Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tu lui communiqueras une partie de ta majesté" (Pin'has 27,20)

-> La guémara (Baba Batra 75a), que rapporte Rachi, explique : "Une partie et non pas toute ta splendeur!
Les anciens de cette génération ont dit que la visage de Moché était comme le soleil, et que celui de Yéhochoua était comme la lune.
Malheur pour une telle honte! Malheur à un tel déshonneur!"

=> En quoi le fait que le visage de Yéhochou brillait comme la lune est une source de honte et de déshonneur?

-> Le 'Hafets 'Haïm répond que les anciens de la génération ont pu se rendre compte de l'évolution de Yéhochoua, qui était à l'origine comme eux.
En profitant au maximum de la présence de Moché, il a atteint des sommets.
Ils pensaient : "Si seulement nous avions pu fréquenter davantage Moché, nous aussi nous aurions mérité une telle grandeur. C'est nous qui sommes à blâmer pour ne pas avoir accéder à ce niveau élevé!"

=> Il en est de même pour nous avec les Sages qui nous entourent.
Chaque fois que nous avons la possibilité de les fréquenter et que nous ne le faisons pas, nous perdons une occasion de grandir, de briller davantage!

Dans le Léka'h Tov, il est écrit : "C'est le même sentiment qui envahira celui qui cède à la paresse dans son étude et qui ne s'y consacre pas de toutes ses forces : du fait de son manque de volonté, il se prive de dimensions qu'il aurait pu atteindre.
Et lorsque [dans le monde éternel de Vérité], le visage de ses compagnons, qui auront su fournir les efforts nécessaires, sera illuminé par leur Torah, son extrême humiliation publique sera immense!
Mais à ce moment-là, il sera déjà trop tard pour réparer son tort, car dans les temps du machia'h, le yétser ara ne sera plus et chacun demeurera exactement au degré qu'il aura atteint."

[Il existe une jalousie positive : celle qui nous pousse à nous améliorer en spiritualité (si lui agit ainsi, alors moi aussi!).
Nous ne devons pas hésiter à prendre exemple sur les bonnes attitudes d'autrui.
Sinon, à l'image des anciens nous serons à la fin de notre vie remplis de honte : Si seulement je m'étais comporté comme mon ami, j'aurai pu faire tellement mieux de ma vie! Quel dommage!! ]

<--------------->

-> Le Gaon de Vilna dit que tout le peuple avait remarqué que Yehochoua était moins grand que Moché.
Cependant, les gens pensaient que la raison à cela est que Yehochoua était encore bien plus jeune que Moché, et que lorsqu'il vieillira, il deviendra comme Moché.
Seuls les anciens du peuple, qui avaient connu Moché dès sa jeunesse, pouvaient attester que même quand Moché avait l’âge de Yehochoua, il se distinguait déjà de lui.

La différence entre Moché et Yehochoua n’était donc pas une question d’âge.
Conscients de cela, les anciens pouvaient affirmer que la face de Moché était comme celle du soleil, et celle de Yéhochoua était comparable à celle de la lune.

Ce n’était pas leur écart d’âge qui faisait leur différence, car même au même âge, Moché dépassait déjà Yehochoua.

<--------------->

-> Moché était celui qui reçut la Torah, tandis que Yéhochoua était celui qui fit entrer le peuple en Israël.

Certains commentateurs expliquent que Moché était comparable au soleil et Yehochoua à la lune.
En effet, le soleil donne de sa lumière à la lune, et tout l’éclat de celle-ci ne provient que du soleil.

De la même façon, toute la valeur de la terre d'Israël ne provient que de la pratique de la Torah.
Ce pays n'a pas une valeur indépendamment de la Torah, on ne peut pas imaginer de terre d'Israël sans la Torah.

En cela, le rapport entre Moché et Yehochoua, c’est-à-dire entre la Torah et la terre d’Israël, est comparable au rapport entre le soleil et la lune.

=> De même que la lune n'a de lumière que celle qu'elle reçoit du soleil, ainsi la terre d’Israël n’a de valeur que celle qu'elle puise de la Torah.

<--------------->

-> Rabbi Nathan de Breslev explique que Moché qui est le symbole du Juste (tsadik) est comparé au soleil.
Cela signifie qu'à l'image du soleil que l’on ne peut observer et regarder du fait de son intensité, de la même façon, les hommes ne peuvent appréhender ni percevoir la splendeur du tsadik de par l’ampleur de sa sainteté.

En revanche, les gens peuvent cerner la lueur de son élève, en l’occurrence Yéhochoua, qui est donc comparé à la lune qui peut être observée.

C'est ainsi que le peuple avait peur de s'approcher de Moché et il dut mettre un "masque" sur son visage.

Il n'est réellement possible de percevoir la lumière du tsadik (Moché) qu'à travers le prisme de son élève (Yéhochoua), à l’image de la lueur de la lune qui peut certes être perçue, mais qui ne fait que refléter la lumière du soleil.

<--------------->

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1194) écrit :
"Yéhochoua se distinguait par son humilité et son abnégation. Bien qu’il fût le disciple de Moché de longue date, il ne considérait jamais qu’il n’avait plus rien à apprendre de lui et connaissait déjà tout.
Même lorsque Moché monta dans les cieux pour recevoir les 2e tables de la Loi, Yéhochoua planta sa tente en bas de la montagne, afin de pouvoir immédiatement poursuivre son apprentissage, dès le retour de son Maître.
Toute sa vie durant, il se considérait comme un élève et estimait pouvoir encore progresser dans son service divin et l’étude de la Torah. C’est pourquoi il fut surnommé le "serviteur de Moché" (Béaaloté'ha 11,28), car c’est ainsi qu’il se voyait.

