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La Chemita

"Mais la 7e année, un repos complet sera accordé à la terre (d'Israël), un Shabbath en l'honneur de Hachem. Tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne." (Béhar 25,4)

-> "Rabbi Its'hak le forgeron dit : Ce verset fait référence aux hommes qui respectent la Chemita.
Généralement, un homme et prêt à se sacrifier pour une mitsva pendant une journée, une semaine voire un mois.
Mais qui tenir une année entière?
Or ces hommes voient leurs champs en friche, leurs vignes abandonnées, et restent impassibles.
Existe-t-il des héros plus puissants qu'eux?"
[midrach Yalkout Chimoni 103 ; et également midrach Vayikra rabba 1,1]

-> "Grâce à cette année de Chemita, tous les regards se tourneront continuellement vers Hachem en qui tous croiront, à l'instar de la génération du désert qui se nourrissait de la manne, quotidiennement.
Ceci explique pourquoi le non-respect de la Chemita provoque précisément l'exil : le manque de confiance en D., que révèle cette faute déclenche fatalement l'expulsion de la terre
[...]

La terre elle-même se montrera très scrupuleuse à cet égard, car elle aspire à ce que la émouna des hommes se renforce par son intermédiaire."
[Kli Yakar]

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-> "Par la faute de la non-observance de la chemita, les juifs sont exilés de leur terre, le Temple est détruit, et le pays devient un désert" [midrach Tan'houma Béhar 1]
La guémara (Shabbat 33a) affirme qu’à cause du péché de la chemita, l’exil vient sur le monde.
De même, Rachi (Béhar 25,18) rapporte les Pirké Avot (5,9) : "L’exil survient dans le monde à cause de l’idolâtrie, des relations incestueuses et du meurtre, et pour le non respect du repos de la terre lors de l’Année sabbatique (chemitat aarets)".
Rachi ajoute ensuite : "Les 70 ans de l’exil de Babylone correspondent aux 70 chemitot dont l’observance a été négligée".
Rabbi David Pinto commente : "Il semble donc que la mitsva de chemita soit si grave qu’elle provoque l’exil des bnei Israël de leur pays, et qu’elle soit aussi sérieuse que les 3 fautes les plus graves de la Torah (idolâtrie, inceste, meurtre)."

-> Selon la Tossefta (Bikourim), ceux qui font du commerce avec les produits de chemita ne voient jamais aucun signe de bénédiction.

-> Les Sages (guémara Sota 40) disent : "Voyez combien est grave une faute légère concernant la 7e année, quelqu’un fait du commerce avec les fruits de la 7e année, et il finit par vendre ses meubles et tout ce qu’il possède"

-> Mais ceux qui observent la mitsva de chemita, les Sages les appellent "des héros qui accomplissent Ma parole" (cf. ci-dessus).

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°573) enseigne :
"L’importance de la mitsva de chemita est considérable car elle pèse autant que toutes les autres mitsvot, et comporte en elle ce qui concerne les rapports des hommes entre eux et ce qui concerne les rapports entre l’homme et D.
C’est pourquoi le mont Sinaï est évoqué à propos de cette mitsva.

De façon allusive, le mot "chemita" a la même valeur numérique que "cinquante" (portes de la pureté) et le Nom Cha-daï. Pour nous dire que Hachem dit "assez" (daï) aux ennuis de l’homme qui observe la chemita sans craindre de ne pas avoir de quoi vivre, Il protège les portes de sa maison, et cet homme atteindra jusqu’au niveau des cinquante portes de la sainteté.
En effet, celui qui pratique la charité fait vivre le monde, et il est l’associé de D., qui a dit "assez" (daï) à son monde (Zohar III 251b). Il sera protégé du danger de tomber dans les cinquante portes de l’impureté, et s’élèvera dans les degrés de la sainteté."

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°521) rapporte :
"Les Sages (guémara Kidouchin 20a) ont dit : Voyez la gravité de la moindre petite faute concernant la septième année. Quelqu’un qui fait commerce des fruits de la septième année finit par être obligé de vendre ses meubles, s’il ne comprend pas la leçon il finira par vendre ses champs, en fin de compte sa maison et même sa fille, il sera dans une telle pauvreté qu’il empruntera à intérêt, et il finira par se vendre lui-même à l’idolâtrie."

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-> Nos Sages (guémara Shabbat 33a) enseignent que la faute de ne pas tenir compte de la Chemita est une raison d'être envoyé en exil.
Le Yaarot Dvach dit qu'il s'ensuit donc que pour mériter la guéoula, nous devons corriger cela (par l'accomplissement de la Chemita).

-> Nos Sages affirment que la sortie de la 7e année (motsaé chévi'i) est un moment propice à la venue du machia'h.
[nos Sages (Sanhédrin 97a) enseigne : "dans la 7e année (Chemita), il y aura des guerres, et à la fin de la Chémita (motsaé Chemita), le machia'h viendra.]

