Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Avraham était vieux, avancé dans la vie" ("Hayé Sarah 24,1)

-> Il est écrit dans le midrach Yalkout Chimoni ('Hayé Sarah - chap.105) :

"Avraham demanda la vieillesse.
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, quand un homme et son fils arrivent quelque part, personne ne sait qui des deux honorer."
Hachem lui répondit : "Je jure par ta vie : c'est une bonne chose que tu demandes là, et c'est avec toi que la vieillesse commencera".
Depuis le début de Béréchit, il n'est fait aucune mention de la notion de vieillesse, et c'est seulement lorsqu'Avraham la demanda qu'elle fut donnée au monde ; c'est pourquoi il est dit : "Avraham était vieux".

Its'hak demanda les épreuves.
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, un homme meurt sans avoir vécu d'épreuves durant sa vie et l'Attribut de Rigueur/Justice s'abat sur lui ...
Its'hak demanda les épreuves, et elles furent données, comme il est dit : "Comme Its'hak était devenu vieux, sa vue s'obscurcit" (Toldot 27,1).

Yaakov exigea la maladie [qui précède la mort].
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, un homme meurt sans tomber malade, il n'a pas l'occasion de répartir son héritage entre ses enfants. Mais s'il tombe malade 2 ou 3 jours auparavant, il peut alors léguer ses biens ...
C'est pourquoi il est dit : "On fit dire à Yossef : ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)."

<--------->

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique :

- Avraham incarne le 'hessed, et il déplorait le fait qu'une personne respectable (du fait de son âge), puisse être privée de l'honneur qui lui revient.
Par le phénomène de vieillissement, il avait une volonté sincère d'améliorer les relations entre les hommes.

- Its'hak incarne l'attribut de Rigueur/Justice, et il ressentait la nécessité de doter l'humanité d'un instrument capable d'inciter l'homme au repentir.
L'idée est de donner une sorte d'avant goût des épreuves de l'Enfer qui risquent de s'abattre sur cette personne, si elle ne se repent pas.

- Yaakov, l'homme intègre, par l'Attribut de la Perfection, souhaitait que la paix règne entre les héritiers, et la maladie permet d'avoir le temps pour répartir son legs.
Il avait conscience que les rivalités et la jalousie, provoquent une faille dans le service divin.

<--------->

-> Dans ce même midrach, il est également écrit :

"Le roi 'Hizkiyahou demanda la "seconde maladie".
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, il n'est pas bon pour l'homme que Tu le laisse en parfaite santé jusqu'à l'heure de sa mort. En revanche, s'il tombe malade au cours de sa vie, il se repent sincèrement.
C'est pourquoi il est : "Cantique de 'Hizkiyahou, roi de Yéhouda, composé à l'occasion de sa maladie dont il guérit" (Yéchayahou 38,9)."

=> 'Hzikiyahou est allé au-delà de la demande de Yaakov, en priant Hachem qu'Il suscite en l'homme, tout au long de vie, des maladies qui le conduiraient jusqu'au seuil de la mort, et dont il ne guérirait que par pure charité divine. L'homme serait alors animé d'un profond sentiment de gratitude envers Celui qui l'a sauvé, et il se repentirait sincèrement.

<------------>

-> Le midrach (Béréchit rabba Vayéra 43,10) nous rapporte que :

Rabbi Yéhouda bar Rabbi Simon dit : "Avraham fit un grand festin [suite à la naissance de Its'hak]" = il fit un festin pour les grands : Og et tous les grands de ce monde y étaient présents.

On dit à Og : "Ne disais-tu pas d'Avraham qu'il est une mule qui ne peut procréer?"
Il répondit : "Quelle est donc cette créature insignifiante [Its'hak] qu'il a reçue en cadeau? Avec mon doigts seulement, je peux la broyer!"

Hachem dit : "Pourquoi méprises-tu donc son cadeau? Je jure que viendra un jour où se dresseront face à toi des milliers et des milliers de myriades de ses descendants, entre les mains desquels tu tomberas (cf. 'Houkat 21,34).

[Cette interprétation correspond à] ce qu'a enseigné Rabbi Lévi : Jamais un berceau ne fut balancé avant qu'on ne le fît dans la maison d'Avraham."

-> Le Matanot Kéhouna explique que ce texte suggère que Its'hak fut le 1er enfant au monde à naître de la taille d'un nourrisson. Jusque là, les nouveau-nés sortaient du ventre maternel déjà adultes, et n'avaient donc nul besoin d'un berceau.
C'est pourquoi Og avait ainsi tourné en ridicule à la vue d'Its'hak, dans la mesure où l'on n'avait encore jamais vu d'enfant de taille si réduite.

=> Ainsi, Its'hak fut le 1er enfant "dépendant", incapable de pourvoir à ses besoins dès sa naissance.

<-------------------------------------->

-> Pourquoi dit-on lé’haïm? Pourquoi dit-on labriout? : https://todahm.com/2014/05/18/pourquoi-lehaim-pourquoi-labriout

<-------------------------------------->

"Avraham était vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sarah 24,1)

En hébreu, cela donne : וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים (veAvraham zaken ba bayamim)

La dernière lettre de ces 4 mots forme : מַאֲמִן (un croyant - maamim), c'est une allusion à la foi de Avraham en Hachem.
[Yalkout haEzovi]

<------->

-> Répondre amen comme il le faut, est propice pour avoir une longue vie.
En effet, il est écrit : "Avraham était vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sarah 24,1).
Les dernières lettres de : "zaken ba bayamim" (vieux, avancé dans la vie - זָקֵן, בָּא בַּיָּמִי) forment le mot : amen (אמן).
[Baalé haTossafot]

-> Tout celui qui allonge son amen, sa vie sera allongée et sa vie sera bonne.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 8,8]
Le rav Its'hak Eizik Chaver précise que "sa vie sera bonne" (ouchnotav bétova) signifie : "il aura du plaisir en un jour de sa vie autant que les autres en ont en plusieurs jours."

-> Tout celui qui répond "amen" dans ce monde méritera de répondre "amen" dans le monde futur.
[midrach Tan'houma 96,9]
En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora’h 'Haïm 124,7) statue : "Enseigne à tes jeunes enfants à répondre amen, car lorsque les enfants répondent amen, ils méritent une part dans le monde futur (olam aba).

<-------------------------------------->

-> "Et Avraham fut âgé" ('Hayé Sarah 24,1)

=> La Torah rapporte qu'Avraham était âgé, juste après l'épisode de l'enterrement de Sarah. Quel lien y a-t-il entre ces deux sujets?

Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) enseigne :
L'une des explications à cela est basée sur le verset de la Torah qui dit : "Que vos jours se multiplient ainsi que les jours de vos enfants sur la terre qu'Hachem a promis de vous donner" = on en déduit que toute la valeur et la plénitude de la longévité et donc de la vieillesse ne s'applique qu'à ceux qui sont en terre sainte.
Certes, Hachem a promis cette terre à Avraham. Mais, Avraham n'a réellement prit possession d'une part en terre d'Israël que pour y enterrer Sarah. C'est là qu'il a acheté le terrain d'Efron, à 'Hevron. Et c'est seulement après cette acquisition de ce lopin de terre que la vieillesse d'Avraham devint une véritable valeur et prit tout son sens, comme on l'a expliqué.
C'est donc logique que juste après cela, la Torah en fasse l'éloge : "Et Avraham fut âgé".

One comment

  1. Pingback: Aux délices de la Torah

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.