Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Balak fils de Tsipor a vu" (Balak 22,2)

=> Qu'est-ce qu'il a vu?

-> Le Zohar explique que Bil'am s’opposait à Moché par sa force de la parole, et Balak s’opposait à Aharon par sa force de l’action.

A présent que Aharon était décédé, Balak a senti qu’il pouvait attaquer Israël. Et en réalité, il pouvait nuire à Israël par sa propre force, car Aharon n’était plus là face à lui.
Cependant, Hachem a “saboté” son plan, et dans Sa Bonté, Il lui a mis dans le cœur de faire intervenir Bil'am pour cela.
Seulement, Bilam ne pouvait pas réussir, car la force de Moché se tenait toujours contre lui.
[Sfat Emet]

<--->

-> "Un ange du Seigneur se mit sur son chemin pour lui faire obstacle" (Balak 22,22)

-> Cette créature était un ange de miséricorde car le verset emploie l'expression "mala'h Hachem" ; ce Nom Divin évoque toujours l'attribut de bonté.
Cependant, pour Bil'am, il se transforma en une force tourmentante, mesure pour mesure.
Comme Bil'am avait voulu usurper la force de parole des Bné Israël ("La voix est celle de Yaakov - Béréchit 27,22) pour les frapper d'une malédiction, l'ange de compassion prit le rôle d'un guerrier.
"Tu as empiété sur leur domaine, aussi j'empiéterai sur le tien, celui de l'épée, comme il est écrit : "Tu vivras par ton épée" (Toldot 27,40).

Le verset poursuit en disant que l'ange se tenait sur la route, l'épée dégainée ('hérev chéloufa).
Le mot chéloufa évoque cet aspect de "mesure pour mesure" dont nous venons de parler.
Il est composé des mots : "chélo" (à lui) et "pé" (la bouche).
L'ange dit : "Tu as pris l'arme qui caractérise Israël, celle de la bouche, ainsi j'ai pris l'épée qui te caractérise".
Bil'am trouva donc plus tard la mort par l'épée, comme il est écrit : "Ils tuèrent aussi Bil'am, fils de Béor, par l'épée" (Mattot 31,8).
[Méam Loez - Balak 22,22]

<--->

-> "Hachem s'est mis en colère car il est allé" (Balak 22,22)

Le 'Hakham Tsvi commente :
Le sens simple de ce verset est que quand Hachem vit que Bil'am partait malgré tout pour maudire les juifs, cela L'énerva. Mais on peut y voir un second degrés.
Nos Sages disent que chaque jour, Hachem se met en colère un court instant. Ceci est nécessaire pour l'équilibre du monde. De plus, Bil'am connaissait le moment où Hachem se met en colère. C'est à ce moment précis qu'il souhaitait maudire Israël, pour causer des dégâts.
C'est pourquoi, pendant toute cette période, Hachem ne se mit pas en colère, pour ne pas que Bil'am maudisse les juifs à ce moment.
=> De ce fait, pourquoi notre verset dit-il qu'"Hachem s'est mis en colère"? Cela était risqué!

En fait, nos Sages disent que quelqu'un qui marche, doit s'arrêter pour prier (la Amida), car on ne peut pas bien se concentrer quand on marche. Or, Bil'am devait beaucoup se concentrer pour identifier précisément l'instant de la colère Divine. Il ne pouvait donc pas le faire en marchant. C'est pour cela qu'"Hachem s'est mis en colère" à ce moment là sans qu'il n'y aie aucun risque.
La raison est donnée par le verset lui-même : "Car il est allé", que l'on peut aussi traduire par : "Car il a marché". Et du fait qu'il marchait, il ne pouvait pas se concentrer. Hachem pouvait donc ''profiter'' de ce moment pour appliquer la colère de ce jour-là.

<--->

-> b'h, pour prolonger cela, cf. divré Torah sur ce verset : http://todahm.com/2019/10/02/10535-2

<------------------>

"Car je sais que celui que tu bénis est béni et celui que tu maudis sera maudit" (Balak 22,6)

=> Si Balak est conscient de la force de bénédiction de Bilam, tout autant que sa force de malédiction, alors au lieu de lui demander de maudire le peuple juif, pourquoi ne lui a-t-il pas plutôt demandé de bénir son peuple, le peuple de Moav?

C’est que les nations qui haïssent Israël ne cherchent pas leurs propres intérêts et avantages, mais elles ne cherchent qu’à faire du mal au peuple juif.
Encore plus que d’être intéressé à être béni, ce que cherche Balak c’est surtout de maudire le peuple juif.
=> Ainsi, même si parfois par cela, les nations se causent des dégâts à elles-mêmes, ce qui compte pour elles avant tout, c’est de faire souffrir les juifs.
[Beit Rama]

<--->

-> "Car je sais que ce que tu avais bénis était béni et ce que tu maudiras sera maudit" (Balak 22,6)

=> Pourquoi Balak a dit à Bilam "ce que tu avais bénis était béni" au passé, alors que "ce que tu maudiras", il l’a dit au futur.

