Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Et maintenant, voilà, je m'en vais chez mon peuple. Viens que je t'instruise" (Balak 24,14)

-> "Que sont agréables tes tentes ô Yaakov, tes demeures ô Israël" (Balak 24,5).

=> Comment comprendre que Bil'am loue le peuple juif pour sa pudeur, sa moralité, et que peu après il pense réussir en les faisant tomber dans l'immoralité, la débauche?

Bil'am avait la capacité de déterminer le moment exact où Hachem se met en colère (guémara Béra'hot 7a et Sanhédrin 105b).

Les Tossafot affirment que cela ne dure qu'une seconde, durant laquelle il disait un seul mot : "kalèm" (détruis-les).
Le Gour Aryé précise qu'à ce moment, il regardait une partie du peuple (car en regardant tout le peuple cela ne pouvait pas marcher).

=> Pourquoi est-ce que cela n'a pas marché avec le peuple juif?

-> La guémara répond que Hachem se retenait de ce moment de colère pendant la période où Bil'am voulait nous maudire, le privant de son pouvoir.
C'est ce qu'on appelle : "Les bontés de Hachem" (tsidkot Hachem - Mikha 6,5)

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-> D'après la guémara (Béra'hot 7a ; Avoda Zara 4b), la colère d'Hachem ne dure que le temps de prononcer le mot : réga (רגע - instant), c'est-à-dire le temps de dire 2 syllabes.
Bil'am qui était le seul à connaître l'instant précis de la colère d'Hachem, chaque jour, projetait de maudire le peuple juif en prononçant ce mot à 2 syllabes : kalèm (כלם - anéantis-les!) à cet instant.
Cependant, Hachem bienveillant avec Israël ne s'est pas mis en colère ce jour-là, exceptionnellement, pour empêcher la malédiction de Bil'am.
Mieux que cela, Hachem intervint pour changer en faveur d'Israël la malédiction en bénédiction en inversant les lettres de : כלם en מלך (mélé'h - roi), puisque Bil'am a finalement dit : "Hachem, son D., est avec lui (Israël) et l'amitié du Roi le protège" (Bamidbar 23,21).

D'après rabbi Eliyahou, il aurait suffit à Bil'am de commencer sa malédiction à l'instant de la colère Divine, même s'il la termine après cet instant.
[Tossefot - guémara Avoda Zara 4b]

-> Du fait que l'homme doit imiter Hachem dans Ses comportements, et que Hachem se met en colère chaque jour durant un temps très court (1/16e de seconde d'après certains), il est possible qu'il soit demandé à ses créateurs de se comporter avec rigueur (midat hadin) durant un court instant, chaque jour.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 2,p.236)]

[cela est vrai dans notre relation avec notre prochain, mais également avec Hachem, où nous devons concentrer toutes nos "frustrations" en un moment de prière, où nous demandons alors de tout cœur à l'aide à D., et ensuite nous devons être serein, plus de joie!]

-> Lors de la colère de Hachem, une grande tristesse s'abat sur le monde, durant ce court laps de temps, même chez les animaux.
[Hakotev - dans Ein Yaaakov]

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-> Un être humain a 3 aptitudes fondamentales : la pensée, la volonté et l'action.
Nos Sages nous ont enseigné qu'elles résident dans 3 organes vitaux du corps humain : le cerveau, le cœur et le foie.
Ils ajoutent que cela est en correspondance avec les 3 parties de l'âme :
- la néchama (partie supérieure de l'âme qui réside dans le cerveau, d'où provient la capacité de réflexion de l'homme);
- le roua'h (2e partie, qui réside dans le cœur) ;
- et le néfech (réside dans le foie qui purifie le sang).

-> Nos Sages nous enseigne que le but de la création de l'homme est de faire dominer sa néchama sur la volonté qui provient du cœur. Les désirs du cœur ainsi dominés par la néchama, pourront entraîner le néfech à réaliser la volonté d'Hachem dans l'accomplissement de la Torah et des mitsvot.
Ainsi l'homme pourra agir de façon ordonnée, d'après l'ordre de ses organes : le cerveau, le cœur et le foie qui font référence à la royauté qui elle aussi est toujours strictement structurée de façon hiérarchique.
L'homme doit donc parvenir à gouverner son corps tel un souverain qui gouverne son royaume.
Cette aptitude à laquelle tout juif doit tendre est subtilement contenue en allusion dans les initiales de ces 3 organes : le cerveau (moa'h - מח), le cœur (lev - לב) et le foie (kavéd - כבד), qui une fois assemblées, ces lettres forment le mot roi (mélé'h - מלך).