Seul l’homme humble est à même de diriger le peuple, car il comprend chacun de ses membres et peut leur tendre une oreille attentive.
En outre, celui qui s’efface devant son Maître ne cesse de s’élever spirituellement, car il ne pense jamais être arrivé au sommet et s’efforce continuellement de poursuivre son élévation."

[La lune n'a pas de lumière propre, elle renvoie celle du soleil. Ainsi, Yéhochoua a été capable de toujours rester humble dans sa relation avec le soleil Moché, et ainsi il a pu absorber et renvoyer la lumière transmise par Moché.
Les Anciens n'ont pas adopter une telle attitude, et ont raté l'occasion d'être eux-aussi une belle lune qui illumine par ricochet le monde.
On apprend de là que nous devons tâcher de suivre l'exemple de Yéhochoua, en permettant à notre humilité de laisser de la place pour prendre un maximum de la sagesse de nos maîtres, et alors nous pourrons être une belle lune!]

<--------------->

+ "Tu lui donneras de ton éclat" (Pin'has 27,20)

-> Nos Sages (guémara Baba Batra 75a) expliquent : "de ton éclat" et pas "tout ton éclat".
Les Anciens de cette génération ont dit : "La face de Moché est comme le soleil, la face de Yéhochoua est comme la lune, malheur, quelle honte!"

-> Torah Temima demande ce que la honte a à faire ici, puisque Moché était le maître de tous les prophètes. Quand Moché a donné de son éclat à Yéhochoua, il l’a fait avec générosité en lui donnant de son esprit, et ne l’a privé de rien. Il a même rajouté par rapport à ce que Hachem avait demandé, quand Il avait dit : "Tu lui imposeras la main" (Pin'has 27,18). Il est écrit : "la main", au singulier, Il lui a dit de l’ordonner d’une seule main, et Moché lui a imposé les deux mains, ainsi qu’il est écrit : "Il imposa les mains" (27,23).
Mais même si Yéhochoua ne s’était jamais séparé de Moché, il n’avait malgré tout pas assez de force pour recevoir toute cette abondance, il pouvait capter uniquement ce que la lune peut recevoir du soleil.

-> Voici une autre réponse à la question de Torah Temima : Qu’est-ce que la honte a à faire ici?
Le ‘Hida (dans son commentaire sur le traité Avot) dit :
Nos Sages ont dit dans le midrach que Yéhochoua a mérité d’être le chef à la place de Moché parce que du vivant de Moché il s’est conduit comme un serviteur ("Yéhochoua fils de Noun, le serviteur de Moché"). Il arrangeait les bancs dans le Beit HaMidrach et étendait les tapis, c’est pourquoi il a vu le fruit de ses œuvres.
Les Anciens, qui à l’époque avaient eu honte de faire ce que faisait Yéhochoua, quand ils ont vu que c’est justement par ce mérite qu’il était devenu le chef d’Israël et que son visage rayonnait comme celui de la lune, on dit : "Malheur, quelle honte que nous ayons hésité à arranger les bancs du Beit HaMidrach!"
C’est cette honte qui a fait de nous à présent les élèves du jeune Yéhochoua ... Nous devons comprendre de là la grandeur du mérite de ceux qui entretiennent la maison de Hachem, la synagogue et le Beit HaMidrach.

<--------------->

+ "Investis-le d'une partie de ta splendeur afin que toute la communauté israélite lui obéisse" (Pin'has 27,20)

-> Le Méam Loez commente :
"Puisque Yéhochoua était ton serviteur depuis sa jeunesse, tu dois l'investir de ta splendeur. Il t'incombe de l'honorer en présence d'El'azar et de toute la communauté d'Israël. Ainsi, tous comprendront qu'ils doivent l'honorer comme toi et non plus le considérer comme ils l'avaient fait jusqu'à présent."

Selon une autre interprétation, l'expression "ta splendeur" évoque l'éclat du visage de Moché, un reflet de la lumière de la Présence Divine qui communiquait avec lui.
Hachem lui dit d'investir Yéhochoua d'une partie de cet éclat. En d'autres termes, Moché devait transférer à Yéhochoua une partie de ses capacités prophétiques.
Nos Sages déclarent : "Le visage de Moché ressemblait au soleil et le visage de Yéhochoua à la lune".
La faculté prophétique de Moché était bien supérieur à celle de Yéhochoua. En effet, Moché était le seul prophète à atteindre le niveau où son visage brillait d'une luminosité telle que personne ne pouvait le regarder directement.
[...]

Moché accorda ces honneurs à Yéhochoua avec beaucoup d'amour, comme un père nommerait son fils, comme un héritier et son successeur. Cela nous est révélé par le fait que Hachem avait ordonné à Moché : "Impose ta main (yédé'ha) sur lui", mais Moché posa ses 2 mains (yadav), comme il est écrit : "Il (Moché) posa ses mains sur lui (Yéhochoua) et l'investit ainsi que D. l'avait ordonné à Moché" (Pin'has 27,23) ...
Hachem ordonna à Moché d'investir Yéhochoua d'autorité, de puissance et de sagesse, ce que Moché fit des 2 mains, avec largesse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.