Le 'Hafets 'Haïm explique que cela signifie qu'il existe alors (à motsaé chévi'i) un éveil au Ciel qui nous permet de gagner plus facilement la guéoula.
Le 'Hazon Ich explique ces paroles de nos Sages, comme quoi le fait d'être vigilant avec la Chemita est un mérite par lequel nous pouvons mériter la guéoula.
Le rav 'Haïm Kanievsky (askama Séfer Or'hot chévi'it) ajoute que même si l'on ne possède pas de champ, si on apprend des halakhot (liées à la Chemita), cela est considéré comme si l'on avait gardé la Chémita avec un champ. Ainsi, simplement par le fait d'apprendre ces halakhot, nous pouvons mériter la guéoula à la sortie de la 7e année.

-> Nos Sages (Sanhédrin 97a) disent également : "dans la 6e année, il y aura des voix".
Rachi précise : "voix" (c'est-à-dire messages) que le machia'h arrive.
Le 'Hatam Sofer dit qu'il y a un sens plus profond à ces voix = il s'agit de la "voix de la Torah" qui doit être renforcée la 6e année.
Et le 'Hatam Sofer de poursuivre : "Lorsqu'il est dit : "dans la 7e année il y aura des guerres", il est fait allusion à l'appel pour la guéoula dans la 7e bénédiction de la Amida. Il y aura des guerres pendant la Chemita (7e année) et ces guerres seront le début du processus de la guéoula, et elles doivent nous amener à prier pour la guéoula (spécialement dans la 7e bénédiction de la Amida)."

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=> Pour quelle raison la Chemita est-elle différente des autres mitsvot de la Torah au point que sa non-observance est punie par l’Exil?

On peut rapporter les 2 réponses suivantes :
1°/ Le Commandement de la Chemita vient nous enseigner que D. est le Maître du Monde, auquel appartient le Terre et tout ce qu’elle renferme. Si un homme accomplit la Volonté de D., Il lui donne sa terre pour 6 années supplémentaires, et ainsi de suite. Mais s’il n’accomplit pas la Volonté de D. et ne respecte pas la Chemita, cela montre qu’il se considère comme le propriétaire de la terre. Dans ce cas, il n’y a pas d’autre solution que de l’exiler afin qu’il se rende compte que la terre ne lui appartient pas. [Ma’hachava léTova]

2°/ Le ‘Hatam Sofer (sur Pirké Avot) rapporte l’enseignement de la guémara (Bérakhot 35a) : "Celui qui tire profit de ce monde sans bénédiction, c’est comme s’il jouissait des objets consacrés aux cieux ... [en effet], il est écrit : ’La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Hachem’ (Téhilim 24,1), et il est écrit ailleurs : ‘Les cieux sont à Hachem et la terre, Il l’a livrée à l’humanité’ (Téhilim 115,16).
Ce n’est pas difficile [malgré la contradiction apparente]. Ici (le verset qui dit que la terre est à D.) se réfère à la situation avant qu’une bénédiction ne soit récitée".
Ainsi, explique le ‘Hatam Sofer, Hachem a béni les 6 premières années pour qu’on puisse Lui consacrer la 7e sans difficulté à se nourrir. C’est pourquoi, si nous ne respectons pas la Chemita, nous sommes comparés à des voleurs qui plus est, profitent de choses sacrées. Ainsi, la seule manière de rétablir le repos consacré de la terre et d’y restituer la part volée, est d’être expulsé de ce lieu de sainteté.

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-> Hachem déclare : "Je vous ai dit de planter pendant 6 ans puis de vous en abstenir un an pour Moi afin que vous sachiez que la terre M'appartient" (Torat Cohanim - Bé'houkotaï)

-> La racine de la mitsva de la chemita est d'établir en notre cœur et de graver dans notre esprit que le monde est constamment renouveler par Hachem.
Nous devons laisser la terre en jachère afin de se rappeler que le produit de la terre n'est pas le résultat de nos efforts, mais uniquement parce que Hachem souhaite que la terre produise.
En s'abstenant de travailler les champs la 7e année, nous reconnaissons [rétroactivement] que les 6 années de production l'ont été que grâce à Hachem.
Réaliser cette mitsva augmente notre bita'hon en D.
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 69]

-> Par la suite, le Séfer ha'Hinoukh (Mitsva 84) nous enseigne de même que :
"le fondement de cette mitsva [de la Chemita] est d’ancrer dans nos coeurs et de concrétiser dans la pensée que le monde a été créé ... c’est pourquoi, Hachem ordonna de laisser à l’abandon tout le produit agricole durant cette année, outre le repos de tout travail imposé à la terre, afin que l’homme se souvienne que cette terre qui lui donne des fruits chaque année, ne les lui donne pas de sa propre force ni grâce à ses aptitudes.
Car un Maître la domine, elle et son propriétaire, et lorsqu’Il [Hachem] le désire, Il lui ordonne de la laisser à l’abandon".
[Lorsque quelqu'un laisse sa terre en jachères durant toute l’année de la Chemita, et que le Créateur continue à lui envoyer malgré tout Sa bénédiction afin qu’il ne perde rien de sa subsistance, il prend concrètement conscience de la réalité : toute germe ne pousse et ne grandit que le biais d'un décret Divin, et non que grâce à nos efforts comme on s'en persuade naturellement.
En effet, on ne travaille la terre que pour accomplir l'ordre Divin d'Hichtadlout (effort personnel de l'homme), et on doit être persuadé que la source de toute vie provient que de Hachem, et que c'est "la bénédiction d'Hachem qui enrichit" (Michlé 1,22). (on aura beau faire pleins d'efforts au-delà de ceux nécessaires pour notre hichtadlout, on n'aura rien de plus que ce qui a pu être décrété par Hachem).]

