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"L'enfant grandit et elle l'amena à la fille de Pharaon et il devint un fils pour elle. Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré (méchiti'ou) de l'eau"."" (Chémot 2,10)

-> Moché avait 10 noms : Yéred, 'Héver, Yékoutiel, Avigdor, Avi Socho, Avi Zanoa'h, Touvia, Chémaya, Lévi et Moché (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Bien qu'il avait ces différents noms, la Torah entière ne l'appelle que par le nom donné par Batya, la fille de Pharaon. Hachem ne l'appela jamais par un autre nom. (midrach Chémot rabba 1,26)

-> Le 'Hida (Chem haGédolim) fait remarquer qu'il est notable de constater qu'aucun Tana ou Amora ne s'est appelé : Moché.
Pour cette raison, l'expression est devenue : "De Moché (rabbénou) à Moché (le Rambam), il n'y a pas de Moché" = en effet, aucun Tana ou Amora ne portait ce nom saint et pur.

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux juifs à placer leur espoir et leur confiance en D.

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-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l’eau.

-> La guémara (Sotah 36b) enseigne que Pharaon, son père, ne connaissait pas l'hébreu.
Comment Batya pouvait-elle connaître cette langue?
Lorsque les juifs sont arrivés en Egypte, elle l'a appris d'eux.
[Daat Zékénim miBaalé Tossafot]

-> Il est probable que ce soit la mère de Moché, Yo'hévét, qui a nommé Moché.
Elle a dit à Batya qu'elle nommait le bébé Moché par gratitude du fait qu'elle l'a sorti de l'eau.
[Tossefét Bra'ha]

-> Il est écrit : "La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve" (Chémot 2,5)
Le midrach commente qu'elle avait de la lèpre (tsara'at), entraînant qu'elle ne pouvait pas se baigner dans de l'eau chaude, mais uniquement dans du froid comme l'est le Nil.
A l'instant où elle a touché Moché, elle a été immédiatement guérie.

Cependant, le Tikouné Zohar ajoute que sa tsara'at a été transmise à Moché, qui en est resté atteint pendant pratiquement 80 années, jusqu'au moment où Hachem a parlé avec lui au buisson ardent, et où il en a été guéri.

[malgré cela, selon le Ibn Ezra, à chaque fois qu’on l’appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, et à chaque fois, il l’a remercié en son cœur! ]

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-> Hachem a placé dans la bouche de Batya le nom : Moché (משה), qui se lit à l'envers : Hachem (השם).
[Tsor haMor]

Le Torat Gavriel enseigne également que le nom lui a été communiqué par inspiration divine (roua'h haKodech), le Ciel jugeant ce nom approprié.
En effet, dans le verset elle le nomme tout d'abord : Moché, et ensuite en donne l'explication.

-> Il aurait été plus correcte de l'appeler : machouï (משוי) : "celui qui a été tiré".
Le nom : Moché (משה) implique qu'il s'est sorti lui-même de l'eau. En effet, ses propres mérites (futurs) ont entraîné qu'il en soit sauvé.
[midrach haGadol]

Le Rokéa'h enseigne que c'est parce qu'il va sauver d'autres de l'eau dans le futur, lorsqu'il mènera le peuple juif dans la traversée de la mer Rouge, survivant à l'armée égyptienne.

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-> Pharaon lui-même ne connaissant pas l'hébreu, et il avait même fait jurer à Yossef de ne le révéler à personne.
=> Comment sa fille pouvait-elle parler la langue sainte, pour le nommer Moché : "car je l'ai retiré de l'eau"?

Rabbi Yi'hiya Na'hmani (le Imré Noam) explique que lorsque Yossef parlait avec Pharaon en hébreu, ce dernier ne savait pas lui répondre, et il lui a fait jurer de ne le révéler à personne. Malgré tout Pharaon n'a pas eu confiance en Yossef à ce sujet, et il avait peur que cela se sache.
C'est pourquoi, il a été obligé d'apprendre l'hébreu, et de cette façon la langue sacrée a été apprise dans toute sa maison, et sa fille savait parler cette langue.

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-> Il était considéré comme si Moché avait été noyé dans l'eau, et qu'il n'était plus l'enfant de ses parents.
Batya disait que puisqu'elle l'a sauvé de l'eau, c'est comme si elle en était sa mère.
[Nétsiv - Haémek Davar]

-> En lui donnant ce nom ("je l'ai tiré de l'eau"), Batya, la fille de Pharaon, voulait mettre en avant qu'elle avait pris un bébé qui avait déjà été jeté dans l'eau.
Ainsi, le décret de Pharaon a bien été respecté, et elle ne risquait pas la mort puisque n'ayant pas agi en opposition avec le décret du roi.
[Gaon de Vilna]

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-> Batya est allée se tremper dans le fleuve afin de retirer l’idolâtrie (avoda zara) de la maison de son père, et afin de se convertir au judaïsme.
[guémara Méguila 13a]

[peut-être qu'en nommant Moché, elle faisait référence à Hachem qui l'a "sorti" de l’idolâtrie, de l'eau du mikvé (le fleuve), l'amenant alors à faire partie de Son peuple.]

