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"Nos parents doivent paraître [à nos yeux] comme un roi et une reine, et on doit terriblement redouter de leur désobéir.
Tout ce qu'ils ordonneront, ensemble ou séparément, doit être à nos yeux un ordre royal dont on ne doit s'écarter ni à droite ni à gauche.
[...]

De façon générale : il faut se conduire avec eux comme on se conduirait avec un roi de chair et de sang dont on redouterait qu'il nous coupe la tête.
Et à cause de la crainte, on ne s'assiéra pas et on ne se tiendra pas à la place habituelle de l'un d'entre eux, et on ne les contredira pas même si on sait qu'ils se trompent.

Même de décider : "Vous avez raison, mon père ou ma mère", c'est interdit [parce que l'on ose se comparer à de l’incomparable!]."

[Séfer 'Hassidim]

-> Dans la partie qui traite des mitsvot dépendant de la parole, le Séfer 'Hassidim écrit : "On doit respecter [nos parents] par la paroles, leur parler doucement, avec un langage délicat, avec respect et délicatesse, comme lorsqu'on parle au roi."

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-> "On doit respecter ses parents en soi-même en les trouvant importants, c'est-à-dire qu'on doit avoir l'impression qu'ils sont des gens grands et honorables, même si pour les autres personnes ils n'ont aucune importance.
C'est l'essentiel de la mitsva de les respecter, sans quoi cela relève du verset : "Ils m'ont honoré avec leur bouche et leurs lèvres, mais leur cœur est loin de moi"."
['Haayé Adam 67,3]

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch illustre avec le respect du père :
"Quand on respecte son père malgré ce qu'il est, on n'a pas accompli son devoir.
Il faut respecter le père à cause de ce qu'il est = Le fils doit s'efforcer de rechercher ce qu'il sait de mieux sur la grandeur de son père, de trouver en quoi le père est "unique dans sa génération", et le respecter en fonction de cette prise de conscience.
Si on ne trouve pas en quoi respecter le père parce qu'il est "unique dans sa génération" en un point quelconque, on n'a pas accompli son devoir."

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-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch (Si’hot Moussar - maamar 82) estime que le Kiboud Av Vaèm ne se limite pas au fait d’honorer ses parents. C’est plutôt une sorte d’adulation, consacrer du temps à réfléchir à leurs qualités, ...
"Mon père, mon maître, passa sa vie à réfléchir et à chercher une qualité spéciale chez son père, jusqu’à trouver ce en quoi ce dernier était unique, parmi toute la génération. Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait cela. Jusqu’à ce que je comprenne que le but principal de cette mitsva (ainsi que de celle d’honorer toute créature), c’est de lui accorder un véritable honneur. Or il est impossible d’honorer véritablement quelqu’un qui n’est pas respectable à nos yeux. Notre considération n’aurait alors été qu’extérieure et nous n’aurions pas rempli vraiment notre obligation d’honorer nos parents.
Par conséquent, il faut chercher les qualités spécifiques de nos parents pour que ces derniers soient véritablement vénérés, que l’honneur accordé soit authentique et que la mitsva soit réellement effectuée."

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-> Les grands de notre génération excellèrent dans l’accomplissement de cette Mitsva, et l’effectuaient au-delà de ce qu’exige la stricte Loi.
Le rav ’Haïm Kanievsky raconta que son oncle, le ’Hazon Ich rendait quotidiennement visite à sa mère, pendant une demi-heure. Il ne discutait pas de commentaires du Rambam, difficiles à comprendre, mais plutôt de sujets qui intéressaient sa mère. Il aurait pu développer de merveilleux ’Hidouchim pendant toutes ces demi-heures, mais l’honneur qu’il lui devait était plus important.
Le rav Steinman raconta que chez sa belle-mère, la Rabbanite Sarah Kornfeld, la mitsva de Kiboud Av Vaèm était si chère que le fait de pouvoir faire le lit de son père était pour elle, un privilège, et quand elle n’était pas autorisée à le faire, elle prenait cela comme une punition.
"On imagine difficilement le respect que le rav de Brisk manifestait à l’égard de son père, le Beth Halévi. Il tremblait quand il se tenait devant lui."

On raconte, qu’une année, à Sim’hat Torah, le ’Hazon Ich rentrait chez lui, accompagné par une foule de personnes et il entendit un enfant demander à son père : "Pourquoi tous ces gens marchent-ils derrière cet homme? Ne connaît-il pas la route pour rentrer chez lui tout seul?"
Le ’Hazon Ich appela le père de l’enfant et lui dit : "Dis à ton fils que c’est parce que j’ai toujours respecté la mitsva de Kiboud Av Vaèm."
Le rav Steinman lui demanda par la suite si la vraie raison n’était pas son érudition en Torah. Le ’Hazon Ich répondit que bien que les gens lui fissent des honneurs pour son assiduité et son génie en Torah, il lui avait fallu du mérite pour arriver à ce niveau. Et ce mérite provenait de la mitsva de Kiboud Av Vaèm.

=> Ainsi, il ne suffit pas de respecter et de servir mécaniquement nos parents ; nous devons nous efforcer de développer un amour et une admiration à leur égard. On pourra ainsi émuler les Grands et récolter les fruits qu’eux-mêmes recueillirent.

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Le Zohar (Ki Tétsé 281a) affirme que l’on doit aimer ses parents plus que l’on ne s’aime soi-même, et faire tout son possible pour leur faire plaisir.
Le Sefer ’Harédim et le ’Hayé Adam (Hayé Adam 69,1) tranchent la Halakha conformément à cet avis : "il est évident qu’il faut les aimer comme soi-même … L’amour du père et de la mère est lié à celui envers Hachem".

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