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-> Dans tout le livre de Vayikra, la paracha Béhar est la seule qui n'aborde pas les Korbanot.
Cela nous enseigne que la chemita accomplit la même chose que les Korbanot.
Lorsque l'on amène un Korban, nous devons témoigner que nous ne sommes rien comparés au Maître du monde.
De même, en adhérant aux lois de la chemita, nous démontrons que nous n'avons aucun pouvoir dans ce monde, que toute force n'appartient qu'au Maître du monde.
[Béér Moché]

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-> Dans la paracha Béhar, la mitsva de la chemita est suivie de celle de la tsédaka (25,17). Pourquoi cela?

La Torah nous met en garde contre une mauvaise expression de notre bita'hon.
Face à une personne nécessiteuse, nous ne devons pas se dire : à quoi ça sert que je lui donne, que je m'inquiète pour lui, puisque Hachem est à l'origine de la subsistance, alors il s'en occupera!

L'approche correcte est qu'il faut :
- témoigner de la émouna pour soi-même ;
- aider autrui sans que notre émouna diminue notre donation.

=> La chemita témoigne de notre conscience que tout vient de Hachem, mais cela ne doit pas en venir à affecter négativement notre prochain.
[Kéhilat Its'hak]

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-> "La menace de la faim, réelle ou prétendue, fait oublier tous les principes et réduit les meilleurs engagements.
Aussi longtemps que l'homme n'est pas libéré de l'angoisse que provoque en lui le souci de la subsistance, il n'y a point de place pour la réalisation intégrale de la loi Divine.

Cependant, la délivrance de cette obsession n'est possible que grâce à la prise de conscience que le souci de la subsistance, premier de tous nos soucis, ne repose pas seulement, et pas en premier, sur nos épaules.
Il incombe à l'homme, dans ce domaine, comme en bien d'autres, de faire son devoir, tout en confiant la réussite à la constante attention affectueuse du Créateur.
[...]

En laissant nos champs en friche durant toute une année et en rendant leur accès libre à tout un chacun, nous montrons que ce monde n'est qu'un passage conduisant au monde de vérité et que l'existence ne prend un caractère authentique que lorsqu'on cesse de concentrer nos efforts sur la quête des biens matériels et qu'on s'efforce de s'élever dans le domaine de l'esprit."
[rav Elie Munk]

Le rav Munk enseigne également : "Lorsqu'arrive Shabbath, il (le juif) se sépare de tous ses pouvoirs et les dépose humblement aux pieds du Créateur."

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-> "Avant que l'homme aille évaluer ses récoltes, qu'il prononce la prière suivante : "Que ce soit Ta volonté, Hachem notre D., que la bénédiction repose sur les œuvres de nos mains"."
[guémara Baba Métsia 42a]

[La bénédiction de D. ne transgresse aucune règle naturelle, et c'est au travers l'action humaine qu'elle agit, le risque est donc de s'approprier les résultats, oubliant son origine Divine.]

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-> "Le Shabbat (repos, jachère) de la terre sera pour vous de quoi manger" (Béhar 25,6)

Ce verset dit que l'année de Chemita (jachère), les produits de la terre sont destinés à être mangés par tous. Mais, n'aurait-il pas été plus juste de dire : "Le Shabbat de la terre, la récolte sera pour vous de quoi manger"? En effet, c'est la récolte que nous consommons et pas le Shabbath!

En fait, une raison essentielle de cette mitsva de laisser la terre et de ne pas la travailler la septième année (la Chemita) est d'encrer dans les cœurs qu'en réalité la terre ne nous appartient pas. Elle est la propriété d'Hachem. Et nous le montrons en la délaissant lors de la Chemita, attestant par là qu'elle n'est pas à nous et qu'on ne peut en disposer comme on le souhaite.
On exprime ainsi notre foi que la terre appartient à Hachem. Or, nos Sages enseignent que l'essentiel de la bénédiction Divine provient de la foi pure en Hachem Qui est le Seul Qui nous permet de combler nos besoins.
Ni notre force ni notre intelligence ne nous nourrissent, mais c'est Lui Seul !
Cette confiance en Lui permet d'attirer le flux de bénédiction.

=> Ainsi, c'est bien "le Shabbat de la terre", signe de la foi en Hachem, qui "sera pour vous de quoi manger" = la bénédiction dans la nourriture émane de cette mitsva qui renforce notre foi.
[Chaaré Sim'ha]

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-> Selon le Sforno donne 2 éventualités :

1°/ Si nous avons une émouna totale/parfaite alors :
"les fruits auront de grandes qualités nutritives, comme ce fut le cas avec la manne, dont la mesure d'un omer suffisait autant à l'adulte qu'à l'enfant, comme le disent nos Sages : "On mangeait peu et la bénédiction se manifestait dans les entrailles".
Ainsi, les fruits de la 6e année suffiront également pour la 7e."

=> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou) explique que le fait d'avoir une confiance totale en Hachem nous permet de bénéficier d'une bénédiction en qualité, qui se manifestera dans l'organisme, qui sera rassasié avec une petite quantité d'aliments.
Cela signifie que la 6e année ne nécessite pas de travail supplémentaire par rapport à une autre année, et pour le travail normal d'une année, on pourra avoir à manger pendant la 6e, la 7e, et la 1ere année du cycle suivant où l'on ensemence la terre.
[c'est recevoir du 3 pour le prix d'un!]

2°/ "Et si vous dites : Qu'aurons-nous à manger? Si vous êtes en proie au doute et n'avez pas la conviction qu'une faible quantité peut suffire à vous nourrir grâce aux qualités exceptionnelles des fruits, alors : "la 6e année produira la récolte de 3 années", de sorte que l’œil soit rassasié et que vous voyiez suffisamment de récolte."

=> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou) explique que dans la mesure où la foi est quelque peu défaillante, la bénédiction se manifeste différemment. Elle ne s'applique plus à la qualité des fruits, mais à leur quantité.
Au cours de la 6e année, on aura suffisamment de nourritures pour 3 années, mais cela implique d'avoir dû investir 3 fois plus d'efforts pour récolter, rassembler et engranger une telle quantité.

==> Le rav Eliyahou Lopian enseigne que cela ne s'applique pas seulement pendant l'année de la Chémita : chaque jour , Hachem agit envers chaque individu mesure pour mesure, conformément à son niveau de confiance.

Il est écrit : "Hachem est à ta droite comme ton ombre" (Téhilim 121). De même que si nous bougeons alors notre ombre va également bouger, de même plus nous témoignons d'une émouna importante, le plus la bénédiction de Hachem sera importante.
En fonction du degré de confiance que l'homme accorde à D., D. lui sera en retour, mesure pour mesure, source de tous les espoirs.

[à l'image de la Chemita, où sans effort supplémentaire, une même quantité de nourriture devenait suffisante pour une longue période.]

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-> L'Alter de Novardok parle du cas où une personne par manque de émouna va se restreindre pendant les 6 premières années en mangeant moins, pour mettre de côté pour la période de la chemita.

Bien qu'elle puisse respecter à la lettre la loi juive, une telle personne passe à côté de l'objectif principal de la mitsva de la chemita (l'état d'esprit). En effet, il s'agit de renforcer notre confiance/dépendance à ne compter que sur Hachem pour notre subsistance, et non à notre intelligence d'arriver à contourner le système.

[on en vient à penser : D. je respecte tes mitsvot et si tu veux m'aider tant mieux, mais sinon ce n'est pas si grave car j'arriverai à me débrouiller tout seul en faisant ... et ...! Je ne suis totalement dépendant de personne, pas même de Toi!]

L'agriculteur qui investit tellement de temps et d'efforts pour produire une récolte, a tendance à s'attribuer le résultat au détriment de Hachem. C'est pourquoi, pendant les 6 années il devait manger pleinement et vivre "comme" s'il n'y avait pas de chemita, et par là il témoignait de sa confiance totale en D. [s'il nous l'a demandé, c'est qu'il gérera => pas de soucis!]

-> Au-delà de faire les mitsvot, il est important d'avoir l'état d'esprit qui va avec : la joie, la confiance totale, la gratitude, ...

Nous ne devons pas accomplir notre vie juive, comme une succession de restrictions (ne pas manger la 7e année, ne pas travailler le Shabbath, ...), mais plutôt comme une succession de sublimes conseils de vie permettant de nous élever spirituellement, d'occasions de faire la volonté de notre papa Hachem et de nous rapprocher toujours davantage de Lui.

De plus, durant leur vie, de nombreuses personnes vont se priver d'une vie spirituelle, prétextant qu'il faut d'abord travailler, d'abord mettre de côté pour pouvoir plus tard s'y consacrer pleinement.
Mais plutôt, une fois que nous avons fait notre hichtaldout nécessaire, alors sachons faire totalement confiance à Hachem dans la gestion de notre vie. Pendant ce temps, réalisons Sa volonté.

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-> Rabbi Zoucha d’Anipoli explique que celui qui a une confiance simple en Hachem et ne pose aucune question, sera automatiquement béni. En effet, la foi en Hachem constitue un canal pour que le Flux Divin de bénédiction puisse s’épancher. Comme le dit le verset : "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem".

=> La foi relie l’homme à Hachem au point de lui permettre d’attirer vers lui Ses Bienfaits.

Cependant, celui qui doute et se questionne pour savoir ce qu’il va manger, alors ce doute brise ce canal et empêche la bénédiction de venir.
Ainsi, Hachem prévoit que si quelqu’un se pose la question, alors : "J’ordonnerai Ma Bénédiction". En effet, puisque le canal naturel de bénédiction constituée par la émouna (confiance) a été rompu par le doute, Hachem a besoin à présent "d’ordonner Sa bénédiction", c’est-à-dire d’obliger et de “forcer” Sa Bénédiction de venir pour cet homme, pour que malgré tout il puisse avoir de quoi vivre suite au respect de la Chemita.
Ce ne sera plus la bénédiction naturelle qui viendra, mais un nouveau type de bénédiction de “rattrapage” qu’Hachem aura besoin de créer spécialement pour cette personne.
Sans émouna, il ne peut y avoir de réelle bénédiction. Hachem doit alors provoquer le Flux Divin pour lui.

