé 28,18) sur cette pierre avec l'huile de cette cruche, et il a pu constater qu'elle restait toujours pleine d'huile.
Yaakov a alors réalisé qu'elle était destinée à la bénédiction.

Le Sifté Cohen continue en disant que l'huile de cette cruche a également été utilisée :
- pour oindre les récipients du Michkan par Aharon et ses enfants ;
- lorsque Eliyahou dit à une veuve très pauvre du nom de Tsarfata, d'utiliser sa cruche d'huile et que celle-ci ne se videra pas (Méla'him I 17,8-16) ;
- par la femme du prophète Ovadia suite à la mort de son mari, qui devait faire face à des créanciers. Elicha lui conseilla de verser l'huile de cette cruche dans le maximum de récipients possibles, et d'aller vendre ensuite l'huile ainsi générées (Méla'him II 4,1-7). Quelque soit le nombre de récipients, la cruche contenait toujours de l'huile.

=> Yaakov en voyant par inspiration divine, toutes les implications futures de cette cruche, est revenu sur ses pas pour cette cruche certes petite, mais unique.

-> Le midrach (Téhilim 91) rapporte qu'après le rêve avec l'échelle, Yaakov a versé de l'huile sur un moment en pierre. Cette huile lui est miraculeusement descendue du Ciel. [en effet, il avait donné toutes ses affaires à Elifaz, le fils d'Essav]

-> Le père du Kav haYachar, dans son livre Birkat Chmouël (paracha Mikets) ajoute que pour lui, il est certain que c'est la même cruche remplie d'huile qui a été trouvée à l'époque des 'Hachmonaïm, et qui a été utilisée pour le miracle de 'Hanoucca.
Le Birkat Chmouël écrit : "Il est évident pour moi que cette fiole fut plus tard révélée aussi aux fils des Hachmonaim, et le sceau du Coben Gadol qui y était imprimé était celui d'Aharon Hacohen, car la Torah dit : "[Cette huile d'onction] sera pour Moi dans vos générations" (Ki Tissa 30,31)."

[il est à noter que le 'Hida (Dévarim Achadim 32) s'oppose à cet avis du Birkat Chmouël.
(le 'Hida demande en effet comment Eliyahou et Elicha ont pu utiliser l'huile d'onction dans un but profane. En effet, la sainteté de l'huile d'onction la rend interdite à un juif ordinaire et à la consommation.)
Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - 'Hanoucca) dit que toutes les fioles d'huile miraculeusement utilisée par Eliyahou, Elicha et les 'Hachmonaïm étaient liées à l'huile découverte par Yaakov.
Il rapporte le Megalé Amoukot affirmant que la fiole d'huile trouvée par les 'Hachmonaïm provenait des mêmes racines spirituelles. ]

Le Birkat Chmouël, citant le Shach, dit que lorsque Yaakov se réveilla de son rêve avec l'échelle, qu'il prit la cruche d'huile pour en verser sur la pierre, à ce moment Hachem lui a révélé tous les miracles qui vont avoir lieu avec cette cruche d'huile : elle sera utilisée pour oindre les récipients du Temple, les futurs rois d'Israël, et au final elle sera utilisée après la venue du machia'h.

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-> Les anges gardiens du mal reçoivent parfois tant de force que la seule façon de les vaincre est de faire un acte de messirout néfèch contre les réchaïm. Un déploiement de messiront néfèch empêche les forces du mal de contrôler les événements dans le monde. C'est un concept que nous apprenons de la lutte de Yaacov contre l'ange gardien d'Essav. Le rav Its'hak Zeèv Soloveitchik (Rav de Brisk), explique (cité dans Ohel Moché Vayichla'h 32,29) que Yaakov a lutté contre l'ange principalement pour lui enlever sa force au Ciel et, après avoir été vaincu, l'ange lui dit : "Car tu as lutté avec un ange et avec les hommes et tu as gagné".

-> Le Tséda Ladérèkh ( Vayichla'h 32,29), citant le Maharchal, dit :
"Il est dit que [Yaakov retourna chercher] de petites fioles, car nous trouvons que Hachem dit à Yaakov : Tu as fait preuve de messirout néfech pour une petite fiole à Moi [pour l'utiliser pour oindre la matséva à Beit El, comme l'explique Tséda Ladérèkh] et Je le rendrai Moi-même à tes enfants par une petite fiole pour les fils de 'Hachmonaï"."

Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - 'Hanoucca) commente :
C'est peut-être la raison pour laquelle l'allusion à l'huile du miracle de 'Hanouka figure justement dans le verset : "Yaakov resta seul".
Lorsque les forces du mal règnent, l'homme doit prendre sur lui de les combattre seul et dans ce but, il doit faire appel à la force juive de messirout néfech et de foi en D.
En faisant preuve de messirout néfech, les 'Hachmonaim ont suivi l'exemple de Yaakov dans sa bataille personnelle contre le mal. Ils ont lutté pour supprimer la force donnée aux Grecs d'écarter le peuple juif de D., et leur sacrifice de soi a privé les anges gardiens des Grecs (Yévanim) de leur pouvoir même au ciel. Ainsi, les efforts courageux des 'Hachmonaïm ont profité à toute leur génération, ce qui a permis d'inaugurer à nouveau le Temple et de reprendre le service sacré.

La fiole d'huile découverte par les 'Hachmonaim, qui portait le sceau du Cohen Gadol certifiant qu'elle n'avait pas été touchée par des mains étrangères, symbolise la force de messirout néfēch que possède le peuple juif, une force qui ne peut être dominée par le mal. A travers notre histoire, nous avons subi des persécutions qui ont entravé notre capacité d'étudier la Torah et d'accomplir les mitsvot ; cela a coûté à notre peuple un prix physique terrible mais il existe une chose que nos oppresseurs n'ont jamais réussi à nous enlever : notre messirout néfech pour défendre l'honneur de D.

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-> Juste avant la rencontre entre Yaakov et Essav, il est écrit: "Yaakov étant resté seul לְבַדוֹּ (Lévado), un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube" (Vayichla'h 32,25).

Rachi commente: "Il avait oublié de menus ustensiles פַּכִים קְטַנִּים [littéralement, "petites fioles"], [l’essentiel ayant déjà été transporté] et il était retourné pour les chercher" (cf. guémara ‘Houlin 91a).

Pour appuyer Rachi, le Daat Zékinim MiBaalé HaTosfot nous invite à lire לְכַדוֹּ (LéKhado – Sa cruche) au lieu de לְבַדוֹּ (Lévado – seul). Ainsi, nous explique le Sifté Cohen, qu’il s’agissait d’une seule fiole d’huile que tenait particulièrement Yaakov. Celle-ci servit à oindre la pierre sur laquelle avait dormi le Patriarche, comme il est dit: "Yaakov se leva de grand matin ; il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, l’érigea en monument et répandit de l’huile à son faite" (Vayétsé 28,18).
Malgré l’utilisation qu’en fit Yaacov, celle-ci était resté miraculeusement pleine.

=> Quelle était l’origine de cette huile?
Selon le midrach (Béréchit Rabba 67,9), cette huile avait été spécialement fournie par le Ciel pour la circonstance (Elifaz, le fils d’Essav avait ravi tous les biens de Yaakov [cf. Rachi sur Vayétsé 29,11], et que par ailleurs, le Patriarche se tenait dans un désert).
Ce miracle indiquait aussi que ses descendants seraient oints dans le futur pour la Prêtrise et la Royauté (midrache Léka’h Tov).
- Selon le Pa’anéa’h Raza, le bâton de Yaakov, avec lequel il a traversé le Jourdain (cf. Vayichla'h 32,11), avait une cavité qu’il remplissait d’huile, qu’il utilisait pour s’éclairer lorsqu’il étudiait.
- Selon le Imré Noam (sur ‘Hanouka), le rameau d’olivier qu’apporta la colombe à Noa’h, produisit de l’huile pure que l’on versa dans une fiole. Celle-ci fut remise à Chem, le fils de Noa’h, qui l’offrit à Abraham en signe d’amitié. Ce dernier l’a transmise à Its’hak qui la céda plus tard à Yaakov. La fiole fut ensuite confiée à Lévi, puis à Amram, le père de Moché Rabbénou, puis à Aaron HaCohen.
Elle fut utilisée pour l’onction des Cohanim Guédolim et des rois, ainsi que pour l’onction du Tabernacle, de ses ustensiles et de l’Autel.
Yaakov la conserva secrètement dans l’emplacement du futur Temple, pour qu’elle serve plus tard, à l’allumage de la Ménorah dans le Beth Hamikdach.

