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"Hachem dit à Moché : "Fais-moi un [serpent] brûlant et place-le sur une perche, et il adviendra que quiconque aura été mordu le regardera et vivra." ('Houkat 21,8)

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 29a) disent : "Est-ce le serpent qui fait mourir ou fait vivre?
En fait, quant ils regardaient vers le haut et soumettaient leur cœur à leur Père Céleste, ils guérissaient ; sinon, ils mouraient"
[Rachi]

-> Selon les lois de la nature, si une personne est mordue par un serpent, il lui est très dangereux de regarder cet animal ou une image le représentant.
Hachem a fait un miracle à l'intérieur d'un autre miracle : la source de la destruction fut la source de la guérison.
Cela nous enseigne que c'est Hachem qui dirige le monde.
[le Ramban]

-> Quand les juifs verront le serpent, ils penseront au danger du serpent qui est mortel. Naturellement, un homme peut mourir d’une morsure de serpent.
Mais là, puisqu’ils auront levé les yeux, ils penseront alors à Hachem et réaliseront qu’Il est au-dessus de toutes les règles de la nature. Et s’Il le souhaite, Il les sauvera des dangers même mortels.
C’est cette conscience qu’Hachem a tous les pouvoirs, même de sauver de dangers mortels comme la morsure d’un serpent, qui pourra les guérir. Et pour éveiller cette conscience, il fallait mettre un serpent en haut du bâton.
Quand on est face à un danger, et qu’on se renforce dans la foi qu’Hachem peut nous sortir de tous les problèmes, c’est cela qui aura la force de nous sauver.
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm]

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-> Le Sfat Emet explique que le fait d'avoir placé le serpent en cuivre est bien en soi le remède, car Hachem soigne avec le coup lui-même. Cependant, le juif doit savoir que même quand il utilise des remèdes et des solutions naturels à ses soucis, la réalité est que ce n'est pas le remède qui guérit mais c'est Hachem.
Malgré tout, Hachem souhaite qu'on utilise les voies et les remèdes naturels pour solutionner ses soucis, car Il n'aime pas opérer des miracles entièrement surnaturels, Hachem souhaite cacher les miracles au maximum pour maintenir le libre arbitre et pousser l'homme à chercher Hachem dans la nature, ce qui est l'essentiel du travail de homme.
C'est pourquoi, d'un côté il fallait placer un serpent remède sur la perche pour jouer ce rôle de remède, mais le but était de ne pas se leurrer. Malgré tout, l'homme devait tourner ses yeux vers Hachem pour reconnaître que c'est Lui qui guérit et pas le remède. Et c'est essentiellement cette reconnaissance là qui donnera toute la force au remède et pourra mener à la guérison de cet homme.
Ce schéma est bien sûr applicable à tous les domaines de la vie, où l'homme est amené à utiliser des voies naturelles pour atteindre sa réussite.

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-> Le serpent en cuivre ne causait pas la vie ou la mort, mais c'était le fait de tourner son cœur vers Hachem qui avait le pouvoir de guérir.
Si cela était ainsi, pourquoi Moché n'a-t-il pas simplement demandé au peuple de prier, plutôt que d'accrocher le serpent?

L'objectif de la perche était d'obliger le peuple à regarder vers le haut, car lorsqu'une personne regarde vers le Ciel, elle a plus d'intention (de kavana) dans sa prière.
De plus, la vision du serpent entraînait de la peur, ce qui contribuait également à augmenter la kavana.

[le Gour Aryé]

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-> Le serpent en haut de la perche prouve le pouvoir de l'image et de l'imagination sur le cœur de l'homme. Sans image et sans imagination, il est impossible de se concentrer pour intégrer dans son cœur les notions spirituelles étudiées ...

La vision du serpent d'airain éveillait dans leur cœur la racine du serpent, c'est-à-dire la prise de conscience du "serpent" symbolisant le mauvais penchant (yétser ara) qui est niché en nous.
D'ailleurs, l'ordre de placer le serpent en haut de la perche (ness - נס) fait allusion à l'étendard (déguel), donc à l'élévation et à la grandeur (romémout).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.5,p.145-146)]

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+ Pourquoi un serpent?

-> Hachem a puni le peuple juif par des serpents car ils ont suivi le chemin du 1er serpent (na'hach akadmoni).

