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"Lorsque l'Arche voyageait, Moché disait : "Lève-toi Hachem, et que Tes ennemis se dispersent, que ceux qui Te haïssent fuient devant Toi".
Et lorsqu'elle faisait halte, il disait : "Réside sereinement, ô Hachem, parmi les myriades des milliers d'Israël". "
(Béahaloté'ha 10,35-36)

-> Rachi fait remarquer que dans le Séfer Torah, ces 2 versets sont encadrés, de part et d'autre d'un noun (נ) renversé, indiquant qu'ils ne sont pas à leur place.
Ils ont été insérés ici pour ne pas évoquer l'une à la suite de l'autre, 3 fautes consécutives dont les juifs se sont rendus coupables.

-> Selon la guémara (Shabbath 115b-116a), ces symboles avant et après nous enseignent que ces 2 versets sont un livre (Séfer) à part entière.
Ainsi, la Torah est composée de 7 livres : Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar jusqu'à ces versets, ces versets, le restant de Bamidbar, et Dévarim.

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-> Le peuple juif serait allé directement en terre d'Israël, s'il n'avait pas fauté dans le désert.

La largeur du Jourdain, qui est la frontière de la terre d'Israël, était de 50 amot.
La Torah a inversé ici les noun (lettre ayant une valeur de 50) pour nous dire que le peuple juif a fauté et ne passera pas le Jourdain, qui avait une largeur de 50 amot.

[le Rokéa'h]

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-> Les 1eres lettres de chacun des versets du Téhilim 145 (Achré) suivent l'ordre de l'alphabet.
La seule lettre qui manque est le "noun" (נ), car elle représente : la chute (néfila - נפילה).
Le roi David ne voulait pas parler de la chute et des fautes du peuple juif.

Selon le Zohar (se basant sur Chir haChirim 2,9), Hachem est comparé à une biche.
De même qu'une biche regarde en arrière lorsqu'elle est en fuite, de même Hachem "tourne toujours sa tête" en arrière vers nous, et ce même lorsqu'il semble qu'Il s'enfuit de nous.

La Torah a inversé ici les noun pour nous apprendre cette leçon : même lorsque nous chutons et que Hachem nous quitte, Il nous "regarde toujours".

[le Tiféret Yonathan]

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-> Rabbi Yo'hanan (guémara Béra'hot 4b) explique que le noun est l'initiale de "néfila" (action de tomber) qui fait allusion à la chute du peuple juif en exil par rapport à sa grandeur lorsqu'il se trouvait sur sa terre.
Selon le Rachba : il n'est pas honorable dans un tel téhilim, qui évoque la grandeur d'Hachem, de mentionner l'exil et le déclin spirituel de Ses enfants qui Lui causent beaucoup de peine.

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-> La lettre noun (נ) n'est pas présente dans le Achré, car elle représente la chute du peuple juif.
La lettre samé'h (ס) représente le soutien de Hachem lorsqu'une personne tombe, comme le verset du Achré le dit : "Hachem soutient tous ceux qui tombent" (somé'h Hachem lékol anoflim - Téhilim 145,14).

Le mot : נס (miracle - néss) est composé de ces 2 lettres, indiquant qu'après une chute du peuple juif, Hachem apporte son soutien, et c'est en cela que consiste un miracle.

[Bné Yissa'har - Nissan 1,8]

Par l'utilisation de cette lettre, la Torah nous demande de ne pas déprimer après une faute.
Certes, nous avons fauté (noun), mais Hachem vient immédiatement nous relever (samé'h), à la condition que nous désirons aller de l'avant (les 2 versets entre les noun parlent des mouvements à faire en fonction de la Torah : avancer (mitsva de faire) et s'arrêter (mitsva de ne pas faire)).

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-> On a vu que la lettre noun renvoie à la notion de chute (néfila) [suite à une faute].
Le fait que ce passage est entouré de 2 noun tournés/inversés, nous enseigne qu'après une chute non désirée, il faut tout faire pour la tourner à notre avantage : par la téchouva, en apprenant de nos erreurs, ...