-> L’onction de la pierre accomplie par Yaakov induit le miracle de la fiole d’huile que trouvèrent les ‘Hachmonaïm, scellée avec le sceau du Cohen Gadol. [Alchikh haKadoch]

-> Selon le Mégalé Amoukot, la fiole de ‘Hanouka des ‘Hachmonaïm coïncida avec celle de Yaakov.
Elle servira également pour l’allumage de la Ménorah du 3e Temple.

-> Le Maharchal rapporte : "D. dit à Yaacov : Tu as rebroussé chemin pour chercher des petites fioles pour Me [servir], Je jure par ta vie, que Je rétribuerai à tes enfants [cette action] avec une petite fiole à l’époque des ‘Hachmanaïm"

-> Le Maharchal (cité dans le Tséda laDéré'h - Béréchit 32,25) explique que Yaakov est retourné récupérer la fiole d'huile, car il voulait l'utiliser pour rendre sacré le mizbéa'h qu'il avait l'intention de construire à Beit El [en l'honneur d'Hachem].
Le midrach commente le comportement de Yaakov : "Hachem a dit à Yaakov : "Puisque tu as été mosser néfech en Mon honneur pour une petite fiole, alors Je vais te repayer cela avec tes enfants, à l'époque des 'Hachmonaïm ... Je vais accomplir un miracle par le biais d'une petit fiole [d'huile]"."

-> Le rav Binyamin Wurzburger explique que Yaakov a témoigné tellement d'appréciation pour la spiritualité (la Torah), même envers quelque chose de petit et insignifiant. Alors mesure pour mesure, Hachem a fait que la petite fiole d'huile (qui représente la Torah) au moment du récit de 'Hanoucca va avoir une grande quantité, d'une façon miraculeuse.

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-> Certes la démarche des 'Hachmonaïm a été de se sacrifier pour la spiritualité (la Torah, la pureté du Temple) et non pour la matière, alors que Yaakov s'est sacrifié pour des petites cruches.
Cependant, la kavana était très proche.
Les 'Hachmonaïm ne voulait pas concilier sur aucun détail de l'application de la Torah et des mitsvot.
Ils refusaient de faire entrer l'influence grecque dans leur vie telle que les grecs le souhaitaient.
En effet, les grecs ne voulaient pas annuler totalement la Torah et son application, mais seulement faire rentrer la Philosophie grecque, le culte de la beauté, ...
Le sacrifice des 'Hachmonaïm est lié à la protection de la pureté de la Torah et de tous les détails qui la composent. C'est pourquoi Hachem leur permet d'allumer la Ménorah (symbole de la Torah) avec de l'huile pure.
Il en va de même pour Yaakov, il a été pointilleux en ne laissant aucun détail de côté : ces petites cruches ne sont peut-être qu'un détail à nos yeux, elles ne valent que quelques centimes, mais pour Yaakov, c'est un moyen pour servir Hachem, et en aucun Cas, il faut le négliger.
[d'après le Néfech Yéhudi]

[nous devons exploiter au mieux chaque capacité, chaque moyen, chaque minute de vie, ... que Hachem nous donne.
Nous ne devons pas considérer certaines mitsvot comme une cruche, quelque chose de faible valeur, mais au contraire même la plus petites, simples, des actions réalisées selon la Volonté d'Hachem, nous impact positivement ainsi que tous les juifs, et nous génère une récompense énorme et éternelle qui nous attend dans notre monde futur.]

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-> Rabbi Mordé'haï Elan (Mikdach Mordé'haï) dit que cette rencontre avec l'ange d'Essav, nous montre que le yétser ara (Essav) est venu attaquer Yaakov au moment où il était seul et sans défense.
Mais sa fiole d'huile (en apparence petite et inutile), qui symbolise la lumière spirituelle de la Torah, c'est elle qui a donné à Yaakov la force de rester ferme envers et contre tout.
Comme nous lisons dans la Haftara du Shabbath de 'Hanoucca : "Ni par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit! dit Hachem" (Zé'haria 4,6).

