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"Moché envoya des émissaires depuis Kadéch auprès du roi d'Edom : "Ainsi a dit ton frère Israël Tu connais toutes les tribulations qui nous ont accablés." ('Houkat 20,14)

=> Comment le roi d'Edom pouvait-il savoir ("tu connais") que le peuple d’Israël a rencontré de grandes difficultés ?

En fait, nos Sages rapportent que les frères Yaakov et Essav, ont une relation semblable à des vases communicants. Quand l'un s'élève, l'autre tombe.
Ainsi, quand Israël a éprouvé des souffrances sur leur chemin, il est sûr qu'à ce moment Edom (descendant de Essav) connaissait une période de grandes réussites.

De la sorte, Moché dit au roi d'Edom que du fait qu'il a pu constater une grande élévation pour son peuple, il peut en déduire et savoir par cela qu'Israël a alors rencontré des moments difficiles.
[le 'Hatam Sofer]

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-> "Edom lui répondit : “Tu ne passeras pas chez moi, de peur que je me porte en armes à ta rencontreˮ." ('Houkat 20,18)

=> Pourquoi est-il écrit "de peur que je me porte", plutôt que "parce que je me porterais"?

Le Sfat Emet explique qu’en réalité, Edom ne voulait pas combattre le peuple juif à ce moment-là, mais craignait uniquement son passage dans son territoire. Car les Bné Israël pourraient en profiter pour découvrir les secrets de leur pays, et en cas de guerre future, connaissant leurs secrets, ils les vaincraient. D’où la formulation de notre verset "de peur".

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-> "Ne traverse pas mon (territoire) pour ne pas que je vienne vers toi avec l'épée" ('Houkat 20,18)

-> Rachi explique cette parole du roi d'Edom de la façon suivante : "Vous les Juifs, vous vous enorgueillissez de la "voix" de la prière que votre ancêtre vous a légué. Moi aussi, je vais sortir contre vous par ce que mon ancêtre m'a légué, à savoir l'épée".
=> Mais on peut s'interroger. Nos Sages ont bien affirmé que quand la voix est la voix de Yaakov, les mains ne sont plus les mains de Essav. C'est-à-dire que quand Israël s'attache à la prière et l'étude, Essav perd toute force
contre lui et ne peut plus l'endommager. Ainsi, comment Edom a-t-il pu penser nuire aux Juifs par son épée alors que ces derniers disposaient de la force de leurs prières?

Le Atéret Tsvi s'arrête sur le terme employé par Edom : "Vous vous enorgueillissez de votre voix".
Quand un juif tire de l'orgueil de sa prière, celle-ci perd tout son impact et Essav peut venir avec son épée pour lui nuire.
Hachem déteste l'orgueil et n'agrée pas les prières récitées avec cet état d'esprit. Quand un juif prie, il doit s'annuler complètement devant Hachem, Qui est le Seul à pouvoir le sauver. De plus, il doit se reposer pur la Bonté Infinie d'Hachem Qui dispense Ses Bontés de façon gratuite, sans qu'on le mérite. C'est ainsi que l'on restera humble après la prière.
Mais quand un homme imagine qu'il peut obtenir quelque chose par la force de sa prière, et qu'il en conçoit un certain orgueil d'avoir la capacité d'influer Hachem. Et quand sa prière est exaucée il en retire la fierté qu'Hachem l'a écouté, ce qui atteste de son importance. Alors une telle prière emplie d'orgueil n'est pas agréée. La véritable prière est celle récitée dans un effacement complet à la Bonté et la Grandeur Divine Qui a pitié de Ses créatures et leur dispense Ses bienfaits de façon totalement gratuite.

[les paroles du rav Ben Tsion Abba Chaoul ci-dessous sont importantes pour remettre dans le contexte.
En effet, notre yétser ara peut nous pousser sous couvert de l'humilité à dévaloriser l'impact de notre prière, comme cela on ne va pas tellement en faire, ou sans y mettre son coeur (à quoi cela sert-il vu que je ne suis rien!). Or, nous devons être fier d'être juif, conscient du pouvoir énorme de la prière de TOUT juif (indépendamment de sa situation spirituelle) à papa Hachem. ]

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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]

- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).

[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

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