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"La femme vit que l'arbre était bon comme nourriture ... elle prit de son fruit et mangea ... leurs yeux à tous deux se dessillèrent et ils surent qu'ils étaient nus ; ils cousirent alors une feuille de figuier et se firent des pagnes" (Béréchit 3,6-7)

-> Rachi (v.3,3-4) commente : 'Hava en a rajouté à l’ordre qu’elle avait reçu. C’est pourquoi elle en viendra à lui ôter [de son efficacité]. Aussi est-il écrit : "N’ajoute pas à Ses paroles" (Michlé 30, 6).
[Le serpent] l’a poussée jusqu’à ce qu’elle touche l’arbre, puis il lui a dit : "Puisque tu n’es pas morte de l’avoir touché, tu ne mourras pas d’en avoir mangé !"

-> Le Gour Aryé dit que 'Hava pensait qu'en réalité, il leur était également interdit de toucher l'arbre.
Si Hachem ne leur a pas explicitement interdit d'en manger, c'est parce que le fruit était séduisant, mais Il n'avait pas besoin de leur spécifier l'interdiction de le toucher, car ils n'avaient pas de raison particulière de le faire.

[ => on voit le danger de tirer soi-même les conclusions en terme de loi juive en se basant sur notre bon sens, au lieu de prendre conseil auprès d'un rav sérieux.
La logique de Hachem nous échappe totalement, alors allons voir ses représentants sur terre : les rabbanim.

Parfois, nous sommes également tentés de penser : "Je suis sûr que Hachem ne verra pas d'inconvénient à ce que j'agisse ainsi, Il sait à quel point dans mon cœur je l'aime et je veux faire le bien ..."
=> Faisons bien attention à ne pas nous créer le Hachem que nous souhaitons avoir, parce que cela nous arrange! ]

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-> Hachem a dit à Adam de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance.
Ensuite, Adam a répété cette interdiction à 'Hava, en ajoutant qu'il fallait également ne pas le toucher par mesure de précaution pour ne pas en venir à le manger.
[le Kli Yakar]

Le Na'hal Kédomin commente :
Bien qu'il soit positif qu'une personne s'ajoute une barrière lui évitant de fauter, Adam a cependant fait une erreur, en ne disant pas clairement à 'Hava que Hachem lui avait seulement interdit d'en manger, et que la mesure de précaution était un ajout personnel.

[On a tous des faiblesses dans des domaines spécifiques, et c'est pour cela que nous devons avoir un "choul'han arou'h" personnel : c'est-à-dire un ensemble de mesures supportables s'ajoutant au "choul'han araou'h normal", qui n'est destiné qu'à nous-même, afin de nous empêcher de fauter.
En effet, nous savons que si nous dépassons un certain point, nous n'arriverons plus à nous retenir et nous fauterons très probablement, alors bien que la loi juive nous le permette, nous mettons en place des barrières pour éviter de tomber dans le précipice.

Par contre, il est important que cela ne se fasse pas au détriment d'autrui, de nos mitsvot obligatoires, ...
Cela doit rester un accessoire au service de l'essentiel, et non l'inverse!]

-> "[Ils] se firent des pagnes" (Béréchit 3,7)

Le Zohar explique le mot : "pagnes" ('hagorot - חֲגֹרֹת) par : cela fait référence à la mitsva des tsitit.

En effet, les tsitsit représentent les 613 mitsvot : le mot tsitsit a une valeur de 600 et chacun de ses coins a 8 cordes et 5 nœuds, faisant un total de 613.

Ainsi, tout de suite après la faute, ils ont porté un vêtement leur rappelant qu'il est certes très important de se faire des barrières de sécurité pour ne pas fauter, mais pour cela nous devons toujours avoir clairement en tête quelles sont les 613 mitsvot, et ce qui provient d'autres sources.

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-> Le serpent n'a pas seulement convaincu 'Hava que ce n'était pas une faute de manger de l'Arbre de la Connaissance, mais il l'a convaincu que c'était une mitsva.

Il a dit : "Regarde. Si une personne évite une chose interdite parce qu'elle n'en a pas de désir, alors cela n'a que peu de valeur.
Cependant, si elle en éprouve beaucoup de désir, et qu'elle évite quand même ce qui est interdit, alors cela témoigne de sa grandeur.
C'est pour cela que tu dois en goûter (rien qu'un peu! ce n'est pas vraiment "en manger"!), car ensuite tu auras un véritable désir de le manger, et en te retenant de le faire, tu montreras un dévouement total à Hachem."

Alors, 'Hava a vu que c'était "bon" de manger de l'Arbre de la Connaissance.
Que Hachem nous sauve de l'état d'esprit perverti du yétser ara.

[le Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou]

[à l'image d'une mite, le yétser ara mange petit à petit toutes nos certitudes : en nous retirant une mitsva par si et une autre par là ; en nous faisant passer une avéra pour une mitsva de 1er choix, ...]

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-> Le serpent a dit à 'Hava que cela n'avait aucun sens de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance (éts hadaat), argumentant : "Pourquoi Hachem aurait-Il créé une chose si ce n'est pas pour que les gens en profitent?"

