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"Rassemble le peuple : les hommes, les femmes et les enfants et l'étranger qui est dans tes villes, afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent, et ils craindront Hachem votre D., et ils veilleront à accomplir toutes les paroles de cette Torah.
Et leurs enfants qui en les connaissent aps encore écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D., tous les jours que vous vivrez sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir traversé le Jourdain"
(Vayélé'h 31,12-13)

-> Rabbi El'azar ben Azaria commente ainsi ce verset :
"Rassemble le peuple : si les hommes venaient pour apprendre et les femmes pour entendre, que venaient y faire les enfants?
Offrir du mérite à ceux qui les amenaient."
[guémara 'Haguiga 3a]

-> En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 31a-b) disent que celui qui fait une bonne action parce qu’il en a reçu un ordre, recevra une récompense plus grande que s'il la faisait sans ordre.

Puisque les parents devaient tous se rendre au rassemblement, alors ils auraient forcément pris leurs enfants avec eux pour ne pas les laisser seuls.
Ainsi, Hachem qui veut encore plus nous récompenser a tenu à l’enjoindre explicitement dans la Torah, pour que les parents reçoivent un salaire encore plus grand d’accomplir un acte avec un ordre.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le rav Yossef Shalom Elyachiv fait remarquer que la force de la Torah est tellement grande qu'elle a une influence même sur les petits enfants : la voix de la Torah pénètre dans le plus profond de leur être, comme le dit le verset : "Ils écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D. tous les jours que vous vivrez".

Nos Sages (guémara Yérouchalmi Yébamot 1,6) rapportent que rabbi Dossa ben Horkénos, parlant de rabbi Yéhochoua, dit : "Je me souviens de l'époque où sa mère amenait son berceau à la maison d'étude pour que ses oreilles s'attachent aux paroles de Torah".

S'appuyant sur cet enseignement de nos Sages, rav Elyachiv écrit qu'en ce qui concerne l'éducation des enfants, il existe 2 âges différents.
Celui de l'éducation pratique : un père doit enseigner la Torah à son fils dès qu'il commence à parler, et il devra accomplir, par exemple, la mitsva du loulav quand il saura comment l'agiter (guémara Soucca 42a).
Mais pour le développement de son esprit, c'est à partir de la naissance que l'homme doit exercer sur son enfant une influence positive.

[la Torah met en avant l'importance de s'occuper au plus tôt de nos enfants, et de ne pas attendre trop longtemps, pensant à tord que cela ne sert à rien avant (il est trop petit!).]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï déclara : "Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania heureuse soit celle qui l'a enfanté" (Pirké Avot 2,8)

Rav Ovadia de Barténoura de commenter : "[Enceinte, ] elle se rendait dans toutes les maisons d'étude de sa ville et disait aux étudiants : "Je vous prie! Implorez la miséricorde divine pour que cet enfant que je porte dans mon sein devienne un érudit."
Et depuis le jour de sa naissance, son berceau ne quitta jamais les maisons d'étude, pour que ses oreilles ne perçoivent aucune autre parole que celle de la Torah".

=> Ceci nous montre combien l'âme du nourrisson est sensible à son environnement, et quels impacts celui-ci aura sur tout son avenir.

La présence des enfants permettaient d'apprendre aux parents la formidable influence qu'ont les paroles de Torah sur leur âme dès leur plus jeune âge.
[l'inverse est malheureusement vrai : toutes paroles et influences contraires à la Torah les impactent négativement]

L'avenir du peuple juif dépend de l'éducation de ses enfants, au point que la loi juive stipule que la construction d'une synagogue elle-même passe après l'éducation juive des enfants.

=> Tâchons de construire un cocon familial les protégeant de l'environnement non-juif, afin qu'ils puissent grandir au biberon des valeurs de la Torah, avec la chaleur de l'amour de leurs parents et de leur papa Hachem.

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-> "Rassemble le peuple" (Vayélé'h 31,12)

La Mitsva du Hakel (rassemblement) consiste en ce que tout le peuple se rende à Jérusalem pour écouter le roi lire le livre de Dévarim et ainsi ils se rempliront de crainte Divine.
Mais de là nous apprenons l'importance de se rapprocher des tsadikim pour voir leurs comportements et entendre leurs enseignements. Il ne faut pas se dire que ce serait une perte de temps que de se rendre chez eux et que l'on pourrait se contenter d'étudier les livres qu'ils ont écrit. En effet, la Torah demande à tout le peuple de se déplacer pour aller écouter le roi lire la Torah, bien que chacun aurait pu aussi lire la même chose chez soi à la maison.
C'est bien que l'impact de sainteté et de crainte du Ciel est bien plus fort quand on entend les leçons de la bouche du tsadik lui-même.
[Tiféret Shlomo]

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=> Quel sens y a-t-il d'apporter des enfants qui ne comprennent rien, tels que des nourrissons ou des enfants de très bas âge? Au contraire, le fait de les amener risquerait plutôt de déranger et perturber les adultes. Hachem ne demande pas de faire des choses qui n'ont aucun intérêt juste pour donner des mérites! Il faut nécessairement qu'il y ait un sens à cela!