[cf. verset : "Et si tu dis : “Que mangerons-nous…, voilà nous ne sèmerons pas et n’engrangerons pas notre récolte ?” J’ordonnerai alors ma bénédiction pour vous la 6e année et elle produira de la récolte pour 3 ans !"]

Ainsi, chez celui qui s’inquiète et commence à avoir des doutes, qui a du mal à placer sa confiance sur ce qu’il ne voit pas et ne comprend pas. Alors Hachem lui donnera une bénédiction d’une gamme inférieure, une bénédiction selon son niveau et selon ses doutes, à savoir une bénédiction quantitative (et non qualitative).

La production de la 6e année produira de la récolte pour 3 ans. Lui qui a besoin de voir pour être rassuré, Hachem lui donnera de quoi voir et il bénéficiera de cette bénédiction quantitative, à savoir tangible et visible.
Cette bénédiction est aussi d’un niveau inférieur à la bénédiction qualitative car qui dit grande production, dit nécessité de tout engranger, de tout conserver ... et cela crée plus de soucis, d'efforts.

C'est à l’opposée de celui qui a confiance en Hachem, qui aura une bénédiction à son niveau. Il place sa confiance même s’il ne voit pas, c’est ainsi que la bénédiction qu’il recevra ne sera pas visible. C’est la qualité profonde et cachée de la récolte qui grandira. Cette bénédiction est hautement mieux.

=> Comme vu précédemment (rav Eliyahou Lopian), nous avons au quotidien chacun la possibilité de recevoir les bénédictions Divines soit qualitativement, soit quantitativement, et ce en fonction de la émouna que nous témoignerons à D.

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-> On vient de voir que Rabbi Zoucha d’Anipoli transmet l'idée que :
L'abondance descend du Ciel sans arrêt, en période de Chemita ou non. Il ne manque jamais rien dans la parnassa que Hachem a prévue pour le monde puisqu'Il n'est que bonté. Si l'homme est intelligent, il comprend cela, croit en son Créateur, et sa parnassa continue à lui être offerte avec abondance, malgré les changements opérés lors de l'année de Chemita.

Mais, si l'homme descend de ce degré spirituel et qu'il n'a que peu de émouna, il commence à s'inquiéter et pose la question : "Que mangerons-nous?", qui exprime exactement l'inverse du bita'hon.
Cette défaillance de bita'hon engendre l'arrêt de l'abondance et les tuyaux de bénédiction se bouchent.

-> Dans le Sifté tsadikim, il explique cela :
Lorsque l'homme dit "que mangerons-nous?" (Béhar 25,20), l'inquiétude rentre dans son cœur et sa émouna diminue, jusqu'à ce que le tuyau de l'abondance se trouve bouché.
Quand l'homme se renforce, il faut alors prescrire, à nouveau, l'abondance via le nouvel ordre de "Je vous enverrai Ma bénédiction" (Béhar 25,21).

Le rav Yaakov Israël Pozen ajoute : L'homme, qui a un regard juste, a confiance que "la terre donne ses fruits" (וְנָתְנָה הָאָרֶץ - Béhar 25,19), c'est-à-dire que la terre d'En haut est fertile et productive, et "qu'elle donne" toujours, au présent, l'abondance dans ce monde, par ordre Divin depuis la Création.
Cet homme mène une vie paisible, sans aucune inquiétude, même durant la Chemita.

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-> "Si vous dites : que mangerons-nous la 7e année, puisque nous ne sèmerons pas et ne récolterons pas?" (Béhar 25,20)

Le Méor Enayim pose la question suivante : C’est lorsque nous demanderons "que mangerons-nous" que Hachem donnera Sa bénédiction "la récolte suffira pour 3 ans", mais si on ne le demande pas, n’ordonnera-t-Il pas Sa bénédiction?

Il répond que le verset dit : si vous n’avez pas confiance en Hachem, ce qui vous pousse à demander "que mangerons-nous", alors J’ordonnerai Ma bénédiction pour 3 ans seulement, mais si vous avez confiance en Mon salut, alors il n’y aura pas de limite à Ma bénédiction, et c’est le silence qui convient.

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-> Le 'Hazon Ich (Cheviit 18,4) explique que la Torah ne garantit pas que chacun jouira d'une grande prospérité et d'une nourriture abondante malgré les restrictions de la Chemita.
Elle promet seulement à Israël que, contrairement à la nature apparente des choses, le repos de la terre ne provoquera pas forcément un manque de nourriture : il y aura une bénédiction générale pour ceux qui observent ces lois.