-> "La fille de Pharaon descendit pour se baigner dans le fleuve"
La guémara (Sotah 12b) commente : "Cela nous enseigne qu'elle est descendue pour se laver de l'idolâtrie de son père."
Elle s’est rendue auprès du Nil pour faire la tévila (l'immersion) pour devenir une convertie au judaïsme (Rashi - Sotah 12b).
Certains commentateurs enseignent que le fait qu'elle soit allée se baigner justement dans le fleuve pour se purifier des idoles de son père, et non à un autre endroit, était dû au fait que le fleuve était l'idole de l'Egypte, comme l'écrit Rachi (Chémot 7,17). C'est là qu'elle est allée se convertir, pour annuler leur idole, et montrer qu'elle n'y croyait pas.

Selon la guémara (Taanit 7a), "l’eau, c’est la Torah" , mais l'eau symbolise également l'humilité ("de même que l’eau coule d’un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble").
=> C'est ce que dit le verset : "La fille de Pharaon descendit se baigner dans le fleuve", elle est descendue de sa grandeur en tant que fille de roi pour se tremper dans l'eau de la Torah.
[rabbi David Pinto]

-> Que venait faire une princesse égyptienne, fille de Pharaon dans le fleuve de la région de Goshèn, habitée uniquement par les juifs?
En lui donnant ce nom, Batya exprimait [indirectement] qu'elle a été "tirée en dehors" de son palais habituel vers le fleuve afin de sortir ce bébé de l'eau.
[le Alshich Hakadosh]

Le 'Hokhmat haTorah note que c'est uniquement parce que son père Pharaon, a décrété que tous les bébés garçons juifs doivent être jetés dans le fleuve, qu'elle a eu le mérite de retirer Moché de l'eau.

=> On voit comment Hachem peut absolument tout faire. Lorsque plein de fierté, on pense avoir trouvé LA solution pour éviter un décret divin, et bien c'est justement notre action qui va permettre d'amener notre perte.
[on peut observer la même chose dans le récit de Pourim avec Haman, qui a mis en place la potence sur laquelle il sera finalement pendu!]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Batyah, la fille de Pharaon qui a sorti Moché du Nil et l’a élevé, a choisi de le nommer Moché car elle l’avait retiré du fleuve, Méshitihou en hébreu.
On peut se demander, alors que l’Egypte en entier recherche le futur sauveur d’Israel et tue tous ses garçons pour essayer de l’éliminer, pourquoi elle choisit de l’appeler par le nom qui pourrait le dénoncer? En plus Pharaon lui même ainsi que ses devins, ceux-là même qui ont lancé la chasse à l’homme pour trouver Moché, parce qu’ils l’ont vu prophétiquement "tomber dans l’eau", vont l’appeler de ce nom. Ne pouvaient-ils pas avec toute leur sagesse et leur intelligence deviner de qui il s’agit?

En fait, c’était un plan de la Providence Divine qui les a aveuglés et rendu idiots pour que le monde entier comprenne, au moment où Moshé va revenir en tant que sauveur d’Israel et que Pharaon et ses ministres vont comprendre qu’il a grandit dans le palais sous leur yeux et avec le nom trahissant sa nature, qu’Hachem est capable de faire ce qu’il veut, qu’il est la seule Sagesse et la seule Intelligence, et que seule sa volonté s’accomplit. C’est cette émouna qu’Hachem a voulu inculquer à son peuple pour toutes le générations par l’intermédiaire de tous les événements de la sortie d’Egypte.

[le midrach nous relate certes l'incident où Moché jeune a mis la couronne de Pharaon, mais ce dernier n'a eu peur que de perdre sa royauté, et pas d'autre chose!]

Le Ben Ich 'Haï écrit : "Hachem ne leur a donné aucune compréhension ou aperçu de la vérité."
[cela est une leçon pour nous, étant humains, nous avons par définition des limitations à comprendre ce qui se passe. Mais plus que cela, nous ne pouvons voir, penser, ... que selon ce que Hachem nous le permet!
L'exemple de Pharaon est frappant, où sur le moment ils pensaient être très malins (c'est bon on voit le futur, on tue les 1ers nés dans le Nil, ...), mais au final ils ont été dirigé en erreur par Hachem.]