-> Le Saba de Kelm explique que tout ce qu'un individu voit ou entend laisse une empreinte en lui. Même si on ne s'en rend pas compte, on est influencé par tout ce que l'on peut voir ou entendre. Et même si cette influence sera extrêmement légère, malgré tout son comportement en sera impacté en finesse, d'une façon ou d'une autre. Et c'est avec le temps et l'accumulation de ces impacts, qu'un jour l'homme sentira réellement qu'il aura changé.
C'est pourquoi, la Torah demande d'amener les enfants, car même s'ils ne comprennent rien, ce que leurs sens auront perçus, ce qu'ils auront vu et entendu, laissera en eux une trace certes fine, mais profonde, qui finira par l'influencer de façon visible quand il grandira et accédera à l'intelligence.
Ainsi, ne négligeons pas le fait de montrer à nos enfants des objets sacrés, livres d'étude, Tefilin, de leur montrer des gens pieux, des lieux saints ... car même si à présent ils ne comprennent pas, on finira par voir les fruits.

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-> "Rassemble le peuple, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est Avec toi, afin qu’ils entendent et qu’ils s’instruisent, et craignent Hachem" (Vayélé'h 31,12)

-> Rachi commente sur les mots "enfants" = "Pourquoi venaient-ils? Pour récompenser ceux qui les amenaient".

-> Une fois tous les 7 ans, le premier jour de ‘Hol Hamoed Souccot, le peuple juif accomplissait la mitsva du Hakel (rassemblement) ; tout le monde allait au Temple pour écouter le roi lire le Livre de Dévarim. La Torah nous enjoint d’amener également les enfants.
La guémara (‘Haguiga 3a) déduit que même les tous petits sont inclus dans la mitsva. Quelle est la raison de ce Commandement? Elle répond que le but est de récompenser les parents qui les amènent.

=> Ce commentaire soulève une nouvelle question : si la venue des enfants ne leur était d’aucun bénéfice, pourquoi les parents méritaient-ils une récompense?

Le rav Its’hak Berkovits explique qu’en réalité, il y a un intérêt à amener les jeunes enfants au Hakel. Bien qu’ils soient trop jeunes pour retenir quelque chose de cet événement, le fait d’assister à un tel rassemblement pour l’accomplissement d’une mitsva, va les imprégner d’une certaine crainte d’Hachem (voir aussi le Ohr ha’Haïm haKadoch).
Ce petit bénéfice n’était peut-être pas suffisant en soi pour donner l’ordre aux parents d’amener de si jeunes enfants, entreprise qui pouvait s’avérer difficile. Elle prouvait cependant la grande Méssirout Néfech (dévouement) des parents qui déployaient de gros efforts pour un profit minime chez leurs enfants ; c’est pour cela que les parents étaient récompensés.

Ceci nous enseigne une leçon fondamentale sur le ‘Hinoukh (l’éducation). Le fait d’élever des enfants est essentiel pour l’élévation spirituelle des parents. L’un des plus grands défis pour les parents est d’assurer le bien-être spirituel et matériel de leurs enfants, et ce, à n’importe quel prix. Ainsi, quand un parent fournit de gros efforts pour amener son jeune enfant à un événement comme le Hakel, il montre son dévouement pour le ‘Hinoukh de son enfant.

On raconte que l’un des fidèles participant à un cours de Torah, s’endormait régulièrement pendant la majeure partie du Chiour. Le Rav lui demanda un jour pourquoi il continuait de venir s’il ne tirait aucun bénéfice de l’exposé. L’homme expliqua qu’il continuait d’y assister même s’il ne parvenait pas à rester éveillé, pour que ses enfants voient que leur père valorisait grandement la Torah, au point que même après une dure journée de travail, il faisait l’effort d’aller à un Chiour.
Évidemment, il aurait été bien mieux qu’il en écoute le contenu et qu’il apprenne de nouvelles choses, mais ce dévouement pour l’éducation de ses enfants montre qu’il réalisait que sa Méssirout Néfech est un élément essentiel dans l’éducation.

Nous avons vu que le ‘Hinoukh sert autant à l’évolution de l’enfant qu’à celle du parent. Ainsi, le dévouement manifesté par les parents qui amenaient leurs jeunes enfants au Hakel mérite, en soi, une grande récompense.
[rapporté par le Collel de Sarcelles - Vayakél 5783]

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