Cependant, comme c'est toujours le cas, les fautes de certains peuvent annuler la bénédiction et des particuliers souffriront peut-être à cause des actes de leurs prochains.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 130) rapporte :
- Pour les jours : le 7e jour est observé comme le Shabbath ;
- Pour les semaines : 7 semaines sont comptées avant la fête du don de la Torah ;
- Pour les mois : le 7e mois de l'année juive est Tichri, qui est majoritairement sanctifié par des Yamim Tovim, d'une nature si élevée.
- Pour les années : la Chémita est la 7e année.
- Les cycles Shabbathiques : le Yovèl est l'aboutissement de 7 cycles de 7 années.

-> Nos Sages enseignent :
- "D. a créé les jours et s'en est réservé un ... c'est le jour du Shabbath.
- Il a créé les années et s'en est réservé une ... c'est l'année de la Chemita.
- Il a créé des terres et s'en est réservé une ... c'est la terre d'Israël.
- Il a créé 70 nations et s'en est réservé une ... c'est le peuple d'Israël.
- Il a créé 12 tribus et Il s'en est réservé une ... la tribu de Lévi."

-> Les 7 années de la Chemita dans un cycle de 50 ans, conclu par l’année du Yovel, rappellent les 7 semaines du compte du Omer, depuis la Sortie d’Egypte, conclu par le jour du Don de la Thora, au Mont Sinaï, le 50e jour.
[Kli Yakar]

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-> "Tu compteras chez toi 7 années sabbatiques, 7 fois 7 années, de sorte que la période de ces 7 années sabbatiques te fera 49 ans" (Behar 25,8).

La Maguid de Doubno dit : Il y avait une fois un avare qui s’enorgueillissait d’avoir un grand trésor, des sacs de pièces d’argent. On lui dit : Au lieu de sacs d’argent, tu as en réalité 2 billets de 100 roubles en tout et pour tout.
Ainsi, l’homme se vante et dit : Je vis 365 jours par an!
On lui dit : Compte tes jours en années, et si cela te semble beaucoup, compte tes années en chemitot, ainsi qu’il est écrit : "Tu compteras chez toi sept années sabbatiques, sept fois sept années", et c’est en tout et pour tout un seul jubilé.
Combien l’homme vit-il? En tout un jubilé ou un jubilé et demi.

-> Pendant la chemita, on doit se conduire avec modestie, humilité, s’abaisser devant tout le monde, car tout un chacun est tout autant le maître que lui (la terre était libérée), et peut-être plus que lui.

[combien de chemita, nous reste-t-il encore durant notre vie? En effet, à notre mort nous laisserons derrière nous tout bien matériel. Cela doit nous booster à utiliser notre temps au mieux, avec un meilleur regard sur la vie (investir dans l'éternel et non l'éphémère, même si c'est un peu plus fatiguant sur le moment!).]

-> On raconte que 2 plaignants se sont présentés à rabbi ‘Haïm de Volozhin, en disant que chacun d’eux était propriétaire d’un certain terrain, et en amenant des documents et des témoins en preuve de leur bon droit.
Rabbi ‘Haïm s’inclina vers la terre et tendit l’oreille comme s’il écoutait sa voix. Ils s’étonnèrent de voir ce que faisait le Rav.
Le Rav leur répondit : Chacun d’entre vous crie : "La terre est à moi", c’est pourquoi j’ai voulu entendre l’opinion de l’intéressée elle-même. J’ai entendu que la terre disait : "Les deux sont à moi".

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-> "Vous proclamerez dans le pays la liberté pour tous ceux qui l’habitent" (Béhar 25,10)

Le Pné Yéhochoua pose la question : pourquoi le verset dit-il "pour tous ceux qui l’habitent", alors que pendant le yovel seuls les esclaves sont libérés, et non "tous ceux qui l’habitent"?

Il répond que nos Sages (guémara Kidouchin 20a) disent : "Quiconque acquiert un esclave, c’est comme s’il acquerrait un maître".
Comme il en est ainsi, pendant l’année du yovel, il n’y a pas que les esclaves qui sont libérés, mais aussi leurs maîtres, qui en réalité sont des serviteurs de leurs "maîtres" les esclaves.

[d'une manière allusive cela témoigne que pour toute personne (maître ou esclave), il n'y a qu'un ou 2 yovel pendant la durée de sa vie. Cela nous aide à réaliser d'à quel point notre passage sur terre est court, et qu'il faut en faire le meilleur usage pour notre éternité, où tous les juifs seront rassemblés et libérés des contraintes de ce monde.]

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+ "La terre observera un repas de Shabbath pour Hachem" (Béhar 25,2)

-> L’une des raisons de mettre au repos la terre (chémita) est de lui permettre de corriger tous les Shabbat où elle a produit.
En effet, même si l’homme ne travaille pas le Shabbat, malgré tout la terre continue à produire.
Or, une année est constituée de 365 jours, comprenant 52 Shabbat. Ainsi, en 7 ans, il y a donc 364 jours de Shabbat (52*7), soit une année.

Puisque même pendant ces jours de Shabbat la terre a continué à produire, elle doit donc se reposer pendant toute la 7e année composée de 365 jours, pour réparer ces Shabbat où elle ne s’est pas complètement reposée.

Et même pendant l’année de Chemita la terre continue encore à produire même pendant les Shabbat de cette année, soit encore 364 jours sur 7 Chemitot, d’où l’année du Yovel qui suit les 7 années de Chemita, pour réparer les Shabbat des années de Chemita où elle a encore produit.