[avec la Torah(notre fiole magique) on peut tout gagner!]

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-> Le Baal Hafla'ah (Rav Pin'has haLévi Horowitz) enseigne que si Yaakov a pris le risque de revenir sur ses pas pour récupérer des petites cruches (cf. Rachi ci-dessus), c'est qu'il avait entendu que Essav venait vers lui.
Or, il savait que selon les coutumes des non-juifs, il devrait lui offrir à boire.
Cependant, lorsqu'il appris que Essav avait 400 hommes avec lui, et qu'il devra fournir à chacun assez de boisson alcoolisée, il s'est dépêché de revenir sur ses pas pour récupérer ces petites cruches supplémentaires, qu'il avait laissé derrière. En effet, maintenant, il en aura pour sûr besoin!

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+ "Yaakov resta seul"(Vayichla'h 32,25)

-> "Pourquoi Yaakov resta-t-il seul?
C'est parce qu'il est retourné récupérer des petits récipients qu'il avait laissé derrière lui.
De là, il est dit : "Les biens des tsadikim sont plus importants pour eux que leur propre corps". "
[guémara 'Houlin 91a]

-> Le rav Israël Salanter disait que l'on peut apprendre de là : les biens des tsadikim sont plus importants que LEUR PROPRE corps, mais pas plus importants pour eux que le corps des AUTRES personnes.
Dès qu'il s'agit du bien-être de notre prochain, il ne faut pas être radin avec notre argent, et au contraire, il faut lui donner tout ce dont il a besoin.

-> "Les tsadikim aiment leur argent plus que leur propre personne" ('Houlin 91a)
Les tsadikim évitent scrupuleusement le pus petit soupçon de malhonnêteté.
Selon nos Sages, si Yaakov a jugé utile de revenir sur ses pas pour des objets très ordinaires, c'est parce que sa mission chez Lavan était de sanctifier les activités les plus triviales.
Ainsi, les petites cruches acquises au prix d'une honnêteté scrupuleuse, étaient imprégnées de sainteté, et par conséquent, elles étaient aussi précieuses que des bijoux.
[chez Yaakov, chaque objet ordinaire était comme un trophée spirituel témoignant de ses efforts intenses pour rester honnête dans un univers où l'escroquerie régnait.]

-> Certaines des femmes dans le camp étaient Nida à ce moment-là, de sorte que Yaakov ne voulait pas qu’elles touchent ces bouteilles sacrées. Dans cet esprit, il les dissimula pendant qu’il aidait tout le monde à traverser le fleuve. Malheureusement, en raison de son épuisement, il oublia leur existence et fut contraint de revenir en arrière pour les rechercher.
[Sifté Cohen ; Imré Shéfer]

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-> "Les biens des tsadikim leur sont plus chers que leurs corps. Et pourquoi se soucient-ils tant de leurs biens? C’est parce qu’ils ne tendent pas la main pour partager les biens volés" [guémara 'Houlin 91a]

-> Plus profondément, les maîtres de la 'Hassidout et de la Kabbala expliquent que l’attention des tsadikim (Justes) envers leurs biens y compris ceux des plus superficiels, réside dans le fait qu’ils sont porteurs "d’étincelles de sainteté" propres à leur Néchama (âme).
Ainsi, selon le principe énoncé par le Prophète : "Et (ceux de) ton Peuple, ce sont tous des tsadikim" (Yéchayahou 60,21), le Baal Chem Tov enseignait que le fait que chacun d’entre nous possède un objet particulier est le signe que les étincelles du divin qui font exister cet objet sont tout particulièrement liées à notre âme. C’est du reste la raison pour laquelle nous sommes attirés par certains objets plutôt que par d’autres : nous sommes naturellement attirés par ce qui est spirituellement lié à nous.
En faisant un usage sanctifié de ces objets, nous révélons le divin dont ils sont habités, et accomplissons ainsi le but dans lequel la Providence les a mis en notre possession. Ceci est d’autant plus manifeste chez les tsadikim qui chérissent grandement ce qu’ils possèdent, car ils perçoivent, plus que d’autres, les étincelles de divin que contiennent leurs possessions et se consacrent à élever ces étincelles.