Le serpent a parlé du lachon ara sur Hachem à 'Hava.
De même, le peuple juif a dit du lachon ara à Moché sur ce que Hachem leur a fait.
[le Béer Mayim 'Haïm]

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-> Pourquoi les serpents plus que d’autres châtiments?
Parce que D. a dit au serpent : "Tu mangeras de la poussière toute ta vie", et il ne s’est pas plaint.
C’est donc lui qui devra châtier les bné Israël, qui se sont plaints de leur subsistance.
[Michnat Rabbi Eliezer]

-> Le Méam Loez ('Houkat 21,6) écrit :
Une voix céleste déclara : "... Voyez le serpent! Je lui ai imposé la malédiction de se nourrir de terre et il ne se plaint pas! Que ce serpent punisse les rouspéteurs! Que le serpent qui a parlé contre Moi châtie à présent ceux qui ont parlé contre Moi. Que le serpent pour lequel tout a le goût de terre punisse ceux qui n'ont pas montré leur gratitude pour cette nourriture offrant tous les goûts".

Le serpent qui pique l'homme sans profit pour lui-même mais simplement par méchanceté a donc puni le peuple perverti qui avait critiqué cette nourriture parfaite.
D. a envoyé les serpents venimeux du désert contre les Bné Israël ...
Pendant leurs 40 ans dans le désert, les Bné Israël n'avaient jamais souffert des serpents. L'une des 7 Nuées brûlait et détruisait tous les reptiles et les scorpions sur leur route.
Cependant, la 40e année, cette nuée n'existait plus.
Après cette faute, D. envoya des serpents et des vipères pour piquer le peuple.
Mis en péril par la destruction générale que causèrent les serpents, les Bné Israël se tournèrent vers Moché.

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-> "Moché fit un serpent de cuivre qu'il plaça sur une haute perche (ness - נֵּס). Si quelqu'un était mordu par un serpent, il observait le serpent de cuivre et vivait" ('Houkat 21,9)

Le Méam Loez commente :
Le mot "ness" signifie à la fois "perche" et "miracle".
Selon certains commentateurs, Moché jeta le serpent de cuivre en l'air et il resta suspendu par miracle.

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-> "Ce sera, quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra!" ('Houkat 21,8)

Le terme véhaya (ce sera) exprime invariablement la joie.
=> En quoi le fait d’avoir été mordu par le serpent était-il source de joie?

Le Messekh ‘Hokhma explique qu’il est écrit "quiconque aura été mordu" pour inclure les individus déjà atteints d’une autre maladie et à l’article de la mort. Même ces derniers, si le serpent les mordait et qu’ils regardaient ensuite le serpent de cuivre, guérissaient et retrouvaient leur pleine santé. De telles personnes se réjouissaient donc d’avoir subi cette morsure.

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+ Pourquoi était-il placé sur une perche en hauteur?

-> On apprend de là qu'il ne suffit pas au fauteur d'uniquement faire téchouva.
En plus de regretter ses fautes, il doit faire des plans pour le futur, lui assurant qu'il ne retombera pas de nouveau dans la faute.

[Fauter est humain, mais l'essentiel est de ressortir de la boue, de se relever, plutôt que de rester à terre en déprimant d'avoir fauté.
Le serpent était placé en hauteur dans le ciel afin qu'après avoir fait téchouva nous puissions aller de l'avant en "visant la lune", plutôt que de viser la terre en restant confortablement allongé la tête vers le bas. ]

[Tséror haMor]

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-> Selon nos Sages, le message est que dans la vie il faut savoir s'élever au-dessus de nos problèmes du moment : regarder vers le haut, penser plus loin comme à notre monde à venir.
Par exemple dans une dispute, on peut se projeter un an après et se dire : est-ce que cela aura toujours autant d'importance émotionnelle, ou bien cela le cadet de mes soucis?

Nos problèmes prennent les dimensions que nous voulons bien leur donner. Plus nous savons prendre de l'altitude sur l'immédiateté, plus nos soucis deviennent petits.
[pourquoi se pourrir la vie, alors qu'elle est tellement courte. Profitons-en au maximum!]
Non seulement on prend trop à cœur, mais on oublie que tout vient d'Hachem pour notre bien ultime, et que rien ne peut nous arriver sans l'accord d'Hachem.