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-> b'h, Autre dvar Torah sur ce verset : https://todahm.com/2016/04/25/4319

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"Yo'hévét (enfanta un fils et) vit qu'il était bon (tov)" (Chémot 2,2)
Une braïta enseigne : selon rabbi Méïr, son nom était Tov ; selon rabbi Yéhouda, il s'appelait Touvia ; selon rav Né'hémia, le mot "tov" indique qu'il était apte à la prophétie ; selon A'hérim, il était né circoncis ; selon les autres sages, la maison fut remplie de lumière lorsque Moché naquit, car ils ont rapproché notre verset : "Elle vit que la lumière était bonne (ki tov)", et le verset : "D. vit que la lumière était bonne (ki tov)" (Béréchit 1,4).
[guémara Sota 12a]

-> Du fait que Moché est né le 7 Adar, ses parents ont pu le cacher durant 3 mois (lunaires) et le jour où ils ont dû le mettre dans le fleuve était donc le 6 Sivan, le futur jour réservé au don de la Torah.
Le verset "elle vit qu'il était bon" fait donc allusion à la Torah (désignée : tov) qui sera donnée au peuple d'Israël le 6 Sivan par le mérite de Moché.
C'est pourquoi Yo'hévét a caché son fils Moché dans sa maison, sans aucune crainte jusqu'au jour du don de la Torah, car le mérite de la Torah future le protégeait.
[Alchikh haKadoch]

-> C'est Myriam qui a nommé son frère Tov à sa naissance inspirée par une intuition prophétique, et sa mère Yo'hévét aurait agréé ce prénom.
[Ets Yossef]

-> Le prénom Tov a été attribué par sa mère Yo'hévét, car elle a pressenti que cet enfant amènerait un bienfait (tova) à Israël et la délivrance (guéoula) du peuple.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a ajouté au prénom Tov (טוב) les lettres youd et hé (du Tétragramme) pour former le prénom Touvia (טוביה).
En effet, dans l'expression du verset (v.2,2) : ki tov hou (כי טוב הוא), le mot טוב est entouré de la lettre youd (du mot כי) et de la lettre hé (du mot הוא).
Ce prénom Touvia montre donc qu'Hachem s'est associé à cet enfant.
[Maharcha]

-> Dès que Moché a été sauvé des eaux du Nil par Batya, le décret de Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le fleuve a été abrogé.
Donc Moché a indirectement fait du bien (tov) aux nouveau-nés qui sont nés après lui ; c'est pourquoi rabbi Méïr a dit qu'il s'appelait Tov.
Et pour rabbi Yéhouda, le rajout des lettres youd et hé pour former le nom טוביה (Touvia) fait allusion au fait qu'après le sauvetage de Moché et l'annulation du décret, les gens ne craignaient plus de se marier ou de se remarier.
La Présence Divine, symbolisée par la lettre youd de l'homme (ich - איש) et la lettre hé de la femme (icha - אשה), régna donc de nouveau dans les foyers juifs.
[Adérét Eliyahou]

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-> Le Séfer Kav HaYachar (ch.54) rapporte :
Il est écrit dans le Zohar parachat Chela’h Lekha : Il y a en haut un palais qui est réservé à Batya la fille de Pharaon, et plusieurs myriades et milliers de femmes tsadkaniot avec elle. Chacune a sa place spéciale, où elle connaît un immense plaisir.
Trois fois par jour, on proclame : "Voici la silhouette de Moché le prophète fidèle qui arrive", et alors Batya sort à un autre endroit où un rideau est tendu, elle voit à travers le rideau l’apparence de Moché, et elle dit : "Heureux est mon sort d’avoir élevé cette lumière!"
Ensuite elle retourne vers les femmes qui sont installées avec elle avec de beaux habits, comme elle était en ce monde, dans des habits qui éclairent d’une grande lumière.
On les appelle les femmes sereines (nachim cha’ananot).

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+ Quelques récompenses de Batya d'avoir sauvé Moché :
- elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés (Pessikta déRav Kahana 7) ;
- elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
- elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15).

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-> Le Zohar haKadoch (Chéla'h) écrit que Batya, la fille de Pharaon, est dans un endroit au gan Eden avec les femmes les plus justes qui ont jamais vécu. Trois fois par jour, on lui montre une image de Moché Rabbénou et on lui dit : "Heureuse êtes-vous, que vous avez été responsable d'élever ce grand tsadik!"
Elle est l'une des 7 personnes qui est allée au Gan Eden alors qu'elle était encore en vie.
Hachem lui-même l'a nommé : "Fille d'Hachem" (bat-YA).

Moché avait d'autres prénoms, mais il est connu par celui qu'elle lui a donné.
Tout cela en raison du fait qu'elle a risqué sa vie pour empêcher que Moché ne meurt dans le fleuve.
Elle est crédité d'avoir élevé "l'enseignant de tous les juifs" (rabban chél kol Israël). Elle reçoit une récompense inimaginable au Gan Eden.

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-> D'après certaines opinions, Batya n'était pas la fille de Pharaon mais l'une de 2 sœurs abandonnées, amenées au palais en raison de leur beauté exceptionnelle.
La seconde sœur, nommée Tsipora, a été adoptée par Yitro et deviendra, plus tard, l'épouse de Moché.
[des 2 sœurs : Pharaon a pris Batya, et Yitro a pris Tsipora]
[midrach Talpiot ; Sifté Cohen]

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