La plus grande richesse que l’homme possède dans ce monde c’est son temps.
Chercher fortune pour accroître ses biens, même si nous respectons fidèlement les lois de la Torah relatives au commerce, sans "tendre la main pour partager les biens volés", c’est agir à l’inverse des tsadikim pour qui, la seule intention de leurs occupations, est de sanctifier leur temps dans le Service divin et dans l’accomplissement des préceptes : "Tous tes actes soient accomplis au nom des Cieux" (Pirké Avot 2,12) et "Connais-le dans toutes tes
voies" (Michlé 3,6).
A l’instar de Yaacov et de tous les tsadikim, efforçons-nous de donner un sens positif à chaque chose que nous possédons, à commencer par la sanctification de chaque instant de notre vie.
[d'après dvar Torah - feuillet de la communauté de Sarcelles 5783]

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-> Le Ari zal (Chaar haPessoukim) écrit :
"Yaakov étant resté seul : les biens des tsadikim sont précieux à leurs yeux : tout bien matériel étant octroyé par le Ciel n'est pas convenable de le dédaigner, car si l'homme n'en avait pas utilité, Hachem ne le lui aurait pas envoyé.
C'est la raison pour laquelle Yaakov revint pour ces petites fioles, car s'il n'était pas revenu, on aurait pu croire qu'il n'en voulait pas.
Ainsi, pour toute chose accordée par le Ciel, il convient de rebrousser chemin pour la récupérer."

=> Ainsi, lorsque l'ange vit que Yaakov était revenu tout particulièrement pour de petites fioles, il comprit que sa démarche était suscité par sa confiance profonde en la providence divine, et sa conscience que ces ustensiles ordinaires lui étaient destinées à une fin précise (si D. me les a donné, c'est pour une raison particulière!).

C'est donc sur ce point que l'ange entama le débat : il tenta tout d'abord d'instiller chez Yaakov l'idée pernicieuse que, si Hachem pourvoit certes aux besoins de toutes les créatures, Sa providence ne détermine toutefois pas à qui revient ces objets de peu de valeur.
Et lorsque nos Sages attestent qu'ils firent monter la poussière soulevée par leur combat jusqu'au Trône céleste, c'est une allusion à la teneur du débat : la poussière illustre tous ces éléments menus et négligeables, et renvoie à l'idée que même ces petites particules insignifiantes sont orientées depuis le Trône céleste jusqu'à leur destination.

Le Gaon de Vilna (cf.Sidour haGra) explique que si nous évoquons le Trône céleste ("kissé kévodé'ha") dans la prière de "Acher yatsar" (récitée en sortant des toilettes), c'est pour démentir l'idées que Hachem ne gouverne pas le monde jusqu'à des niveaux terre-à-terre.

=> La poussière soulevée lors du combat de Yaakov contre l'ange d'Essav nous enseigne que même la plus petite parcelle matérielle est envoyée en ce monde à partir des hauteurs du Trône céleste.
En allant chercher ses cruches insignifiantes, Yaakov témoignent concrètement de cette idée.
[compilaiton personnelle issue du Yalkout Léka'h Tov - rav Yaakov Israël Beifuss]

-> "Nul ne peut toucher à ce qui est destiné à autrui, même à la mesure de l'épaisseur d'un cheveu" (guémara Yoma 38b)
=> Rien n'est trop grand, rien n'est trop petit pour Hachem, qui gère absolument tout!

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-> b'h, divré Torah sur cette poussière montant au Trône céleste : http://todahm.com/2020/09/21/15090-2

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) écrit :
"Ce monde-ci est très dangereux et il présente un double tranchant.
Lorsque l'homme se rapproche de ce monde, alors il s'éloigne d'Hachem, il est attiré par lui, il se détruit lui-même à cause de l'influence de la matière et il détruit le monde avec lui.
Mais si au contraire, il se maîtrise et il s'attache à Hachem alors chaque objet de ce monde sera le support de son élévation.
Il s'élèvera intérieurement et le monde s'élèvera avec lui ...
Yaakov possédait cette faculté d'utiliser la matière pour Hachem en élevant tout le monde par sa spiritualité."

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