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"Si tel est le bon plaisir du roi, qu'il soit rendu un ordre écrit de les faire périr, et moi, je mettrai 10 000 kikars d'argent à la disposition des agents [royaux] pour être versés dans les trésors du roi" (Méguilat Esther 3,9)

-> Selon le 'Hatam Sofer, lorsque Haman a donné à A'hachvéroch ces 10 000 kikar d'argent, il lui a conseillé de les donner aux pauvres.
En effet, A'hachvéroch aurait du mal à expliquer comment il a pu accepter un pot-de-vin pour permettre d'anéantir une nation toute entière.
Par cela, il n'avait pas besoin d'utiliser cet argent de ses fonds propres, et cela lui permettait de prouver qu'il agissait uniquement pour le bien de son pays!

-> Le 'Hida (Ahavat David 11d) rapporte les paroles de Haman à A'hachvéroch : "Si vous le désirez, vous pouvez consacrer tout cet argent pour la tsédaka! Il est certain que le mérite de la tsédaka, va nous protéger et se tenir devant nous pour nous faire réussir dans nos actions, et renforcer nos mérites face à ceux d'Israël!
Cela vaut la peine que nos Shékalim viennent annuler leurs Shéakim."

[de nombreux autres commentateurs affirment également que Haman a donné 10 000 kikars d'argent à la tsédaka, comme par exemple parmi les "récents" : le Pri Tsadik (Shékalim 15) ; le Yaarot Dvach (Pourim) ; le 'Hazon Ovadia (p.311) ; ... ]

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-> Le 'Hatam Sofer poursuit que lorsque les gens verront que l'argent ira à la tsédaka, ils raisonneront que Haman est quelqu'un de bien.
En effet, puisqu'étant un modèle en terme de tsédaka, s'il souhaite tuer tous les juifs, c'est forcément qu'il le fait avec les meilleures intentions pour le bien du pays.

-> La guémara (Méguila 16a) rapporte que lorsque Haman est venu voir Mordé'haï afin de lui revêtir des habits royaux pour le mener sur le cheval royal, celui-ci était en train d'enseigner les lois de kémitsa (קמיצה - la façon dont le Cohen mesurait la farine avec sa poignée (komets) dans le cadre des sacrifices apportés sur l'Autel).

Haman lui a dit : "Ta poignée de farine a repoussé mes 10 000 kikars d'argent!"

=> La kémitsa est quelque chose de spirituelle, c'est une mitsva, tandis que les 10 000 kikars sont d'ordre matériel, c'est un pot-de-vin. N'est-ce pas évident que le spirituel repousse le matériel? Qu'y a-t-il de si spécial?

Le rav Nevenzahl explique que la comparaison de Haman prend tout son sens dans le fait que les 10 000 kikar de Haman étaient en réalité également spirituels, puisqu'étant de la tsédaka!
Haman affirme alors que la mitsva de Mordé'haï a vaincu sa propre mitsva.

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"Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?

Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent qu'il a versée à la tsédaka.

-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?

Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.

-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.

-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).

=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.

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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.

Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...

=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!

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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.

En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."

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-> Pour anéantir le peuple juif, Haman a été prêt à débourser 10 000 kikars d'argent. Selon le rav Lumbroso cela équivaut à 680 tonnes d'argent!

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-> Lors que Névou'hadnétsar, roi de Bavél, assiégea la ville de Jérusalem et qu'il emmena en exil les dirigeants de cette ville, il est écrit : "Il exila ... tous les dirigeants et tous les vaillants guerriers, au nombre de 10 000" (Méla'him II 24,14).

=> C'est pourquoi Haman a voulu, en allusion, offrir au trésor royal 10 000 kikars d'argent qui correspondaient aux 10 000 chefs exilés par le roi Névou'hadnétser pour forcer la main d'A'hachvéroch et lui signifier : si ton prédécesseur Névou'hadnétsar a jugé bon d'exiler les 10 000 dirigeants juifs, c'est une preuve que ce peuple est nuisible et mérite d'être exterminé.
[Méam Loez]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2014/02/23/1177-2

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