C'est le stratagème classique qu'utilise le yétser ara
Il nous convainc que si Hachem a créé des plaisirs dans ce monde, c'est pour que nous en profitions!

[midrach haGadol]

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-> Le serpent a soumis à 'Hava l'argument suivant :
"Ce n'est pas parce qu'Il Se soucie de votre vie que D. vous a interdit de manger de cet arbre, mais parce qu'Il sait que si vous en mangez, vous atteindrez une sagesse supérieure et que ce discernement vous rendra semblables à Lui.
A ce moment, vous ne dépendrez plus de Lui!"

[Rav Shimchon Raphaël Hirsch]

[ => De même, le yétser ara suscite en nous le doute à l'égard du sérieux des mitsvot.
Il réveille notre égo, notre désir de se débarrasser du joug divin (notre corps disant à notre âme :"Je fais ce que je veux! C'est MOI qui commande!"). ]

-> Rav Hirsch commente la nudité qui a suivi la faute :
"Tant que l'homme se sert de son corps pour servir D., il n'a aucune raison d'en avoir honte ... Sinon, il a honte de sa nudité.
Cette honte, c'est la voix de la conscience qui s'éveille en nous et nous rappelle que nous ne devons pas être semblables à des bêtes."

[ A chaque instant Hachem croit en nous, puisque nous accordant le plus beau des cadeaux : la vie, ainsi que des capacités phénoménales.
Comment pouvons-nous alors les utiliser d'une façon pire que les animaux?? Quel manque de respect, de reconnaissance envers notre papa Hachem!]

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-> "Le serpent dit à la femme : Mourir, vous ne mourrez pas" (Béréchit 3,4)

=> On peut se demander sur quelle certitude le serpent s’est-il basé pour affirmer à ‘Hava qu’elle ne mourra pas en mangeant du fruit? Et aussi, pourquoi cette redondance : "Mourir, vous ne mourrez pas’"?
Le midrash explique que le serpent a joué sur le fait que 'Hava ait ajouté l'interdit de toucher l'arbre. En effet, le serpent a poussé 'Hava contre l'arbre. Puis, il lui dit: "Tu vois, tu n'es pas morte en touchant l'arbre. De même, tu ne mourras pas en en mangeant". C'est ainsi que le serpent réussit à faire fauter 'Hava.
Mais on peut s'interroger. Même si 'Hava pensait qu'il était tout autant interdit de toucher l'arbre que d'en manger, et que le fait de le toucher serait aussi punissable de mort, malgré tout comment en est-elle arrivée à manger?
Finalement, Hachem leur avait dit qu'ils mourront le jour où ils mangeront. Or, la journée n'était pas encore terminée. Ainsi, qu'est-ce qui permettait à 'Hava d'être sûre qu'elle ne mourrait pas pour avoir touché de l'arbre et d'en conclure qu'elle ne mourrait pas non plus en en mangeant? Finalement, elle pouvait encore mourir dans la journée pour avoir touché l’arbre?

-> En fait, 'Hava envisagea effectivement cette hypothèse, qu'elle meurt au courant de la journée pour avoir touché l'arbre. Seulement, elle se dit que dans ce cas, puisque de toutes les façons, elle mourra pour avoir touché, il n'y a donc désormais aucune raison qu'elle se prive de manger et de profiter de ce fruit. En effet, elle ne peut pas mourir 2 fois. Ainsi, perdu pour perdu, pourquoi se priverait-elle de profiter d'un bon fruit?
C’est cela que le serpent lui dit : "Mourir vous ne mourrez pas" = la répétition veut signifier : "Vous ne mourrez pas 2 fois. Alors pourquoi se priver d’en profiter?"

Cette manière de penser fait partie des ruses classiques du mauvais penchant. Comme il sait que l'homme ne l'écoutera pas s'il l'incite directement à transgresser une grave faute, aussi il s'y prend par étape.
Tout d'abord, il séduit l'homme de commettre un petit écart, qui ne semble pas si grave. Puis, il lui fait croire qu'en fait, ce qu'il a commis est déjà trop grave et qu'il ne peut plus réparer.
Ainsi, il lui dit qu'à présent, pourquoi se priverait-il de profiter pleinement de la vie? Perdu pour perdu, il vaut mieux qu'au moins il profite dans ce monde.
L'homme doit être conscient de cette ruse pour pouvoir la reconnaître et se préserver de la faute et de l'effet boule de neige.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

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-> Le Arizal nous enseigne que lorsque "Hava fauta en consommant du fruit de l'Arbre de la Connaissance, son souhait était de faire goûter immédiatement du fruit de l'Arbre à Adam. Elle prit le fruit, le mixa avec d'autres pour en faire un jus et le lui donna comme il est écrit : "Elle en donna aussi à son mari avec elle" (Béréchit 3,6).
C'est-à-dire qu'elle en donna à Adam à son insu. Immédiatement le mauvais penchant domina Adam et il en consomma ensuite délibérément. Puis il en donna à tous les animaux de la Création sauf à un seul oiseau dont le nom est : 'hol, comme il est écrit : "La topaze d'Ethiopie ne l'égale point, on ne peut la mettre en balance avec l'or pur" (Iyov 28,19).

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