Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Alors Yéhouda s'avança vers lui [Yossef], en disant ..." (Vayigach 44,18)

-> Yéhouda va dialoguer avec Yossef , et ce dernier va finalement se dévoiler à ses frères.
La beauté de ce récit est telle que nos Sages affirment que les anges descendirent du ciel pour l'écouter.

Il nous donne également une idée de la force de Yéhouda et de ses frères.
[...]

[A un moment Yéhouda menace le vice-roi d'Egypte (Yossef) de faire attention à ses actes,] Yéhouda poussa alors un cri de guerre si puissant qu'il fut perçu par 'Houchim, le fils de Dan, depuis la terre de Canaan.

[Utilisant ses pouvoirs mystiques,] celui-ci se retrouva aux côtés de Yéhouda en un instant.
Tous deux lancèrent des cris de guerre, rugissant tels des lions.
[A part leur volume effectif, ces cris étaient emprunts d'une immense puissance spirituelle.]
- 300 nobles égyptiens tombèrent à terre, le visage crispé par la terreur, ils restèrent ainsi figés toute leur vie.
- 2 villes : Pitom et Ramsès, situées non loin de [Memphis, la capitale de] l'Egypte, furent également détruites par leurs cris.

Prenant exemple sur Yéhouda et 'Houchim, les autres frères commencèrent à frapper le sol de leurs pieds, l'ébranlant tant et plus que Yossef chuta de son trône.
Même le trône de Pharaon en fut ébranlé. C'est ce que sous-entend le verset : "Le bruit s'était répandu à la cour de Pharaon" (Vayigach 45,16).

Yéhouda avait du sang qui coulait de l’œil droit (selon certains des 2 yeux).
Yéhouda avait également une toison sur la poitrine, et lorsqu'il se mettait en colère, celle-ci se hérissait, déchirant les 5 vêtements qu'il portait.
Sa poitrine se recouvrait de morceaux de cuivre, qu'il attrapait et mâchait entre ses dents.

Alors que tout le monde tremblait, Yéhouda mit la main à son épée et tenta de s'en saisir, mais sans succès. Il pensa : "l'homme qui est devant moi est certainement un saint".
Se ressaisissant, Yossef frappa l'estrade sur laquelle il se tenait, la pulvérisant.
Stupéfiait, Yéhouda pensa : "Cet homme semble plus fort que moi".
Il était prêt à risquer sa vie pour sauver Binyamin, mais se voyant incapable de sortir son épée, il se remit à dialoguer raisonnablement.
[...]

Dans le palais de Yossef, se trouvait une pierre pesant près de 200kg.
Yéhouda la souleva de sa main droite, la jeta dans les airs, et la rattrapa de la main gauche. Il la posa ensuite à terre et la pulvérisa d'un simple coup de pied.

Nullement impressionné, Yossf fit signe à Ménaché [son fils], qui fit de même avec une pierre identique.
[...]

Lorsque Yossef sentit que ses frères étaient prêts à agir, il envoya Ménaché chercher l'armée égyptienne. Celui-ci revint avec 50 cavaliers bien armés, et 10 000 fantassins, dont 400 guerriers très puissants, initiés dans l'art de la guerre.

Ménaché leur ordonna de ne pas combattre les juifs [ses frères], mais simplement de les approcher par surprise et de les effrayer ...
Yéhouda sortit son épée et lança une série de cris de guerre terribles. Les égyptiens, pétrifiés, prirent la fuite.
Les cris de Yéhouda étaient si terrifiants, que de nombreuses femmes d'Egypte et de Gochen firent des fausses-couches.

Yossef fit signe à Ménaché, qui plaça sa main sur l'épaule de Yéhouda, l'apaisant totalement. [Yéhouda savait que ce pouvoir était réservé aux membres de sa famille, et il ne comprit pas comment un égyptien pouvait le posséder.]
[...]

[Selon le Séfer haYachar, Yossef réalisa que le moment était venu de se dévoiler à ses frères.]

[D'après le Kli 'Hemda,] les frères commencèrent à soupçonner que l'homme en face d'eux n'était autre que Yossef, sans en avoir la certitude.
Seul, Yéhouda était convaincu que c'était bien lui, mais il attendait patiemment de voir la suite des événements.