[Rabbi Moché Tannenbaum - le Maté Moché]

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-> La Torah a demandé à Hachem : "Maître du monde, lorsque le peuple juif entrera en terre d'Israël, les juifs courront à leurs vignobles et à leurs champs. Qu'en sera-t-il de moi?

Hachem a dit à la Torah de ne pas s'inquiéter, le Shabbath sera son partenaire, un jour de repos pour les juifs qui auront alors le temps pour étudier la Torah.
[Tour - Ora'h 'Haïm 290]

-> La mitsva de la chemita (le "Shabbath des années") a été donnée afin d'accorder aux juifs l'opportunité d'étudier la Torah
Pendant 6 années, ils travaillent leurs vignes et leurs champs, et lors de la 7e année, ils mettent de côté toutes leurs inquiétudes pour se fournir en nourritures, étudiant la Torah.
Ils ont un bita'hon total dans le fait Hachem leur fournira tout ce qui leur est nécessaire.
[Mégalé Amoukot]

-> La chemita est comparée au Shabbath.
A l'image de Shabbath, la chemita est une année de repos de tout travail (créatif), permettant de s'immerger [totalement] dans la Torah.

Shabbath et la chemita sont des partenaires de la Torah.
Lorsqu'une personne étudie avec efforts le Shabbath, Hachem lui donne comme cadeau une Torah qui va bien au-delà d'une simple journée d'étude [selon le Ben Ich 'Haï étudier le Shabbath a 1000 fois plus d'importance que le restant de la semaine!]
Il en est de même pour celui qui étudie la Torah comme il le faut pendant l'année de la chemita, Hachem dans Sa bonté nous offrant une année où la valeur de l'étude est multipliée.
[adapté du Béré’h Moché]

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-> Le commandement de la chemita fait découvrir au riche la souffrance du pauvre.
La vie du pauvre étant en équilibre précaire, il supplie sans cesse Hachem de lui fournir sa subsistance ...
Il est toujours en train d'errer, s'inquiétant de savoir s'il aura à manger pour lui et sa famille. Pas un moment ne passe sans appréhensions.
Par contre, l'homme riche est toujours heureux et de bonne humeur. Il traverse ses champs et ses vignes, satisfait de voir ses récoltes pousser, sans penser au pauvre et sans se soucier de son tourment.

Hachem ordonna donc que la 7e année, l'homme "abandonne" sa terre.
Cette année-là, il lui est interdit de labourer, planter, récolter ou engranger.
Il doit tout laisser au public (hefkère).
A son tour, le riche devint soucieux : "Je n'ai ni planté ni récolté ; qu'aurai-je à manger la 8e année? D'où mangerons-nous mon pain?"
En effet, le verset dit : "Si tu dis : Que mangerons-nous la 7e année? Nous n'avons ni semé ni récolté" (v.25,30).

L'année suivante, le riche se souviendra : "J'ai souffert de privations pendant un an. Mes yeux étaient assombris par le tourment ... Qu'en est-il du pauvre homme sans cesse tourmenté, désespéré, qui se demande d'où viendra son pain?"
Le riche comprendra alors la souffrance du pauvre et il lui viendra en aide dans l'espoir que Hachem ne l'appauvrisse pas lui aussi.
[...]

Au cours de la 7e année, l'homme abandonne ses champs, ses vignes et toute leur récolte afin que d'autres puissent en manger.
De même, un homme laissera tous ses biens à d'autres lorsqu'il partira pour le monde futur, pour son "Shabbath" [7e jour de la semaine] (monde futur = yom chékoulo Shabbath).
Ni l'or ni l'argent ne l'accompagneront mais seulement les mitsvot et les bonnes actions qu'il aura accomplies dans ce monde.
[Méam Loez - Béhar 25,6,7 ; 25,11-13]

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-> Le Ramban (Béhar 25,2) enseigne : "Les six jours de la Création sont des jours consacrés au monde, alors que le 7e jour est à Hachem ton D., c’est pourquoi la Torah se montre plus sévère à propos de la chemita que sur toutes les autres interdictions, parce que quiconque n’en tient pas compte ne reconnaît pas la Création ni le monde à venir".

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+ Chemita & mont Sinaï :

=> Pourquoi la Torah spécifie-t-elle (au tout début de la paracha) que la mitsva de la chemita a été donnée au mont Sinaï, et qu'elle sert de référence au fait que toutes les autres mitsvot y ont également été transmises? Pourquoi cette mitsva en particulier et non une autre?

-> Face au mont Sinaï (avant la faute du Veau d'or), leur mauvais penchant avait disparu et ils étaient revenus au niveau d’Adam avant la faute. A ce stade, ils étaient purs de toute faute.
A ce niveau, Adam n’avait aucun besoin de travailler la terre, puisque la nécessité d’un tel travail apparut suite à la faute, lorsque Adam reçut la malédiction : "Tu mangeras le pain à la sueur de ton front". Sa seule occupation était uniquement le Service Divin.