[Un tsadik n'est pas celui qui ne tombe pas, c'est celui qui se relève et qui va de l'avant plus fort]

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-> Ces 2 noun inversés sont liés au fait que le grand mérite des juifs provenait des 2 mots [qu'ils avaient prononcés] au mont Sinaï : "naassé" (nous ferons) et "nichma" (nous écouterons).
En effet, Hachem descendit au mont Sinaï accompagné de 600 000 anges qui posèrent sur la tête de chaque juif 2 couronnes portant le Nom explicite de D., car tous avaient répondu : "Naassé vénichma".

A ce moment-là, les juifs se transformèrent en êtres spirituels et furent aimés de D. encore davantage que les anges. Cependant, ils quittèrent précipitamment le mont Sinaï comme un homme fuit un incendie, impatients de se libérer du joug que leur imposaient les commandements de la Torah.
Les lettres noun inversées symbolisent le fait que leur situation était à présent inverse à celle où ils s'étaient exclamés : "Nous ferons et nous écouterons".
D'ailleurs, les letres du terme noun (נון) sont les initiales des mots : Naassé VéNichma (נעשה ונשמע).
[...]

La lettre noun indique que ce passage (Bamidbar 10,35,36) aurait dû figurer 50 passages plus haut dans la Torah, près du verset : "Pendant la marche ..." (Bamidbar 2,17).
[Méam Loez - Béaaloté'ha 10,35-36]

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-> C'est notre travail d'inverser les "noun" avec la puissance du "naassé vénichma", aussi bien qu'avec une émouna totale, et alors nous mériterons les 2 noun suivants : "Na'hamou na'hamou ami" ( Consolez, consolez, Mon peuple, dit votre D.) avec la venue du machia'h, rapidement de nos jours.
[rav Zev Leff]

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-> "Cette section a été écrite ici pour marquer la séparation entre un malheur et un autre." (Rachi - Béaaloté'ha 10,35)

-> Selon le Saba de Slabodka, nous avons là un témoignage concret de l'amour infini que Hachem porte aux enfants d'Israël : leur dignité Lui est plus chère que tout, et rien ne justifierait que leur honneur soit bafoué.

En ce sens, nos Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Bamidbar 10) en ce sens : "Hachem a dit : Écrirons-nous donc un drame après l'autre? Certainement pas! Alors inscrivons entre eux une section de gloire.
C'est pourquoi il est dit ici : "Lorsque l'Arche partait ..." [rappelant la tendresse qu'éprouve D. envers Israël]."

Par l'interruption marquée entre ces 2 événements tragiques, Hachem montre aux enfants d'Israël qu'en dépit de leurs fautes et de leurs funestes conséquences, Il continue à les chérir, à les honorer, et Sa Présence Divine reste à leurs côtés dans touts leurs déplacements.

Le Maharcha (guémara Shabbath 115a) explique que la lettre noun, initiale de néfila (chute), symbolise les catastrophes ...
Le passage est encadré par 2 noun inversés pour montrer que D. mettra fin à nos chutes et qu'Il les "inversera" pour notre bien.

Selon le Léka'h Tov, puisque nous devons imiter Hachem et suivre Son exemple, combien devons-nous respecter notre prochain et combien devons-nous l'honorer même lorsqu'on le voit mal d'agir!
A l'instar de ces 2 sections séparés, on s'abstiendra de l'accabler en additionnant ses écarts de conduite, pour ne jamais cesser de l'aimer.
Bien que l'on soit tenu de lui formuler des reproches, on devra à tout prix éviter de l'humilier.
On s'efforcera au contraire de rehausser son estime aux yeux de son entourage.

[nous devons aller à l'encontre de notre nature qui souhaite écraser/faire chuter autrui pour mieux se donner de la valeur, et agir à l'inverse de cela.]

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-> Ces versets abordent le fait que lorsque l'Arche (Aron) devait partir, Moché lui disait de se mettre en marche, et lorsqu'elle devait s'arrêter, Moché le lui demandait.

Nous savons que l'Arche ne bougeait pas selon l'ordre de Moché, mais selon celui de Hachem.
Ainsi, l'adhésion de Moché à la volonté de D. fut si entière que ses propres désirs convergeaient totalement avec ceux de D.