[Méam Loez - Vayigach 44,18 & 19-34]

<--------------->

-> "Il (Yehouda) dit : "de grâce (bi- בי) mon Maître. Que ton serviteur parle, je t'en prie (na - נא), aux oreilles de mon Maître et que tu ne (al - אל) te mettes pas en colère contre ton serviteur, car comme toi comme Paro (kéPhar'o - כפרעה - tu es comme Pharaon)"" (Vayigach 44,18)

-> Le Baal Chem Tov enseigne :
Ce verset présente plusieurs anomalies.
D'une part, les deux termes "בי" et "נא" sont supplémentaires, car ils ne viennent que témoigner une forme de respect.
D'autre part, la négation est habituellement exprimée par le terme "לא" et non par le terme "אל".
Enfin, l'expression "comme toi comme Paro" (כפרעה) aurait pu être simplifiée par les mots "comme toi Paro", la lettre כ semble donc superflue.
Ainsi, tous les termes superflus ou anormalement utilisés sont : " בי נא אל כ ". En effet, Yehouda cherchait à tout prix à éviter la colère de Yossef. Or, il est écrit dans les livres Saints, que pour éviter la colère d'un autre homme , il est bon de réciter le verset suivant : " במה יזכה נער את ארחו לשמור כדברך " (bamé yézaké naar ét or'ho lichmor kidbaré'ha - Comment le jeune homme raffinera son chemin, pour préserver Tes Paroles - Téhilim 119,9).

=> C'est pourquoi, Yehouda voulut faire allusion à ce verset dans ses propos qu'il adressa à Yossef, pour apaiser sa colère. Ainsi, il glissa tous les différents termes superflus précités, car ces termes constituent justement les initiales de ce verset des psaumes (téhilim), favorable pour atténuer la colère. Par cela, il cherchait à obtenir que Yossef ne se mette pas en colère.

<--------------->

-> "Yéhouda s’approcha de lui" (Vayigach 44,18)

-> "Rabbi Yéhouda dit : il s’approcha pour combattre ; Rabbi Né’hémia dit : il s’approcha pour l’amadouer ; Rabbénou dit : il s’approcha pour pour prier."
[midrach Béréchit rabba 93,6]

-> Le Rokéa’h (Hilkhot Téfila 322) rapporte qu’une personne qui prie doit fixer ses yeux vers le bas et élever son cœur vers le haut.
Il écrit : "Lorsqu’elle désirera prier, une personne devra faire trois pas en avant, car il est écrit 3 fois ‘il s’approcha’, au sujet de la prière : "Avraham s’approcha", "Yéhouda s’approcha", "Eliyahou s’approcha".
Nous apprenons ainsi de ces versets 3 sortes d’approches de la prière."

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
A priori, cette déclaration demande explication : de quoi traite l’expression "il s’approcha" au sujet d’Avraham et d’Eliyahou? Concernant Yéhouda, on comprend qu’il se tenait à une certaine distance de Yossef et que, lorsqu’il désira lui parler, il dut se présenter devant lui et se rapprocher.
Mais comment l’expliquer au sujet d’Avraham et du prophète Eliyahou qui s’apprêtaient alors à prier devant le Maître du monde? Hachem ne remplit-Il pas toute la terre de Sa gloire sans qu’aucun lieu ne soit vide de Sa présence? Où devaient-ils alors s’approcher?

Nos Sages expliquent que la définition du terme "s’approcher" est ‘quitter un certain endroit pour gagner un autre endroit semblable’.
Le "rapprochement" dont il est question ici n’est pas un déplacement physique. Il décrit l’intention d’un homme qui s’apprête à prier et à parler avec Hachem, et qui ne devra pas demeurer dans le même état d’esprit mais devra réveiller en lui-même la conscience et le sentiment qu’il se rapproche d’Hachem et qu’il Lui parle.
Pour cette raison, il fait, à ce moment-là, trois pas en avant afin d’ancrer dans son cœur cette réalité.

C’est ce que l’on apprend d’Avraham et d’Eliyahou, qui étaient déjà en permanence proches d’Hachem, brûlant de dévotion, et malgré tout, lorsqu’ils s’apprêtaient à prier, ils ne manquaient pas de réveiller cet élan en y joignant un acte de rapprochement afin de se sentir encore plus près d’Hachem.

[ => "Yéhouda s'approcha de lui" = à l'image de Yéhouda, on apprend de là ce qu'est l'essence de la prière = c'est-à-dire réveiller notre cœur (intériorité) et nos sentiments de proximité avec Hachem. ]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.