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"Si je trouve dans Sodome 50 Justes (tsadikim), au sein de la ville, alors Je pardonnerai pour eux à tout l'endroit" (Vayéra 18,26)

-> La guémara (Sanhédrin 99a) rapporte que ces hommes qui déclarent : "A quoi servent donc les Sages? C'est pour eux-mêmes qu'ils apprennent, c'est pour eux-mêmes qu'ils étudient" sont considérés comme s'ils "dévoilaient des aspects erronés de la Torah".

Rachi explique : cela signifie qu'ils "nient ce qui est écrit dans la Torah".

L'une des preuves que cite la guémara à ce sujet figure dans ce que D. annonça à Avraham : "Je pardonnerai pour eux [les tsadikim] à tout l'endroit".
Ceux-ci sont effectivement en mesure d'apporter une protection à tout leur entourage, même si les habitants de leur ville sont des réchaïm encourant un décret de destruction.

-> Le rav Eliyahou Lopian poursuit cette idée :
"Imaginons que l'on ait effectivement trouvé 10 tsadikim à Sodome, la ville n'aurait alors pas été détruite et la vie aurait suivi son cours normal, comme auparavant. Et il ne serait venu à l'esprit d'aucun habitant de Sodome qu'il devait sa vie à l'un de ses voisins.

Même de nos jours, cette remarque conserve toute son actualité : qui sait combien de décrets ont été annulés de notre vivant uniquement par le mérite des tsadikim que nous côtoyons?

Lorsque des soldats reviennent glorieux du front, nous avons tendance à attribuer à eux seuls le mérite de la victoire, d'où l'importance de se remémorer sans cesse ce verset : "Je pardonnerai pour eux à tout l'endroit", et de ne jamais négliger l'immense contribution que les tsadikim et les personnes qui se consacrent à l'étude de la Torah apportent à l'équilibre du monde."

[à la fin de la prière du matin, nous disons : que les Sages apportent la paix sur le monde (talmidé 'hakhamim marbim shalom baolam).
Si nous célébrons les soldats pour ce qu'ils ont pu faire, à combien plus forte raison doit-on avoir en estime nos tsadikim et les remercier de nous éviter des guerres, d'être au calme!]

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-> Le midrach Eikha (chap.2) apporte un exemple à cela :

Lors des guerres menées contre l'empire romain, Adrien avait soumis la ville de Bétar à un siège.
Bar Kokhba et son armée de 200 000 hommes lui tinrent tête pendant 3 ans et demi.

Un Kouti (converti peu fidèle à la Torah) dit à Adrien : "Si tu n'es pas parvenu à vaincre les juifs, c'est parce que tu ne t'en prends pas à leur force véritable : Rabbi Eliézer haModayi (un grand Sage, oncle de Bar Kokhba). Tant que ce tsadik vivra et qu'il observera le deuil et le jeûne, il te sera impossible de les vaincre. Donne-m'en l'occasion, et je t'offrirai une victoire sûre".

Il alla trouvé rabbi Eliézer haModayi, qui était absorbé dans ses prières, et prenant soin d'être vu, il se pencha vers lui comme pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille.
Des témoins se rendirent alors chez Bar Kokhba et lui dirent : "Ton oncle rabbi Eliézer est de connivence avec Adrien. Pour preuve, nous l'avons vu comploter avec un Kouti."

Après que rabbi Eliézer ait achevé ses prières, Bar Kokhba le convoqua et l'interrogea à son tour : "Que t'a donc dit ce Kouti?"
Le Sage répondit : "J'étais totalement absorbé dans mes prières, et je n'ai rien compris de ce qu'il m'a dit!"
La colère de Bar Kokhba éclata alors et il frappa violemment son oncle, qui mourut sur le coup.

Le midrach conclut en ces termes : "Toutes les fautes furent aussitôt prises en compte et la ville de Bétar fut conquise".

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-> "Peut-être y a-t-il 50 justes au milieu de la ville?" (Vaéra 18,24)

Ces hommes doivent être vertueux non seulement en privé, mais aussi "au milieu de la ville" (béto'h a'ir), c'est-à-dire en public.
L'individu prouve sa piété s'il agit toujours selon ses convictions, même lorsqu'il se trouve dans un environnement hostile.
De plus, le juste authentique doit se préoccuper de ses semblables et essayer de les aider à s'améliorer.
[d'après le rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

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-> Rabbi Yo'hanan dit : "A chaque fois que le mot : tsadikim (צַדִּיקִם) est mentionné en lien avec la ville de Sedom, il est écrit sans un second "youd" (צדיקים), pour indiquer qu'ils n'étaient pas parfaitement tsadikim".
[midrach Béréchit rabba 4a]

Le Messekh 'Hokhma explique que le verset souligne "au milieu de la ville", afin d'impliquer que même s'ils ne sont pas considérés comme des tsadikim dans une autre ville, néanmoins si comparés aux autres gens de la ville il y avait des personnes de vertus, alors que par leur mérite Hachem ne détruise pas l'endroit.

Cela correspond au midrach ci-dessus, qui affirme que la notion de tsadikim applicable à Sedom était des gens pas en tous points tsadikim.
[Yalkout Yéhouda]

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