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"Avraham aperçut 3 hommes se tenant face à lui. Il aperçut et courut à leur rencontre" (Vayéra 18,1-2)

=> Que vient nous apprendre la répétition du mot : "aperçut"?

-> Selon le rav Chakh, elle vient nous apprendre, que pour accéder au niveau de bonté et de solidarité requis par la Torah, il faut s'efforcer d'apercevoir, de percevoir les besoins de l'autre.

1°/ Il faut regarder une personne afin de lui témoigner de la considération et du respect (ex: en lui adressant un regard bienveillant).
Cela va réveiller en nous des sentiments positifs à son égard, et autrui reçoit notre message : "Je suis regardé par autrui, c'est donc que j'existe, que je suis une personne de valeur."
C'est gratuit, et combien cela peut faire du bien, réchauffer notre prochain.

2°/ Il faut également regarder une personne afin de pouvoir déceler ses véritables besoins du moment (une écoute, de la considération, à manger, ...).
Je regarde autrui car j'ai envie de sortir de mon système de penser, pour venir prendre celui de mon prochain.
Je n'agis pas pour me donner bonne conscience, mais afin d'être utile, d'agir pleinement pour le bien d'autrui.

=> La Torah souligne par 2 fois le mot "aperçut" pour mettre l'accent sur le sens profond de la bonté, trait qu'Avraham a particulièrement développé.

[Contrairement à Rabbénou Bé'hayé, le Maharal (Gour Aryé) est d'avis que Avraham n'était pas au courant que ses visiteurs étaient des anges.
Cependant, il traitait chacun de ses visiteurs comme s'ils étaient importants comme des anges!]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 48,9) justifie cette répétition de "aperçut" à 2 reprises :

"Avraham s'est dit : 'Si je vois la présence divine posée sur eux, je saurai qu'ils sont des hommes importants. Et si je vois (aussi) qu'ils se portent du respect mutuellement, je saurai que ce sont des hommes convenables'.
Lorsqu'il a vu qu'ils se respectaient, il a su qu'ils étaient effectivement des gens bien"

-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch (Si'ha 10) fait remarquer qu'un homme peut ainsi être si grand qu'il est entouré par la présence Divine, cependant un doute subsiste si c'est un homme digne, convenable, c'est-à-dire qui honore son prochain.
Par le 1er regard, Avraham fut convaincu que la présence Divine réside parmi eux, mais il ne court à leur rencontre qu'après avoir vérifié, par le 2e regard, qu'ils se portent mutuellement du respect et de la considération.

=> Le rav Chmoulévitch de conclure : Il est plus important d'honorer son prochain que d'attirer la présence Divine sur soi.

Il est intéressant de noter que l'honneur ou le respect se dit : kavod (כבוד), qui provient de l'adjectif : kavèd (lourd - כבד).
En effet, honorer une personne, c'est donner du poids et de la considération à ce qu'il fait et à ce qu'il est.

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[le double emploi de "aperçut" enseigne que nous devons avoir un regard qui se focalise sur le positif d'autrui (même quand cela n'est pas évident), et également que nous devons faire en sorte qu'autrui s'aperçoive qu'il a de l'importance à nos yeux.
=> Lorsque autrui est "lourd" (important) à nos yeux, alors nous le remplissons de respect (kavod), d'estime de lui-même, ce qui est encore plus vital à un bon épanouissement que la nourriture.

Ainsi, Avraham voyait chacun de ses visiteurs comme des anges, et alors la nourriture principale qu'il leur donnait n'était pas celle physique, mais émotionnelle. (de façon indirecte, il leur signifiait : je t'apprécie et tu es quelqu’un de bien, donc agis en fonction de cela, en faisant la volonté du maître du monde!)]

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