Le Kli Yakar explique de la façon suivante :
C’est que Bilam le racha savait ce que voulait Hachem et regardait le mazal de chacun.
Quand il regardait le mazal de quelqu’un et voyait qu’il était béni, il s’approchait de lui pour le bénir, et celui-ci constatait que les bénédictions de Bilam se réalisaient, il lui en était reconnaissant, s’attachait à lui, et ne se doutait pas que de toutes façons ces bénédictions figuraient dans son mazal et qu’il n’avait nul besoin des bénédictions de Bilam.
Mais Balak, qui connaissait la sorcellerie et l’escroquerie de Bilam, le lui a reproché ouvertement en disant : "car je sais que ce que tu avais béni était béni" (au passé), c’est-à-dire que tu n’as pas à te vanter de tes bénédictions parce que de toutes façons les gens que tu bénissais étaient déjà bénis dans leur mazal, et ce ne sont pas tes bénédictions qui ont agi, mais je sais que ce que tu maudiras sera maudit (au futur), c’est-à-dire que toute ta grande force est seulement dans la malédiction pour nuire aux gens, c’est pourquoi je veux que tu viennes maudire Israël.

<--->

-> "Et maintenant, viens je te prie me maudire ce peuple" (Balak 22,6)

Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit :
L’homme doit faire très attention à ne pas dire de paroles imprudentes. Car même s’il parle sans intention, il attire la chose sur lui.
Balak a dit : "Viens me maudire", sa bouche a provoqué qu’en fin de compte, il l’a maudit.

<------------------>

"J’ai reçu la mission de bénir, Il a béni et je ne puis revenir en arrière" (Balak 23,20)

=> Pourquoi Bilam dit-il qu’à présent que le peuple juif a été béni, il devient impossible de revenir sur cette bénédiction? A priori, pourquoi ne pourrait-il pas désormais essayer de nouveau de maudire?

En réalité, lors d’une des prises de parole passée de Bilam, il a adressé tellement de bénédictions au peuple juif qu’il s’est même souhaité de connaître la même fin que celle qui arrivera à Israël.
["Puisse-je mourir comme meurent ces justes et puisse mon avenir ressembler au leur" (Balak 23,10)]

=> Ainsi, si à présent il maudit le peuple juif et lui prédit du mal, il s’avérera que par cela il se maudira en même temps à lui-même, car il a déjà dit qu’il lui arrivera la même fin qu’à Israël.
Dès lors, il ne peut donc plus revenir en arrière et les maudire, car indirectement, c’est lui-même qu’il maudira.

[Ktav Sofer]

<------------------>

+ " Il [Bil'ham] déclara sa parabole et dit : ... Viens maudis pour moi Yaakov, et viens éveille la colère contre Israël" (Balak 23,7)

-> Et lorsque je les maudirai, n'est-ce pas moi-même, en fait, que je maudirai? Car Avraham a reçu la bénédiction : "Celui qui te maudira, Je maudirai" (Lé'h Lé'ha 12,3).
La Torah rapporte que Bil'am a employé les mots : "lékha ora li Yaakov" (va maudire Yaakov pour moi - Balak 23,7).
Le mot "li" (pour moi) montre que Bil'am disait : "Si je maudis Yaakov, c'est moi-même (li) que je maudis".
A ce sujet, on remarquera dans la Torah que le mot "li" accompagne chaque rappel de la malédiction.
La Torah souligne que quiconque invoque une malédiction sur le peuple juif se maudit lui-même.
[Méam Loez - Balak 23,7]

<------->

+ "Ceux qui te bénissent sont bénis et ceux qui te maudissent sont maudits" (Balak 24,9)

-> Le Méam Loez commente :
On remarquera que lorsque Its'hak bénit Yaakov, il commença par dire : "Ceux qui te maudissent sont maudits" et termina par : "et ceux qui te bénissent sont bénis" (Toldot 27,29).
Dans notre verset, l'ordre est inversé.
La raison en est que Its'hak aimait son fils , il commença donc par une malédiction afin de pouvoir terminer ses paroles sur une bénédiction.
Bil'am, l'ennemi des Bné Israël, commença par une bénédiction afin de pouvoir finir par une malédiction. En effet, les derniers mots qui sortent de la bouche d'un homme sont l'expression de sa réelle volonté.
Ainsi, parce que le racha Bil'am termina par une malédiction, chaque fois que les Bné Israël commettent des transgressions, les 9 bénédictions qu'il a prononcées se transforment en malédictions.
Cependant, comme la première concernait les synagogues et les maisons d'étude, elle reste intouchable.

[d'ailleurs, D. préserva cette bénédiction par compassion, car Il savait que grâce à elle les Bné Israël pouvaient espérer recevoir les autres (la Torah permet de connaître les lois, et donc d'être guidé sur le bon chemin. Cela évite que les autres malédictions restent en vigueur puisqu'Israël ne faute plus), car D. ne ferme les portes du repentir devant personne.]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.