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"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Une personne doit toujours avoir ce verset en tête, et s'en cesse se demander : Qu'est ce que Hachem attend de moi en ce moment?
[le 'Hafets 'Haïm]

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-> L'expression : "Si ce n’est que de Le craindre" laisse entendre que la crainte d’Hachem est une chose facile. Or, en réalité cela exige bien sûr de grands efforts pour l'acquérir.

En fait, ce verset commence par le terme "maintenant", comme pour faire référence à la génération à qui Moché s'adresse (la génération de "maintenant"). Or pour cette génération, qui a assisté à de grands miracles et qui a ressenti une grande proximité avec Hachem, effectivement la crainte d’Hachem était chose facile à avoir.

Cependant, pour les générations futures, la crainte d'Hachem sera bien une chose difficile à acquérir.

[Rabbi Yossef Caro]

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-> Rabbi Avraham de Slonim relie ce sujet à l'enseignement de nos Sages sur notre verset selon lequel : "Tout est entre les Mains du Ciel en dehors de la Crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b).

Ainsi, même si on conçoit la crainte du Ciel comme dure à acquérir, malgré tout, elle reste entre les mains de l’homme.
En revanche tout le reste, la richesse, la sagesse, la force, la beauté, …, ne dépendent tous que d'Hachem, et non de l'homme. Étant hors de notre portée, ce sont eux qui sont vraiment durs à acquérir.

=> Moché voyait la crainte d'Hachem comme facile, car sa définition de ce qui est facile est ce que l'on peut obtenir par nos efforts, ce qui dépend de nous, qui nous est accessible.
Et même s’il faut beaucoup d’efforts pour craindre Hachem, malgré tout, cette crainte est ce qui est le plus réellement facile, car c'est la seule chose qui dépend de nous et non du Ciel.
Telle était la vision de la réalité qu'avait Moché.

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-> "Tout est dans les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel [qu'il nous appartient d'acquérir - Rachi]"
[guémara Béra'hot 33b]

Lorsqu'une personne prie pour différentes demandes, Hachem peut ou non les lui accorder, car "tout est dans les mains du Ciel ...
... sauf la crainte du Ciel" = si l'on demande à Hachem de nous donner davantage de crainte du Ciel, cette demande sera forcément acceptée.
[le 'Hidouché haRim]

-> Le Séfer 'Hassidim (131) écrit également en ce sens :
"Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" = cela signifie que tout est remis entre les mains du Ciel, qu'il faut prier et demander, et qu'on vous l'accorde ou non, c'est au Ciel de le décider.
Mais en ce qui concerne la crainte du Ciel, ce n'est pas entre les mains du Ciel : si tu pries pour la demander véritablement, tu l'obtiendras."

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-> Le 'Hidouché haRim enseigne également :
Nous avons tendance à agir à l'inverse, de ce que nous devrions faire.

En effet :
- Quand il s'agit de notre subsistance, laquelle dépend entièrement de la faveur de Hachem, nous nous mettons sens dessus dessous pour nous enrichir toujours plus.
- En revanche, s'agissant de la crainte du Ciel, qui dépend uniquement de nos efforts personnels, nous avons tendance à nous en remettre entièrement à D. et à ne déployer nous-même que peu d'application.

=> Pour nous conformer à la Torah et vivre selon elle, à nous d'intervertir ces 2 tendances naturelles.

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-> Selon le Tanya, chaque juif a en lui une dimension de l'âme de Moché rabbénou, qui consiste à avoir une conscience claire et forte d'Hachem, du fait qu'Il emplit la création, qu'Il est infiniment Grand, Tout-Puissant, …

Certes, dans son quotidien, l’homme ne ressent pas aussi clairement la réalité Divine. Mais, grâce à une profonde réflexion sur la Grandeur Divine, cette conscience enfouie en chaque juif qui émane de l’âme de Moché qui se trouve en lui, en vient à se révéler et à prendre le dessus sur la matérialité corporelle de l’individu.
Et là, lorsque cette dimension de Moché s’éveille, alors craindre Hachem devient chose très facile.

C'est ce que la guémara veut signifier quand elle dit que pour Moché il est simple de craindre Hachem.
["En vérité, pour Moché la crainte du Ciel fut effectivement chose facile" - Béra'hot 33b]
= C'est-à-dire que pour la dimension de Moché présente en chaque juif, quand elle s'éveille alors il devient simple de craindre Hachem. Cela est valable pour chacun, même le juif le plus simple.

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-> Dans l'introduction du Néfech ha'Haïm (du rav 'Haïm de Volozhin), on trouve l'enseignement suivant :
Moché le plus humble de tous les hommes, se considérait comme un orgueilleux, alors que tous les autres juifs étaient humbles et effacés.
C'est pourquoi : "pour Moché" (aux yeux de Moché), qui considérait que les juifs étaient humbles, il voyait la crainte du Ciel pour eux comme une petite chose.

En effet, il est écrit : "La conséquence de l’humilité est la crainte de D." (Mala’him I 8,27).
Moché pensait ainsi que les juifs craignaient très certainement Hachem. Ce qui n'était pas son cas à lui, étant donné qu'à ses yeux il était considéré comme orgueilleux, donc la crainte du Ciel était justement quelque chose de grand.

-> "Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem demande de toi" (Ekev 10,12)
Le terme : "mim'ha" (de toi) avec le mot en lui-même, a la même valeur que le mot : "adam anav" (un homme humble), c'est-à-dire que Hachem te demande l'humilité, et par là tu arriveras à la crainte du Ciel.

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