Dans un tel contexte, il est clair que la mitsva de la Chemita n’a pas sa place, puisqu'elle concerne un état où les juifs ont des champs qu’ils travaillent pendant 6 ans. Et que du fait de ce travail, il n’est pas si simple de trouver du temps pour étudier la Torah.
Hachem nous donne la Chemita, pour se libérer de ses activités pendant un an, et pouvoir être disponible pour le service Divin.

=> Quelle est alors la place de la Chemita qui semble la mitsva la moins adaptée à ce moment de situation idéale au mont Sinaï?

La réponse est qu'il faut toujours garder à l’esprit que l’on peut retomber, la chute est possible et il faut l’envisager, d’où le besoin de parler malgré tout de la Chemita.

Le Zohar enseigne que toutes les mitsvot sont des conseils contre le mauvais penchant. Et même si un homme se sent élevé au point d’être protégé du mauvais penchant, même s’il imagine ne pas avoir besoin de toutes les mitsvot, qu’il tire leçon de la mitsva de la Chemita.
Si même cette mitsva a été donnée au mont Sinaï, c’est qu’il faut toujours redouter la chute, même quand on est tout en haut. On apprendra donc de la Chemita qui a néanmoins été dite au mont Sinaï, qu’à plus forte raison, les autres mitsvot viennent du mont Sinaï. Elles sont aussi nécessaires, même si on est au niveau du Sinaï.

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-> "Hachem parla à Moché sur le mont Sinaï et lui dit" (Béhar 25,1)

Toutes les mitsvot ont été dites à Moché au mont Sinaï, mais dans toutes les mitsvot on ne souligne pas où Hachem a parlé à Moché, seulement ici.
=> Pourquoi souligner que c’était au mont Sinaï justement ici, à propos de la mitsva de chemita, et non à propos de n’importe quelle autre des 613 mitsvot?

Le 'Hida répond à cela d’après un passage de la guémara (Bera'hot 35), sur Rava qui a dit à ses disciples : "Ne venez me voir au beit Hamidrach (maison d'étude) ni pendant Nissan ni pendant Tichri, car alors vous serez occupés à gagner votre vie, pour que votre gagne-pain ne vous préoccupe pas pendant toute l’année."
Par conséquent, il s’ensuit que chaque année, on n’étudie pas pendant 2 mois entiers (Nissan et Tichri). Donc en 6 ans on n’étudie pas pendant exactement 12 mois.
C’est pourquoi, pour réparer cette faute de négligence dans l’étude d’une année entière (pendant 6 ans), vient la mitsva de chemita, où l’homme ne travaille pas pendant les 12 mois qu’il consacre à l’étude de la Torah dans le Beith Hamidrach.

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-> Le ‘Hatam Sofer dit que la chemita est une preuve décisive que la Torah a été donnée par Hachem et non par Moché de sa propre initiative. En effet, comment est-il possible de faire à ceux qui observent la chemita la promesse que la terre donnera une récolte pour les 3 années à venir?
C’est une chose totalement surnaturelle! C’est que la Torah vient évidemment du Ciel, et Hachem, qui dirige le monde, est le seul à pouvoir faire une telle promesse

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-> "Hachem a parlé à Moché sur le mont Sinaï" (Béhar 25,1)

=> La Torah présente la mitsva de la Chemita, comme ayant été transmise sur le mont Sinaï. Mais finalement la totalité des mitsvot a été donnée sur le Sinaï. Pourquoi le rappeler spécialement par rapport à la Chemita?

-> Le rav Chlomo Bloch propose l'illustration d'un roi qui édictait différentes lois pour la bonne marche de son royaume. A chaque fois qu'il souhaitait imposer un nouveau décret, il envoyait des messagers dans les différentes contrées pour transmettre l'édit royal. Une fois, ce roi avait un message spécial à transmettre à une ville en particulier qui leur imposait de se préparer à mener une guerre très difficile contre un grand ennemi qui allait se rendre dans cette ville. Compte tenu de la difficulté et de l'importance de cette mission, le roi décida cette fois de se rendre en personne dans cette ville pour leur communiquer lui-même ce message. Il souhaitait les encourager tout particulièrement pour réaliser cette périlleuse mission. Le fait de voir le roi se déplacer en personne jusqu'à eux pour leur parler directement, cela leur donnera beaucoup plus de force.

Hachem également a souhaité transmettre ses mitsvot au peuple juif et Il décida de descendre dans toute Son Honneur les rejoindre sur le mont Sinaï pour leur donner la Torah. Il souhaitait ainsi leur donner plus de force pour observer les mitsvot.
Selon nos Sages, la Mitsva qui demande le plus de courage c'est la Chemita.
L'agriculteur devra abandonner son terrain pendant une année toute entière. De quoi vivra-t-il? L'épreuve de cette mitsva ne s'étend pas sur quelques jours mais sur toute une année. Pour leur donner encore plus de force, Hachem leur rappela qu'Il est descendu en Personne sur le mont Sinaï leur donner la Torah. Ce rappel particulier avait pour but de leur donner encore plus de courage pour respecter cette mitsva si difficile.

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-> b'h, sur la Chemita, voir également : http://todahm.com/2022/02/28/36011

One comment

  1. Pingback: Plus on a de émouna, plus on a de bénédictions | Aux délices de la Torah

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