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+ "[Le peuple dit à Moché : ] Prie Hachem qu'Il retire de nous le serpent (ana'hach)" ('Houkat 21,7)

-> Rabbénou Yoël fait remarquer que les dernières lettre de : יְהוָה, וְיָסֵר מֵעָלֵינוּ אֶת-הַנָּחָשׁ (Hachem qu'Il retire de nous le serpent) forment : Torah (תורה).
Le peuple juif sera sauvé par le mérite de la Torah.

-> "[Hachem dit :] J'ai créé le yétser ara et J'ai créé la Torah, comme antidote". (guémara Kidouchin 30b)
Grâce à la Torah, on peut se purifier et se mettre à l'écart du yétser ara.

[shiviti Hachem lénegdi tamid => tant que l'on maintient son regard vers la Torah, alors on est guéri et protégé des effets du yéter ara (le serpent) ]

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-> Hachem a envoyé une multitude de serpents pour attaquer ceux qui avaient fauté.
Pourquoi est-ce que le peuple juif a demandé à Moché de prier pour retirer le serpent (au singulier) ?

Les serpents qui les ont attaqués étaient avec eux depuis leur entrée dans le désert, mais ils ne les ont jusque là pas attaqué.
Le peuple juif a alors pris conscience que ce n'était pas les serpents qui causent des dommages, mais plutôt leurs fautes

En disant : "retire de nous le serpent", ils faisaient référence au yétser ara, qui renvoie au 1er serpent (na'hach hakadmoni).

Ils ont demandé que "le serpent", le yétser ara en eux soit retiré, et Hachem a répondu qu'on ne peut pas totalement le supprimer.
En effet, le yétser ara est nécessaire, car sinon il n'y a pas de récompense.

=> En demandant à Moché de le placer en hauteur, Hachem maintient le yétser ara tout en le mettant à distance du peuple.

[le Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

[le yétser ara est mis en hauteur afin de toujours l'avoir à l’œil avec l'aide de D., afin de pouvoir le comparer avec le divin, le spirituel.

Cela doit nous inciter à toujours nous interroger sur ce que Hachem attend de nous, à nous rappeler que seul D. est éternel (le yétser ara viendra nous accuser et sera égorgé à la venue du machia'h!), et que la récompense du yétser ara n'est que passagère (comme un oiseau passant dans le ciel), à l'inverse de l'éternité des mitsvot. ]

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=> Pourquoi Hachem demande-t-il à Moché de faire un sharaf (שרף) et non pas un serpent (na'hach - נחש)?

-> Hachem dit à Moché : "Fais-toi un serpent (saraf) et place-le sur une perche" (v.21,8).
Ainsi, Hachem demande à Moché de confectionner un serpent venimeux désigné : "saraf".
Cependant, au verset suivant (v.21,9), il est écrit : "Moché confectionna un serpent", désigné ici : na'hach.
=> Pourquoi ce changement de dénomination?

C'est parce que les enfants d'Israël se sont doublement rebellés : contre Hachem et contre Moché :
- Pour avoir parlé contre Hachem, il fallait faire un "na'hach" sur le modèle du serpent originel qui avait séduit 'Hava qui a agi contre Hachem.
- Pour avoir parlé contre Moché, il fallait faire un "saraf", d'après la michna : "Réchauffe-toi au feu des sages, mais fais attention ... leur murmure est celui du serpent (saraf)" (Pirké Avot 2,10).

Hachem aurait pardonné le manque de respect du peuple à son égard, mais non pas son manque de respect à l'égard de Moché. C'est pourquoi Hachem a ordonné de confectionner un "saraf", terme associé à Moché, d'après les Pirké Avot (2,10).
Par contre, Moché a pardonné la rébellion des enfants d'Israël à son égard, mais pas celle envers Hachem ; c'est pourquoi il fit un "na'hach", terme associé à Hachem.
[Ktav Sofer]

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-> De son côté, le Ben Ich 'Haï enseigne :
La guémara (Roch Hachana 20a) écrit : "Est-ce le serpent [sur la perche - v.21,8] qui fait mourir ou vivre? Non, c'est pour t'apprendre que lorsque le peuple d'Israël tournait son regard vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père Céleste, ils étaient guéris ; sinon ils mouraient empoisonnés."

