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"Réprimande ton prochain" (Kédochim 19,17)

-> "Rabbi dit : Quelle est la voie juste que l'homme devra adopter?
Qu'il aime les remontrances, car tant qu'elles sont présentes dans le monde, la sérénité, le bien et la bénédiction règnent ici-bas, et le mal se retire."
[guémara Tamid 28a]

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-> "Les paroles d'un homme animé de la crainte du Ciel sont toujours entendues"
[guémara Béra'hot 6b]

-> "Généralement, les remontrances ne sont pas acceptées parce que l'on soupçonne celui qui les formule d'avoir des intérêts personnels. Mais quand un homme est animé d'une authentique crainte du Ciel, il est certain qu'il dit les choses telles qu'elles sont, en toute simplicité.
Dès lors, les soupçons tombent et ses paroles sont entendues."
[Torah Témima - Kohélet 12,13]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) enseigne à ce sujet :
"Lorsque quelqu'un exprime des reproches à autrui ou le punit, sa démarche doit provenir du plus profond de son cœur.

Nos Sages disent en ce sens que seules les paroles qui sortent du cœur pénètrent dans le cœur [d'autrui]. Mais si, au contraire, les reproches n'émanent pas du plus profond de soi, leur impact ne sera pas complet sur l'interlocuteur.

Il y a en en outre un aspect plus profond : si les remontrances ne proviennent pas de l'intériorité de l'individu, c'est que leurs motivations ne sont pas totalement pures, des intérêts personnels y étant forcément mêlés.

A cet égard, non seulement les reproches resteront inefficaces, mais de plus, on est alors considéré comme si l'on méprisait son prochain et comme si on le blessait pour sa propre satisfaction ; la punition qui en découle est alors extrêmement grave."

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+ "Tu réprimanderas ton prochain, et ne porteras pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> "Si la Torah se soucie que l'on n'occasionne aucune humiliation à notre prochain au moment où on le réprimande, à plus forte raison sera-t-il interdit de l'humilier dans un autre contexte."
[le Smag - Lo Taassé 6]

-> Le Rambam (Hilkhot Déot - chap.6) écrit à ce sujet :
"Il est interdit d'humilier un juif, à plus forte raison en public.
Bien que celui qui blesse autrui moralement ne soit pas passible de flagellation, sa faute est néanmoins extrêmement grave.

Nos Sages disent en ce sens : "Quiconque humilie son prochain publiquement n'aura pas droit à une part dans le monde à futur".
C'est pourquoi chacun devra veiller à ne jamais humilier son prochain, que celui-ci soit un homme modeste ou important, à ne jamais l'appeler par un nom qui lui fait honte, ni à raconter en sa présence des faits qui le blesseront."

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-> "Ne fais pas de vives remontrances au railleur, car il te haïrait ; fais des remontrances au sage, il t'en aimera davantage" (Michlé 9,8)

-> Le Chla haKadoch déduit de ce verset une règle fondamentale :
Lorsqu'on formule des remontrances à quelqu'un, il nous incombe de ne pas l'accabler de reproches : on se contentera de lui rappeler ses manquements.
Dans le cas inverse, il resterait hermétique aux semonces et en viendrait à nous haïr.

C'est pourquoi selon le verset de Michlé : Ne fais pas de vives remontrances, comme s'il était un railleur, peu digne de respect. Au contraire, dis-lui qu'il est sage et qu'il ne convient donc pas à un homme tel que lui de se comporter de la sorte.

A cet égard, manifeste-lui de l'estime en le complimentant : il ne t'en aimera que davantage et il sera à l'écoute de tes remontrances.

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-> Le Gaon de Vilna demanda au Maguid de Doubno de le réprimander et de lui indiquer tout ce que sa conduite laissait à désirer.
On raconte également que le Maharchal accepta un jour les reproches d'un simple charretier.

-> A ce sujet, la guémara (Arakhin 16b) rapporte :
"Rabbi Yo'hanan ben Nouri dit : J'en prends le ciel et la terre à témoin : de multiple fois, [Rabbi] Akiva fut fustigé par ma faute, parce que je me plaignais de lui devant Rabban Gamliel.
Mais il ne m'en aima que davantage conformément au verset de Michlé (ci-dessus)."

Le railleur hait les reproches, car à ses yeux, celui qui les lui formule veut son mal.
Au contraire, le sage aime les remontrances, car il sait qu'elles seules le conduiront au monde futur, le libérant de son mauvais péchant.

Le rôle du sermonneur est de nous extraire de nos rêveries, nous montrer notre vrai visage et nous faire renouer avec la réalité.

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) écrit :
"Sans moussar, l'homme s'exposerait aux pires maux de la terre.

Un homme à qui personne n'adresserait de reproches court un terrible danger.
Heureux sont ceux qui ont la chance d'entendre des remontrances, car c'est par leur mérite qu'ils accéderont à la vie du monde futur."

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Quelques autres divré Torah sur ce sujet (b’h) :

-> La remontrance : https://todahm.com/2016/10/18/la-remontrance
-> Le reproche : https://todahm.com/2014/11/19/le-reproche
-> https://todahm.com/2014/05/18/1429

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