De plus, à chaque mouvement de l'Arche, il faisait une prière pour que la présence divine soit toujours intensément perçue par le peuple.

=> Par ces 2 versets qui sont le 5e Séfer de la Torah, nous voyons à quel point un homme doit s'identifier totalement avec la volonté de Hachem.
Nous devons calquer les mouvements de notre vie sur ceux de l'Arche, symbole de la Torah.

[inspiré de paroles du rav Chimchon Raphaël Hirsch]

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-> Ces 2 versets ont été placés là entre 2 fautes.
La 1ere est pour le fait que les juifs ont quitté [avec empressement] le mont Sinaï, se détournant de la présence divine ; la 2e porte sur les récriminations qui ont suivi (car en s'enfonçant dans le désert immense et sauvage, le peuple s'interrogea alors sur ses moyens de survie). [guémara Shabbath 116a]

Tout de suite après, il y a une 3e faute qui porte sur l'insatisfaction du peuple pour la manne.

Pourquoi est-ce que la séparation est-elle entre la 1ere et la 2e faute?

La 2e et 3e faute ont résulté de la 1ere : le fait de se détourner de Hachem et de Sa Torah.
La Torah nous protège de la faute.
Celui qui est totalement plongé dans la Torah ne veut rien d'autre que la Torah.
Le peuple juif ne s'est plaint de sa situation uniquement parce qu'il n'était pas plongé dans la Torah.

Dans la Torah, il y a une séparation après la 1ere faute pour nous enseigner que le fait de se détourner de la Torah est la racine de toute cause nous poussant à fauter.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Shabbath 116a]

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+ "Ils parcourent de la montagne de Hachem" (Béahaloté'ha 10,33)

-> Selon le Ramban, les juifs ont quitté le mont Sinaï à la manière d'un enfant qui quitte l'école après une longue journée de cours.
Ils sont partis avec précipitation, avant que Hachem ne change d'avis et ne leur donne de nouveaux commandements.
C'est ce comportement qui a été la base de l'errance dans le désert.
Le Ramban d'ajouter : "Peut-être que s'il n'y avait pas [cette attitude], ils seraient entrés directement en terre d'Israël".

Les juifs auraient dû quitter le Sinaï avec des regrets, avec tristesse de partir de l'endroit où ils ont vécu une telle union avec Hachem.

-> Après la traversée de la mer Rouge : "Moché fit décamper Israël" (Béchala'h 15,22)
Rachi de commenter : "Il les a forcés à partir, car les égyptiens avaient orné leurs cheveux de parures d'or et d'argent et de pierres précieuses, et les enfants d'Israël s'affairaient à les extraire de la mer ... le butin de la mer a été plus important que celui d'Egypte ... voilà pourquoi il (Moché) a dû les faire partir contre leur gré."

L'Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun) enseigne qu'ils ne voulaient pas quitter car ils accomplissaient la volonté de Hachem en collectant des richesses.

=> Si le fait de quitter d'immenses richesses matérielles a été si difficile, combien à plus forte raison le fait de quitter le mont Sinaï, source d'immenses richesses spirituelles.

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-> "Cette voix, c'est la voix de Yaakov, mais ces mais sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

Nous avons besoin du son de la Torah (kol Yaakov) afin d'être à l'écart des attaques d'Essav (yédé Essav), qui n'attendent que le moment où l'on abandonne la Torah.

-> "Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau" (Vayéchev 37,24)

Selon Rachi : "Il n’y avait certes pas d’eau, mais il y avait des serpents et des scorpions".
Le Gaon de Vilna explique que lorsqu'il n'y a pas d'eau (qui est une référence à la Torah), alors il y a des serpents et des scorpions, c'est-à-dire des punitions et la mort.

=> On comprend pourquoi contrairement aux autres fautes, il n'est pas décrit de punition pour cette faute d'être parti précipitamment du mont Sinaï.
En effet, tout abandon de la Torah entraîne naturellement des conséquences néfastes, c'est un règle établie par Hachem.

[l'inverse est vrai : toute étude de la Torah amène des torrents de bénédictions!]

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