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"Ils feront un éphod en or, laine azur (té'hélét) et pourpre (argaman), écarlate et lin tordu, oeuvre d'artiste" (Tétsavé 28,6)

Nous allons voir, b'h, un commentaire de Rabbi Yaakov Abe’hessera (Pitou'hé 'Hotam).

La valeur numérique du mot éphod (אֵפֹד) est égale à celle de "pé" : bouche (פה).
L'expression : "ils feront l'éphod d'or" se comprend comme une incitation à garder sa langue en restant silencieux le plus possible, en allusion à l'adage : la parole est d'argent et le silence est d'or (il a plus de valeur!).

-> "Quel est l'homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour goûter au bonheur? Préserve ta langue du mal, tes lèvres de discours perfides" (Téhilim 34,13-14) ;

-> "Rabban Gamliel dit : Je n'ai rien trouvé de meilleur pour le corps que le silence" (Pirké Avot 1,17) ;

-> "Rabbi Akiva affirme que : le silence est une haie de protection pour la sagesse" (Pirké Avot 3,13) ;

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Le mot "Argaman" (אַרְגָּמָן) fait allusion aux différentes sortes de paroles, car ses lettres sont les initiales de :

-> assour (אסור) : cela renvoie aux paroles futiles, qui sont interdites ;

-> réchout (רשות) : inclut toutes les paroles autorisées, comme celles relatives aux relations commerciales indispensables pour la subsistance ;

-> gamour (גמור) : cela fait allusion à l'étude de la Torah (comme la guémara) ;

-> mitsva (מצוה) : se réfère aux paroles de remontrances, qui sont une mitsva ;

-> Ni'hrat (נכרת) : c'est les paroles médisantes ou grossières (entraînant la peine de karét).

Ainsi : "té'hélét (תכלת) véargaman" signifie : le but (ta'hlit - תכלית) pour lequel la bouche a été créé, c'est de veiller à respecter les prescriptions liées au langage, évoquées dans les lettres du mot Argaman.

Par ailleurs, l'écarlate provient de la cochenille, et cela enseigne qu'il faut se considérer avec humilité comme un misérable ver de terre même au moment où l'on dit des paroles autorisées.

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-> Le Abir Yaakov fait également remarquer que les 3 mots : éphod (אֵפֹד) ; pé (bouche - פה) ; mila (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.

Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.

Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.

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"Le Pectoral ('Hochen) ne se séparera pas de sur le Ephod" (Tétsavé 28,28)

Le Pectoral était le "vêtement" qui était placé sur le cœur du Cohen Gadol (grand Prêtre).
Le Ephod était l'habit qu'Aharon devait porter par-dessus sa tunique et la robe. Ce mot : Ephod (אפד), a la valeur numérique du mot : "pé" (פה – la bouche), soit de 85.

=> Le verset fait donc allusion au fait que le cœur (allusion au Pectoral) et la bouche (allusion au Efod) devaient être bien attachés ensembles pour ne pas se séparer.
En effet, la bouche doit refléter ce que pense et ressent le cœur, il ne doit pas y avoir de désaccord entre eux. La bouche ne doit pas s’éloigner du cœur en disant ce que l’on ne ressent pas.
Ce verset fait donc allusion à l’importance de prononcer uniquement des paroles vraies.

[le Déguel Ma'hané Efraïm – Rabbi Moché 'Haïm de Sedlikov]

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-> "Les vêtements de Kéhouna venaient arranger les membres du corps, car il est certain que tous les membres d'Aharon, l'élu de D., ont changé quant il est devenu comme un ange de Hachem ... l'éclat des vêtements laissaient une trace dans le corps de ce tsadik ... pour qu'il maîtrise tous les désirs des son corps, afin que l'oubli ne puisse le dominer."
[Sfat Emet - Tétsavé 644]

["ils seront sur le cœur de Aharon" = ces vêtements de Kéhouna ont laissé une impression permanente sur le cœur du Cohen, afin que le cœur domine toujours les désirs.]

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"Tu placeras les 2 pierres sur les bretelles du Ephod, pierres de souvenir pour les enfants d'Israël" (Tétsavé 28,12)

-> L'éphod, avec ses 2 pierres (une sur chacune des 2 bretelles) sur lesquelles étaient inscrits les noms des tribus ("6 de leurs noms sur une pierres et les noms des 6 restants sur la seconde pierre, selon leur ordre de naissance" - v.28,10), servait de rappel permanent à Aharon (le Cohen Gadol) de prier pour les besoins du peuple d'Israël.
La pierre sur la bretelle de l'épaule droit symbolisait les besoins spirituels des juifs, et la pierre à gauche leurs besoins matériels.

Aharon était responsable à la fois de la spiritualité et de la matérialité de tout le peuple d'Israël, et lorsqu'il réalisait son Service (avoda), il devait prier à Hachem pour le bien-être total de chacun des juifs.
[Béer Yossef]

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"Ils feront le Ephod" (Tétsavé 28,6)

-> Pourquoi est-ce que ce verset utilise le pluriel : "ils feront"?
Le midrach (Aggadat Béréchit 80) demande : Pourquoi les noms des tribus étaient-ils inscrits sur les pierres de l'Ephod?
Tous les juifs ont été appelés au mont Sinaï : Cohanim ("vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un peuple saint" - Yitro 19,6).

Cependant, tous les juifs ne peuvent pas véritablement accomplir le Service (avoda) dans le Temple. C'est pourquoi, les noms de tout le peuple d'Israël (ceux de toutes les tribus) étaient inscrites sur les pierres, et c'est ainsi que lorsque le Cohen Gadol réalisait son Service, portant le Ephod, c'était comme si chaque individu du peuple juif était en train de l'accomplir avec lui.
C'est pour cela que le verset utilise le pluriel ("ils feront") en se référant à l'Ephod.
[Béer Moché]

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+ "On les ajusta sur les épaulières de l'éphod, comme pierres de souvenir (avné zikaron) pour les Israélites" (Pékoudé 39,7)

-> Pourquoi l'Ephod possédait des "pierres de souvenir"? Que devaient-elles rappeler aux juifs?

Le Messé'h 'Hokhma répond qu'elles rappelaient que leurs noms étaient inscrits sur les saintes pierres de Ephod, et que cela les dissuadaient de commettre des fautes.
Il rapporte ensuite l'exemple de Yossef avec Potiphar, qui au moment de la faute a vu le visage de son père l'avertissant : "Un jour dans le futur, ton nom sera inscrit parmi ceux de tes frères sur l'Ephod. Est-ce que tu souhaites renoncer à ce privilège en fautant avec cette femme?".
La réalisation de cette conséquence l'a poussé à y renoncer.

=> Un juif doit toujours se rappeler de son origine sainte, et ce que signifie être juif, sinon il est totalement aux mains du yétser ara.

[ => Chaque juif, chaque tribu d'Israël avait son nom sur une pierre précieuse de cet habit du Cohen Gadol, car même si tous les juifs ne peuvent pas faire le Service au Temple, chaque juif possède une sainteté interne énorme, et se doit de l'exprimer dans la réalité.
En effet, contrairement à ce que le yétser ara nous laisse croire, nous ne sommes pas quelconques, nous sommes les plus belles pierres précieuses, et devons agir avec toute la hauteur spirituelle que cela impose! ]

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