[dans le texte : "son regard vers le Ciel" se dit : "klapé lémala", soit littéralement : "vers le haut"]
=> Vers le haut, c'est-à-dire au-dessus des 3 lettres composant le mot : sharaf (שרף) se trouvent respectivement dans l'alphabet hébraïque les lettres : ר et ק et ע qui forment le mot : קרע (kira - déchirure), qui fait allusion à la déchirure du décret prononcé contre la personne qui a subi une morsure mortelle.
[ce qui explique que Hachem demande à Moché de faire un charaf, et non un na'hach.]

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+ Le serpent de cuivre (d'airain) :

-> Le serpent de cuivre fabriqué par Moché fut conservé très longtemps.
Il servait à rappeler aux générations suivantes la sévère punition infligée à ceux qui parlaient contre les prophètes.
Cependant, au cours du règne du roi 'Hizkiyahou, l'idolâtrie s'est répandue.
De nombreux Bné Israël firent l'erreur de considérer le serpent de cuivre comme un objet de culte.
Selon eux, puisque Moché avait fabriqué ce serpent sur l'ordre de D. et qu'il pouvait guérir toute personne victime d'une morsure de serpent, il devait posséder certains pouvoirs occultes.
Le roi 'Hizkiyahou décida donc de pulvériser ce serpent, comme il est écrit : "Il brisa le serpent de cuivre que Moché avait fabriqué car jusqu'à ce moment-là, les Bné Israël lui brûlaient de l'encens. Et il l'appela Né'houchtane" (Méla'him II 18,4).

Cet acte de 'Hizkiyahou fut l'une de ses 6 initiatives dont 3 furent louées par les Sages et les 3 autres, désapprouvées.
Les voici :
1°/ A'haz, le père de 'Hizkiyahou, était un racha et un hérétique qui commit tous les crimes possibles. A sa mort, son fils 'Hizkiyahou refusa de lui accorder des funérailles prestigieuses, comme c'est la coutume pour un roi. Il fit traîner son corps à la tombe sur un brancard de cordes. Il voulait ainsi, d'une part faire obtenir à son père l'expiation grâce à cette humiliation, et d'autre part faire un exemple que les réchaïm prendraient à cœur, de crainte de subir le même sort.

2°/ La 2e action de Hizkiyahou consista à détruire le serpent de cuivre pour empêcher le peuple de l'adorer.

3°/ Sa 3e initiative fut de dissimuler le Livre des Remèdes écrit par le roi Salomon.
Ce livre exposait toutes les maladies. Dès qu'une personne tombait malade, elle guérissait en le consultant.
Cependant, le roi 'Hizkiyahou constata qu'aucun malade ne se souciait plus de supplier D. de le guérir mais plaçait plutôt sa confiance en ce livre. Il décida donc de le dissimuler afin que le peuple remette sa foi en D., le vrai Médecin.

Selon une autre opinion, ce Livre des Remèdes était basé sur des considérations astrologiques.
Le patient était guéri en dessinant une forme déterminée à une certaine heure qui correspondait à un astre particulier. Or ces méthodes païennes étaient interdites.
L'auteur de ce livre n'avait pas voulu qu'on l'utilise de cette façon mais comme un texte destiné à fournir des connaissances théoriques.
Ainsi lorsque le roi 'Hizkiyahou vit que le livre avait une mauvaise influence sur le peuple, il le cacha.

A part ces 3 actes que louèrent nos Sages, les 3 suivants ne gagnèrent pas leur approbation.
4°/ Lorsque le roi assyrien San'hériv attaque Jérusalem et y mit le siège, 'Hizkiyahou prit peur et tenta de l'amadouer en lui offrant d'importantes quantités d'or et d'argent ; Il défit même les portes d'or du sanctuaire du Temple pour les envoyer au monarque assyrien.

5°/ De plus, lorsque San'hériv assiégea Jérusalem pour la 2e fois, 'Hizkiyahou boucha la source Guichone pour priver l'ennemi d'eau.
Il est écrit : "Il prit conseil auprès de ses princes et de ses hommes puissants pour arrêter l'eau des sources hors de la ville, et ils l'aidèrent" (Divré haYamim II 32,3).
Les sages n'approuvèrent pas son acte car il aurait dû mettre sa confiance en D.

6°/ Il le désapprouvèrent également lorsqu'il tarda à déclarer une année "méoubérét" en intercalant un 2e mois d'Adar, et qu'il attendit le début de Nissan pour le nommer Adar II.
[Méam Loez - 'Houkat 21,9]

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