Cependant, si cet ordre venait à s'inverser, autrement dit si le néfech, qui représente le côté animal de l'homme, dominait la volonté du cœur, cela entraînerait un éveil ardent aux envies primaires de ce monde.
La pensée serait alors utilisée pour assouvir un manque toujours grandissant et asservie à des fins tristement triviales.
Nos 3 organes organisés dans le sens inverse seraient alors : le foie (kavéd - כבד), le cœur (lev - לב) et le cerveau (moa'h - מח). Les initiales de chacun de ces mots forment le terme : kalem (exterminer - כלם), car l'homme qui évoluerait à travers une telle organisation irait inéluctablement à sa perte, aussi bien spirituelle que corporelle.

C'est le sens de la Torah lorsqu'il est rapporté que Bil'am voulut maudire les Bné Israël avec un seul mot : exterminer (kalem), c'est-à-dire que Bil'am voulut inverser cet ordre fondamental afin que le côté animal s'unisse avec le cœur et asservisse la néchama divines aux envie du corps.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pin'has - Térouma]

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-> Selon la Kabbala, tout amour que nous pouvons ressentir provient d'une seule source : de Hachem, de l'amour phénoménal qu'il déploie sur le monde.
=> Pourquoi est-ce que Hachem a-t-il besoin de se mettre en colère?

La réponse est que trop d'amour n'est pas une bonne chose.
Sous couvert d'un amour débridé tout peut devenir permis.
Par exemple, en listant les relations interdites, la Torah (A'haré Mot) décrit la relation entre un frère et sa sœur par : 'hessed ou (c'est de la bonté).
[Par amour, je peux en venir à tuer, voler, ...]

L'amour est magnifique, mais s'il ne se maintient pas dans des limites, il peut être destructeur.
C'est pourquoi, Hachem a un bref instant de colère quotidien, afin de contrôler le flux de Son amour pour qu'il soit utilisé comme il le faut, et non pas abusé.

=> Lorsque Bil'am a vu que ses malédictions ne fonctionnaient pas, il a compris que Hachem a du suspendre son moment de colère.
Puisqu'à ce moment il n'y avait pas de contrebalance à l'amour fou de D. à notre égard, il a pensé que les juifs seraient plus réceptifs aux femmes de Midiyan.
Et il a eu raison.

Il est écrit : "la gauche repousse tandis que la droite rapproche" (guémara Sotah 47a).
Dans toute relation d'amour, il faut de la discipline, des limites à ne pas dépasser.
[c'est ce que nous enseigne Hachem à son niveau avec 1 seconde de colère sur 86400 secondes d'une journée]
Nous devons avoir de l'amour de D., mais il est également indispensable d'y ajouter de la crainte de D.!

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-> "Balak fils de Tsipor vit ce qu'Israël avait fait au Emori" (Balak 22,2)

-> Le Ohr Chemouel commente :
Telle est l'habitude de ceux qui haïssent le peuple juif. Certes, ils voient ce que les juifs ont fait au Emori, aux autres nations. Mais, en revanche, ils ne voient pas tout ce que le Emori a fait à Israël!
Cette sélection est un comportement ancré chez les antisémites et s'est vérifié au fil de toutes les générations.

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-> "Balak, fils de Tsipor, a vu" (Balak 22,2)

Qu’a vu Balak ?
D’après le Ba’al Hatourim, il a vu que le soleil s’était arrêté pour Moché.

Mais en réalité, qu’a perçu Balak dans ce miracle, qu’il n’avait pas vu dans les autres miracles réalisés jusque-là?
Le Rabbi de Satmar explique : "Nos Sages ont dit que la force de Bil’am était de cibler le moment où D. Se met en colère chaque jour, comme il est dit ‘‘Le Tout-Puissant fait sentir Sa colère tous les jours.’’ Or, il s’agit du moment où le soleil brille et où les rois de l’ouest se prosternent devant lui.
=> Voilà donc ce que Balak a craint. En voyant que le soleil s’était arrêté pour Moché, il a eu peur que cela ne se reproduise et que Bilam ne puisse plus cibler le moment précis et maudire le peuple d’Israël.

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-> "Parole de celui qui entend les paroles de D. et connaît la connaissance d'Hachem" (Balak 24,15)

-> Rachi explique ce que recouvre "connaît la connaissance d'Hachem" = pour fixer le moment où Il se met en colère.

C’est ce que disent nos Sages (guémara Béra'hot 7a) : Aucune créature ne peut fixer ce moment, à l’exception de Bilam, dont il est écrit qu’il « connaît la connaissance d'Hachem".

-> On a demandé au machguia’h Rabbi Méïr ‘Hadach : Pourquoi Moché ne connaissait pas ce moment mais que Bilam le connaissait?
Il a répondu : Moché lui-même ne voulait pas connaître cela, c’est pourquoi il ne le savait pas.

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-> b'h, également sur ce verset : http://todahm.com/2018/08/08/6811-2

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